Les Galeries royales Saint-Hubert ont 170 ans (20/05/2017)

0.jpgLes Galeries Royales Saint-Hubert ont fêté leurs 170 ans, avec, le soir, un jeu de lumières et le son de la Rhapsodie hongroise de Liszt.

Les galeries de la Reine, du Roi et des Princes sont l’œuvre de l'architecte Jean-Pierre Cluysenaar, inaugurées le 20 juin 1847 par le roi Léopold Ier. 

A 26 ans, il s'attache à ce projet très ambitieux d'ériger en plein cœur de Bruxelles, deux galeries monumentales, entièrement recouvertes d'une verrière.

Sans en faire un jeu formel, il choisit le style le mieux vétuste adapté au programme qui lui est imposé.

Ne faudrait-il pas un nouvel architecte tel que lui aujourd'hui pour relancer la ville auprès des touristes au programme imposé par un de nos bourgmestres géniaux? 

0.jpgTrois galeries déroulent leurs frontons néoclassiques sur 213 mètres de long et trois niveaux couverts d'une voûte en verre en plein cintre sur armature métallique.

Elles sont parmi les plus anciennes d'Europe et forment un passage de 3 complexes commerciaux couverts sur toute leur longueur par des vitrages en arcade, pour le plus grand plaisir visuel des passants et touristes.

La très belle galerie de Victor-Emmanuel à Milan n'aurait-elle pas un peu copié? 

Apparues avec la Révolution industrielle et une société nouvelle, l'idée de l'architecte était de se protéger de la rue et de la boue projetée par les attelages de chevaux (et pas encore des voitures trop polluantes) par un passage aux dimensions de la rue reliant espaces culturels, habitats, commerces, restaurants et cafés en parfaite harmonie.

0.jpgUne devise inscrite sur un fronton: "Omnibus omnia" ("Tout pour tous").

L'architecte Jean-Pierre Cluysenaar, figure de proue de l’éclectisme,  né aux Pays-Bas en 1811, s'installe avec ses parents à Bruxelles à l'âge de 6 ans.

Plus tard, il s’inspire de tous les styles architecturaux et construit une série de lieux commerçants auquel il veut donner du plaisirs pour y vivre.

Sa production ne couvre pas moins de 200 projets dont rien qu'à Bruxelles, la Galerie Bortier, le Conservatoire, le kiosque du Parc royal et de nombreux autres bâtiments disparus comme le Théâtre de l'Alhambra.

0.jpgIl balaye tous les domaines de la cité ouvrière aux grands palais en passant par les aménagements urbains dont très peu seront toutefois réalisés.

Il recoure aux techniques de l’industrie métallurgique sous forme de vastes surfaces vitrées soutenues par des charpentes de fer.

Une verrière permet de protéger les promeneurs quel que soit le climat et pour oublier les vicissitudes de la ville qu'il laisse voir pour vingt-cinq centimes le jeudi et le dimanche et dix centimes les autres jours de la semaine. Donc, ce n'était pas totalement à la portée de tout le monde.

Ce passage des Galeries doit soulager la circulation, créer de nouveaux locaux commerciaux pour garder les visiteurs aux pieds secs, sans être dérangés par la circulation mais aussi, implicitement, attirer de nouveaux visiteurs à Bruxelles grâce à un programme varié.

0.jpgAutrefois surnommées le «Parapluie de Bruxelles», les Galeries Royales Saint-Hubert restent le plus beau témoin de l’essor commercial de la ville avant l’apparition des grands magasins.

Les rez-de-chaussée constitués de commerces, les étages d'insoupçonnables appartements, un hôtel.

Le Théâtre des Galeries, le Vaudeville et le Cinéma Galeries ajoutent les touches de délassements.

La verrière inspirée de la technique des jardins d'hiver, cache un système d'aération qui empêche la condensation. (plan interactif)

Tout cela aurait donc été accepté par le bourgmestre de l'époque, François-Jean Wijns de Raucourt, franc-maçon, membre de la loge "Les Amis philanthropes" du Grand Orient de Belgique et figurant dans la liste des fondateurs de l'Université libre de Bruxelles.

Au 19ème siècle, le Théâtre des Galeries présentait surtout des drames romantiques, mélodrames et opérettes.

Au début du 20ème, il a connu une programmation très avant-gardiste dont les fameux ballets russes.

