Le surréalisme n'a pas fonctionné (04/09/2010)

0.jpgLa situation politique de la Belgique, j'en ai souvent parlé avec le plus d'humour possible. La fameuse Bombe à Haut Voltage était en train d'exploser. On pensait oublier l'Orange bleue par la Citron Rouge. Cette fois, le citron est pressé et à pris des couleurs de tomates. L'échec est là et alors? What else?
Le premier septembre, la RTBF, dans un "Question à la Une", reprenait l'histoire de l'été, au complet, avec le titre très suggestif de "Une rentrée explosive (vidéo)".

C'était la fin des vacances, la "rentrée des clashes", pourrait-on dire.

Les négociations de Di Rupo et de Bart De Wever sont un échec de plus. On parlait de dernière tentative et, déjà, on dramatisait en parlant de chaos dans le cas d'un échec.

On s'en doutait. Bruxelles, comme pomme de la discorde, les chances de compromis équilibrés sans appauvrir une des communautés et régions étaient de plus en plus minces. Espérer et ne pas dramatiser... oui, mais... ja, maar...

Echec et pat... mais par encore Mat.

Di Rupo avait essayé par la diplomatie, la sensibilité en temps que pré-formateur d'un hypothétique gouvernement. On aurait pu en sortir un avant celui des Pays-Bas dont la crise politique trainait depuis plus longtemps encore. Chez nos voisins du Nord pas de problèmes linguistiques, pourtant.

Une tentative d'explication en vaut une autre. Celle-ci même si elle reste peu compréhensible pour qui n'est pas intégré dans le processus, aura le privilège d'être humoristique.1.jpg

La Belgique a toujours été une référence dans l'art des compromis, reliés au surréalisme à la belge. Le peintre Magritte y a beaucoup contribué à Bruxelles

Dans ce cas, il s'associe avec la peinture,.

Cela ne veut pas dire que ce surréalisme soit toujours le même dans toutes les parties du pays. La définition de surréalisme, d'après wiki, dit "Le surréalisme repose sur la croyance à la réalité supérieure de certaines formes d'associations négligées jusqu'à lui, à la toute-puissance du rêve, au jeu désintéressé de la pensée. Il tend à ruiner définitivement tous les autres mécanismes psychiques et à se substituer à eux dans la résolution des principaux problèmes de la vie".

Mais, le surréalisme existe aussi dans l'écriture, par sa syntaxe et sa sémantique, dans la politique pour tenter de rester en ligne avec les résultats des votes des citoyens.

Dans le Nord du pays, ce sont les divers patois qui comblent à leur mode le réalisme trop standardisé de la langue néerlandaise. Dans le Sud, ce sont les Wallons qui font de même avec leurs différents patois wallons. La région de Bruxelles, elle, à la croisée des chemins utilise, son patois bâtard, zinneke, que l'on appelle, le bruxellois.

La pièce de théâtre, "Le Mariage de Mademoiselle Beulemans" témoignerait par un autre bout de l'esprit belge en "style bruxellois" en opposition avec le Français pure souche.

Les constructions de phrases deviennent un peu moins correctes quand celles-ci passent "la main" au néerlandais pour ajouter une touche très personnelle teintée de spécificités linguistiques. Les phrases deviennent  souvent plus longues ou perdent parfois un mot au passage. Les mots se retrouvent  sans s'en rendre compte, à la mauvaise place ou pire, sont remplacés par un autre plus exotique en provenance du Sud, de l'Est, de l'Ouest ou du Nord.

On se souvient, encore, de beaucoup de textes officiels, publiés au Moniteur belge,  qui dès qu'ils étaient traduits dans les autres langues nationales, se comprenaient avec une autre signification, c'est dire que le surréalisme se trouve au détour du chemin où on ne pensait pas l'y trouver.

1.jpgC'est, aussi, un peu, ce qui se passait actuellement dans la crise politique  mais au niveau idéologique avec l'histoire en arrière plan.

On a fait pour le mieux, comme le croquait Kroll en parlant de Di Rupo. Celui-ci avoue qu'il ne sera jamais bilingue à cause d'un airbag capricieux  et d'un problème auditif. Face à lui, un bilingue, Bart De Wever, mais avec un accent du terroir flamand anversois, tout à fait exotique. Un humour très différent était du parcours.

Les négociations avaient viré en véritable jeu de mikado. Chacun retirait une baguette mais ne laissait pas en échange une concession sans compromission. Les négociations travaillaient à huis clos. Les résultats du jeu n'étaient donc pas donné avec  plus de baguettes pour le jeu.

