La fête aux surréalismes (30/09/2010)

Le 25 septembre, c'était le commencement de la fête de la Communauté française. Et si on regardait de plus près ce que chacun gagne ou perd dans la Belgique? Un jeu à qui perd gagne?

0.jpgLa date du 27 septembre évoque une page de l'histoire de l'indépendance belge: la retraite, dans la nuit du 26 au 27 septembre 1830, des troupes hollandaises qui, sous la conduite du prince Frédéric, deuxième fils de Guillaume 1er d'Orange, étaient entrées dans Bruxelles, le 23 septembre. Les Bruxellois se sont réveillés et chassent les Hollandais qui s'étaient réfugiés dans le Parc de Bruxelles. Suite à cette bêtise militaire, ils se sont enfuit en direction de Vilvorde.

Le choix de cette date, depuis 35 ans, il faut l'avouer que c'est assez incongru.

Dans le Parc, sur les barricades, cette nuit-là,  il y avait entre 60 et 70% de Bruxellois qui parlaient un dialecte de flamand. Ce sont des élites, seulement,  qui utilisaient le français. Ce choix confirme aussi la volonté de ces derniers d'éradiquer le flamand en 1830.

Ce sont les infos historiques que les médias nous rappelaient, mais, passons à l'actu en transitant par le folklore théâtral.

Pas de doute, cette fois, la fête le fut sur fond de négociations institutionnelles. 0.jpg

Ce lundi, le monde politique francophone et ses invités se retrouvèrent dès 15 heures dans la salle gothique de l'Hôtel de ville de la capitale, pour entendre le bourgmestre de Bruxelles Freddy Thielemans, le président du parlement Jean-Charles Luperto et le ministre-président Rudy Demotte.

Cette année, Isabelle Durant prend également la parole, en tant que vice-présidente du parlement européen, dans le cadre de la présidence belge de l'Union européenne.

Côté festif, le parlement et le gouvernement avait préparé un programme "riche et varié".

J'ai eu l'occasion plusieurs fois de parler de Bruxelles. Toujours avec une certaine vision positive et surtout parfois humoristique.

Pas besoin de me resservir, sur le même plateau, nos problèmes communautaires qui durent depuis plus de 100 jours, après les dernières élections, mais qui sont bien plus anciens. Je connais, donc.

0.jpgLes Pays-Bas viennent de constituer leur gouvernement dans un équilibre instable après 110 jours.  Notre compote ont la fait "aux" pommes et "aux" citrons. Il faut être un fameux "apothicaire" ou un "skieve architek" (architecte qui va de travers), pour suivre le fil à plomb et suivre la construction de notre politique.

Cela fait partie de notre belgitude.

Alors, pourquoi ne pas le parler de ma ville dans laquelle j'habite depuis tant d'années, de manière plus "locale", plus humoristique, plus terre à terre, plus vraie. Jouons cartes sur table avec un tour du propriétaire dans des moments de vérités et sur le terrain des opérations.

La fête de la Communauté française, c'est aussi une affaire d'humoristes, comme celle-ci.

Comme spécialités, Nous avons nos "ballotins de pralines" (boîtes de chocolats) mais aussi aussi nos "avaloirs" (égouts), beaucoup moins ragoûtants.

L'humoriste, Bruno Coppens vient de préfacer un "Dictionnaire des belgicismes" dans un dialogue surréaliste. Sa "Terre Happy", il l'avait souvent raconté au Québec. De Bruno, je vous en avais déjà parlé, lors de sa "Première Subprime Party", conçue toute d'humour.

En génie des mots, il est sur la liste de ceux qui pourraient prendre l'héritage de Raymond Devos, parait-il.

François Pirette est souvent montré comme l'humoriste belge dans la communauté francophone ou wallonne,  alors quand il se fait Premier ministre, on s'y tromperait. Nous avons au théâtre à Bruxelles "Sois belge et tais-toi", dont le spectacle vient  en fin d'année, en parallèle avec La Revue des Galeries. Pas oublier, aussi, on Signe Taloche.  Du côté flamand, on n'est pas en reste.

