Drame du foot ou du "fout fout"? (14/05/2008)

  3 heures du matin, le 9 mai, François Sterchele, Liégeois de 26 ans et footballeur d'avenir et déjà renommé, se tuait à bord de sa Porsche à la vitesse de 200km/h, une vitesse qualifiée d'inadaptée. Après les larmes, sincères et les hommages, médiatisés, ne faudrait-il pas rechercher les vraies responsabilités?

0.jpgLe football belge est en deuil. Personne n'aurait osé chercher par où le coup du sort avait lâché ce jeune plein d'avenir. Les supporters étaient loin de pouvoir faire l'exercice immédiatement. Le drame en image est encore plus dur à accepter. Les paroles étaient émouvantes à l'enterrement hier. Plus tard, ne pas rechercher les responsabilités, serait plutôt lâche. Nous sommes près d'une semaine plus tard. Une leçon et une conclusion sortent toujours d'une analyse.

Etait-ce le jeune qui a poussé sur le champignon un peu trop fort? Oui, probablement, une erreur à la base existe bien. Mais il faut remonter le cours des fautes, des laxismes et rechercher la dilution des responsabilités. Il est vrai, aujourd'hui, qu'un jeune qui "réussit" trop vite, échappe aussi vite à toute supervision, à tous conseils de sagesse de parents dépassés dans leur rôle. Le signe extérieur de la réussite est, cette fois, une Porsche !

La société de consommation exige des héros et transforme en martyrs lorsque l'échéance mortelle est brutallement avancée. Coup du sort ou nécrologie programmée?  

Etait-il expérimenté pour atteindre des vitesses folles? Oui, ce véhicule, il pouvait se le payer. L'argent n'est pas tout quand la vie de tierces personnes peut être en jeu. Il ne faut pas oublier qu'un bolide tel que cette voiture peut devenir une bombe dans des mains non expérimentées. L'acuité visuelle est ce qu'elle est, elle assume un nombre d'images par seconde mais a ses limites pour un chauffeur surtout dans l'obscurité. Un pilote de rallye peut monter en régime par l'habitude, mais on parle ici d'un footballeur. C'est un autre sport.  Il vivait encore chez ses parents, mais, la libération de mai 68 est passé par là. Un surdoué est choyé par le club, pas par ses parents. Les erreurs sont aussi plus fondamentales et plus en amont.

Il y a, d'abord, les assureurs qui se contentent de faire payer plus cher l'assurance qu'ils délivrent à ses assurés trop jeunes sans autre distinction. Il n'y a pas eu, heureusement, d'autres morts dans l'accident. Il faisait nuit. En-dessous d'un âge de raison, à fixer, et une preuve de capacité pratique par exemple, pas de bolide en dehors des pistes balisées et conçues pour la cause.

Il y a, ensuite, le législateur qui n'oblige pas la détention d'un permis spécial, délivré après un examen sérieux, pour pouvoir piloter une voiture de cette puissance. Une arme demande un permis.

La raison aussi, qui pourrait faire croire qu'avec un tel potentiel de chevaux sous le capot, personne ne se donnerait la baraka de l'expérimenter un jour. Potentiel qui pourtant, rappelons-le, est inutilisable sur nos routes limitées à 90, 120 voir 130 km/h.

Afficher une accélération 0 à 100 kms/h au compteur avec une tonne à arracher, demande aussi une consommation qui dépasse l'entendement eu égard la pénurie future du carburant.

Tout en haut, il y a le constructeur qui vend ses voitures à celui qui en possède la force financière et qui ne se préoccupe pas des conséquences de la transaction.

La route, elle, déclare forfait.

Alors, cette fois, sommes-nous, quelque part, responsable ou coupable?

L'enfoiré,

Drame chez Le Panda? Ben, non...

 

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