Mémoire par transmission (13/10/2007)

Une des "30 histoires les plus mystérieuses" passées vendredi 2 février avait impressionné beaucoup de téléspectateur. TF1 remettait cela, ce 5 octobre. L'une des histoires de février relatait l'étrange passage d'informations reçues par une mère de sa fille décédée par l'intermédiaire de l'écriture. Cette fois encore, toujours des fantômes. Cela intrigue et passionne. Il se devait de prendre ces histoires avec des pincettes. Et pourtant, en y réfléchissant...

Pris sous l'angle extrême du paranormal, il y a de la suspicion dans l'air. La transmission de la pensée de l'au-delà n'a en général été que de la fumisterie grâce à des subterfuges plus que malfaisants à destination de ceux qui croient à la poudre de perlimpinpin.

L'histoire, relatée en février par cette femme qui a perdu une fille et se retrouve sur sa table de travail avec une plume à la main qui griffonne toute seule pour transmettre les sentiments et les événements que seule, sa fille pouvait connaître, a de quoi faire réfléchir. Pourquoi me suis-je souvenu de cette affaire?

Alors, plus banalement ou plus terre à terre, je m'y suis mis, à penser. Parfois, je me mets à relire mes écrits, mes fameux blogs que j'ai écrit depuis 2005. C'est-à-dire hier.

Et, surprise, je me redécouvre. Je me surprends à me dire tout bas: "Ai-je écrit cela un jour? Comment ai-je osé publier ça?".

9fea4c90f32d759c849a0bd150a1ad47.jpgC'est une véritable surprise sur prise, pourrais-je conclure.

J'avais déjà donné une impression intimiste lors du premier anniversaire avec "Mal au blog". Il y était question d'écrire, du pourquoi et du comment. 

Depuis lors, cela n'a fait qu' "empirer". Pourquoi se sent-on obliger d'externaliser des pensées en les écrivant? Vaste sujet de réflexion qui demanderait une analyse complète de l'individu qui s'y adonne. Cet article-ci passera par tous les méandres, je préviens. Ca va secouer.

On sait d'où on part, mais alors pour l'arrivée...

Profondément cartésien de formation et drastique dans l'âme, j'ai toujours rejeté ce qui se passait et qui manquait de "normalité".

La volonté de rechercher le scoop à bon marché par la représentation de surnaturel, très peu pour moi.

Parler de "paranormal" pour n'importe quoi est idiot et, quand on voit, aujourd'hui, les tours de magie présentés par les prestidigitateurs, il y a de quoi se méprendre, s'imposer un effort de recul et se dire que si on ne comprend pas tout, aujourd'hui, on le comprendra peut-être demain.

Mais au fait, pourquoi le mot "paranormal"?

Le dictionnaire Larousse n'est pas très loquace, ni précis en ce qui concerne l'origine du mot.

"Adj. Se dit de ce certains phénomènes, d'existence établie ou non, dont les mécanismes et les causes, inexpliquées dans l'état actuel de la connaissance, seraient imputables à des forces de nature inconnues, d'origine notamment psychique".

 

Autant dire tout de suite qu'on pédale dans la semoule.

En découpant le mot, on s'étonne encore plus. "Para" en espagnol veut dire "pour, dans le but de".

Curieux comme antinomie: "Pour le normal". On va donc expliquer l'anormal en éclaircissant le normal.

Dans mon cas, tout a fait banal, une mémoire défaillante ou en déclinante pourrait expliquer une partie du problème d' "évaporation".

Pourquoi serait-ce un double? Ou plutôt, un oubli passager qui devrait être effacé bien vite à force de points de repère.

Les sujets de mes articles, je les ai tous en mémoire. Les titres sont les petits cailloux jetés sur le cheminement. Le contenu détaillé, là, c'est vraiment un autre tabac. Tabac qui sent bon ou qui s'égare sans que personne ne le regrette. Il faisait partie d'un espace-temps en évolution après s'être cherché une révolution.

