Star des Galeries & Galerie Saint-Hubert des Stars (19/01/2023)

0.jpgPour changer le point du vue sur l'actualité, pourquoi pas une parenthèse sur le passé pour comprendre le présent? Jusqu’au 30 juin 2023, les Galeries Royales Saint-Hubert célèbrent le 175ème anniversaire de leur inauguration par Léopold Ier. En effet, pendant plusieurs mois, la Société des Galeries Royales Saint-Hubert propose à tous les publics concernés de visiter sa superbe exposition sur l’histoire de ces galeries bruxelloises. Mais il n’y a pas que cet événement majeur. Saluons la sortie, en ce début décembre 2022, chez Edition Ventures, du nouveau livre de Paul Grosjean : Galeries Royales Saint-Hubert, Stars des Galeries, Galeries des Stars. Et pour finir le musée au sujet de cette époque, qui se trouve sous le cinéma de la Galerie et qui va me servir pour en parler.

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Il y a 5 ans, j'écrivais pour le 170ème anniversaire de la Galerie Saint Hubert dans le billet  "Les Galeries royales St-Hubert ont 170 ans. ".

Il contient aussi des photos à son sujet.

Rappel de cette vidéo de 2017 en cliquant sur cette image:

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Cet article contient déjà tout ce que je pourrais dire aujourd'hui cinq ans après. Il contenait d'autres aspects dans la ville de Bruxelles qui se transformait en ville piétonnière.

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Le projet et sa réalisation

Le projet de construction de cette Galerie commence entre 1837 et 1847 à l'initiative de Jean-Pierre Cluysenaar, alors âgé d'à peine 26 ans. Il sera ralenti et est même paralysé en 1838-39 des suites d'une crise économique et politique pendant lesquelles les promoteurs vont se retirer du projet.

Un capital de 2,5 millions de FB garanti par un intérêt remboursable de 3% pendant 30 ans, est nécessaire pour relancer le projet.

En 1845, commencent les expropriations et le 6 mai 1846, la première pierre est posée.

De l'ancienne Maison des Orfèvres ne subsiste que par leur devise OMNIBUS OMNIA (tout pour tous) qui reste inscrite en lettres d'or sur les deux façades extérieures. 

Dès 1786, Paris devient le berceau des passages couverts à la "Galeries de Bois", la "Galerie Vitrée" et la "Galerie d'Orléans" qui, elle, donne l'inspiration à Jean-Pierre Cluysenaar pour installer une galerie à Bruxelles. La "Burilington Arcade" à Londres, le "Passage Pommerraye" à Nantes, la "Galeria Vittorio Emanuele II" à Milan, le "Passage Lemonnier" à Liège, le "Passage de la Bourse" à Charleroi...  sont les témoins suiveurs de cette typologie. 

Au sujet de la Galerie Saint-Hubert, les citations sont dithyrambiques.

"La communication que nous proposons d'ouvrir ne serait pas une communication ordinaire, mais un monument dont l'orgueil de la capitale pourrait être flatté, un monument qui effacerait, par sa richesse architecturale et d'ornement, tout tout ce qui existe dans ce genre à Londres et à Paris", est écrit dans une brochure de 1838. "C'est à cette ruelle, dans laquelle un rayon de soleil n'a jamais pénétré, que les piétons doivent se résigner, malgré ses défectuosités et malgré les détours auxquels elle oblige", écrit son promoteur, Jean-Pierre Clusenaar.  "Ainsi disparut l'antique ruelle Saint-Hubert (attestée depuis le 13ème siècle), sorte de cloaque où deux personnes pouvaient passer de front et qui est devenu l'une des gloires de Bruxelles", écrit Eugène Bochard dans son dictionnaire des rues de 1857. "Grâce aux agréments de cette promenade vitrée, qu'on y connut la vie du soir et que Bruxelles eut l'orgueil de connaître l'animation sans interruption ni sommeil des vraies capitales", écrit J. Rousseau dans le Bulletin des Commissions Royales d'Art et d'Archéologies en 1881. 

En 1986, une rénovation est décidée mais ce n'est qu'en 1995, que sa restauration a réellement commencé en restituant la nature allégorique de la Galerie avec les sculptures de Joseph Jacquet, l'ocre rose des façades, les faux-marbres d'origine, la verrière dotées d'une transparence dans le respect des carreaux de verre qui perçaient en temps de pluie.

