Nous sommes tous responsables (03/03/2005)
Sans le vouloir, sans en calculer les conséquences, nos petites manies nous font oublier des vérités.
Nous sommes au début du printemps et vous rêvez d’une belle bicyclette toute neuve.
Pas loin de chez vous, un magasin de vélos paraît bien près de vous combler.
Demain, c’est décidé, vous y allez. Là, tout pour vous séduire, des vélos à 500 Euros, d’autres à 1000 Euros. Juste ce qu’il vous faut. Très tentés, on vous renseigne sur les avantages, les inconvénients de l’un et de l’autre. Mais, voilà, vous vous rappelez la pub que vous avez reçue récemment d‘une Grande Surface dans votre boîte aux lettres.
...
Madame vous le rappelle d’ailleurs le soir même et vous incite à y aller.
Pas de contestation possible donc.
Aussitôt dit, vous vous retrouvez devant le rayon des vélos, et, surprise, une fourchette de prix avec des promos alléchantes de 50 à 200 Euros. La salive vous en perle presque au bout des lèvres. Comment résister à de telles offres promotionnelles, comment pouvoir encore justifier devant son épouse du besoin d’aller au petit magasin du coin, surtout qu’ils paraissent tout aussi beaux que les plus chers vus quelques jours auparavant. La décision est prise, vite un vendeur pour fixer son choix car les notices et les étiquettes ne sont pas très explicites, il vous faut un conseil et un peu plus de précision en fonction de vos besoins spécifiques. Vous avez aussi des idées plus précises d’éliminer le petit excès de cholestérol et beaucoup de rêves, ne l’oublions pas…
Là, ce n’est pas gagné, personne dans les environs, un peu de recherche et enfin vous trouvez quelqu’un. Le logo du magasin à la boutonnière, c’est lui qui va pouvoir définitivement éliminer tous vos doutes.
Déconvenue, le ‘brave gars’ n’est pas vraiment le responsable du rayon ‘jouets’, celui-ci est paraît-il en congé, mais ‘bonasse’, il va essayer de vous aider. Les gens sont parfois bien gentils de vous accorder un peu de leur temps. Profitons-en donc.
Vous : Je voudrais faire du vélo en trekking, un peu en ville, un peu sur route, parfois en tout-terrain. Qu’est ce que vous me conseillez ?
Le vendeur du rayon ‘fruits et légumes’ : Trekking, que voulez-vous dire ? Tout est indiqué sur les étiquettes. Les vélos sont en promotion et ils sont tous bons. Mon gamin en a acheté un la semaine dernière et il s’amuse bien avec sa bécane depuis lors comme un petit fou.
Vous remarquez tout de suite que la discussion est mal partie et de guerre lasse, vous lui envoyez un grand ‘Merci’ pour ses informations judicieuses.
Mais, quand il faut y aller, faut y aller ! Vous n’avez pas l’intention de rentrer chez vous sans l’objet de vos désirs. Ce serait s’avouer être incapable de choisir alors que tout est là et, en plus, à un prix imbattable et de plus, le week-end approche et s’annonce ensoleillé.
Alors, décidons et à la caisse tout de suite (enfin tout de suite, je m’entends.)
Samedi matin, vite au garage pour monter les derniers gadgets. Heureusement, vous avez les outils ad hoc (ça sert d’être un peu bricoleur, non) et en avant, pour la première ‘Aventure’. Quelques petits ajustements s’imposent tout de suite à l’usage : les pédales sautent un peu trop souvent au changement de vitesses. Ce n’est pas grave, après tout un petit réglage et, la prochaine fois, hop, le problème ne sera plus qu’un fâcheux souvenir. Et, puis, comment ne pas se rappeler le prix ‘sacrifié’ que l’on à payer pour cette belle ‘Machine’ !
Le week-end suivant, ça ne s’arrange pas vraiment non plus : en roulant dans un trou, la roue avant commence à grincer d’une manière assez désagréable : plus vraiment nécessaire la sonnette d’avertissement.
