D'un François Ier à l'autre (19/01/2015)
1515 est manifestement une date facile à retenir, que l'on retient sans parfois savoir pourquoi. Le 1er janvier 2015, il y a 500 ans commençait le règne de François Ier souvent associé à la bataille de Marignan. Celui-ci aurait-il été aussi connu sans cette fameuse bataille?
Bataille de Marignan
(Marignano en Italie, aujourd’hui Melegnano, ville à 16 km au sud-est de Milan) eut lieu les 13 et 14 septembre 1515 et opposa François Ier de France et ses alliés vénitiens aux mercenaires Suisses qui défendaient le duché de Milan. Une bataille très longue, épuisante, pas vraiment due à la chevalerie française. Une première victoire du jeune roi François Ier, acquise au prix élevé de 16.000 morts en seize heures de combat. Une boucherie. Elle donnera lieu à une intense propagande et un véritable culte développés par le pouvoir royal afin de justifier cette expédition et écrite par le vainqueur aux détriments des adversaires. Victoire d'images et de réputations, une légende qui n'a pas un lien impartial avec la vérité historique...
Deux interprétations d'un même personnage: François 1er
1. Le livre "François 1er" de Max Gallo dresse un portrait classique, flatteur comme une légende.
"Dans la flamboyance d’un siècle passionnant, François Ier, sacré à Reims, le 25 janvier 1515, un des rois qui ont fait la France. En septembre suivant, à Marignan, il devient Roi-Chevalier, adoubé à sa demande par Bayard. Il n’a de cesse d’imposer son autorité face à ses puissants voisins, Henri VIII et Charles Quint qui forge le Saint-Empire. Aimant les femmes. Il ouvre le printemps des lettres et de l'humanisme évangélique. Bâtisseur de châteaux sur les rives de la Loire.".
2. Le livre de Frank Ferrand, "François 1er, roi des chimères" dresse un portrait au vitriol du roi archi-célébré de la Renaissance française. Un roi en trompe l’œil qui s'est nourri de noms glorieux comme Marignan, Léonard de Vinci, Chambord, pour se créer une légende comme emblème de la Renaissance française en flirtant plutôt avec celle d'un super héros de «Père et restaurateur des lettres», «Roi bâtisseur», «François au grand nez» ou «Roi chevalier». Gâté à l'excès, il était singulièrement dépourvu de morale, aurait surtout cherché à suivre ses impulsions, à flatter sa vanité et la gent féminine plutôt qu'à servir le bien commun.
Le magazine "Point de vue - Histoire"
... en parle par tous ses aspects.
François a risqué ne jamais recevoir le numéro "un" accolé à son nom.
Son prédécesseur, Louis XII, surnommé le "Père du peuple", s'était remarié avec Marie Tudor quatre mois avant de mourir de la goutte.
Il ne laissait pas d'héritier. Le 25 janvier 1515 à Reins, François fut sacré roi, comme héritier dans la hiérarchie, grâce, aussi, à sa mère qui avait stoppé ses ardeurs amoureuses envers Marie.
Dès lors, il n'a de cesse que d'affronter son cousin germain, Maximilien Sforza et de vaincre les Suisses pour asseoir son pouvoir.
S'il aime plus la paix que la guerre, en considérant sa phrase "Un roy ne doit point hasarder le sang de ses sujets ni verser le sang de ses ennemis lorsqu'il peut racheter l'un et l'autre avec de l'argent", ce n'est pas par générosité d'âme. Pour lui, tout s'achète, même les honneurs.
Le cardinal de Sion, Mathias Schiner ne l'a pas entendu de cette oreille et a refusé ses 600.000 écus d'or pour obtenir la reddition.
Le 13 septembre 1515, François dit à ses troupes "Je suis Votre roy; vous m'avez promis votre fidélité, je ne vous abandonnerai point et suis délibéré à vivre et mourir avec vous". Il commence la guerre et c'est le carnage plus grâce aux alliés vénitiens qu'à son artillerie.
Marignan devint le joyau de sa couronne.
Grisé par cette victoire, imbu de lui-même, il traverse les Alpes à l'image d'Hannibal et d'un demi-dieu.
Les réalités vont se rappeler à lui suite à un excès de confiance. En 1519, un successeur à l'empereur Maximilien doit être nommé et une place à la tête de la chrétienté. Le titre va être accordé à Charles Quint malgré tous les coups permis ou non avec du cash comme dessous de table auprès des sept électeurs. Échec humiliant pour François. Une rencontre dans une débauche de richesses en 1520 avec Henri VIII, un allié à amadouer qui ressent une humiliation devant cette richesse. Bourde que la simplicité de Charles Quint va éviter.
