L'égo de la communication (12/08/2011)
J'aurais pu appeler ce billet "Le sexe mène le monde". L'amour, et les fantasmes des dirigeants les plus divers intéressent toujours. Font-ils rêver? Est-ce le meilleur moyen de communiquer? L'affaire DSK monopolise les médias par séquences successives. Les médias le feraient-ils, s'ils n'y trouvaient pas un avantage. L'égo des CEO en remettent une couche, mais là, cela ne marche pas vraiment. En cause, un autre public.
Arnaud Lagardère" en s'exhibant au bras de sa nouvelle dulcinée, Jade Foret a créé un buzz du tonnerre, mais un buzz contre productif. Les humoristes de tous bords ont ajouté, le ridicule à ce fil providentiel pour eux.
Une conclusion? Dans la cour de la grande finance, il ne faut plus pousser le vice jusqu'à parler de sa vie privée en ces temps de crises. C'est dépassé.
Les midinettes ne sont plus présentes et on risque, dès lors, très gros. Internet est passé par là. La hargne et la haine de tout ce qui vient d'en haut, face à la situation de précarité vécue, aussi. Il ne faut pas confondre avec le showbiz.
La France aime les belles Premières Dames quand tout va bien. Cela aurait pu marcher, de ce côté dans d'autres hautes sphères. Mais, nous ne sommes pas ni chez les Premières Dames et tellement de choses mettent des bâtons dans les roues pour conter fleurette. Sarkozy, au départ avait réconforté Lagardaire. Voyant que Lagardère se faisait "chahuter" sur les forums, il changeait de cap en disant "Arnaud est vraiment idiot de s'être livré à cette mise-en-scène".
Que communiquer et comment le faire, quand on est à la tête dans les étoiles et que la situation n'est plus au top de ce qu'on pourrait espérer?
Présenter son égo? Faire rêver, c'est dur. Laver plus blanc que blanc dans une lessive de chiffres?
"L'égo des CEO?", était le titre de l'article qui en parlait, ce jour-là.
L'ère "people", "bling-bling" avait plu dans toutes les lignes de l'égo. C'est un peu râpé. L'intérêt dépend toujours de l'auditoire, des spectateurs et des lecteurs. Les "fleurs bleues" nagent aussi dans les "petits chiffres" et en suffoquent d'indignation.
L'économie ne pousse pas dans les magazines "Nous deux", "France dimanche", "Closer", "Oops" qui présentaient Amy Winehouse dans leurs dernières couvertures, si ce n'est que pour faire une pause et penser à autre chose. Attention, aux suites car, même, alors, c'est encore le pognon qui en ressort.
L'émotion se heurte à la raison, en dur. Rester cohérent, responsable, partie prenante, participative, c'est autre chose. Dans une société privée, on partage son affaire avec ses actionnaires, ses clients ou fournisseurs et son personnel, en fait, tous ses créditeurs. Le bonheur du patron n'est pas transposable dans un esprit d'équipe.
Pour les marchés, les CEO se doivent de connaître une stratégie de la communication plus raide. S'empêcher de mentir. Dissocier sa vie privée de sa vie publique pour correspondre à ce pourquoi, il est payé, sans biaiser ses messages.
Si le sexe mène le monde, c'était probablement pour une raison physiologique et parce qu'on est le plus proche parent du bonobo. Amusant, on vient d'en découvrir le plus intelligent du monde, par chez nous.
On se rappelle des frasques de Bill Clinton-Monica. Les dernières confidences que Jackie Kenedy a concocté pour après sa mort, vont nous donner quelques idées supplémentaires en automne, puisque la publication a été autorisée par la fille.
L'affaire DSK continue, aussi, à montrer les deux courants de pensée. Et on trouve des fans de l'un ou de l'autre. Cela meuble le temps et remplit les journaux. Les lecteurs aiment les choses croustillantes.
Dans la semaine, l'émission de télé, "Secrets d'Histoires" présentait le séducteur François 1er qui a éveillé la Renaissance par son côté artiste. Sa séduction a été son arme de communication. Il aurait été en ligne ou en décalage avec ces flux aujourd'hui.
Communiquer, c'est toujours chercher à séduire. Frimer avec ses seuls frasques et des symboles qui ne touchent plus, devient le point de surchauffe.
Les religions n'ont jamais fait bon ménage avec le sexe. Elles parlent d'amour mais pas de sexe. Celui-ci est un concurrent qui ne dit pas son nom.
Dans d'autres milieux, cela dépend de la culture. De toutes manières, la séduction par la voie du sexe, ne rassure plus face aux chiffres et aux lettres de la communication. Plus d'improvisation dans la communication. Il s'agit de séduire par des appâts vérifiables.
