Allô, Virtuel, ici, Fantôme (16/11/2007)

3a23ac35f436d327dbd39cded972a6fc.jpgLe monde des robots est en train de nous envahir. Restera-t-il un peu de place pour ce "bon vieil Homme" ? Les relations humaines se déshumanisent, plus virtuelles de jour en jour.

L'endroit commun de rassemblement, du meeting, vous n'aurez plus à vous déranger désormais pour y assister. C'est écrit.

Serions-nous devenus de tels fervents adeptes du "cocooning" que les relations humaines ne se conçoivent que par l'entremise d'objets mécaniques, électroniques, carnivores en ondes et en bandes passantes?

Les paroles de l'information ont transitées par les ondes radio. La télévision y ajouta les images. Le téléphone relia deux interlocuteurs pour être ensuite étendu partout par le GSM par sa "mobilité" jusque dans les endroits les plus inattendus.

58b66ce1874ab04c0f2b5cedc7ba4453.jpgL'ordinateur et les télécommunications par ADSL ont parachevé le travail de mise en quarantaine de tous les interlocuteurs physiques. Pourtant, les échanges d'idées, les images de toutes sortes, les communications n'ont jamais été aussi importantes et universelles qu'aujourd'hui. Auparavant, l'interactivité entre les gens dont on ignorait l'existence de l'autre côté de la terre, n'aurait jamais été possible. La quantité a simplement remplacé la qualité. Le superficiel, le doute sur l’interlocuteur ont pris la place de la rencontre fortuite qui se terminait par un verre au bistrot du coin.

L'image, le son, la Webcam s'en occupent. Bientôt l'odeur de l'aftershave de Monsieur ou du dernier parfum de Madame sera perceptible via son écran. Le goût et l'odeur du petit plat proposé sur Internet n'est pas loin pour nous faire saliver toujours à portée de clics.

Organisons une visite guidée dans le monde du virtuel et de ses "effets secondaires". Suivez le guide.

- Que dé-si-rez vous?, demande Virtuel
- Quel est la meilleure marque de TV ?, répondis-je, avec le pseudo "Fantôme".
- Je ne com-prends pas, ré-pé-tez la ques-tion.
La boucle commençait. Fantaisie? C'est à voir.

A la sortie, bien réveillé cette fois, je suis passé à la caisse par deux fois en l'espace de cinq minutes, le même 'bonsoir' impersonnel, automatique m'a été servi à chaque fois, sans même avoir remarqué le "bis". Voilà quelqu'un qui avait parfaitement compris le "Système". A côté de moi, deux personnes se parlaient, le GSM de l'un d'entre eux sonna, le virtuel prit la prépondérance et sans vergogne laissa l'autre bien réel physiquement en rade.a8a2666bb12e71b683d3c8c4098bc4bc.jpg

  1. Les caisses automatiques sont arrivées dans les grandes surfaces. Une voix enregistrée vous demande votre carte de banque dans la fente et d'introduire votre code secret. Les caissières et les petites causettes dans les rayons, obsolètes, pour très bientôt... Moins de files devant les engins à dialogue et voix automatiques? Plus rapide? Pas vraiment.  Le but n'est pas là. De visu, tout le contraire, au vu des problèmes que rencontrent les utilisateurs "bien avisés" jeunes ou vieux hésitant devant la machine. Se familiariser avec des machines n'est pas chose aisée surtout que la procédure varie de magasin à magasin. La grogne, par contre, ne manque pas de se présenter pour les "experts" du système en attente. Quelques secondes après: "Veuillez introduire votre carte à puce" répété en boucle. Non, mais qui s'occupe de mes puces et de les grouiller? Face au stress, il existe encore, heureusement, une main secourable humaine qui vous dira ce qui ne va pas. Mais, cette main n'est pas payée dans ce but. Elle sert à valider par un cachet pour votre souche de caisse et pour s'assurer que vous êtes acquittée du total. "Est-ce qu'on étudie de la même manière le remplacement du patron? " demandais-je. Un sourire gêné s'en suivit et sa réplique fut : "Je vais lui demander". Je ne chercherais tout de même pas trop à en avoir confirmation. Quand cela ne va pas comme le penserait la direction moderne, celle-ci téléphone à la caissière "récalcitrante" pour lui rappeler qu'il faut inciter le client à quitter la file pour donner plus de chance à l'automatisme. Les caissières ne vont pas être licenciées, non, elles vont être redéployées, dit-on!  Ce qu'on ne dit pas, c'est qu'elles seront recasées dans des postes moins motivants et moins payés. La petite vieille, cliente, elle, "qui n'en fini pas de vibrer parce que c'est elle qui a l'oseille", (Brel) va s'en retourner chez elle et va faire appel au service à domicile peut-être avec l'aide du téléphone ou plus tard d'Internet. Elle n'en a rien a cirer de la file qu'elle génère derrière elle devant ces engins qui scannent ses bijoux de famille. Au moins, Chez elle, elle sera sûr d'avoir pu parler du temps qu'il fait avec le livreur. "A cet âge-là, Monsieur, on pense trop, Monsieur. Et, on triche..".e71c703fbd72f6d312f0cbb995b0daef.jpg

