Un Geek avant l'heure? (03/07/2009)

0.jpgCette semaine, le Nouvel Obs a un article intitulé « Le Geek, c'est chic ». "Geek", qu'est ce que c'est que ce brol (*)? Serais-je le Monsieur Jourdain de la Geek? En prononciation française, un gigue qui s'ignore? Un gigolo de l'informatique?

Le N.O. dit que l'origine vient d'un mot ancien allemand "Geck" qui désignait l'idiot du village au Moyen Age". "Un monstre de foire à qui on lançait des cacahuètes", un peu plus tard.

Cela commence fort. Vais-je me retrouver dans le jeu de quilles informaticiennes après 40 ans de parcours en commun avec ce surnom et cette étiquette?

Il y a la mythologie Geek. Isaak Asimov avec I-Robot et Philip K. Dick avec « Blade Runner ». Des mythologues, je dirais.

La science fiction, c'est pas trop mon truc. La science friction est déjà bien suffisante. J'aime le tangible, le concret. L'imagination, par contre, à la recherche d'un futur plus automatique ne m'a jamais quitté.0.jpg

- Salle mec, tu as bousillé des emplois avec tes machins électroniques. Tu as volé le pain de la bouche de tes contemporains.

- Tu rêves. T'as envie de te retrouver en Charlot dans les Temps Modernes? Nous sommes en post-moderne, mon cher.

"Le geek adore se réfugier dans un univers imaginaire. C'est un adulte qui n'a pas envie de grandir", explique Alexandre Astier, créateur de "Kaamelote" est-il mentionné dans les lignes de l'article du N.O.

Là, je me retrouve mieux. Pro actif, à la recherche de ce qui pourrait accélérer le travail de l'homme. Les jeux vidéos, cela n'a jamais été mon truc à bits. C'était du pure bit dont on savait qu'il ne variait qu'entre deux statuts, invariablement les mêmes et en alternance.

Du côté "films", "La Guerre des Étoiles", première version, oui. La seconde, du réchauffé pour moi, donc, non. De l'anticipation, pas de la semoule même plus flambante avec gadgets post-modernes.

Plus loin, on parlait du "Geek Magazine". J'ignorais jusqu'à son existence. La surprise de Christian Ung, l'un des fondateur, semblait importante quand il découvrait que "les lecteurs, des 18-35 ans masculins pour lecteurs supplantés par la majorité des réactions des filles". Là, pour moi, la surprise est totale. En quarante ans, aurions-nous les hommes virés en deuxième place avec autant d'efficacité féminine rajeunie? A mon époque, les filles ne voulaient pas en entendre parler qu'à de très rares exceptions avec le jean sous-jacent pour exprimer leur envie garçonne.

Il est vrai qu'à l'époque, on se payait des nuits au chevet de cette machine avec un temps partagé (Time sharing) qui valait son pesant d'or à la minute consommée. Elles sont donc devenues des "geekettes" avec Lisbeth Salander et du polar "Millénium" pour emblème.

Magnifique. Évolution quand tu nous tiens par la barbichette... pardon, par la chevillette.

"Le Geek est devenu tendance". J'en suis fort aise. Normal, il est devenu "mandatory". La bête, l'ordi, macro, mini ou micro se retrouvent sur tous les bureaux. Difficile de rester indifférent.

"Un mec pas cool", avant? C'est à voir. Un mec avec lequel on devait prendre rendez-vous, un peu gourou, c'est sûr.

"Peu d'amis, un Amiga 500" et "les mecs pas cool" sont sortis de l'âge ingrat. Est-ce par l'ordinateur et l'envie de caresser ces bits qui clignotent en arbres de Noel?

Que nenni. Qui regarde encore la loupiote qui transmet l'info du réseau? Ce qui passe sur antenne, voilà la potion magique qui a fait virer les mecs à plus de chaleur. Le high-tech, on en consomme, on en confectionne très certainement moins qu'on le dit, aujourd'hui. "Développer", le mot de l'antique qui ne se retrouve que dans les boîtes de soft tel que la grande maison MS ou Google. Chez Steve, les jobs seraient-ils mieux accessibles? Mystère.Suis-je Geek avant l'heure.jpg

Des nouveaux concurrents se chatouillent les coudes à temps partagé mais dans l'intimité. Zapper, oui, en multi même.