Les anglo-saxons ont l'habitude de donner le panel complet de leurs richesses comme référence. Les "aventures" de leur gestion entrent dans le spectre de la communication et choquent les plus latins.
Si le "système"' anglo-saxon est et reste superficiel. Il a le mérite de se vouloir exhaustif, intransigeant. Son pragmatisme va jusqu'à introduire des "profits warning", des avertissements sur les résultats, bons ou mauvais, avant la parution des résultats comptables, quitte à faire chuter le cours d'une action. L'esprit latin essayerait de cacher ce "sein que l'on ne pourrait voir". Le côté noir, c'est qu'il est tellement préparé, trituré, moulé, qu'il prend des relents de propagande dans un "package" avec un nœud coulant qui entoure le tout sans pouvoir rien y ajouter.
En Italie, le "Berlusconisme" s'est maintenu parce que les femmes ne se sont rebellées que très récemment. Intelligemment, Berlusconi mettait en scène sur ses plateaux de télé, les gens de le rue pour leur permettre d'exprimer leurs fantasmes. Rien n'est anodin (ou devrait ne pas l'être) dans les faits et gestes de n'importe quel dirigeant pour garder la confiance de son public.
Dans la communication, des phrases lancées sans réfléchir, réactives collent aux basques pour plus que les mandats politiques ou commerciaux. Alors, ça passe ou ça casse.
Quand cela casse, la population entre en scène et fait ressentir ses effets.
Les présidents français ont, tous, eu leurs petites phrases caractéristiques. Sarkozy avec son "casse toi, pauv'con" est sorti du politiquement correct, il est descendu dans les sondages. Chirac avec son histoire abracadabrantesque a fait sourire. Chez les Rois, un protocole existe et la réserve reste de mise, obligée dans notre monde qui s'est vu obligé de parler en politiquement correct. Pas d'improvisation dans le monde des "Hauts de Hurlevent". La communication officielle se doit d'être préparée et parfois, humoristique.
Dans le bas, déraper, commettre une erreur de jugement est naturel et quelquefois, souhaitable. Le reconnaître et corriger le dérapage est une bonne attitude ou une bonne latitude.
Alors, filtrer l'information? Se taire?
Absolument pas. Se taire serait plus grave et laisser la place à la rumeur. Ce serait donc rater le coche. Une phrase m'est toujours restée en mémoire dans un vieux film qui relatait une situation de guerre "Je préférerais dire une connerie, plutôt que regretter d'être pris pour un con en n'ayant pas réagi".
Formater l'information pour qu'elle soit intelligible, claire et la plus complète possible avec les connaissances du moment. La répercuter sans complaisance. Présenter ses convictions, même si elles ne correspondent pas à la majorité du fil porteur, incitateur aux applaudissements, demande un certain courage dans notre monde du "diplomatiquement acceptable".
Avoir une bonne image, c'est être naturel, avoir un peu de charisme sans verser dans l'égocentrisme. Mettre l'émotionnel dans un tiroir ouvert sur demande et pas sur commande.
Les attitudes, les gestes seront analysés. Ratés, cela devient le business des imitateurs. Il y en a de politiquement corrects et il y en a d'autres qui se mettent vraiment dans la peau de ceux qu'ils imitent, travers compris. Le but est de faire rire, mais pas de corriger le passage de l'information.
Le formalisme de l'information, son "contenant" est important, le contenu l'est encore plus.
De plus en plus, aujourd'hui, quand on n'est pas bon orateur, on passe la main (pardon la parole... quoique...) à des professionnels et on fait appel à des porte-paroles. Tout est, alors, cadenassé ou huilé en fonction du besoin. C'est étudié et payé "pour". Pas question de corriger le discours, il est fermé. Le porte-parole n'est pas "le" responsable du message. Il n'en est plus que son paravent, son intermédiaire, son drapeau. Les critiques seront ainsi déviées dans les arcanes des informations perdues, usées par l'esprit.
De manière humoristique, j'avais expérimenté le "phénomène" de la recherche d'un porte-parole dans un article. Un bon moment de rigolade lors de son écriture.
La communication est tout azimut. Internet s'est aussi intercalé dans la communication et a bouleversé les habitudes en ouvrant les opinions en plus dur. Les journaux ont dû s'y adapter. "La Tribune" vient d'annoncer que le journal abandonne sa version papier. La communication doit s’accélérer et devenir interactive. Facebook passe par tous les moyens techniques disponibles.
Le contenu reste sous caution en fonction de son diffuseur. Et il y a des spécialistes, des intellectuels de la chose.
Pascal Boniface parle d'une autre vérité dans son livre "Les intellectuels faussaires". "En France, il y a l'impunité du mensonge. C'est une république du copinage. La connivence alimente le populisme". BHV, Fourest et d'autres sont pris comme l'archétype. "Les intellectuels n'ont pas l'influence dont ils se targuent". Plusieurs éditeurs avaient refusé de publier son livre. Trop sensible.
