Aux armes ou aux larmes, Citoyens (17/02/2007)

arme"Il était une fois l'Amérique", pourrait être le sous titre de cet article. Les successeurs des utilisateurs d'arcs et flèches à plumes sont-ils en manque ou en quête de nouveaux marchés? Peut-être aussi?

Par le passé, la tarte à la crème fouettée des derniers présidents a plutôt été à base de pétrole. Mais, en même temps, au travers des époques, il a toujours fallu garder la barre coûte que coûte avec les "compagnons de route", ceux qui soutiennent à des moments stratégiques et dont il ne faut pas oublier les "bienfaits rendus" par après. L'équipe de soutien qui a continué à plébisciter les élus de la maison blanche n'ont pas la mémoire courte et peuvent faire la pluie et le beau temps. Autant savoir.

armeDes gens bien intentionnés, un tantinet porté par les "arcs et flèches", ont toujours accordé les cordes de leur violon, de leurs arcs. Pas de surprise, au départ n'y avait-il pas eu des précurseurs ancestraux dans ce genre d'armement ?

Pendant qu'on vendait jusqu'à plus soif ce bon pétrole plein d'énergie, les armuriers, eux, fournissaient généralement leurs outils et pouvaient trouver le temps long si le cocooning de ces populations de la terre s'endormaient. Car, les affaires sont les affaires et il faut remplir les caisses.

Alors, il faut trouver de l'imagination et rendre les gens un peu plus ... alertes ou en alerte.

Longtemps, les besoins de la défense en opposition avec le bloc soviétique ont été pris comme la "vache à lait" et aussi bailleur de fonds par la vente substantielle aux ministères de la guerre. De la "guerre chaude et meurtrière" de 40-45, on avait viré dans la "guerre froide" pendant la longue période de l'existence de URSS. On s'observait en chien de faïence de part et d'autres avec les stocks en matériel de défense prêt à l'emploi dans les greniers.

Les envies de paix de la population continuaient, pourtant. Les besoins de créer des murs de paix entourant leurs pays aussi. Signer des accords de non-belligérance avait fait perdre de sa superbe aux fournisseurs et n'avait plus l'heur de vider les stocks des engins de "malheur" prêts à faire disparaître plusieurs fois le genre humain. Même la vente libre d'armes et munitions n'est plus autorisée.

"Heureusement", il existe encore des régions très demanderesse d'engins à explosions sophistiqués prêts à prendre le large au delà des frontières "amies". Mais, c'est clair, le marché n'est plus ce qu'il était. Il fallait s'organiser et trouver des débouchés nouveaux. De nouveaux clients devaient se trouver pour entretenir le développement très vite obsolète de ces engins défensifs ou offensifs.

Après la chute du bloc soviétique, le méchant de service fut bientôt trouvé.

Il s'appelait "terrorisme", l'impalpable, l'insoutenable.

Le nouveau responsable de l'armement pour contredire nos nations en mal de paix était désigné. Pour parer au plus presser, il fallait, en fonction des nouvelles techniques en présence, ajuster la sophistication, toute en finesse.

Le nouvel "empêcheur de tourner en rond", mais surtout le bailleur de fonds avait trouvé sa destination dans une guerre d'un nouveau genre: la guérilla, urbaine ou extra-muros, orchestrée par bombe bien placée en style éloigné ou rapproché.

Je n'ai pas dit que cette terreur n'existe pas, mais comme Ron Suskind le disait dans son nouveau livre sur Bush, "The One Percent Doctrine", (ou la "Guerre selon Bush"), il est question qu'un seul pourcentde risque d'être attaqué doit être soutenu par un effort de résistance de manière totale.

Le réveil a été brutal à New York. Le 11 septembre est et restera l'anniversaire de ce séisme moral et physique pendant de nombreuses décennies encore. Ce qui aurait pu être empêché par une meilleure coordination préalable ou par une affaire de police internationalisée, se mua dans l'esprit de quelques dirigeants du monde en véritable guerre traditionnelle porté par la vengeance. Nous étions, habitants du monde, devenus des combattants d'une guerre forcée. Il fallait la réveiller par patriotisme effréné, par la force de l'idéologie occidentale trop longtemps endormie. Bien orienté, le discours politique a fait le reste et la soif d'en découdre a mis en sourdine les derniers soubresauts de gens qui avaient fait l'exercice du recul de la sagesse. L'entité à abattre indéfinissable, insidieuse avait donc les traits du "Terrorisme" avec Al Quaïda comme étiquette.