Il n’est malheureusement pas très judicieux de demander l’aide du magasin du coin et de se présenter à lui avec ce qui tout doucement, vous paraît avoir quelques ‘petites’ imperfections notoires et rédhibitoires. Retourner à la Grande Surface, n’y pensons pas, se rappelant les conseils judicieux reçus, ce n’est pas beaucoup plus sûr ni engageant. Alors tout doucement, l’utilisation de l’objet de vos rêves se ralentit et les périodes pendant lesquelles, il reste accroché dans votre garage s’allongent de plus en plus. Le cholestérol n’a qu’à bien se tenir ou devra trouver des débouchés dans une autre activité.
Vous avez certainement dû vous retrouver dans cette histoire ou dans une autre avec le même scénario. Si ce n’est pas un vélo, vous avez certainement un autre achat dont vous n’avez pas eu le plein aboutissement de vos désirs.
...
Mais, ce n’est pas là, le vrai ‘Danger’.
Vous êtes-vous posé la question du ‘pourquoi’ des différences de prix pour certains achats qui vous semblent de premier abord si ‘intéressants’ ? Comment, ce vélo a pu être vendu au 1/10 du prix de l’autre magasin ?
La réponse : il est venu d’Asie, où la main d’œuvre n’est pas rétribuée aussi ‘justement’ que dans votre pays de cocagne.
Sans le savoir ou plutôt sans avoir essayé de le comprendre, vous êtes tombé dans le marché du « low-cost ». Par la même occasion, vous avez creusé l’écart avec le marché local. Vous avez donné un petit coup de scie de plus sur la branche sur laquelle vous vous trouvez. Nous ne sommes pas sur un pied d'égalité que ce soit sur Terre ou dans les airs, en avion.
Vous ne vous sentez aucunement responsable de la situation du commerce international. Et, pourtant… C’est, faux. Réveillez-vous, que diable...
On ne peut pas vouloir gagner un maximum de salaire et en même temps, payer ses achats au prix minimum. Ne sentez-vous pas que la corde va se casser un jour ?
Payer le juste prix, d’accord, ça c’est la solution à adopter. Trouver le meilleur rapport ‘qualité – prix’ à la rigueur. Mais payez si vous avez moyen de le faire.
Vous ne vous souvenez pas de la courbe de Gauss ? Elle est ici aussi d’application. Trop bon marché, il y a ‘danger’, cela cache des filières inavouées. Trop cher, vous tombez dans le domaine du luxe ou du gadget que la pub va essayer de vous fourguer à coup d'images, de rêves. Et puis, les plus nantis doivent pouvoir aussi écouler les deniers qu’ils ont durement gagnés dans un peu de luxe, pardi !
Une idée vous vient : si, j’achète des produits bon marché, je fais marcher le commerce de ces pays en voie de développement, je fais un don généreux, ce sera ma ‘B.A.’ de la journée, mon opération Tsunami 12-12.
Et bien oui et non. Tout dépend du but à atteindre.
Si le but, c’est continuer à leur donner un bol de riz par jour, de les laisser travailler, dormir à l'usine. Oui, alors, on y est.
Certaines O.N.G. telle que OXFAM font du bon boulot en demandant aux nantis de payer un supplément de prix pour certains produits de la terre créés chez eux. Cette filière reste malgré tout marginale bien que parfaitement louable.
Le travail ‘Indoor’ par Sœur Térésa a été aussi une aide inestimable.
Si c’est leur permettre de naturellement s’élever dans le bien être tel que nous le connaissons par le don de vous-même, alors, vous faites fausse route ou du moins, il y a encore beaucoup de temps avant d'y arriver.
Ça ne marche pas aussi simplement, une minorité ‘plus’ adaptée, se trouve en première ligne, de nouveaux ‘Marchands d’esclaves’, parfois mafieux, vont largement passer à la caisse avant les autres et ceux-ci continueront à travailler comme au cours de notre 19e siècle. Ils recourent également aux enfants pour leur production au mépris des conventions des droits de l’enfant.
