Des trucs pour les Turcs (17/10/2006)

La Communauté Européenne joue aussi le scénario connu de "Je t'aime, moi non plus" avec la Turquie depuis le début des relations. Débat idéologique, culturel, on n'en a pas fini d'en parler de l' "intrusion" de la Turquie dans la CE.

europeVoilà plus de 40 ans (1959 en fait) que la Turquie frappe aux portes de l'UE. Le feu vert pour les discussions sur l'adhésion de la Turquie dans l'Union Européenne venait d'être donné en 2005, la porte s'entrouvrait et elle entrait dans le sas de l'Europe sans certitude d'en dépasser le seuil. Si les choses arrivaient dans le sens désiré par les Turcs, dans quinze ans, ce grand pays pouvait entrer dans la grande "famille européenne".

La journaliste Chantal Istace avait ces mots à la radio RTBF1 le 4 octobre 2005 :

"Le pari est ambitieux. Mais le moins qu'on puisse dire, c'est que les européens le tentent à reculons. Il y a pourtant déjà 6 ans qu'ils ont en fait dit oui à la Turquie. C'est en 99, à Helsinki, qu'ils ont reconnu à Ankara le statut officiel de candidat à l'Union. Ils avaient posé leurs conditions : le chemin vers l'Union passe obligatoirement par la démocratie. La Turquie a accepté de tenter le coup. Mais au pied du mur, aujourd'hui, les 25 hésitent, s'inquiètent, tremblent devant leurs opinions publiques. Alors à chaque étape, on rejoue la même pièce, on ressort les mêmes répliques, et on frôle le même psychodrame. Déjà en décembre dernier, l'Autriche et même la France avaient voulu imposer une alternative à l'adhésion pure et simple. Et déjà Ankara avait menacé de claquer la porte avant même de commencer. L'Autriche a une nouvelle fois tenté de remettre ça. Et l'a monnayé contre un feu vert à la Croatie. Le spectacle est plutôt lamentable. D'autant que ces négociations ne garantissent rien. Si au bout du compte, Ankara n'est pas à la hauteur de la tâche - ou si l'Union n'est pas en état de faire le grand saut - la Turquie ne franchira pas la porte. Ce qui met le plus mal à l'aise dans ce débat, ce sont les non-dits. Et ils existent dans les deux camps. Ceux qui sont contre l'entrée de la Turquie, le sont aussi - si pas plus - pour des raisons peu avouables. Ils avancent des arguments politiquement corrects : la reconnaissance de Chypre, le statut des Kurdes, l'aveu du génocide arménien. Mais les catholiques ne veulent pas d'un grand pays musulman. Et les pays riches craignent la multiplication des immigrés turcs. En face, le discours n'est pas toujours plus franc. Ainsi, la Grande Bretagne ne dit pas qu'une Europe toujours plus large lui paraît aussi le meilleur moyen de la réduire définitivement à un grand marché. Et de faire plaisir aux Américains. Il n'empêche qu'au delà des bonnes et mauvaises raisons des uns et des autres, ce que l'Europe tente ici, c'est le pari de la démocratie. Si les négociations avec Ankara amènent à installer définitivement la Turquie dans le camp des grandes démocraties modernes, le Moyen Orient n'aura plus jamais tout à fait le même visage. Et depuis un certain 11 septembre, ce n'est pas rien. Or ce pari de la démocratie moderne, l'Europe l'a déjà relevé en aidant ses anciennes dictatures - l'Espagne, le Portugal, la Grèce - à le gagner. Et elle est en train de le réussir aussi avec les ex-pays de l'Union soviétique. Encore faut-il qu'elle en fasse un vrai projet politique. Pour l'heure, c'est trop lui demander". 

medium_Des_trucs_pour_les_Turcs_00.jpgEt pourtant, à l'époque, tout allait encore bien dans les relations entre l'UE et la Turquie, maintenant, c'est plutôt "rien ne va plus. Impair et passe". Les perpétuels sujets de désaccord sont là plus importants que jamais pour refuser par un chantage de part et d'autre son adhésion dans la communauté.

Erdogan en est le principal acteur et l'islam devient sa pièce maîtresse sur son propre échiquier intérieur.

Le problème chypriote est le principal talon d'Achille pour l'extérieur.

Le couac d'envergure: Ankara a refusé l'atterrissage d'avions en provenance de la partie grecque de Chypre. Les ports turcs se ferment aux bateaux de la même provenance. Depuis 1974 et l'invasion aéroportée des Turcs sur l'île, une scission en deux parties, un véritable schisme s'est produit qui se ressent le plus durement à la capitale, Nicosie, se présentant comme une réminiscence à la Berlinoise avec son mur.

