Que t'es beau ! Que t'es belle ! (25/08/2005)

0.jpgPrendre du recul, regarder son image dans le miroir apporte une sagesse apaisante et fait retrouver la réalité.

Si, devant notre miroir, nous nous lançons dans ce genre de pensée, nous nous en retournerons tout ragaillardis peut-être, mais il nous faudra refaire le même exercice tous les jours de notre vie en une sorte de challenge permanent.

Cet état d’esprit est parfaitement défendable bien sûr.
Mais, si après cette petite ‘expertise’, nous nous en retournons en pouffant de rire, nous aurons certainement gagné une pensée positive diablement plus efficace et cela aussi pour le reste de notre vie.

L’autodérision, car il s’agit bien d’elle, est la meilleure thérapie dans l’arsenal de nos atouts et de nos armes contre l’adversité.

L’humilité, sa compagne, apporte une foule de pouvoirs sur nous-mêmes.
Pour le moins, elles nous rappellent, si besoin en était, notre droit à l’erreur, de nous reconnaître en tant qu’Homme fragile mais responsable. Pas mal de choses qui auparavant nous jetaient dans la déprime, commenceront par prendre leur juste mesure si pas à rouler sur la bosse de notre indifférence.
Ce n'est ni un complexe d'infériorité ni de supériorité qui devrait prendre le dessus de notre vie, mais une simple conscience de nos défauts réels ou imaginaires.
Ce désir de se surpasser peut se rechercher dans l'héritage socio-éducatif transmis par nos parents.
Trop souvent, ils ont trop tendance à souligner les comportements négatifs.
Se faire aimer par eux d'abord et ensuite par son entourage et ses collègues est un besoin ancré en nous.

Le personnage de la Reine dans Blanche Neige (non, je ne vais pas nous faire revenir en courte culotte..) ne se rend pas compte du poids de l’image qu’elle voulait au top et sans partage en apercevant son visage dans le miroir.

Le clip de fin de mandat du président Clinton m’a beaucoup amusé et interloqué, à la fois. L’ancien président US tentait de rattraper la voiture d’Hillary en courant et essayant de lui apporter le sachet contenant le petit déjeuner qu’elle avait oublié.

L’ambition est une qualité mais il faut en connaître les limites.
Placer très haut la barre de nos objectifs est bon pour notre motivation, se croire invincible est un leurre.
La rage de vaincre crée un bon stress mais savoir que les places sur le podium sont comptées reste une mesure de sécurité vitale pour la santé.
Alors, être adepte de l’autodérision apporte beaucoup de satisfactions et peut sauver l’esprit dans beaucoup de situations délicates.

Le monde d’aujourd’hui nous oblige souvent à jouer des coudes, à nous mesurer aux autres. Les sociétés imposent la réussite à leurs membres. Toujours chercher à se surpasser, à stimuler cette obligation de réussir, à rester dans la course du progrès de notre carrière améliorent notre ego mais rester maître de nous-mêmes et conscient de notre ‘petitesse’ peut nous remettre sur les rails de la Sagesse.
Les routes de la vie sont pleines d’obstacles inattendus et devant l’échec, dure est la loi de l’expérience. Alors se surestimer ! Bonjour, les dégâts.
Une remise en question, une remise à niveau sont salutaires.
L’humilité devant l’échec nous permet de nous ressaisir, de nous réajuster, de rebondir.

Les jeunes ont une énergie potentielle énorme. Avec des projets pleins la tête, ils désirent changer le monde et je les en félicite car ce dernier en a souvent un grand besoin.
Avec l’âge, par l’expérience et un peu de sagesse acquise, à cause des bleus qui nous tapissent de plus en plus le corps, cette énergie potentielle se transforme petit à petit en énergie cinétique productrice de beaucoup de projets.
C'est un peu la physique appliquée à la vie.

Assumons nos faiblesses. Acceptons avec sportivité que nous ne pouvons pas toujours être le meilleur dans chaque compétition qui jalonne notre vie. Soyons nous-mêmes tout simplement.
La perfection n'est pas de ce monde, autant en prendre son parti avec humour et un peu de gentil mépris pour ceux qui se prennent la tête dans les mains pour en soutenir le poids.

0.jpgJe suis parfaitement conscient que je vais à contre-courant des idées reçues, des objectifs des sociétés de conquête de marché, des images que le sport nous projette quotidiennement en ne nous montrant que les podiums de la réussite, mais rappelons-nous les deux phrases majeures du fondateur des Jeux Olympiques modernes, Pierre de Coubertin :

ou encore :


Bien plus sur la vague, l'idée de Vaincre le concurrent, l'"ennemi", dans un esprit du "pan, pan, t'es mort" de notre enfance, avec dans le fond, le mirage de la carotte dorée, sublimée, comme le montre la pub de la télé, par le désir de pouvoir écraser une larme avec un billet de 500 Euros ! 


Le 2 août dernier sur RTL, le film 'Docteur Patch' avec Robin Williams était diffusé. Si vous ne l'avez pas vu, à la prochaine diffusion enregistrez-le, il vous servira dans une période de déprime. Le rire, l'humanisme sont au pouvoir, parfois bon enfant mais tellement optimiste.

A près de 58 balais, certains peuvent ne plus me considérer comme suffisamment dans le coup, mais n’ayez crainte, mon miroir, lui, ne me révèle que ce que je veux bien y voir.

Je croyais avoir terminé ce billet par ces mots qui me paraissaient apporter une bonne fin. Et bien, non, j'arrive avec le meilleur ou, plutôt, le pire. A vous de juger.
Jusqu'ici, je ne vous parlais que de la beauté de l'être, de la personne. Il en existe une autre que j'avais oublié volontairement ou non mais qu'un reportage à la télévision m'a fait resurgir: la beauté physique du corps.

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Ce reportage ayant pour titre "Destination beauté - Brésil" (programmée 14 août) m'a interloqué et dérouté. Sans parvenir à me fâcher, le sujet m'a néanmoins fait réfléchir. Quand on connait la situation du Brésil avec ses "favelas", ses déshérités de notre monde de consommation, il est un peu surprenant de remarquer qu'à côté de cela, une volonté d'atteindre, à tout prix, la beauté physique pour les femmes (mais aussi pour les hommes) parasite le Brésil de Lula, ce grand vainqueur de la gauche latino-américaine depuis Allende. Les firmes de cosmétiques, dont je ne citerai pas de nom, déclarent que près de 90% des femmes brésiliennes font énormément d'efforts pour améliorer leur look. N'en déplaise à certain(e)s, maintenir une belle carrosserie de voiture et un moteur toussotant (j'entends déjà le tollé que je vais créer !).0.jpg 

Les chirurgiens plastiques s'en frottent évidemment les mains. A leurs yeux, toutes les imperfections du corps doivent être corrigées par la chirurgie esthétique pour se pavaner sur les plages de Copacabana ou lors des défilés du Carnaval de Rio. Des séries télévisées populaires, genre "Feux de l'Amour", sont à la source et dictent les canons de beauté. Cette obsession s'explique, parait-il, par le besoin d'entrer sur le marché du travail dirigé par des hommes. Si le sport est pratiqué en support additionnel à cet état d'esprit apporte le point positif, n'est-ce pas néanmoins une confirmation du statu du Brésil dans son développement à deux vitesses ou une dérive de la pauvreté entraînée par la publicité? Heureusement, la beauté intérieure, elle, ne se maquille pas aussi facilement.


Alors à vos miroirs et essayez d’y voir la juste réalité des choses.


L'enfoiré de service,

 

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