  2. Aujourd'hui, déjà, aux États-Unis, les caddies "intelligents" existent et sont testés. Ceux-ci permettent de comptabiliser les achats au moment de l'introduction de ceux-ci dans la charrette. La fiction dépassée par la réalité? Avantage trouvé pour le magasin et ensuite pour le client? Savoir au fur et à mesure du chargement du caddy, ce que l'on va devoir payer au total à la caisse est surtout important pour le client pour lui permettre d'ajuster au mieux dépenses et produits achetés. Pour le magasin, c'est beaucoup moins clair. Les meilleures affaires se font souvent grâce à la surprise.

  3. A l'aéroport, les check-in vous pouvez désormais les faire vous-même. Une photo accompagne l'annonce et présente les frimousses des plus radieuses hôtesses qui soient. En chapeau de l'article on peut lire: "Une charmante hôtesse qui répond à tous vos désirs, voilà une image quasiment indissociable des voyages en avions". Les choses risquent pourtant de changer.  Les files vont disparaître et les "self check-in devices" vont changer tout cela à brève échéance. Le "do it yourself" est le remède miracle. "Wait and see", puisque c'est l'anglais, la langue véhiculaire, dans ce genre d'enceinte.

  4. A partir d'images vraies, ressortent, après manipulation, de parfaites images fausses ou de synthèse. Indécelable. Le traitement biaisé de l'info médiatique ne se limite plus dans les déclarations vocales mais aussi dans le visuel. Les images parfois nous trompent. Le spectacle de la réalité peut être adapté en fonction de la volonté de l'auteur. Bien avant le numérique, des images composées ont permis d'"adapter" les réalités politiques. La réunion de personnages politiques souriants mais ennemis sur une même image n'a été qu'une manifestation reconnue. La photo numérique ne permet plus de se constituer une preuve en justice. CQFD
  5. Dans le monde médical, le virtuel va pourtant apporter beaucoup de progrès. Dans le cas de peur chronique, apporter le patient dans le domaine virtuel avec des lunettes spéciales pour vaincre sa peur pour la maîtriser en l'ajustant au mieux de ses possibilités est une des possibilités. Une autre, pour adoucir la douleur d'un patient, lui détourner son attention par la vue artificielle d'événement qui va capter tous les moments de son attention pour lui faire oublier l'objet de son mal est une source de recherche. L'homme ne peut qu'enregistrer qu'une série de sensations à la fois. Voila le principe bénéfique. Il est intéressant de constater que la psychothérapie utilise de plus en plus l'appel aux images virtuelles pour guérir une série de phobies, peurs, agoraphobies, troubles anxieux. A l'aide de lunettes spéciales, les patients se retrouvent faces à des personnages virtuels de mieux en mieux représentatifs du réel pour affronter leurs fantômes dans un milieu non hostile. Victimes d'accidents de voiture, d'avion ou autres traumatismes psychologiques parviennent à se sortir de cette psychose qui fait imaginer le pire avant tout événement. L'approche du réel se réalise en mêlant tous les sens. Le goût reste actuellement le point le plus difficilement transposable dans le domaine virtuel.

  6. Mais, le virtuel apporte du positif dans la "prison virtuelle". Les prisons sont de nos jours devenues trop exiguës. Trop de "pensionnaires", des budgets rabotés pour la justice. Bien. Que faut-il faire? Ajouter à la surpopulation encore plus de couches? La télé belge montrait, il y a quelques temps, ce qu'il était possible de réaliser pour le bénéfice de chacun, pour le prisonnier et pour l'administration pénitentiaire. Si 4 ou 5 catégories de 'punis' n'entrent pas dans les candidats, d'autres procédés de confinement, la majorité pourrait recevoir ce fameux "bracelet émetteur" à la cheville qui les relieraient à la "maison mère". Un travail pour passer son temps, un chez-soi familial contrôlé en récompense. Tout cela garderait, pour le prisonnier, une intégration dans la société. La peine achevée, la réinsertion n'en serait que facilitée. On peut l'espérer.
  7. Le virtuel devient par contre très intéressant sinon vital quand il s'agit du simulateur de vol à l'instruction de pilotage d'un avion. Il fallait bien trouver quelques points positifs et finir par là.

