Les voyages forment la jeunesse et le jeûne... (15/04/2011)
Le Printemps, les vacances de Pâques, le soleil là-bas et ici, tous étaient là, au rendez-vous. Il n'y avait plus qu'à en profiter. Mais, qu'est-ce qu'on allait s'amuser en famille, à la mer, avec les petits enfants, cette fois...
Papy, réticent au départ, avait accepté de prendre les enfants de son fils. Mamy, elle, avait sauté de joie depuis plusieurs jours rien qu'à l'idée de retrouver le temps d'avant. Leurs enfants étaient arrivés avec leurs propres enfants le vendredi soir.
Il faut dire que pour eux, les vacances habituelles à Tenerife étaient râpées.
Ils s'étaient pris trop tard pour la réservation. Plus de places dans l'hôtel habituel et les autres ne semblaient pas les intéressés. En cause, ces foutues guerres civiles en Afrique avaient détourné les touristes vers cette île printanière.
Les vacances d'été n'intéressaient plus. Trop de monde pour Papy et trop chaud pour Mamy. C'est qu'ils aiment leur petit confort, Papy et Mamy.
Rideau...
..
Acte 1
En route, vers de nouvelles aventures. La famille avait chargé la voiture.
Ce samedi matin, il faisait un beau soleil. Papy, Mamy, retraités, le petit Nicolas de 8 ans, la petite fille Myriam de 4 ans et le toutou de Mémé, Spirou, quittaient la maison en direction de la mer pour passer une semaine ensembles.
John, son fils et Marta, sa belle-fille, avaient décidé de faire une virée enfants non admis, à Paris, avec un autre couple pour oublier tous les problèmes du bureau. En fait, ils avaient gagné un concours tous frais payés dans la capitale française avec ces sorties le soir comprises.
A la mer, ils y avaient été avec leurs enfants pendant le week-end de carnaval.
Ils avaient repéré l'hôtel et les restaurants pour Papa.
Tout était pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Mamy se faisait une joie de cette occasion inespérée.
Cette fois, le diesel, encore plus cher, avait été chargé jusqu'à la gorge du réservoir, juste avant sa dernière augmentation du prix.
Et, ça faisait cher, un plein de cette vieille Mercedes.
La pension de retraite est vite entamée dans les fonds du réservoir de Papy.
Papy est un gars très précautionneux, tranquille, paisible, organisé. Il aime profiter de sa retraite.
Pour le situer comme conducteur, ce n'est pas Goofy en Mister Walker dans "Motor Mania".
Non, il est cool, je vous dis.
Le coffre a été rempli avec les valises et les jouets des enfants.
Les enfants, turbulents, sautaient déjà en cœur sur la banquette arrière, avant que la ceinture ne les bouclât définitivement.
Papy sentait revivre sa jeunesse, content de se retrouver avec les petits-enfants. Il ne prenait plus souvent la voiture pour voyager même s'il en gardait les règles de conduite en mémoire.
Parfois, due à son manque d'habitude sur autoroute, une révision n'aurait pas été un mal.
Il avait appris que la Belgique était championne vu le rapport entre le nombre de radars et les kilomètres du réseau routier belge.
Pas moins de 1.839 radars sur un territoire belge de 30.500 kilomètres carrés. Faut dire qu'on était gâté dans notre pays.
La France, 18 fois plus grande, en compte 1.939 de ces radars fixes.
Les Pays-Bas, 1480 radars.
Toujours plus de radars pour modérer les appétits du kilomètre parcouru dans le temps minimal. A Bruxelles, Papy était un chef de l'esquive des radars. Philosophe, il prenait son temps et ne s'inquiétait pas des coups de klaxon de ceux qui étaient trop pressés. C'était devenu, vraiment, un Papy dans tous les sens du mot.
Les bonnes résolutions étaient prises par Papy : pas d'excès de vitesse. Les photos et flashes gratuits, il savait en prendre lui-même avec le petit appareil numérique.
C'est quand il essaya d'entrer sur l'autoroute, qu'il est tombé, nez à queue, sur une vérité un peu oubliée par lui : les embouteillages.
Obligation de lever le pied pour atteindre la vitesse zéro. Les voitures devant lui étaient à l'arrêt.
Sa vision limitée à son horizon immédiat, ne lui permettait d'en apprécier l'ampleur.