Alors, rideau, bas les masques.

Un cours de bruxellois, pour changer? Les mots qui ne seraient pas dans la langue de Molière seront sous-titrés, entre parenthèses... comme souvent nous l'avons été par les voisins dans ce plat pays. Voisins qui limitaient leurs visions par de seuls clichés. Qu'on se le dise, on ne mange pas uniquement des frites et des moules à la baraque à frites que l'on appelle "fritkot" (friterie). On y trouve aussi du "bloedpanch" (boudin noir) et comme dessert, des "smoutebols" (bégnets).

Il était, une fois, un petit village gaulois. Tout commence peut-être par là. Faut pas croire qu'ils soient tous restés gaulois, tout de même. Ils ont leurs particularités, leurs cultures très spécifiques. Ils n'ont pas vraiment d'os-tra-sism à condition que l'on en comprenne  le sens ... mais il y a bien d'autres os, bien ailleurs.

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Oui, on a des mariages de caractères dans not' histoire.

Des mariages du style de cette nouvelle rich.., "Mademoiselle Beulemans" dont le papa, un fameux "castard" (costaud), celui-là, vend de la bière "Stout" (bière brune). Faut savoir, Papa est un "kiekefretter" (habitant de Bruxelles), un peu "stoeffer" (qui aime l'esbroufe), y faut bien le dire. Il veut marier sa fille avec  un brave bruxellois, un peu "onnuzel"  (innocent). Mais elle a un "bountche" (elle en pince) pour un Parisien qui travaille dans l'usine de Papa. Il ne veut pas s'abaisser (s'amoindrir) devant ce fransquillon, un peu trop "stijf" (raide) et parfois "dikke-nek" (vantard). Un tantinet "manche-à-balle" (cire pompe), par contre, cela, papa, ne dit pas non.

0.jpgPapa aime les "cacailles" (on dirait aujourd'hui le bling-bling) et les "carabistouilles" (fariboles). Mais, il le dit toujours "tout droit dehors" (franchement). Il ne joue pas avec la "gueuze" (bière), il la vend quand il ne la boit pas. Cela à "l'estaminet" (bistrot), mais, attention, sans arriver à la "douf" (cuite). C'est pas un "pottepeï" (buveur invétéré). Il ne fait pas de patati ou de patata, pour ça... Il n'essaye pas de parler avec "dexternité" (incompréhension de papa, devant un mot comme "dextérité"). Il n'aime pas les crottes de mouch.., quand il mange son "cramique" (pain au raisins) le matin, en semaine ou son "craquelin" (pain au sucre), le dimanche. Sa "femme d'ouvrage" (sa bonne) se sert d'une "loque" (torchon) et d'une "ramassette" (pelle à poussière) pour les éliminer. On n'aime pas ce qui traîne dans la famille.

Si tu veux, je veux, répète-t-il, à qui voulait lui accorder un peu d'attention. Il ressemble à un autre bruxellois, Bossemans, même s'ils ne se sont pas rencontré sinon, peut-être, à l'école ou sur les planches d'un théâtre.

Mais, parfois, il fait tout péter.

Ce n'est pas un terrorist', c'est seulement quand sa femme le pince dans les ballekes ( "viande") du cou alors que son col a rétréci. Y va pas avouer que c'est lui qui a épaissi, tout de même. Les "Fransquillons" (qui parlent un français châtiller), il ne les comprend pas. "Godfordom" (Nom de Dieu), ça serait quand même embêtant, s'il "viendrait" (venait) au mariage, sans rien comprendre aux belles paroles de son gendre. Non, vraiment, "il n'aime pas ce garçon", comme il le répète.  01.jpg

Dans "Bossemans et Coppenole", Madame Chapeau, toujours avec son "cabasse" (cabas), n'en aura jamais fini avec les "crapuleux" (gamins) de sa "strotche" (rue),  même si elle avoue avoir suicidé son lapin dans la casserole. Oui, c'est une "zoek", celle-là (une scie).

