Les champions de la grève (11/09/2010)
Eurofund (European Fundation for the Improvement of Living and Working) établissait récemment des statistiques sur la grève dans les pays européens.
La grève est le seul moyen reconnu pour faire respecter les conventions cadres entre travailleurs et direction d'une entreprise quand les négociations n'aboutissent pas.
Trouver un autre moyen, je m'y étais penché dans "Grève autrement", qui voyait une solution au problème de se faire entendre dans le domaine des transports. Cette solution ne s'adaptait pas ailleurs, malgré tout.
En Belgique, cette année encore, le distributeur français, Carrefour était passé à la une dans ce domaine. La grève belge y avait couté 130 millions d'euros à la société. Mais les journaux français n'en avaient pas fait les gros titres. Les effets annexes chez les fournisseurs, souvent oubliés, ont aussi été tout aussi importants.
Aveu d'échec des négociations, d'acceptation de compromis, la grève reste la seule alternative possible, quitte à déplaire la plupart des clients consommateurs qui restent des victimes de conflits qu'ils n'ont pas voulus.
Tous perdants quelque part, pour un temps plus ou moins variable.
Depuis, on apprenait que grâce aux marchés émergents, La Société Carrefour dégageait, malgré tout, un bénéfice global de 82 millions d'euros après une année antérieur. La question reste, donc, posée: la grève est-elle efficace dans de telles conditions?
Mardi, 7 septembre dernier, la grève dans les transports paralysait, à nouveau, la France. Les retraites postposées ne plaisaient à personne. Journée cruciale pour la France, disait-on.
Ce fut une réussite avec 2 millions de grèvistes! Oui, mais...
Un bras de fer qui en l'état ne pouvait résulter en autre chose que de l'amertume car cette fois, ce n'était plus une entreprise commerciale mais le gouvernement comme adversaire. Même s'il y avait eu le double ou le triple de participants, y aurait-il eu des suites énergiques, drastiques?
Dans le même temps, en effet, la presse affirmait que Sarlozy restait ferme sur les retraites à 62 ans avec quelques petites compensations pour la pénibilité qui reste à définir. Un préavis de grève était lancé par les syndicats pour le 15 et/ou le 23 septembre. Le Canard Enchainé chantait avec humour "Non, rien de rien, non, je ne retraite rien".
Coup de pied dans la lune? Traduction, je n'en ai rien à cirer, vous vous pénalisez vous-mêmes. J'aurai plus tard, plus facile à m'expliquer sur la déroute de ma politique si elle survenait. La faute est vite trouvée.
Le lendemain matin, Martine Aubry était invitée au "Quatre vérités" de France2. La question posée par deux fois par le journaliste était "croyez vous que le président Sarkozy va tenir compte de ces deux millions de personnes en grève?".
Sa réponse fut, par deux fois, la même, nous sommes en démocratie et le président va devoir tenir compte des désidérats de la population.
Une information tombait comme un cheveu dans la soupe des actualités : "Tapie va empocher 210 millions du Trésor public". Aurait-il été trop longtemps en grève pour en arriver là?
Dans les deux cas, précités, ce n'est plus vraiment "plus d'argent" qui est important. C'est devenu, "plus de respect". Plus de respect pour conclure une carrière bien remplie et qui se termine en queue de poisson ou qui devrait se prolonger jusqu'à plus soif vers des horizons tout à fait incertains. Un petit complément financier serait bien nécessaire, pourtant, quand on entend les prix à la consommation, les prix au mètre carré (plus de 5000 euros) pour se loger. Cela prend des allures de sommets inaccessibles.
En France, d'après la Constitution, le Président est nommé pour un mandat complet qu'il soit en accord avec la population ou non. Le Président peut révoquer son gouvernement, mais lui ne peut être destitué comme cela l'a été pour Richard Nixon aux États-Unis après l'affaire du Watergate. Pour le pays des "Droits de l'Homme", cela la fout mal.
En Belgique, sous régime parlementaire, plusieurs gouvernements ne sont pas arrivés à terme pour des raisons moins importantes que la non-volonté de continuer ensemble. Oui, la situation politique actuelle peut faire peur, mais les Belges en ont connu tellement de situations du même type... Le Roi , lui, marche avec la musique, il ne fait pas la musique.
Reprenons quelques définitions de ce fameux mot "grève":
Grever (du latin: gravare=charger) : Soumettre à de lourdes charges. Exemple: Grever l'impôt.