Véritable bouchon qu'il aurait pu voir à vol d'oiseau.
Vu de haut, les points noirs habituels n'étaient plus des points, mais, bien serrés, des chenilles processionnaires.
Mais il ne pouvait s'en rendre compte : le ring de Bruxelles était complètement bouché.
Pour le week-end de Pâques, la transhumance récoltait les habitués des départs planifiés de longues dates et aussi, ceux qui se déplacent, pour un jour, en fonction des déclarations de la grenouille de service. Or, la météo était trop parfaite pour les jours suivants pour faire résistance à cette envie d'évasion.
L'après-midi du 8 avril commençait résolument mal.
C'est clair, les radars automatiques pour mesurer la vitesse des escargots, pouvaient carrément se mettre aux abonnés absents.
Bison futé était, encore, endormi. Il ne se réveille que pendant les grandes vacances.
Comme il avait le temps, qu'il avait le temps, Paul se rappelait le magazine Touring du mois et de qu'il y avait lu d'un œil distrait "un embouteillage est un être vivant, un animal, doté d'une tête, d'un cou, d'un corps, d'une queue. De l'endroit où vous vous trouvez dépend le comportement que vous suivrez. L'embouteillage apparaît puis disparaît tout aussi soudainement. Que sa composition varie à chaque seconde, vous en êtes et vous n'en êtes plus. L'effet Papillon par son battement d'aile, peut faire un nuage, une turbulence atmosphérique, qui arrive à se comporter d'une manière surprenante quand une modification touche un ensemble qui parait stable. Un trafic fluide est un état gazeux qui se transforme en solide en fonction de la température qui baisse et en devient un bouchon de glace. Cette température s'exprime, ici, par la densité des véhicules par kilomètre, par bande de circulation et par heure pour en donner le flux. Les embouteillages sont reliés à rien de moins que la théorie du chaos initiée par une onde de choc, une file fantôme. Attendre que cela se passe quand on s'y attend, stresser dans le cas contraire.".
Mais, Papy y était, s'y collait, s'y engluait même.
Plus question de sortir. Il fallait suivre. La bande d'urgence, il n'y pensait même pas.
L'article donnait même plus d'informations.
Alors, sans rien dire, il se rappelait son cours de thermodynamique avec Ilya Prigogyne qui s'était intéressé au phénomène "embouteillage". La thermodynamique rappelait bien des souvenirs à Papy. Tu parles, cela avait fait partie de sa vie active. C'est sûr qu'il s'en souvenait.
Après la théorie, Papy était tombé en plein travaux pratiques.
Le chaos, rien que le mot l'effrayait.
Quand le but espéré s'estompe et casse l'entrain de se retrouver avec les enfants sur le sable de la plage.
C'en est trop.
Dans ses rêveries, il était près de s'endormir, quand il entendit la voix de Nicolas.
- Alors, Papy, tu dors ? Tu n'avances pas ?
Une bonne vingtaine de mètres vidés de leur substance devant lui. Il s’enserra dans la file. Il alluma la radio pour savoir ce qui générait cette attente de mauvais aloi. Aucune information. Il enrageait. La pression montait. Il en arrivait à penser au film "Falling Down", alors que cela aurait pu être simplement "Les Vacances de Monsieur Hulot".
L'époque des années 50 n'était plus la même, mais, qui sait, les vacances ne faisaient que commencer et peut être, ne seraient-elles pas tellement différentes, en définitive. Mais, n'anticipons pas.
Spirou se mit en plus à aboyer en voyant un comparse dans une autre voiture. C'en était trop. Papy passa sa hargne sur son volant. Que faire pour le faire taire ?
Après près d'une heure, dès la prochaine sortie, Papy décida de sortir de l'autoroute et mis le GPS en fonction ne se sentant pas à l'aise sur les chemins de traverse à prendre.
Faire confiance à la dame du GPS était la pire des choses à faire dans ces circonstances. La dame était programmée et renvoyait en permanence, le pauv'Papy sur l'autoroute alors que lui tentait de s'en écarter.
De guerre lasse, plus loin, il remonta une nouvelle fois sur l'autoroute, en espérant que l'embouteillage n'allait pas passer dans le Guiness Book des records en kilomètres d'embouteillages.
