Au diable, les partis (23/09/2006)

politiqueDire une chose pareille, est-ce un parjure ou simplement le raisonnement de celui qui se veut au-dessus de la mêlée... Passer avant l'autre est devenu la règle. Etre dans une famille politique est parfois plus risqué que d'en être l'opposant.
A
utant je déclare haut et fort que l’esprit d’équipe doit être l’arme la plus efficace du progrès, de toutes les avancées dans la technologie et la Science, autant je dirais que l’individu, la personnalité au niveau de la politique est bien plus importante.
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ui, je veux parler du culte de la personnalité qui est, et je n'engage que moi, une bonne chose s'il est bien utilisé et bien compris. Pas en jouant des coudes.

En politique, les bonnes vieilles Droite et Gauche ne se confondent-elles pas de plus en plus ? Le clivage est de plus en plus flou et n'intéresse plus vraiment l'électeur qui voudrait au contraire voir une amélioration dans sa vie de tous les jours indépendamment des moyens pour y arriver.
L
es idées qu’elles défendaient par le goût du schisme et de l’affirmation par l’opposition des principes trouvés dans l’exclusivité s’effritent de plus en plus dans les faits. Le parti des verts, par essence, n'est pas associé à ce jeu démocratique bilatéral.
L
a définition des objectifs n'est plus aussi coulée dans le marbre. Les clivages droite-gauche ne sont plus ce qu'ils étaient. Les événements changent la donne et obligent à revoir les statuts en permanence. Les politiques ne sont plus indépendantes de la situation économique des pays limitrophes. Il est curieux de constater le changement d'appréciation, sinon de politique, de ce que l'on appelle le "parti libéral". Être libéral, à l'origine, était d'avoir des idées futuristes, progressistes et pleines d'allant libertaires.
A
ujourd'hui, on associe le libéralisme au patronat, au mondialisme tant décrié. Le parti libéral, même s'il le conteste, se rallie à la droite conservatrice. Le socialisme, lui, de gauche est resté une idéologie essayant de s'attirer les ouvriers et les travailleurs. Il ne manque tout de même pas d'ouvrir son horizon et s'échappe, contraint et forcé, de l'idéologie de base en se rapprochant d'idées qualifiées de la droite conservatrice. Donc, on pourrait se poser la question du "Libéral", progressiste, oui, mais pour qui ?

politiqueLes extrêmes se rejoignent et se retrouvent souvent au centre de l’échiquier en utilisant la déception des autres. Si la gauche a défendu le social contre vents et marées venant de la droite libérale pendant les périodes d'euphorie, les moyens manquent dans nos années actuelles de vache maigre. Le social ne peut prospérer sans la richesse générée. La complémentarité est inéluctable. Tout à fait d'accord.
Q
uand un socialiste et un homme de droite se rencontrent la tension entre les deux façons de voir les choses, ne veulent pas dire que l'un a entièrement raison et l'autre entièrement tort mais plutôt que l'un a un peu tort et l'autre un peu raison. Les conclusions qui apportent une discussion constructive, sont celles qui retiennent finalement les éléments positifs de chaque point de vue. L'histoire ensuite jugera (Hegel). Plus l'opposition sera énergique, plus le progrès sera grand.
L
es bonnes idées sont revendiquées (heureusement) de droite et de gauche. Certains parlent de flou politique..
U
n mal ? Non, bien sûr. La conciliation, vraie, celle qui aura l’approbation de tous à l’unanimité ne pourrait que logiquement se retrouver même dans les camps ennemis de conception. Dans cette mixité d'idées communes, on arrive à se demander où sont les spécificités. L'esprit d'équipe est toujours profitable mais peut-être avec plus de pluralisme que celui qui pourrait se cantonner dans les limites d'un parti.

politiqueNous assistons aussi de plus en plus à la création de partis très corporatistes.
L
es dernières élections en Israël sont là pour le confirmer. En perte de vitesse, plus aucun parti traditionnel ne parvient à rafler les votes nécessaires pour s'installer sans une multitude de petits partis et former une coalition.
A
ssez révélateur ou peut-être amusant, le parti des retraités y a, par exemple, fait un tabac. Plus de pragmatisme, changement de paradigme sont les maîtres mots.
E
n Belgique, les "fameuses affaires Carolo" associées au PS ont occupé les médias pendant une grande partie de l'année 2006. Des "indélicatesses" dans le chef de certains membres se voyaient comme une affaire de parti plutôt que d'homme. Pourtant, ce genre de pratiques frauduleuses nommées de manière volontairement imprécises de "dysfonctionnements" est bien affaire d'homme et non d'entité. Le politicien oublie vite qu'il a été élu par des citoyens qui espèrent un retour à leur vote. L'électeur ne l'oublie pas par contre. Les erreurs du passé se payent cash.
C
omme j'ai déjà eu occasion de parler ici de la démocratie avec les articles "Vivre dans un monde démocrate, ça vous gratte?" et "Coup de pouce à la Démocratie", je n'y reviendrai pas sous cet aspect. La démocratie directe remplacera, un jour, celle qui est représentative.

