L'Amérique, présidence pragmatique ? (05/10/2008)

0.PNGLes USA ont l'habitude de se retrouver dans l'opposition dans un état de (presque) guerre. Adulés ou mal aimés, les États Unis contre tous, mal compris de tous. Cela l'a toujours obligé d'ouvrir, plus que partout ailleurs, la bourse au budget militaire. Que de choses n'a-t-on pas dit et écrit pour définir ce qu'est avoir l'esprit américain? Du "Grand Satan" au "monde de demain". L'Europe, au milieu, s'interroge sur les différences et les résultats des élections américaines qui pourraient influencer le monde entier. Cette fois, dans l'incompréhension totale de ce qui lui est arrivé suite aux dérives de cette Amérique. Après la crise, un peu de confiance revient avec le coup de poker de 700 milliards de dollars. "Bien loin de la "vieille Europe", l'Amérique, mais encore..." Article qui avait été ébauché dans "Tout va mal, non peut-être..."

Une armée de plus en plus chère. Des guerres militaires, commerciales, religieuses et psychologiques, créant interventionnisme, ingérence sont les sources de cette dichotomie entre pro et contra dans le monde.

En un mot, on parle de l'américanisme.
Au besoin seuls contre tous, les Américains sont unis malgré tout dans un parfait ensemble ou hétéroclites comme en ce qui concerne la peine de mort exécutée selon le niveau de conservatisme plus présent, selon le Sénateur qui occupe le siège de l'État, la possession des armes aussi. Mais, en final, toujours prêts à se retrouver derrière leur président. Pays de tous les extrêmes, religieux, au besoin sectaire. Population prude et, en même temps, extravagante sexuellement. Mais, il ne faut pas croire que les États n'ont pas leur spécificité ou qu'ils soient "unis" dans tous les cas et actions. La taxe locale est spécifique et décidée par le Gouverneur de l'État.

0.jpgLes papiers d'identités ne sont pas utilisés, pratiquement, ils sont souvent remplacés par le permis de conduire. Pourtant la sécurité est devenue une obsession. La violence et la compétition font partie de la vie américaine. La possession des armes fait partie de la normalité et se retrouve dans un amendement de la Constitution.

L'argent, comme passe partout, comme un passeport. "Quand Wall Street s'enrhume, le monde tousse" est-il souvent dit à juste titre. Frais minimum pour les transactions boursières. Aucune entrave importante aux transactions. La taxe Tobin est reportée "ad vitam aeternam". Le côté social, on y pense pour une autre vie.

Du côté social, la sécurité d'emploi se compte, chez nous, en mois de dédits par année d'ancienneté. Aux USA, on compte en semaines pour la même période et on dit merci en partant sur le champ. La crainte de perdre son emploi n'est pas un leurre. Mais, l'instinct pousse à dire que la société avait raison de réduire son personnel. Prester après une mise à pied, qui y penserait? On ne doit pas se représenter, c'est tout. On travaille bien après le temps présumé en Europe de la pension. Les grosses pensions ont été confiées à des organismes assureurs qui ont placé l'argent en Bourse avec des espérances presque "obligatoires" d'obtenir du "double digit". La Floride sera le nouvel habitat pour ceux qui ont réussi. Pour les autres, on recommence une autre carrière en servant dans les cafés ou les restaurants et cela parfois, jusqu'à plus soif. La grève, qui y penserait vraiment comme on peut le faire en Europe? On manifeste sur l'autre trottoir de l'entreprise après un renvoi. Bien caché derrière une foule organisée ou derrière un panneau de revendication sous l'œil vigilant de la police. Une avidité de consommations, un fétichisme libertaire qui trouve son répondant dans le marketing de l'American dream. Refus de toute ingérence, de tout interventionnisme de l'État. La faillite au détour du chemin pour ceux qui y ont cru et se sont retrouvés SDF dans sa voiture ou son camping-car.

La santé, pas question de réelles mutualisations à l'européenne. Ce n'est pas la solidarité.  Point. On paye cher pour des assurances tous risques qui sont plafonnées très vite. La liberté, toute la liberté c'est pour ceux qui ont les moyens d'en profiter. Il ne faut pas croire que les Américains sont nos cousins. Ils ont fondé leur pays sur l'immigration et sur l'absence d'État. Autre point.

Un paradoxe, aussi: plus d'universités prestigieuses qu'ailleurs et plus d'ignorants.