"Babbelghem et broebbelghem" (fin de bavardage), tout le monde descend...  Cette histoire, d'un autre temps, fait toujours rire. Elle ouvre parfaitement le billet et est une bonne caricature du Bruxellois type.

La Belgique, M'sieur-dames, a trois fêtes. On boit à tous les coups. La nationale et deux communautaires. Excusez du peu. On aime les fêtes, chez nous. Alors, on défile. On jette des oranges à Binche. Il y a le Doudou à Mons. Le péké à la fête de Sainte Marie à Liège. J'arrête ici, la liste s'allongrerait bien plus que cet article.

Mais tout cela ne nous rendra pas le Congo, comme nous le rappelle une émission de télé. Ça ne donne pas toujours des jours de congé, non plus. En fait, ce n'est parfois que pour les écoles, mais ça permet de changer d'air, de s'évader, d'aller voir ailleurs si l'herbe n'y est pas plus verte. Je parle d'herbe, pour faire bien, car c'est surtout de la "drache" (douche) nationale dont il a le plus eu à subir. Il a été bien servi, ce samedi. Le belch' est râleur sur la pluie et pas qu'une fois, mais, en surface seulement, car le parapluie ou "l'imper" (imperméable), il le garde toujours à proximité.

1.jpgCe samedi 25 septembre, on fêtait la Fête de Communauté française. La flamande a déjà eu lieu. Mais qu'est-ce que je dis?
Pourquoi je répète "fête"? "Pasque"  (parce que) je répète qu'on aime le mot "fête", parce qu'on a en a marre de nous parler en terminant les phrases, avec des "une fois". Et puis, pasque, il y en a, seulement, plusieurs fêtes.  La fête de l'Iris, c'est la nôt.. le 7 et 8 mai. Celle des Flamouches, le 10 juillet. Y viennent aussi chez nous pour boire un coup de not'bière. Mais, au fait, pourquoi, on dit pas aussi Wallouches?

Sur la Grand Place de Bruxelles, il y avait un chapiteau qui bouchait la vue de la Maison du Roi, que c'est pas permis.

Alors, à 20:50, le belge Philippe Lafontaine, le français Maxime Le Forestier, le québécois Michel Rivard n'ont pas "su" (pu) arrêter la pluie. Et ça tombait, plus il pleuvait et plus il y avait du monde. Ils ont commencé à chanter, ensemble, Brel, avec c'était au temps où Bruxelles, brusselait. Plus tard, Dick Annegarn, avec "Bruxelles, ma belle". Que de belles idées...

Comme le chantait  Maxime, on ne choisit pas ses parents ni sa famille, quand on naît quelque part, c'est tout. Avec notre "coeur de loup" belge rappelé par Philippe, cela mettait une ambiance électrique.

Il faut dire que la ville est courtissée et se défend bien avec la chanson.

Je vous le dis pas, mais moi, j'étais devant ma télévision, bien au sec. J'avais pris mes précautions. J'étais passé le matin sur la place. Les photos de reportage se sont précipitées dans la boïte à souvenir de mon numérique.1.jpg

1.jpgManneken Pis avait reçu l'habit de résistant bruxellois face aux Hollandais de 1830.

Au retour, quelques esprits s'échauffaient avec pour origine une dispute qui n'avait rien de franco-flamand, tout en faisant fondre la Petite Rue au Beurre avec l'étonnement passif des passants honnêtes. Mais la caravane passe et les images restent....

Pour l'occasion de la fête, la RTBF avait pensé démarrer une nouvelle chaîne télé du nom de "La Trois".

Oui, on n'a rien trouvé de mieux comme nom. Il y avait avant La Première, La Deux... Faut pas être trop inventif. Faut ce qui faut. Basta.