Les 522 heures-kilomètres d'octobre ne pouvaient être dépassés.
Il le voulait. Il l'avait décrété ainsi pour se donner confiance.
Les vacances, on oublie tout. Et puis, cela donnerait peut-être le temps de déballer quelques tartines en cours de route, préparées avec soin par Mamy.
Paul ne sut jamais pourquoi, mais à un moment donné, il devait s'apercevoir que sans se résorber, la file avançait, peut-être péniblement, mais avançait. Il fallait postposer les tartines.
Pour meubler le temps dans la voiture, la conversation se fit avec les enfants.
Tout excités, ils racontèrent leurs vacances à la mer durant le dernier week-end de carnaval.
Ils se rappelaient les copains qu'ils avaient eus avec l'obligation de parler en Flamand avec eux.
Son fils avait eu la bonne idée de leur donner des rudiments dans la langue parlée en Flandre.
Ils avaient hâte de, peut-être, les retrouver.
Papy et Mamy se saoulaient de leurs paroles en suivant les fourmis devant eux.
Un coup d’œil vers la consommation de mazout apportait une confirmation que cette excursion d'une bonne centaine de kilomètres n'avait pas été perdue pour tout le monde.
Le soir avançait et le soleil entamait sa descente.
Dans ces moments-là, voir un coucher de soleil reprend toute sa valeur. La proximité de la mer fut atteinte vers 19:00.
Vite remettre l'adresse de l'hôtel dans le nouveau GPS appliqué sur le pare-brise et l'"impératrice" reprenait son boulot d'aiguillage de précision.
Heureusement d'ailleurs parce que les sens interdits auraient mis beaucoup de sable sur sa voie sans elle.
L'hôtel fut là. Débarquer et rejoindre la chambre, s'installer, au plus vite.
De souper, Papy et Mamy, fatigués, n'en avaient plus vraiment envie.
On mange tôt, à cet âge. Puis, il fallait dormir, dormir pour effacer le stress.
Demain serait un autre jour.
..
Acte 2
Le lendemain, samedi, levés tôt, Papy et Mamy s’apprêtaient à faire une promenade dans la fraîcheur du matin.
Les enfants étaient encore dans les bras de Morphée.
Ils oublièrent cette idée ou, plutôt, la postposèrent dans la matinée ou l'après-midi.
A 9 heures 30, n'y tenant plus, ils réveillèrent les enfants et descendirent pour le petit déjeuner.
Il était temps, on commençait déjà à débarrasser les tables et les présentoirs de nourriture n'étaient plus que le reflet de leurs débuts.
La faim de Papy et Mamy était pourtant présente, lancinante. Les enfants se réservèrent, plutôt, des panoplies de Rickettsies, des jus de fruits. Il dut aussi les rappeler à l'ordre, car les deux petits avaient des tendances à s'échapper de table.
Tout à coup, il fallait aller vite. Pelles, seaux dans les jambes rappelaient qu'on n'était pas là pour manger.
Près de midi, la promenade fut remise au lendemain.
A 13 heures, repérage du restaurant que John avait donné. Pas d'hésitation, pas besoin de regarder la carte avant d'entrée. John a toujours un goût très fin. Les appétits de chacun étaient plutôt surprenants. Des frites pour Nicolas, des glaces pour Myriam, voilaient les points d'attraction au top de cette génération jeune.
- Tiens ta ligne", dit Mamy à Papy.
Il y a des paroles qui laissent toujours un goût amer. Il avait encore la bande de circulation de la veille en mémoire.
Mais, elle devait avoir raison et puis on avait déjeuné tard. Moins d'une heure après, tout était bouclé, presque digéré.
Il fallait s'organiser avant de quitter la table. Satisfaire les enfants. Aller dans le sable, élever un château de sable pour Myriam, courir avec Nicolas. C'est tout un programme à revoir pour des grands parents. Faire du cuisse-tax, sur la digue, fut une des parties de plaisir. Slalom entre la foule en criant :
- Attention, regarde devant toi, Nicolas.
Papy n'en avait plus de voix, à force de répéter cette phrase de bon sens.
Le premier jour, il y a obligation de tout passer en revue.
Pour Papy, c'était une séance de repérages, pour les enfants une séance de pèlerinage. Ce qui était loin d'être identique.