Le monde politique, social, économique, académique et associatif allait-il prendre la mouche ou le miel de l'abeille? Le monde d'en bas a aimé. C'est déjà ça.
Dernièrement, je cherchais une fable de La Fontaine. La Fontaine n'a jamais écrit ses fables sans une arrière-pensée philosophique en mêlant les animaux aux hommes. Si ce grand homme a choisi les allégories et le monde animal pour définir les travers de notre monde d'humains, c'est dans le but de ne pas offusquer les oreilles chastes et pouvoir se retrancher derrière le monde des animaux dans ses attaques.
Dans "Les Frelons et les Mouches à Miel", il mettait en scène une discorde dans la famille des hyménoptères. Elle allait lui servir de prétexte pour donner son avis sur la justice de son époque, de ses soucis, de ses longueurs et de ses traverses. En apanage, on trouvait les procès attachés qui exprimait la supériorité du bon sens sur le formalisme.
Comment conclure?
Le talent n'est pas une chose innée dans la communication. Être bon technicien ou bon patron n'est pas être, nécessairement, bon vendeur.
Rupert Murdoch a vécu les pires moments de sa vie quand il a été interrogé sur l'affaire du "Watergate sur Tamise", disait-il.
Dire une vérité fait toujours peur. Cette vérité peut évoluer, se transformer et devenir complètement fausse dans le temps et revenir en boomerang. Donc, prudence.
A part l'ermite, chacun, suivant son éducation et son expérience, devient, à un moment donné, soit dictateur, soit intégriste dans l'opinion de quelqu'un d'autre. Dès lors, il vaudrait mieux que le message transmis de l'un à l'autre, soit le plus "vraisemblable" possible dans l'intérêt des deux. Il y avait parler avec sa tête ou son cœur. Il y a aussi parler avec ses tripes. Risquer d'aller à contre courant. Cela n'est pas gagné d'avance et n'est pas toujours rentable. Mais ce sera l'image de soi-même.
Quant à l'image de la communication, elle ne sera rien si elle ne sera pas accompagnée d'une confirmation dans la gestion d'un véritable contenu.
Une collègue disait de l'enfoiré, du rebelle "Il a toujours la pièce pour mettre au trou.". C'est toujours le même trou mais jamais la même pièce.
On apprend que les meilleurs employés sont toujours un peu ... excentriques. Ouf..
L'art d'avoir toujours raison, comme le disait un rédacteur en rappelant Schopenhauer? La langue de Léon Bloy, le plus féroce des écrivains français qui disait "Je suis forcé de vociférer jusqu'à la fin, étant missionné pour le Témoignage. Nul moyen d'échapper".
Non. Se mettre à la place de l'autre permet un recul sur soi-même pour réduire n'importe quel sectarisme et commencer un débat de fond, même si chacun reste sur ses positions en finale. Un message n'est jamais à prendre ou à laisser, mais toujours à analyser. Poser une question est aussi intervenir de manière judicieuse.
L'abandonner en route, ce serait, quelque part, une lâcheté sans nom.
Dixit:
L'enfoiré,
Citations:
- "L’ultime question … L’intelligence a besoin de la Bêtise pour s’affirmer, La Beauté a besoin de la Laideur pour resplendir, Le Courage naît dans la Peur, Les Forts impressionnent au milieu des Faibles, Mais au final,…Qui a donc besoin d’autant de connards ?"
- "La bêtise est nettement supérieure à l'intelligence car toute l'intelligence du monde ne permettra jamais de comprendre la bêtise universelle, tandis qu'un peu de bêtise suffit amplement à ne pas comprendre quoi que ce soit d'intelligent.", Philippe Geluck
- "Une cour sans femmes est un jardin sans fleurs", François 1er.
et toutes celles de Léon Bloy
Commentaires
Cela n'a pas un lien direct, mais seulement une extension...
La Cour Européenne interdit enfin la censure de la presse en Belgique.
BRUXELLES – Les juges belges ne peuvent plus interdire des émissions radiophoniques ou télévisées. Par cet arrêt magnifique, la Cour Européenne des Droits de l’Homme met un terme définitif à la censure radiotélévisée. Cerise sur le gâteau, cette décision s’applique également aux journaux et aussi aux périodiques.
La Belgique n’est pas considérée comme une dictature, mais la censure de la presse y existe pourtant bien. Il arrive régulièrement qu’un juge interdise la parution d’une émission télévisée, ou fasse retirer des étals l’un ou l’autre journal ou périodique.
La plupart du temps, ces censures de la presse sont motivées par le droit à la vie privée, après qu’un plaignant quelconque ait fait valoir que ses propres droits constitutionnels seraient violés par une publicité préjudiciable.