Le marché du "prêt", du "crédit" se fait concurrence en offrant les meilleures conditions, mais pas de restrictions ni de limitations. La carte de crédit "Western Union", arrivée en 1914 sur le marché, était en métal. Suivie par la "Diner's Club" en 1950 sous forme de carnet pour les paiements. Mais, c'est l' « American Express » qui va lancer, en 1957, la "carte plastique" et accentuer tous les excès de l'endettement.

Tout est, dès lors, possible. Et on y croit vraiment, presque aveuglément. Le capital à risque fait partie des mœurs et trouve mieux qu'en Europe, des acheteurs décuplant, peut-être artificiellement, le potentiel par son effet levier. Tout s'efface devant celui qui réussit. Peu importe la méthode, tout est dans la finalité.

On aime d'ailleurs en faire la pub de ses avoirs. Il y a des visites guidées en bateau, autour de Fort Lauderdale, pour découvrir toutes les maisons et villas somptueuses, appartenant aux amateurs du showbiz ou d'ailleurs, en leur donnant de la valeur au plus juste. C'est dire que l'impôt sur les grandes fortunes n'impressionne pas trop. Qui oserait voler la poule aux œufs d'or? Le dernier refus des républicains du plan Paulson confirme cet état d'esprit. Sur les canaux, on a l'habitude d'entendre au micro : "on the left side: this house is about 5 millions of dollars, on the rigth, this one, 8 millions". Un Européen qui entendrait cela, se retrouvera saoulé par le mot "dollar" perdu dans les conversions mentales et les chiffres. Le fisc européen entend en Europe et c'est une descente pour dresser l'inventaire et établir un impôt sur les grosses fortunes.

Toujours est-il que quand l'Américain a un grand projet en tête, il est prêt à mettre sur la table ses dollars sans tergiverser. Il est fier de pouvoir dire ce qu'il gagne. 

Prêts à fermer ses frontières à tous les produits qui ne correspondent pas à sa propre production. Ouvrir ou fermer les robinets des échanges internationaux en fonction de la force que les USA sont prêts à contrer ou non.

0.jpg"Proud to be, american".

Mais de quelle Amérique parle-t-on et à quel prix ?

Auparavant, il y avait le Nord, industriel et le Sud, agricole et esclavagiste qui avaient fait sécession dans leurs conceptions.

Aujourd'hui, c'est plutôt de manière générique, un centre agricole, conservateur et républicain. Les Amish ne sont que le reflet d'une stabilisation, symbole d'un arrêt du temps. Les Mormons, extrapolation de l'Église chrétienne qui s'est intéressée aux générations et à la généalogie dans le monde. Les côtes sont plus démocrates et progressistes avec les universités prestigieuses. L'Américain n'a pas souvent un passeport à sa disposition, voyageant dans le pays avec une semaine de vacances au Mexique, mais le plus souvent il reste aux Etats-Unis. Souvent monolingue, il va s'exercer à l'espagnol. La culture et les habitudes européennes lui restent inconnues.

Il l'exige par contre de tous ressortissants étrangers, assortis d'un Visa. Sécurité renforcée jusqu'à la paranoïa oblige.

Mais qu'est-ce qu'un Américain connaît de l'Europe?

Pas grand chose. Il a des noms de villes européennes qui se retrouvent chez eux, alors, pourquoi chercherait-il à s'inquiéter outre mesure.

Pragmatique jusque dans ses relations avec l'étranger en visite chez lui. Une rencontre fortuite avec cet autre va désarçonner celui-ci par l'abordage aisé, la franchise dans ce qui semble une relation forte. "My name is John, were're you from?". Contacts rapides, discussions joviales. Puis retour à la case départ en oubliant tout aussi vite que le contact a eu lieu.

Superficialité, caractérisée simplement pour comparer avec son propre statut de vie. Alors, en dehors de son entreprise, l'étranger peut lui parler de politique. Il n'en pensera pas moins après sa visite. Toujours ancré soit républicain, soit démocrate.

En politique, l'Européen a l'habitude de penser et de mettre en opposition droite et gauche. L'Amérique n'a que la droite démocrate et l'extrême droite conservatrice. Tous deux utilisent le pouvoir de l'argent comme seules ressources. Qui a le maximum d'appuis financiers, qui a les meilleurs discours préparés dans le moindre détail par les meilleurs routiers de l'information médiatique, gagne les élections.

Par contre de la religion, il vaut mieux garder ses convictions laïques "à la française" pour soi. Un morceau religieux plane toujours au-dessus de la tête de l'Américain, il n'y est pas encore arrivé à la complète laïcité et, parfois, il a un relent de créationnisme en réserve.

Fédération politique qui garde des attaches historiques et privilégiées avec la Grande-Bretagne ou démocrates républicains, plus enclins au confédéralisme. Démocrates contre républicains. La démocratie à l'américaine n'a pas grand chose à voir avec celle que l'on connaît de ce côté de l'Atlantique. Elle est résolument libérale.

Les élections sont souvent mal comprises dans son parcours en plusieurs étapes qui trouvent ses racines dans l'histoire.

Comme, l'écrivait Paul Jorion, ici: "Pour être électeur aux États-Unis, il faut prendre l’initiative de s’inscrire sur les registres électoraux et, lorsqu’on entreprend cette démarche, il faut se déclarer «démocrate», «républicain» ou «indépendant». L’affiliation a priori dans un camp où dans l’autre vous donne le droit de participer aux élections primaires du parti dont vous vous réclamez lors des campagnes présidentielles. Ces primaires opèrent au sein d’un parti le tri parmi ceux qui envisagent une candidature à la présidence. Dans la plupart des États de l’Union, seuls les électeurs du parti en question ont le droit de prendre part aux primaires, dans certains autres, tous sont admis, encourageant les «ennemis» à voter de manière à handicaper le candidat qui leur semble le plus dangereux pour leur propre camp. Les indépendants constituent à chaque élection une importante masse flottante et ce sont eux avant tout qu’il s’agit de séduire puisqu’on peut se désintéresser de l’électorat convaincu d’avance. Comme ils glissent selon les cas du camp démocrate au camp républicain ou inversement, on considère a priori que les indépendants sont «centristes».".

La campagne commence dès le début de l'année précédant la prise de pouvoir du président. Souvent, des "caucus", réunissant les électeurs dans chaque camp républicain et démocrate s'organisent. Suivi par un vote dans tous les États pour les "primaires". Éliminer pour ne garder qu'un candidat dans une Convention dans les deux directions traditionnelles. Dans le camp des démocrates, Miss Clinton et Obama se sont batus cette fois, jusqu'au bout pour obtenir les voies des Grands Électeurs selon les prédispositions selon les États. Des délégués par État et en fonction de l'importance de celui-ci, sont nommés de part et d'autre pour représenter les électeurs. Mais ce n'est pas nécessairement le maximum de votes préférentiels qui forment le président. Le gagnant d'un Etat remporte tout. Les "Grands électeurs" forment le collège électoral pour voter en principe pour leur parti. Le président et le vice président sortent des urnes dès que 270 voix sont dépassées. Le vice-président devient son "backup" et pourra se présenter après les deux mandats de 4 ans si le président parvient à conserver la confiance entre les deux. En 2000, G.W.Busch a remporté la présidence contre Al Gore à cause de cette règle.

"Démocratie, démocratie et demi", pourrait-on dire, par opposition ou par la crainte d'une opposition vis-à-vis d'un autre système de gestion. Fondée au XVIIIème siècle, dans un contexte différent qui justifie malgré tout la situation d'aujourd'hui. On parlait, à l'époque de "the people" sous la suprématie d'un État, loin d'être unis avec les autres. "The people" faisait l'"économie" de prendre en considération les Noirs, les Indiens et les femmes. Des intérêts particuliers cachaient des motivations bien moins égalitaires. Au mieux, une classe moyenne, volontaire, devait répandre la bonne parole avec un rôle de représentant autonome, fidèle et humble devant un Etat fort.

En 1776, à Philadelphie, seulement 55 personnes faisant partie des classes les plus riches, minorité aristocratique appartenant jusqu'aux trafiquants d'esclaves, décidèrent de la Déclaration d'Indépendance pour 2,6 millions d'Américains. Une Constitution, en 1787, mélangée avec "Le Fédéraliste" étaient signés. "La République est préférable à la Démocratie" disait James Madison. L'idée: "Le peuple n'est pas en mesure de réfléchir à l'intérêt général. Les élections présidentielles sont encore emprunts de cette méfiance en envoyant 538 intermédiaires, Grands Électeurs, dont le nombre est déterminé en fonction de la taille de l'État que chacun d'eux représente.