Le soir, Papy voulut jeter un coup d’œil à la Mercedes.
Elle était parquée dans une rue étroite.
Quelle ne fut pas sa surprise de voir que le pare-brise avait un papier dont il reconnaissait l'origine policière.
Dans la folie de la veille, il avait omis de vérifier si l'emplacement était conforme avec le parking permanent.
Papy jura de plus belle.
Chercher une nouvelle place, pendant le week-end, c'était plus difficile que de chercher une aiguille dans un botte de foin.
A cette heure, même les parkings payants étaient complets.
Il tourna et tourna encore de rue en rue.
Tout à coup, une voiture se dégagea de son parking de l'autre côté d'une rue étroite. Une occasion unique. Mais, il fallait se retourner pour s'y garer.
En faisant la manœuvre, il heurta un poteau du "P" et voilà la carrosserie de la porte qui n'avait plus ni la forme ni la couleur d'origine.
Cela en faisait vraiment trop pour une journée de vacances.
Il n'osa pas parler de ces péripéties sur le poteau à Mamy. Il règlerait cela au retour.
On était là que pour une semaine. Ne l'oublions pas.
Les dégâts collatéraux ne se règlent jamais sur le champ des batailles.
Pas question de regarder la télé comme d'habitude.
De ce côté, on a frisé l'incident diplomatique.
Pour le régler, Mamy a fermé la télé et tout le monde est allé au lit. Le marchand de sable vint très vite.
N'en étions-nous pas plus proche que d'habitude ?
Le dimanche vint.
Les enfants voulaient prendre un bain dans l'eau de mer. Le petit déjeuné a donc été petit, petit.
En arrivant à la mer, Papy avait osé placer un orteil dans l'eau et s'était vite abstenu d'espérer aller plus loin. Une brise de mer soufflait fort près de l'eau.
Il grelottait à cause d'elle, malgré un soleil bien présent. Les pâtés de sables, les sauts furent de la partie en attendant la marée.
Quelques sandwiches fourrés comme repas.
Il fallait user et abuser de cette journée radieuse, voyons.
A partir de lundi, ce ne fut pas que près de l'eau que le vent chantait.
Un peu de gymnastique, un peu de foot avec les enfants, voilà ce que Papy avait trouvé de mieux pour meubler le temps. Cela ne dura pas longtemps.
Il fit un faux mouvement et un ancien lumbago lui rappela que le temps ne rétrograde jamais.
Ensuite, les enfants demandèrent avec insistance de retrouver les copains qu'ils avaient connus pendant la période du carnaval.
Bonne idée, cela fera une occasion de marcher et de retrouver un peu de souplesse, pensait Papy.
La tâche ne fut pas couronnée de succès.
Myriam pleura de déception, tandis que Nicolas pensait, déjà, à la dernière version d'un jeu sur son mini-ordinateur.
Mardi fut presque pénible.
La belle période ensoleillée était derrière eux.
Chute de température de près de 10 degrés.
Le vent soufflait de plus en plus fort et glaçait le sang.
La pluie joua, quelques fois, les troubles fêtes.
Les conversations intergénérationnelles manquaient, de plus en plus, de punch et de nouveautés.
En cause, la fatigue, très probablement.
Les restaurants manquaient de valeur ajoutée pour les enfants.
Papy et Mamy avaient l'habitude de prendre le temps devant un bon repas, alors que les enfants avaient déjà les idées ailleurs.
En résumé, ils ne trouvaient plus le juste espace-temps qui correspondait à la communion des idées.
Non, vraiment, mardi, ce n'était pas le jour à raconter avec beaucoup d'intérêts dans les annales des vacances.
Ce fut le moment, où la télévision fut d'un grand secours, après que toutes les rues, tous les marchands de gaufres chantilly avaient été écumés.
- Ne mange pas trop de babeluttes, Nicolas. C'est pas bon pour les dents", lança Mamy.
Papy avait hésité de demander s'il pouvait en goûter, mais il y renonça.
Cela devait arriver quand on abuse de chantilly.
Plus tard, dans un fauteuil de coin, Papy commença la lecture du livre, "Dag Vlaanderen" Hoe Walen echt leven en denken ?" qui expliquait aux Flamands, dans la langue de Vondel, ce que pouvait être un Wallon ou un Bruxellois.