Quoique notre Constitution Belge fut rédigée en 1831 par des journalistes belges tels que Nothomb, avec pour première intention la protection spéciale de la liberté de la presse, il s’est souvent produit que des juges fassent censurer l’une ou l’autre publication ou émission télévisée. Parfois même sur simple requête, sans aucun débat contradictoire.
Un juge a ordonné en 2001 que l’émission belge de la RTBF “Au Nom de la Loi”, qui avait pour sujet les erreurs médicales et qui était présentée par Jean-Claude Defossé, devait être interdite de publication. Cette décision fut prise sur requête d’un neurochirurgien, qui craignait sa mise en cause. Elle fut confirmée aussi bien par la Cour d’appel, que par celle de cassation. La CEDH en a cependant décidé autrement.
Se référant à la Convention Européenne des Droits de l’Homme, les juges de Strasbourg ont dit que « la liberté de la presse ne peut être limitée que par un texte légal très précis ». « La loi et la jurisprudence n’en demeurent pas moins tout sauf précises » sur ce sujet en Belgique, mentionne la Cour Européenne dans son arrêt.
A moins que la Belgique n’adapte sa législation en la matière en citant de manière précise les exceptions spécifiques à la protection de la liberté de la presse, le juge ne pourra désormais que déclarer l’incompétence de son tribunal en matière de presse.
Pour avoir obtenu pareille jurisprudence, les démocrates de ce pays peuvent donc se féliciter d’une victoire capitale de la libre expression dans notre pays.
Il sera désormais exclu que Nick Rodwell, propriétaire des droits sur Tintin, puisse faire interdire la publication de ses interviews dans un reportage critique sur ses méthodes de management. Il ne sera plus permis que Carl Devlies, un parlementaire louvaniste CD&V, puisse faire interdire la publication d’une émission télévisée par la justice, sous le motif qu’il se sentait écarté des débats en faveur de ses adversaires politiques locaux Louis Tobback et Rick Daems. Il ne sera plus possible non plus, de priver les démocrates flamands de leurs émissions les plus critiques sur le pouvoir politique, telles que Koppen et Telefacts. Aussi la victoire de l’émission « Au Nom de la Loi » peut-elle être considérée comme historique.
Dirk Voorhoof, professeur en droit des médias à l’Université de Gand, s’est déclaré enthousiaste sur cet arrêt, même s’il est contraint aujourd’hui d’adapter complètement son dernier ouvrage en préparation sur le droit de la presse. « L’arrêt de la Cour de Cassation, qui confirmait la décision de censure d’un reportage « Au Nom de la Loi », avait largement ouvert la porte à tous ceux qui exigeaient l’interdiction de certaines émissions télévisées, et même le contrôle préventif de leur contenu avant leur publication. Il était pourtant patent depuis des années, que de telles censures obtenues en droit accéléré par des procédures en référé, ou bien par des requêtes unilatérales, se trouvaient en infraction avec les prescriptions de la Convention Européenne des Droits de l’Homme ».
Les spécialistes du droit de la presse, tels que les avocats conseils Mouffe ou Englebert, estiment généralement que la Cour de Cassation avait adopté une vision trop réductive, trop formelle et de trop stricte interprétation sur l’application du droit de la presse. L’interdiction de la censure dite préventive de la presse écrite fut par ailleurs systématiquement contournée par le retrait systématique des librairies et débits de presse, sitôt que les premiers numéros étaient publiés et vendus.
L’arrêt de la CEDH met également un terme à une autre incongruité du droit belge en matière de la liberté de la presse : la Cour de Cassation n’avait de considération que pour la presse écrite, sous le prétexte que la presse radiotélévisée et que la presse Internet ne sont pas imprimées, et que la constitution cité précisément que la liberté de presse s’applique à toute presse imprimée. Monsieur Nothomb n’avait en effet pas prévu, en 1831, que la radio, la télévision et la toile, allaient un jour révolutionner le monde de la presse jusqu’à menacer le vieux journal en papier. Le Magazine avait par ailleurs publié qu'à cause de la disparition progressive de la presse papier, la liberté d'expression s'en trouvait condamnée par de telles considérations.
En 2007, la jurisprudence belge sera bouleversée une première fois par le Magazine. A la suite des harcèlements judiciaires scandaleux qui furent organisés et menés par quelques juges dinantais contre l’éditeur du Magazine, avec la circonstance aggravante qu’il s’agissait d’un complot ordonné par le monde politique au monde judiciaire local, l’avocat pénaliste bruxellois Jacques Englebert avait réussi à décrocher une ordonnance de la Chambre du conseil de Bruxelles, laquelle conférait au site Internet du Magazine la qualité et les droits d'un journal de presse. Il ne restait donc plus qu’à obtenir le droit à la liberté de la presse pour les derniers des médias qui ne pouvaient encore en bénéficier : la radio et la télévision. Aujourd’hui c’est fait.