Ces nouveaux riches qu’ils soient Chinois, Indiens, Russes ou autres ont compris qu’il n’était pas de leur avantage que cela change et on peut être sûr que l’impulsion ne viendra pas de leur part.
Les Indiens, d’autre part, ont déjà le système de castes ‘imprimé’ dans leurs gènes ce qui renforce la ségrégation.
La mondialisation, l’ouverture des frontières, vous croyez que c’est vous qui l’avez voulue ? Vous vous en sentez tout enorgueilli d’avoir participé à son lancement.
Le tapage médiatique vous le fait croire, ça s’est sûr.
L’ouverture des frontières se justifie si les règles de commerce, de travail sont respectées d’une manière équivalente ou du moins très semblable. Si la distorsion existe et si de chaque côté de la frontière, les règles sont par trop différentes, cela devient du suicide économique. Bonjour les dégâts, la faillite est annoncée.
La Grande Europe, quelle aventure prestigieuse ! Pourquoi est-elle aussi difficile à mettre en place, alors que sur papier, sa construction devrait être profitable pour tout le monde ?
Malheureusement, un point revient inlassablement inachevé ou même pas ébauché : l’Europe Sociale ne suit pas et ne suivra, naturellement, pas le mouvement automatiquement. Une fois ensemble, les Européens discuteront de la manière de fusionner harmonieusement les règles et, croyez-moi, le P.P.C.D. (le nivellement vers le bas pour les non Matheux) sera certainement choisi dans la construction de nouvelles règles communes.
De toute façon, ‘Profitable’ ? Pour qui ? Pour vous ? Détrompez-vous.
Privatisation, restructuration, fusion, délocalisation, ‘outsourcing’, offshore, chômage, sont-ce des mots inconnus pour vous ou des étapes du changement ‘obligatoire’ et du ‘progrès’ tant désiré que vous subissez tous les jours ?
Une société devrait être conçue pour le bien public, pour Vous, pour Moi.
Simplement, pour vous épanouir, pour vous permettre d’utiliser vos connaissances que vous avez acquises parfois durement pendant ces longues années d’écoles.
Et cela se gâte de plus en plus. La précarité s’installe. Les emplois à ‘durée indéterminée’ deviennent rares pour nos jeunes, si ce n’est le chômage qui les attend à la sortie de leurs chères études. Ceux qui passent le cap se battent bec et ongles pour garder leur place et leurs petites habitudes mais dans le stress des délais et des obligations de toutes sortes.
Les échecs pour trouver les emplois débutants des jeunes ont des raisons invoquées très multiples et souvent, parfaitement, injustifiées : trop ou trop peu qualifié, pas assez d’expérience, vos exigences sont trop importantes…et puis surtout, un jeune venant de l’ONEM coûte aussi un peu moins cher grâce à votre participation généreuse en tant que citoyen payant ses impôts.
Et, oui, les patrons, aussi, sont, comme vous, à la recherche du moindre coût. (Rappelez-vous l’histoire du vélo), Si ce n’est pas lui, les actionnaires, eux, le remettront bien vite dans la ligne du parti.
Pour le patron et les actionnaires, qu’est-ce la ‘Société Idéale’ ?
Réponse : des « machins » (je ne les nomme pas, car si vous savez ce dont je parle, ils seront peut-être obsolètes et remplacé plus tard par du ‘plus performant’) qui produisent automatiquement et sans cesse, qui ne coûtent rien, qui ne tombent jamais malades, ne râlent jamais, à destination de Clients solvables qui feront rentrer l’usufruit des judicieux placements des actionnaires. Vous voyez des employés dans cet environnement ?
Une Société est là pour être rentable, profitable, point. Une augmentation du chiffre d'affaires ou du bénéfice au pourcentage à 2 chiffres tous les ans, voilà, ce que l’on attend.
Les Fonds de Pensions américains ou autres ne sont certes pas innocents dans le processus.
Le nerf de la guerre, c’est l’Argent en Euros, Dollars, ou toutes autres monnaies, les ordinateurs convertiront.