Grève: Jambière d'armure
Grève: (subst. fém.) Terrain plat et uni, généralement constitué de sable et de graviers, sis au bord d'un cours d'eau ou de la mer.
Grève (emprunté à un mot prélatin): Interruption concertée et collective du travail. Elle tire son nom de la place de Grève à Paris. Cette place, située en bord de Seine devant l'hôtel de ville, était un des postes d'accostage des bateaux. Les hommes sans emploi y trouvaient une embauche facile pour les chargements et les déchargements.
Viennent s'ajouter les expressions "grève de la faim", "grève sauvage", "grève surprise", "grève sur le tas", "grève tournante", "grève du zèle", "grève perlée"...
Il y a donc, quelques variantes que Raymond Devos, s'il était encore de ce monde, aurait pu utiliser à bon escient dans des sketchs dont il avait le secret.
Un travail d'enquête, d'évaluation de ce que la grève coûte en manque à gagner s'impose quand tout un pays est touché.
Le jeu d'à qui perd gagne, n'est plus un jeu viable à long terme.
Les surprises sont-elles nombreuses? Sont-elles en ligne avec le degré d'avancement de la culture d'un pays pris au hasard?
Sur une période de cinq ans, allant de 2005 à 2009, une enquête a été lancée.
Le Danemark, bizarrement, arrivait en tête avec 159,4 jours de perte de travail pour cause de grève par 1000 employés normalement actifs.
Le Danemark partageait le "podium du trio de tête" avec la France qui comptait 132 jours, suivie par la Belgique, avec 78 jours.
La moyenne européenne s'établissait bien en dessous avec 43,6 jours, seulement.
Pour la Belgique, petit pays, s'il en est, la grève représente déjà 1,2 millions de jours.
Statistiques représentatives ou non? Utilisables? Et, si oui, dans quel sens?
La manière de comptabiliser ces jours est dépendante des différents pays. Deux heures à croiser les bras, est-ce l'équivalent d'un jour à compter dans les statistiques? Il y a débrayer et débrayer.
Les manipulations sont également aisées et permettent souvent de conclure tout ce qu'on désire en fonction de ce qu'on veut pousser en avant ou non.
Des événements ponctuels peuvent également biaiser ce genre de rapport.
En 2008, ce sont les manifestations de grèves dans le non-marchand qui avait décuplé les jours de grève au Danemark. Faire exclusion de cette année-là, c'était faire tomber les chiffres du Danemark à 23,7 jours.
Mais, en jours de perdus globaux, cela fait quoi?
En Belgique, en 2005, seul, le conflit précédent le Pacte des Générations avait élevé les statistiques à la moité des résultats pour cette période 2005-2009 (669.982 jours alors que les résultats se seraient élevés seulement à 148.000 jours pour les autres années).
Si l'on régionalise les résultats comme le fait la politique actuellement, on s'aperçoit qu'à cause du nombres élevés des sièges sociaux, la région de Bruxelles-Capitale comptaient 51.000 jours de grève. La Wallonie, très socialiste, en comptait 50.000 tandis que la Flandre, 40.000.
Avec la seule fermeture de quelques magasins de Carrefour en 2010, cela pourrait également apporter une pointe qui fausserait les moyennes et les conclusions qui s'en suivraient.
La suite des statistiques, reprise dans l'analyse, pointaient dans l'ordre, la Finlande, l'Espagne, la Norvège... pour arriver en queue de peloton avec la Lettonie, l'Estonie et l'Autriche qui avoisinaient le plancher de zéro jour.
Ce qui serait plus intéressant et peut-être plus troublant, ce serait d'associer ces résultats statistiques avec la situation économique des pays concernés.
On apprend dans le même journal, que la Roumanie est le seul pays de la zone Europe qui, après avoir vu chuter son PIB de 7,1%, se voyait cette année encore en récession alors qu'en 2008, les analystes prévoyaient une remontée évidente, à leurs yeux.
La Roumanie aurait, donc, le moins digéré la crise. Son nombre de jours de grève est, lui, resté bizarrement, à 6 jours.
La crise a été plus profonde à tel point que si Nicolae Ceaucescu existait encore et se présentait aux élections, 42% de la population voterait à nouveau pour lui.
La démocratie en prend pour son grade.
