Le poids des mots face aux idées (05/08/2005)

Le poids des mots faces aux idées.jpgSensibilité, tu nous en donnes du fil à retordre !

Une réaction irritée d'un collègue à une leçon mise en exergue par notre Société est à l'origine de ce billet. Certains l'ont, peut-être, lu d'un oeil distrait, cela n'a pas été le cas pour tous.
Ce article intitulé "Negative Words and Phrases You Should Avoid" était sensé tenter de corriger l'utilisation abusive de mots anglais qui semblaient trop 'abrasifs' ou 'subversifs' et pouvant porter atteinte à la sensibilité de l'interlocuteur ou le blesser.

Alan Fairweather, un expert en développement du business est l'auteur de “How to Get More Sales” et est à la base de l'article contenant ces 'découvertes' dont on nous faisait l'écho et que l'on va analyser ensemble.
Je vous en donne
le lien car si vous recherchez le bouquin en magasin, je crois que vous pourrez le trouver en librairie dans le rayon 'comique' ou 'insolite'.

Ces mots devraient donc d'après les conseils être évités ou bannis du vocabulaire de la personne bien élevée. Dans les exemples qui ont suivi, j'ai eu du mal à trouver un blasphème quelconque.
Serait-ce dire que la langue aurait plus de subtilités ou que les habitants outre atlantique seraient plus susceptibles qu'il n'y parait.
Il est vrai que ces recommandations se combinent avec l'attitude à prendre face au Client. Parti est donc pris.
Il faut sortir les gants de velours pour ne pas perdre ce Client.
Etre insulté, n'est pas acceptable mais à lire ce genre de restrictions ne me parait, ainsi qu'à mon collègue, comme étant 'légèrement' surfait.
Apparemment on aurait presque peur d'appeler un chat par son nom.
Le poids des mots doit refléter l'idée. Dénaturée par des mots édulcorés, celle-ci ne veut plus rien dire.
Certains mots, il est vrai, doivent être réservés à un auditoire averti. Dans un autre contexte particulier, ils peuvent arriver à choquer.
J'ai été accusé par certains 'détracteurs' de démoraliser les troupes. Alors, en cette période de vacances, changeons de régistre et je suis prêt à parier que vous allez ricaner, avoir un sourire, des sous ($) rires ou rares, un rire franc dépendant de votre sensibilité.

Selon ce professeur improvisé, des mots seraient donc trop puissants ou négatifs.
Attention, âme sensible s'abstenir, écarter les enfants.
Il faudra un minimum de connaissance anglaise pour en déceler la 'turpitude'.

Accrochez-vous, ça va secouer !

- "Have to" et l'exemple est : "You'll have to speak to the boss"
ce qui devrait se traduire en top language: "Are you willing to speak to the boss".
Je viens de le voir mon boss, j'ai pas entendu ça.
Ah, j'ai compris.


- "I can't do that" à remplacer par "I'm unable to ... because"
Compris cinq sur cinq...

- "I'll try to get to that project today", dites plutôt: "This is what I can do today".
De plus en plus clair

- "I agree with what you are saying, but..."
Aille, le dernier mot, la bourde, ce qu'il ne fallait pas dire !

- "I'm sorry about that mistake",
'sorry' et 'mistake', quels vilains mots.

- J'ajouterai par mon expérience: remplacer "There's a problem" par "There's an issue"
C'est la même chose, mais ça le camoufle un peu plus.

On arrive dans la tranche "Hard": les Mots Toxiques.
Là, c'est vraiment le carré blanc et les enfants sont au lit.

- "It won't work" pour "Here's how it might work"

- "We don't do it that way" pour "Here's what we actually do"

- "You are wrong" pour "Let's look at the fact"

Là, je suffoque, c'est franchement du domaine de l'insoutenable.

On doit enlever la négation de notre vocabulaire.
Si vous faites cela, le Client n'osera plus vous dire "non", sic.

Non, malgré les apparences, cet article n'est pas paru le 15 juillet 1946 après les congés payés face à de nouvelles résolutions, mais ce 22 juillet 2005, et je ne suis pas vendeur pour avoir eu la primeur de l'info.

On ne parle pas de corde dans une maison de pendu, mais on s'inquiète des raisons de son acte dès le lendemain.
Soyons "Open Mind".
Les mots sont là pour s'en servir avec leur force ou leur faiblesse, la question c'est de savoir "comment" et "quand".

Mon collègue, irrité, a donc réagi vertement à cette 'leçon'.
J'ai préféré, quant à moi, y répondre au deuxième degré.
Lire sur les lignes ou entre elles, à vous de choisir la version selon votre susceptibilité 


L'enfoiré de service,

Citations :

| Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer