D'un François Ier à l'autre (19/01/2015)

0.jpg1515 est manifestement une date facile à retenir, que l'on retient sans parfois savoir pourquoi. Le 1er janvier 2015, il y a 500 ans commençait le règne de François Ier souvent associé à la bataille de Marignan. Celui-ci aurait-il été aussi connu sans cette fameuse bataille?  

Bataille de Marignan

(Marignano en Italie, aujourd’hui Melegnano, ville à 16 km au sud-est de Milan) eut lieu les 13 et 14 septembre 1515 et opposa François Ier de France et ses alliés vénitiens aux mercenaires Suisses qui défendaient le duché de Milan. Une bataille très longue, épuisante, pas vraiment due à la chevalerie française. Une première victoire du jeune roi François Ier, acquise au prix élevé de 16.000 morts en seize heures de combat. Une boucherie. Elle donnera lieu à une intense propagande et un véritable culte développés par le pouvoir royal afin de justifier cette expédition et écrite par le vainqueur aux détriments des adversaires. Victoire d'images et de réputations, une légende qui n'a pas un lien impartial avec la vérité historique...

0.jpgDeux interprétations d'un même personnage: François 1er

1. Le livre "François 1er" de Max Gallo dresse un portrait classique, flatteur comme une légende. 

"Dans la flamboyance d’un siècle passionnant, François Ier, sacré à Reims, le 25 janvier 1515, un des rois qui ont fait la France. En septembre suivant, à Marignan, il devient Roi-Chevalier, adoubé à sa demande par Bayard. Il n’a de cesse d’impo­ser son autorité face à ses puissants voisins, Henri VIII et Charles Quint qui forge le Saint-Empire. Aimant  les femmes. Il ouvre le printemps des lettres et de l'humanisme évangélique. Bâtisseur de châteaux sur les rives de la Loire.".   

0.jpg2. Le livre de Frank Ferrand, "François 1er, roi des chimèresdresse un portrait au vitriol du roi archi-célébré de la Renaissance française. Un roi en trompe l’œil qui s'est nourri de noms glorieux comme Marignan, Léonard de Vinci, Chambord, pour se créer une légende comme emblème de la Renaissance française en flirtant plutôt avec celle d'un super héros de «Père et restaurateur des lettres», «Roi bâtisseur», «François au grand nez»  ou «Roi chevalier».  Gâté à l'excès, il était singulièrement dépourvu de morale, aurait surtout cherché à suivre ses impulsions, à flatter sa vanité et la gent féminine plutôt qu'à servir le bien commun.

0.jpgLe magazine "Point de vue - Histoire"

... en parle par tous ses aspects. 

François a risqué ne jamais recevoir le numéro "un" accolé à son nom.  

Son prédécesseur, Louis XII, surnommé le "Père du peuple", s'était remarié avec Marie Tudor quatre mois avant de mourir de la goutte.

Il ne laissait pas d'héritier. Le 25 janvier 1515 à Reins, François fut sacré roi, comme héritier dans la hiérarchie, grâce, aussi, à sa mère qui avait stoppé ses ardeurs amoureuses envers Marie. 

Dès lors, il n'a de cesse que d'affronter son cousin germain, Maximilien Sforza et de vaincre les Suisses pour asseoir son pouvoir. 

S'il aime plus la paix que la guerre, en considérant sa phrase "Un roy ne doit point hasarder le sang de ses sujets ni verser le sang de ses ennemis lorsqu'il peut racheter l'un et l'autre avec de l'argent", ce n'est pas par générosité d'âme. Pour lui, tout s'achète, même les honneurs.

Le cardinal de Sion, Mathias Schiner ne l'a pas entendu de cette oreille et a refusé ses 600.000 écus d'or pour obtenir la reddition. 

Le 13 septembre 1515, François dit à ses troupes "Je suis Votre roy; vous m'avez promis votre fidélité, je ne vous abandonnerai point et suis délibéré à vivre et mourir avec vous". Il commence la guerre et c'est le carnage plus grâce aux alliés vénitiens qu'à son artillerie. 

