Le destin, dans la plupart du temps, est déterminé par un coup de chance ou de malchance. Souvent, un concours de circonstances va, ou non, orchestrer notre vie entière. En ce début d'année, examinons ce qui peut construire ou détruire le bonheur d'un homme.
L'Euromillion venait de tomber avant Noël en Belgique. Vainqueur du dernier tirage de l’Euromillion, un habitant de Riemst en Belgique a fait cadeau pour Noël de 3,75 millions d’euros – la moitié de sa nouvelle fortune – à répartir entre les familles en difficultés de sa ville.
Plus belle histoire pour Noël est difficile à trouver en ces temps où le mot "crise" apparaît sur toutes les lèvres. Personne ne se pose la question de savoir comment va pouvoir s'organiser la nouvelle vie de ce "chanceux". Des gagnants précédents existent et ont regretté leur vie d'avant.
Alors, le bonheur, est-ce l'indispensable illusion, comme l'écrivait le Nouvel Obs de cette fin d'année 2008. Sujet tellement actuel que la recherche du bonheur à tout prix ou quand une crise inhabituelle surgit.
Toutes les places, tous les sillons de la vie existent et sont prêts à fonctionner pour chacun d'entre nous. Un même parcours scolaire ne mène pas au même résultat. Qu'on appelle cela "destin", de "fatalité", de "chance" ou de malchance, il y a une foule de paramètres qui influencent.
Se retrouver dans les rangs d'un candidat qui fait partie d'une "dynastie" fera sauter votre ticket d'entrée d'une à plusieurs places. Quand le nombre d'appelés est limité, le nombre d'élus se minimise et les privilèges ressortent un à un de la boîte.
Les dynasties n'existent pas que chez les rois.
Nous naissons égaux, oui, mais il existe de "plus égaux" que d'autres ou de plus préparés à l'être. Il n'y a aucune injustice à ce que certains soient petits et d'autres grands. L'injustice réside dans la société qui accorde arbitrairement plus de privilèges à l'un au détriment de l'autre sans raison de qualités et de compétences. Une liste de fils et de filles qui ont suivi les traces des parents est assez explicite.
Les entreprises avec les activités qui se poursuivent de père en fils se perdent un peu évaporées derrière les multinationales encore plus gloutonnes que les fondateurs. Certaines professions comme les notaires, les médecins, les politiciens qui se retrouvent souvent chez les fils, sont des situations qui ne sont pas si rares.
La filiation n'est pas une assurance de succès dans la vie. Porter le nom de son père quand on fait le même métier peut même se révéler un fardeau. Passer le flambeau peut ne pas être un cadeau. La comparaison entre l'original et la copie peut dégrader les mieux aguerris. Le népotisme qui pourrait se cacher derrière la relation peut se retourner contre le challenger. Maintenir ou accroître la notoriété familiale par l'intermédiaire des gènes peut être gênant en définitive. Enfants de chanteurs et de médiatisés de toutes sortes sont parfois les premières victimes. Les professions libérales (avocats, médecin, notaires...) entrent plus "normalement" dans ce jeu de transfert. Les coups de pouce, le réseau de relations vont favoriser en principe l'intronisation des "filles et fils de" dans la cour des Grands. Il est vrai que "tomber dans la marmite", dès la plus tendre enfance, donne un avantage indéniable par rapport aux jeunes anonymes moins chanceux par l'imprégnation du milieu professionnel et les études supérieures de leurs parents. Prendre la succession d'un indépendant en ne partant plus de zéro est aussi un plus pour le néophyte. Des dangers le guettent pourtant car le modèle peut malheureusement avoir amassé quelques tares au passage d'un environnement qui a dénoté. Sortir du carcan du cocon de la sphère familiale restera la meilleure porte de sortie en cas de distorsions incompatibles pour faire ses preuves avec un autre flambeau, sans le souci de devoir ressembler dans ses actes à ceux de papa. Celui-ci pourra alors, tout de même, penser s'effacer devant son rejeton l'âme en paix "travail accomplis".
