La démocratie manipulée par la séduction des nouveaux médias (15/12/2020)

0.PNGEtre mécréant de tout ce qui nous est servi pour nous influencer en dehors d'une décision prise suite à un débat démocratique, c'est réunir les oppositions.

Rien de vraiment nouveau, allez-vous dire. Plutôt une déformation professionnelle pour moi. Des livres en expliquent le cheminement. Le livre Propaganda explique déjà quelques phénomènes de communication et de manipulation de l'opinion en démocratie.

Mais est-il encore à la page suite à l'évolution actuelle des médias eux-mêmes ?

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Le livre de D'Edwards Bernays "Propagande. Comment manipuler l'opinion en démocratie ?".

Son accès gratuit est à cette adresse.

Il explore la psychologie en tant que moyen utilisé pour la manipulation des masses et l'utilisation de la symbolique de l'action pour influencer la politique, afin de provoquer des changements sociaux.

L'auteur divise son livre en différents chapitres dont je vais résumer le 11ème en y insérant déjà quelques idées nouvelles puisque le livre date de 1928.

Les mécanismes de la propagande

Le propagandiste sait que la valeur relative des divers instruments à sa disposition est tout sauf constante, de même que leur action sur les masses. Pour assurer à son message le plus grand retentissement possible, il doit tirer parti de ces fluctuations de valeur à l'instant où elles se produisent. Il y a cinquante ans, l'instrument par excellence de la propagande était le rassemblement public. À l'heure actuelle, il n'attire guère qu'une poignée de gens, à moins que le programme ne comporte des attractions extraordinaires. Une infinité de moyens de communication ont tellement changé dans la modernité. Le journal, bien sûr, reste un outil idéal pour la transmission des points de vue et des idées, en d'autres termes pour la propagande.

Aujourd'hui, les directeurs de rédaction estiment que la valeur informative des articles qui leur sont soumis est le premier critère sur lequel fonder la décision de les publier. Il n'est ni dans les attributions ni de la responsabilité d'un journal de garantir que rien de ce qu'il publie ne sert les intérêts de qui que ce soit. Mais rien n'est totalement neutre dans la dure loi de l'actualité. Le journal a la seule responsabilité de vérifier l'exactitude et que des groupes très larges de lecteurs les trouvent intéressantes et importantes en affirmant sa personnalité dans la page éditoriale dans la perspective particulière qui le distingue sans se poser la question de savoir si telle information est ou non de la propagande du moment qu'elle soit d'actualité. Les rédacteurs de quotidiens appliquent ces critères en toute indépendance sans exercer de censure et sans céder à des pressions extérieures et  sans opportunisme dans la seule obligation d'informer et sans se sentir coupable d'avoir « contaminé l'information à sa source » mais d'en donner les sources avec l'envie de la créer l'information en premier avec une pertinence particulière et en fonction de son public qui doit la payer de ses propres deniers.

La mention des sources intervient pour que les faits soient relatés avec exactitude dans le champ de ses prérogatives dans des domaines d'investigation déterminés à l'avance : génériques ou spécialisés. Elles sont pour beaucoup d'informations puisées par les Agences de Presse et leurs interlocuteurs qui se répartissent la tâche en représentants présents dans les pays où les événements se passent.

Les conférences n'ont plus le pouvoir de persuasion avec des valeurs réduites à la symbolique du cérémonial. La seule chose qui compte, ce sont les objectifs visés. Si une invention est extraordinaire et que son exposé le mérite, il passera à la radio, les journaux en feront l'écho pour inciter les gens à en parler avec l'intérêt du retentissement sur le grand public. L'avenir d'un moyen de communication est incertain. Le dilemme est constant. La presse écrite est en crise à cause d'Internet donc il faut la consolider, s'y adapter en adoptant les mêmes nouvelles technologies qui ont créé le trou pour elles-mêmes. La publicité va devoir s'introduire pour le renflouer dans la vision gratuite de l'utilisation d'Internet. Tout est dès lors mis en place pour toucher simultanément des millions de personnes par la séduction. Comme il est plus facile d'écouter la radio ou la télé que de lire, l'argent se détourne des journaux. Du coup, les pages d'actualité et les chroniques des journaux accordent à la radio une importance relative à l'attention croissante que lui porte le public. La diffusion d'informations passe par la voie des ondes sous forme d'émissions les plus distrayantes. Tout devient dans le principe "s'adapter ou mourir".

Le cinéma est une courroie de transmission la plus efficace pour propager idées et opinions en uniformisant les pensées, les habitudes de vie pour refléter, pour souligner, voire exagérer les grandes tendances populaires, au lieu de stimuler l'apparition de nouvelles manières de voir et de penser en suivant la mode et la distraction sans vocation d'informer en exploitant les traits de personnalité comme conseillé et de dénigrer ceux qui ne sont pas dans la même lignée de pensée en le nommant absurde en le présentant à contretemps au mécanisme qui a contribué à lui donner son ascendant".