Marignan devint le joyau de sa couronne. 

Grisé par cette victoire, imbu de lui-même, il traverse les Alpes à l'image d'Hannibal et d'un demi-dieu. 

Les réalités vont se rappeler à lui suite à un excès de confiance. En 1519, un successeur à l'empereur Maximilien doit être nommé et une place à la tête de la chrétienté. Le titre va être accordé à Charles Quint malgré tous les coups permis ou non avec du cash comme dessous de table auprès des sept électeurs. Échec humiliant pour François. Une rencontre dans une débauche de richesses en 1520 avec Henri VIII, un allié à amadouer qui ressent une humiliation devant cette richesse. Bourde que la simplicité de Charles Quint va éviter.

Charles de Bourbon, riche cousin, reçoit une gifle dans un procès joué d'avance qui lui fait perdre sa principauté.  Il trahit son suzerain à la suite d'un complot en faisant allégeance à Charles Quint et prend la Provence. Le complot échoue et il doit se réfugier en Italie.

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A cette époque, l'Italie est le centre de la créativité, de la recherche et des arts.

Dix ans après Marignan, François en rêve, repasse les Alpes et est vaincu à Pavie le 27 octobre. Un désastre. Il est capturé par...Charles de Bourbon. Il envoie à sa mère cette phrase devenue célèbre "Tout est perdu fors l'honneur" qui, elle, réécrit l'histoire pour laver l'affront. La paix de Cambrai sera négociée par elle auprès d'une parente de Charles Quint. Cette paix signée s'appellera "Paix des Dames". 

0.jpgSes vues sur l'Italie sont, de fait, périmées alors il va attirer les artistes à sa cour. 

Dès lors, il construit sa propre image d'humaniste par le génie de l'élégance et du faste avec l'aide de l'érudition des artistes qui l'entourent et qu'il traite d'égal à égal. Le symbole de la salamandre apparaît partout à Blois et plus tard au château de Fontainebleau où il va tenter d'éblouir par l’esbroufe, son rival Charles Quint qui ne désire que d'aller en Flandre pour mater un rébellion.

Il participe au fantasme, à l'intrigue d'un Leonardo da Vinci, magicien et alchimiste qui a été reconstitué, à notre époque, dans le livre du "Da Vinci code" de Dan Brown.

Un aspect majeur de sa personnalité, la séduction des femmes et la lubricité qui l'accompagne.

"Une cour sans femme est un printemps sans roses", dit-il. 

Les femmes de sa vie sont dans l'ordre, sa mère, Louise de Savoie, sa sœur et ses deux épouses. Sa mère dominatrice, intelligente, mais sans père pour le futur François 1er. 

Avec Claude de Francesa première épouse, ce n'est pas le coup de foudre mais un choix politique. Elle meurt à l'âge de 24 ans, épuisée par les couches successives. Dans l'histoire, elle ne laisse qu'un souvenir à la postérité... une prune qui porte son nom.

Avec la suivante, Éléonore, sœur de Charles Quint, c'est une union stérile comblée par une série de maîtresses dont deux réels coups de foudre, Françoise de Foix et Anne de Pisseleu. Toutes deux des reines consorts.

En fin de vie, paradoxal, la liste de ses erreurs, de ses drames et de ses échecs s'allonge à suivre son humeur fantasque:

Danses erratiques successives.

François reste l'architecte des songes de son royaume.

A l'intérieur, il fait partie intégrante de la Renaissance en posant les bases d'un Etat moderne et laisse un souvenir national après avoir mis fin au bric-à-brac du Moyen Age.

Il en est tout autrement dans ses relations avec l'extérieur et ses voisins. 

L'histoire française n'a retenu que ses bons côtés de protecteur des arts et des lettres, d'investisseur bâtisseur dans la pierre prestigieuse de Chambord et de Fontainebleau.