politiqueLes personnalités de plusieurs horizons, le charisme apportent à mes yeux plus d’assurance d’originalité et d'idées. La particratie n'a plus la cote et est pointée du doigt comme "à rejeter", par les partis eux-mêmes. Idée iconoclaste ? Peut-être.
P
ersonnellement, j'accorde plus d'importance à des idées, aux personnalités, à des programmes qui eux sont bien tangibles et concrets. Une "belle gueule" ne le restera pas même si c'est elle qui se bichonnée lors du vote.
L
a couleur politique peut se confondre aux idées, mais pas toujours. Souvent, il suffit d'avoir une tête aimée ou considérée comme meilleure représentante à un endroit pour faire basculer un flux de couleur différente qui aurait une tête aussi forte mais ailleurs.
D
evant le bureau de vote, je me suis souvent senti mal à l’aise dans le devoir de choisir une liste plutôt qu’une autre. Certains membres, pour lesquels je me sentais en synchronisme d’idées, se retrouvaient dans des camps différents. Panacher ses votes n'est permis que dans une seule liste.
D
ans le monde politique belge, de soi-disant "grosses pointures" confirment d'ailleurs cette idée de personnalités marquantes. 2005 a été riche en création de postes de haut niveau cumulant de multiples mandats et fonctions sur la tête des mêmes mandataires politiques. Didier Reynders, tout d'abord, avec les fonctions de Président du Parti Mouvement Réformateur, de Vice-Premier Ministre et de Ministre des Finances. Elio Di Rupo, ensuite, après les "Affaires" carolorégiennes, en plus de la Présidence du Parti Socialiste devenait Ministre Président de la Région Wallonne. Le phénomène n'est pas rare. La Grande Bretagne, la France et l'Allemagne ont des situations semblables. Il est cependant plus difficile de faire la gestion d’une coalition de partis plutôt que d'avoir un parti homogène.
J
uste avant les élections, que de haches de guerre sont déterrées... Ce qui jusque-là était tenu sous le manteau, tout à coup, ressort dans la pleine virulence. Des petites phrases assassines, les noms d'oiseaux, ne manquent pas de jeter l'huile sur le feu lors de rassemblements populaires.
A
près les élections, la population a souvent du mal à se retrouver et à comparer la réalité arithmétique des chiffres et celle de la majorité la plus large recherchée par les alliances qui peuvent être bizarrement contre nature.
L
e vote, en Belgique, est obligatoire. Le panachage des votes n’étant pas permis et pourrait faire rejeter ma voix, j’ai dû me résigner à opter pour une liste qui en principe aurait dû être en conformité générale avec mes opinions mais qui me bridait dans mon choix. C'est encore plus vrai, quand il s'agit de voter lors des élections sociales dans les sociétés. Dans ce cas particulier, il s'agit de collègues bien connus qui se présentent sur les listes. Candidats, bien connus de tous et qui ont dû choisir un camp précis avec un bagage bien moins limité à une couleur.
A
ujourd'hui, cette obligation de choisir une liste ou certains candidats d'une même liste me semble bien obsolète. Si par le passé, une opinion politique se cantonnait plus derrière une idée générale associée avec un parti en fonction de ses origines, de son niveau social, il n'en est plus de même dans une population mélangée et plus au courant par la médiatisation qui en est faite. Le résultat des élections prouve que, dans une démocratie pure et dure, "à la belge", un parti doit toujours partager son pouvoir avec d'autres partis avec le qualificatif "à la proportionnelle". C'est aussi une preuve d'obsolescence du vote tel qu'il est pratiqué. Est-ce un problème en dehors du temps nécessaire qui s'allonge pour créer un gouvernement ?
P
ourtant, des statistiques parallèles aux votes officiels des élections des partis sont organisées et sont très prisées non pas seulement pour leur succès d’estime. Avant les élections, les sondages sont les bouées de secours des partis pour sentir l'orientation des électeurs et pouvoir rectifier jusqu'à la dernière minute un tir mal ajusté.
L
e challenge pour les hommes politiques de se trouver dans les places de tête est considéré à sa juste valeur. Directement après les élections, pour le président de partis, tout le monde gagne, bizarrement. Il ne faut pas perdre l'espoir dès les premiers moments. Ce serait mauvais pour ses partisans.
E
n France, à la veille des élections présidentielles, la préférence sur le ring semble être les extrêmes. Chacun essaye de placer ses pions aux places stratégiques en empiétant souvent sur le terrain de jeu des adversaires. Au centre, on ne roule pas les mécaniques mais on pourrait faire la surprise par une vision plus pondérée et plus sereine.
A
