Auf Wiedersehen Mutti (06/10/2021)

MERKEL4.PNG Après 16 ans et quatre mandats successifs, Angela Merkel a définitivement mis fin à sa prestation comme chancelière d'Allemagne, pays que l'on présente souvent comme leader de l'Europe libre.

Quatre présidents français se sont succédé depuis son arrivée, le 22 novembre 2005 à l'âge de 51 ans.

En 2020, elle devenait "la femme la plus puissante du monde de 2020", selon le magazine américain Forbes

Les médias se sont pliés en quatre pour la présenter au mieux de sa personne lors de sa prochaine sortie de piste aux étoiles.

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« Il y a des hommes politiques éclairés en France et en Allemagne qui ont dit que des pays qui ont la même monnaie ne s'enferment plus jamais dans des querelles. Il est de plus en plus normal que des femmes accèdent aux plus hautes responsabilités», affirmait Angela Merkel.

Pas sûr que sa citation ait atteint l'objectif qu'elle voulait atteindre.

La presse officielle n'a pas manqué de parler d'elle en termes souvent élogieux. 

2.PNGAujourd'hui, elle désire prendre sa retraite et une crainte du futur s'est installée avant et après pendant les élections de fin septembre. 

Première femme au poste de chancelière (Bundeskanzerln), première scientifique physicienne de formation à gouverner l'Allemagne. Cela montre déjà le niveau...

Avec un tel charisme, cela laisse des traces.

Merkel a voulu montrer qu’une démocratie mature peut gérer la critique et les désaccords tout en constatant l'échec total du modèle multiculturel allemand. C'est en effet une experte en gestion de crises en corrigeant les erreurs de l'une dans la suivante en allant même à 180° et en assumant ses erreurs précédentes.

Rien à voir avec une révolutionnaire. Elle a souvent anesthésié les débats avec sa boussole de la morale, son sens du pouvoir dans la loyauté.

Avec intelligence, elle n'a jamais rien promis pour convaincre des électeurs.

En 2012, Gertrüd Höhler, conseillère en communication de plusieurs grandes entreprises et de responsables politiques, comme l'ancien chancelier Helmut Kohl militante du CDU.

Elle a écrit une nouvelle plutôt brûlot avec le titre "La Marraine". En allemand, "Die Patin" qui est en fait le féminin de "parrain" (der Pate), au sens mafieux du terme.

Pas étonnant qu'elle ait une dent contre Merkel puisqu'elle a assassiné politiquement Kohl par la publication d'un seul article accusé de détournement de fonds. 

Sa thèse, Angela Merkel en train d'établir une dictature dans un "système M, crypto-autoritaire", qui mine la démocratie allemande en ne gardant autour d'elle que des béni-oui-oui, grâce la crise de l'euro pour retirer au Parlement l'essentiel de ses pouvoirs et devenir "la reine de l'Europe" vers une économie planifiée.

Evidemment, le Parlement de la Bundestag dispose de tous les pouvoirs. 

Pour justifier sa thèse, Mme Höhler rappelle Marie-France Garaud qui a été une brillante conseillère de Georges Pompidou puis de Jacques Chirac pour laquelle le temps semble s'arrêter dans les années 1970.

Elle avait affront dans un calme exemplaire, Gérard Schroeder qui l'avait vue regardée de très haut lors de la dernière "Ronde des éléphants" qui rassemblait les partis et les candidats.

Pendant trois de ses quatre mandats, elle a eu à affronter une opposition dans des coalitions à priori contre nature avec le SPD

En 2005, à 51 ans, elle remporte la mise et devient chancelière et c'est pendant 16 ans qu'elle le reste.

La rigueur de son père, pasteur protestant, est resté son fil rouge dans sa vie et dans sa politique.

Après ses études de physicienne en RDA, elle a été fasciné par la politique de la RFA et a refermé ses goûts pour la science. La politique exerce des règles et des formules de fonctionnement plus physiques que analogiques. 

On dit surtout de Merkel qu'elle est austère. Cette austérité se retrouve dans sa manière de s'habiller toujours identique avec seulement des couleurs différentes. 