Ne cherchez pas, ce "pays" là ne se trouvera sur aucune carte pas même si des soupçons pouvaient appuyer une suspicion ultérieure et légitime. Comme un coupable ne peut jamais être du style "anguille", sans existence concrète, sans domicile fixe, il a bien fallu trouver une entité plus tangible, pas trop aimé dans le fond. Celui-là devait avoir des moeurs en dehors de l'habituelle odeur de sainteté réservée aux gens de bonne foi. L'agresseur prenait peu à peu consistance et forme et il fut pointé du doigt, bizarrement très vite. Il fallait chercher aide et soutien du côté du grand Club très fermé des "ayant droit".

Zorro allait revenir avec son épée à zébrer, son cheval noir et le panache de sa cape !

L'Afghanistan, d'abord, l'Irak, ensuite, électrons libres, étaient les "victimes" désignées pour la tâche de bouc émissaire. Tous deux régimes asociaux et non démocratiques, respectant une foi différente, devaient sortir d'une impasse hors du temps occidental.

Cela, bien sûr, ne suffirait pas pour déclencher les hostilités dans l'opinion publiques mondiales ou plus locales. Des "Armes de Destructions Massives" que l'on va bien vite cacher sous le sigle de "ADM", une alliance naturelle contre les promoteurs du fameux terrorisme allait démontrer, si besoin était, qu'il fallait agir vite et fort en montrant les dents de son artillerie la plus sophistiquée.

Pour mettre les idées en place, des satellites fournirent des preuves, sous forme de clichés, incontestables et ainsi convaincre les derniers récalcitrants de l'indicible hostilité de cet axe du mal. Ballon d'essais de l'ensemble des acteurs, l'Afghanistan fut bien sûr le théâtre d'une première approche du problème commun. Il y a avait des raisons de réagir en surface et en sous sol.

Le théâtre en perdition, le valait bien pour une première ingérence. Traumatiser les véritables victimes pour justifier une indécision guerrière future pouvait ensuite donner le point d'orgue et le point final à la "psychologie rétrograde".

Les dégâts collatéraux étaient le risque majeur à minimiser sans trop d'images médiatisées. Nous étions en guerre de facto et il fallait prendre les armes sans trop de contestations.

Depuis tout le monde connaît la suite. Aux 3.000 morts des Tours Jumelles venaient s'ajouter de nouveaux milliers d'autres tout aussi innocents.

Des troubadours modernes avaient eu l'audace de comparer dans une chanson "Manhattan Kaboul" deux situations différentes avec résultats identiques de profondes tristesses équilibrées. On ne fait pas le détail et compter à gauche ou à droite les effets d'une malencontreuse erreur de tir ou du destin ne sonne pas dans l'oreille assourdie par les bombes.

armeLes "ADM" n'ont existé que l'espace d'une connexion cortex de quelques esprits. Un rapport récent prouve par A + B que la guerre en Irak a augmenté les risques de terrorisme.

Donald Rumsfefd est remplacé par Robert Gates car les Américains se sont rendus compte que l'intervention en Irak est un terrible échec avec plus de 3000 soldats revenus les pieds devants. Ne pas perdre la face tout en retirant ses troupes, est devenu la préoccupation majeure des dirigeants engagés dans le conflit. La volonté guerrière s'émousse toujours à la vue, tenue le plus souvent à l'écart, du dénombrement des victimes de proches.

Les conclusions de la Commission Baker ne sont évidemment pas étrangères à ce nouvel état d'esprit.

Simon Serfati, politologue américain, est aussi amer vis-à-vis de la politique menée dans tous les coins "chauds" de notre planète. Ce rapport contient un constat très dur à l'encontre de la conviction de ceux qui se croyaient maître du monde. "Vive la mort, n'est pas une façon de vivre", disait-il.

L'ancien directeur de la CIA (1997-2004), Georges Tenet règle ses comptes avec l'administration Bush dans son livre "At the center of the storm" (Au centre de la tempête).  Il y fait son "mea culpa" et surtout son "tua culpa".  

Changer de cap est toujours dur et aveux d'échec surtout que les changements y sont espérés pour un avenir très proche. Comment faire? Difficile de prendre la bonne voie, mais ce n'est pas trop tard.