A la naissance et un peu plus tard, une famille unie qui se penche ou non sur le berceau est le premier catalyseur, le premier succès. Les familles mono-parentales sont devenues tellement courantes que ce n'est pas une idiotie de le mentionner.
A l'école, il y a le bon prof qui montre le chemin et qui donne sa chance à un élève. Sera-ce "Mozart qu'on assassine" ou qu'on laisse exercer son besoin de faire de la musique?
Georges Bush a pu espérer prendre la présidence grâce à la fortune de papa. On connait aujourd'hui les problèmes que cela a créés. Priscilla Presley vit encore, rentière, grâce aux rentrées substantielles d'Elvis, son époux pour un temps, qui est actuellement la personnalité décédée qui génère le plus de dollars annuellement à titre posthume.
Dans l'instruction, des écoles privées ont plus de prestige que d'autres. Des professeurs "plus adaptés" y enseignent. Cela se sait et il ne faut pas chercher bien longtemps les classes dans lesquelles les mandarins auront envoyé leurs enfants. Le niveau de minerval nécessaire est une bonne source d'information. La RTBF programmait, il y a déjà 3 ans, un documentaire intitulé "École de rêve en Suisse". Le collège "Beau Soleil", dont il était question, n'hésite pas à fixer le montant du minerval à quelques 50.000 euros par an. L'exemple de Romain et Boris, deux élèves belges, étudiants dans ce collège alpin international réservé à une élite très aisée de fils d'hommes d'affaire, de stars ou d'hommes d'État. L'infrastructure des lieux était luxueuse, les activités faisaient rêver. L'objectif des cours, c'était de développer l'ambition par l'effort maximum, de cultiver la responsabilité et le respect. Le minimum ne menait à rien, telle était la doctrine. Rigoler uniquement quand c'était le moment. La journée commençait par une heure pour se préparer le matin, rendez-vous dans la salle de sport ou à l'extérieur pour le cours d'escalade. Ensuite, en uniforme, utilisation de matériel High Tech et les cours de Sciences Politiques, de langues du monde, de bonnes manières (jusqu'à l'usage des toilettes, pour l'ambiance et les moments de sourire). Le directeur était, en premier, un businessman, preuve de bonne préparation. Côté positif, peut-être, pour accompagner le bon enseignement, le port de l'uniforme, l'emblème de l'école pour souder le groupe en une entité dans laquelle chaque membre se sentirait heureux de faire partie. La mode n'y avait pas, en effet, droit de cité et le collège refusait la "dictature des marques".
Sans passer par cette filière prestigieuse, cela ne veut pas dire que faire son trou sans faire ce bond en hauteur pour viser des sommets où l'atmosphère est souvent raréfiée, ne soit pas possible. Une vie pleine, heureuse et réussie existe sans ces préalables exceptionnels. Certains jeunes vont plus loin, sautent toutes les barrières et n'en sont que plus méritoires s'ils réussissent.
Une interview m'avait interloqué. Une petite dame exerçait un métier sorti tout droit de l'ombre et de l'histoire et dont j'ignorais jusqu'à l'existence. "Stoppeuse", connaissez-vous ce métier hors du commun et pourtant très utile? (non pas une "auto-stoppeuse", du verbe flamand "stoppen": "repriser") Il faut se balader dans les rues de Bruxelles, du côté de la rue Haute, pour rencontrer cette vieille dame de 84 ans qui touchait au textile tous les 7 jours de la semaine depuis 68 ans. Unique "stoppeuse", elle répare costumes, robes et vêtements de toutes sortes qui auraient eu la mauvaise idée de s'égarer dans les fils barbelés par exemple. Retisser fil à fil, une passion pour elle. Jusqu'à la famille royale est cliente de cette bonne dame, sans pour cela, vouloir tailler une bavette avec elle malgré le doux accent du terroir plein d'humour. Les touristes ne décolleraient pas de sa vitrine. Elle ne savait toujours pas quand elle allait prendre sa retraite quand le reportage eut lieu. Autre époque, autres jobs.
Le film "Fauteuils d'orchestre" voyait le ratage de vocation par l'autre bout de la lorgnette. Les personnages du film qui apparemment auraient dû se sentir privilégiés par leur position ne l'étaient pas du tout en réalité.