Incrusté dans la mémoire collective, si on oublie celle de massacreur des Vaudois.

A-t-il contribué à cette liberté d'expression de la populace? Aucunement.

Rabelais, Montaigne et Ronsard sont les premiers auteurs à être lu encore aujourd'hui. Il suffit d'analyser qui ils étaient pour le comprendre.

La médiatisation pour contribuer à parfaire une image de marque par la grandiloquence comme un orgueil national.

Quand j'ai parlé de la langue française, j'écrivais pour le confirmer: "En 1539, à Villers-Cotterêt, François 1er changea l'histoire linguistique avec ces mots: 'Et parce que de telles choses sont arrivées à propos de la compréhension des mots latins dans les arrêts, nous voulons que dorénavant, ils seront prononcés, enregistrés et délivrés aux partis en langue maternelle français et pas autrement'. François 1er alla bien plus loin en imposant son "langage françoys'. Il voulait en faire une référence universelle à utiliser en justice face à l'adversaire latin. Selon lui, le français devait devenir la langue administrative pas en fonction de ses qualités intrinsèques, sans son brillant dictionnaire de synonymes et analogiques parce qu'il en avait dans la culotte, le petit François, premier du nom.". 

Il a standardisé la langue avec la sienne, lui a donné son nom comme un attribut de la conquête. "Un roy, un dieu, un peuple, une langue". Il crée dans ce but, le Collège de France comme un oasis de libertés.

Sa folie d'unification a marché jusqu'au 18ème siècle avec Voltaire.

La communication et la propagande afin de justifier et de conforter ses actes et sa position ont été l'artifice.

On dirait, aujourd'hui, que François Ier  est un maître de la "com" même à titre posthume. Il a donné l'image d'un homme qui écrit sa propre histoire pour la postérité en tant que premier monarque absolu avec le principe de "Votre Majesté car tel est mon bon plaisir". Mais il sait que pour régner, il faut être aimé par le peuple. Le faste, la gloire, la familiarité, la jovialité, le raffinement, l'ambition ne vont-ils pas de pair pour François, le magnifique?

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Les riches heures de François 1er

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En 1526, l'empire ottoman terrorisait et fascinait avec sa volonté d'étendre la maison de l'islam sur l'Europe.

La "Sublime Porte" se divisait en sectes hétérodoxes et la Réforme affaiblissait le monde chrétien. L'efficacité de l'administration ottomane était enviée. Leur piété et leur horreur du blasphème étaient admirées. L'étiquette de la cour de Byzance avec l'ombre de Dieu planait sur les âmes et on s'en extasiaitDes transfuges louvoyaient entre les deux empires entre les deux religions. "Combattre le Turc, c'était résister à Dieu qui s'en sert pour nous punir de nos péchés", avait lancé le protestant, Luther. 

François Ier avait déserté le camp chrétien pour tenir tête à la maison d'Autriche. Il s'était allié à Soliman le Magnifique qui lui offrait les services du pirate Barberousse, pour seulement combattre son rival. Un traité de paix, les Capitulations, lui assurait une une prépondérance commerciale en Orient et une ouverture sur le monde musulman.  

François Ier avait, ainsi, fait entrer l’Orient au sein de l’Europe. 

La France moderne était en passe de naître. François 1er, un souverain qui est un des plus aimés par les Français d'aujourd'hui.

Avec une carrure de deux mètres de haut, il devait avoir probablement confondu homme grand et grand homme.   