Les travailleurs roumains seraient-ils désabusés ou en mal de grèves? Avec les renvois des Roms pour la France, celle-ci y renverrait de nouvelles "recrues". Respecte-t-elle, d'ailleurs, scrupuleusement les lois?
Si les marchés s'en foutent et les États n'en ont rien à cirer, et que la solidarité entre les peuples n'existe pas, il y a vraiment des doutes sur une issue favorable aux grèves.
L'argent n'a toujours pas d'odeur. Pas un seul syndicat suffisamment puissant, légèrement surdimensionné, ce qui veut dire que faire la grève restera une planche savonneuse sur laquelle on glissera en fonction de sa déclivité.
"Jour de grève, jour de fête", lisais-je avec un sourire, en imaginant les convulsions qui paraissaient bien curieuses aux partenaires de l'euro groupe, tel qu'il était question dans le chapeau de l'article. Celui-ci mettait en parallèle, d'autres pays, moins exigeants, tel que l'Allemagne et à fortiori, la Chine. Opinion contestée, comme il se devait par les intéressés français, dans les commentaires. Chose qu'on comprend aisément. Mais ceux-ci se donnent-ils les moyens de leur politique de "réactions épidermiques" en ne jouant qu'avec un seul atout, celui de la grève?
Personnellement, je ne me suis jamais trouvé derrière les barricades. On s'y retrouve devant d'autres "mercenaires" qui n'en ont rien à cirer. Je préférais réagir sur le champ réel de bataille. Taire le silence dans une sorte de guérilla. Réagir au coup par coup et parfois en dehors des "pas feutrés de la compagnie". La solidarité, cela n'existe pas vraiment. Faut savoir. Les intérêts peuvent être bien cachés.
Mais, revenons à nos moutons. Manifestement, l'amour fou des débuts, par les Français, envers leur Président, n'est plus vraiment de mise. La fin de la retraite à 60 ans est signée. Serait-ce une autre forme de retraite de Russie?
Bernard Werber écrivait dans 'L'ultime secret", "le devoir est le fait que des gens acceptent d'aller à la guerre, supportent les sacrifices, sont éduqués comme des agneaux dans le troupeau, s'estiment ne plus pouvoir quitter le troupeau et agissent pour plaire aux autres moutons du troupeau à la recherche de médailles, d'augmentations de salaires ou d'articles dans les journaux pour suivre, en finale, la consommation de leurs besoins de confort".
Ne faut-il pas remonter à la source des problèmes et se demander si la
Constitution, elle-même, n'est pas à revoir pour répondre à ce souci de démocratie, avec une devise "Liberté, d’Égalité et de Fraternité"? Le régime présidentiel dont le représentant est sans limites d'autorité et de pouvoirs fait plus penser à un autre, moins démocratique. Les révisions inter-mandats ne concourent jamais à résoudre les problèmes quand elles restent sans effets. Dans une première phase, il était question de donner à l'équipe gouvernementale des points de bonus-malus en fonction de leurs réalisations. Tout le monde semble l'avoir oublié. Mais, même cette formule de rattrapage n'incluait pas le Président intouchable. Pour corriger, pas de révolution, une révision de la Constitution suffirait.
Un septennat, même réduit à un quinquennat, reste long, très long...
L'enfoiré,
Sur Agoravox, des grèvistes, oui, mais de quoi?
Citations:
- "Je n'ai jamais très bien compris pourquoi une semaine de grève s'appelle une semaine d'action.",André Frossard
- "C'est un drôle de pays, la France, où les négociations ont toujours lieu après le déclenchement des grèves et non avant.", Françoise Giroud
- "Les trois grandes époques de l'humanité sont l'âge de la pierre, l'âge du bronze et l'âge de la retraitre", Jean-Charles
Mise à jour du 23/9/2010: ca y est, c'est reparti. La grève bat son plein. 2,9 millions de manifestants. On m'a signaler ceci, ce qui conforme ce que je croyais.
Mise à jour du 14/10/2010: les jeunes s'y mettent.
Mise à jour du 30 janvier 2012: Grève générale contre l'austérité
Mise à jour du 13 mai 2013: Grève des bagagistes à Zaventem. Les voyageurs pris en otage.
Mise à jour 24 novembre 2014: Grèves tournantes chaque lundi pendant un mois.
9 décembre 2014: Hier 3ème et dernière grève tournante avant lundi prochain 'grève nationale".