La RTBF sera évidemment contente d’avoir enfin obtenu son droit à la liberté de presse : en ma qualité d’éditeur désormais immunisé de tous les harcèlements qui tombent comme pluies d’orage sur les citoyens à la plume ou à la langue trop franche, je regrette vraiment que Jean-Claude Defossé ait pris sa pension.
La Cour Européenne des Droits de l’Homme, qui avait été sollicitée dans le cadre spécifique d’une atteinte à la presse télévisée, n'en a pas moins pris la peine de préciser que la justice belge se permettait d’imposer des limitations aux droits de la presse qui sont illégales, parce que non précisées par la loi. En bonne jurisprudence, l’arrêt de la Cour Européenne de Strasbourg ne s’appliquera donc pas seulement à la RTBF, mais aussi à toute la presse écrite et numérique.
Pour comprendre le tsunami que provoquera cette sorte de limitation du droit de harcèlement des journalistes de la presse écrite belge par le monde des partis politiques, il suffit de se rappeler le dernier retrait de tous les exemplaires du périodique flamand « Humo », en raison d’un montage photo satirique qui exposait le commissaire général de la police Fernand Koekelberg, et son attachée très particulière Sylvie Ricour, grande amatrice de sacs et de valises Delvaux : il s'agissait d'un article prémonitoire, et parfaitement justifié par les nécessités de la transparence démocratique.
Écrit par : L'enfoiré | 12/08/2011
Guy
Toujours aussi complet !
Tu es dans la description sans jugement, j'ai tendance à être dans la justification ...
La défiance envers amour, gloire, beauté, puissance ?
Ben oui mais les conditions sont toutes réunies pour cela .
On ne peut pas mépriser et s'attendre à être reçu avec les égards ...
Le souci de la communication c'est que bien que les outils se soient multipliés ils sont utilisés sans empathie .
La contre-productivité est au bout du couloir ...
La propagande qui passait jadis est de moins en moins avalée; les choix manichéens exposés cachent plus que mal que c'est du manichéisme organisé; les élites ont bien du mal à en être ...etc..
Nous ne sommes qu'au début d'un changement radical qui ne tardera pas à s'imposer .
Un bouleversement dans la société .
Diriger est de plus en plus compliqué j'ai lu chez toi y'a quelques jours, être dirigé l'est également .
Écrit par : Sun Tzu | 14/08/2011
Bertrand,
"Toujours aussi complet !"
C'est mon défaut, en effet. :-)
"Tu es dans la description sans jugement, j'ai tendance à être dans la justification ..."
La justification, d'après moi, vient dans l'instruction d'un jugement. Elle intervient dans l'analyse à charge ou à décharge.
Tu viens, exactement, après la vision d'un fait d'histoire que j'avais enregistré.
En 2006, Laurent Heynemann avait réalisé le téléfilm (coproduit par Arte) "René Bousquet ou le Grand Arrangement" (rediffusé le vendredi 12 août 2011 sur ARTE) avec Daniel Prevost dans le rôle de Bousquet. Film, bien fait, qui explique jusqu'où aller trop loin dans la servitude vis-à-vis d'une situation dure mais qui devrait pousser à garder une conscience intacte.
"La défiance envers amour, gloire, beauté, puissance ont des conditions sont toutes réunies"
Exact. La réaction habituelle est "C'est louche". Il vaut mieux être beau, riche et bien portant, que vilain, pauvre et malade, selon la phrase consacré.
Ce qu'on oublie de dire, c'est que cette situation est paradisiaque, idyllique, idéale, donc surfaite.
"On ne peut pas mépriser et s'attendre à être reçu avec les égards ..."
Je dirais même sans mépriser on ne l'est pas. En seulement, donnant les faits réels, certains ne s'y retrouvent pas et réagissent comme s'ils n'avaient pas compris la finalité des choses.
Je peux t'envoyer qui explique cela encore mieux. Mais que je ne pourrais écrire ici.
"Le souci de la communication"
Si tu vas lire dans mon à propos, j'ai écrit qu'Internet pouvait sauver le monde.
Par le fait du partage des bons et des mauvais côtés que l'on connait partout indépendamment des frontières.
Il apportait cette ouverture vers des pays que, sans cela, le citoyen n'aurait même pas regardé sur une carte.
Qu'avons nous vu? Internet est resté très local et dans un bocal très restreint. Le minitel pour certains. On ne s'intéresse pas à l'environnement de la personne.
C'est devenu un nouveau média comme un autre, à part, qu'il est virtuel et qui par là, reste moins frelaté par une volonté de correspondre à la convenance, au politiquement correct.