Nouveau Monde, paradis ou enfer que nous montrent les "feuilletons de Malibu" ou de "Dallas, avec son Univers impitoyable"? Cela dépend, pour qui? Liberté comme leitmotiv jusque dans l'excès mais dans un canevas bien précis. Religieux protestants laissant la porte ouverte aux sectes et aux gourous aidés médiatiquement.

Une histoire longue de 3 à 4 siècles. Tout est bon pour faire de l'histoire. Il suffit de se rendre à Saint Augustine pour le constater.

Comme les Américains prennent leur image dans leur président, il serait intéressant de remonter dans leur histoire.

Je pourrais remonter jusqu'au "number one", George Washington pour remonter dans ce passé qui continue à impressionner dans l'incompréhension d'une vision sous "mirage". Mais une vie d'homme, dans ses successions d'événements, suffit pour en déterminer le parcours général. Je commencerai donc justement après Herbert Clark Hoover qui a vu couler la première pierre empoisonnée de la Grande Dépression sans trouver lui-même les remèdes avant son éviction en 1932.

(32) F.D. Roosevelt 1933-45 Démocrate

Infirme, il gagne les élections contre Hoover qui prônait trop l'approche "individualiste robuste" trop peu conforme à la réalité de l'époque de crise de 1929. Pour se redresser après la Grande Dépression et redonner l'espoir à la population, il invente la sécurité sociale à l'américaine basée sur les théories de l'économiste John Maynard Keynes. L'homme du "New Deal". Il augmente les impôts sur les hauts revenus. Il installe un contrôle accru sur les banques et remet beaucoup de chômeurs au travail. Il maintient les USA hors de la Seconde Guerre mondiale jusqu'à l'attaque de Pearl Harbor. Il est le seul président à avoir été élu 4 fois. A la Conférence de Yalta, qui devait décider de l'Europe, il est miné par la maladie et se laisse berner par Staline et Churchill.

(33) Harry Truman 1945-53 Démocrate

Le perdant des sondages gagne contre Thomas Dewey qui manque cruellement de charisme. Mal préparé, pourtant, à reprendre le gouvernail après la mort de son prédécesseur à la longueur de règne extraordinaire, il subit les effets de la Guerre froide, de la guerre de Corée, du blocus de Berlin. Il décide de lancer les bombes atomiques basées sur les dires des scientifiques et l'envie d'en finir au plus vite en voyant les retours désastreux de la guerre avec le Japon. Par l'intermédiaire du Plan Marshals, il espère reconstruire l'Europe. Le "Fair Deal" ajoute des couches à la sécurité sociale, à l'enseignement, à la santé.

(34) Dwight Eisenhower 1953-61 Républicain

Ike pour les intimes. Slogan "It's time to change" après 20 ans de présidence démocrate au pouvoir, il remporte les élections. Après une carrière militaire héroïque aux côtés de McArthur et lors du débarquement. Actif sur la scène mondiale, mais reste peu connu chez lui. Fin de la guerre de Corée. Gestion militaire. La classe moyenne est mise en place. La théorie des Dominos lui permet de faire opposition au communisme. Les changements réels en fin de mandat ne sont pas nombreux, ni substantiels. Il a diminué les impôts mais augmenté énormément le budget de la Défense pour contrer la montée de l'URSS. Il fut le premier à essayer de supprimer la ségrégation raciale dans l'enseignement.

(35) JF Kennedy 1961-63 Démocrate

Le plus jeune des candidats. Lors de son intronisation, il lance "Ne vous demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, demandez-vous ce que vous pouvez faire pour votre pays". Il fait une erreur d'appréciation à la Baie des Cochon à Cuba. Castro s'en retrouve très fort. Khrouchtchev installe des missiles à proximité des USA, épée de Damoclès. Cela mène le monde au bord d'un cataclysme nucléaire dans une partie de poker réglée heureusement par le retrait des missiles. La guerre froide s'entretient en douceur, en tensions et en profondeur. La loi pour l'égalité des droits se construit. L'ère de l'aérospatiale est lancée par lui pour la fin de la décade. La NASA reçoit tous les moyens financiers pour raison de prestige et de revanche vis-à-vis de l'avancée de l'URSS dans l'espace. Il est assassiné et un mythe naît autour d'une commission Warren qui va se conclure avec beaucoup d'imprécision. Le mythe est entretenu par un espoir raté de jeunesse. JFK est plus un symbole mort que vivant.

(36) Lyndon Johnson 1963-69 Démocrate

Le Vice-président reprend les problèmes non résolus. Il signe le "Civil Rights" et le « Voting Right Act ». La guerre du Vietnam commence mais il crée la "Great Society".

(37) Richard Nixon 1969-74 Républicain

Il améliore la politique extérieure. Visite en Chine et Brejnev en Russie. La guerre du Vietnam se termine sur une victoire communiste. La convertibilité du dollar n'est plus fixée. Il est destitué après impeachment suite au Watergate.

(38) Gerald Ford 1974-77 Républicain

Seul président qui n'a jamais été élu. Il tente de maîtriser l'inflation pour relancer l'économie.

(39) Jimmy Carter 1977-81 Démocrate

Sudiste, il prône l'égalité raciale et l'écologie. Il crée 8 millions d'emplois, après une période de mauvaises conjonctures économiques et réduit le déficit public sans pouvoir le faire pour l'inflation. Les otages en Iran chez Khomeini empêchent une partie de son action. Il obtient le prix Nobel de la Paix après les accords de paix entre Israël et l'Egypte, conclus à Camp David.

(40) Ronald Reagan 1981-89 Républicain

Vieil acteur d'Hollywood de films de cow-boys sur le retour. Autre style que Jimmy Carter. Très populaire, il installe le show médiatique dans son action avec l'optimisme du rêve américain. Il relance la croissance après une faible croissance plombée par une inflation galopante. Augmenter les bénéfices, il baisse les dépenses publiques et augmente les dettes de l'État, mais augmente le budget de la Défense (35%en plus) en pensant à un rêve de bouclier antimissile IDS dans un anticommunisme de chasse aux sorcières jusqu'à l'arrivée de Gorbatchev. Ses discours sont pourtant à mettre entre parenthèses aujourd'hui: "The economic ills we suffer] will go away because we as Americans have the capacity now [...], to do whatever needs to be done to preserve this last and greatest bastion of freedom. In this present crisis, government is not the solution to our problem ; government is the problem. »)"

(41) George H Bush 1989-93 Républicain

Il entraîne les Alliés dans une première guerre contre l'Irak. Il augmente les impôts pour la payer. Il assiste à la chute du mur de Berlin.

(42) Bill Clinton 1993-2001 Démocrate

Il diminue le chômage et la criminalité. Le budget en équilibre depuis longtemps lui permet d'ouvrir la bourse pour des projets plus sociaux. Les Accords de Dayton à Camp David et le rapprochement des Israéliens et des Palestiniens sont à son actif. Il chasse avec les Alliés les Serbes du Kosovo. Ses relations intimes avec Monika, qu'il avait niées, vont le contraindre à prendre plus de réserves car une procédure d'impeachment était lancée contre lui.

(43) George Walker Bush 2001-2009 Républicain

0.jpgBaisse d'impôts. Religieux, il est contre l'avortement et les homosexuels. Son refus vis-à-vis du Protocole de Kyoto le rend mal aimé en Europe. Le 11/9/2001 lui permet de se lancer seul en guerre contre un terroriste qui aurait des armes à destruction massive en Irak. Déficit record destiné au Département de la Défense en Irak. La guerre d'Afghanistan avec les Talibans était une mise en bouche laissée, inachevée, aux bons soins des Européens. La faillite du système financier dans un nouveau crash créé par les subprimes dont on ne connaît pas les limites. Les banques sautent. Par deux fois, les européens étaient mieux disposés vis-à-vis d'Al Gore et de John Kerry

 

(44) Barack Obama, démocrate contre McCain, républicain 2009-...

En présence, Barack Obama, 47 ans, challenger des Républicains, le "Kennedy noir", classé 3ème sur la liste des cent personnes les plus influentes au monde et John McCain, 72 ans, vétéran du Vietnam qui, élu en 2009, serait le plus vieux lors de son élection et aussi 5ème sur la même liste toujours d'après le Time. 

