Les vacances de demain comme d'avant hier? (13/07/2008)

Les vacances de demain comme d'avant hier Ryanair.jpg"Et si on volait moins?" lisais-je d'un côté dans le Test Achat. Dans le même temps, on faisait rêver à "Bali la paradisiaque" d'un autre côté dans l'Echo. Ne faudra-t-il pas harmoniser les discours?

 Nous sommes à nouveau en période de vacances.

Le site vinivi oriente toujours nos désirs de prendre le large. "Près de 230 kilomètres de bouchons en France" lisait-on en même temps.

  1. Le pouvoir d'achat qui s'effondre et le budget "vacances" en a été raboté d'autant, a-t-il été dit. Pourtant, l'avion semble encore en dehors de ce ralentissement à en voir les files aux entrées des aéroports pendant cette période. Les voyages forment encore la jeunesse, pour suivre l'adage. Freiner nos consommations en énergie pour contribuer à la diminution du réchauffement climatique, on y vient dans la théorie, mais dans la pratique? Entre temps, à l'aéroport de Bruxelles national (Zaventem), les files sont toujours là. Les low-cost vont également envahir une partie de l'aéroport après Bierset et Charleroi, a-t-on appris.

Cette année, l'avion commence cependant à subir les premiers coups d'ajustements de prix à répétition sur les factures pour refléter les augmentations du prix du pétrole qui s'envole.

Il faut, cette fois, cesser de rêver et se poser d'autres questions, bien plus "cruelles". "Et si on volait moins?" était-il dit en préambule.

Toute l'industrie du voyage est en jeu, cette fois : les compagnies d'aviation, les agences de voyage, les guides touristiques et j'en passe. C'est aussi notre vie future sur Terre. Le réchauffement climatique, encore une fois, se réveille à nos consciences. Nous sommes à la croisée des chemins et cela va ou pourrait faire encore plus mal. Alors que les contacts dans le monde devaient accorder les violons entre les peuples, verrait-on une récession de l'utilisation de l'avion. Les contacts entre les hommes du monde entier de plus en plus nécessaire et pas uniquement pour faire du commerce et plaire à l'OMC.

Nous sommes en juillet 2008. Personne ne semble veiller encore ce qui est en train de ce passer. Le paradis, lui, n'est plus ce qu'il était quand on sait qu'on n'en revient plus de la même façon. Donc, même si l'avion va et, je l'espère, nous envoyer au 7ème ciel avec d'autres forme d'énergie, plus tard, c'est de demain, qu'il s'agit. Et pourtant, nous sommes encore loin du coût réel des voyages en avion.

Le secteur de l'aviation reste en plein boom, c'est vrai. La clémence inouïe de la part des autorités reste intacte alors que sa réputation de pollueur des avions n'est plus à faire. Une aberration écologique: le kérosène reste non taxé (estimation 35 milliards d'euros par an), pas de TVA sur les billets d'avion, alors l'environnemental, on ne demande pas trop où est la sébile. 20 milliards d'euros d'aides octroyées aux compagnies aériennes par les gouvernements. En 1949, la Convention de Chicago fondait la ACAO (Organisation internationale de l'aviation civile) et interdisait toute taxe sur le carburant. La "bourse carbone" pour acheter des "permis de polluer", ce ne semblait pas pour demain. L'"Open Skies Treaty" (en mars 2008) allait encore plus cadenasser toutes envies de restriction aux USA et en Europe.

Ryanair, la pionnière européenne des low-cost était née en 1985. Elle allait simplement grignoter les autres compagnies après une première couche via les charters. Test Achat dénonçait le manque de transparence qui était dénoncée dans la série de suppléments souvent injustifiés qui multipliait le prix nominal du billet d'avion. Les gouvernements applaudissent toujours à l'arrivée de ces compagnies à bas prix. La main d'oeuvre à la clé et les postes à combler sont bien trop important pour faire la fine bouche. Développer l'activité économique assure des positions ministériels. Alors ajouter une taxe supplément, ce serait mal venu politiquement. Le secteur des voyages a connu une évolution exponentielle en glissade vers l'exclusivité du low-cost. Internet y a ajouté l'outil nécessaire par son choix "sur mesure", intermédiaire de nos rêves les plus fous.