Notre monde est ainsi fait. La chance de trouver la voie pour laquelle on a été fait n'est souvent qu'un hasard de circonstances dans lequel nos premiers pas se seront posés. Et le résultat est loin d'être garanti sur facture. Mais, chacun, dans le fond de sa mémoire, pourra dénicher une événement, une étincelle qui aura manifestment orienté sa vie future.
"J'aurais voulu être un artiste", chantait-on du temps de Starmania. Un article m'interpellait dans l'Echo à ce sujet. Il s'agissait du grand patron de Belgacom, Didier Bellens. Titre: "Ce qui m'est arrivé, je ne le souhaite à personne, pas même à mon pire ennemi". Il parlait des difficultés avec son conseil d'administration. Trop attentif aux chiffres, trop peu de visions et de stratégie, de ne pas prendre assez de risques, lui reprochait-on. Les médias le pointaient comme un "profiteur" avec des parachutes dorés, tout en ayant la crise à gérer en évitant les produits financiers structurés à haut rendement qu'il ne pouvait pas connaître et qui ont été, en définitive, les fossoyeurs de l'économie, aujourd'hui.
Nous sommes, un peu à l'instar des atomes, des entités qui se rencontrent, qui s'entrechoquent et qui prennent une direction à vue, à l'intuition, en rapport à la destinée de départ ou d'une autre moins encline à nous satisfaire. Mais chacune de ces "entités cosmiques" a sa raison d'être.
De l'"Égalité des chances", un ministre s'en occupe, chez nous. Mais existe-t-elle vraiment tout azimut? C'est une notion infinitésimale par excellence. Jamais atteinte, toujours espérée. Créer des clones, qui ne pourrait que copier l'intérieur de soi, oublierait que le temps et l'environnement changent et évolue. Est-ce un mal? Un monde uniforme serait-il à la base du bonheur mondial? Rien d'évident. Que de présidents, de médecins, de patrons en perspective. Quelle dévaluation des tâches subalternes et du haut de gamme par la même occasion. Le pluralisme d'idées et de statuts restera la panacée de l'équilibre. Vouloir aller à gauche quand d'autres vont à droite donnera sinon du travail mais une motivation et une volonté de vouloir se sentir bien dans sa peau indépendamment du niveau social. Ce sera hasard du temps, de l'espace et du "moi".
Bien à propos, le Nouvel Obs de fin d'année relevait toutes les voies de la recherche du bonheur. Toute une histoire. "Une indispensable illusion dans la continuité" revue et entretenue par la philosophie, la Religion, la Science en transitant vers les psy. Un programme à multiples facettes qui incarnerait jusqu'à l'Immortalité, alors que tout le monde sait que le bonheur est fragile et éphémère et qu'il se réfugie dans des instants de joies très fugaces et très dépendant de paramètres souvent indépendants de nous mêmes. Bonheur dans l'innocence, dans l'incohérence joyeuse de l'optimiste ou dans le réalisme trop froid du pessimiste? Idéologie du progrès qui est loin d'avoir fait rimer ses aspirations avec les réalisations. La compétition était au détour du chemin avec ses dégâts et ses laissés-pour-compte.
J'ai déjà eu l'occasion de parler de philosophie par deux fois (1). et (2). Je ne reprendrai que les grandes lignes des articles du Nouvel Obs.
Par la philosophie, les Athéniens de l'antiquité ont inventé le bonheur, leur propre bonheur pour ceux qui en avaient le pouvoir, le temps et les moyens, en maître de leur vie, avec le plaisir comme fil rouge. Epicure, Aristote ("Ethique à Nicomaque"), Sénèque, Socrate en sont les moteurs principaux. La démocratie "à la grecque" comme outil de propagande par une publicité si pas mensongère mais certainement partiale. Marc-Aurèle, lui, pensait trouver le bonheur par le seul "devoir". Rencontre entre jouisseurs de plaisirs et masochistes de la vertu, stoïcisme et épicurisme, pour consentir au réel sans transformation.