ux États-Unis (comme ailleurs), lors de chaque élection, des candidats indépendants se présentent et ne manquent pas de contrecarrer les partis traditionnels. C'est une preuve de plus : l'envie d'"évasion" de l'électeur par rapport à la tradition.
L
e Japon a passé plusieurs années récentes dans un climat sombre après les succès qui faisaient même trembler économiquement le pays le plus fort du monde.
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es taux d’intérêts réduits à leur plus simple expression reflétaient l’état de récession dans lequel il était tombé.
P
ourtant en 2001, le Japon en pleine déconfiture, a vu arriver la personnalité d’un premier ministre atypique en la personne de Koisumi qui, doucement mais sûrement, remettait son pays sur les rails du succès. La remontée incessante des cours du la bourse de Tokyo en témoigne.
S
ous le chapeau du Parti Libéral Démocrate (PLD), très conservateur, il a apporté un vent nouveau par son style et par son discours.
C
es détracteurs qui se retrouvent dans les rangs de son propre parti ne manquent pas de lui reprocher son Bla-Bla et ses formules à l’emporte-pièce qui, d’après eux, n’auraient pas été suivis de réels résultats positifs. Avec le recul, force est de constater que son accent n’a pourtant pas été que populiste car les résultats sont bel et bien au rendez-vous par la confiance retrouvée dans la population japonaise et la bourse de Tokyo qui bat record sur record ces derniers mois (sources : "L'Echo" du 12 août). Ce premier ministre vient de céder la place à un autre. Le nouveau parviendra-t-il à calmer l'exubérance ? Quand on sait qu'il y a 30.000 suicides par an, c'est à dire 10 fois plus qu'il y a 10 ans, vu le surmenage que cette situation engendre chez un tiers des actifs ne prenant jamais de vacances et vivant dans un état de fatigue chronique (appelé Karoshi, mort de trop travailler).
C
e 15 janvier, Michèle Bachelet a été nommée première présidente du Chili. Véritable tsunami de gauche titrait les articles journalistiques tout en ajoutant qu'elle ne faisait pas partie du mouvement des gauches-américaines habituel. De plus en plus de pays d’Amérique Latine se retrouvent dans « une » gauche bien différente l’une de l’autre et surtout de celle que l’on a l’habitude de connaître.
A
ux Pays-Bas, Pim Fortuyn, populiste à l'extrême, a bien démontré ce que désirait de lui la population. Après son assassinat, il était désigné bien après comme "Plus Grande personnalité de son pays". Désolé de devoir le constater, tous les partis ont des « perles », des "locomotives" qu’il faut faire émerger mais n’en déplaise à certains, comme dans toute activité humaine, les partis, eux aussi, cachent des « suiveurs » qui n’auront d’autres fonctions que de faire la claque de l’approbation derrière leur leader. Les ministres qui gouvernent en "playback" existent. Les gestes du chef se retrouvent avec seulement une musique aux intonations particulières.
L
’homme est ainsi fait, ce fait incontestable n’est pas un mal en définitive, les autres ont aussi leur rôle à jouer de soutien et de construction de la théorie idéologique. Déceler l’un par rapport à l’autre est une clairvoyance qu’il faut cependant garder comme une obligation.
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es projets de société, une société à grands projets proches des gens. L'accusation de populisme ne tient pas s'il est entouré d'une véritable étude de marché, des besoins réels de la population. Voilà le but à atteindre indépendamment des idéologies de droite ou de gauche mais qui correspondent aux besoins immédiats ou plus lointains. "La révolution n'est ni de gauche, ni de droite, elle est en face de nous" écrivait un autre blogueur qui espérait faire partie d'un cinquième pouvoir.
E
t ce ne sont pas les partis des extrêmes qui apporteront des solutions. L'histoire est là pour le rappeler. Et je n'ai pas envie de revivre des épisodes malheureux. Les hommes politiques doivent se rapprocher des gens pour le bénéfice de tous. C'est un minimum. Comment ? Je n'ai pas encore de solution parfaite mais reconsidérer les règles de la politique pourrait ouvrir une voie de sagesse. Une idée pourrait se présenter par la simple copie de ce qui se passe ailleurs que dans la politique. Dans les sociétés commerciales, dans la société elle-même des audits indépendants sont à la base de cotation à la suite d'analyse de la situation de l'intérieur sans tergiversation et avec sanction à la clé. Des audits sont bien entrepris de haut en bas pour se rendre compte de l'efficacité des fonctionnaires. Pourquoi pas dans les tours d'ivoire en véritables citoyens responsables ? Un référendum-sondage, par exemple, serait aussi une manière de répondre à la question de "Stop ou encore". (*)

