Automne en "zwanze" (20/12/2008)

Automne en zwanze_00.jpgÇa y est, l'automne est parti. Que d'événements, que de surprises bonnes ou mauvaises dans notre ville de Bruxelles et ailleurs. Les photos annexées seront bien de chez moi, par contre. Y verrez-vous la crise? Question de point de vue et de réflexions. Avec la zwanze de chez les zinneke?

Je vous avais déjà parlé avec enthousiasme et poésie de cette arrière-saison dans « Extase automnale ». Ma manière de voir était, alors, champêtre et forestière, arbitrée par une peu de nostalgie et de couleurs. Automne, saison qui fait s'étioler les feuilles des arbres dans les bois et la forêt de Soignes très proches de Bruxelles. Deux ans, déjà, nous n'en sommes plus là. On dirait même qu'il y a un siècle.

La verdure, le vert et les autres couleurs, souvent complémentaires, se trouvaient encore dans la ville, ses parcs et ses jardins au début. On s'harmonisait avec la saison au mieux. On se personnalisait en montrant des choses.

Comme toujours, la pluie avait, peut-être, lavé le soleil en coin, mais ne l'avait pas effacé totalement. Le ciel gris, lui, avait donné la couleur de référence pour les photographes en mettant tout le monde d'accord du côté de l'exposition. La neige, elle aussi, par deux fois nous a déposé ses flocons dans nos rues, en y répandant une certaine pagaille sans commune mesure avec les routes du reste du pays. Espérons que la compensation des pistes de ski a été suffisamment efficace pour faire oublier les inconvénients. Après, résurrection, les jardins, les jardinets de la ville s'y sont mis à cœur joie pour donner les couleurs perdues, remplacées par un peu de blancheur très vite salie dans un dernier baroud d'honneur. Les couleurs rouges des fleurs, la rousseur des arbres ont repris du poil de la bête avant de mourir, fanées, sur le sol.

Pour swinguer, comme d'habitude, nous avons eu des événements sportifs, festifs et d'anniversaires. Des fêtes, des anniversaires, un dimanche sans voiture, un marathon se sont invités en séquences pour réveiller le sport qui est en nous.

Tout aurait pu s'endormir avant l'hiver pour suivre la nature, fatiguée du soleil trop ardent de l'été.

Cette fois, à Bruxelles, coups de tonnerres, turbulences de tout ordre. Il a fallu s'accrocher et pas seulement à cause du vent.

Que d'activités moins naturelles ont jalonné ces journées d'automne.

Oh, temps, suspend ton vol, a-t-on envie de dire, cette fois, pour calmer le jeu.

Les taux d'intérêts en hausse, les subprimes, la perte de pouvoir d'achat, nous commencions, presque, si pas à nous y habituer, à nous y faire. D'autres coups de semonces, bien plus troublants, dont on se rappellera très longtemps, surgirent. Les droits constitutionnels, les trois pouvoirs que l'on disait autonomes, se retrouvaient ensemble dans les problèmes menant le moral dans les talons de tous. Les finances, les banques, les augmentations du chômage se sont mises à réveiller notre instinct de panique et de perte de confiance tout azimut.

Alors, nos gouvernements se sont fait réchauffer les oreilles et se sont relancés dans des idées de Plans avec un labyrinthe de complexités dans lequel le Minotaure se perdrait, encore, aujourd'hui.

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Halloween a perdu un peu de sa ferveur, cette année. Il faut dire que pour se faire peur pas besoin de masques de carnaval ou de tenues de squelettes. Trois bourgmestres, les trois mousquetaires de la périphérie, trépignent d'impatience avec les voix des électeurs en poche avec la peur de prendre froid sans écharpe. Les "faciliteiten" n'étaient, décidément, plus ce qu'elles étaient. La politique a ses raisons que la raison arithmétique ne connaît pas.

aint Nicolas, lui, est aussi revenu. Il a fait le plein des enfants sages avec toujours autant d'impatience. Il a fait semblant comme d'habitude avec sa besace, un peu plus chiche que les années précédentes. C'est le Père Fouettard qui avait eu la vedette pour les adultes. Rien n'était vraiment comme avant.

 

20081208Saint Nicolas.jpg 20081115G20.jpg 20080919Offensif Defensif.jpg 20081212Plan de relance.jpg
 

  Des plans de relance, en cascade se succédèrent à rythme constant. Style « busherie », style "Sarko" avec G20, intégré ou style très, très local. Chacun son truc en plumes.