Grisant ce voyage, non?

Vraiment, Internet et le virtuel, en général, se font ressentir tout azimut. Personne n'est épargné par la vague. Heureusement, côte à côte avec les progrès, nous ne sommes pas encore complètement arrivés à toutes les extrémités positives ou négatives. S'en rapproche-on? Oui et non.

L'ère des robots sapiens n'est heureusement pas pour demain. Si les puces vont nous submerger. Nos vêtements truffés de capteurs nous signaleront l'imminence d'une crise cardiaque. Nos toilettes seraient aussi capables de nous avertir d'un excès de nourriture grasse. Le coût de ces fameuses puces sera tellement bas qu'elles se retrouveront dans les endroits que nous n'avons pas encore imaginés aujourd'hui.ab2b024ae0f549e7bf24ba1686ffe2a4.jpg

"De l'utopie à l'industrie, la longue marche en avant des robots", écrivait l'Echo. D'ici 2010, ce secteur devrait croître de 4% par an. Bien loin, le premier schéma d'un robot dessiné par Léonard de Vinci en 1495. L'industrie en abrite près d'un million.

Une seconde vie dans "Second life" va faire rêver un temps avec le Web 2.0. Mais, pour combien de temps? 

Elle parlera cette vie, en plus, très bientôt, pour le dire ou penser à une autre révolution.

Avant très longtemps (peut-être même jamais), les machines resteront, pourtant, fondamentalement bêtes et construite en fonction de ce que l'homme veut en faire.

La pensée humaine analogique n'est pas encore à mettre à la casse.

En 2012, en Belgique, on annonce que dans l'Audiovisuel fait offre pour le numérique en Communauté française pour 2008...

Une transition vers cette forme de réception de l'information qui verra la fin annoncée de l'analogique de manière définitive à partir du 31 décembre 2012. Évolution technique logique ou révolution qui par la fenêtre touchera le reste de la maison?

Le Soir l'annonçait ainsi, en juillet: "Le Plan Stratégique de Transition vers la radiodiffusion Numérique (PSTN) n'est pas le best-seller à suspense que l'on emmènera sur les plages cet été pour de longues heures de plaisir. C'est pourtant un texte important puisqu'il annonce le passage au numérique de tous les programmes radio et télévision. Avec quel intérêt pour le téléspectateur ? « Le premier, c'est évidemment de jouir d'une qualité d'image et de son nettement supérieure à celles de l'analogique. Ensuite, l'avantage le plus visible, ce sera la réception portable puis la réception mobile : autrement dit la possibilité de regarder la télé n'importe où, en camping par exemple, et, via GSM notamment, de la regarder en mouvement, en voiture ou en train. » Le passage au numérique doit aussi dédoubler la capacité des chaînes disponibles."

Le basculement de toutes les télévisions et de tous les systèmes portables se se fera via le décodeur numérique. Tout le monde sera concerné. Les Pays-Bas ont déjà cessé d'émettre en analogique. Chez nous, le « switch off » et l'extinction des émetteurs analogiques, est programmé pour le 30 novembre 2011. Les frais engagés par le consommateur ne seront pas à prendre à la légère dans une véritable "Fracture numérique". Ce n'est pas aussi innocent qu'il y parait pour faire passer la "pilule". Les transports de l'information et du savoir par l'audio et le visuel  vont donc rejoindre Internet dans le numérique et la virtualité. Des mesures d'accompagnement sont déjà prévues, parait-il.

J'ai un toit au dessus de ma tête, le SDF aussi, mais il est seulement en plus ‘virtuel’. Que ceux qui sont dans le besoin me pardonnent de cette remarque, mais il ne faut pas extrapoler très fort pour arriver à de telles élucubrations. Tous ne seront pas "avantagés" par l'explosion technologique.

Notre argent, dont on voit de moins en moins la couleur, n'est plus qu'une écriture comptable transitant par les banques même si la responsabilité entière de son inscription a été réservée à l'utilisateur malgré lui mais tout à fait dans les prescriptions dans des "relations de proximité avec le client" (pub).

Alors, que notre compte soit virtuel passe encore, mais espérons toutefois, qu'il continue à se remplir et à se convertir si nécessaire en du bien palpable en répondant à nos attentes quand le besoin de se mettre sous la dent quelque chose de bien tendre ou de bien dur se présente. On a seulement voulu confondre sciences humaines avec le numérique et parfois, il y a des retours de flammes.
- Allo, Fantôme. Toujours là?

- Faut pas rêver, Virtuel. T'as bien trop d'arguments pour moi. Il est déjà 3h30 du mat. C'est mon heure, j'enfile mon drap blanc et je vais travailler.


L'enfoiré,

 

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