Cela avait généré une réflexion sérieuseet deux autres plus comiques encore
1 décembre 2017: Grève des TEC et Rougione qui parle Les bus TEC et un plan cul, l'analogie du jour
4 avril 2018: Grève perlée des trains en France, revu avec la grammaire de Bruno Coppens
Commentaires
Une petite grève de temps en temps, et voilà des congés en supplément...
Écrit par : Victor | 11/09/2010
Salut Vic,
Comme tu dis, c'est un point de vue tout à fait respectable...
Écrit par : L'enfoiré | 11/09/2010
Les pensions en Belgique
http://www.rtbf.be/info/matin-premiere/matin-premiere-mobilisation-pour-les-pensions-254474
et un café très serré... sur la mort
http://www.rtbf.be/info/matin-premiere/cafe-serre-254481
Écrit par : L'enfoiré | 15/09/2010
Cela ne nous intéresse pas, mais si vous voulez...
http://www.lesoir.be/actualite/france/2010-09-15/sarkozy-suggere-a-reding-d-accueillir-des-roms-au-luxembourg-793228.php
Le Luxembourg un si grand pays...
Écrit par : L'enfoiré | 15/09/2010
Les Français ne comprennent pas l'Europe que si elle est à l'image de la France
http://www.rtbf.be/info/matin-premiere/daniel-cohn-bendit-est-linvite-de-matin-premiere-254882
Réponse de Sarkozy: L'Europe ne peut fermer les yeux sur les illégaux:
http://www.lesoir.be/actualite/monde/2010-09-16/sarkozy-l-europe-ne-peut-fermer-les-yeux-sur-les-illegaux-793482.php
Ceux qui y sont sont-ils légaux?
Écrit par : L'enfoiré | 16/09/2010
On en parle
http://www.lesoir.be/actualite/france/2010-09-24/le-11h02-avec-joelle-meskens-la-fin-du-sarkozysme-794849.php
et
On le chanterait avec Souchon:
http://www.telemoustique.be/tm/polemique/11592/alain-souchon-sur-sarko-mais-il-est-con-ou-quoi.html
Écrit par : L'enfoiré | 24/09/2010
C'est reparti en France
http://www.lesoir.be/actualite/france/2010-10-12/greves-et-manifestations-contre-la-reforme-des-retraites-en-france-797785.php
Écrit par : L'enfoiré | 12/10/2010
Les grèves françaises ont eu la retraite comme cadre.
Et en Belgique?
http://www.lesoir.be/actualite/belgique/2010-11-03/les-belges-pas-trop-inquiets-pour-leur-pension-801624.php
Écrit par : L'enfoiré | 03/11/2010
http://www.lesoir.be/actualite/belgique/2012-01-27/greve-il-y-a-unanimite-sur-la-volonte-de-marquer-le-coup-893336.php
C'est reparti
Écrit par : L'enfoiré | 28/01/2012
super article !!!
Écrit par : zelectron | 01/02/2012
Les citoyens belges font moins grève qu’il y a dix ans
Selon des chiffes du Crisp (Centre de recherche et d'information socio-politique) relayés par le quotidien Le Soir, notre pays a vécu en 10 ans, de 2001 à 2010, 240.107 journées de grève par an. Ce nombre est moindre que la proportion de jours de grève de la décennie antérieure. Un chiffre qui paraît considérable. Cela s’explique par le fait que le Crisp réalise ses statistiques en considérant qu’une personne à l’arrêt pour un jour équivaut à un jour de grève. Lors de la décennie antérieure à cette période, le Crisp avait recensé 291.335 jours de grève par an.
La Belgique se situe ainsi dans le top 5 des pays européens. Les hommes font davantage grève. De 2003 à 2010, les femmes représentaient 26% des jours de grève.
Comme l’explique le Crisp, dans un contexte de crise financière et bancaire mondiale, l’année 2011 s’est caractérisée par une recrudescence des conflits sociaux aux niveaux interprofessionnel, sectoriel et de l’entreprise, tant dans le secteur public que privé. Durant le premier semestre de 2011, on a recensé plus de jours de grève que sur la totalité des années 2009 et 2010.
Source: http://www.express.be/joker/?action=view&cat=world&item=les-citoyens-belges-font-moins-greve-quil-y-a-dix-ans&language=fr&utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=
Écrit par : L'enfoiré | 28/04/2012
Record de grèves en Belgique : « Il faut relativiser les chiffres »
L’an dernier, pas moins de 383.207 jours de grève ont été déclarés à l’ONSS. C’est 2,36 fois plus qu’en 2010.« Les chiffres sont ce qu’ils sont. Ils sont importants mais beaucoup moins que les autres années où il y a eu des mouvements de grève générale et des grèves interprofessionnelles » explique Thierry Bodson Secrétaire général de l’Interrégionale wallonne de la FGTB.
« Depuis 2009, nous devons faire face à la crise, avec des restructurations, des fermetures d’entreprises qui sont particulièrement nombreuses » explique Thierry Bodson.
« 2011 a été une année particulière parce qu’il y a conjonction d’un certain nombre d’événements, notamment la crise, le vote du budget 2012, les grèves dans les services publics, l’accord interprofessionnel qui n’a pas été signé par toutes les organisations syndicales. Malgré cela, les chiffres sont 2 ou 3 fois moins importants que dans les années nonante » tempère Thierry Bodson. « Je pense donc qu’il faut relativiser les chiffres ».
« Il faut encore ajouter qu’on a aussi parfois un patronat qui est plus agressif que par le passé » fait remarquer le Secrétaire général de l’Interrégionale wallonne de la FGTB.
Qu’attendre pour 2012 ?
« On ne se réjouit jamais d’être dans une année où il y a beaucoup de journées de grèves car cela signifie qu’on n’a pas réussi à avancer dans la concertation, que c’est un échec » explique le secrétaire général de l’Interrégionale wallonne de la FGTB. « Par contre, les prévisions en matière de sortie de crises ne sont pas des plus optimistes. Il est impossible de savoir ce qu’il se passera dans le reste de l’année mais il faut dans tous les cas souhaiter que les choses se calment . »
http://www.lesoir.be/actualite/belgique/2012-07-03/record-de-greves-en-belgique-il-faut-relativiser-les-chiffres-924692.php
Écrit par : L'enfoiré | 03/07/2012
Des lundis de grèves tournantes en Belgique. Le premier hier.
La grève sert-elle à quelque chose ?
C’est la question que beaucoup se posent. Est-ce que tout cela va servir à quelque chose ? Alors, évidemment, personne n’a, à ce stade, la réponse… Mais jeter un coup d’œil dans le rétro peut servir… La dernière grève générale sous le gouvernement Di Rupo n’a pas changé radicalement le cours de la réforme des pensions, la grève contre le pacte des générations de Guy Verhofstadt non plus, la grève contre le plan global de Dehaene non plus, celle contre Martens-Gol n’a pas empêché les mesures d’économies et les sauts d’index… Il faut remonter en 61 ou même avant pour trouver des bras de fers clairement plus favorables aux syndicats…
Les dernières années ne jouent pas en faveur des syndicats…
Non, le petit tableau que je viens de vous dresser le montre. Alors attention, tous ces exemples de mobilisation ont débouché sur des concertations, des ajustements, des modifications à la marge, mais pas dans l’esprit des mesures prises. Pour autant, dire que les grèves et mobilisation n’ont rien changé serait faux… En réalité, les répercussions économiques des grèves restent une arme de dissuasion très forte pour les syndicats. Au fond, beaucoup de syndicalistes pensent que même si les grèves passées n’ont pas été positivement, immédiatement utiles, sans elles, cela aurait été pire… Bien pire. Et donc, ils estiment que même si on est loin des succès syndicaux du début du 20e siècle, ils croient encore à leur rôle de garant de la justice sociale…
Ici ils peuvent espérer que cela fonctionne encore comme cela ?
