Chéri, ni parfums, ni or, mais des terres rares (26/12/2010)
Les métaux précieux comme l'or, l'argent, le platine ne font plus seul rêver. D'autres inquiètent, en plus, par leur rareté. Qu'est-ce qui crée "la" valeur de cette rareté?
Fin d'année... De quoi allons-nous parler? De souhaits pour l'année suivante, bien sûr. De valeurs à partager. Mais de quelles valeurs? C'est précieux, les valeurs.
L'écrivain français, Claude Lezay-Marnézia lançait "L'âge d'or était l'âge où l'or ne régnait pas".
"La règle d'or, c'est qu'il n'y a pas de règles d'or", ne manquait pas de constater, George Bernard Shaw.
Et, bien, non, l'or a encore beaucoup de valeur dans les yeux de certains.
...
Comme métal précieux, il défraie toujours la chronique comme valeurs refuge. L'or, métal de prestige et qu'un Bretton Woods voyait comme lien de référence avec le système monétaire mondial grâce à sa stabilité légendaire.
A cette époque, bien rattaché à l'or, l'once de métal jaune valait 35 $.
Il avait atteint un pic de 1432,5$, le 7 décembre dernier, dévaluant, de fait, toutes les monnaies qui se greffaient sur lui. Il faut dire que Ben Shalom Bernanke, le "Papy Soupline" pour les intimes, avait lancé son QE2 (quantitative easing, 2ème édition). Les convoyeurs attendaient ce que cette 2ème version allait donner. Ils n'ont rien vu venir. Les taux d'intérêts ne montaient pas et l'épargne monétaire attendra encore des jours meilleurs.
Robert Zoellicken proposait, une nouvelle fois, l'étalon-or pour arrimer les monnaies fiduciaires à l'or et ainsi les stabiliser. Fallait pourtant pas une licence en économie pour remarquer que le cours du métal jaune est devenu particulièrement instable. L'or en dollar a gagné +75% sur trois ans et +185% sur cinq ans. La rareté qui crée une pénurie? On estime que la quantité d'or extraite depuis la Préhistoire est de 145 000 tonnes. Il en reste 120 000 t sous une forme ou une autre. L'or extrait chaque année représente environ 110 milliards de dollars. Donc, pas nécessaire de fouetter un chat d'or. Mid point, à peine dépassé. Mais, c'est vrai depuis 90 ans, l'or a vécu son plus long rallye avec 300% de hausse.
L'or noir, dans le même temps, remonte la pente vers les 100 dollars.
Force est de constater que l'arrimage à l'or jaune est devenu impossible, sauf si on accepte des dévaluations monstrueuses.
Le dollar, le yen, l'euro, la livre sterling et le renminbi comme épine dorsale pour fixer une parité, avec l'or comme "point de référence international", comme le proposait Zoellick?
Toute avancée dans le processus de réintégration de l'or dans le système monétaire international ne pourrait que repousser les cours vers de nouvelles hausses.
En réalité, quand le taux court, en termes réels, est inférieur à 2%, le cours de l'or progresse; à l'inverse, un taux supérieur à 2% fait reculer le métal jaune. L'once d'or varie huit fois plus vite que le taux court réel.
Tout est question de confiance et d'époque.
Le métal "argent" est plus dépendant de la demande industrielle et de la croissance économique. Ce sont le Cuivre et le Palladium qui ont, aujourd'hui, encore plus de valeur. L'argenterie intéressait plus les Pharaons que l'or.
Depuis le début de 2010, l'or progressait de 20,46%, l'argent de 87% et le palladium de 91%.
En 2009, la Russie faisait trembler le marché du palladium avec ses 42% de production mondiale. Le palladium est utilisé dans la fabrication de pots catalytiques pour les moteurs à essence.
Tout se tient en ce bas monde...
Ce sont d'ailleurs toutes les matières premières qui flambent aujourd'hui. La raison en est simple, la seule étroitesse des marchés. Moins noble, le caoutchouc subit une augmentation de prix de 60%. Le cuivre (à près de 9000 $ +35%), l'aluminium le nickel, le zinc sont produits par peu d'exploitants. Le coltan des GSM, des mobiles, ne fait pas trop monter leur prix malgré plus de possibilités et de technologies intégrées. Bizarre? Non, une raison parasitaire ou artificielle existe mais cela nécessiterait plus de développement pour l'expliquer.
Mais, il y a plus rare, encore.
On les appelle, d'ailleurs, les "terres rares". Dans une conversation, quand on parle de Terbium, de Dysprosium, de Néodymium, de Cérium, de Lanthanium, on a tout de suite l'air d'être plus savant.
Pour les situer, ils se trouvent être, pour la plupart, des lanthanides, avec des nombres chimiques sur le tableau de Mendeleïev entre 57 et 71 avec, en sus, le scandium (21) et l'Ytrium (39). Ils sont extraits de minerais de Monazite et du sous-produit du minerais de Fer, le Bastnäsite.
Toutes ces matières premières ont une importance stratégique et sont indispensables dans beaucoup de domaines de la vie moderne. L'Antimoine (SB) ne fait partie des lanthanides, mais il le pourrait. Mais, d'où viennent-ils et pourquoi en parle-t-on plus de ces matières premières si rares, aujourd'hui?
Les exploitants sont exploités dans très peu de pays, voir un seul pays. Et, il y a péril en la demeure pour les autres.
Les Chinois en possèdent beaucoup dans leur sous-sol et sont devenus les producteurs principaux dans le monde. Un quasi monopole chinois, avec 95% de la production mondiale.
Récemment, la Chine a décidé de minimiser, de manière drastique, ses exportations de terres rares pour 2011. Elle se les réserve pour sa propre exploitation. Pomme pour la soif ou pour faire exploser tous les autres marchés au moment opportun par une pénurie généralisée?
Raréfaction artificielle qui a augmenté automatiquement les prix de celles-ci. Le Lanthanium a multiplié son prix par 7 en quelques années.
L'enjeu est vital pour les économies technologiques de demain. Plus un produit est innovant, plus il demande de terres rares. Cela concerne les secteurs de l'aéronautique, de l'automobile, du raffinage, de la défense, de l'électronique, des énergies vertes, etc.
Ils servent pour les turbines éoliennes, pour les batteries électriques, pour les smartphones, les écrans plats, les lasers...
Ils sont indispensables pour la légèreté de l'écologique-compatible comme les voitures vertes, l'éolien, les lampes LED...
Le néodyme, par exemple, atteint 32 000 dollars la tonne en août 2010, soit une augmentation de 60% en un an! Le Lutécium reste le plus rare. Le Erbium, le plus cher. (600 $ par kg).
Les quotas d'exportation pour le second semestre 2010 ont eté réduits carrément de 70% !
En septembre, les deux plus grandes économies du monde sont privées de terres rares. Deux coupures, une cause : la politique.
Le Japon, pays de technologie par excellence, a eu, d'abord, "la mauvaise idée" de rappeler sa souveraineté sur un archipel d'îles que la Chine revendique.
Les États-Unis, ensuite, suite à une enquête défavorable américaine sur les subventions illégales accordées au secteur de l'industrie verte chinoise.
Depuis quelques temps, les dirigeants du monde entier s'en inquiétaient. Les industriels tiraient régulièrement la sonnette d'alarme, une trop grande dépendance vis-à-vis de la Chine.
Le père du modèle économique chinois, Deng Xiaoping, avait comparé, un jour, la position de son pays sur les terres rares avec le pétrole d'Arabie saoudite.
Mais son pouvoir est bien plus grand. Si l'OPEP produit 40% du pétrole dans le monde, la Chine avec ses 95% brise certaines normes d'équilibre.
A partir de 2006, la Chine avait déjà commencé à réduire ses quotas d'exportations. Raison invoquée, les réserves pourraient être épuisées d'ici 15 à 20 ans si le rythme d'exportation ne diminuait pas. Depuis, chaque année, insensiblement, c'est entre 5% et 10% des quotas d'exportation qui étaient supprimés, resserrant d'autant le nœud coulant autour du cou des entreprises de hautes technologies.
Les terres rares sont indispensables et non substituables. Le pétrole, si les économies ne l'avaient pas voulu comme énergie de facilité, auraient pu se retourner vers l'électricité depuis longtemps par des voies très nombreuses.
La Chine a compris l'avantage avant tout le monde. A partir des années 70, l'objectif de Pékin était de devenir l'unique producteur de terres rares au monde. Désormais, elle les stocke et vend ses dollars.
Le marché des terres rares atteint, aujourd'hui, les deux milliards de dollars. Mais de ce marché dépendent des milliards de dollars en produits finis.
Ces terres rares, sont-elles aussi rares dans le monde qu'on le dit? Pas du tout. La Chine en détient 37%. Elles sont même assez répandue dans l'écorce terrestre et à égalité avec les autres métaux. Pas de réelles pénuries, non plus. Alors, quoi, d'où vient cet empressement? La pénurie a été créée artificiellement, de manière stratégique.
La stratégie chinoise s'est toujours basée sur une production à bas-coûts. Elle est occupée à asphyxier progressivement les autres pays producteurs. Les mines de terres rares sont polluantes et très coûteuses. De plus, il faut prendre des précautions pour les manipuler. Protéger l'environnement est l'argument avancé par la Chine pour limiter les exportations. Il est vrai que dans la région de Baotou en Mongolie, dix millions de tonnes par an polluent les rivières. Les agents chimiques pour isoler ces terres sont très toxiques.
Mais, la Chine s'en est chargée. Les occidentaux se sont vus, ainsi, soulagés de pouvoir externaliser l'extraction en Chine.
Les États-Unis, premier producteur, à une certaine époque, fermaient leur principale mine californienne de Mountain Pass.
A long terme, la Chine a bien l'intention de monter en gamme. Le plan 2006-2020 met l'accent sur son propre développement scientifique et technologique avec la micro-électronique, aéronautique, aérospatiale. Comme nous avons vu, nous sommes en plein domaine des terres rares !
L'Europe, au 2ème plan, réagit et voudrait assurer son accès aux terres rare, mais elle tétanisée par l'intransigeance chinoise.
Obligation est là de trouver, très vite, des gisements ailleurs. Il est vrai, deux tiers des ressources se trouvent ailleurs qu'en Chine.
Brésil, Russie, Inde possèdent tous des ressources importantes dans leur sous-sol. La Mongolie, au Kazakhstan et au Kirghizstan, le Vietnam, l'Australie, l'Amérique du Nord, en sont également des pays qui ont identifié des gisements, qui possèdent les infrastructures nécessaires et le personnel pour les exploiter mais ne seront pas opérationnels avant 2012/2014, pour rattraper le temps perdu. Dans le même temps, la demande mondiale doublera.
Pas de spéculations sur les matières premières, est-il rappelé pour calmer le jeu dans les grandes réunions du style G20. Tout est, pourtant, en place pour secouer le prunier des matières premières chez les investisseurs du secteur. Et, les cours s'envolent.
L'uranium est également dans le circuit des hausses.
Le rapprochement des terres rares avec l'uranium n'est pas fortuit. Tous, des métaux "politiquement sensibles" et "stratégiques". Ils sont abondants mais souvent en des concentrations trop faibles pour être exploités immédiatement de manière rentable. L'uranium a connu cette pénurie dans les années 2006-2007, et c'est ce qui se passe pour les terres rares aujourd'hui. De nombreuses mines de terres rares et d'uranium avaient été abandonnées après plusieurs années d'exploitations, accusant trop peu de bénéfices. Les investissements reprennent mais en catastrophe. Simple manque de prévoyance, limitée par des bénéfices immédiats.
"China Guangdong Nuclear Power" vient d'acheter 29 millions de livres d'Uranium sur 15 ans au Canadien Cameco (en provenance de la mine de Siger Lake). Le prix a bondi de 50% en 9 mois, sans atteindre encore le sommet de mai 2007. Objectif, répondre à l'explosion de la consommation d'électricité prévue dans les grandes villes chinoises. Le kWH nucléaire reste toujours 1,4 moins cher que le charbon et 3,6 fois moins que le gaz.
Quant à l'or, les Chinois pourraient, aussi, faire remonter, très vite, son prix à 1500$ puisque la Chine est jeune détentrice. Le jaune "or" a de ses vertus qu'un "Panda doré" pourrait idéaliser comme parure, question de protéger, aussi, son capital en attendant la crevaison de sa nouvelle bulle dans l'immobilier.
L'or cherche son point de fusion ou d'ébullition. La température du métal et des esprits ne sont, eux, pas liés aux bijoux de familles.
C'est la période des fêtes de fin d'année. Certains peuvent ne plus voir de jaune, même pas en peinture. Peut-être entendrons-nous, quelque part, un dialogue qui contiendrait ces mots bizarres, surréalistes mais très tendances:
- Mon Trésor, je t'offrirai toujours des perles de pluie venant de pays où il ne pleut pas, mais, les temps sont durs et des bijoux en or, c'est plutôt ringard...
- Non, Chéri. Tu es gentil, mais, pour rester à la mode, offre moi un coffret-cadeau, avec un bijoux en néodymium. Je ne sais pas vraiment ce que c'est, mais cela me parait tellement plus nouveau et puis, le nom est tellement joli et mystérieux.
...
Conclusions à en tirer:
- Ou les femmes sont nettement plus intuitives que les hommes, et donc, plus à la pointe dans leurs investissements ou elles ne comprendront plus jamais l'utilité des choses.
- Ou les hommes sont trop passéistes et imaginent, instinctivement, une nouvelle histoire de caoutchouc artificiel, qui ferait rebondir leurs économies hors de leurs poches ou pris à contre temps, ils ne remarquent pas que l'euro dans la balance ne fait plus le poids...
- Ou les hommes rêvent que ce qui est rare est cher, alors qu'en vérité, ce qui est cher est tout aussi rare ou, non qualifié, ils n'ont rien compris aux matières premières.
Ce que Georg Christoph Lichtenberg concluait très justement par "Ce qui est nouveau est rarement vrai; ce qui est vrai est rarement nouveau".
De toutes manières, il restera quatre époques dans la vie de l'homme:
1) celle où il croit au Père-Noël;
2) celle où il ne croit plus au Père-Noël;
3) celle où il est le Père-Noël;
4) celle où il ressemble au Père-Noël.
Comme tout se termine par des chansons, la révélation de l'année 2010 fut pour certains, la jeune Zaz. Elle a eu son "Je veux" pour le démontrer. Quant à moi, je préférerai "Le long de la route" car, là, on y trouve de véritables "Terres Rares".
Le Père Noël est reparti sur ses traîneaux enneigés. Il sait ce qu'il devra rapporter dans sa hotte, l'année prochaine.
En attendant son retour, il vous souhaite "Bonne année 2011".
L'enfoiré,
Commentaires
Adieu Papa Noël....
Écrit par : Victor | 26/12/2010
la Chine a décidé de minimiser, de manière drastique, ses exportations de terres rares pour 2011. Elle se les réserve pour sa propre exploitation. Pomme pour la soif ou pour faire exploser tous les autres marchés au moment opportun par une pénurie généralisée?
Je pencherai pour la dernière solution
Écrit par : Moïsette | 29/12/2010
Moïsette,
Raison. Celui qui possède les marchés des matières premières devient maître du monde.
Cela n'a pas été le cas jusque maintenant, parce que Wall Street tenait les rennes et derrière ce mur, les États-Unis.
Aujourd'hui, comme je l'ai écrit, les États-Unis doivent faire profil bas. Le jeu de je te tiens par la barbichette, a vraiment commencé.
Écrit par : L'enfoiré | 29/12/2010
C'est un avis personnel :
La monnaie papier n'est plus contrôlée par les états mais par les banques, vu que les états s'arrangent pour en imprimer quand politiquement la monnaie papier ne vaut que du papier ...
La monnaie papier est la plus grosse bulle spéculative du monde depuis 60 ans, depuis qu'elle n'est indexée que sur du vent .
Rien ne dit que demain matin un billet de 10 euros sera encore en mesure d'acheter un kilo de sucre, en revanche le lingot d'or est assuré d'y parvenir .
Je comprends le sens de l'article, il est exact que l'or et les terres rares font objet de "bulle spéculative" mais comment pourrait-il en être autrement . (enfin... .... j'ai du lire et relire)
On spcule sur tout, de notre capacité de remboursement en passant par notre santé ou même sur le fait que nous ayons ou non un accident de voiture .
Quitte à spéculer et créer des bulles autant que cela se fasse sur des biens matériels quantifiables et palpables.
Au moins quand la bulle éclate il reste quelque chose là où sur des valeurs immatérielles il ne reste rien du tout ....