L'autre problème, la reconnaissance du génocide des Arméniens par les Turcs, a  une ampleur très dépendante de l'importance de la présence de la communauté arménienne sur le sol des pays européens. La France est le porte drapeau du rejet sous cette forme pour cette raison. En 1915, selon les Arméniens, il y eu 1,5 millions de morts. 250.000 à 500.000 selon Ankara. Faudra-t-il se poser la question de savoir à partir de combien de morts, on parle de catastrophe humanitaire? Pas de programme d'extermination, mais une tragédie tout de même. Les Turcs, eux-même, ont eu aussi leurs morts à déplorer en représailles. Est-ce une affaire d'historien ou de politique qui ferait dépendre l'avenir des peuples? Accepter son "erreur" n'est qu'une manière de montrer qu'on ne veut plus la refaire.

Alors le chantage commence en ping-pong entre les deux acteurs. Laisser passer les transports grecs qui font partie de l'UE, reconnaître l'histoire dans ses délicats moments contre un ticket d'entrée pour 2020. Quand la stabilité de l'Europe en place à 25 n'est pas assurée on se dit tout à coup "Trop, c'est trop". Il faut s'arrêter pour réfléchir des avantages ou inconvénients de l'élargissement de l'union. Les frontières géographiques ne sont pas extensibles indéfiniment. En plus d'autres pays se pressent au portillon qui, eux, font part entière du territoire européen. Dire "non" après avoir dit "oui" fait désordre. Mais ça fait aussi beaucoup d'argent à mettre dans la tirelire qu'on a promis mais qui en période creuse ne parvient pas à quitter les poches des "généreux" donateurs. L'intendance ne peut arrêter les tendances au financement mais le freiner, on s'y emploie. Le "non" à l'Europe des Français et des Néerlandais, on l'a encore entre les dents. La France soumettra à un référendum toutes décisions à un éventuel élargissement futur de l'Europe. Elle veut une Europe de résultats. Entre-temps, la relance de l'élan de construction européenne a un peu plus de plomb dans l'aile. Point.

L'intégration différenciée est la solution envisagée comme le préconise Jacques Delors.

Sous des airs volontaires, l'Europe semble vouloir aller de l'avant. Le journal l'Echo titrait le 2 novembre 2006 : "L'Europe met la Turquie sous pression". Les réformes étaient pointées du doigt comme trop lentes. Le 8, le commissaire européen à l’Élargissement, Olli Rehn, présente sont rapport sur remise en conformité avec les prescrits européens. Ce n'est pas tendre et très critique pour Ankara. Aucun point de résolu dans les exigences, Chypre, les droits fondamentaux sont même au point mort.

a5477e99507f775ef2ca57516907cc70.jpgLa Turquie est une vieille connaissance de l'Europe. Dès le 16ème siècle, Soliman le Magnifique entretient des relations diplomatiques avec la France. L'Empire Ottoman, d'abord, envahisseur d'une grande partie de l'Europe, fut dépecé par l'entremise des Français et des Anglais entre 1916 et 1922. Ce pays, au passé très riche, a eu comme président Mustafa Kemal  dit Atatürk pendant les années 1923-38 et celui-ci  l'a voulu laïque. Depuis lors, l'Islam, avec ses 98% de fidèles,  y occupe aujourd'hui une position ambiguë. L'armée détient la réalité du pouvoir pour faire peur malgré son républicanisme à cause des atteintes aux Droits de l'Homme. La position géographique de la Turquie aux limites du territoire de l'Europe, son identité culturelle sont les prétextes principaux pour freiner son entrée dans l'UE. La francophonie détient en la Turquie un "digne représentant". Le français enseigné dans la plus chic école de Turquie (université Galataserail). Mais n'est-ce pas une chance de démontrer qu'au delà de notre géographie, il y a une idéologie européenne qui nous est chère et qui pourrait être partagée par plus d'hommes de bonne volonté?

Ce qui pèse dans la balance, c'est le nombre de Turcs que compte ce grand territoire, qui bouleverserait les plateaux de cette balance dont les équilibres sont déjà très subtils. Un orteil dans la partie géographique de l'Europe et tout le corps en Asie fait aussi reculer les meilleurs sentiments de fusion. Tout le monde ne peut pas faire partie du Club.

Ne parlons même pas de la Russie qui elle, fait partie intégrante de l'espace européen.

L'été 2005, notre tourisme à destination de la Turquie a fait un carton à cause des prix très bas pour aller nous dorer sur leurs plages. 2006 a été par contre un peu plus boudé probablement à cause des attentats qui ont troublé les endroits les plus touristiques.

Allons-nous égoïstement et définitivement fermer nos frontières et éviter de leur renvoyer l'ascenseur en les empêchant de faire rattraper le retard financier à leur population, de rejoindre le drapeau étoilé bleu, et les accueillir chez nous dans une quinzaine d'années selon leur désir le plus cher? Je crois que ce serait une manière efficace de leur montrer le chemin de la démocratie vraie, de leur permettre de ne pas virer dans l'intégrisme qui nous fait si peur. Apprenons à connaître un peu mieux ce grand peuple fier.

