Mieux qu'un mal nécessaire (26/04/2015)

soinsLe non-marchand, un concept générique qui cache bien des professions. Je ne sais si vous êtes comme moi, mais j'ai du mal à situer ce qu'on appelle communément 'le non-marchand'.

Pour moi, tout est marchand.

Une véritable nébuleuse de professions s'y cacherait-il?

Une définition générale de Wiki: organisme sans but lucratif exerçant dans l'économie et la gestion d'entreprise: services fournis par les administrations publiques, et une fraction de ceux de l'économie sociale, tels que ceux fournis par des associations comme bien public.  

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Ces services ne sont pas gratuits pour autant. Ils sont payés par des subventions, la caisse publique, une contribution forfaitaire, une cotisation, les dons, les legs, le bénévolat, ... avec des fins morales, altruistes, sociales, éducatives, religieuses, philanthropiques, de santé, etc. ne doivent procurer aucun avantage économique direct à ses membres ou donateurs.

Ils sont pris en compte dans la comptabilité nationale et le calcul du PIB. Ils valent ce qu'ils coûtent. 

Tout est dit par cette phrase "ils valent ce qu'ils coûtent"... 

Quelles sont les professions qui valent ce qu'elles coûtent?

Ce n'est pas beaucoup plus clair. 

Tout ce qui est administratif pourrait être considéré comme non-marchand.

Je faisais partie des administratifs. Je n'ai jamais rien vendu et, pourtant, je ne faisais pas partie du non-marchand.

Cela se complique vraiment pour fixer les limites de ce concept.

Le site du CRIPS définit le terme "non-marchand" par "Branche d'activité dont les organisations fournissent des biens et services à la collectivité sans but de lucre et sont financées principalement par des subsides publicsLe secteur non marchand recouvre une variété d´activités et de services qui vont du culturel à la santé, en passant par le social et l'environnement".

OK, le mot "public" réduit considérablement le champ d'application.

Une tendance existe de considérer les fonctionnaires de l'Etat comme faisant partie exclusivement du "non-marchand". L'Etat est l'officier payeur.

Pour fonctionner, la sonnante et trébuchante provient des dons et des taxes.

Les travailleurs de ce secteur font, donc, parler d'eux périodiquement en défilant dans nos rues mécontents de leur situation qui ne suit pas le niveau de vie des autres secteurs du travail.

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19 mars, manifestations. de fonctionnaires.

22 avril, grève du secteur public.

Le but, réduire les effectifs de fonctionnaires. 

Pousser le bouchon, serait de dire qu'ils font partie des "gauchos"....

Un amalgame de plus? 

Il y a quelques temps, le Vif-L'Extress titrait un article "La Gauche en ruine".

Article que Gilles Finchelstein s'empressait de corriger par "La Gauche est en danger de mort" ce qui n'est pas la même chose.

Le contre-pouvoir doit subsister. 

Si la Droite a dû faire son acte de contrition en 2008, la Gauche doit aussi se remettre en question.

La nostalgie d'un temps révolu existe et il n'y a plus qu'un tiers des pays qui revendiquent de se trouver à gauche.

Il y a une longue histoire entre public et privé.

Le justice n'est pas vraiment sans but lucratif, même si l'Etat aimerait bien la rendre autosuffisante comme Alex le laissait entendre avec humour: podcast

Dans le monde dans lequel le profit mène la danse, les travailleurs du non-marchand font souvent office de "mal nécessaire", bien que constituant une part importante de l'activité d'un pays.

Le non-marchand de plus en plus difficile à maintenir le cap vis-à-vis des rémunérations que l'on veut bien encore leur accorder. 

Le bénévolat au sujet duquel j'avais écrit un billet, est souvent catégorisé comme "mal nécessaire" pour combler les carences des travaux qui ne sont plus assez valorisants et qui sans lui, ne seraient plus pris en charge par personne puisqu'ils seraient considérés comme trop chers.

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Les dernières manifestations sont la preuve que les revendications justifiées par le réajustement de leur pouvoir d'achat ne trouvent pas d'écho auprès de ceux qui sont appelés à les satisfaire dans notre gouvernement belge qui est passé depuis un an à droite toute après des décennies de gabegies, de revendications des syndicats qui pour exister et avoir des affiliés, se devaient de revendiquer même ce qui n'était pas désiré par ces derniers.

Disons tout de go que ce secteur du non-marchand a manifestement son rôle à jouer dans la société. 

Le secteur public est aussi la cible de privatisation.

Le sketch de "La Poste" est peut-être encore de rigueur, mais pour les postiers eux-mêmes avec le logiciel de Geroute dans les pattes, plus question de flâner aux corneilles. soins

La sécurité d'emploi n'est plus assurée comme par le passé.

Dans le domaine de la santé, un projet de réforme sur l'art infirmier veut inclure des aides soignantes dans le lot, ce qui est rejeté par principe. 

La raison? Palier à une pénurie médicale et ajouter cette nouvelle aide aux deux catégories de praticiens dans les hôpitaux et que ce sont des gradués et des infirmières brevetées qui méritent une rémunération en échange de leur investissement dans les études.

soinsLe niveau de qualification des infirmières brevetés devrait disparaître en n'en formant plus de nouvelles car elles restent trop dépendantes d'un époque révolue durant laquelle les barèmes dans la fonction publique limitaient les salaires et éradiquaient les envies de faire plus que prévu avec des compensations dans les pensions de retraites correspondantes à l'effort rendu.