Il est vrai que dans la même société commerciale, on est très loin de la démocratie populiste. Les décisions se prennent bien au-dessus des têtes dans un petit comité qui n'a pas du tout les objectifs de protection que l'on pourrait espérer pour le progrès global. Les suivants ou queues de pelotons participent au développement éventuel mais ne votent pas pour le destin de l'entité commerciale.
C
ertains vont plus loin encore dans le raisonnement et remettent en cause le droit de vote et la démocratie. Il est vrai que de devoir voter pour quelque chose qui ne s'appréhende pas avec le maximum de compréhension relève de la gageure. La complexité du monde est telle que seuls des spécialistes pourront en connaissance de cause choisir la meilleure option entre beaucoup d'autres. Faut-il laisser la main aux seuls experts ou ceux qui sont habilités par leurs antécédents ? Pas sûr. Ce serait se décharger en Ponce Pilate de la politique ("polis" ville). Je suis un défenseur de la démocratie. Je l'ai dit ailleurs. Mais elle doit être responsable et parfaitement bien comprise dans son principe et dans son aboutissement. Pas pour se donner ou à d'autres bonne conscience. Elle ne doit pas donner un ticket d'entrée dans l'arène de la gloire. Il faudra toujours pouvoir accepter dans ce cadre grandiose des applaudissements ou des réprobations avec le pouce pointé vers le sol. Chaque étape du processus validé, coté, approuvé ou rejeté au plus vite par référendum. Alors, l'abstention dans la majorité des pays avec vote non obligatoire, serait-elle la réponse ? Non, les absents ont toujours tort. Il faut se mouiller mais en ayant reçu la compétence de la saveur de l'eau.
I
l ne faut pas perdre de vue que comme dans toute entreprise humaine, avec le temps, les meilleures initiatives s'étiolent. Une usure du pouvoir s'installe tôt ou tard. Les changements s'imposent alors absolument. Voilà bien le point positif de la démocratie par les élections : remettre en question les grandes idées de départ, quitte à les changer du tout au tout.
M
ais, des bâtons jalonnent les chemins très homogènes de la particratie, de la ploutocratie qui souvent l'accompagne. Un électron libre se présenterait avec des idées trop révolutionnaires, ou en marge du parti auquel il s'apparente, et le voilà pointé du doigt comme hérétique et n'ayant plus le droit de rester dans les rangs et de bénéficier des appuis en rapport avec sa position. Dissident, s'abstenir sous peine d'excommunication en bonne et due forme. Devenir victime de l'ostracisme de son parti devient la sanction pour l'impudent. Être traité de facho est l'étape finale. Il faudrait pouvoir retourner chez les grecs anciens pour leur demander un suivi à leur invention de la démocratie, pleine de promesses mais si pas obsolète, à revoir dans son concept moderne de mixité voulue ou non. A cette époque, la complexité des décisions n'imposait pas trop de connaissances. Les choses ont changé et notre civilisation a pris de l'âge et de la sagesse. Cette sagesse ne doit pas se conclure par le lynchage des candidats suites aux débats médiatiques, mais permettre une meilleure confirmation pour son bon choix.
L
e progrès ne passe plus qu'à force d'idées neuves et par les personnalités qui sortent de l’immobilisme des conventions et de la langue de bois. Cela, aussi, il faut en être convaincu.
L
es Hommes et l'Histoire, c'est le titre sur le sujet du journaliste Hugues Le Paige de la RTBF par l'intermédiaire médiatique :