 Et puis, il y a eu le 4 novembre, un sursaut, Obama recevait son ticket d'entrée pour la Maison Blanche. Un Messie? Faut pas rêver. Sarko préparait sa sortie dans un dernier sommet. Le pétrole qui n'est plus noir, après une chute à plus du tiers du prix de l'été ne réjouit qu'à moitié.

Mais, revenons en Belgique.

20081215Fortis retour.jpg 20081018Crise Fortis.jpg 20081007Paribas Fortis.jpg 20081004Crise sur le Retour.jpg

automne avec tous ses rebondissements. "Fort Triste".

Confiance...

 Pour chercher les responsabilités, il y a eu la guerre contre les paradis fiscaux, contre les parachutes dorés pour protéger ce qui restait en caisse.

20081028Parachute doré.jpgC'est sûr, la Revue 2009 au Théâtre des Galeries n'aura aucune peine à nous faire rire sur nos petites "défaillances".

Dans le même temps, la Grand Place s'est préparée, en silence, aux fêtes de fin d'année. L'entreprise d'électricité y a mis sa version pour combler le trou noir.

Les vitrines étaient un peu moins illuminées que de coutume. Le marché aux poissons continuait à accueillir ses patineurs sur glace. Et on patinait, on patinait à s'en étourdir. Tout était loin de s'endormir.

Pourquoi pas, un karaoké? Une vieille chanson me vient à l'esprit. Le "Temps des cerises", revisité, très légèrement adapté. Une lettre seule, mais en version de "Noir Désir" pour la musique: 

« Quand nous chanterons le temps des c(e)rises
Et gai rossignol et merle moqueur
Seront tous en fête …
Les belles auront la folie en tête
Et les amoureux du soleil au cœur
Quand nous chanterons le temps des c(e)rises
Sifflera bien mieux le merle moqueur

Mais il est bien court le temps des c(e)rises
Où l’on s'en va deux cueillir en rêvant
Des pendants d'oreille …
c(e)rises d’amour aux robes pareilles
Tombant sur la feuille en gouttes de sang
Mais il est bien court le temps des c(e)rises
Pendants de corail qu’on cueille en rêvant

Quand vous en serez au temps des c(e)rises
Si vous avez peur des chagrins d’amour
Évitez les belles …
Moi qui ne crains pas les peines cruelles
Je ne vivrai point sans souffrir un jour
Quand vous en serez au temps des c(e)rises
Vous aurez aussi vos peines d’amour

J’aimerai toujours le temps des c(e)rises
C’est de ce temps-là que je garde au cœur
Une plaie ouverte …
Et Dame Fortune, en m’étant offerte
Ne pourra jamais fermer ma douleur
J’aimerai toujours le temps des c(e)rises
Et le souvenir que je garde au cœur"

 

20081108Crise en thème.jpgQuand on n'a plus les ressources, que reste-t-il, sinon l'humour. Alors, on compte les pieds en gardant la rime. Tout le monde se sent dans un carcan, aujourd'hui, imbriqué dans un "système" préprogrammé.

Un automne classique, cela aurait fait mauvais genre. Rikiki, même.

On n'aurait vraiment rien eu à se raconter, à tchater.

L'hiver est donc là. Préparer vos moufles, la petite laine et vos grattoirs pour le verglas qui a la terrible habitude de se durcir sur les vitres de nos voitures... Le principal, l'honneur est resté sauf. Les femmes et les enfants d'abord... comme on dit dans ces cas-là.

"Ecoutez d'où ma peine vient", chante Souchon plus récemment.

Le gouvernement pourrait le chanter aussi. La politique engluée dans les problèmes des 3 pouvoirs que l'on pensait séparés? Fallait y penser.

 

Mais tout cela est en images.20081218Démission Leterme.jpg

L'Enfoiré,

Autre interprétation que j'ai appréciée pour la paix qui s'en dégage: la chronique de Paul Hermant du 19/12.

Automne en zwanze_90.jpgJoyeuses fêtes à vous, lecteurs...

Encore merci, aussi, à Pierre Kroll pour ses caricatures toujours bien en ligne

Sur Agoravox, de la zwanze?

Citations:

  • « Rien de pire que de souffrir d'une dépression nerveuse en plein automne. L'automne est une circonstance aggravante. », Diane Meur
  • « La politique est le seul métier qui se passe d'apprentissage, sans doute parce que les fautes en sont supportées par d'autres que par ceux qui les ont commises. », Achille Tournier
  • « La vague inquiétude Qui fait que l'homme craint son désir accompli. », Victor Hugo
  • «  L'automne est le printemps de l'hiver. », Henri de Toulouse-Lautrec

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