On est belch..., une fois. La Trois, ça suffisait amplement dans le domaine de l'invention. Celle-ci sera une chaîne qui va parler comme des fromages belges, d'un peu de tout.

Ainsi "TroisMonde", comme il y a "TV5Monde", aurait été plus mal vu par les objectifs internationaux comme nouvelle chaîne par ses congénères en place.

N'en faisons pas un fromage (surtout quand on en veut "un peu de tout" comme dit la pub). Il parait qu'il y aura de l'information, des films qui viendront de partout. Un journal fait par des enfants, non peut-être. Je me demande vraiment comment nos jeunes bambins d'une dizaine d'années vont pouvoir expliquer notre crise communautaire et peut-être, aussi, qui sait, la dénouer.

Ce ne sera plus le Jardin extraordinaire, avec ses épisodes sans fin sur la Première.

Le jardin n'a plus, semble-t-il, l'exclusivité du dimanche soir, quand celui de nos politiciens a mieux à dire. Quand ils parlent de notre scission, du chaos, de notre schisme culturel, par exemple. Cela impressione mais cela n'émeut pas. Question d'habitude.

1.jpgNous, à Bruxelles, au milieu du jeu de quilles, on cause de tout. On parle en "zinneke" (en bâtard), comme on dit, avec une certaine fierté, d'ailleurs. De véritables "babelers" (radoteurs), d'ailleurs, des "rare volgels" (drôles d'oiseaux), ces Bruxellois. Mais on s'en fout, on aime ça. Vous vous rendez compte? Non, c'est pas possible, vous pouvez pas, même pas à la nième fois. Jef Kazak pourrait en dire plus. 1.jpg

On a dit que Bruxelles est la moelle épinière de la Belgique, sa pierre angulaire, son nœud Gordien, son... je ne sais plus quoi.

C'est surtout un fameux caillou sous le sabot du cheval "Belgique", des autres qui nous regardent avec des airs d'un autre air, depuis les hauteurs des Ardennes au plat pays de Flandres. Un fameux talon d'Achille, notre capitale, à cheval sur tellement de territoires différents. Ochèrme, un talon d'Achile Talon, peut'êt.. mais pas si sûr. 

La loi du sol, vous connaissez? Territoires que certains voudraient s'approprier ou conserver en se foutant de l'évolution alors, qu'il y a prescription. Les territoires ne sont plus à personne en particulier sinon à ceux qui y habitent et y trouvent leurs avantages et aussi leurs désavantages.

On aime se chatouiller pour se faire rire. Jouer avec des allumettes à 5 sous. Certains n'ont pas encore compris qu'on est passé à l'euro. Je vous l'ai pas dit? Y en a qui calculent et convertissent les gros montants en euros vers nos anciens francs belges. Cela rend les montants bien plus importants. Ca fait plus riche, sans jouer au snotneus, pour ça. Certains magasins affichent les prix avec nos anciens bijoux de famille. Je ne me rappelle plus du montant des francs belges qui ne sont pas rentrer dans la Banque Nationale pour être convertis et qui sont restés dans les caisses de l'Etat.

Pourtant on n'est pas trop conservateur. Je dirais même plus, on vote pour le parti libéral MR, à Bruxelles, traduit par certains comme un symbole de "Mon Rêve"...

On veut garder le "cul dans le beurre" (avoir de la chance) et quelques "pitches" (argent) sur son "compte à vue" (compte courant) . 02.jpg

Quelque chose de tout chaud, d1.jpg'exclusif? Dans le centre de notre capitale, dans le Pentagone, on est filtré, limité à 30 km/h. Du coup quand je prends mon vélo, j'ai un peu peur d'être flashé. A ma voisine qui aime courir pour rattraper le derrière son tram, je lui dit: cool, vous voulez une photo de famille?

Nous sommes aussi des Vaartkapoen avec les poulets. Pas de doute.