Pendant, longtemps, une partie importante de la population belge ne comprenait pas ce qui se passait en coulisse. Cette fois, les francophones se retrouvaient pourtant souvent résignés, groggys à l'idée que leurs représentants pouvaient faire un pas qu'ils pourraient regretter ensuite.

On mettait en balance le refinancement de Bruxelles de 500 millions d'un côté avec des révisions des lois de financements, de l'autre. On oubliait dans la bagarre l'élargissement de Bruxelles, qui pouvait être pourtant nécessaire vu que la ville vit dans un goulot d'étranglement avec les deux régions comme filets récoltant les bénéfices mais rejetant les pertes.1.jpg

Dernièrement, on prenait les résistants francophones pour des Serbes alors qu'ils voulaient seulement garder le contrôle de la sortie du Ring qui entoure vaille que vaille la ville avec des entrées sur le territoire flamand.

Un couloir avait été demandé entre Bruxelles et la Wallonie pour sortir de l'enclave de la région Flamande.

1.jpgLa région bruxelloise est menacée d'asphyxie, écrivait l'Echo. Ce n'est un secret pour personne et surtout pas une surprise pour celui qui emprunte le Ring matin et soir.

Bruxelles est devenue, sans l'avis de ses habitants, la capitale de la Flandre. "Les Francophones ont fait le lit de la NVA", disait le vieux pilier de la politique belge, Philippe Moureaux, vendredi matin.

Sur les antennes de la RTBF, il préparerait un plan "B".

Mais qu'est ce le Plan B? Différent de région à région.

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Nous, on veut bien. Mais, il faut créer un gouvernement coûte que coûte. Au forcing et au besoin "par les sentiments", l'économique. Quinze milliards à trouver, cela ne se trouve pas sous la patte d'un cheval flamand ou francophone. La dette est bien là et se creuse en temps de crise. 

Bruxelles est, à  plus de 90%, francophone. Si on suit l'actualité, ce serait passé à 95%. Il faut perser ce mur de l'incompréhension des biens fondés par la Flandre sur le droit du sol contre le droit des gens.

La frontière linguistique a été décidée en 1961, de guère lasse, en se basant sur un recensement linguistique qui datait de 1947, alors que ceux de 1962 n'étaient pas encore finalisés. Si le dernier recensement linguistique officiel date de plusieurs années, il existe par la force des sentiments, celui de la poche. Etre la capitale de l'Europe n'a pas que des avantages, surtout quand ces Européens venant de toutes parts, ne payent pas la location de leur résidence.

1.jpgProgressivement, cette fois, les barrières de la langues s'ouvrent  sur des champs inexplorés. Berlitz fait sa publicité pour donner un coup de pouce aux Francophones et leur permettre d'obtenir des postes qui demandaient la connaissance des langues nationales et de l'anglais.

Plus de promenades du style autour des Fourons comme dans le temps. On parle du dernier Gordel flamand autour de Bruxelles, promenade à vélo, à pied de Flamands qui bravait, fièrement, les Bruxellois en entourant la ville.

Mascarades pour les uns, toujours plus de surréalisme pour les autres. C'est un peu la balade orangiste autour de Belfast.

Pas de référendum avec de valeur de loi en Belgique. Le dernier recensement linguistique date de 1962, alors que la frontière linguistique avait été décidée selon un recensement qui datait de 1947. Le recensement se produit d'une manière plus insidieuse, plus "money related".

On passe par la des questionnaires envoyés par la Poste qui voudrait affiner ses tournées vu son passage dans le privé avec le sigle BPost.

Les Flamands, par la voie de la NVA et de son leader Bart De Wever, voudraient régionaliser une série de secteurs comme les impôts, la sécurité sociale, les allocations familiales et bien d'autres. Recevoir les compétences, là où elles sont exercées.

Sortir des contraintes fédérales. Confédéralisme mais qui voudrait se limiter au communautaire linguistique, plutôt qu'en laissant les compétences à la région bruxelloise.

1.jpgBruxelles, une ville dangereuse? Très certainement dans la logique et la psychologie de ceux qui pourraient ne pas en jouir à leur guise.

Pour les Bruxellois, totalement encerclés, mixés dans les deux cultures, on demanderait de choisir le régime d'attributions francophone ou flamand qui, de fait, deviendrait un recensement linguistique.

Ce sera au plus offrant. La région flamande est prête à attirer les appétits en période de crise.

Question posée aux francophones de ce qu'ils feraient si les Flamands donnaient plus de d'allocations familiales, la réponse ne s'est pas fait attendre.1.jpg

Une copine flamande de la région flamande vient de passer à l'âge de 60 ans. Elle m'informait qu'elle a obtenu sa carte offrant la gratuité des transports en commun. Je lui rappelait que cette carte, je ne l'obtiendrai à qu'à l'âge de 65 ans.