Charles de Bourbon, riche cousin, reçoit une gifle dans un procès joué d'avance qui lui fait perdre sa principauté. Il trahit son suzerain à la suite d'un complot en faisant allégeance à Charles Quint et prend la Provence. Le complot échoue et il doit se réfugier en Italie.
A cette époque, l'Italie est le centre de la créativité, de la recherche et des arts.
Dix ans après Marignan, François en rêve, repasse les Alpes et est vaincu à Pavie le 27 octobre. Un désastre. Il est capturé par...Charles de Bourbon. Il envoie à sa mère cette phrase devenue célèbre "Tout est perdu fors l'honneur" qui, elle, réécrit l'histoire pour laver l'affront. La paix de Cambrai sera négociée par elle auprès d'une parente de Charles Quint. Cette paix signée s'appellera "Paix des Dames".
Ses vues sur l'Italie sont, de fait, périmées alors il va attirer les artistes à sa cour.
Dès lors, il construit sa propre image d'humaniste par le génie de l'élégance et du faste avec l'aide de l'érudition des artistes qui l'entourent et qu'il traite d'égal à égal. Le symbole de la salamandre apparaît partout à Blois et plus tard au château de Fontainebleau où il va tenter d'éblouir par l’esbroufe, son rival Charles Quint qui ne désire que d'aller en Flandre pour mater un rébellion.
Il participe au fantasme, à l'intrigue d'un Leonardo da Vinci, magicien et alchimiste qui a été reconstitué, à notre époque, dans le livre du "Da Vinci code" de Dan Brown.
Un aspect majeur de sa personnalité, la séduction des femmes et la lubricité qui l'accompagne.
"Une cour sans femme est un printemps sans roses", dit-il.
Les femmes de sa vie sont dans l'ordre, sa mère, Louise de Savoie, sa sœur et ses deux épouses. Sa mère dominatrice, intelligente, mais sans père pour le futur François 1er.
Avec Claude de France, sa première épouse, ce n'est pas le coup de foudre mais un choix politique. Elle meurt à l'âge de 24 ans, épuisée par les couches successives. Dans l'histoire, elle ne laisse qu'un souvenir à la postérité... une prune qui porte son nom.
Avec la suivante, Éléonore, sœur de Charles Quint, c'est une union stérile comblée par une série de maîtresses dont deux réels coups de foudre, Françoise de Foix et Anne de Pisseleu. Toutes deux des reines consorts.
En fin de vie, paradoxal, la liste de ses erreurs, de ses drames et de ses échecs s'allonge à suivre son humeur fantasque:
- Réformiste, en améliorant le rendement de l'impôt et en établissant un état civil avec les premiers enregistrements avec filiation, tant que cela ne contredit pas sa conception de sa mission messianique et utopique. Il reste impassible à la Réforme protestante jusqu'à sa colère dans l'affaire des placards, blasphématoire. Dès lors, il commet le massacre de 3000 Vaudois en 1545. Sont condamnés et suppliciés des innocents dont l'écuyer Montecuculi. Le gibet de Montfaucon et le bûcher en Place de Grève ne restent pas longtemps sans victimes. Le financier Jacques de Beaune, seigneur de Semblancay, considéré comme trop riche en fait les frais. "Et furent vus en ung palais cinquante ou soixante testicules pendus et les pauvres estendus en la place, les aulcuns morts, les autres crians et hurlans" dans le but de faire parler et de découvrir la cachette de son or ou pour venger les massacreurs de Pavie.
- Il jette le peuple dans son absolutisme dans lequel l'altruisme, la modestie, la rigueur lui font défaut.
- Il adopte un système absurde de cour à l'étiquette, de protocole qui sera reproché aux Bourbons jusqu'à leur aboutissement lors de la révolution deux siècles plus tard.
Danses erratiques successives.
François reste l'architecte des songes de son royaume.
A l'intérieur, il fait partie intégrante de la Renaissance en posant les bases d'un Etat moderne et laisse un souvenir national après avoir mis fin au bric-à-brac du Moyen Age.
Il en est tout autrement dans ses relations avec l'extérieur et ses voisins.
L'histoire française n'a retenu que ses bons côtés de protecteur des arts et des lettres, d'investisseur bâtisseur dans la pierre prestigieuse de Chambord et de Fontainebleau.
Incrusté dans la mémoire collective, si on oublie celle de massacreur des Vaudois.