En 1576, quatre ans après la Saint-Barthélémy, au milieu des guerres de religion, l'humaniste Jean Bodin dans "Six livres de la République" se rend compte du problème que joue les grands monarques et écrit "Les moyens de remédier aux changements des Républiques, qui adviennent pour les richesses excessives des uns, et pauvreté extrême des autres. Dans tous les domaines de la création, il y a toujours un être pour briller d'une indiscutable primauté. Or il ne faut jamais craindre qu’il y ait trop de sujets, trop de citoyens, vu qu’il n’y a richesse, ni force que d’hommes et qui plus est la multitude des citoyens (plus ils sont) empêche toujours les séditions et factions, d’autant qu’il y en a plusieurs qui sont moyens entre les pauvres et les riches, les bons et les méchants, les sages et les fous et il n’y a rien de plus dangereux que les sujets soient divisés en deux parties sans moyens. Ce qui advient ès-Républiques ordinairement où il y a peu de citoyens."

Les souverains de la Renaissance, Charles Quint, Henri VIII et François 1er sont avides de gloire, se sont jalousés en faisant ainsi monter les enchères de leur réputation.

Mais, à cette époque, l'ombre de Dieu planait toujours sur les âmes.

La liberté d'expression de leurs sujets n'était pas une préoccupation majeure de l'époque. Quand l'expression gênait par trop de liberté, elle était éradiquée tout simplement.

 

0.jpgCharles Quint

Faire le parallèle avec son principal rival, Charles Quint, roi de Sicile et de Naples, archiduc d'Autriche, élu Empereur du Saint-Empire romain germanique, est un européen dans l'âme et par le sang, au grand dam de François 1er, qui convoitait son titre d'empereur.

Il a une mère appelée Jeanne 1er, la Folle.

Différence majeure de personnalités entre les deux hommes, expliquée dans cet interview par l'auteur, Lindsay Armstrong, du livre "Charles Quint. L'indomptable".  

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0.jpgSon humilité, sa modestie étaient les principaux traits de caractère. Son génie, c'était de savoir qu'il n'en était pas un.

Dix années de son règne à cheval à travers l'Europe en chef de la Toison d'Or.

Une volonté de montrer la victoire sur les musulmans de l'époque en empruntant leurs demeures.

Un mariage de raison précède un amour fou pour sa jolie femme, Isabelle de Portugal, alors qu'il a un physique ingrat avec un menton proéminent. Un amour pour la bonne table, caractérise aussi sa vie très pieuse adepte d'un catholicisme rénové.

Un débat sur les Droits de l'Homme se produit au cours d'une prise de conscience des sévices que les Indiens d'Amérique ont subi lors des conquêtes de Cortès. 

Les années qui ont précédé la mort de Charles Quint par la malaria alors qu'il souffrait de la goutte, se sont terminées par une abdication et une retraite dans un lieu éloigné de la cours comme un "grand-père" pour son fils parce qu'il n'a pas pu maintenir l'unité chrétienne de l'Europe.

La Paix de Dymes du 1 août 1529 avait été signée dans le Traité de Cambrai pour mettre fin à la guerre entre François 1er et lui.  

"Secrets d'histoire" en parle sous ce titre

"Moi, Charles Quint, maître du monde"


 

"Secrets d'Histoire pour François 1er, titrait

"Le Roi des Rois" 


(2ème partie3ème partie4ème partie5ème partie6ème partie)

Cherchez l'erreur... Qui est celui qui gouverne l'autre?

Celles de François 1er furent des suites de maladies vénériennes qui auront raison de trop de séduction et d'amours multiples. 

Difficile de dire qui détestait le plus l'autre.  

Aujourd'hui, à Paris, il existe une rue François 1er célèbre et prestigieuse.

0.jpgA Bruxelles, aucune rue porte ce nom. Il existe une rue Charles Quint bien moins prestigieuse. L'Ommegang fête, tous les ans, l'arrivée de Charles Quint dans la ville et une bière porte son nom. Les joutes et tournois sont aussi restés dans les traditions d'aujourd'hui, à Bruxelles. 

Aujourd'hui, si en France on présente François 1er comme le plus aimé. A y réfléchir, est-ce l'image du chauvinisme, du conservatisme, de l'arrogance et de l'égocentrisme français qui en ressortirait à travers les gènes jusqu'à aujourd'hui, tandis que l'image du Belge trouverait sa place naturellement, souvent en retrait? 