Donc si vous êtes là, c’est qu’on a encore (mal/) heureusement besoin de vous (ça dépend du point de vue) pour faire tourner le moulin. Après… on avisera…on y pense déjà.
Il y a 2 manières d’augmenter le bénéfice : augmenter les revenus par les ventes ou diminuer les coûts, c’est à dire, en gros, nos salaires.
Malheureusement, la concurrence devient acharnée dans beaucoup de domaines et les revenus se sont mis à fondre à cause du dumping obligatoire des prix pour rester dans la course.
Heureusement, l’ouverture des frontières a ouvert la porte à de nouveaux marchés, de nouveaux consommateurs. Ceux-ci, venant de pays en voie de développement ne sont, hélas, pas encore prêt à assumer ce rôle. Si le pouvoir d’achat n’y est pas encore, ils vont cependant donner un soutien inespéré à nos entreprises : leur main d’œuvre bon marché, parfaitement en dessous des normes et qui ne souffriront d’aucune opposition dans la discussion des patrons entre eux lors de leur prochaine partie de golf.
Travailleurs clandestins, délocalisations des entreprises ou seulement des activités vont être la planche de salut au détriment de travailleurs d’origine.
Aussi, ne l’oublions pas, si les travailleurs du 19e siècle et du 20e se sont battus à coups de grèves, de sang versé pour revendiquer un peu plus de bien être, pour avoir des conditions de travail un peu plus acceptables, un droit de prendre des vacances, un droit de vote, on pourrait retourner bien vite à cette période sans un réveil rapide de notre part car le pouvoir est occupé à prendre sa revanche et à reprendre ce qu’il a dû concéder.
Nous ne sommes pas encore arrivés sur le mur, mais on s’en rapproche à grande vitesse et inexorablement par notre léthargie ou notre incompréhension des nouvelles règles du Système.
Ce n’est pas pour rien qu’une certaine nostalgie des années ‘Golden Sixties’ durant lesquelles on connaissait le plein emploi, la consommation parfois à outrance, j’en conviens, et j’y reviendrai, naît chez les jeunes. On ne compte plus le nombre d’émissions de variété à la TV relançant les chansons d’autrefois, chantées non pas par de vieux nostalgiques mais par des jeunes de 20 ans.
Dans cette pénurie d’activités gratifiantes, la drogue fait vite son chemin chez ces jeunes et dans l’espoir d’atteindre un monde meilleur, plus vivable, plus motivant.
« L’argent ne fait pas le bonheur », voilà bien un dicton créé par le Capitalisme.
Le travail c’est la santé, ne rien faire c’est la conserver, chantait ce cher Henri avec beaucoup d’humour.
Oui, c’est vrai, l’Homme n’est pas fait pour turbiner toutes les journées de sa courte vie, par contre, il ne peut vivre sans manger et je ne vous conseille pas d’aller vous rassasier au magasin du coin sans payer votre pitance en sortant.
L’argent est un outil sans plus. On peut vivre sans cet outil à condition que l’on puisse combler ses fonctions vitales, acquérir ce que l’on veut quand l’envie nous en passe par la tête. La pub est là pour nous fournir les idées qui viendraient à nous manquer.
...
Prenons l’exemple presque caricatural du monde de l’Informatique que je connais bien pour y avoir travaillé plus de 30 ans. Je ne donnerai pas le nom de mon entreprise car cela n’a aucune importance, car la situation n’est pas vraiment différente ailleurs.
Je travaille dans une entreprise américaine et elle peut être (ou pouvait être) considérée comme un « Employeur de choix ».
Les règles d’éthique, le respect des employés me semblent avoir été respectés.
Mais avec le recul, quand j’entendais les conférenciers haranguer les ‘foules’ en les remerciant du travail effectué et que si cela avait été possible, c’est grâce à Nous, ils ont oublié de dire (ou alors, j’ai dû m’endormir au mauvais moment), que si on avait pu nous éviter, il y aurait eu plus d’argent dans les caisses ou dans les poches des actionnaires.