Comme mes articles ne sont pas tous mis à la lecture dès leur sortie du chapeau, cette supervision par sujets titrés me permet de sortir un billet endormi au moment ad hoc correspondant à un événement de l'actualité.

Mais cela n'explique pas tout. Je reste perplexe. Je ris de trop bon coeur en relisant mes entourloupes passées et mes phrases construites avec patience dans le passé ou sous impulsion passagère. Un sentiment, une impression bizarre en sort. Comme si le texte que j'ai devant les yeux, avait été écrit par quelqu'un d'autre.

"Il a fumé de la moquette, ce gars-là", vais-je entendre autour de moi, tout aussitôt.

Je ne manque pas, alors pour me justifier et de faire des parallèles avec les invités célèbres du théâtre, du cinéma et de la chanson qui défilent le dimanche chez Michel Drucker. Là, les souvenirs souvent en noir et blanc défilent sous les yeux visiblement surpris de ses invités eux-mêmes. Là, il ne l'ont pas écrit, ils l'ont vécu ces épisodes de la vie. Quand cela s'arrête après la vision de cet autre temps passé, époustouflés, ils ne manquent pas de s'exclamer : "Je ne me souviens plus du tout de ces événements".

Même constatation, même surprise. Ces images, ces gags pourtant très caractéristiques et sujets à mémoire indélébile, auraient-ils existé "à l'insu de leur plein gré"?

Une autre vie? Une autre carrière? Une autre vision des choses de la vie dues à l'évolution, aux obligations, aux aspirations ou à l'âge?

"On ne change pas" chante Céline Dion. Et pourtant, tout change, tout évolue. On joue tous des rôles qui ne correspondent qu'à un seul espace-temps. Beau métier, d'ailleurs que celui d'acteur qui s'enfile la peau d'un autre pendant des représentations imaginées par une tierce personne.

Pour son véritable "ego", comme fil rouge, les gènes sont là, la personnalité, aussi. Ils sont seulement influencés par une face dans un instant précis et limité, repoussée, plus tard, jugée obsolète par une autre.

Cette réflexion fait réfléchir.

5224dd61e289676bb26801b7904dfd17.jpgLe Mister Jekyll peut un jour devenir le Mister Hide, ou.. vice versa. Un sosie spirituel en quelque sorte. Une double personnalité, parfois triple? L'espérance de vie qui s'allonge. L'environnement qui évolue. Encore d'autres extensions possibles à cette duplication.

Au volant de sa belle voiture, est-on vraiment, encore la personne qui figure sur la carte d'identité? Dans ce cas, il n'y a que la coquille qui change.

Les actes malheureux ou irréfléchis accomplis dans l'égarement du moment que l'on fait un jour et que l'on désapprouve bien plus tard, sont-ils à mettre dans le même pot des jugements variables? Pas toujours de préméditation. Seulement, une présence étrangère colérique qui a pris place l'espace de quelques instants de "non présence" récupérée d'un arriéré, d'un autre moi par transmission.

Du dédoublement de la personnalité, il n'y a qu'un pas. Le franchir s'est touché trop à l'exception et à l'excuse d'un geste répréhensible. Le paranormal revient-il?

Il s'agit pour suivre le raisonnement, d'attacher l'évent à un environnement particulier qui engendre un état second, totalement en contradiction avec les convictions durement et longuement acquise par l'expérience et l'éducation.

Si cela ne passe pas, on essayera d'embrayer sur la vitesse supérieure: une remise en question de la responsabilité de ses actes. La justice y a pensé et les hommes pourraient, devraient en faire leur code de conduite.

Cette mémoire ancré ne pourrait jamais être remisée aux oubliettes, dépassée par le temps. Et pourtant, elle l'est très souvent. Dans l'air du temps qui se veut impersonnel ou par contre tourné en exclusive vers son ego.

Alors, quoi? La transmission ne suivrait-elle plus le sillon de la vie. Aucune conclusion à tirer de cette constatation?