 

En France, après François 1er, un bon dans le temps et c'est arriver à l'apogée royale sous Louis XIV.

Un autre bond, la Révolution française sous Louis XVI.

Contemporain de cette époque de terreur, l'incorruptible antireligieux Robespierre invente une nouvelle religion du peuple, le visionnaire Saint-Juste rêve, l'opportunisme intéressé Danton et le colérique irrationnelle, Hebert dit Père Duchesne. 

Tous vont passer la tête sous la lame de la même guillotine. L'unanimité du peuple à se placer, ainsi, derrière une idéologie qui soutiendrait le mouvement révolutionnaire, même raisonnable, ne se retrouve nulle part.

Il y a exactement deux siècles, Talleyrand et Fouché se réunissaient dans un hypothétique souper célèbre qui a décidé du futur de la France.

Napoléon avait dit de Talleyrand "De la merde dans un bas de soie".  

 

Une analogie avec notre époque?

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En cherchant, elles sont nombreuses surtout quand on pense aux derniers événements du Charlie Hebdo. La Marseillaise chantée dans l'enceinte du gouvernement avec les paroles "Qu'un sang impur. Abreuve nos sillons !" totalement opposées avec l'image que l'on veut donner.  

A notre époque, l'idée européenne végète toujours, surtout en France qui se cherche dans des interrogations pour exister. Au 16ème siècle, l'Europe existait dans la tête des rois par l'intermédiaire de la force portée par le seul prestige.

L'opposition gauche-droite avec ses extrêmes de chaque côté ont remplacé tandis que les idéologies et les religions font le ménage chacune de leur côté.

0.jpgAujourd'hui, nous avons un autre François 1er.

Un Pape qui veille aussi à son image. Ce n'est plus par la manière guerrière, mais par la force de persuasion. Le fait d'avoir une formation jésuite n'est pas étranger à sa manière de s'attirer la bienveillance des foules. Le Vatican avait déjà connu des papes issus d’autres ordres - bénédictins, dominicains, mais jamais de jésuite. 

Doté d'une forte personnalité, silencieux, ascétique, discret, proche des gens, marqué par une grande vie spirituelle, il a fallu 15 ans d’études à Jorge Bergoglio pour devenir pleinement jésuite avec l'idée de devenir missionnaire, mais en vivant dans la ville.

Ses ouailles aiment les réformes et il leur en donne. 

Il décentralise les pouvoirs en nommant vingt cardinaux de par le monde

Progressisme uniquement de façade? Bon ou mauvais pape?

Il sait aussi que pour régner sur les âmes, il faut être aimé par les peuples de la Terre et unifier la pensée.

On ne sait parfois pas où elles mènent. Rien n'est plus lassant que de vivre sur des acquis sans les revoir à terme. Mais il reste conservateur sur les questions familiales, sur l'éthique et l'homosexualité. Là, on ne transige pas.

Il appelle à ne pas procréer comme des lapins mais reste contre le malthusianisme mais pour la paternité responsable, par le dialogue du pasteur et toujours sans la capote. Oui, c'est vrai, pas de Boogie Woogie avant les prières du soir. Il rectifiera sa déclaration ensuite en pointant les marchés comme responsables de la situation de ne plus pouvoir assumer une progéniture prolifique. 

Contrairement aux autres obédiences, les jésuites sont au service exclusif du pape. Maintenant qu'il a pris la fonction, il l'utilise avec la parole et le dialogue. Faudra-t-il lui rappeler que faire des enfants, ce n'est pas par là que cela se passe...

La Compagnie de Jésus comprend le mot “compagnie” à l'image d’un “régiment” dans l’armée. 

S'il ne va plus sur les sentiers de la guerre avec sa garde suisse, il prêche à l'extérieur, du haut de son balcon romain en patriarche de la Foi comme leader de la chrétienté au risque de s'attirer les foudres à l'intérieur de la Curée romaine.