L’IT, c’est-à-dire, le traitement de l’Information de la Société a été le domaine de mes préoccupations pendant ces nombreuses années et j’ai donc pu constater les évolutions, les restructurations successives. Ce sont les informations maintenues dans les bases de données, dont j’avais à me préoccuper, données qui ont évidemment une importance stratégique pour une Société. Aujourd’hui, une heure ou deux de panne ou de non accès à ces précieuses informations et c’est la panique assurée ou pour le moins, le chômage technique pour beaucoup de personnes.
Au début, chaque subsidiaire ou pays constituant la Corporation avait sa (ou ses) propre(s) machine(s), ses informaticiens, ses encodeurs et ses propres programmes à développer en partant de la feuille blanche. Tout le monde se connaissait. Les utilisateurs recevaient les infos comme ils pensaient en avoir besoin. Les programmes ‘clé sur porte’ étaient la règle. Pléthore de places d’informaticiens si jamais vous vous sentiez à l’étroit.
C’était au temps où "Bruxelles brusselait" comme chantait Jacques Brel.
Les inter-connections par réseau permettent ensuite par l’intermédiaire d’écran d’entrer les données sur chaque station de travail des utilisateurs : Exit, les encodeurs.
Redondances des tâches de programmation, soucis de comparer les fonctionnalités nécessaires et de les intégrer au niveau de la Corporation, furent les étapes suivantes.
La centralisation des programmes et des machines en des lieux de moins en moins nombreux, se traduit évidemment par des dégraissages de personnels (économie d’échelle).
C’est toujours ça de pris. Les télécoms et Internet arrivèrent. Un nouveau marché, de nouvelles méthodes de vente se présentent enfin d’une manière inespérée et créent le Boom des années 2000-2001 suivi par la bulle dotcom qui se termine par l’hécatombe dont on se souvient et dont on subit encore les effets. Les softwares tout faits, les firmwares vont signer la mort annoncée des développeurs ‘ancienne génération’. L’installation, la customisation, la maintenance vont devenir les seules préoccupations de ces dits développeurs.
Les utilisateurs, eux, ne s’y retrouvent plus dans les rapports fournis par ces programmes du rayon ‘Tout fait’, ne trouvent pas les réponses à leurs problèmes. Certains rueront dans les brancards et puis s’écraseront, les autres irons voir si l’herbe est plus verte ailleurs. Les télécommunications et les ordinateurs de plus en plus performants vont centraliser le tout à des milliers de Kms de leurs utilisateurs.
Cette facilité va générer de nouvelles idées avec l’apparition de pourvoyeurs de main d’œuvre à bon marché en provenance de l’Inde.
L’Outsourcing et l’Offshore sont nés.
Et très vite, ce mouvement prend de l’ampleur au point qu’en septembre dernier, CNN consacre un temps d’antenne de plus d’une heure pour d’abord aller voir la situation sur place en Inde et ensuite en discuter sous forme de débat à l’antenne. C’est dire le souci des travailleurs de l’autre côté de l’Atlantique.
Il y a vraiment péril en la demeure, pour un profit à courte échéance, les sociétés sont prêtes à céder leur ‘know how’ et leurs précieuses données comme leurs bases de clients et prospects dans des mains pour le moins douteuses ou qui n’ont pas fait preuve de l’éthique. Et si les décideurs et le management croient être à l’abri en ne consacrant que les tâches répétitives et sans grande valeur ajoutée, ils se trompent.
Les universités indiennes forment parfaitement leurs étudiants et quand un journaliste demande à l’un d’entre eux, ce qu’il voudrait faire et devenir dans le futur, sa réponse immédiate a été ni plus ni moins : ‘Je voudrais devenir quelqu’un comme Bill Gates’.
Je n’ai aucun problème à avoir des collègues de toutes provenances, et même, qu’ils me commandent à condition que leurs concurrences soient loyales, équilibrées et parfaitement en rapport avec le niveau de leurs connaissances, mais pas pour la seule raison qu’ils feront la même chose que moi pour beaucoup moins cher. Le coût de la vie est moins cher chez eux ? Ok. Qu'ils se mettent au diapason de l'endroit où ils exercent.
