Crises en thème (12/11/2008)

immigration,différenceRechercher le meilleur pour les siens et pour soi-même n'est pas une entreprise de tout repos. Cela devient même la galère dans beaucoup de cas. Barack Obama avait donné un espoir infini. Il était devenu le symbole de la réussite complète. Il était passé de l'autre côté de la rive de l'espoir après un départ au bas de l'échelle. Les Américains et le monde y avaient vu un changement complet, inimaginable, il y a peu. Ce fut, plutôt, comme disait un autre blogueur "Obama, le hasard et la nécessité".

Que de fois dans une vie, avons-nous voulu changer de statut pour améliorer notre condition sans y parvenir complètement? Le désir de faire le pas vers ce "mieux" tant espéré apportent motivation et élan. Tout est là pour réussir et pourtant, en pleine action malgré une volonté continue, la rive d'en face ne se rapproche plus, même si on double d'efforts pour y arriver. On se retrouve ainsi à la moitié du chemin entre deux eaux.

L'échec de ce voyage prend un goût amer et la déception est vive et parfois mortelle.

Beaucoup d'étapes, d'échecs en chemin. Nous vivons des crises sans précédent qui ne sont uniquement alimentaires, économiques, financières, du travailleur, reflets d'un mal être stressant à la recherche de valeurs.immigration,différence

immigration,différenceDifficile de faire marche arrière sans perdre la face par rapport à ceux qui n'ont pas eu le courage de chercher le ticket d'entrée dans le monde du possible. La nostalgie du passé, de la famille est terrible, le rejet du moment plus encore, surtout quand on ne voit pas de futur dans le changement. L'eldorado faussement vanté par les prédécesseurs et l'attraction qu'il a entraînée, n'a été peut-être qu'un mirage. L'intégration dans le pays d'accueil, dans l'autre groupe est le plus mal ressentie. Être l'étranger ad vitam, être "Le Rital" comme la chanson de Claude Barzotti ou la gueule "Le Métèque" de Georges Moustaki, celui qui est pointé du doigt franchement ou même imperceptiblement par les autochtones qui se retournent à leur passage, est une épreuve difficile à vie.

L'aventure de l'émigration est tout cela: un raté à moitié du chemin, un raté pour les deux rives d'ailleurs.

Mais il y a beaucoup d'autres mers à traverser, d'autres rives à atteindre même sans faire le voyage. Des mers dans lesquelles, on peut se retrouver entre deux eaux. Est-ce le sort normal de l'intrépide, de l'anormal, du malchanceux? Le business reste le business et influence souvent les caractères et les instincts.

Il y a d'autres cas, moins invalidants, mais tout aussi envahissants, qui sont souvent oubliés.

Promenade dans l'intimisme. Petit tour du côté des déracinés de notre monde et qui ne sont parvenus qu'à faire la moitié du chemin. Les autres, ceux qui ont fait le chemin en entier, n'imagineront pas du tout que le rejet ne s'arrête pas à la seule reconnaissance de la couleur de peau.

immigration,différenceÊtre droitier et avoir sa main gauche qui ne sert pas des masses et imaginer la chance d'être ambidextre et de pouvoir compter sur chacune de ses mains indifféremment dans toutes circonstances, n'est-ce pas le pied, sans jeu de mains?

Le fameux Yin et Yan, nous en avons besoin pour construire un monde équilibré. Ce n'est peut-être pas pour un hasard que le "+" et le "-" s'attirent en électricité pour s'écarter dans le cas contraire. Que cela se passe en courant alternatif par l'alternance ou en continu. Certains dirons que c'est dire tout et son contraire. Les choses sont pleines de contradictions. Seul le bénéfice commun l'est moins. Avoir un esprit d'équipe n'est pas une mince affaire. On fait souvent semblant de jouer ensemble et puis on oublie.

Alors, si certains "aventuriers du progrès" ont fait la moitié du chemin, se sont arrachés au niveau minimal de "confort" de leur condition toute personnelle et ont eu ce courage d'affronter d'autres horizons, vous, qui dites n'avoir jamais perdu de vue le clocher de l'église du village, agrippés à vos préjugés, surtout n'hésitez pas à parcourir l'autre moitié du chemin.

Le pluralisme d'idées et de cultures au pouvoir apporte une richesse insoupçonnée. Que ce soit par la technique des petits pas ou par le grand saut, chacun en profitera en définitive et améliorera la vie de chaque côté du miroir. Être exclu par l'autre pour n'importe quelle raison est l'enfer. Communiquer avec respect avec lui, c'est tout simplement mettre en commun une vision de la vie. La tolérance, qui est souvent mise en avant pour se défendre de toute accusation, contient toujours une idée de domination et ne suffit donc pas. Sans verser dans l'idyllique, chercher une voie médiane pourrait faire avancer les choses. De l'exotisme, on est prêt à jouer le jeu en vacances mais, chez soi, la prudence vis-à-vis du folklore et de l'exotisme est plutôt de rigueur. Le bronzage passe vite.

immigration,différenceLes élections américaines qui ont élu Barack Obama donnaient un nouvel espoir à plus d'un titre. Le mur d'un racisme instinctif, toujours en veilleuse, semble avoir pris un peu de champ. Le ghetto est percé. Effet papillon, placebo, peu importe. Tout le monde devrait avoir son "petit Obama" souriant en esprit chez lui pour exorciser ses démons dans une foi ou une espérance pour calmer les tensions. Pour le Nouvel Obs, Obama est devenu l'homme pressé. L'énorme mouvement populaire qui l'a porté au pouvoir pourra-t-il tenir face à l'énormité de la tâche, du temps à rattraper? 

Cette fois, Daniel Guichard chanterait "Je viens pas te parler d'amour, C'est pas mon truc à moi, Les grands mots et les beaux discours tu sais, J'ai jamais su faire ça, Je viens pas te parler d'amour, Je viens parler de moi de nous".

Le chœur, autour de Georges Brassens, entonnerait, peut être, ensuite, "Elle est à toi cette Chanson pour l'Auvergnat".

"Couleur Café. Que j'aime ta couleur café", pour Serge Gainsbourg

Nous sommes tous des métis devant l'adversité.

immigration,différenceAvec les crises qui s’amoncellent, j'aurais pu terminer mon billet avec l'humour noir classique en disant "jusqu'à hier, la situation était grave mais pas désespérée, mais, aujourd'hui, la situation est désespérée, mais c'est pas grave". Je ne le ferai pas pour y ajouter une nouvelle couche.

En ces temps de fin d'année, avec ce jeu de mots en prime, je me devais de sortir toutes ces crises en thème avec une importance échelonnée.

Alors, un hommage à cette fleur, qu'est la chrysanthème?

Pourquoi pas.


L'enfoiré,


Citations:

 

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