Archi2000 a pris la relève avec la restauration du Théâtre du Vaudeville, du Théâtre Royale des Galeries et de la Galerie des Princes.

Une lumière particulière y confère une atmosphère de "ville-village".

Les Théâtres, le Royal et le Vaudeville se partagent sont à l'origine de la création des deux pièces classiques du théâtre bruxellois qui ont été joués et rejoués plusieurs fois "Le Mariage de Mademoiselle Beulemans" et "Bosseman et Coppenolle".

Au n°7 de la Galerie du Roi, le 1er mars 1896, eut lieu la première projection publique du Cinématographe des Frères Lumière dont "La sortie des Usines Lumière à Lyon", "Le déjeuner de Bébé" et "L'arroseur arrosé" pour un prix d'entrée de un franc belge. Dans l'entre deux guerres, la salle est la seule à garder sa fonction d'origine.       

Aujourd'hui, elle ambitionne d'obtenir une certification "Itinéraire Culturel du Conseil de l'Europe" et une inscription sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO. 

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Réflexions du Miroir     

C'est une galerie dans laquelle je me trouve souvent à prendre des photos de tout ce qui s'y passe.

Elle a donc été inaugurée le 20 juin 1847, c'est-à-dire une année qui correspond exactement à 100 ans avant ma naissance, ce qui m'apporte une intimité particulière avec elle.

0.jpgJadis, les premiers curieux découvraient, émerveillés, les galeries sans équivalent dans les grandes villes européennes. Par l'intermédiaire de 70 boutiques : chapeliers, tailleurs, parfumeurs, orfèvres, bijoutiers et commerces de luxe, Jean-Pierre Clusenaar venait de révolutionner le modèle de passage parisien dans une dimension nouvelle sur 210 mètres de long, 8 mètres de large surmonté d'une verrière à 19 mètres du sol.1.jpg Boutiques, restaurants, cafés et salles de spectacle concourent pour créer une activité commerciale, culturelle et intellectuelle.

Aux étages, des appartements de tailles variables étaient des choses nouvelles dans l'histoire de Bruxelles avec Victor Hugo, Alexandre Dumas Edgar Quinet, Emile Deschanel qui y séjournèrent.

Au n°11, un armurier a été l'initiateur d'une rencontre orageuse entre Rimbaud et Verlaine racontée dans la vidéo suivante: 

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0.jpgSous l'œil de Manneken Pis et dans un soucis de préservation du patrimoine, la Société des Galeries Saint-Hubert a étoffé son héritage par l'acquisition de plusieurs bâtiments attenant au Passage comme à la rue d'Arenberg, la construction entamée par la Deutsche Bank en 1912, occupée par la Communauté flamande, le cinéma Nova, ancien Studio Arenberg et rue au Marché aux Herbes, cinq bâtiments, rue du Marché aux Peaux, comme l'ancien Grenier aux Chansons ouvert en 1956 où se sont succédé Maurane, Pascal Vrebos à leurs débuts. 

Une fresque du croate, Rikardo Drustic, y promeut la fraternité entre les peuples.   

Dans le théâtre de la Gallerie, j'ai été abonné pendant de nombreuses années. Abonnement qui s'est clôturé en 2019  à cause du Covid, attend un renouvellement. 

Le livre "Stars des Galeries, Galeries des Stars", je l'ai consulté rapidement feuille après feuille.

Structuré en chapitres dans l'esprit de Jean-Pierre Cluysenaar, il passe en revue l'histoire des passages en Europe, la saga du projet des Galeries Saint-Hubert, les commerces, la culture, les médias, le chocolat belge avec des conclusions sur les verbes "construire", "développer", "identifier", "rayonner", "passer", "partager", "inspirer" et "créer".    

Le podcast de l'interview de son auteur est audible en cliquant sur l'image suivante:

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Un livre sur l'histoire des Galeries Saint-Hubert : "Bruxelles a donné le ton des galeries royales" - BX10.jpg

Le nom de famille "Grosjean" se retrouve à plusieurs endroits dans la Galerie...

Il y a une brasserie restaurant Saint-Hubert mais il y a la Galerie du Roi, de la Reine et du Prince. 

Le cactus parle à sa manière humoristique de la fête des 50 ans de la Reine Mathilde de  ce vendredi
podcast.

Aucune relation de cause à effet...

Et maintenant, les Photos en provenance de l'expo et du livre (lien)

 

Allusion

 

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