Montaigne avait pris la lucidité et l'"amitié miraculeuse" comme guides. Amitié "magique" qu'il perdit très vite pour retomber dans la mélancolie. Spinoza inventa l'éthique humaniste de la joie de vivre avec la Nature à destination de l'être humain en parfaite connaissance de tous les acteurs et promoteurs dans une sorte de pacte social.
Utopies philosophiques qui s'étaient poursuivies au XIXème, le Siècle des Lumières? C'est à voir. Surtout à la charnière de plusieurs mondes qui se trouvent en difficulté, se cherchent un nouvel élan sans tomber dans le réalisme platonique de Kant ni dans la religion du bien-être avec un rendez-vous au paradis pour récompense.
Les neurosciences s'intéressent au Bouddhisme, au renoncement de l'ego, par la compréhension du monde trouvée par la méditation et l'altruisme.
La science, c'est pour le Nouvel Obs "La mélodie des neurones" et ce n'est jamais le bonheur qu'au bout du chemin... à l'infini.
Chercher à tout expliquer ne rassure pas ses auteurs. Une théorie en efface une autre. La "Théorie du tout" que nous venons d'apercevoir ne répond pas à toutes les énigmes. Le bonheur n'est pas contagieux, est-il dit. Dans le monde de la science, on analyse et on comptabilise tout. "La diffusion du bonheur dépendrait plus de la fréquence des contacts que de leur profondeur". Quand il s'agit d'évoluer ou de mourir, seuls les psys tirent leur épingle du jeu. Pourtant, les pilules sans les effets secondaires, cela n'existe toujours pas. Une nouvelle dépendance pourrait renvoyer la question du choix de vie de la jungle vers le zoo.
La vision grecque de sagesse a été souvent reprise dans nos années 80 pour expliquer la tendance montante à l'occidentalisme. Celle de Montaigne s'est retrouvée exponentielle aujourd'hui sous forme de l'armée d'amis de Facebook. Celle de Spinoza pourrait bien servir en temps de crise à la recherche du "bien véritable". Morale de l'"utile propre", épanouie et sans préjugés. Exactement à l'opposé de la publicité qui a prôné dans la société de consommation.
Aujourd'hui, les espoirs se fondent souvent sur du sable, sur une impression. Sable qui peut tout faire ou défaire. La lune de miel avec Obama n'est qu'un exemple de cette décharge de responsabilités sur une tête. Trouvera-t-elle le succès dans la durée et le bonheur par son éclairage? Confiance dans la délégation de ses responsabilités sans le partage de celles-ci se termine souvent pas un problème plus important. Un nouvel équilibre du pouvoir économique mondial pour rendre viable l'interdépendance accompagnant la mondialisation. La philosophie américaine a envahi l'Occident par ses pratiques consuméristes. C'est la source des problèmes d'aujourd'hui a rectifier le tir en premier en finançant des investissements dans les secteurs de l'éducation, de la technologie d'avenir avant de se préoccuper de Wall Street. "2008, l'année du Rat" pour les Chinois. "2008: annus horribilis" pour les investisseurs, séisme pour d'autres. Les crises ne sont jamais inutiles. Elles sont les garde-fous des entreprises humaines.
Cette fois, dans une courbe en graphique, pour retrouver le point zéro de l'abscisse, ce sera plus long, plus dur, proportionné à la profondeur de la chute de confiance. Épuisement des idéologies? Y a-t-il d'autres voies pour sortir des ornières de manière générale et fondamentale? Certains voient les erreurs de la productivité et de la compétition dont on sort difficilement tellement elle est ancrée dans des réflexes de survie jusque dans le sport, à la recherche des médailles pour se sentir exister. La solidarité poussée en avant comme secours de dernière chance a déjà reculé dans cette période de crise, en replis sensible, en simple auto-protection. Il est clair que la gouvernance économique mondiale devra trouver plus qu'un gendarme sur son chemin pour fonctionner dans le long terme et prendre un habit d'éclaireur. Pour en sortir, dans le court terme, on pousse, dès lors, à faire re-consommer en oubliant que c'est faire retourner la "machine" sans en changer les pièces ni le mode d'emploi. "La question n'est pas de savoir combien de temps la récession va durer, mais plutôt : dans quel état sera l'économie au sortir de la récession" (Joseph Stiglitz). "Eviter la déflation, pas la récession". Le défi consiste à mettre ensemble en place une mondialisation politique pour réassurer la mondialisation économique" disait l'économiste Nicolas Baverez.
