C'est fou (06/03/2008)

psychiatrie,égliseLa psychiatrie a intéressé, de tous temps, de plus en plus de monde et pas nécessairement avec le respect du progrès et de la vérité scientifique. L'Eglise de Scientologie est un exemple des plus habiles détracteurs. Où en sont les intérêts cachés en toile de fond ?

Bruxellois, je me suis senti confronté, un peu par hasard, à une méprise de ma part sur les objectifs d'une exposition organisée par l'Église de Scientologie. Pris dans le tourbillon de l’habileté de la présentation, j’ai été fourvoyé sur les buts qui m’avait échappé jusqu’alors. Le thème de la brochure était "La psychiatrie, nuire en prétendant soigner.". Une brochure, particulièrement soignée, accompagnait et parlait des enfants drogués, de l'histoire de la psychiatrie contre la médecine, de schizophrénie, de santé mentale en général et de droits de l'homme. Ce n’est qu'au retour que je me suis rendu compte, après analyse, de la source de cette information.

Vidéos et belles brochures informatives à l'appui de thèses bien obscures, étaient présentées dans les endroits les plus prestigieux de Bruxelles. Extrapolations de l'histoire qui oubliaient l'évolution réelle de la science en ce domaine.psychiatrie,église

Selon cette thèse, la vraie médecine éthique ne compterait pas la psychiatrie dans ses rangs. Les psys menaceraient le statut, l'honneur et l'humanisme de la médecine et la vie de millions de patients dans la détresse. Des apprentis sorciers ont certainement ouvert la voie de la psychiatrie et les bénéfices du patient passaient bien loin derrière ceux des pratiquants. Des massacres ont aussi cassé la personnalité des victimes et beaucoup de décès ont été dénombrés à la sortie des hôpitaux psychiatriques. Deux milliards de dollars connus, par an, transiteraient encore en consécration de cette science liée au cerveau.

Johann Reil créa en 1808, le mot "psychiatre". La folie n'a pourtant jamais été définie. L'hôpital de Bethléem à Londres est souvent repris comme première référence dans les affres d'une médecine qui était à ses balbutiements. William Battle, docteur en psychiatrie, était le plus riche d'Angleterre à son époque. Le vocable "asilodromie" prend forme pour expliquer l'insoutenable "Rape of the soul, de Colbert. Les histoires d'atrocités, de tortures gratuites, plus punitives que curatives ressortiraient pour étayer une vérité du passé. Le psy Benjamin Rush pensait que la réduction du sang dans le cerveau, pourrait guérir les maladies de la folie. Henry Cotton préconisait même l'arrachage des dents, des amygdales, des viscères de manière préventive. Il est vrai qu'un petit grain, on peut trouver cela de part et d'autre de la table des tortures. Le point d'orgue, à juste titre, présentait le nazisme avec l'eugénisme en toile de fond. La stérilisation était, alors, nécessaire selon Madisson Grant pour éviter les contagions aux générations suivantes. Une distinction entre les races et les peuples serait le début du racisme latent et des conflits sociaux que nous connaissons encore aujourd'hui. Détruire la créativité, opprimer les minorités consolideraient, dès lors, l'idéologie d'une psychiatrie décadente mise au service de régimes autoritaires. Donc, rien à redire, sinon confirmer.

Les Troubles de l'Hyperactivité avec Déficit de l'Attention (THADA) devraient ensuite prendre la relève dans une ère où l'on veut travailler plus avec plus de rendement. Les enfants seraient les nouvelles victimes de la psychiatrie. Traitements miracles, électrochocs seraient dans ce cadre, dénoncé comme seules possibilités offertes à la médecine psychiatrique avec les médicaments comme la Ritaline et les antidépresseurs, présentés comme une rustine chimique. Il permet, néanmoins, de passer les caps difficiles dans une civilisation aux stress imposés. Souvent présenté comme placebo par ses détracteurs, les effets des antidépresseurs sont pourtant bien réels. Seule règle à observer, ils doivent seulement être administrés pour faire passer une crise passagère et dans ce tempo bien précis. De toute manière, le but à atteindre, même en tant que placebo, s'il y a amélioration temporaire, la moitié du chemin aurait été atteint.