- Oui, mais qui s'intéresse aux technique de réentrance des programmes et de la place que ça prend tout cela?

- Mais de quoi tu parles-là? Tu valses dans le porno, ou quoi? Nous, on hérite, on s'intègre et on est polymorphe. Aujourd'hui, on travaille en grand. En "mots", en "macro", en blocs logiques dont on ne connait plus que les tenants et les aboutissants. Tes bits, t'as qu'à te les mettre ou te les faire mettre. On danse la Java. Vu la vitesse de la bécane, qui penserait encore à assembler de manière ordonner pour gagner de la place en mémoire, pour gagner une micro seconde?

- Quoi, vous ne parlez-vous par de "compiler", de compulser, de comprimer, d'analyser? C'est dingue.

- On fait en grand dans le High Tech, de nos jours. On est up-to-date. On fait pas dans la demi mesure, dans le Middle-Tier. On est Geek, pas margoulin dans les limitations. Alors venez pas me parler d'ordinogramme. Les instructions se placeront bien d'elles-mêmes là où elles se trouveront le mieux. C'est étudié "pour", je te dis.

Je ne lui parlerai pas du paradoxe, de l'High Tech qui veut se glisser "in the pocket" mais avec une vision claire sur l'écran noir de ses nuits blanches. Il me ditait encore: pas de problème, on arrive avec l'écran à enrouleur plastic que l'on glissera dans le vieux rouleau qui servait à conserver les cartes de géographie dans le grenier. Les cartes, à la poubelle, elles se retrouveront sur l'écran, actualisées.

Non, fini tout cela, on communique, on tchate, souris en main. On partage. On est solidaire. On est sociable avec sa face sur le book ou en twittant de temps en temps. On se veut le plus gratuit possible. Pour une brique t'as plus rien, donc à quoi cela sert de la faire mousser? Le pingouin payera. Il est tellement charitable, celui-là.

On le dit: « Quand on est passionné, on en compte pas ». Passionné pour quoi, d'ailleurs?

Suis-je Geek avant l'heure Paradis.jpgDe la boulimie, parait-il? Non, un peu de nostalgie. Un peu trop de temps libre à meubler. Il y a même un colégionnaire qui n'a pas tout compris et qui écrit « C'que c'est con et triste, la vie d'un blogueur ».

- Sorry, j'ai reçu un email de ma copine, je vous laisse quelques instants. Ce Messenger est tellement envahissant en live.

M..., voilà un autre com que je ne peux pas laisser filer. Il est con, ce mec. Ce Sarko continue à ne faire qu'à sa tête. Voilà, qu'il force à utiliser du papier vert à ses ministres. On ne dit pas quel papier. En plus hier, il voulait réformer notre ADSL, notre Approche Désirable Sans Limites ne serait plus HADOPI, "Halte Aux Opérateurs Planétaires Indigents". Faudra que je fasse un autre article, là-dessus. Il me les gonfle sérieusement.

On ne se rend pas compte du temps qu'il faut à un Geek pour tout cela. Un Jedi de première, voilà, ce qu'il est. Si vous voulez en garder sous les touches en voici l'adresse.

Ils sont vraiment ignares ces "geekless".

Qu'il me dise ce qu'il fait de ses journées.

Toujours d'après le NO, il paraitrait que Franck Lachaise, concepteur d'une campagne pour « pour décharger des amis », que « Le Geek, c'est le loser et le winner à la fois, donc un personnage qui parle à chacun de nous. Il est devenu un prescripteur d'influence essentiel pour le marketing ».

Valérie fait son chemin sur la toile non voilée. Un Pseudo voilé, peut-être?

Je m'en vais la buzzer, celle-là, avec mon cybergeekleur.

Un coup dans le geektionnaire pour apprendre le noob, le fake et le flood.

Être Geek, c'est vraiment trop chic, mais il faut savoir de quoi on parle et jusqu'où aller.


L'enfoiré,

(*) Brol: en dialecte bruxellois voudrait dire "machin indéfinissable", "bric-à-brac", "désordre"

Des Geeks agoravoxiens?

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