A-t-il contribué à cette liberté d'expression de la populace? Aucunement.
Rabelais, Montaigne et Ronsard sont les premiers auteurs à être lu encore aujourd'hui. Il suffit d'analyser qui ils étaient pour le comprendre.
La médiatisation pour contribuer à parfaire une image de marque par la grandiloquence comme un orgueil national.
Quand j'ai parlé de la langue française, j'écrivais pour le confirmer: "En 1539, à Villers-Cotterêt, François 1er changea l'histoire linguistique avec ces mots: 'Et parce que de telles choses sont arrivées à propos de la compréhension des mots latins dans les arrêts, nous voulons que dorénavant, ils seront prononcés, enregistrés et délivrés aux partis en langue maternelle français et pas autrement'. François 1er alla bien plus loin en imposant son "langage françoys'. Il voulait en faire une référence universelle à utiliser en justice face à l'adversaire latin. Selon lui, le français devait devenir la langue administrative pas en fonction de ses qualités intrinsèques, sans son brillant dictionnaire de synonymes et analogiques parce qu'il en avait dans la culotte, le petit François, premier du nom.".
Il a standardisé la langue avec la sienne, lui a donné son nom comme un attribut de la conquête. "Un roy, un dieu, un peuple, une langue". Il crée dans ce but, le Collège de France comme un oasis de libertés.
Sa folie d'unification a marché jusqu'au 18ème siècle avec Voltaire.
La communication et la propagande afin de justifier et de conforter ses actes et sa position ont été l'artifice.
On dirait, aujourd'hui, que François Ier est un maître de la "com" même à titre posthume. Il a donné l'image d'un homme qui écrit sa propre histoire pour la postérité en tant que premier monarque absolu avec le principe de "Votre Majesté car tel est mon bon plaisir". Mais il sait que pour régner, il faut être aimé par le peuple. Le faste, la gloire, la familiarité, la jovialité, le raffinement, l'ambition ne vont-ils pas de pair pour François, le magnifique?
Les riches heures de François 1er
En 1526, l'empire ottoman terrorisait et fascinait avec sa volonté d'étendre la maison de l'islam sur l'Europe.
La "Sublime Porte" se divisait en sectes hétérodoxes et la Réforme affaiblissait le monde chrétien. L'efficacité de l'administration ottomane était enviée. Leur piété et leur horreur du blasphème étaient admirées. L'étiquette de la cour de Byzance avec l'ombre de Dieu planait sur les âmes et on s'en extasiait. Des transfuges louvoyaient entre les deux empires entre les deux religions. "Combattre le Turc, c'était résister à Dieu qui s'en sert pour nous punir de nos péchés", avait lancé le protestant, Luther.
François Ier avait déserté le camp chrétien pour tenir tête à la maison d'Autriche. Il s'était allié à Soliman le Magnifique qui lui offrait les services du pirate Barberousse, pour seulement combattre son rival. Un traité de paix, les Capitulations, lui assurait une une prépondérance commerciale en Orient et une ouverture sur le monde musulman.
François Ier avait, ainsi, fait entrer l’Orient au sein de l’Europe.
La France moderne était en passe de naître. François 1er, un souverain qui est un des plus aimés par les Français d'aujourd'hui.
Avec une carrure de deux mètres de haut, il devait avoir probablement confondu homme grand et grand homme.
En 1576, quatre ans après la Saint-Barthélémy, au milieu des guerres de religion, l'humaniste Jean Bodin dans "Six livres de la République" se rend compte du problème que joue les grands monarques et écrit "Les moyens de remédier aux changements des Républiques, qui adviennent pour les richesses excessives des uns, et pauvreté extrême des autres. Dans tous les domaines de la création, il y a toujours un être pour briller d'une indiscutable primauté. Or il ne faut jamais craindre qu’il y ait trop de sujets, trop de citoyens, vu qu’il n’y a richesse, ni force que d’hommes et qui plus est la multitude des citoyens (plus ils sont) empêche toujours les séditions et factions, d’autant qu’il y en a plusieurs qui sont moyens entre les pauvres et les riches, les bons et les méchants, les sages et les fous et il n’y a rien de plus dangereux que les sujets soient divisés en deux parties sans moyens. Ce qui advient ès-Républiques ordinairement où il y a peu de citoyens.".
Les souverains de la Renaissance, Charles Quint, Henri VIII et François 1er sont avides de gloire, se sont jalousés en faisant ainsi monter les enchères de leur réputation.
Mais, à cette époque, l'ombre de Dieu planait toujours sur les âmes.