Contrairement à ce que croit l'homme post-moderne, il est possible de couper beaucoup de besoins qui n'existent souvent que par l'habitude. Les pays dit "en voie de développement" le prouvent. L'individualisme contemporain peut très bien être profitable à condition d'en prendre connaissance et de le partager en connaissance de cause avec le bien commun comme but final. L'argent est fait pour rouler, ne l'oublions tout de même pas trop, en prenant le contre-pied à cette société qui a perdu ses repères.
Aux fusions de sociétés, préférer l'échange d'actions ne serait qu'une approche du problème en faisant progresser tous les acteurs plutôt que le dernier gagnant. Élimination de l'idée d'être zombies du travail en revenant à la réflexion.
En période de détresse, "fleurissent" aussi des charlatans, des gourous, dont il faudra toujours se méfier.
Dans le haut de gamme, on a pris l'habitude de s'acheter son paradis en se réfugiant derrière des Fondations. La crise va seulement rétrécir les budgets de la publicité et des dons. Wikipedia s'en est fait l'écho le premier sur toutes ses pages.
Les griffes au vestiaire pourrait-on souhaiter? Au contraire, être présent, à sa place et la revendiquer. "Taire le silence", ai-je écrit. Par la méditation qui part de l'intérieur pour aller vers l'extérieur. Chacun a son rôle à jouer. Le but à atteindre est clair, la technique l'est moins et sera toujours à adapter aux circonstances.
Faut-il avoir toujours un os à ronger devant le nez, une trique aux fesses pour faire avancer le schmilblick? Une sorte de fatalité fabriquée, orientée pourraient être une manière de la pensée moderne à évoluer. La démocratie moderne, celle que les Grecs n'avaient volontairement pas prônée, n'existera que quand le pouvoir sera attribué par projet et plébiscité en parfaite harmonie, par élection par tous et pour tous ceux qui, motivés, devront y participer. Humanisme égalitaire contrôlé en fonction des compétences et des motivations reconnues des deux côtés de la barre du commandement.
Gloire à ceux qui partent de rien, car, au moins, ils se trouveront face aux vrais valeurs. "Heureux ceux qui n'ont rien" disait sœur Emmanuelle, élevée à la personnalité féminine de l'année 2008 en France. Gloire, aussi, à ceux qui auront trouvé les clés du bonheur dans l'absence des gadgets et des passions aliénantes de nos existences pour le trouver dans le travail accompli, perdu, lui, dans les affres du pouvoir idiot qui avait trop pris le poil de la bête.
Pour les autres, chantez : "Auteuil, Neuilly, Passy" avec les Inconnus, car... "On ne choisit pas les trottoirs de Manille, de Paris ou d'Alger, pour apprendre à marcher...", surenchérissait Maxime Le Forestier. Le capitalisme débridé, dérégulé a vécu. L'imbrication des peuples existe, bel et bien. Le problème du vieillissement, chez les uns, celui de la jeunesse sans travail ou très mal rémunéré, chez les autres.
Alors, est-ce "Le bonheur d'en face"? A vous de le (re)découvrir pour 2009. Défit mobilisateur, que cette année.
"Les ronchons et les tristes se sont moins bien débrouillés dans la lutte pour la survie", disait D. Lykken.
A ce propos, les desseins pour 2009, notre bonheur ou malheur sont déjà fixés pour la Belgique.
Cherchez pas Docteur, le bonheur, tout est dans la tête. Ce n'est pas une opération à cœur ouvert, ni une affaire d'abondance matérielle, mais toujours dans une communion de hasards à la rencontre du temps et de l'espace. Alors, regretter l'occasion d'avoir une joie de vivre ou au moins de survivre... en 2009, en 2010.