Vu la modestie apparente des prix, les voyages lointains, de très courtes durées, ont pu même être envisagés. On part, dès lors, pour faire des achats de l'autre côté de l'Atlantique sans se rendre compte des dégâts pour l'atmosphère. Tout semblerait être pour le mieux dans le meilleur des mondes surtout en période de perte de pouvoirs d'achat. Et pourtant... le prix du pétrole commence à clouer les avions au sol même dans le low-cost.  

Le protocole de Kyoto, ce n'est que pour les vols domestiques. Deux milliards de passagers par an. Bruxelles-Barcelone équivaut à 480 kg de CO2 par passager. Pour un vol long courrier, c'est la tonne par passager de CO2 à assurer.

Est-ce tenable? Le contrôle des Gaz à Effet de Serre (GES), c'est déjà râpé. Simplement contenir les fameux 2°C d'augmentation, sera déjà difficile. Le GIEC estime qu'il faut multiplier les émissions de CO2 des avions par 2,7 vu les hautes altitudes. Le secteur "aviation" à lui seul représente donc 4% du réchauffement climatique par la combustion des énergies fossiles. Et, on augmente encore. Depuis 1990, les émissions ont doublé. De nouvelles compagnies low-cost arrivent de Chine et d'Inde. Le tourisme représente 85% du transport aérien aujourd'hui. Le pétrole, on ne doit pas rappeler sont statut en pic de non retour au niveau de son prix et d'existence.

La concentration en GES devrait être maintenu à 550 ppmv (particules par million) pour ne pas passer outre les fameux 2°C d'augmentation. Cela impliquerait 50% d'émissions en moins au niveau mondial avant 2050. Les avions laissent des traînées de condensation, de CO2, de glaces, d'aérosols qui se transforment par leur nombre en cirrus, bloquant une partie des rayons terrestres. Ils sont responsables de l'émission de CO2 la plus forte par passager et par kilomètre. Avion en courte distance (380g), grandes voitures (325g), avion longue distance (270g), voitures moyennes (202g), TGV (122g), voitures à faible consommation (115g), autocars (62g), trains (35g).  

La Commission Européenne avait décidé de prendre le problème à bras le corps au niveau des prix pratiqués en vérifiant les sites Internet. Dans les 13 pays de l'Union, sur 386 sites vérifiés, 137 étaient en infraction : prix en dessous de la vérité, offres qui dépassaient la disponibilité et irrégularités par rapport au contrat. La Belgique détenait le record de la discordance avec 62% des offres. Les noms des compagnies en infraction sont confidentiels.

Mais la C.E. vient aussi de prendre une décision importante: en 2012, les avions passant dans la zone européenne, devraient se conformer au Protocole de Kioto comme le reste des consommateurs de l'énergie fossile et payer des taxes sur leur consommation. Cela coutera 5 milliards d'euro par an et sera répercuté sur le prix des tickets d'avion, ne manque pas de dire les compagnies d'aviation. Celles-ci pensent déjà à passer outre en restant le plus possible en dehors des zones de "taxeurs désobligeants" européen.

les-vacances-de-demain_30.jpgLes vacances, c'est sacré pour le citoyen. C'est sacrément mal calculé, aussi.

Une aberration, ces vacances? Lorsque des enfants doivent travailler de par le monde, ne manque pas d'ajouter les "antis". On demande de travailler de plus en plus pour nouer les deux bouts, le break est indispensable pour essayer de déstresser. On n'y arrive d'ailleurs pas toujours quand il s'agit de bouger ensemble sur les mêmes autoroutes et au même moment. Le monde a besoin, de plus en plus, de contacts entre les hommes.

Les vacances de demain comme d'avant hier PDA.jpg"Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage" écrivait Du Bellay.

En effet. Il n'y a qu'une observation à faire, c'est que du temps d'Ulysse, on avait le temps, on voyageait avec des voiles ou avec des rameurs.

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Un petit tour en calèche, Mademoiselle ? En co-voiturage, évidemment, parce que ma voiture, c'est aussi leur liberté. Il ne faut pas gaspiller l'espace agricole pour l'avoine des chevaux.

Tout n'est jamais compris dans le prix du voyage ! 

 

L'enfoiré,

 

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