La liberté d'expression de leurs sujets n'était pas une préoccupation majeure de l'époque. Quand l'expression gênait par trop de liberté, elle était éradiquée tout simplement.
Faire le parallèle avec son principal rival, Charles Quint, roi de Sicile et de Naples, archiduc d'Autriche, élu Empereur du Saint-Empire romain germanique, est un européen dans l'âme et par le sang, au grand dam de François 1er, qui convoitait son titre d'empereur.
Il a une mère appelée Jeanne 1er, la Folle.
Différence majeure de personnalités entre les deux hommes, expliquée dans cet interview par l'auteur, Lindsay Armstrong, du livre "Charles Quint. L'indomptable".
Son humilité, sa modestie étaient les principaux traits de caractère. Son génie, c'était de savoir qu'il n'en était pas un.
Dix années de son règne à cheval à travers l'Europe en chef de la Toison d'Or.
Une volonté de montrer la victoire sur les musulmans de l'époque en empruntant leurs demeures.
Un mariage de raison précède un amour fou pour sa jolie femme, Isabelle de Portugal, alors qu'il a un physique ingrat avec un menton proéminent. Un amour pour la bonne table, caractérise aussi sa vie très pieuse adepte d'un catholicisme rénové.
Un débat sur les Droits de l'Homme se produit au cours d'une prise de conscience des sévices que les Indiens d'Amérique ont subi lors des conquêtes de Cortès.
Les années qui ont précédé la mort de Charles Quint par la malaria alors qu'il souffrait de la goutte, se sont terminées par une abdication et une retraite dans un lieu éloigné de la cours comme un "grand-père" pour son fils parce qu'il n'a pas pu maintenir l'unité chrétienne de l'Europe.
La Paix de Dymes du 1 août 1529 avait été signée dans le Traité de Cambrai pour mettre fin à la guerre entre François 1er et lui.
"Secrets d'histoire" en parle sous ce titre
"Moi, Charles Quint, maître du monde"
"Secrets d'Histoire pour François 1er, titrait
"Le Roi des Rois"
(2ème partie, 3ème partie, 4ème partie, 5ème partie, 6ème partie)
Cherchez l'erreur... Qui est celui qui gouverne l'autre?
Celles de François 1er furent des suites de maladies vénériennes qui auront raison de trop de séduction et d'amours multiples.
Difficile de dire qui détestait le plus l'autre.
Aujourd'hui, à Paris, il existe une rue François 1er célèbre et prestigieuse.
A Bruxelles, aucune rue porte ce nom. Il existe une rue Charles Quint bien moins prestigieuse. L'Ommegang fête, tous les ans, l'arrivée de Charles Quint dans la ville et une bière porte son nom. Les joutes et tournois sont aussi restés dans les traditions d'aujourd'hui, à Bruxelles.
Aujourd'hui, si en France on présente François 1er comme le plus aimé. A y réfléchir, est-ce l'image du chauvinisme, du conservatisme, de l'arrogance et de l'égocentrisme français qui en ressortirait à travers les gènes jusqu'à aujourd'hui, tandis que l'image du Belge trouverait sa place naturellement, souvent en retrait?
En France, après François 1er, un bon dans le temps et c'est arriver à l'apogée royale sous Louis XIV.
Un autre bond, la Révolution française sous Louis XVI.
Contemporain de cette époque de terreur, l'incorruptible antireligieux Robespierre invente une nouvelle religion du peuple, le visionnaire Saint-Juste rêve, l'opportunisme intéressé Danton et le colérique irrationnelle, Hebert dit Père Duchesne.
Tous vont passer la tête sous la lame de la même guillotine. L'unanimité du peuple à se placer, ainsi, derrière une idéologie qui soutiendrait le mouvement révolutionnaire, même raisonnable, ne se retrouve nulle part.
Il y a exactement deux siècles, Talleyrand et Fouché se réunissaient dans un hypothétique souper célèbre qui a décidé du futur de la France.
Napoléon avait dit de Talleyrand "De la merde dans un bas de soie".
Une analogie avec notre époque?
En cherchant, elles sont nombreuses surtout quand on pense aux derniers événements du Charlie Hebdo. La Marseillaise chantée dans l'enceinte du gouvernement avec les paroles "Qu'un sang impur. Abreuve nos sillons !" totalement opposées avec l'image que l'on veut donner.
A notre époque, l'idée européenne végète toujours, surtout en France qui se cherche dans des interrogations pour exister. Au 16ème siècle, l'Europe existait dans la tête des rois par l'intermédiaire de la force portée par le seul prestige.
L'opposition gauche-droite avec ses extrêmes de chaque côté ont remplacé tandis que les idéologies et les religions font le ménage chacune de leur côté.
Aujourd'hui, nous avons un autre François 1er.
Un Pape qui veille aussi à son image. Ce n'est plus par la manière guerrière, mais par la force de persuasion. Le fait d'avoir une formation jésuite n'est pas étranger à sa manière de s'attirer la bienveillance des foules. Le Vatican avait déjà connu des papes issus d’autres ordres - bénédictins, dominicains, mais jamais de jésuite.
Doté d'une forte personnalité, silencieux, ascétique, discret, proche des gens, marqué par une grande vie spirituelle, il a fallu 15 ans d’études à Jorge Bergoglio pour devenir pleinement jésuite avec l'idée de devenir missionnaire, mais en vivant dans la ville.
Ses ouailles aiment les réformes et il leur en donne.
Il décentralise les pouvoirs en nommant vingt cardinaux de par le monde.
Progressisme uniquement de façade? Bon ou mauvais pape?
Il sait aussi que pour régner sur les âmes, il faut être aimé par les peuples de la Terre et unifier la pensée.
On ne sait parfois pas où elles mènent. Rien n'est plus lassant que de vivre sur des acquis sans les revoir à terme. Mais il reste conservateur sur les questions familiales, sur l'éthique et l'homosexualité. Là, on ne transige pas.
Il appelle à ne pas procréer comme des lapins mais reste contre le malthusianisme mais pour la paternité responsable, par le dialogue du pasteur et toujours sans la capote. Oui, c'est vrai, pas de Boogie Woogie avant les prières du soir. Il rectifiera sa déclaration ensuite en pointant les marchés comme responsables de la situation de ne plus pouvoir assumer une progéniture prolifique.
Contrairement aux autres obédiences, les jésuites sont au service exclusif du pape. Maintenant qu'il a pris la fonction, il l'utilise avec la parole et le dialogue. Faudra-t-il lui rappeler que faire des enfants, ce n'est pas par là que cela se passe...
La Compagnie de Jésus comprend le mot “compagnie” à l'image d’un “régiment” dans l’armée.
S'il ne va plus sur les sentiers de la guerre avec sa garde suisse, il prêche à l'extérieur, du haut de son balcon romain en patriarche de la Foi comme leader de la chrétienté au risque de s'attirer les foudres à l'intérieur de la Curée romaine.
Avec beaucoup de finesses, il semblait aimer ce qui est lissé à la base et concomitant dans l'environnement. Il a parfaitement compris que le monde est devenu un village et qu'en régnant sur le spirituel des consciences, il avait le doigté d'une philosophie occulte et laisse la basse besogne du pouvoir temporel aux mains des Etats et à la force des marchés. Les 19.000 jésuites dans le monde sont présents sur tous les fronts à la pointe sur les questions de bioéthiques, d’éthiques, environnementales et écologiques. Les jésuites sont aussi engagés dans le face à face avec l’islam.
Un homme qui sait gouverner en eaux troubles? Absolument.
La liberté d'expression mise dans la balance et tout le monde de la modernité occidentale s'était offusqué des réactions violentes que cela avait suscité dans des esprits intégristes.
Aucun rapport avec le Pape?
Si l'histoire des deux François 1er contient des similitudes, elle garde tout à la fois des spécificités conjecturales et conjoncturelles du temporel au spirituel.
Une époque d'optimisme pour le premier, une époque de pessimisme pour le second. Peut-être a-t-on besoin d'une nouvelle Renaissance et d'un nouveau Léonardo da Vinci.
Aujourd'hui, la liberté d'expression est devenue sacrée, plus que les religions.
Tous deux ont réagi dans leur époque, mais pas comme tout le monde l'aurait pensé.
Dans l'avion qui l'amenait à Manille, les déclarations du pape François 1er auraient pu donner l'impression qu'il observait cette nouvelle liberté. Puis est venue cette phrase "si un grand ami parle mal de ma mère, il peut s'attendre à un coup de poing, et c'est normal. On ne peut provoquer, on ne peut insulter la Foi des autres, on ne peut la tourner en dérision !".
Il justifiait la violence pour une religion qui n'invite jamais à répondre à la violence par la violence. Associer sa mère à la Foi peut donner un mal de Foi ou de foie.
Ne serait-il pas Charlie dans le fond?
Maladresse ou est-ce le naturel qui chassé, revient au galop pour quelqu'un qui vient d'Argentine, le pays du tango ?
Arrivé à destination à Manille, il invitait six millions de fidèles comme une rock star à devenir des missionnaires de la Foi en Asie, avec en plus l'arme de l'humour... Pas de commentaires...
L'esprit jésuite se doit toujours d'avoir un double visage, même si la justice sociale est leur option primaire.
Désormais, comme toutes les déclarations transitent par les réseaux sociaux pour apporter le lien entre les hommes dans la virtualité, les réalités des relations humaines par d'autres canaux plus traditionnels de la ville est effacée.
Peut-être a-t-il le vœux intime d'être canonisé comme Ignace de Loyola, son maître à penser?
L'intérêt général était très subordonné à l'intérêt personnel.
Un jour, je ne serais pas étonné qu'un autre "Secrets d'Histoire" pourrait analyser le pape François 1er avec beaucoup intérêt.
Notre époque, un progrès des esprits ou un bal des faux culs comme Marianne l'a remarqué?
De toutes façons, l'affaire de Charlie a été un électrochoc. Il y aura un 'avant Charlie' et un 'après Charlie' en espérant qu'on comprenne l'histoire.
L'union qui s'en est suivi, a été sécuritaire contre la terreur. Les étapes suivantes pour que l'union fasse la force passera par d'autres approches comme l'éducation et en finale réintroduire l'optimisme dans les consciences.
Si hier, la situation était grave mais pas désespérée, peut-être demain, avec l'humour, elle sera désespérée mais ce sera beaucoup moins grave.
Quand l'amour ne peut plus effacer l'esprit guerrier que nous ont montré nos ancêtres, faites l'humour.
On aura, ainsi, effacé la peur de vivre.
L'enfoiré,
Citations:
- « L’histoire est écrite par les vainqueurs. », Robert Brasillach
- « Chaque biographie est une histoire universelle. », Bernard Groethuysen
- « L'histoire humaine est par essence l'histoire des idées. », Herbert George Wells
Commentaires
Un mail qui m'était transmis:
Bossuet (1627 – 1704) « Islam ! Cette religion monstrueuse a pour toute raison son ignorance, pour toute persuasion sa violence et sa tyrannie, pour tout miracle ses armes, qui font trembler le monde et rétablissent par force l’empire de Satan dans tout l’univers. »
Chateaubriand (1768 – 1848) «Tous les germes de la destruction sociale sont dans la religion de Mahomet. »
Condorcet (1743 – 1794) « La religion de Mahomet, la plus simple dans ses dogmes, […] Semble condamner à un esclavage éternel, à une incurable stupidité, toute cette vaste portion de la terre où elle a étendu son empire. »
Arthur Schopenhauer (1788 – 1860) « Le Coran, ce méchant livre, a suffi pour fonder une grande religion, satisfaire pendant 1 200 ans le besoin métaphysique de plusieurs millions d’hommes ; il a donné un fondement à leur morale, leur a inspiré un singulier mépris de la mort et un enthousiasme capable d’affronter des guerres sanglantes, et d’entreprendre les plus vastes conquêtes. Or nous y trouvons la plus triste et la plus pauvre forme du théisme. […] Je n’ai pu y découvrir une seule idée un peu profonde. »
Alexis de Tocqueville (1805 – 1859) « L’islam, c’est la polygamie, la séquestration des femmes, l’absence de toute vie publique, un gouvernement tyrannique et ombrageux qui force de cacher sa vie et rejette toutes les affections du cœur du côté de l’intérieur de la famille. […] J’ai beaucoup étudié le Coran […] Je vous avoue que je suis sorti de cette étude avec la conviction qu’il y avait eu dans le monde, à tout prendre, peu de religions aussi funestes aux hommes que celle de Mahomet. Elle est, à mon sens, la principale cause de la décadence aujourd’hui si visible du monde musulman […] je la regarde comme une décadence plutôt que comme un progrès. »
Alfred de Vigny (1797 – 1863) « Si l’on préfère la vie à la mort, on doit préférer la civilisation à la barbarie. L’islamisme est le culte le plus immobile et le plus obstiné, il faut bien que les peuples qui le professent périssent sils ne changent de culte. »
Mgr Louis Pavy, évêque d’Alger (1805 – 1866) « Celui qui prétend être le prophète d’Allah devrait avoir des lettres de créance, c’est-à-dire la prophétie, les miracles et l’intégrité de l’ensemble de sa vie. Rien de tout cela ne se trouve chez Mahomet, cet homme de pillage et de sang qui prêche sa doctrine à coup de cimeterre, en promenant la mort sur un tiers du globe alors connu. »
Joseph Ernest Renan (1823 – 1892) « L’islam est contraire à l’esprit scientifique, hostile au progrès ; il a fait des pays qu’il a conquis un champ fermé à la culture rationnelle de l’esprit. »
Winston Churchill (1874-1965) « L’influence de cette religion paralyse le développement social de ses fidèles […] Il n’existe pas de plus puissante force rétrograde dans le monde. […] Si la Chrétienté n’était protégée par les bras puissants de la science, la civilisation de l’Europe moderne pourrait tomber, comme tomba celle de la Rome antique. »
Heinrich Himmler, Reichführer SS (1900 – 1945) « Je n’ai rien contre l’islam, parce que cette religion se charge elle-même d’instruire les hommes, en leur promettant le ciel s’ils combattent avec courage et se font tuer sur le champ de bataille ; bref, c’est une religion très pratique et séduisante pour un soldat. »
Hermann Von Keyserling (1880 – 1946) « Je fus impressionné par la parenté du national-socialisme avec l’islam, et cette impression n’a fait que se préciser et s’affermir depuis. »
Le grand Mufti de Jérusalem (en 1943) « Les nazis sont les meilleurs amis de l’islam. »
André Malraux (le 3 juin 1956, paru dans l'hebdomadaire américain Time) « C’est le grand phénomène de notre époque que la violence de la poussée islamique. Sous-estimée par la plupart de nos contemporains, cette montée de l’islam est analogiquement comparable aux débuts du communisme du temps de Lénine.
Les conséquences de ce phénomène sont encore imprévisibles. À l’origine de la révolution marxiste, on croyait pouvoir endiguer le courant par des solutions partielles. Ni le christianisme, ni les organisations patronales ou ouvrières n’ont trouvé la réponse. De même aujourd’hui, le monde occidental ne semble guère préparé à affronter le problème de l’islam. En théorie, la solution paraît d’ailleurs extrêmement difficile.
Peut-être serait-elle possible en pratique si, pour nous borner à l’aspect français de la question, celle-ci était pensée et appliquée par un véritable homme d’État. Les données actuelles du problème portent à croire que des formes variées de dictature musulmane vont s’établir successivement à travers le monde arabe.
Quand je dis “musulmane” je pense moins aux structures religieuses qu’aux structures temporelles découlant de la doctrine de Mahomet. Peut-être des solutions partielles auraient-elles suffi à endiguer le courant de l’islam, si elles avaient été appliquées à temps.
Actuellement, il est trop tard !
Les “misérables” ont d’ailleurs peu à perdre. Ils préféreront conserver leur misère à l’intérieur d’une communauté musulmane. Leur sort sans doute restera inchangé. Nous avons d'eux une conception trop occidentale. Aux bienfaits que nous prétendons pouvoir leur apporter, ils préféreront l’avenir de leur race.
L’Afrique noire ne restera pas longtemps insensible à ce processus. Tout ce que nous pouvons faire, c’est prendre conscience de la gravité du phénomène et tenter d’en retarder l’évolution. »
Cet entretien est donc paru il y a près de... 60 ans.
Visionnaire et prophétique, Malraux ? Sans aucun doute. Mais que dire de ceux qui, en 2014, refusent encore l'évidence !
Écrit par : L'enfoiré | 19/01/2015
"L'après Charlie" de Kiosque avec la vision des journalistes
En France, vraie ou fausse communion nationale ?
Le nouveau numéro de Charlie suscite une nouvelle vague de protestation dans certains pays du sud ;
Pendant ce temps, le Nigeria connaît l'un des massacres les plus meurtriers depuis que boko haram sème la terreur au nord du pays ;
http://www.tv5monde.com/cms/chaine-francophone/Revoir-nos-emissions/Kiosque/Episodes/p-30042-L-apres-Charlie.htm
Écrit par : L'enfoiré | 19/01/2015
Le père du plus «jeune des djihadistes», un Molenbeekois: «Notre famille doit tout à la Belgique»
Le papa de Younes, 14 ans et frère de l’instigateur présumé de l’attentat déjoué jeudi dernier, ne comprend pas les agissements de ses fils radicalisés.
Le père d’Abdelhamid, traqué par la police qui le considère comme le « cerveau » présumé de la cellule djihadiste démantelée la semaine dernière à Verviers, se livre dans la presse ce mardi matin : « Je n’en peux plus. Je prends des médicaments et je loge chez des amis. Abdelhamid a jeté la honte sur notre famille. Mes forces sont à bout. Il a ruiné nos vies», explique-t-il dans la Dernière heure. Et de s’interroger sur les intentions présumées de son fils : « Pourquoi, au nom de Dieu, voudrait-il tuer des Belges innocents ? Notre famille doit tout à ce pays.»
« Nous avions une vie fantastique, ici », témoigne-t-il en racontant qu’il a reçu un magasin et en avait acheté un autre pour son fils. «Il était devenu un bon commerçant. Mais, tout à coup, il est parti en Syrie. Je me demande tous les jours pour quelle raison il s’est radicalisé à ce point. »
Et de poursuivre : « Je ne lui pardonnerai jamais d’avoir embrigadé mon autre fils, Younes ». Ce dernier, 14 ans, le « plus jeune des djihadistes », se trouve en Syrie depuis un an. Il est parti avec son grand frère au début de l’année 2014.« Si je ne veux plus voir Abdelhamid, je veux qu’il fasse en sorte que Younes revienne sain et sauf en Belgique. Parce que je n’ai pas encore perdu tout espoir pour lui », conclut le père.
http://www.lesoir.be/762514/article/actualite/belgique/2015-01-20/pere-du-plus-jeune-des-djihadistes-un-molenbeekois-notre-famille-doit-tout-belgi
Écrit par : L'enfoiré | 20/01/2015
L’ombre d’un doute sur France3 à voir
http://www.toutelatele.com/qui-etait-vraiment-francois-ier-l-ombre-d-un-doute-repond-france-3-sous-les-10-69541
Écrit par : L'enfoiré. | 05/03/2015
Un hors-série du magazine Beaux Art parle du François 1er et du choc la Renaissance
http://www.maisondelapresse.tm.fr/magazines/details/5534c562-3598-4219-bea3-48ad551fc43a
Écrit par : L'enfoiré | 24/04/2015
Pourquoi le Pape est-il moins populaire aux États-Unis?
La popularité du pape François aux États-Unis, où il doit se rendre en septembre, est en baisse, notamment parmi les conservateurs et les catholiques, selon un sondage de l'institut Gallup publié mercredi.
Les opinions favorables des Américains sont redescendues au niveau où elles se trouvaient quand François a été élu pape en 2013.
Le pape bénéficie actuellement de 59% d'opinions favorables, au lieu de 76% début 2014. En avril 2013, peu après son élection à la tête de l'Eglise catholique, 58% des Américains avaient de lui une opinion favorable.
Les opinions défavorables ont, elles, progressé, passant de 9% en 2014 à 16% en 2015.
Un quart des Américains, soit environ 25%, affirment n'avoir jamais entendu parler de lui ou sont sans opinion, au lieu de 16% en 2014.
Ce déclin de popularité est dû à "l'augmentation du nombre d'Américains qui affirment n'avoir pas d'opinion sur le pape mais aussi une forte chute des opinions favorables parmi les conservateurs et les catholiques", explique l'institut.
Sa popularité chez les conservateurs passe en effet de 72% à 45% (-27 points). Elle diminue aussi chez les progressistes (-14 points), et un peu moins fortement chez les modérés (-8 points).
Sa baisse de popularité est aussi notable chez les protestants (-21 points), davantage que chez les catholiques (-18 points).
Le déclin chez les conservateurs "peut être attribué aux dénonciations par le pape de 'l'idolâtrie de l'argent', au lien qu'il établit entre l'activité humaine et le changement climatique, ainsi qu'à l'attention passionnée qu'il porte aux inégalités de revenus", avance l'institut de sondage.
Quant aux progressistes, ils ont critiqué le pape "pour ne pas avoir autorisé l'ordination des femmes et le mariage des prêtres", explique Gallup.
Pour autant, sa popularité est supérieure à celle du pape Benoît XVI qui ne recueillait en 2010 que 40% d'opinions favorables aux États-Unis, en plein scandale d'agressions sexuelles par des membres du clergé.
Le pape Jean-Paul II atteignait lui une plus forte popularité en 2005, avec 78% d'opinions favorables.
Le pape François doit venir aux États-Unis du 22 au 27 septembre, où il rencontrera le président Barack Obama, fera un discours devant le Congrès et visitera l'ONU.
Le sondage a été réalisé du 8 au 12 juillet auprès de 1.009 adultes vivant aux Etats-Unis, avec une marge d'erreur de plus ou moins 4 points de pourcentage.
http://www.lalibre.be/actu/international/pourquoi-le-pape-est-il-moins-populaire-aux-etats-unis-55b06e7235708aa4372327e9
Écrit par : L'enfoiré | 05/08/2015