Le lendemain de la fête, dans la nuit, cela a pété. Une catastrophe inattendue à Schaerbeek. Trois morts et 17 blessés. Pour un lendemain de fête, on fait mieux. L'enquête commence. Du gaz? Une fuite?

Le dimanche, je me partage, d'habitude, entre jogging et vélo. Comme il tombait des cordes, j'ai préféré glissé sur mes deux pattes personnelles plutôt que de me payer une pelle avec ma bicyclette. Sans chercher à faire le voyeur, je suis passé à Schaerbeek. C'est une des plus grandes communes de notre ville qui reflète le melting pot de nationalités avec ses 116.000 habitants sur 8 km2.

Pas besoin de beaucoup de temps pour se mettre au parfum. Ce n'est pas une question de parfum d'ailleurs, c'est affaire de mirettes et de repérages minutieux.

Me voilà à la rue Voltaire. Et oui, on a aussi de la culture bleu-blanc-rouge. Tiens un "VL", à côté du "B" sur une plaque minéralogique d'une voiture. Est-ce pour dire "Valeureux Liégiois" comme le "humourisait", à une époque, Stephane Steeman dans un des ses sketchs?

Je 0.jpgrigole, c'est pour "Vlaamse Leeuw" (lion flamand), bien entendu.

En chemin, peu de monde, quelques "schune mokskes" (jolies filles) en maîtresse à danser,  se font tirer par leur chien en laisse. Restons zen. Surréaliste, quoi.

Tout à coup, une affiche attire mon regard. 'Tolérance zéro aux dépôts clandestins'. Les "varkes" (cochons) n'ont qu'à bien se tenir, s'ils ne remplissent pas leurs poubelles de la belle façon. Cela a dû faire un tollé. Le prix de la "contredanse" (l'amende) est surchargée d'un papier blanc. Cela devait être énorme vu la dimension du papier blanc qui le cachait. La tolérance zéro, on en parlait ce mercredi, n'est en vigueur qu'à Anderlecht.1.jpg

Plus loin, une Citroen Saxo, immatriculée en France, parquée le long de la rue a une vitre fracturée avec des morceaux de verre sur le siège. Une bouteille d'eau est restée à l'arrière comme seul témoin du vol. De l'eau, on en a assez.  Pour le reste, il ne faut pas inciter à la débauche, quant à tenter le Diable, laissons le faire ses ablutions ailleurs. La maison Poulaga l'avoue, elle n'est pas de taille pour assurer certains débordements. Comme le chantait Jacques Brel, "Faut pas jouer les riches quand on n'a pas le sous".

 

1.jpgLes "vilos" (vélibes locaux), sont tous en file indienne, mais, au parking. La pluie n'engage pas le consommateur à la promenade à bicyclette. Le putain de tram, avec son horaire flottant, se fait attendre sous l'aubette de verre qui n'a, par miracle, pas encore été visitée par quelques casseurs.

C'est une grande ville, comme bien d'autres. Pas en superficie mais en populations autochtones ou allochtones, comme on dit.

Alors, les "tones", on les connait à la tonne.

De Communautés, il y en a qui voudrait plutôt parler de "Communes ôtées" alors que, serait bien de l'inverse qu'il faudrait penser. Des communes avec un statut spécial, à facilités, comme ils disent, et qui louchent vers la capitale. Nos 19 communes sont devenues les boucs émissaires, ça c'est sûr.

Voilà que le Ministre de l’Éducation flamande, Pascal Smet, annonce qu'il aimerait que l'enseignement de l'anglais passe comme deuxième langue avant le français en Flandre. Cela alors qu'en Wallonie,  le néerlandais, on s'accroche péniblement à son apprentissage par des cours en immersion. Il a dû oublié certaines choses au passage.

Sur la Place des Martyres, en plein cœur de Bruxelles, ce ne sera pas la main de "Touche pas à Bruxelles", mais peut-être bien celle de "Puten af van Brussel" (bas les mains en dehors de Bruxelles). Y en a même qui diraient même "Puten af de koech", car Y pensent qu'à leurs bagnoles, les Brusseleirs. Les membre du "Mouvement SOS Bruxelles" en ont marre que l'on décide à leur place de leur avenir qui ne serait plus une ville bilingue avec une volonté d'être, en même temps, francophone ou néerlandophone, sinon encore d'autres langues plus exotiques.

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Je l'ai dit, c'était bardaf (patatras) avec notre surréalisme et nos compromis. Bardaf avec notre renommée de comprometteurs.

L'hebdo 'Vif Express' en faisait récemment l'inventaire de ce que la région flamande aurait à gagner ou à perdre à l'éclatement de la Belgique.

Comme points positifs, ou estimés comme tels, on pouvait lire un levier de décision tourné vers la Flandre, l'autonomie fiscale, une meilleure gouvernance, la disparition des transferts d'argent Nord-Sud qui s'élèveraient à 5 milliards, c'est-à-dire, 3% du PIB flamand, remarquer le chômage qui n'est que de 7,9% en Flandre tandis qu'il s'élève à 15,4% en Wallonie et 20,9% à Bruxelles. La réduction des impôts des sociétés. Plus d'homogénéité. Une prise de décision au niveau européen.

Comme points négatifs, on pourrait donner les suites d'une gouvernance trop efficace, dans l'accroissement de la bureaucratie et de réglementations. Le problème du vieillissement est plus important. Le coût d'un divorce est sousestimé. La perte de Bruxelles donnerait des problèmes pour 250.000 flamands qui y travaillent tous les jours. Les pertes d'emploi à la clé qu'il faudrait recaser sur place.

1.jpgDes mouvements aléatoire d'entreprises. Des investissements déserteurs. Une frontière linguistique qui devrait être discutée avec quelques élastiques. Une dette publique de 345 milliards d'euros à partager avec une clé de répartiton qui placerait la Flandre aux 2/3.

Cela représente 60% des OLO qui vont se chercher en dehors de la Belgique. Les théoriques WOLO, BOLO et VOLO cumulés resteront-ils la somme des actuels? L'Uruguay et l'Argentine sont les précurseurs de cette scission et ont subi des hausses considérables. Tous devenus des chocolats bleu pâles.

Non, tout n'est pas plus facile avec un Plan B en coupant la Belgique en différentes parties.

En BD, cela irait bien.1.jpg

Le Nord et le Sud sont des frères siamois. Une scission pourrait retrouver  les partenaires actuels comme tous perdants et qui sait, adversaires. L'Europe ne le verrait pas d'un bon oeil et aurait à redouter d'autres éclatements européens. En Irlande du Nord, au Pays de Galles, en l'Ecosse, en Bretagne, au pays basque, en Corse, en Sardaigne, en Catalogne, à la Ligue du Nord en Italie qui formerait la Padanie, on est déjà sur les starting blocks... 

Le rôle de la Communauté française était en question ce lundi matin à La Première. Un lien de langue, de culture, c'est par l'éducation et par la langue qu'il était poussé en avant, tandis que dans d'autres domaines, il fallait plus parler de régionalisme. Cela d'après les interlocuteurs, s'entend. Tout dépendrait de la largeur du pont entre les Communautés ou entités. Solide, le pont? "Bernique" (compte dessus et boit de l'eau claire). Il a plutôt le "bibber" (la tremblotte). Ailleurs, tout autour, pour concurrencer le "ring" (le périphérique), on imagine le serpent du Loch Ness, un RER.

Dans une politique de scission qui reste toujours une fiction, d'après les sondages, 63% des Wallons seraient favorables à une fusion Wallonie-Bruxelles, tandis qu'à Bruxelles, ce n'est qu'un tiers des Bruxellois, qui éprouve le même sentiment.

Un autre sondage montre que la popularité des deux opposants, PS dans le Sud et  NVA dans le Nord progressent. Elio et Bart cartonnent de plus en plus, même aux antipodes politiques. Ils ne font qu'augmenter leurs scores et cela pas uniquement dans leur communauté propre.

Il faut dire qu'on sait soigné son électorat, chez nous. Bart était invité à l'université de Gand. Il a parlé de "choses et d'autres", en précisant qu'il avait des raisons d'être sceptique. Sceptique, lui qui veut casse tout cela? T'en a beaucoup de conneries du genre? 

Ce n'est plus de l'amour, c'est presque de la rage. Qui sait, c'est peut-être bien, le syndrôme de Stockholm qui nous guette.

0.jpgMais revenons à Bruxelles. La ville se plaind des survols de la capitale par les avions à partir de Zaventem. Mardi, le calme complet de ce côté. Les nuisances sonores, enfin, au placard. Une grève surprise des aiguilleurs du ciel dont le citoyen lambda  n'avait pas tout compris, avait résolu le problème. Ouf... Alors, pour rectifier, les entreprises de châssis se bousculent désormais pour offrir, pas complexées, des nouveaux formats de châssis en "tri-plexes". On n'arrêtera jamais le progrès et les bons offices.

La RTBF avait été solidaire de l'événement comme le disait d'une manière très personnelle, Thomas Gunzig.

Le lendemain, c'était la grève  européenne contre l'austérité. Les manifestants ont défilés dans la ville et toute la circulation urbaine était paralysée. Journée du chaos ? Est-ce le même que Elio prévoyait si sa dernière alternative, sa dernière chance, ne passait pas dans les bras "moelleux" de Bart?0.jpg  

Austères, nous? Qui a dit cela? On a de l'humour et on vit très vieux chez nous.

En plus, on a tout prévu. On se prépare à l'Europe. La semaine prochaine au Berlaymont, il y aura l'"Open days". Le sujet, je vous le donne en mille: "la huitième semaine européenne des Régions et des Cités".

Quant aux quartier Shumann, avec le Berlaymont, si d'aventure,vous les chefs d'Etats venez nous visiter, si vous pouviez faire un peu moins de tintoin et vous faire discrets. Je ne sais pas moi? Atterrissez en hélicoptère sur son toit, par exemple.

"Marre du chantier Léopold III. Trop long, trop sale, mal organisé, gestion déplorable, sécurité non assurée: les riverains en ont marre du chantier de réaménagement du boulevard et de ses embarras", lisais-je dans la gazette toute boîte. La bourgmestre de Schaerbeek ne mâche pas ses mots. Le chantier est géré par la STIB et par la Région Bruxelles-Mobilité. Sur les 15 millions d'euros prévus, une enveloppe de 7 million est disponible. Pas d'excitations, chère Madame, il parait qu'on en a jusqu'en 2012.

1.jpgMais cela peut pas "continuer rester durer" (perdurer) quand on aime "zwanzer" (faire la fête).

Le caricaturiste Vadot disait dans son dessin du jour "Nous croyons à l'éternité de notre pays, mais pas dans l'opposition". Il rappelait, avec à propos, la citation de Woody Allen "L'éternité, c'est long, surtout vers la fin".

Moi, je me rappelle de Marie Warnant qui chantait:

"Elle est banale ma ville à moi, mais je l'aime comme ça".

Banale, ma ville? 1.jpg

Un beau "stüüd" (mésaventure) à Brussels ou Brussel, oui !

On apprend que Bruxelles est la 4ème ville d'affaires d'Europe.

Alleï, quand je vous disais qu'il existait une fête aux surréalismes, fallait bien que je passe, un jour, à l'hyperréalisme, une fois.

 

L'enfoiré,

 

"Comment parler le belge", Philippe Genion

Sur Agoravox, il y a des Bruxellois.

Mais, affaire belge, alors pourquoi pas sur Medium4you ?

 

0.jpgCitations:

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