Sont-ils trop vieux au gouvernement? Trop de vieux crocodiles? Certains jeunes ont pourtant pris place dans les rangs et s'amuse à jouer à la roulette russe.

On passait à la der des ders, la dernière proposition avant le chaos, disait Di Rupo.

La confiance n'y était plus de part et d'autre. Tout devait passer par  écrit. La fatigue se lisait sur les visages. Mais, chacun le savait, pas d'accord tant qu'il n'y avait d'accord sur tout. Revoter aux élections, faire une autre tentative en faisant intervenir le parti libéral MR, laissé hors de la discussion, serait remettre les compteurs à zéro sans beaucoup plus de chance de succès.1.jpg

La Flandre avait changé depuis les élections de 2007, était-il contstaté. La souplesse des francophones s'était installée, désabusée, semblait-il, surtout, contrainte et forcée.

Même pour les Français, la scission de BHV ne voulait plus se connaître comme le Bazar de l'Hôtel de Ville. 

"Nil volentibus arduum", disait Bart De Wever.

"Yes, we can the chaos", disait un autre.

"Alley, alley, ce n'est pas possible, ce n'est pas encore le chaos, une fois", aurait pu dire, le Bruxellois.

"The show must go on", "we are the champion" après un match de foot, chante-t-on en chœur le thriller continue... Il faut envisager toutes les solutions.

On cherche quelqu'un qui changerait le point d'interrogation en point d'exclamation.

1.jpgArchimède, es-tu là, toi qui dans ton bain lançait "Euréka" et non pas un "Ja, maar..." ou un "Oui, mais...".

On a besoin de La Belgique pour les nuls?

 

L'enfoiré,

 

Sur Agoravox, sûr qu'ils vont mêler les pinceaux de Magritte.

  

1.jpg04/09/2010: Présidents du Sénat et de la Chambre nommés médiateurs.

La périphérie bruxeloise se déflamandise.

D'autres imaginent un des pires.

Dans l'humour, un pays, c'est quoi en café serré?

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07/09/2010: Les francophones croient plus à la scission. Renversement de situation

10/09/2010: En coulisse,  on s'excite et on rêve.

 

1.jpg13/09/2010 : Le plan "B" du Soir tandis que du côté NVA, on préparerait "une offre finale". Cela rappelle la dernière proposition de Di Rupo. La partie d'échec continue. On sort la Tour. Encore un Café Serré, bien sucré, à sucer avec délectation.

16/09/2010:1.jpg Toujours en question, l'avenir de Bruxelles

 Très dure mise en garde du PS à la NVA

et la réponse du berger à la bergère un "Gros clash".

20/09/2010 : La NVA peut devenir un ennemi (interview)

 

21/09/2010: Cent jours depuis les élections et toujours rien de nouveau à l'Ouest. Les comptables entrent en ligne. Les con-cessions dans l'esquive? Allez, une fois, circulez y a rien à voir à par à écouter un café noir très serré.

20100923Hergé de De Wever.jpg  24/09/2010: Puisque le surréalisme n'a pas de succès on a "L'optimisme de la volonté" contre... Tintin

04/10.2010: Et un ultimatum de plus de la NVA l'IPP, La régionalisation sur l'Impôt sur les Personnes Physiques

 

20101096On cherche.jpg 06/10/2010: Le Roi cherche et consulte. Maintenant on bricolait en plus.

Les deux partis libéral, MR et Open VLD restent dans l'ombre.

 1.jpg08/10/2010: And the winner is ? Un clarificateur.

09/10/2010: Ne vous inquiétez pas on a des années lumières devant nous 

12/10/2010: mais, il n'y a rien de clarifier dit la Cassandre....

1.jpgLes libéraux râlent de ne pas être de la partie. Qui arriverait à la moitié du verre, quand un verre est plein, on le vide, ou quand une verre est vide et qu'on le plaint.

Dis encore avec humour, cela donnerait ceci. Des négociations à BabbelJanLand?

23/11/2010: 160 jours de crise

 

Citations:

  • "Le temps scinde tout ce que l'homme tente de souder.", Jean-Claude Clari
  • "Compromis. Sorte d'ajustement  d'intérêts divergents  qui consiste à donner à chaque adversaire  la satisfaction  de penser qu'il a eu ce qu'il ne devait pas obtenir, et qu'il est privé de rien, sinon de ce qui lui était véritablement  dû.", Ambrose Bierce
  • "Tout compromis  repose sur des concessions  mutuelles, mais il ne saurait y avoir de concessions  mutuelles  lorsqu'il s'agit de principes  fondamentaux.", Gandhi

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