Les oiseaux ne se cachent plus pour mourir (18/03/2005)

Une directive qui ne manque pas de détracteurs. 

« L'objectif de la proposition de directive Bolkestein est d'établir un cadre juridique qui supprime les obstacles à la liberté d'établissement des prestataires de services et à la libre circulation des services entre les Etats membres et qui garantit aux prestataires, ainsi qu'aux destinataires des services, la sécurité juridique nécessaire à l'exercice effectif de ces deux libertés fondamentales du traité. La proposition couvre une large variété d'activités économiques de services, avec quelques exceptions comme les services financiers, et ne s'applique qu'aux prestataires établis dans un Etat membre »

Tel est le texte officiel de cette directive arrivée d’une manière non innocente dans l’esprit d’un de nos anciens commissaires européens qui préconiserait la libéralisation des services en faveur du principe du « pays d’origine ».

Analogie médicale : un parasite (à prendre au 1er sens du terme, évidemment) assez embryonnaire qui pénètre dans votre corps. Il imprime sa propre manière de vivre à l’organisme entier qu’il squatte. Que se passe-t-il ? Les globules blancs viennent à la rescousse sur le champ pour éliminer le gêneur.
Le microbe qui parviendra à ses fins est celui qui se fonde dans son nouvel environnement sans y apporter la preuve de sa présence.

Philippe Maystadt argumentait récemment dans ce sens en prenant le cas du permis de conduire international qui dans l’absurde permettrait à l’Européen continental de rouler à droite en visite en Angleterre.

Et bien, non, les ‘têtes pensantes’ croient qu’il est normal qu’un ressortissant d’un pays qui ne jouit pas de règles de travail sécurisées et élaborées pourrait continuer à utiliser des méthodes souples en dehors de ses frontières. Pour les pays structurés, accepter cette immigration en de telles conditions serait l’obliger à retourner indubitablement à l’état d’origine. Tout serait à refaire, à rebâtir. Il y a des iconoclastes qui s’ignorent !

Ce samedi 19 mars 2005, plus de 60.000 contestataires défilaient dans les rues de Bruxelles en refusant de se faire seringuer à l’oreille que « Nous devions rester compétitifs sinon la porte ».
La révolte gronde de plus en plus. Ceux qui subissent les affres des résultats de ce genre d’idées dans leur chair ou ceux qui les craignent sortent de l’ombre et comprennent que les licenciements ne sont plus aussi particuliers qu’ils paraissent mais sont devenus, d’une manière déguisées, furieusement collectifs.
Des rassemblements deviendront progressivement plus violents par les paroles et par les actes.
Que voulons-nous comme Futur ? Un nivellement par le bas rétrograde parfaitement en contradiction avec les acquis sociaux ? Une Consommation à outrance créant par là même une planète pleine de détritus si mal gérée, si peu productrice de bonheur durable.
Le Patron : « Ils sont fous ces Romains, on leur donne tout ce qu’ils désirent et maintenant, ils le veulent en plus durable. De vrais gâche métiers, je vous le dis ».

La révolution des idées, la prise de conscience sont en marche inexorablement.
Notre instinct primaire de survie, de protection de notre famille, nous empêchera de continuer dans cette fuite en avant, nous sortira du troupeau de moutons de Panurge qui nous pousse vers le précipice.
Prenons du recul, réfléchissons sur les buts réels du jeu, répondons au problème crucial de notre existence.
Apprenons à voter pour des gens qui ont des idées à la hauteur de nos vœux.

Un combat, d’arrière garde pour moi, peut-être, mais je peux apporter mon témoignage qu’un autre monde peut exister pour l’avoir vécu. Une période de quasi plein emploi (du moins dans certains secteurs de pointe privilégiés pour l’époque, tel que l’informatique) et de contrats à longueur indéterminée a existé. Le fatalisme n’est donc pas de mise.

Réagissons d’une manière volontaire et optimiste et cessons d’utiliser des formules à l’emporte pièce dictées par ces gens qui nous veulent du bien.

« Produire ou mourir »



qui est à traduire, en fait, par

« Produire et mourir ».



L'enfoiré de service

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