Les Droits de l'Homme sont même avancés pour dénoncer ces faits alors que ce sont ces mêmes droits qui renvoient la balle de la critique.

Extrapoler le passé sur le futur, avec un certain parti pris, risque d'éliminer une chance au progrès et à toutes les études en psychiatrie. Les églises se disent protectrices du genre humain ? Ne procèdent-elles pas par la même approche puisqu'elles soulagent les maux de l'âme pour les croyants ? La psychiatrie tout comme la médecine ne sont pas des sciences exactes mais elles progressent. Jeter le bébé avec l'eau du bain n'est pas très progressiste.

psychiatrie,égliseLe cerveau est, jusqu'ici, une énigme. Les recherches qui s'y rattachent, feront part à part entière du 21ème siècle. La neurologie n'a pas encore détecté les raisons des anomalies du comportement et du trouble de l'apprentissage. Nous ne connaissons actuellement qu’entre 2 et 4 % du génome humain.

Nouvel espoir récent : le Science et Vie de mars 2008, nous apprend que le neurologue israélien, Henry Markram a lancé son "Blue Brain Project". Modéliser le cerveau est devenu pour lui la base pour percer le secret du cerveau. Une utopie ? Il est vrai que le cerveau de l'homme compte 100 milliards de neurones. Jusqu'ici, le supercalculateur de Lausanne utilisé (déjà 54ème dans le monde en puissance, mais avec, tout de même, 8000 processeurs en parallèle et 23 milliards d'opérations par secondes), ne permet seulement que de jongler avec quelques 10.000 neurones modélisés. Mais, IBM s'y intéresse. Intérêts multiples pour la pharmacie, très certainement, mais aussi dans la recherches des anomalies telles que l'épilepsie et l'autisme.

Cette recherche sera-t-elle une nouvelle fois contrecarrée par des idées qui présenteraient cette recherche comme utopique ? En étudiant les fondements de l'Église de la Scientologie, y trouverait-on le pourquoi ? Pourquoi alors qu'ils n'y ont rien à y gagner en principe, s'intéresserait-elle tellement à notre santé ? Pourquoi s'attaquer à la psychiatrie dans le futur, si ce n'est pas pour la remplacer par une autre "home made" ?

Pour faire passer le "message", on engage des hommes ayant une certaine notoriété ou charisme. Le showbiz fait partie de ce genre de personnage par leur côté médiatique.

Dernièrement un livre intitulé "La véritable histoire de Tom Cruise" écrit par Andrew Morton cherchait à l'expliquer. Selon cette « biographie », non autorisée par l'acteur américain, la scientologie ne tournerait pas autour de l'argent mais ne désirerait que le pouvoir pour gouverner le monde par le spirituel et ensuite par le temporel. Tom Cruise a, d'après le livre, commencé à faire des campagnes ciblées pour promouvoir des croyances d'un autre temps. Il a bien sûr attaqué l'auteur et réclame 25 millions de dollars. C'est dire l'importance qui est en jeu. Pub personnelle ? Cela n'empêche que la diffusion se propage dans toutes les langues et se trouvent dans les 10 premiers bestseller du moment. Les médias ne sont certes pas innocents dans le processus.

En période de difficultés, de faiblesses, de troubles profonds des populations ressentent toujours, vis-à-vis d'un futur incertain, un besoin de se sécuriser, de trouver un réconfort et des repères. C'est exactement le moment choisi par les ambassadeurs du cerveau. Sectaires ou religieux pures et dures. Les églises sont en progrès dans le monde. C'est prouvé. Le pouvoir pour le pouvoir avec l'argent comme oreiller ?

Un site web demande aux internautes d'accepter que Tom Cruise prend des décisions en matière de santé mentale. L. Ron Hubbart, créateur en 1954 de la Scientologie est classé secte en 1995. Les psychiatres avaient pour leur "malheur" dénoncé la "Dianétique". Dans ce jeu, passer le message d'une fin du monde devient intéressant à plus d'un titre. Faire tinter la sonnette d'alarme de partout et déstabiliser permet toujours d'espérer le retour de plus d'ouailles.