Le journal “L'Echo” du 5 janvier 2007 titrait "Confronté à un Congrès démocrate, Bush se démène pour montrer l'image d'un président conscient des problèmes de son pays". "Il est prêt à prendre des mesures énergétique", était-il dit. Par là même, il s'apprête à envoyer une nouvelle escouade de 21.500 d'hommes s'ajoutant aux 132.000 déjà présents en Irak dans le cadre de sa nouvelle stratégie. Il avoue s'être trompé et avoir échoué dans la conduite de la guerre. Plus de 3000 militaires américains hors de combat depuis mars 2003 font mauvaise presse. La Grande Bretagne, au contraire s'apprête à rapatrier 3.000 hommes sur les 75.000 en juin 2006. Qualifiée de fuite en avant par le Nouvel Obs. pour éviter d'admettre le désastre, le jeu de poker menteur continue. On mise un peu plus, c'est tout. Le bilan final risque d'être salé sinon poivré. Mais, on ne parle pas de déficit à la Maison Blanche, on parle d'une économie "robuste" dans une conjoncture mondiale. "Il faut de la flexibilité pour le commandement car le terrain change", dira-t-il encore.

Le général Abizaid à la tête du Centcom, n'a pas vu le problème sous cet angle. Il va partir à la retraite.

Le lieutenant Watada n'a plus désiré porter ses flèches en bandoulière. Il a des ennuis majeurs.

Moins de 20% d'américains le suivent dans cette idée. Le Congrès, désormais aux mains de l'opposition démocrate, veut changer de cap et se prépare de pied ferme à la résistance face à la rallonge budgétaire qu'il ne manque pas de présenter. Le 17 février, le Congrès désavoue le président avec une majorité de voix.  

"Cela va prendre du temps aux gens de réfléchir. Et nous allons passer beaucoup de temps à en parler, parce que c'est important de faire cela", lance-t-il enfin à qui veut entendre.

A vu de pif, on atteindra 127 milliards de dollars de déficit d'ici 2011. Un équilibre budgétaire, il le prévoit en 2012, quand il... n'y sera plus. Si le congrès accepte la rallonge budgétaire de 236 milliards de dollars, les programmes de la sécurité sociale Medicare ou Medicaid (destiné aux handicapés, pauvres et aux plus de 65 ans) vont être réformés et amputés de 96 milliards de dollars. Citoyens US prenez de bonnes habitudes: "descendez la main droite, tournez la vers la poche droite...".

Le chemin est fléché. Alors, quand il y a une trop forte opposition intérieure, que reste-il comme levier dans les mains de celui qui "doit" écoulé le stock de flèches? On ne peut plus consommer encore plus de "matière vivantes" donc il faut de l'imagination et trier dans le fourreau qui reste sur la table. L'Iran, mais c'est bien sûr, dirait l'inspecteur Bourrel à l'époque.

Plus question de s'y rendre en Rambo mais de baisser les stocks de flèches à distance respectable. Vite une plume pour faire signer le président pour un plan qui apporterait la réussite et qui ferait sortir l'Amérique du cauchemar !

Maudites plumes !

armeLes Républicains, le 7 novembre, ont subi un revers qui passe mal dans la gorge. L'ergot naturel du coq a été affublé très vite d'un gadget, perfectionné par l'homme par un sublime dard encore plus acéré. Mais, revenons sur le terrain de la terreur. Il est maintenant sûr que tout le monde a perdu dans la bataille. Le drapeau gagné sur l'ennemi et planté sur la colline ne parviendra jamais à effacer de la mémoire ceux qui ne l'atteindront jamais.

Cherchez l'erreur...

Et dire que certains font de la fiction...

Se pencher sur un nouveau processus de paix est réalisable. Avancer dans les étapes sans les brûler. L'axe Euro-Atlantique n'est pas dépassé mais renforcé. Les puissances ont des valeurs compatibles, mais il faut en trouver les facteurs d'adaptation et de cohésion.

arme"God bless you" écrit Sam Harris en secouant les Etats-Unis,

Les dégâts se sont équilibrés, de part et d'autres, en une partie à la Pyrrhus, nouvelle vague, et la paix a perdu de nouvelles plumes et de nouvelles flèches.

Mais, de flèches meurtrières, chacun en a toujours en réserves et sait où s'en procurer de nouvelles. Donc, il n'y a plus qu'à entretenir les braises avec quelques allumettes bardées de sauces piquantes. Un nouveau feu sera de retour, jusqu'à l'extinction des précédents à décider un jour ou l'autre. La peur engendrée au début par les "méchants" de tout poil va devoir céder le pas, en effet, vers les envies plus sereines. Il en est toujours ainsi.

Au sujet de l'espérance initiale d'ouvrir des horizons commerciaux nouveaux par conséquence, Keith Craine, économiste à la Rand Corporation et conseiller à l'autorité de la coalition de 2003, constatait “Le mirage des emplois pour la paix”. Une vision “normale” à l'occidentale avec but avoué de faire manger à sa fin une population conquise par des emplois à la clé, ne paraissait jusque ici, pas très adéquate. Il concluait qu'avant les événements, moins de 200.000 personnes sur 27 millions d'habitants étaient derrière des postes de travail étatiques. La reconstruction des entreprises détruites, dans le cas où une chance de récupération existait, n'a pas pu rattraper le retard. Alors, quand on est au chômage, les milices sont très attirantes et les bakchichs vont bon train. La fin ou la faim ne justifient pas les moyens pourrait être la morale de son article.