Partisane de la fourmi dans la fable de La Fontaine "La cigale et la fourmi". Dans la crise de la dette de la Grèce, elle a résisté dans la mutualisation de la dette en tenant les cordons de la bourse en soutenant son ministre des finances, Wolfgang Schauble. Elle a fini par lâcher du lest, seulement contrainte et forcée par les événements.

Dans un esprit face à une urgence humanitaire et son souvenir de jeunesse pendant 35 ans derrière le mur de la RDA, elle a ouvert ses frontières aux émigrés, bien plus que les autres Etats ne l'ont fait. Ce qui lui a valu une foule de reproches par le parti NPD d'extrême-droite .

Elle a eu la vision d'un futur de l'Allemagne quand l'âge moyen des Allemands s'allongeant, la main d'œuvre disparaitrait et que l'immigration d'aujourd'hui apportera une façon de combler le vide créé par les retraités.

L'Allemagne est une république fédérale avec un régime parlementaire composée de onze Länder,  partagé entre deux chambres, le Bundestag, élu au scrutin mixte pour quatre ans, et le Bundesrat (Conseil fédéral) qui comprend 68 représentants des gouvernements des Länder. Chaque Land donne toutes ses voix pour ou contre une loi pour amender une Constitution appelée Loi fondamentale (Grundgesetz). 

Le président de la République fédérale (Bundespräsident) représente l'unité allemande et défend les intérêts de l'Allemagne mais ses prérogatives restent serrées, son rôle étant essentiellement symbolique.

Il est élu pour un mandat de cinq ans, renouvelable une fois, au suffrage indirect par les députés du Bundestag et des personnes élues par les parlements des Länder. Il Les autres pays européens ont payé la Turquie pour faire le travail de rétention des émigrés syriens à leur place. Turquie qui les a maintenus dans des camps.  

Angela Merkel a demandé de prolonger le nucléaire par fission, malgré les dangers potentiels, pour rester au maximum dans les normes imposées par la COP24 et répondre ainsi au changement de climat. Cela tout en étant en contradiction avec le parti écologique qui ne voit que l'énergie renouvelable comme source d'énergie.

Foncièrement européenne, plus récemment, elle n'a pas hésité à lancer l'idée d'un plan de relance de 500 milliards d'euro pour sauver l'économie européenne suite à la crise du Covid. 

Aucun hasard donc que les Allemands l'ont appelée "maman" (Mutti) dans la presse.

Fondamentalement optimiste, elle rassure avec son "wir shaffen das" (on va le faire) en calmant le jeu des excités par la raison et la capacité de l'adaptation aux situations exceptionnelles.

Son principe de base: contraindre quand c'est nécessaire mais pas avant.

Sortant d'Allemagne de l'Est, partisane de la liberté de choisir, elle n'avait aucune l'intention d'introduire l'esprit communiste avec une politique ouverte qui cache des indices de classicisme, de protestantisme avec courage et opportunisme. Elle sait que la santé de l'Allemagne dépend des exportations vers les pays limitrophes, la Russie et la Chine.  

Ses liens avec la Russie se retrouve dans la connaissance de la langue russepodcast.

Grandeur d'âme pour une Europe solidaire par défaut et intérêts propres propres pour l'Allemagne en espérant obtenir un résultat win-win par des consensus et des compromis.

Son parti la CDU, l'Union Chrétienne Démocrate est un parti politique allemand, libéral-conservateur, fondé en 1945.

Libéral et conservateur, cela veut tout dire de la marche à suivre et sa marge de manœuvre.

Au pouvoir entre 1949 et 1969 avec Konrad AdenauerLudwig Erhard et Kurt Georg Kiesinger, de 1982 à 1998 avec Helmut Kohl.

En 1998, Gerard Schröder du SPD (Parti Social Démocrate) s'empare du pouvoir pendant deux mandats qu'il devra céder à Angela Merkel. 

L'Allemagne est la première puissance européenne avait-elle peut-être besoin d'autre chose que de conserver ses acquis et pas de changements trop profonds.

 Depuis 2005,  Angela Merkel toujours au CDU reprenait les rênes du pouvoir qu'elle ne cèdera plus qu'aujourd'hui, à sa propre volonté de prendre sa retraite. 