0.jpgD'après les Américains, le plus mauvais président fut le 29ème, le Républicain, Warren Gamaliel Harding (1921-23). Considéré comme une marionnette du monde des affaires qui a laissé progresser la corruption avec des discours creux. Son successeur (30), le Républicain, Calvin Coolidge (1923-29) a joué sur le velours avec une croissance générale sans rien faire, laissant le crash de la Grande Dépression à son successeur. Le plus populaire, Ronald Reagan qui respirait la confiance en soi et qui s'est entouré de collaborateurs de haut niveau. Le mythe reste pour JFK.

En 2000, G.W. Bush, pour contrer les démocrates qui laissaient l'Amérique à la hauteur de ses ambitions avec une croissance constante depuis plusieurs années et un budget excédentaire, avait protesté contre les interventions à l'étranger de l'administration Clinton qui se devait de recréer une nation plus "humble". Après ses deux mandats, avec un déficit record et la crise des subprimes, les USA réapprennent désormais l'humilité forcée. La Russie tourne le dos à l'OMC avec ses 8% de croissance. La Chine et d'autres pays asiatiques prennent, depuis 8 ans, leur revanche en copiant le système capitaliste. Entre-temps, la contamination du virus américain s'est répandue, minant toutes les économies du monde.

Comme on le voit, le balancier Républicain-Démocrate fonctionne selon une alternance entre période de croissance ou de décroissance, entre ouvertures et replis des 0.jpgvues sur le monde. "Une croissance bien régulée dans le sens de l'intégration de l'ensemble de la population", comme le proposait récemment encore Joseph Stiglitz serait à recommander. Une législation antitrust comme remède de cheval. Le protectionnisme reaganien, l'autorégulation prônée par Bush ne fonctionnent plus quand on pavoise à l'OMC et que la complexité des marchés augmente. A long terme, comme disait la célèbre formule de Keynes, c'est la mort.

L'héritage de Bush ne laissera, avec le temps, pas un souvenir impérissable aux Américains et au monde. 0.jpgIl a fallu seulement le deuxième mandat pour s'en rendre compte. Une récession, l'augmentation du chômage devront trouver une autre solide stratégie pour rétablir la confiance perdue dans le "système économique globalisé". L'Américain est reconnu comme étant pragmatique et change sa politique par coups de tête, sans trop tergiverser, n'hésitant pas à tourner le dos à ses propres thèses. Au vu du clash, de la crise des subprimes commencé en février 2007, poursuivi par le crash mondial du système financier et des banques qui, pour une fois, prouve ne pas être à la hauteur de ses ambitions.0.jpg

GW Bush fait passer des réglementations avant de quitter la Maison Blanche (31/10/2008). Le 28 octobre, Arte présentait le film documentaire "Being W." par Karl Zero et Michel Royer. Aura-t-il détrôné Warren Gamaliel Harding?Aux élections du 4 novembre, en présence le démocrate Barack Obama avec Joe Biden et le républicain John McCain avec Sarah Palin. Match du futur contre le passé? Le monde a déjà choisi. Reste l'Amérique à le faire. Yes, we can.

Alors, nous Européens, ce "vieux" continent, même si nous ne marchons pas sur ses plates bandes du pragmatisme, pourquoi ne pas proposer de chanter : "Amérique, ta démocratie était impitoyable, mais, cette fois, "Mets de l'huile".

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0.jpgRiche comme un président américain...

Oui, c'est bien sûr. Mais si on rapprochait les richesses en calculant à un taux commun, ce serait G. Washington, premier président des USA qui avec ses 525 millions de dollars qui tient la palme.

Important propriétaire terrien qui avait 300 esclaves à son service. Son épouse, Martha, à l'origine.0.jpg

Il y a eu les héritiers de familles fortunées comme J.F.Kennedy avec 1 milliards de dollars, mais qui n'a pas pu en profiter.

Les Hooper et Johnson sont les seules à construire leur fortune.

Quant à Bill Clinton qui arrive dans les dix premiers, ce sont ses livres et les invitations qui le font monter sur le podium.

G.W.Bush avec ses 35 millions de dollars ne s'y trouve pas. 

 

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L'enfoiré,

 

Sources: "Le Vif L'Express", "Le monde diplomatique", et personnelle.

 

Citations:

 

11/9/2018: 17 ans après. Un événement qui est resté dans les mémoires. Chacun se rappelle de ce qu'il faisait ce jour-là quand tout a changé pour l'Amérique et pour le monde avec "The failing Man"

L'instant Bruno Coppens se rappelle et compare les deux époquespodcast

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