Bilingue, Papy n'avait aucun problème de lecture et il se passionna de la lecture.
Quels moments délicieux quand le jour s'arrête, que tout s'apaise, enfin.
Mercredi, nouvelle journée grise et frileuse.
Nouvelle tentative de changer d'air.
Pas question de déplacer la Mercedes, vu le "prix" du déplacement et de la recherche d'un autre emplacement de fortune.
Prendre le tram et aller voir si le sable des dunes pouvait apporter une expérience poétique.
Il est dit "En échange de l’achat d’un ticket d’entrée, les spectateurs s’installent sur des sièges, certes, peu confortables, mais le « film » qui se déroule sous leurs yeux est saisissant.".
C'est exactement ce dont chacun avait besoin.
La journée y passa d'aventure en aventure.
..
Acte 3
La semaine n'était pas encore finie, que déjà, Papy et Mamy se sentaient des envies d'écourter les vacances.
La fatigue s’appesantissait sur leurs frêles épaules. Ils avaient l'habitude de se retrouver avec les enfants pendant une demi-journée, une journée maximum, mais une semaine, c'était, peut-être, un peu trop.
Papy, dans un café Internet avait vu quelques films sur le sujet des embouteillages.
Les enfants en avaient fait le tour de Papy et Mamy, également. La petite Myriam était plus récalcitrante au départ, mais Nicolas imposa la décision finale.
A la première réflexion de sa part, du genre "Les copains et copines me manquent, Papy", fut prise comme catalyseur.
Il fallait faire ses bagages pour le retour.
Partir avant les grands retours, au matin, hors de la foule, tout s'y prêtait.
Il ne fallait surtout pas revivre les problèmes encourus à l'allée.
Le départ fut fixé pour le jeudi matin.
Un petit détour sur les prévisions des journées confirmait le bien fondé de cette décision.
Le temps ne s'améliorerait pas.
La facture de l'hôtel fut moins lourde à supporter.
Quoique, à y réfléchir, elle n'était pas vraiment triste. Papy, lui, qui aimait les bons petits restaurants, s'était vu restreint dans son appétit et n'avait pas grossi. Puis, il y avait un match de foot qu'il voulait voir de chez lui. Comme disait Mamy, "Si tu n'es pas devenu plus jeune, au moins, ton jeûne imposé n'avait pas eu que des désavantages".
Un coup de fil à John l'avertissait de leur retour prématuré.
Le jeudi matin, la route fut calme, presque radieuse. Le ciel était moins gris, mais personne ne regrettait d'avoir levé le camp.
A bord de la voiture, ce fut presque monacal.
Le soir, John vint chercher les enfants.
Il eut une réflexion auquel Papy répondit par un sourire mitigé :
- Bonsoir Papy, on voit que tu as passé de bonnes vacances. Tu as bruni. Tu as rajeuni. Plus svelte depuis que je t'ai vu. Pour nous, cela a été super. Paris est vraiment une ville de lumière où tout est possible.
Il s’apprêtait à continuer ses explications enthousiastes, mais Papy l'arrêta.
Il avait reçu assez d'informations pour au moins un mois. Il mit un terme à leur entretien.
"Plus svelte, plus svelte, depuis le temps, qu'il n'était plus venu, c'est possible", pensait-il.
Il se préparait, en secret, à une cure de thérapie spirituelle.
L'objectif numéro "un" était de reprendre des forces.
Retourner à la télévision pour voir des émissions qu'il aime, quelques feuilletons qu'il avait enregistrés. Enfants non admis, ceux-là.
S'il avait maigri, c'était pour ressembler à son portefeuille.
Il n'en dira rien à Mamy qui avait déjà repris le train train de l'habitude dans la cuisine.
Le lendemain, vendredi, Papy réserva, pour dimanche, une table pour deux, au restaurant près de la maison.
En attendant, il alla chercher un énorme œuf de Pâques en chocolat.
Était-ce pour renouer à la tradition ou pour s'offrir une gâterie ?
Non, l’œuf illustre le renouveau du printemps.
S'il marque la fin du Carême par l’Église et le synonyme de résurrection, il compensera quelques trous dans son estomac.
Moulés dès le XIXème siècle, l’œuf de Pâques a de ses attraits à nul autre pareil.