En 1951, il fut détruit et reconstruit par l’architecte Paul Bonduelle, décoré par Jasinski.cent

René Magritte y exécuta la fresque "nuageuse" sur le plafond de la salle.

La gouache préparatoire, prévoyait un ciel dans lequel flottaient de nombreux grelots qui ne plut pas. 

Magritte retira ces symboles obscurs de sa fresque mais les fit réapparaître sous forme de grandes boules de verre du lustre monumental au milieu du plafond.

Si la salle a gardé son aspect velours rouge et or, la restauration s'attacha surtout au confort des 850 places de spectateurs.

Une dernière rénovation fut exécutée récemment sans que la programmation du Théâtre ne fut trop perturbée.

Le Théâtre du Vaudeville, marché aux fleurs entre 1847 et 1851, se transforma en café-concert, et devint une salle de théâtre en 1872.

Avec ses murs, ses trucs et ses dorures, il fit écho à la révolte de Victor Hugo et de ses partisans.

Le swing de Joséphine Baker, la tendresse de Bourvil ou l’humour de Raymond Devos s'y sont produits.

Grâce à une importante rénovation, ce lieu a retrouvé les fastes et l’éclatante polychromie de 1884.

Il renaît par de nombreux événements organisés en cocktails, dîners, soirées… et le mardi, par la philosophie.

Les Galeries, devenues un lieu mythique et stratégique pour Bruxelles, est traversée chaque année par quelque six millions de visiteurs bruxellois et touristes qui y voient un lieu agréable où se promener et faire du shopping tout au long de l’année et mêler à la fois un lieu de mémoire et de création du présent et du futur.

Les amoureux de la mode peuvent y admirer les nombreuses boutiques de luxe avec d'autres plus démocratiques et se détendre dans les restaurants et cafés, dont le célèbre Mokafé. 

Chacun de nous se promène avec bienveillance dans cette galerie de portraits de lui-même qu'est sa mémoire.”, disait Jean Guéhenno.

1847, année qui a vu naître Thomas Edison, Alexandre Graham Bell pour les plus connus et mourir le compositeur Felix Mendelssohn.

Amusant de constater aussi, que les Galeries ont un âge de cent ans de plus que moi-même.

Cent ans qui ont changé tellement de choses dans le modernisme.

0.jpgAlors, imaginons un architecte génial d'aujourd'hui qui serait là pour l'agrément d'un lieu tellement décrié: le plus grand piétonnier d'Europe en 2015.

0.jpgIl est dit qu'il compterait de plus en plus d'adeptes.

Après avoir vu la vidéo de la version finale prévue fin 2018, très futuriste avec ses espaces verts, ce serait se rendre en centre ville comme si on était à la campagne en faisant battre les cœurs, physiquement et moralement, ce qui apporterait une prolongation de vie à ses habitants.

Pas de chevaux à part quelques calèches pour touristes, rien que des vélos à vitesses variables poussées par de l'électricité comme d'autres véhicules de transport, pas d'embouteillages, pas de pollution mais pas encore beaucoup de changements architecturaux prestigieux qui bousculeraient l'esprit imaginatif des visiteurs pour que eux aussi, critiqueraient en apportant un suivi à nos bourgmestres futurs.

Dans un espace convivial, on traverserait la ville à pied ou à vélo remisant les voitures "ringardes" au parking et pourquoi pas, des calèches du temps jadis qui viendraient plus pour le folklore que pour réveiller les habitants des rues par les bruits des sabots sur l'asphalte...

On ne l'appellerait pas "Le pare-soleil de la ville de Bruxelles" pour oublier le parapluie d'antan parce que sinon les touristes penseraient prendre de la crème solaire, et déçus, ne reviendraient pas.   

Mais, bon, je ne pense pas qu'il faudrait voûter rues et boulevards sous des verreries, cela ferait penser qu'on fait pousser des fraises en serres, mais, à y réfléchir, des ferronneries feraient bien dans le décor. 

 Le dernier "C'est du Belge" de la saison se déroule aux Galeries du centre-ville de Bruxelles pour ses 170 ans.

Cliquez sur l'image ci-dessous

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Quelques photos de hier et d'aujourd'hui aux Galeries Royales Saint-Hubert (lien)

 

Eriofne,

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