L'empathie a disparue, très souvent. Les masques sont tombés avec elle.
Et c'est vrai, aussi, que la contre-productivité est au bout du couloir ...
"La propagande qui passait jadis est de moins en moins avalée; les choix manichéens exposés cachent plus que mal que c'est du manichéisme organisé; les élites ont bien du mal à en être ...etc.."
Yes. Le problème, c'est que les élites, on ne les définit plus en tant que telle, elles se camouflent. Les intellectuels qui sont repris dans le lot, manipulent ceux qui croient en des Messies en période de crise. Ils se raccrochent à tout ce qui leur reste comme un bouée de sauvetage.
"Un bouleversement dans la société ."
Oui, à condition que l'éducation monte toujours et qu'elle reste en grâce des jeunes. C'est la pièce maitresse: comprendre un message dans ses aléas, donc entre les lignes. Car eux, seront toujours éclipsés ou minimisés.
"Diriger est de plus en plus compliqué j'ai lu chez toi y'a quelques jours, être dirigé l'est également ."
Exact. Quels sont les dirigeants?
Dans la majorité des hiérarchies, ils sont devenus des passeurs de messages, des mandataires. Il n'y a même plus la possibilité de contester les messages.
Ca c'est un drame de d'aujourd'hui et de demain.
Écrit par : L'enfoiré | 14/08/2011
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Une nouvelle com ?
Écrit par : Sun Tzu | 14/08/2011
Tout à fait. J'en ai déjà envoyé 18 autres à la trappe. Tous, arrivés en cascade, je n'aime pas.
Les vagues de ce genre donnent du vague à l'âme à certains.
Si cela peut les aider d'accord, mais faudra pas continuer dans le pommade, très longtemps.
Je suis contre la censure, mais il faudra être un peu plus proche du texte pour continuer à rester durer, comme on dit chez nous. ;-)
A bons entendeurs, salut.
Écrit par : L'enfoiré | 14/08/2011
Le Chat, Philippe Geluck se relance.
"Je veux devenir un vieux très inconvenant"
http://www.moustique.be/television/18925/philippe-geluck-je-veux-devenir-un-vieux-tres-inconvenant
De l’animation classique à la 3D, de la photo détournée au papier découpé, du stop motion à la pâte à modeler, Le Chat se révèle à l’écran sous toutes ses coutures. Mise en scène ultra-léchée, fond sonore décapant, enchaînement effréné de gags… sans oublier la voix off percutante de Jean-Yves Lafesse. Avec ses premières capsules diffusées chaque jour de la semaine sur La Une et sur France 2 et son best of de fin de semaine, Philippe Geluck a réussi la prouesse de transposer à l’écran son univers poético-déjanté.
Écrit par : L'enfoiré | 30/08/2011
Voilà que l'innocence relance l'affaire Lagardère
http://www.lesoir.be/actualite/france/2011-08-31/arnaud-relance-l-affaire-lagardere-859876.php
Je ne sais pas, mais moi, je serais resté à carreau.
Enfin, cela donne du travail aux avocats.
Écrit par : L'enfoiré | 31/08/2011
Tout à fait d'accord à un tel top niveau faut être discret et laisser parler au lieu de la ramener et remettre de l'huile sur le feu surtout quand on connait les conséquences possibles sur les marchés .
Sauf qu'il est pas con, peut-être que c'est une contre-attaque d'un Arnaud qui aurait été inhibé lors du conseil d'administration; Message : "Vous voyez je peux faire du dégât même sans être là" ...
Ben la légende du type qui ne fait que bosser et que c'est pour ça qu'il palpe 100 années de smic en une seule année de travail en prend un coup LOL
J’interprète bien sur, peu-être que j'aurais le droit à mon procès moi aussi MDR
Il pouvait pas mieux tomber pour illustrer ton article, merci Arnaud ;-)
Écrit par : Sun Tzu | 01/09/2011
Les meilleurs employés sont toujours un peu... excentriques
9 qualités :
1. Ils sont non conventionnels. Les meilleurs employés sont souvent un peu excentriques, parfois un peu irrévérencieux, heureux d’être différents. Ces personnalités apportent de l’humour au travail, renversent les clichés, secouent les équipes, et ont souvent des idées originales.
2. Mais ils savent quand s’arrêter et « donner un coup de collier ». Lorsque l’entreprise connait des difficultés, ils cessent leurs pitreries et se fondent dans l’équipe pour donner le meilleur d’eux-mêmes.
3. Ils ignorent les descriptions de postes. Plus une entreprise est petite, et plus elle a besoin d’employés capables de prendre de l’autonomie, de s’adapter aux priorités, et faire le nécessaire. Les meilleurs employés savent oublier les contours de leur poste pour résoudre des problèmes sans que l’on ait besoin de leur demander.
4. Ils sont avides de prouver que les autres ont tort. Leur motivation prend souvent racine dans une insatisfaction, et ils veulent prouver que ceux qui doutent de leur valeur ont tort. C’est ce désir qui les pousse à se dépasser.
5. Ils font l’éloge des autres en public. Rien ne peut mieux remonter le moral que recevoir les éloges d’un collègue, en particulier si c’est votre responsable. Les meilleurs employés reconnaissent la valeur des contributions des autres, et n’hésitent pas à les complimenter.
6. Ils savent se plaindre en privé. Il est appréciable qu’un salarié soulève les problèmes, mais certaines difficultés doivent se régler en privé. Les meilleurs employés détectent plus souvent les problèmes, parce qu’ils prennent beaucoup d’initiatives. Mais ils ont le bon goût d’en discuter avec vous discrètement.
7. Ils posent les questions pour les autres. Certains salariés hésitent à s’exprimer au cours des réunions, par exemple. Les meilleurs employés comprennent les problèmes et les besoins des autres et n’hésitent pas à parler en leur nom lorsqu’ils jugent que c’est nécessaire.
8. Ils commencent leur travail à l’heure. Cela ne signifie pas que ce sont les champions de la ponctualité, mais plutôt qu’ils savent éviter de multiplier les pauses café, les commérages du matin, ou la rédaction de courriers personnels.
9. Ils sont bricoleurs. Les bons employés respectent les procédures. Les meilleurs employés vont plus loin et trouvent le moyen d’améliorer ces procédures, non pas parce que c’est ce que l’on attend d’eux, mais parce qu’ils ne peuvent s’en empêcher.
Écrit par : L'enfoiré | 04/09/2011
'La liberté illimitée sur internet conduit à la tyrannie du plus fort sur le plus faible'
La liberté de l’internet pour laquelle milite le parti Pirate en Allemagne pose le problème du nouveau style de violence dont elle pourrait se faire l’écho, estime l’écrivain et journaliste allemand Dirk Kurbjuweit, dans le magazine allemand Der Spiegel :
« La liberté totale sur internet encourage les excès violents et la sexualité malsaine. Cela atteint directement le cœur de la société, parce que ces deux thèmes sont toujours affectés de tabous, et pour de bonnes raisons. Des limites sont indispensables pour empêcher la destruction des personnes.
Il faut parler des jeux de massacre et envisager la possibilité de les interdire, parce qu’ils peuvent exacerber la brutalité de certains. (…) Un autre exemple d’abrutissement de l’humanité est fourni par les tempêtes d’agressivité ou de critiques menaçantes sur internet. Elles constituent une forme de punition hors du système juridique. C’est une justice vigilante, et la plupart du temps, elle s’exerce de manière anonyme. (…)
L’internet commence à exercer peu à peu un contrôle intolérable sur les discours publics. (…)
Nous n’avons pas besoin d’un nouveau monde plus audacieux. Cela a été assez difficile comme cela de ne civiliser qu’à moitié celui que nous avons déjà. (…) Ce que le philosophe Karl Popper affirmait vaut toujours : «La liberté illimitée mène à son contraire, parce que sans sa protection et sa régulation par la loi, la liberté ne mène qu’à la tyrannie du plus fort sur le plus faible ».
Source: http://www.express.be/joker/?action=view&cat=platdujour&item=la-liberte-illimitee-sur-internet-conduit-a-la-tyrannie-du-plus-fort-sur-le-plus-faible&language=fr&utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=
Écrit par : L'enfoiré | 17/04/2012
Sergey Brin : 'Je suis inquiet pour la liberté de l'internet'
Sergey Brin, le co-fondateur avec Larry Page de Google, a donné une interview au Guardian dans laquelle il affirme que le principe d’ouverture et d’accès universel qui a présidé à la création d’internet est de plus en plus mis à mal. « Je suis plus inquiet que je ne l’étais par le passé. C’est effrayant », a affirmé Brin, qui est âgé de 38 ans.
