Que la fête commence, enfin presque... (20/07/2008)
Ce matin du 20 juillet, veille de la fête nationale belge, je me lançais comme d'habitude à la chasse à l'air pur. Cette fois, je prenais la voiture pour préparer mon croque en jambe de joggeur solitaire. La nature n'est-elle pas derrière tous les chemins de l'aventure sans aller bien loin ?
J'avais décidé d'aller voir en ville, les préparatifs de cette fête qui prenait une connotation spéciale au vu de l'aventure, du sort dans laquelle, les Belges, en général et les Bruxellois, en particulier, se voyaient progressivement mener par la politique dont on a déjà parlé sur cette antenne. Nouvelle période de sursis pour permettre d'espérer que la fête se passe avec les meilleurs augures de réconciliation.
En route, dans la voiture, j'écoutais Radio Nostalgie. Je ne vous mentirai pas mais Johnny Hallyday chantait "Je te promets".
Cela promettait, en effet. Un peu plus tard, ce fut "Et si on dansait ce soir le dernier slow" de Joe Dassin. C'était à croire que la radio avait décidé de mettre dans l'humeur du moment avec un certain humour.
Au dehors, voilà la drache nationale qui reprenait de plus belle. "Un peu en avance sur le programme, celle-là", me dis-je.
Elle était au rendez-vous, cela ne voulait-il pas dire que rien n'avait changé? Le soleil, lui, était capricieux. Il jouait à cache-cache au travers de lourds nuages. J'avais reçu un coup de fil en provenance du grand sud, le matin. Là-bas, c'était les 30°C assurés qui guettaient pour la journée. "Il fait toujours beau quelque part", chantait Guy Béart. Cette chanson-là, ne vint pas sur Nostalgie.
Les infos de 11 heures étaient là. On annonçait, dans un manque d'à propos bizarre, que 6% d'avions étaient attendus en plus dans le ciel de la Belgique cette année. Pas un mot de Leterme et de ses acolytes à la recherche d'un gouvernement et d'une volonté d'accorder les violons. Nous étions en sursis, mais personne ne voulait en parler ou n'avait le cœur de remettre le problème sur la table à longueur d'infos. Dimanche, c'est sacré.
Voilà, le soleil qui revenait derrière les gouttes de mon pare-brise.
Et si j'allais à la foire de Bruxelles qui venait de rouvrir? Un plan de visite s'ébauchait déjà dans mon esprit: Arrêt sur l'avenue Louise, place Poulaert, descente par l'ascenseur extérieur près du Palais de Justice, les Marolles, la Place du Jeu de Balle, la rue Blaes, la Foire de Bruxelles, remontée, enfin, vers la Place du Sablon et retour. Pas moyen de ne pas faire mieux dans la diversité. La pauvreté, la joie de partage et la richesse.
Rue Blaes, voilà que la douche revient avec vigueur et que chacun pense à garer ses petites personnes sous les auvents de fortune.
Il faut se réfugier ou se mouiller jusqu'aux os. Pas d'autres alternatives. Je pris la première solution. Un grand Pare Soleil se transforme pour l'occasion en parapluie efficace.
Je prends des photos et une dame à mes côtés entame la conversation avec humour.
- Beau temps pour un mois de juillet, n'est-ce pas ?
- C'est la Belgique, non?
Il s'avérait qu'elle était résidente dans un appartement tout proche. Donc, pas moyen de lui conter n'importe quoi, lui mentir. Je lui dis que la pluie ne m'émouvait pas plus qu'il n'en faille à un bon belge pur jus.
Elle m'apprend en définitive, en me la désignant du doigt, que sa voiture blanche avait subit, pendant la nuit, quelques tags bien peu esthétiques. J'ai eu très difficile à lui faire comprendre que cela se passe dans toutes les grandes villes d'aujourd'hui. Pas normal, cet état irresponsable, mais...
La pluie cessa. La Place du Jeu de Balle accueille les brocantes du dimanche comme d'habitude. On dégageait les vieux objets recouverts de bâches, dans la hâte contre la pluie.
Dans le fond de la place, on se préparait pour le Bal Populaire National du soir. Vivement effacer des mémoires, tous les problèmes de l'année. On annonce, pour le soir, Bob Saucisse, Eddy Wally et tout le folklore bruxellelois. Bizarre, pas de Grand Jojo. Malade? Donc, pas de Jules César avec ses jambes de super star, ni de p'tit verre pour la soif.
La Porte de Hal et la Foire de Bruxelles m'accueillaient après quelques centaines de mètres de jogging.
Tout était au ralenti, réservé pour l'après midi dans la Foire du Midi. On avait le temps. Enfin, le temps de faire, pas celui qu'il fait.
Mais tout était là: la Grande Roue, qui se faisait payé 4 euros par course de panorama assuré, les caricoles, les gaufres, les frites avec pickles, toutes les attractions avec le château hanté, King Kong qui descendait sur la ville.
Un peu plus loin, une dame passait alternativement du porte voix à l'appareil auditif géant devant la Tour du Midi, l'Office des Pensions. Quand elle en descendit, je lui dit :
- Ne criez pas si fort, on pourrait vous entendre la haut.