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Les élections du 26 septembre 2021

Avant les élections allemandes, il était dit podcast.
Sur 60 millions d'électeurs avec 2,8 millions de jeunes se sont ajoutés dans les votes pour une première fois avec leurs propres problèmes économiques, de la numérisation, des réseaux sociaux de communication et du changement climatique.

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Le parti CDU d'Angela Merkel a subi sa première chute importante.

1.PNGA cause de l'abandon de Merkel?

Du changement d'époque? 

La stabilité de l'après Merkel inquiète la population allemande.

Les journalistes en parlent au niveau de l'Europe

à la RTBF podcastet sur ARTEpodcastpodcast.

Les indispensables existent dans tous les cimetières. 

Une coalition "Jamaïque" avec les couleurs comme en Belgique mais sans formateur, pourrait en naître.  

Plusieurs options tripartites sont possibles mais cela risque de prendre des mois.

Il n'est pas sûr que le gouvernement soit formé au moment des élections françaises. 

Olaf Scholz est cité comme premier ministre, alors qu'il est réputé pour son manque de charisme et sa pâleur.

Comme à son habitude, Angela Merkel appelle au dialogue après ces élections. pour surmonter leurs divisons.

« Il faut continuer à façonner notre pays. On peut se disputer sur la manière précise de le faire à l’avenir, mais nous savons (…) qu’il nous faut nous écouter les uns les autres et dialoguer », avait-elle déclaré lors des célébrations annuelles de la réunification allemande de 1990.

Un "new deal" révolutionnaire aujourd'hui se justifie-t-il en Allemagne?

La fiscalité et les salaires sont toujours dans la balance comptable maintenue avec des élastiques. Dans le collimateur, le climat doit avoir une place de choix et des blocages peuvent-se produire sans autant de pouvoir qu'avait Angela Merkel.

Il ne faut pas minimiser ce changement de leader.

Un pompier sans connaissance de l'architecture globale et de l'ossature complexe de l'Allemagne, construites suivant des règles disparates entre Länder de la Bundesrat qui demande un accord sur 60% de l'Etat fédéral. L'imbrication des compétences rend toute décision de plus en plus difficile.

Heinrich Beta  a utilisé la formule "Arbeit macht frei" en 1845 dans un écrit intitulé Argent et esprit (Geld und Geist). Cette formule est toujours d'actualité en Allemangne. : « Ce n'est pas la foi qui rend heureux, pas la foi en des curetons égoïstes et nobles, mais c'est le travail qui rend heureux, car le travail rend libre. Ce n'est ni protestant ou catholique, ni allemand ou chrétien, ni libéral ou servile, c'est une loi générale de l'humanité et la condition sine qua non de toute vie et aspiration, de tout bonheur et accomplissement ».

Cette formule est toujours d'actualité en Allemagne.

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Pourquoi la longévité d'Angela Merkel?

En finale de ses quatre différents mandats, elle termine avec 64% de satisfaits. Ce qui est rarissime de se retrouver parmi les top de politiciens en gardant un capital inchangé se sympathie dans une démocratie multipartite. 

Avoir une renommée inversement proportionnelle à ses réalisations pour pallier le déficit de visions des autres par son pragmatisme et son opportunisme surprenant en faisant le moins possible et le plus tard possible.

Comme raisons de sa longévité, les raisons invoquées sont généralement cités par

sa stabilité, sa rigueur, sa patience, sa facilité de synthèse et son écoute. 

La conservation de ce qui fonctionne au moment le plus opportun, lui a apporté la confiance de ses administrés.

Restée sans prétention en phase avec la société allemande, elle a gardé la confiance de ses administrés avec un choix stratégique du moindre mal.

Rapprocher le PIB par habitant du Bonheur National Brut de chacun.

Il est intéressant de comparer en décroissant les PIB en 2020 avec les pays limitrophes: LUX:115.873$; CH: 86.601$, NL:52.304$, AUS:48.105$, D:45.723$, B:44.594$, F:38.625$, I:31.676$, PL:15.656,$.  

Angela Merkel s'est assuré d'avoir proche d'elle, deux conseillères  sans complaisance, en Beate Baumann et Eva Christiaensen.

Dans la série des documentaires de "Le temps d'une histoire", Angela Merkel reste malgré tout une énigme.