Les "Loups Gris", eux, sont déjà en place chez nous. Les frontières ne leur ont jamais fait peur.

Ignorer les Turcs au 21ème siècle? Faut-il passer par une intégration complète ou une collaboration main dans la main?

Perpétuer les haines, n'est pas acceptable pour ce peuple fier et fort, mot pléonasme par la traduction du mot "turc". Ils entendent prendre leur part de responsabilités dans la consolidation de l'Europe. Fortifier leur démocratie est devenu leur tasse de thé (turc évidemment). Abolir la peine de mort dans les temps de paix et de guerre n'a pas été sujet de débats douloureux et très loin de suivre un esprit de vengeance. Les traditions archaïques sont remisées au placard de l'histoire. Le niveau de vie se poursuit et l'éducation est leur point d'honneur.

Un autre texte d'un collègue journaliste, Paul Herman ensuite:

"La Turquie a un premier ministre dont le nom commence par E et ça, vous comprenez c'est inacceptable dans l'Union, on ne peut donc pas commencer les négociations d'adhésion, on ne dérogera pas aux principes de l'Union". Cette phrase absolument absurde, personne ne l'a prononcée, évidemment mais parfois on se demande si certains n'y songent pas. Car visiblement dans le chef de certains états membres, tout est bon pour tenter de repousser l'ouverture des négociations avec la Turquie sans avouer qu'en fait, on ne veut tout simplement pas des Turcs dans l'union. Depuis quelques semaines, l'horreur suprême pour certains états membres c'est que la Turquie ne reconnaisse pas la république chypriote membre de l'union européenne. Ça c'est absolument inacceptable estiment certains qui ont laissé planer quelques jours l'idée qu'ils pourraient demander un report des négociations. Que la Turquie ne reconnaisse pas l'un des états membres, pose évidemment un vrai problème. Mais les opposants à la Turquie seraient plus crédibles si leur indignation était intervenue plus tôt. On sait depuis décembre que la Turquie ne reconnaîtra pas Chypre, que politiquement le gouvernement ne peut sans doute pas agir avant un plan global sous l'égide des nations unies. Les 25 en cœur ont d'ailleurs accepté que cette reconnaissance ne soit pas une condition pour l'ouverture des négociations. En outre, la république chypriote pourrait elle aussi faire quelques efforts. C'est elle qui bloque les mesures promises par l'union à la partie turque de l'île, les Européens avaient pris ces décisions pour récompenser si l'on peut dire les chypriotes turcs qui avaient accepté le plan de paix de l'ONU, un plan refusé par les chypriotes grecs. Et puis cette histoire chypriote est tellement hypocrite. Ce n'est pas le problème chypriote qui inquiète réellement la plupart des gouvernements : ils craignent ce grand pays musulman, qui n'est pas à proprement parler un pays européen, ils s'inquiètent de l'arrivée d'un tel état dans une Union qui n'est prête ni politiquement ni financièrement, ils redoutent la réaction de leur opinion publique. Toutes ces interrogations sont légitimes et mériteraient un vrai débat, une vraie réflexion. Mais en 97, puis en 2004, les européens ont, à reculons pour certains mais tous avaient le choix de dire non, confirmé à la Turquie sa vocation européenne. Comme disent les autorités belges, maintenant il faut respecter nos promesses, il faut vérifier si la Turquie tient ses engagements et on verra si elle est un jour prête à entrer dans l'union, si la Turquie ne joue pas le jeu, les Européens ont instauré un mécanisme qui leur permet de suspendre les négociations. Ce sera à eux d'oser le mettre en oeuvre".

Sur le génocide, lui-même, le même journaliste continuait le 22 janvier 2007 par:

"Je ne sais pas s'il y a eu ou non un génocide contre les Arméniens en Turquie en 1915. J'ai bien ma petite idée là-dessus, mais aujourd'hui tout est moins sûr qu'avant et ma mémoire elle-même n'est plus ce qu'elle était. C'est pareil pour le Rwanda d'ailleurs. Est-ce qu'il y a eu un génocide au Rwanda en 1994 ? Certains disaient que oui mais aujourd'hui certains disent que non. Et d'ailleurs, qu'est-ce que vous en savez ? Vous y étiez ? Non, vous n'y étiez pas. Et puis d'ailleurs, comme disaient des manifestant hutus, il y a quelques mois dans les rues de Bruxelles, le prochain qui parle encore de génocide, je lui coupe la gorge. Et la Shoah, est-ce qu'il ne serait pas plus simple de se rallier à l'opinion de Bruno Gollnisch, numéro deux du Front national français, tout récent président du nouveau groupe d'extrême droite - Identité, Tradition, Souveraineté - au Parlement européen ? Est-ce qu'il ne serait pas plus simple de dire : « «Bien sûr que je ne remets en cause ni les déportations ni les millions de morts, mais quant à savoir la façon dont les gens sont morts, le débat doit avoir lieu ». Le débat doit avoir lieu. Dans son édition de 2003, le Quid, cette encyclopédie familiale et utile, avait, dans son article consacré à la Turquie, noté ceci : "1915. Transfert d'Arméniens vers les provinces méridionales (...) nombreux décès pendant le voyage". Une plainte fut déposée et un interminable procès eut lieu qui trouvera sans doute son épilogue le 24 janvier prochain, ce mercredi donc. Si la justice prend son temps et est aujourd'hui si circonspecte, c'est que le débat entre historiens et législateurs bat son plein. Échaudés par des procès qui les empêchent de faire leur travail de révision - car, on l'oublie trop souvent, l'objet de l'histoire est de réviser et les révisions sont parfois déchirantes-, les historiens disent aujourd'hui : « Ce n'est pas à la loi d'écrire l'histoire ». Une balle, cependant, règle la question. Vendredi dernier, Hrant Dink, a été abattu par un type qui considérait que ce journaliste arménien, en parlant du nécessaire devoir de mémoire, avait insulté le peuple turc. Je ne sais pas s'il y a eu ou non un génocide contre les Arméniens en Turquie en 1915. Mais ce dont je suis sûr, c'est que nonante-deux ans plus tard, le génocide continue."

Le prix Nobel de littérature de littérature 2006 est un Turc, Orhan Pamuk.

Il sera peut-être le trait d'union entre les deux blocs.

Il est pro-européen et en même temps, ses écrits parlent du génocide arménien. Ce qui veut dire qu'il se dissocie de la Turquie.

Je connais le pays pour l'avoir visité quelques fois.

Trésors archéologiques, beautés naturelles, tout y est dans ce grand pays.

La Cappadoce est unique.

Peu de voile sur les visages de femmes encore. Celles-ci ont le droit de vote depuis 1923. La Turquie est laïque depuis les années 30 avec le concours de Mustapaha Kémal, dit Atatürk. 

Mais jusque quand? Si Erdogan qui veut être un anti-Kémal est là, c'est peu probable. 

Pas prêt pour le 21ème siècle? Ça, je n'ai pas dit. Les USA vont les aider. Pour cet allié, la Turquie est une pièce trop importante comme intermédiaire avec le Moyen-Orient, pour ignorer ce pays. 

Capitale Ankara, mais aussi Istanbul, reste un passage stratégique pour tous.

Ce 30 novembre, Ankara est encore une fois rappeler à l'ordre et la CE propose de geler plusieurs chapitres de l'adhésion. Crisette ou crise? Les débats ont été vifs et créchendo entre les membres qui restent très divisés sur l'attitude à adopter. L'Allemagne, très ferme, veut un partenariat privilégié, sans plus. Du doigté de diplomates avec quelques cuillerées de sucre en entremets?

"Fort comme un Turc", répétons-le, c'est comme un pléonasme étymologiquement et ils sont 6 millions de Turcs.

Alors, déjà très présent sur le sol européen, faudra-t-il leur accorder un ticket d'entrée à part entière dans l'Europe de manière plus officielle ou un partenariat, pour qu'on ne devienne pas trop leur "Tête de Turc"?

L'Europe se questionne. Un référendum européen pourrait en donner le blanc seing. Depuis sa première demande de rentrer dans le Marché Commun en 1959...

Les États-Unis ont bien moins de complexes. Une industrie turque robuste et une économie en forte croissance. Une véritable crainte de perdre un allié tel que la Turquie dans l'OTAN. Une armée de conscrit de 800.000 hommes, puissants et populaires, cela ne compte pas pour des prunes. Retrouver la mémoire pour les Turques... Quand l'histoire enseignée se limite pour commencer à l'invasion des Huns et s'arrête à Atatürk avec l'Empire Ottoman comme agent liant? Être musulman et laïque, une difficulté associative, très certainement.     

A vous, à nous, Européens, de choisir l'Europe de demain et elle risque de ne pas être triste avec les "Mille et une nuit" ou non, d'ailleurs.

Mais, si les loups sont gris, alors, il vaut mieux changer de trottoir.

 

L'enfoiré,

 

Citations :

 

Mise à jour du 9 février 2008: "La laïcité mets les voiles", le parlement turc a adopté un amendement à la constitution permettant d'autoriser le port du voile à l'université. Un vent d'intégrisme éloigne la Turquie de l'Europe, même si la CE dit ne pas avoir d'objection.

Mise à jour de 15 décembre 2008: Une pétition pour demander pardon aux Arméniens circule.

 

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