Elle en rit encore.
Remontée vers le haut de la ville.
Sur la rue Royale, j'avais encore quelque chose à photographier. J'avais remarqué que, la veille, des préposés avaient placé des pinces à linge aux couleurs de la Belgique, le long de la rue. Surprise: tout avait disparu. Etait-ce pour raison de souvenirs ou parce que les enfants du bon dieu étaient redevenus des canards sauvages? A ce sujet, pas d'invasion de drapeaux sur les fenêtres et les balcons de la capitale comme on a pu le constater l'année passé. Un 21 juillet comme un autre.
La Place du Grand Sablon, changement de décor. Au milieu des antiquaires, les chocolatiers et les pâtisseries, les plus renommés.
Retour à la case départ.
A 13 heures, il y aura le discours du Roi qui sera particulièrement écouté, cette fois.
Comment va-t-il présenter notre situation économique, notre imbroglio politique?
Dans la voiture, au retour, la radio, en plein à propos, chante par la voix de Francis Cabrel. Il m'exhorte de regagner ma "Cabane du Pêcheur". Quel beau conseil !
Que retenir de cette promenade matinale?
Rien de changer sous la drache. Non, pas besoin de s'inquiéter. Ça vit toujours Bruxelles, comme avant. R.A.S.
Alors, au revoir. A vous les studios. Médiateurs, au boulot.
Je vous envoie toutes les photos de ces préparatifs et du reste, évidemment. Cliquez Les voici.
Ailleurs, aujourd'hui, en Colombie, c'était la fête nationale. Nous, ce sera demain, le Te Deum, le défilé militaire et le feu d'artifice. Le grand classique, éclectique pour la grande foule. Et puis, il y a les médiateurs à bord, donc tout va bien. Enfin presque....
jusqu'au 31 juillet ... ou plus tard.
L'enfoiré,
Citations:
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« C'est la différence d'opinion qui fait les courses de chevaux. », Mark Twain
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« L'histoire de l'humanité devient de plus en plus une course entre l'éducation et la catastrophe. », Herbert George Wells
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« Chasse la nature à coups de fourche, elle reviendra toujours au pas de course. », Horace
La crise vue dans l'humour sous la loupe belge n'est pas triste.
Video du 15 aout C dans l'air Quand les Belges seront Français
Remerciements encore une fois à Rif et au remplaçant de Kroll qui me permettent de mettre de l'humour dans mes textes
Quinze ans de règne d'Albert II
Commentaires
Salut L'Enfoiré...
ça fait un bail...!
Pas drôle que cette situation dans ta belle-qui-gicle de tous côté et nulle part en particulier;
Bien souvent, je regarde la RTBF et je pense à toi...en me disant ben qu'est-ce qu'il doit pester mon "Guy" avec ces histoires de langues et de " gouvernement fantôme"... Et le bon Roi qui doit presque "faire avec" à défaut de faire sans ...!
Hier c'était fête nationale chez nous et parmi nos " 7 sages" , il y a aussi du grabuge en ce moment..mais bon j'avais juste envie de t'offrir une petite phrase au passage que j'ai entendu et que j'ai beaucoup aimé et qu'il est merveilleux de méditer :
PLUS ON A DE CHOIX, PLUS ON EST MALHEUREUX !
Je ne sais pas de qui c'est, mais elle fait du bien, hein?
Voilà, un petit coucou au passage , toujours à court de temps, d'autant plus que je peins énormément en ce moment...voilà...alors à+
Bizzzzzzz
Écrit par : Miss Canthus | 02/08/2008
Bonsoir Miss,
En effet, cela fait une bon bout de temps.
Fin mai, j'étais en vacances. Je me suis arrêté à Weggis sur le lac de Luzerne. Partie d'expression allemande, mais apparemment pas de problème dans les hôtels du moins.
Je suis heureux d'entendre que tu peux capter la RTBF. La France ne semble pas intétessée. La Suisse on ne la capte que par TV5
Oui, je peste, car à Bruxelles, on se sent très bien comme on est. Le roi n'a pas grand chose à faire d'autre que d'accepter ou de refuser les démissions des gouvernements. "Quel est le prix des plombs" était une première manifestation.
Celui-ci était plus calme et réaliste.
Comme j'écoute en ce moment l'émission des radios francophones www.radiofrancophones.org, j'entends que vous avez des problèmes avec les passages des avions militaires. Amusant d'entendre ce genre de nouvelles de Suisse.
Ce texte, je l'ai écrit encore une fois, sur place, avec un oeil critique et interrogateur. Les photos annexées ont été prises pour l'occasion.
Bonne fête avec un peu de retard.
Ta phrase est probablement vraie. Je peux te dire que c'est encore plus stressant de choisir entre les deux dernières voies. J'ai étudié le phénomène par l'expérience.
J'ai commencé un eBook sur l'histoire de l'informatique, mais vu avec un oeil très critique par le bas de l'échelle.
La peinture, cela doit être très chouette.
C'est toujours un plaisir de recevoir de tes nouvelles.
A+
Biz
Écrit par : L'Enfoiré | 02/08/2008