Le passage à l'an 2000 avait fait les mêmes dégâts, appuyée par des gens, comme Paco Rabane, qui s'en mordent les doigts aujourd'hui dans le silence. Quand un mouvement religieux prend de l'ampleur, les pères spirituels et ses prêtres sont tentés de tirer la couverture à eux. Sectes, gourou, Temple du Soleil ne sont pas loin. Richesse et pouvoir, pouvoir et richesse dans un lobbying constant.

L'apocalypse, Nostradamus en avait parlé, mais ce n'est pas pour demain, même si les coïncidences sont parfois troublantes. Outre Atlantique, "négationnisme", voir "révisionnisme" s'attirent la bienséance des gens qui sont pris au dépourvu devant les problèmes de notre temps. La science médicale est mise au ban des accusés alors que le serment d'Hypocrate est là pour garantir la recherche de l'efficacité dans le but de guérir.

La politique en France qui, par son souci de respect de la République, devrait se présenter comme garant de la laïcité, se retrouve, tout à coup, en porte à faux à cause des récentes déclarations de la Présidence. Celle-ci change de cap et en devient inquiétante. Les sectes seraient devenues un "non-problème" pour le représentant de la France. Le Nouvel Obs du 28 février dit même que les scientologues applaudissent l'Elysée en y découvrant une laïcité "version Sarkozy". Le politologue, Paul Aries, directeur de "Sarkophage", y dénonce l'importation les sectes dans le cadre d'une "guerre des dieux" qui risque d'être un événement majeur du 21ème siècle. Le "Croisé de l'Elysée" dans une nouvelle alliance du trône et de l'autel est-il en marche, comme le disait, ailleurs, en titre, le Nouvel Obs ? Visite au Vatican, serrement de mains en 2004 avec Tom Cruise, on ne veut pas perdre une occasion de se placer sur le grand échiquier.

"La société ne peut exister sans l'inégalité des fortunes, et l'inégalité des fortunes ne peut exister sans la religion", avait dit Bonaparte.

Le 11 septembre 2001 a été manifestement la rupture avec le ronron et le ferment de cette instabilité qui en devient chronique. Cette rupture a été utilisée par George W.Bush pour assurer ses deux mandats.

A tout, il y a logique et contre logique qui se rejoignent souvent dans les extrêmes.

Le destin reste encore dans les mains de celui qui, responsable, veut en dessiner les contours.

Alors, une nouvelle "Eloge de la Folie", peut-être ?


 

L'enfoiré,

 

psychiatrie,égliseMise à jour juin 2011: Le Science et Vie parle de ces problèmes dans un Dossier "Quand l'esprit dérape". Sont étudiés la schozophrénie, l'autisme, la bipolarité, la dépression, la dyslexie, l'hyperactivité, les phobies, les TOC, les addictions, l'anorexie.

Winston Churchill était dépressif à certains moments. Il appelait cela "le black dog"

Le danseur Nijinsky, John Nash souffraient de schizophrénie.

Victor Hugo, Francis Dard de bipolarité.

 

Les religions ou Dieu

Le bouddhisme reconnu en Belgique

 

Citations:

13/12/2019: La vie après les électrochocs.

psychiatrie,égliseAprès une cure d'électrochocs, la vie sans mémoire
"Pendant plus de cinquante ans, j’ai été mélancolique. Depuis ce demi-siècle, je suis amnésique." Victime de troubles psychiques graves, et après deux tentatives de suicide, Marc Grinsztajn est interné pendant six mois à l’hôpital du Kremlin-Bicêtre en 2013, où il subit une éléctroconvulsivothérapie (ECT) : des électrochocs. Depuis, il a des trous de mémoire qui rendent son quotidien très compliqué. Oublis du numéro de sa Carte bleue, du code de son immeuble, de tous ses mots de passe, Marc Grinsztajn a également perdu sa mémoire visuelle. Il ne se souvient plus des rayons du supermarché d’une fois sur l’autre, ni des personnes croisées dans la rue le matin même. Devenu très critique vis-à-vis de la psychiatrie, il témoigne de son expérience dans "Chocs", paru chez Grasset.

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