Quant à son foie, il avait foi en lui. Il allait résister.
Le week-end, ils ne bougeront pas.
S'il fait beau, ce sera dans le jardin.
Il participera à l'action stop à la pompe sans même s'en rendre compte.
Ce furent, en définitive, des vacances particulières, mais enrichissantes pour tous.
Du stress, peut-être, mais "positif".
"Acting at interim" avec charge d'âmes, alors que Papy et Mamy ne se rappelaient plus toujours de tous les principes de base, remettait les pendules à l'heure.
Papy était content que Mamy l'était.
Découvrir plus de souplesse chez Myriam, ce n'était pas une surprise.
Quant à Nicolas, il faudra une deuxième session avec un programme plus approprié.
De cet "interim", on a pris quelques photos souvenirs pour l'album, bien sûr.
On aurait dû avoir une caméra pour ne pas voir que des sourires rituels et figés sur papier.
Rien que de voir les sautillements de Spirou, auraient été une occasion de sourire, mais Papy n'était plus d'humeur.
Le côté positif, il a dû maigrir de quelques grammes dans l'opération "voyage à la mer" et comme la religion le renseigne, le carême purifie le corps s'il ne le fait pas pour l'esprit de Papy. Il met les intestins au repos et déclenche un phénomène d’autophagie.
..
Fable ou histoire vraie ?
De toutes façons, les ressemblances avec personnes existantes ou ayant existées, ne seraient pas nécessairement fortuites.
L'enfoiré,
Citations:
-
"En famille on n'est jamais seul à posséder son univers, à se posséder ! En famille on est toujours là pour quelqu'un !", Michel Dallaire
-
"Le farniente est une merveilleuse occupation. Dommage qu'il faille y renoncer pendant les vacances, l'essentiel étant alors de faire quelque chose.", Pierre Daninos
-
"Ce qui fait que les grands-pères s'entendent aussi bien avec les petits enfants, c'est que, pour ces derniers, la vie n'est pas encore assez sérieuse et que, pour les aïeuls, elle ne l'est plus autant.", Tristan Bernard
Commentaires
Tiens, tiens, moins de francophones à la mer
http://www.lesoir.be/actualite/belgique/2011-04-18/moins-de-francophones-a-la-mer-835107.php
Vérité ou impression?
Écrit par : L'enfoiré | 18/04/2011
De moins en moins de pognon à dépenser.....
Écrit par : Victor | 01/07/2011
Vic,
Ca c'est sûr, mais c'est encore dans les vieilles casseroles que l'on fait les meilleures soupes. Dixit les enfants, bien sûr. :-)
Écrit par : L'enfoiré | 01/07/2011
Mercédès était la future femme d'Edmond Dantès, non?
Écrit par : Victor | 01/07/2011
D'accord. Mais c'est un grosse bagnole allemande aussi, avec Benz comme nom de famille.
On l'achète pour la garder longtemps.
En Belgique, c'est connu.
Il y a même à la sortie de l'autoroute Nearly New car qui le rappelle
http://www.nnc.be/fr-BE/Aanbod/Zoeken/?gclid=CIuYtMqe4KkCFQOIDgod7DPCZg
Écrit par : L'enfoiré | 01/07/2011
Lundi de Pâques, retour de vacances de Pâques.
Accordez vos accordéons.
http://www.lesoir.be/actualite/belgique/2011-04-25/on-roule-en-accordeon-depuis-la-cote-836496.php
Quand la mer monte, j'ai honte.
Quand elle descend, je t'attends.
:-)
Écrit par : L'enfoiré | 25/04/2011
1er Mai. Jour de repos.
Mélanie Laurent nous offre tout son tallent de jeunesse.
Alors partageons
http://blog.lesoir.be/frontstage/2011/04/30/test-2/
Écrit par : L'enfoiré | 01/05/2011
Des photos de ce que cela pourrait être avoir été....
https://mail-attachment.googleusercontent.com/attachment/?ui=2&ik=c0a693c47d&view=att&th=139526d7b2dd0978&attid=0.0&disp=inline&safe=1&zw&saduie=AG9B_P93auv2Qab8qQbRsU-1wz5U&sadet=1345718020489&sads=EwCykC1GK90UDxYLNJRYRSIYKns
Écrit par : L'enfoiré | 23/08/2012