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Réflexions personnelles sur l'actualité médiatique

Pour élire un candidat aux élections, il y a toujours le choix de la "belle gueule", du charisme, de l'envie du miracle que quelqu'un pourrait apporter à une situation chaotique d'insécurité et d'incertitudes dans laquelle l'actualité pourrait se sentir inclus dans la population. Le Covid est une période très explicite, très intéressante pour comprendre comment la population entre dans créneaux de pensée tendancieuses.

Cela fait plus de 15 ans, que je suis entré dans la fosse aux lions : les réseaux sociaux qui se présentent comme des forums dans lesquels les articles ne sont plus que des prétextes de relais aux commentaires qui peuvent atteindre des tailles bien plus importantes que la restriction demandée aux rédacteurs pour leur article.

Quand il n'y a pas d'idées préconçues en politique et qu'il n'existe ni l'envie ni le temps d'analyser les projets de sociétés dans leur ensemble, on invente. Le choix se fait souvent suite à l'intime conviction de chacun à être de gauche ou de droite. Mais cela se passe suite à l'influence et même la manipulation comme si ce qu'un commentateur propose est un bon choix tandis que le mauvais choix est celui de l'autre camp. La fréquence des interventions d'un camp sur l'autre devient un argument essentiel. Il faut choisir son camp sous peine d'être à la ramasse et ridiculisé par les deux. Je ne peux être ni de gauche ni de droite, puisque je n'ai pas travaillé dans une maison qui fabriquait des poupées pour enfants et se dire de gauche serait prendre la tangente et renier ce que j'ai créé pendant toutes ces années de travail intense à chercher comment le réduire les travaux inutiles et répétitifs qui peuvent être réalisés par une machine.     

Pour faire passer des messages, tous les médias sont bons. Les médias officiels, radio et télé, ont été dépassés par les réseaux officieux des forums de discussions qui ont pris le relais puisque les médias officiels nous mentent et que les autorités ne font pas mieux d'une manière traditionnelle.

Dans la critique on y oublie d'être critiqué soi-même et on y cache le côté noir de la pièce à deux faces.

1. L'humour Je me souviens de réunions présentées au début d'année pour donner le degré de progrès (évidemment, jamais de régressions) de notre société commerciale. A la fin de l'intervention d'un orateur, celui-ci avait pris le pli d'apporter une histoire drôle pour faire rire l'assemblée. Cela réveille généralement celle-ci et l'histoire restera dans les mémoires pour être racontées par la suite à d'autres qui n'ont pas participé à la réunion. 

2. La fréquence et la répétition C'est évidemment en frappant sur le même clou que l'on parvient à l'enfoncer.

3. La séduction, l'atout majeur...

Aujourd'hui, sort la BD «Le Président», qui imagine la fable politique où Cyril Hanouna est à la conquête de l’Elysée. Son ascension vers le pouvoir de l’animateur vedette de C8 décrit cette situation entre fiction et réalité. Un album qui amuse autant qu’il peut donner des sueurs froides.

Une fable ? Pas si sûr... Dans le passé, les exemples ne manquent pas de personnages de l'actualité qui se sont présentés aux élections et ont soit quitté l'envie avant d'arriver au but ou qui l'ont poursuivi jusqu'à l'arrivée.

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Conformisme ou anticonformisme ?

Le blog dans les mains d'un esprit volontaire est aussi un atout pour tenter d'influencer les lecteurs. Il faut dès lors attirer l'attention du monde, montrer qu'on a de l'influence parmi les médias officiels, être invité à des débats. En fait, être présent dans une course à la notoriété pour avoir un poids politique par l'audience.

Pas de problème à condition qu'on tienne compte de tous les intervenants et que l'on ne laisse personne sur le carreau pour exprimer ses propres opinions et qu'on ne censure pas ceux qui ne sont pas du même avis.

Le blog de Paul Jorion, je suis les développements depuis les débuts de son blog qui a débuté plus d'un an après le mien. J'en ai déjà parlé sur cette antenne. Je pensais qu'il avait changé ou qu'il avait mûri. Ce qui avait changé, c'était moi et ma signature devenue "Allusion" depuis quelques mois. Je vais parfois dans le sens de pensée de Paul et parfois dans l'autre. On ne peut être d'accord sur tout. Ses livres, je les lis comme j'en lis bien d'autres. En six mots, "je ne suis pas son ennemi".

Une fois que le lien avec l'ancien pseudo a été établi, tous mes commentaires n'arrivent plus à la publication.

Je lui ai écrit pour expliquer ma position. Ma volonté d'exercer une opposition constructive. Aucune réponse ne m'est parvenue.