Avec beaucoup de finesses, il semblait aimer ce qui est lissé à la base et concomitant dans l'environnement. Il a parfaitement compris que le monde est devenu un village et qu'en régnant sur le spirituel des consciences, il avait le doigté d'une philosophie occulte et laisse la basse besogne du pouvoir temporel aux mains des Etats et à la force des marchés. Les 19.000 jésuites dans le monde sont présents sur tous les fronts à la pointe sur les questions de bioéthiques, d’éthiques, environnementales et écologiques. Les jésuites sont aussi engagés dans le face à face avec l’islam.

0.jpgBon pape? Peut-être. 

Un homme qui sait gouverner en eaux troubles? Absolument.

La liberté d'expression mise dans la balance et tout le monde de la modernité occidentale s'était offusqué des réactions violentes que cela avait suscité dans des esprits intégristes.

Aucun rapport avec le Pape?

Si l'histoire des deux François 1er contient des similitudes, elle garde tout à la fois des spécificités conjecturales et conjoncturelles du temporel au spirituel.

Une époque d'optimisme pour le premier, une époque de pessimisme pour le second. Peut-être a-t-on besoin d'une nouvelle Renaissance et d'un nouveau Léonardo da Vinci.

Aujourd'hui, la liberté d'expression est devenue sacrée, plus que les religions. 

Tous deux ont réagi dans leur époque, mais pas comme tout le monde l'aurait pensé. 

0.jpgDans l'avion qui l'amenait à Manille, les déclarations du pape François 1er auraient pu donner l'impression qu'il observait cette nouvelle liberté. Puis est venue cette phrase "si un grand ami parle mal de ma mère, il peut s'attendre à un coup de poing, et c'est normal. On ne peut provoquer, on ne peut insulter la Foi des autres, on ne peut la tourner en dérision !".

Il justifiait la violence pour une religion qui n'invite jamais à répondre à la violence par la violence. Associer sa mère à la Foi peut donner un mal de Foi ou de foie.

Ne serait-il pas Charlie dans le fond?

Maladresse ou est-ce le naturel qui chassé, revient au galop pour quelqu'un qui vient d'Argentine, le pays du tango ?

0.jpgArrivé à destination à Manille, il invitait six millions de fidèles comme une rock star à devenir des missionnaires de la Foi en Asie, avec en plus l'arme de l'humour... Pas de commentaires... 

0.jpgL'esprit jésuite se doit toujours d'avoir un double visage, même si la justice sociale est leur option primaire.

Désormais, comme toutes les déclarations transitent par les réseaux sociaux pour apporter le lien entre les hommes dans la virtualité, les réalités des relations humaines par d'autres canaux plus traditionnels de la ville est effacée.  

Peut-être a-t-il le vœux intime d'être canonisé comme Ignace de Loyola, son maître à penser?   

L'intérêt général était très subordonné à l'intérêt personnel. 

0.jpgUn jour, je ne serais pas étonné qu'un autre "Secrets d'Histoire" pourrait analyser le pape François 1er avec beaucoup intérêt. 

Notre époque, un progrès des esprits ou un bal des faux culs comme Marianne l'a remarqué?

De toutes façons, l'affaire de Charlie a été un électrochoc. Il y aura un 'avant Charlie' et un 'après Charlie' en espérant qu'on comprenne l'histoire.

L'union qui s'en est suivi, a été sécuritaire contre la terreur.  Les étapes suivantes pour que l'union fasse la force passera par d'autres approches comme l'éducation et en finale réintroduire l'optimisme dans les consciences.podcast

0.jpgSi hier, la situation était grave mais pas désespérée, peut-être demain, avec l'humour, elle sera désespérée mais ce sera beaucoup moins grave.

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Quand l'amour ne peut plus effacer l'esprit guerrier que nous ont montré nos ancêtres, faites l'humour.

On aura, ainsi, effacé la peur de vivre.   


 

L'enfoiré,

 

Citations:

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