Alors, ici, quand même, la configuration politique est très particulière. Unique même, c’est un gouvernement plus à droite que Martens-Gol avec une NVa et un VLD qui sont clairement dans une conception restrictive de la démocratie. Celui qui a le pouvoir, c’est celui qui est élu… Avec une remise en cause des corps intermédiaires accusés de manque de légitimité. Alexander de Croo, en lançant aux syndicats qu'il n'avaient qu'a se présenter aux élections pour changer les mesures, a placé le bras de fer sur un autre terrain, quasiment existentiel pour les syndicats. Les voilà presque poussés à aller jusqu'au bout, à la grève générale illimitée. Qui sait ? Pourtant, les éléments d'une sortie de crise commence à pointer. Une réfomre de la fiscalité, avec une taxation des plus-values pourrait, ouvrir la discussion, la concertation. Kris Peeters est bien seul pour l'instant à monter au front. C'est tout le problème
http://www.rtbf.be/info/emissions/article_la-chronique-de-bertrand-henne-et-si-les-greves-ne-servaient-a-rien?id=8450423&eid=5017893
http://www.lesoir.be/715937/article/actualite/fil-info/fil-info-belgique/2014-11-25/greves-tournantes-pas-perturbations-sur-rail-ce-mardi-matin
Écrit par : L'enfoiré | 25/11/2014
Remarque in-originale : trop de grèves tuent les grèves !
Écrit par : zelectron | 25/11/2014
Absolument.
Comme tout, il faut être original.
J'ai essayé précédemment
http://vanrinsg.hautetfort.com/archive/2007/07/05/greve-autrement.html
Écrit par : L'enfoiré | 25/11/2014
En France, ce sont les patrons qui font la grève et sont dans la rue.
Ils dénoncent une politique qui bride l'économie et les charges pesant sur les entreprises, en hausses de 42 milliards d'euros en 5 ans.
Ils se sentent floués par les promesses de l'exécutif de gauche et de droite.
Asphyxie par les charges et la simplification administrative n'arrive pas.
La révolte des cadenas ose demander l'abrogation des 35 heures.
http://www.lemonde.fr/economie/article/2014/12/01/les-patrons-se-mobilisent-contre-une-politique-qui-etouffe-les-entreprises_4531809_3234.html
Écrit par : L'enfoiré | 02/12/2014
Hier 3ème et dernière grève tournante avant lundi prochain 'grève nationale".
Les syndicats déjà sur pied de guerre pour la rentrée de janvier.
Après le dépôt par la CGSP d’un préavis à titre « conservatoire ». Marc Goblet, au nom de la FGTB dit ses craintes de voir le mouvement partir « dans tous les sens ».
Écrit par : L'enfoiré | 09/12/2014
grèvez, grèvez, grèvez il en restera toujours quelque chose ! surtout quand on a un toit, à manger et à boire, la télé, la gaim-boi, et tout et tout . . . Ah! oui, c'est pour les autres ceux qui n'ont rien . . . quelle attention pour le sort des autres entre le pastis, la bière et le saucisson !
Écrit par : zelectron | 09/12/2014
et ... en finale une semaine de vacances au soleil...
Enfin, celui-là, c'est selon son bon vouloir
Écrit par : L'enfoiré | 09/12/2014
24 mai 2016: Manifestation nationale en Belgique
Contre la flexibilité des heures de travail, la Loi Peeter et politique du gouvernement
Conciliation entre le travail et la vie privée
Le moment pour refaire les comptes
Octobre - Décembre 2014: 661.810 jours de grève cumulés pour tous les travailleurs avec 200 jours de grèves pour 1000 travailleurs (15 décembre pour le saut d'index) 4X + qu'en 2013
En 2016: grèves de conducteurs de trains, des contrôleurs aériens, des bagagistes de l'aéroport, les chauffeurs de bus, des fonctionnaires fédéraux, des gardiens de prison
De 2009 à 2013, la France et Chypre sont les championnes des grèves avec > 100 jours pour 1000 travailleurs
La Belgique suit avec 85 jours
La moyenne européenne est de 43 jours
http://www.rtbf.be/auvio/detail_jt-19h30?id=2112451 (16:00- )
Écrit par : L'enfoiré | 25/05/2016
Et c'est reparti...
http://www.lesoir.be/1221405/article/actualite/belgique/2016-05-26/cgsp-wallonne-lance-une-greve-au-finish-des-31-mai
Écrit par : L'enfoiré | 26/05/2016
Fabrizio Ruggione et les bus TEC et un plan cul, l'analogie du jour
http://vanrinsg.hautetfort.com/media/00/01/1891216924.MP3
https://www.rtbf.be/auvio/detail_le-cafe-serre-de-fabrizio-rongione?id=2284138
Écrit par : L'enfoiré | 01/12/2017
Grève perlée des trains en France, revu avec la grammaire de Bruno Coppens
http://vanrinsg.hautetfort.com/media/02/02/1071951308.MP3
Écrit par : L'enfoiré | 04/04/2018