Le temps "temps" n'a pas été aussi froid depuis le réveillon de 78-79. Un signe? "Heureusement", il y a le réchauffement climatique qui va changer tout cela (oui, je sais climatologie et météorologie, c'est pas la même popote...). Du côté portefeuille, ce sera de nouveaux sketches en solde de manière encore plus exacerbée.
So, good luck, everybody. Yes, we can in 2009. If it's not the case, imagine it done...
L'enfoiré,
Remerciements tout particulier à KIF et bonne année 2009
Citations :
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"Ne pas monter bien haut, peut-être, mais tout seul", disait Cyrano de Bergerac
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"Chacun est le fruit d'une éducation mais le plus grand éducateur, c'est la personne elle-même", Ludmilla Oulitskaïa
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"L'intelligence c'est l'étoffe, l'éducation est la teinture, or quand la teinture est mauvaise, elle gâte l'étoffe", Claude Tillier
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"L’homme qui est conduit par la raison est plus libre dans la société où il vit selon le décret commun que dans la solitude où il n’obéit qu’à lui-même.", Spinoza
Commentaires
L'enfoiré,
Encore un sujet qui ne se commente pas entre le dessert et le café !
1/ Le bonheur et l'argent : Rien à voir UNIQUEMENT si le minimum vital est respecté : Manger, boire, dormir, se loger, se soigner.
Même en gagnant à l'Euro-million je ne changerai pas grand chose. (à part me prendre un avocat non corrompu et quelques soins dentaires qui traînent depuis un moment)
2/ Faire partie d'une dynastie est peut être lourd à porter mais combien de personnes galèrent ?
Il est possible d'ajouter la fonction publique à ta liste : Si tes parents ont eu des activités syndicales musclées, sois certain qu'en France tu n'as aucune chance d'entrer dans l'administration .
Tu payes pour les erreurs de tes parents "au pays des droits de l'homme, vindicatif".
3/ Certains plus égaux que d'autres, c'est exact !
Parfois il serai préférable d'être orphelin que d'être né de ses pires détracteurs ...
"Dieu garde moi de mes amis (famille) mes ennemis je m'en charge"
Famille unie ? Je n'ai jamais connu !
4/ L'école privée est la preuve que la promesse d'une école publique performante n'est pas réalisée ...
Un uniforme scolaire devrait être OBLIGATOIRE pour effacer toute appartenance ethnique, religieuse, moyens financiers etc...
C'est la base de la base, sinon à l'armée laissons les militaires s'équiper à leurs propres frais en fonction de leurs moyens (bonjour la cohésion de groupe !)
5/ Didier Bellens, son réel regret est d'avoir eu peur de déplaire, de n'avoir pas été assez indépendant mentalement .
Tout à un prix même ça, le lisant entre les lignes c'est ce que j'en retiens .
Il a troqué son idéal pour sa pseudo réussite sociale, il s'est perdu en route .
6/ L'égalité des chances est un dérivatif là où la vraie question est : Laisser une place sociale pour tout le monde sans stigmatiser les 10% existant dans tous les pays d'Europe ! (hé oui on ne vous dit pas tout !)
10% ce sont les chiffres réels, bien loin des versions officielles qui aiment à en oublier par de savantes méthodes de calcul ... (je puis expliquer comment cela s'opère de A à Z)
7/ La philosophie de base ?
Elle est encore très vraie en 2009 mais plus personne ne s'inquiète de voir à quel point nous nous en détournons .
Là même ou cela fais 2000 ans qu'il nous est dit que c'est la raison même .
Relis Aristote, si Rachida Dati, Sarko et tous les juges devaient le relire ils auraient honte de ce qu'ils sont devenus !
(Non, j'oubliais la honte ils ne connaissent pas, un con se reconnait à ce qu'il se permet tout, sans honneur ni conscience point de honte !)
8/ Le Bouddhisme est une aide précieuse, il permet de ne pas trop idéaliser et en attendre de ce qui a une nature dont nous n'avons rien à attendre .
La faculté d'adaptation prime pour ne pas devenir un névrosé professionnel comme papa et maman .
9/ Le bien c'est ce qu'il y a de mieux, pour le maximum de personnes, pendant un maximum de temps . Point !
Exactement l'inverse de ce que nous dicte la pensée unique !
