Faites ce que je dis, pas ce que je fais (30/03/2005)

Respecter ses propres paroles dans ses actes serait une manière d'aller au bout de ses rêves.  

N’avons-nous pas l’impression que ce que nous entendons, que ce qu’on nous demande de faire ne correspondent plus à ce qui se passe réellement en pratique ?

En voulez-vous des exemples ?

Dans le monde du travail, tout d’abord :
Soyez léger, agile, concis pour augmenter votre productivité et augmenter les chances de réussite, c’est le message. Dans le même temps, de plus en plus de contraintes, de lourdeurs, de rapports requis par votre société apparaissent dans vos nouveaux objectifs pour casser tout élan de prise en considération du message de base.

Pour les initiés, l’audit « Sarbanes-Oxley » n’est évidemment pas là pour améliorer la légèreté des opérations.

Dans la politique internationale :
L’administration Bush impose par ses coups de gueule, par des menaces et pour finir par la force de ne pas continuer les programmes de développement d’armes de destruction massive. Après l’Iraq et la Corée du Nord, voilà l’Iran pointé du doigt et empêché de poursuivre son programme lié à l’énergie nucléaire. Je suis par contre si celui-ci est destiné à la production de bombes atomiques ce qui apporterait encore un peu plus d’instabilité dans la région. Se pourvoir en énergie par cette entremise est autre chose. S’en assurer est donc l’action à prendre.
Mais alors, pourquoi annoncer récemment, Monsieur le Président, votre désir de relancer la recherche et dans la sophistication de ces mêmes armes nucléaires (Nuclear Posture Review) ?
D’ailleurs, certains commentateurs n’hésitent pas à qualifier les USA eux-mêmes de « rogue state » (États voyous), Washington ayant une tendance fréquente et fâcheuse à s’affranchir de certaines règles communes de la société internationale.
L’Amérique s’est levée avec une gueule de bois en apprenant les sévices de tortures subies par les prisonniers de guerre Irakiens dans la prison d’Abou Gharib. Le scandale en a secoué plus d’un, Outre Atlantique, et pourtant, ce n’était pas la première fois que des événements similaires arrivaient. Les mêmes situations s’étaient déjà produites à Guantanamo où les prisonniers du conflit afghan n’avaient même pas eu droit au statut de prisonnier de guerre et d’obtenir ainsi la visite d’O.N.G. et de la Croix Rouge Internationale.

Dans le monde de la politique intérieure :
Les politiciens qui font partie de l’opposition critiquent leurs collègues qui ont le gouvernail dans les mains. Ils clament leur désaccord sur les choix politiques de leurs adversaires et oublient aussi vite qu’ils peuvent être dans le parti instigateur ou initiateur de première heure des erreurs qu’ils rejettent pour l’occasion.
Vous n’avez certes pas oublié un homme politique qui a subrepticement omis de payer ses taxes.

Dans les affaires religieuses :
Dernièrement, le Soir nous rappelait dans le Victor du 5 mars, le 20e anniversaire du suicide de ‘Sœur Sourire’ et nous démontrait la contradiction qui peut exister là où on ne l’attend pas. ‘Sœur Sourire’, vous vous en souvenez certainement très peu et pourtant c’est elle qui sortait ‘héroïquement’ de sa réserve religieuse et nous chantait ‘Dominique, nique, nique’ qu’elle avait composé et qui resta un tube pendant 6 mois au hit-parade américain. En entrant dans les ordres, la jeune Sœur Luc Gabrielle fit vœu de pauvreté et pour cela, ne signa aucun contrat. Sa carrière et tous ses droits d’auteurs lui ont été joyeusement confisqués par ses petites copines dominicaines du couvent de Fichermont de Waterloo. (ceci d’après les propres mots du journal le Soir)

Dans notre propre environnement :
Non, nous ne sommes pas racistes et nous voulons combattre le racisme. Dans nos actes et nos réactions aux événements, sommes-nous pourtant bien sûr d’y arriver pleinement dans tous les cas?

Balayons devant notre porte avant de juger nos voisins.
Respectons nos idées, décisions et politiques et agissons en accord avec nos convictions.
Comment peut-on espérer être pris au sérieux dans le cas contraire ?
Laissons l’adage « Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis » aux girouettes. Même si on en sauve plus d’une.

Egratigné par ces propos ? Garder un discours cohérant et des règles qui tiennent la route en toute circonstance serait la réponse à donner.
Notre vie en commun l’impose. Cet état d’esprit ne peut souffrir d’aucune exception non justifiée.
J’essaie de m’appliquer à ne plus avoir à constater : « Faites ce que je dis, pas ce que je fais ».
Si par hasard, par maladresse de ma part, je n’y arrivais pas, n’hésitez pas à faire tinter la sonnette d’alarme.

L'enfoiré de service

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