Un copain à qui j'ai expliqué cette façon de faire, m'a répondu :

- Permettre à tout un d’ajouter ses commentaires sur les blogs des autres est en voie de disparition d’après ce que je lis. Ce n’est pas cela « communiquer «  à mon avis. Si on n'est pas d’accord systématiquement avec les propos de Pierre, Paul ou Jacques, quelle est la justification qui autoriserait la foire d’empoigne sur son blog. Si la connaissance du sujet en débat est très inégale alors ces discussions n’ont pas beaucoup d’intérêts ni pour l’un ni pour l’autre. Exemple, le sujet étant la privatisation de l’eau qui est une des raisons qui poussent des paysans à quitter leurs terres, donc à migrer, si tu réponds à cela en affirmant qu’ils n’ont pas à se faire. La guerre, alors à quoi bon rebondir avec toi sur ce sujet que tu ne connais pas si je me réfère à ta réponse. Si tu connaissais ce sujet, tu ne répondrais pas d’une façon qui semble être idéologique. Tu veux tout simplement éviter la discussion concernant la privatisation des ressources naturelles. Et c’est ton droit évidemment. Mais pour quelqu'un qui est capable d’aborder globalement des sujets complexes, c’est une perte de temps de te permettre d’étaler tes avis sur son blog.  La plupart des blogs de recherches ou d’analyses ne permettent plus d’émettre des avis personnels en ligne sur n’importe quel sujet, n’importe comment. Et je suis d’accord. Si quelqu'un explique en détail comment fonctionne une centrale nucléaire, je considère qu’il serait inopportun de ma part de lui expliquer pourquoi je considère qu’il s’agit d’une énergie du passé comme l’est le charbon. Ce n’est pas le sujet. Par contre si quelqu'un veut discuter sur l’opportunité de continuer à produire de l’énergie à partir du nucléaire j’ai des lectures, des connaissances sur ce sujet qui m’autorise à en débattre. Ces soi-disant discussions sur des blogs ouverts à tous n’ont vraiment aucun intérêt éducatif. Mais ce n’est que mon avis bien qu’il soit de plus partagé par beaucoup d’autres. 

   0.PNGJe suis d'accord s'il n'y a pas de favoritisme, de préférence et de défiance envers tous ceux qui ont des avis qui vont dans le sens unique et contraire. La controverse ne fait pas partie de ses méthodes démocratiques pourtant revendiquées.  La susceptibilité des gens est conçue avec un système très variable et s'accroisse avec leur complexité. Sur Agoravox, que j'ai hanté pendant plus de quinze ans, j'ai ressenti des commentaires de plus en plus haineux qu'on envoyait à des rédacteurs anciens qui ont disparu de l'antenne ou ou nouveaux et qui le feront de guerre lasse. Les trolls font souvent partie des forums Les clans sont de la partie et cela devient souvent du pugilat. L'outil du forum de départ n'est plus ce qu'il était défini dans les règles d'utilisation au départ de ce forum. En arrière-plan de Agoravox,  il y a Cybion et la pub qui paye le site.  Pour que les publicitaires investissent chez eux, il faut leur prouver qu'il y a du monde à bord.  Le manège et ce qu'on en attend est donc différent de Paul. Refuser tous les commentaires ou les accepter tous, tel est dans ce dilemme démocratique la question à se poser sans favoritisme pour se caresser dans le sens du poil.  Dire que les blogs ouverts à tous n'ont vraiment aucun intérêt éducatif, n'est pas tout à fait vrai. S'il n'y a que 2% d'éducation dans les commentaires, je suis content. J'aime les candides qui viennent pour s'informer et qui apportent parfois une idée en boomerang en ouvrant un autre champ d'investigation. J'aime les débats avec une tierce personne qui joue à l'intermédiaire neutre entre deux voies différentes et si c'est fait avec humour, j'approuve encore plus.  Mon blog-journal est ouvert à tous vents. Il joue le rôle du journal d'une semaine avec plusieurs rubriques sur des sujets parfois complètement différents que j'essaye de relier entre eux quand c'est possible. Je n'ai peut-être qu'une optique personnelle, me comprendre et m'influencer moi-même dans cette tâche qui est loin d'être simple. Oui, comme il est dit sur le site de Paul, Biden est peut-être le dernier président démocratique des Etats-Unis. Est-ce la faute des gens ou de ceux qui tentent de les manipuler en se rapprochant du trumpisme qui dit que "ce qui ne me correspond pas est une fake news" ?

Sans avoir été contesté, le livre "Propaganda" a été amendé par des constatations. Le public a largement accepté la vision « positive » de la propagande.  L'endoctrinement est passé par l'éducation. La facilité psychologique pour la personne moyenne en présence de messages puissants, est renforcée pour ne plus avoir à répondre à ses propres actions. Développer le « modèle bidirectionnel » des relations publiques, permet de mieux former l'opinion publique puisque aucun individu ou groupe n'a le monopole sur la compréhension du monde

Voilà la messe est dite...

Je me devais d'introduire ce petit billet de réflexions intermédiaires.

Tout le monde s'en retourne à ses propres fantasmes et illusions.

Allusion

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