10/ Les espoirs façon Obama ? Ce sera les mêmes désillusions que les espoirs avec Sarko, mêmes techniques mêmes dérives !
D'un côté le Hongrois, de l'autre l'Africain haïtien, tout comme la Dati a servi à faire le boulot le plus crade en matière de justice : "On ne touche pas à une beurette".
Un Gaulois moyen aurait été lynché pour la même chose, accusé de liberticide, d'illégalité, d'atteinte aux droits de l'homme etc...
11/ La crise ? La récession ?
Tout cela m'amuse beaucoup, cela fais des années que des millions de personnes vivent la crise et la récession en étant marginalisés .
Désormais nous partageons !
Pour les habitués cela ne change rien à leur quotidien, pour les autres cela leur permettra de passer de juge aveugle à accusé ! (je suis méchant ? Non, partageur !)
12/ Les effets de la crise nous ne les mesurerons que dans 3 ou 4 ans, pas avant !
13/ "Heureux ceux qui n'ont rien" Exact, on ne peut rien m'enlever et je n'ai rien à perdre tout à gagner !
Allez je suis devin, en France il est prévu de perdre 160 000 emplois pour le premier semestre 2009 !
Il est beau le Sarko qui allait nous créer des emplois, faire un mode plus juste, chercher le pouvoir d'achat avec les dents etc...
Je crains fort qu'Obama ne déçoive tout autant que notre nain plein de tiques national ....
Ce n'est pas réformer l'économie qu'il faut mais c'est détruire intégralement ce modèle économique de banquesters.
Indexer sur du concret, interdire les bilans à 3 mois etc...
Couper les pattes aux spéculateurs de la spéculation .
De toute évidence ce n'est pas à l'ordre du jour puisque le plan de relance est un chèque en blanc !
Liberty , en pleine crise, de rire !
Ecrit par : Liberty | 03/01/2009
Salut Liberty,
En effet, une foule de chose à dire sur le sujet. Comme tu sais, chez moi, tout est dans tout, tout est relié. Je suis un généraliste. Je n'aime pas les histoires découpées en rondelles.
1.Dans nos pays, le minimum vital est heureusement, si pas assuré, mais aidé. Et c'est vrai l'Euromillion ne me changerait pas plus que maintenant. J'en serais en plus emmerdé pour savoir comment le placer quand on connait les problèmes des banques aujourd'hui.
2.Je n'ai pas eu de parents dans la politique ou dans le syndicalisme.
3.Famille unie, tu connais mon statut personnel. Donc, je sais ce que c'est. Beaucoup de regrets et d'erreurs de parcours.
4.Choc des articles, lis mon commentaire suivant. http://les7duquebec.wordpress.com/2009/01/03/education-pour-tous-rever-linaccessible-reve/#comments
5.Didier Bellens est un grand patron qui est aussi prit dans la moulinette, de l'arnaque de la productivité. Le pion est plus gros, c'est un roi sur l'échiquier mais ce n'est pas une reine. Récemment, je lisais l'A propos d'une collègue. J'ai été surpris. Rubrique Activité: « boulot, boulot, boulot ». Etait-ce de la pub?
6.L'égalité des chance est un ministère comme un autre, qui dépendra de sa gestion et de son patron. Bizarre les SDF, l'immigration sont dans un autre département et les grèves de la faim se suivent et se ressemblent. http://www.helmo.be/esas/mapage/euxaussi/immigration/migragen.html
7.La philosophie grecque est une base de réflexion, elle a été modifié au cours des époques. Le bonheur était une question de purement métaphysique destinée aux patriciens.
8.Le Bouddhisme est à étudier dans toute sa rigueur, mais aussi ses faiblesses. Le Dieu vivant est le Dalai Lama et cela est déjà un départ suspect. La théorie est bonne.
9.Exact.
10.Obama, wait and see. Laissons le bénéfice du doute. La tâche est énorme. Quand ca prend l'eau une bouée de sauvetage percée n'arrange pas toujours.