Bien que moins formées, et moins rémunérées, elles font en fait le même travail.

Les aides soignantes n'apporteraient-elles qu'une couche de plus dans une situation périmée?

La passerelle entre les brevetées et les graduées existe mais est impraticable par la longueur des cours nécessaires.

soinsImposer une formation est manifestement trop lourd pour le résultat final escompté.

Le travail hospitalier va demander d'augmenter de plus en plus les qualifications et que celles-ci soient maintenues par une formation continue dans un métier qui évolue énormément avec la médecine.

En Belgique, les soins à domicile apportent une aide considérable et assurent un sacré boulot.

60% des patients font appel à ce genre de soins, les budgets alloués sont loin de subvenir à cette branche et soutenir des soins de qualité par des professionnels diplômés.

soins90.000 diplômés actifs, c'est énorme par rapport aux 30.000 médecins.

Le paramédical compte 250.000 personnes, voila le prix de l'excellence que tout le monde envie quand on voit des étrangers venir se soigner en Belgique.

Faire mieux est toujours possible et y investir n'est pas à fonds perdus.

Trois jours par an, ce beau monde insiste pour se retrouver entre professionnels pour étudier les meilleurs moyens d'associer coûts et efficacité.

En novembre 2006, de nouvelles discussions arrivaient à mettre 35 millions d'euros de plus sur la table planifiés jusqu'en 2009.

Les syndicats n'avaient pas été contents de ne pas avoir été conviés aux réunions, soit parce que les résultats étaient loin de leurs attentes.

Quand on voit le besoin de considération, de respect pour ces professions qui apportent, en définitive, tellement de soutien à nos semblables dans la détresse, ces trois jours ne représentent que trois gouttes dans l'océan des problèmes de la santé. Mais, bon... le temps a passé.

Aujourd'hui, la peau de chagrin s'est encore rétrécie. 

Justice, cheminots, tous dans le même bain-marie à seriner, à mijoter.

Plus de budgets, les caisses sont vides. L'Europe impose des réformes, peut-être moins cinglantes que celles de la Grèce, mais cela fait que tout le monde se sent visé et vidé de sa substance.

soinsDans le secteur public, on part comme le privé à la retraite.

Oui, la longueur de vie s'allonge.

Non, elle n'est pas toujours ressentie de la même façon en fin de carrière par tout le monde. Un intello dans un bureau n'est ni un manuel, ni un enseignant qui doit se faire un chemin entre programme et nouveautés toujours plus nombreuses. 

soinsLes budgets de fonctionnement sont réduits par le mot sacré 'austérité".

Les dotations et le personnel diminuent.

L'efficacité est le maître mot dans le privé, pourquoi pas dans le public?  

Cherchez pas docteur, tout est dans la tête et dans les fonds de tiroirs.

Où chercher des budgets en valeurs sonnantes et trébuchantes?

Investir dans la fonction publique, qui y pense encore?

Les obligations d'Etat? Valoriser la fonction publique en actions?

Non, on spécule dans le secteur privé, pas dans le public. 

Quel virage fiscal pour renflouer tout cela d'après le sondage de la population? 

Cette semaine, Bruno avait une conclusion dans un jeu de main dangereux:podcastou avec le PTB:podcast

soinsLe concept du social égalitaire derrière ou devant nous?

Une question qui n'est pas nécessairement une tendance générale.

Un saut d'index, une retraite planifiée à 67 ans dans quinze ans, c'est voté depuis hier à l'arraché, majorité contre opposition comme on dit dans ces cas-là.

La CSC attaque ce saut d'index à la Cour Constitutionnelle.

La réponse serait-elle dans le 1er mai tout proche dont on dit qu'il sera chaud?

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En température extérieure s'entend ou dans les cœurs vaillants où rien n'est impossible... 

Jeudi, l'écolo Jean-Marc Nollet prêche la diminution des cotisations sociales pour garder la compétitivité de la Belgique vis-à-vis de ses pays voisins, d'attaquer les rentiers dans une politique de carrières et d'emplois pour sauver la sécurité sociale. 

soinsJe ne sais si vous êtes comme moi, mais je n'ai pas tout compris dans ce raisonnement. Je ne suis plus les raisonnements...

L'argent, le nerf de la guerre, est-il mieux qu'un mal nécessaire à gauche ou à droite? 

Vendredi, c'est donc le 1er mai. J'aurai peut-être ma réponse.

Oui, mais alors avec l'humour des Chevaliers du Fiel ou avec les foules sentimentales ...

 

L'enfoiré,

Citations:

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soins04 mai 2015: le 1er mai revu et corrigé avec le sérieux du francophone Bertrand Henne:

podcast

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ou l'humour du flamand Bert Kruysman

podcast

Et le 1er mai en France, par le FN du 1er mai....

Tandis qu'en Allemagne, c'est Claus Weselsky, du syndicat des conducteurs de train qui devient l'homme le plus détesté à cause des grèves.

 

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6 mai 2015: Contrôle des chômeurs et de la manière de vivre? L'art d'atteindre le ridicule de situation comme le dénonce Thomas Gunzig
podcast

28/05/2015: Bruno Coppens donne sa version du PS à la suite du livre de Magnette "La gauche ne meurt jamais" podcast

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