Pour lui, la plus grande menace de l’internet est celle de la censure exercée par des pays tels que la Chine, l’Iran ou l’Arabie Saoudite. Mais il estime que la montée en puissance de Facebook et Apple, qui ont mis en place des plateformes propriétaires pour garder le contrôle sur leurs utilisateurs, risquait de nuire aux innovations, et de diviser la toile. « Il y a beaucoup à perdre. Par exemple, toutes les informations dans les apps, les robots des moteurs de recherche ne peuvent pas les sonder. Vous ne pouvez pas faire de recherches dessus ». Brin et Page n’auraient jamais pu créer le moteur de recherche si l’internet avait été dominé par Facebook. « Vous devez respecter leurs règles, qui sont vraiment restrictives », précise-t-il. Néanmoins, il formule cette critique alors que la société de Mark Zuckerberg s’apprête à réaliser son introduction en bourse, dont il se dit qu’elle devrait porter sa valorisation à 100 milliards de dollars…
Mais le co-fondateur de Google n’épargne pas non plus les sociétés du secteur du divertissement qui font pression pour bloquer les sites de piratages. Elles soutiennent les lois Sopa et Pipa aux Etats Unis. Mais ces lois devraient aboutir à des techniques de censure équivalente à celles que la Chine et l’Iran pratiquent, alors que les Etats Unis condamnent ces méthodes par ailleurs.
Enfin, il a confirmé que les autorités américaines avaient périodiquement forcé Google à leur fournir des données, et que Google avait fait tout ce qui était en son pouvoir pour ne pas se soumettre à leurs demandes. Parfois même, il était interdit pour Google d’avertir les utilisateurs que cette communication avait eu lieu.
Les propos de Brin sont corroborés par Ricken Patel, le co-fondateur d’Avaaz, un réseau qui milite pour des causes politiques variées dans le monde et qui a obtenu le soutien de 14 millions d’activistes. « Nous avons assisté à une attaque massive de la liberté sur internet. Les gouvernements réalisent la puissance de ce médium pour organiser les gens et ils tentent de le museler partout dans le monde, et pas seulement dans des pays comme la Chine et la Corée du Nord, nous voyons des lois votées aux Etats Unis, en Italie, tout autour du monde », a-t-il indiqué.
Source: http://www.express.be/business/fr/technology/sergey-brin-je-suis-inquiet-pour-la-liberte-de-linternet/166078.htm
Écrit par : L'enfoiré | 17/04/2012
La légendaire objectivité des décisions? Seulement un vœu pieux...
Lorsque les médecins, les juges ou les recruteurs prennent des décisions, ils sont plus influencés par les échantillons quotidiens d’informations avec lesquelles ils travaillent et ils sont incapables de respecter l’objectif global, ce qui affecte de façon néfaste les décisions qu’ils prennent, affirment deux chercheurs, Uri Simonsohn de l’Université de Pennsylvanie et Francesca Gino d’Harvard. Par exemple, un juge qui aura peur de sembler trop clément sera plus enclin à envoyer quelqu’un en prison s’il a déjà jugé 5 ou 6 affaires pour lesquelles il a statué une mise à l’épreuve au cours de la même journée.
Les deux chercheurs avaient déjà constaté au cours d’études précédentes que les gens n’exploitaient pas bien les informations du contexte pour prendre des décisions individuelles. Cela pourrait sembler être une bonne chose, parce que l’on pourrait penser qu’ils ne se laissent pas influencer par des facteurs externes. Mais dans le monde professionnel, les quotas et les limites sont légion, et les chercheurs ont soupçonné que ceux-ci influençaient négativement la prise de décision.
Ils se sont penché sur les sélections des étudiants à l’entrée au MBA effectuées par 31 professionnels d’université, qui avaient mené 9.323 entretiens. Les employés de l’université chargés de cette sélection notaient les élèves sur une échelle de 5 points qui prenaient en compte plusieurs facteurs, comme les talents en communication, l’ambition, la capacité à travailler en équipe, etc. Ensuite, ce score était mis en perspective avec les résultats d’un examen d’entrée sur 800 points, le GMAT, pour déterminer si l’étudiant était admis ou non.
Les professeurs Simonsohn et Gino constatèrent que chaque fois que les scores d’un candidat étaient supérieurs d’au moins 0,75 point au score du candidat précédent, le score du candidat suivant s’en trouvait affecté par une chute de 0,075 point. Pour être admis, le candidat qui en avait été la victime devait donc obtenir 30 points de plus à son examen d’entrée pour compenser ce biais.
Les chercheurs expliquent que les recruteurs ont ce comportement parce qu’ils pensent de façon illogique qu’après un certain nombre de bons candidats, il « faut » qu’il y ait un candidat moins bon. Il est aussi possible que les recruteurs se fixent une norme de taux d’admission et qu’ils se livrent à une comptabilité mentale pour respecter cette norme sur le long terme. Quoi qu’il en soit, il n’est pas difficile de comprendre que ce mécanisme psychologique peut être catastrophique lorsqu’il est à l’œuvre pour les décisions rendues par les juges ou par les médecins, par exemple, puisque les dernières décisions peuvent être affectées négativement par les premières décisions prises.
Source: http://www.express.be/business/?action=view&cat=hr&item=la-legendaire-objectivite-des-dcisions-seulement-un-voeu-pieux&language=fr&utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=
Écrit par : L'enfoiré | 27/06/2012