Le point de vue de Michel Rocard était : 

"Par une pente naturelle dépendant des caractéristiques mêmes de l'image, les médias choisissent, et, au total, ne savent nous parler que des hommes ou des femmes, des personnalités, de leur charisme, de leurs conflits, de leurs choix, et occultent tout le contexte des structures collectives, matérielles ou intellectuelles, qui finalement font la vraie décision ou, du moins, en fixent les limites". Diagnostic pertinent car si, parfois, DES hommes font bien l'histoire, c'est parce LES hommes, dans leur ensemble et leur complexité, ont fait des choix collectifs et ont été les créateurs de rapports de force qui permettent ensuite à un ou des dirigeants de les concrétiser. Il en va du moins ainsi dans les démocraties. Certes DES hommes comprennent mieux et plus vite que d'autres les possibilités du réel. Ils peuvent en être les gérants actifs ou passifs, audacieux ou prudents. Mais la politique ou les politiques sont d'abord le fruit de l'entrelacement complexe de rapports économiques et sociaux, d'hégémonie culturelle, d'imposition idéologique, de sentiments identitaires à travers le fonctionnement d'institutions collectives plus ou moins adaptées. Et l'histoire peut effectivement s'accélérer lorsque des hommes rencontrent, incarnent et parfois même anticipent ces aspirations. Des hommes peuvent bien incliner l'histoire même fortement, seuls ils ne peuvent pas l'imposer.

Image de la politique, politique de l'image, le binôme forme un couple éternel. De tout temps les hommes politiques - du simple élu au chef d’Etat- ont légitimement veillé à leur image, inséparable de leur force de conviction. Et dans le cours de l'histoire les différents médias les ont représentés en fonction de critères variables où le charisme personnel le disputait aux affinités idéologiques, les choix collectifs ou les intérêts individuels se mêlant aux programmes et bilans politiques. Mais dans la représentation, le politique restait largement central. La coupure est arrivée avec la télévision et le triomphe progressif et irrésistible de l'image reine. Désormais la primauté de l'émotion et de la personnalisation du message modifiait les règles du jeu. On assistait à un renversement culturel, à une modification du rapport de force : depuis qu'elle est enjeu du marché et de la concurrence à outrance, la télévision a bouleversé la hiérarchie de l'information et tout formaté en spectacle. Pour plaire au petit écran, la politique doit être dorénavant distrayante, nous dit-on. Les hommes, et les femmes politiques se sont adaptés, le plus souvent sans grande résistance de peur de perdre cette nouvelle légitimité dont la télévision se veut détentrice. La communication l'emporte sur le message parfois jusqu'à la caricature. Victime de ses séances de « média training » délivrés par quelques transfuges ou clandestins du petit écran, l'homme politique doit apprendre à enrager avec le sourire même si celui-ci devient grimace et le ministre doit s'excuser de sa mauvaise communication plutôt que d'expliquer sa défaite politique. La responsabilité de cette dénaturation de la représentation est bicéphale : médias et politiques sont également coupables. Les uns pour avoir imposé les règles, les autres pour les avoir observés. Heureusement parfois des grains de sable bloquent la machine. A contre-courant certains brisent le carcan pour rappeler la vanité de l'image et la vérité du discours. Et puis n'oublions pas que chacun d'entre nous perçoit l'image en fonction des diverses influences dont il est le siège. Heureusement - heureusement-, d'une certaine manière, nous sommes tous, comme le dit un sociologue « des coproducteurs de nos perceptions ».

politiqueEn somme, quand il s’agit de penser « politique », la tradition se veut garde-fou mais pas source d’évolution.
T
ant que voter sera choisir un parti, de ne pouvoir mettre des croix que dans la même colonne d'une liste, sans pouvoir panacher sur plusieurs, il manquera quelque chose à l'électeur.
Q
u'on se le dise, je ne serai jamais un partisan et ne ferai jamais de militantisme pour un parti. Cela restera toujours du coup par coup.

 

L'enfoiré,

 

Citations :

(*) 9 octobre 2006 :

  1. Les élections communales de Belgique ont eu lieu. La ville d'Anvers (Antwerpen) a prouvé que ce que j'ai dit ici n'était pas une vue de l'esprit sans plus.

  2. Les alliances de partis avant élections sont sorties au grand jour après les urnes alors qu'elles y étaient entrées bien avant. Est-ce une procédure normale ?

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