Le vestiaire, ce n’est pas l'endroit pour les garer trop longtemps. Les affaires ont leurs raisons que la raison financière connaît très bien. L'industrie utilise beaucoup de main d'oeuvre taxable en plus, et il faut faire partager l'idée du bien-fondé de l'utilisation des "plumes" avec les clients.

Pas question de gaspiller des voix puissantes en ignorant les règles du marché de n'importe quel lobby pour le dirigeant du pays. Alors, il faut à nouveau faire peur. Il faut montrer le chemin sans faux fuyant en maintenant la pression et les tentions.

armePour contrer ce retour, le Marketing de la peur s'est installé et doit continuer à agir et à secouer. Encore une fois, le marché des "flèches et des plumes" doit tourner. Ca coûte cher une belle "plume fléchée" !

En août 2006, une découverte d'un complot dans les transports aériens avec des liquides explosifs est venue et n'a pas vaincue.

Tiens, on n'en entend plus parler!

Armes et contre armes se surprenant alternativement par leur efficacité apportée par la technologie du progrès. Les gadgets, seront là comme cerise sur le gâteau par les perfectionnements pour les vies épargnées ou par les morts assurés. L'assurance d'un avenir de tranquillité est le prix à payer. Il faut investir dans la sécurité de son patrimoine et de la famille. C'est devenu le leitmotiv. L'histoire donnera bonne conscience dans les livres. On l'espère, du moins. Cela n'est pas toujours vrai, heureusement.

La chanson de Nino Ferrer "Le Sud" plaçait la guerre comme une obligation. Déprime du chanteur qu'il ne voulait absolument pas prendre à la lettre ou simple sagesse voulant faire un retour à la case départ.

Dans le Science et Vie, on pouvait lire à propos que la "violence permet de garantir et de préserver les biens, mais qu'aujourd'hui, elle débouche sur des actes de violence gratuite. L'aversion de la perte peut nuire et mener à prendre des décisions in fine négative".

Pour défendre la NRA aux USA, où les armes se trouvent dans le 2ème amendement, on dit que ce ne n'est pas contre les armes armes qu'il faut lutter mais contre les hommes qui les utilisent?@#??? Ou encore, que si tous les étudiants avaient été tous armés, cela ne se serait pas passé?@#???

Encore un plus pour l'arc: avec lui, c'est un peu plus difficile de se suicider....!

Le 2ème amendement dans son entièreté dit: "Une milice bien organisée étant nécessaire à la sécurité d'un Etat libre, le droit qu'a le peuple de détenir et de porter des armes ne sera pas transgressé".

Il s'agissait de répondre et de protéger les milices pendant l'époque où les Anglais voulaient les désarmer.

Curieuse extrapolation !

L'individualisme va profiter de la baisse des prix des armes à feu et l'instinct de se protéger en privilégiant l'inflation dans la possession d'armement individuel.

En Europe, aussi, on n'épargne pas tout. L'école d'Erfurt, le 26/4/2002 et pourtant 7 millions d'armes en circulation en Allemagne, mais depuis, l'âge de 21 ans est requis pour s'armer. En France, après le massacre à Nanterre, on a changé les opinions. En Angleterre, il y a 11 ans, 16 enfants tués et les armes de poing sont interdits.arme

- Mais, pourquoi, tu nous emm.., Enfoiré avec ton arc, tes flèches et tes plumes? Il faut bien se défendre. Le monde est dangereux. Très dangereux...

N'empêche que si on les utilisait encore dans leur sens primaire, on verrait, par la proximité, un peu mieux les grimaces occasionnées par nos projectiles à nos semblables. C'est déjà ça de gagné ou... de perdu.

Car, en définitive, même pour de belles flèches, on n'aime jamais se faire plumer. 

Aux armes, Citoyens !

Et, surtout, préparez vos mouchoirs.

 

L'enfoiré,

 

Film sur le sujet "Lord of War"

 

Citations:arme 

 

16/4/2007: L'université "Virginia Tech" à Blacksburg : 33 morts. Vengeance contre la société? Mégalomanie quand on ne sait plus gérer sa vie et son esprit? Le virtuel "lapis laping" qui tourne dans la réalité? Réédition de "Bowling for Columbine" de Michael Moore. 8 ans déjà...

 

| Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : arme |  Imprimer