Très bientôt, L’IT aura mis les clés sous le paillasson.
Nos ‘chers Bangaloriens’ auront vite fait de trouver les serrures associées.
Je n’ai aucun doute que cela n’arrive, nos propres objectifs assignés par la direction pour l’année nous incitent, pardon, nous obligent d’ailleurs à avoir des ‘tendances suicidaires’. Et après, une fois à l’intérieur, une fois dans les murs, que feront-ils ? Monteront-ils les marches de l’échelle sociale ? Feront-ils imploser l’édifice ?
Seul, Shiva connaît peut-être la réponse.
En ce qui nous concerne, ne serait-il pas temps de se mettre à l’apprentissage de l’Hindi ?
Ils pourraient aussi nous apprendre à dormir sur des lits à clous.
...
Quelle serait la solution à nos problèmes ? Une idée amusante, mais qui relève plus de la Science-Fiction que de la vie de tous les jours.
Imaginons qu’à la naissance, nous soyons tous rentiers, tous possesseurs de biens durables disponibles à volonté pour réaliser nos rêves les plus fous. Tout serait gratuit et disponible. Un retour aux sources, quoi.
Les hommes préhistoriques se sentaient parfaitement heureux, ils trouvaient ce dont ils avaient besoin dans la Nature. La pub n’était pas là pour les pervertir, les informer de ce qui existe ailleurs, leur faire comprendre qu’ils n’étaient rien si leur existence n’était pas agrémentée de la TV et de la chère auto… Le Savoir est notre but actuel, cela apporte beaucoup de disciplines nouvelles motivantes et puis, la médecine est toujours là pour sauver les éclopés du stress généré par cette vie moderne.
Comment motiver ses bienheureux ? Comment leur donner l’esprit d’innovation, de création ? Que feraient-ils pour remplir leur vie ?
Voilà le problème, et en fin de compte, peu enviable.
Il faudra remonter à l'anthropologie fine et à l'histoire de l'homme pour en découvrir les sources.
Quand cela a commencé ? Là, c'est très dépendant de ce que l'on recherche. Je dirais seulement que avènement de ce 21ème siècle a envenimé les choses. Nous sommes bien loin de l'insouciance de ce 1er janvier de l'an 2000. Il y a eu le 11/9, il y a les JO de Pékin, j'en passe et d'encore meilleurs.
Non, je n’ai pas d’autres idées en stock. Mais, pensez-y.
...
Vous avez senti mon amertume, parfois ma colère et elles ne sont pas feintes.
Je ne vous ai rien appris par ces notes, j’en suis bien conscient et c’est tant mieux, car cela prouve que vous étiez déjà au parfum. Mais, de toute manière, elles ont eu le mérite de rassembler pas mal d’idées et de vous demander de rester vigilant dans votre job de ‘Consommateur’. Le moins cher n’est certes pas le plus performant, ni le plus profitable pour Vous en tant qu’Individu.
Je peux être considéré comme ‘doux rêveur’, mais seulement se poser la question si l’on se sent toujours synchro avec le but réel de notre Economique est bénéfique pour donner le maximum de chance au futur de nos enfants.
Et de toute façon, il faudra bien vite choisir votre camp, ce sera Davos ou Rio.
J’ai la chaleur dans le cœur, vous aurez compris ma direction.
Apprenez que la course aux changements uniquement pour le changement est une course folle. Prenez du recul, ne vous laissez pas emballer dans un mélange d’idées reçues sans y réfléchir mûrement.
Le but à atteindre est un monde meilleur tout simplement en sachant que nous sommes tous responsables, mais jamais coupable.
« Le monde est dangereux à vivre. Non pas tant à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui regardent et laissent faire » (Einstein)
et dans la même veine
« Celui qui voit un problème et qui ne fait rien fait partie du problème » (Gandhi)
L'enfoiré de service,
| Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : entreprise | Imprimer