Dans "Recherche Merkel désespérément" sinon qu'elle avait compris qu'il fallait utiliser la vanité des hommes pour aller à contre-courant avec un devoir de réserve et de discrétion.

La CDU n'aurait probablement pas perdu de plumes aux élections, si elle avait rempilé. On ne change rarement une équipe qui gagne.

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Le futur d'Angela Merkel

0.jpgEncore une fois, très secrète, elle n'en dit pas grand chose.

On image qu'elle va tourner la page de la politique pour prendre sa retraite à l'âge de 67 ans.

Avec 15.000 euros de pension mensuelle, elle va évidement vivre de ses rentes. 

Elle dit vouloir lire et dormir  dans son appartement à Berlin et profiter de sa retraite pour réfléchir et prendre des vacances dans sa datcha du Brandebourg.

Revenir peut-être à sa formation de physicienne et qui sait, avec éclectisme.

Pour l'humour----->0.jpg

Et puis, écrire le livre de son passé politique dans lequel elle expliquera, sans interprétation des médias, sa philosophie, ses succès et ses échecs comme l'ont toujours fait des personnages comme Obama ou d'autres.

En 2014 déjà, dans la presse non officielle d'Agoravox.FR, un rédacteur écrivait "Mutti Merkel, la reine du monde ?".

Une version réduite de ce billet y a été envoyée pour tester la réaction des Français.

J'avais imaginé créer un déclic ou un questionnement, mais comme je m'en doutais, les réflexions sont restées très limitées avec un certain dédain manifeste en se gratouillant le nombril.

Déjà en campagne pour les élections françaises, ils n'ont déjà plus que les candidats Macron et ses compétiteurs, en tête. 

 

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 Les  caricatures et dessins qui ont suivi l'évolution de Angela Merkel

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Les caricatures de Pierre Kroll

Pierre les a rassemblé dans un album de BD et il en parlait lundi matin
podcast.
Pendant des années, j'ai réuni une collection  importante de ses caricatures et Angela en faisait partie.

Ci-dessous, 15 carricatures d'entre elles.

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Les dessins de Nicolas Vadot

Nicolas Vadot les a rassemblé dans le dernier numéro du VIF.

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2009

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2012

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2012

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2015

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2015

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2016

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2017

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2019

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2021

 

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Allusion

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Capture d'écran 2024-12-09 190457.png7/12/2024 : Merkel publie ses mémoires dans le livre "Liberté".

Les Mémoires d’Angela Merkel : un héritage contesté mais assumé

 Les mémoires d’Angela Merkel sortent simultanément dans une trentaine de pays. Un ouvrage imposant où celle qui a dirigé l’Allemagne pendant 16 ans se raconte, entre vie personnelle et grands moments de l’Histoire. Un secret bien gardé jusqu’à ce 26 novembre. Contrairement aux usages, aucun exemplaire n’a été envoyé à la presse avant sa publication. Avec l’aide de sa conseillère de toujours, Beate Baumann, Angela Merkel a rédigé le manuscrit sur des ordinateurs déconnectés d’internet. Chaque soir, elles sauvegardaient leur travail sur une clé USB qui finissait au coffre-fort. Rien ne devait fuiter. Heureusement, l'hebdomadaire Die Zeit a pu dévoiler quelques morceaux choisis. Et Angela Merkel a accordé un long entretien à Der Spiegel. Ce qui nous permet de lever un coin du voile. Angela Merkel revient à la fois sur son parcours politique, et sur sa vie avant la chute du Mur. L’ex-chancelière a aujourd'hui 70 ans, dont 35 ans, passés en RDA. Elle consacre donc une large partie de son livre à son expérience dans l’Allemagne de l’Est. Elle y décrit une enfance heureuse, malgré les limites et les brimades imposées par le régime communiste. Elle rend surtout hommage à ses parents qui lui ont appris à se protéger, à penser par elle-même, et surtout à ne pas sombrer dans l’amertume. Grâce à eux, même dans ce système autoritaire, elle a su préserver des "espaces de liberté" ("Liberté", c’est d’ailleurs le titre de son livre). Cette période, dit-elle, a façonné son caractère. Entre pragmatisme et résilience. Une Chancelière prisonnière de son époque ?

C'est vrai qu'elle aura marqué son époque par son approche pragmatique : par sa capacité à gérer les crises et à calmer les tensions. On l’a souvent surnommée la " chancelière des crises ". On se souvient de sa gestion de la crise de l’euro, de la crise migratoire, ou encore de la pandémie du Covid. Pourtant, aujourd’hui, le bilan d'Angela Merkel est assez controversé. Avec le recul, certaines de ses décisions sont critiquées, parce qu’elles ont eu des conséquences lourdes, en particulier depuis le début de la guerre en Ukraine. Une de ses décisions les plus controversées, aura été de sortir du nucléaire après Fukushima. Cette décision a évidemment renforcé la dépendance de l’Allemagne au gaz russe, avec des projets comme Nord Stream 2. On pense aussi au modèle économique qu’elle a toujours défendu. Un modèle axé sur les exportations industrielles, sur des relations étroites avec la Chine… Ce modèle, aujourd'hui, montre clairement ses limites. Enfin, sa décision d’accueillir plus d’un million de réfugiés en 2015, a été saluée comme un acte humanitaire fort. Mais elle a aussi profondément polarisé l’Allemagne, et sans doute favorisé la montée en puissance de l’AfD, l'extrême droite, qui est aujourd’hui la deuxième force politique en Allemagne. 

Face à ces critiques, que répond-elle ?Angela Merkel assume ses choix, mais explique qu’ils répondaient aux contraintes et aux priorités de leur époque. Sur l’énergie, il fallait garantir l’accès à une énergie bon marché pour l’industrie allemande. Donc, à l’époque, cela semblait être la bonne solution. Concernant les réfugiés, pour elle, il était inconcevable de refouler les migrants. C’était contraire à ses valeurs. Même si elle admet qu'en déclarant "Wir schaffen das !" (on va y arriver), elle a sous-estimé l’ampleur des défis. Enfin, sur le modèle économique, elle reconnaît les failles, tout en rappelant que ce modèle a assuré des années de prospérité à l'Allemagne. On pourrait donc dire qu'Angela Merkel a su gérer les crises de son temps, mais elle n’a pas préparé l'Allemagne aux défis de demain. Autre exemple : en 2008, au sommet de Bucarest, elle s’était opposée à un plan d’action pour faire entrer l’Ukraine dans l’OTAN. A l’époque, elle était convaincue que l’OTAN n’était pas prête à fournir une aide militaire à l’Ukraine en cas d’agression. Et puis, elle pensait que, toute façon, cela ne dissuaderait pas Vladimir Poutine. Aujourd’hui, elle reconnaît que cette décision peut apparaître comme une erreur stratégique, mais elle insiste : à ce moment-là, c’était le choix pragmatique.

L’Allemagne en héritage

Aujourd’hui, l’Allemagne traverse une crise profonde, avec des élections anticipées en février prochain. Peut-on attribuer cela à son héritage ?  Ce serait trop simple. La crise actuelle ne peut évidemment pas être imputée à une seule personne. C’est le résultat de choix accumulés sur plusieurs décennies, mais aussi des grands défis mondiaux qui dépassent les frontières nationales. Olaf Scholz, le successeur d’Angela Merkel, a hérité de cette situation. Il a dû gérer en urgence la crise énergétique, la perte de compétitivité de l'Allemagne, les tensions sociales. Mais face à ces défis, il est apparu comme paralysé. Il n’a pas réussi à donner une vision claire pour l’avenir. Et, il y a quelques semaines, son gouvernement a volé en éclats. Les élections anticipées signeront sans doute la fin du mandat d’Olaf Scholz et le retour au pouvoir, de la CDU, le parti d'Angela Merkel. Mais attention, cette fois la CDU devra compter avec une extrême droite de plus en plus puissante. Angela Merkel elle-même l’admet : le monde est devenu plus complexe, les crises plus fréquentes. Gouverner n’a jamais été aussi difficile.

Les chapitres de son livre

De 1954-198 : Je ne suis pas née chancelière

1989-1990 : Un renouveau démocratique

1990-2005 : Liberté et responsabilité

2005-2015 : Servir l'Allemagne

 

 

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