11.La crise n'est que le sommet de l'iceberg. Absolument. Les pays dit riches= 20% utilisent 80% des ressources de la planète. L'effet domino existe aussi dans sa correction. Le riche dépense moins, est moins généreux (oui, il y en a). Les budgets de solidarité diminuent en premier. J'ai cité Wikipedia qui vit de la pub et qui doit chercher d'autres revenus. Le Caius 2008, le prix du Mécénnat, revenait à GDF SUEZ. En 2009, quels seront les candidats? Les restos du coeur resteront-ils les derniers refuges? Je dis tout le monde est touché. Celui qui ne vit pas en ermite et en autarcie se verra diminué.
12.Exacts. Le point ci-dessus en montre le processus.
13.Créer des emplois, c'est foutu en Europe et dans le monde. Le Japon, j'en ai parlé. La Chine, tigre en papier, aura besoin de beaucoup de temps pour écouler à l'intérieur ce qui était produit pour l'exportation. Le plan de relance n'est que la première couche que l'on puisera sur le public. Normal, c'est par lui et pour lui. La destruction du modèle économique se fera naturellement entre cris et chuchotements. C'est déjà programmé.
Ecrit par : L'Enfoiré | 03/01/2009
L'enfoiré
1/ Pour ma part pas de soucis, je commencerai par me construire de mes petites mains la maison que j'ai en tête depuis des années. Pas une de ces choses dont on paye le crédit pendant 30 ans et au bout de 30 ans les ruines t'appartiennent .
6/ L'égalité des chances c'est de la foutaise, si nous commencions déjà par détruire tous les réseaux "secrets", les castes, les confréries, les sectes, tout le monde s'en porterai mieux .
Ce sont des états à l'intérieur de l'état !
7/ La philosophie base de réflexion c'est justement ce qui me fais mal au ventre.
Un docteur en droit me disait que pour devenir fou et sans illusions il faut faire de la médecine, du droit, de la philo, puis de la politique et c'est l'asile assuré !
Il sait de quoi il parle son métier lui a fait péter un plomb de dégoût .
8/ Je ne parle que du Bouddhisme zen, le seul que je connaisse. Ce n'est pas une religion, mais une philosophie avant tout, une méthode d'apprentissage.
L'indépendance absolue .
Très loin du daïla lama ...
http://www.amazon.fr/LEsprit-zen-Alan-Wilson-Watts/dp/2703301669
10/ Obama , wait and see, OK mais sans illusions .
11/ Face à la crise nos gouvernements font exactement l'inverse de ce qu'il faut pour continuer à vivre .
La base est de se garder une indépendance sur ce qui est stratégique, garder nationalisé l'énergie, l'eau, les télécoms, etc...
Tu apprends cela en premier cycle de stratégie militaire, si nos gouvernements font l'inverse c'est pour nous préparer et nous imposer leur new world order, à coup sûr !
13/ Les emplois c'est évidemment foutu, 20% des actifs sont demandeurs d'emploi, les méthodes de calcul ont beau être truquées le secret ne pourra pas être gardé indéfiniment .
Ecrit par : Liberty | 04/01/2009
Liberty,
1/ Quelle belle idée.
11/ Je suppose que la vie autarcie est aussi dans les enseignements militaires des commandos.
Pour le reste rien à redire, j'acquiesce.
Ecrit par : L'Enfoiré | 04/01/2009
L'enfoiré
1/ justement ce rêve est lié à la N° 11, autonomie énergétique maximum, eau récupérée, construction intelligente au niveau isolation ...
Il y a du travail mais c'est un joli rêve ...
11/ Rien uniquement militaire, c'est une question de logique pour tout le monde.
Regarde ce que donne des relations tendues avec GazProm ...
Même si au niveau nucléaire nous ne serons jamais autonomes, il faut conserver le maximum d'autonomie et de sécurité garantie par l'état .
Juste pour garder le plus d'emprise possible sur notre avenir.
Mais bon, dans le domaine nos pays sont déjà vendus et nos gouvernements et les peuples sont déjà pris en otage.
Jamais un gouvernement ne pourra imposer quoi que ce soit à une multinationale privée .
Bonjour les dégâts, c'est pour demain !
Ecrit par : Liberty | 05/01/2009
Écrit par : Tous | 30/01/2009