La sauce Madere, une préparation de tous les dangers (06/09/2008)

Cela aurait pu mieux commencer, mais le compte à rebours pour ce voyage à Madère était ce qu'il a été... 

0.jpgDécollage prévu à 6 heure et quart.

Un taxi avait été réservé la veille à "quatre heure moins le quart".

C'est ce que je croyais du moins.

Le préposé a l'enregistrement, lui, avait compris "quatre heure et quart". Une demi heure de différence qui pouvait générer un problème crucial.

Coup de fil et la rectification se met en branle dans l'énervement des acteurs avec l'intérêt en commun.

Démarrage en trompe la mort dès le chargement des bagages..

Pas de trafic a cette heure, mais en approchant de l'aéroport, les choses changent.

Le chauffeur me prévient qu'il vaudrait mieux faire son entrée par l'intermédiaire des arrivées plutôt que l'autre réservée aux départs.

Je ne m'empêche pas de lui susurrer à l'oreille avec une certaine finesse que c'est normal qu'il y ai autant de voitures pour l'aéroport.

N'avons nous pas augmenté le pouvoir d'achat lors des voyages en avion?

Un sourire sans réponse me répond.

Son conseil est suivi au vu des files sans fin.

Pour gagner un temps précieux, il nous débarque à l'entrée de délestage habituel.

Remerciements d'usage pour sa perspicacité ou son efficacité et nous voila devant le grand tableau d'embarquement.

Rangée "un", allons-y.

Des chicanes à plusieurs rangées nous donne un peu la nausée, mais on avance.

Les bagages sont enregistrés, enfin. Un bagage à main pour chacun et voila la douane pressée de nous voir sortir du pays et à nous envoyer vers notre destin de touristes.

Ensuite, descente en enfer dans les escalators à n'en plus finir.

Moins 3, moins 4, je ne sais plus.

Dans l'excitation, des couloirs qu'il faut chercher aidé par les petites flèches indicatrices dans un jeu de pistes.

Arrivée aux portiques électroniques.

Tout le monde a bien appris la leçon que pour raison de sécurité, il ne peut subsister aucun liquide dans le fameux bagage à main.

Je n'en ai pourtant jamais consulté la liste des produits "dangereux".

Les terroristes ont marqué une tache "danger" indélébile sur le dos des vacanciers.

On a prévu le coup, on est docile dans notre petit État Belgique, donc pas de problème. 

Du moins, le croit-on.

Les bagages passent au scanning sur son tapis roulant.

Celui de mon épouse reste étonnamment en rade au milieu.

Fait des allers-retours.

Sur l'écran, l'objet du délit, une bombe de laque et une bouteille de crème solaire, n’ont pas l'air de plaire au douanier.

Là, cela se corse vraiment.

Le préposé appelle son supérieur.

Lui restera inflexible.

C'est "neen".

"Il faudra rebobiner le tout, remonter la série d'escalator et retourner au check-in pour enregistrer le bagage, nous dit-il avec un sourire engageant quelque peu sadique.

Sur l'écran noir de ses nuits blanches, il a gagné sa journée et a prouvé son efficacité, ce douanier de mes c...

Son efficacité est impitoyable. Il a récupéré le sourire que nous avions 5 minutes avant de voir ses dents d'acier et a fait perdre le nôtre.

Les "terroristes amateurs" doivent s'exécuter et remonter la pente.

Pas besoin d'expliquer l'excitation dans le voyage de retour vers le check-in.

Moins 3, moins 2, moins 1, zéro.... ouf...

Ce périple a l'envers au travers des escalators, des tapis roulants des couloirs, épuise plus d'un. La file inverse ne comprend pas la manoeuvre et s'inquiète pour nous de notre excitation.

A nouveau au check-in.

Un supplément de bagage, on accepte l'exception de l'exécution immédiate.

Le bagage à main devient des lors bagage supplémentaire sans plus.

On pèse 8 kilos au compteur. Un surplus qu'il faut d'abord payer.

Aille!

Pour ce faire, il faut traverser tout l'aérogare. Ici, on ne peut pas aider.

Et ta sœur, elle bat le beurre, pensais-je...

Le kilo s'avère des plus gourmand.

Neuf euros par kilo, faites le compte.

Retour au check-in. Sourire entendu d'un autre préposé qui vient de remplacer le collègue à la pause pipi.

Explications à nouveau.

Cela passe ou ça casse?

C'est bon. C'est passé.

Plus léger de tout, bagage et monnaie, retour définitif vers les entrailles de la terre avec ses escalators et ses tapis roulants.

Plus léger, cela passera sans problème dans les scanneurs.

Sauver par le gong? Justement, non.

La chaussure de mon épouse est d'un intérêt particulier.

Je la retrouve pied nus, les bras en croix, en attente d'un retour espéré dans le plus bref délai. Ça fatigue, les bras tendus.

Était-ce l'odeur qui avait attiré où excité les appareils, pensais-je en souriant entre mes dents?

Le détecteur de mensonge, pour moi, ne dit rien.

Ouf, on passe.

Direction l'avion, au plus vite. On arrive, il reste à peine quelques minutes avant le départ.

Je frémis a l'idée de ce qui aurait pu se passer si notre chauffeur du matin n'avait pas pris la bonne décision.

Les "terroristes de pacotille" sont cette fois à bord.

Départ dans le temps.

En parlant de temps, les choses vont très vite s'y ternir dans des mouvements de haut en bas.

Plus d'une heure de nuages qui lèchent méchamment nos ailes et cela secoue ferme.

La météo avait prévu un temps très mauvais.

D'accord, mais à ce point-là, cela dépasse l'envie de reprendre le chemin inverse.

"Attacher vos ceintures", le signal qui se répète une nouvelle fois.

Pas question de la contredire, cette fois.

Sans calme, sans recueillement, nous sommes secoués et le déjeuner servi a de la chance d'arriver à destination avant nous.

Les trous d'air ne sont pas que des trous, il y a des bosses aussi.

Arrivée pourtant dans le soleil et dans un temps plus serein.

L'aventure, c'est l'aventure mais quant à la sauce Madère, je pourrai donner des leçons, cela se prépare peut-être en secouant très fort.

Je confirme.

C'était le départ de vacances, même si cela n'en a pas vraiment eu l'air.


 

L'enfoiré.

 

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