Une interruption, une parenthèse peut-elle, dans notre civilisation de la justice bien consignée et légiférée, contraindre le contrevenant au boulet pour la vie entière? Il semblerait que non. Le pardon tend à prendre une place de plus en plus grande dans notre civilisation qui renie, à juste titre, la loi du Talion. Pas partout, hélas. Même les Natons Unies s'interrogent sur cette question. 

La punition peut être diminuée mais elle doit être suivre l'acte pour correspondre à une réelle réparation.

Une paix pourrait avec le temps s'installer de chaque côté. Peut-être. Tout s'use.

La peine de mort, par son côté absolutiste et final, est à mettre dans la catégorie des décisions ne correspondant pas à la volonté de reconnaissance de l'homme dans son entièreté et de sa faiblesse. Juger de manière définitive pour un instant d'égarement sans espoir de pouvoir se retrouver sur ces deux pattes d'homme et rectifier le tir par la sagesse du recul.

Un chien qui mord son maître ou un passant se verra très normalement abattu. Le taureau qui projette son matador dans les airs, ne se verra pas retourner bien gentiment dans les prés. Ce serait payer à fond perdu et trop dangereusement pour le consommateur, spectateur de thriller vivant.

On ne programme pas la récidive dans le monde animal.

Dans notre monde, la récidive n'est pas exclue mais elle ne fait pas partie de la majorité des cas si la réinsertion est bien préparée. C'est la seule solution possible.

La prison est pourtant souvent connue comme passer de Charybde en Scylla

Qui peut s'offrir une certaine humanité dans des espaces fermés quand il faut absolument éloigner celui qui a fauté? Sommes-nous près à mettre le prix pour faire avancer le schmilblick? La psychiatrie n'est pas la solution. Je devrais en parler, un jour.

Le poteau d'exécution ou le durcissement qui mène à une descente supplémentaire aux affres de l'enfer n'apporte pas la solution. La société dans son entièreté n'est-elle pas aussi responsable de ses problèmes?

Y en a-t-il d'ailleurs? 

Les questions et les réponses possibles sont là, lancinantes. Elles demandent seulement un peu de doigté et de réflexion dans leur prise en charge. Et je compte sur vos commentaires pour retrouver un peu de sérénité.

Mais, au fait, d'où suis-je parti?

Ah, oui, d'une gentille dame qui écrivait sous la dictée d'un monde ailleurs...

N'ai-je pas tourné dans l'escroquerie dans mon développement par bonds perdus dans l'inconscient?

En résumé, il s'agissait d'une suite d'hyperliens mode « internet » de la réflexion, en quelque sorte. On sait d'où on part, mais où on n'arrive jamais à destination. Y a-t-il vraiment une destination? En y réfléchissant bien, tout est pourtant bien lié. Le fil conducteur existe. Notre habitude de tout découper en rondelle, par chapitre, pour des raisons de simplification, ne sait plus regarder tout azimut.

Un dieu, une force supérieure, pour certains qui y croient, expliquerait l'inexplicable? Je répéterai une phrase citée par un de mes Docteurs es conscience, qui avait écrit son commentaire lors d'un autre sujet. Par cet effort consenti, il avait aussi le droit d'avoir son mot à dire, quitte à déplaire à d'autres :

"Dieu, c’est le père Noël des adultes, et il faut une sacrée dose de naïveté pour y croire. Il n’y a rien dans la hotte ! Tout ça à cause de la mort, qui fait si peur, alors qu’elle n’est rien. Nous l’avons du reste tous déjà vécu avant de vivre. Heureusement qu’il n’y a pas de paradis, car l’éternité, même passée à baiser des vierges ou assis à côté de Dieu, ça doit être vite chiant. L’enfer !", Fabien

 

Évolution de l'esprit, quand tu nous tiens !

Je me retourne et, mais, quel est ce bruit? Ah, ce putain de réveil... 

Quelle survol tout azimut !

Quelle nuit, surtout !

 

L'enfoiré,

 

Citations: 

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