La spéculation et toutes les spéculations devraient être taxés à 20% de plus que le travail, 20% de plus pour compenser les pertes inhérentes aux aléats humains.
Bref je ne me referai pas, dès mes premiers articles je parlais déjà de monnaie de singe et de mon dégout de la chose .
La spéculation c'est donner un message clair aux citoyens : "travailler c'est contre-productif"
(il suffit de constater que ceux qui bossent le moins spéculent et gagnent le plus.)
La spéculation est en elle-même une forme de spéculation, si un jour tout le monde se mettait à spéculer elle deviendrai bien moins rentable et finairai par mourir .
D'ailleur je vais réfléchir s'il n'est pas souhaitable de rendre la spéculation obligatoire pour casser cet outil digne de la traite des esclaves .....
Patience, encore quelques petites années (5 tout au plus) et nos euros ne vaudront vraiment plus grand chose .
Peanuts dirait Guy .
Écrit par : Sun tzu | 29/12/2010
Sun Tzu,
Oui, l'argent n'est qu'un outil qui ne survit qu'avec l'appui et la confiance des interlocuteurs d'un échange.
Les banques sont des intermédiaires obligés.
Beaucoup voudraient déterminer une fois pour toute la taille optimale d'une banque, de dissocier celles qui seront des banques de dépôts et celles qui iront plus loin vers la spéculation. Cela pour éviter les risques majeurs.
Le lien vers l'interview d'Axel Miller ex-patron banquier chez Dexia est assez explicite.
http://www.rtbf.be/info/economie/finance/axel-miller-on-est-arrive-au-bout-dun-systeme-289779
"On est arrivé au bout d'un système" dit-il.
Il n'a fait qu'un saut et puis s'en vont chez Dexia, sacrifié sur l'autel des boucs émissaires. Je me rappelle des applaudissements que ses employés lui avaient donnés lors de son départ.
Le palmarès analyse de l'année 2010 était très éclairant de la situation des banques. Il vaut la peine d'être lu. Il a retrouvé très vite du travail, donc pas de pleurs.
L'argent est une bulle de savon, pas de spéculation uniquement.
Le seul pays qui a fait faillite actuellement a été l'Argentine. Refus de payer ses dettes et donc décision de jouer cavalier seul, exclus du "jeu". Donc c'est possible. L'Argentine revit. Donc, c'est aussi possible. Elle a soldé.
L'or, pour moi, n'est qu'un pis aller et ne tiendra pas la distance. Ce sont les matières premières qui imposeront leur loi et cela, de plus en plus. C'est le besoin des industries qui feront bouger les prix.
L'article ne fait que le répéter.
Spéculer n'est pas le problème et, en plus, nous le faisons tous, sans même s'en rendre compte.
On achète des produits avant qu'ils n'augmentent de prix. C'est aussi spéculer sur le temps et l'argent qui l'accompagne mais c'est à petite vitesse, répétée.
Oui, absolument, ceux qui travaillent, gagnent moins. Et plus on a d'argent, plus on en fera. Il suffit d'aller à la banque pour le comprendre. Les gros clients auront toujours les moyens de se payer des conseilleurs, des contrôleurs de leurs comptes et pour faire fructifier au mieux. Celui qui travaille n'en aura pas le temps matériel, ni les moyens.
La spéculation n'est pas en cause. C'est l'extrapolation qui en est faite.
J'ai écrit un jour "Spéculons en paix", http://vanrinsg.hautetfort.com/archive/2005/08/14/speculons-en-paix.html
ou dans le "spéculte"
http://vanrinsg.hautetfort.com/archive/2006/09/02/le-speculte.html
c'est dire que j'en connais un bout.
Mais malgré mes recherches et le temps que j'y ai consacré dans cet apprentissage, cela reste en effet, "peanuts" et probablement obsolète.
Il suffit de voir la diversité des offres d'investissements pour le constater. Même un professionnel s'y perd.
Écrit par : L'enfoiré | 29/12/2010
Mais vous avez les bons vœux du "patron"
http://geeko.lesoir.be/2010/12/28/de-faux-voeux-de-sarkozy-retires-de-dailymotion/
Je ne sais s'il aura acheté du néodynium à sa douce et tendre.
Pas sûr qu'il sache de quoi, il retourne :-))
Écrit par : L'enfoiré | 29/12/2010
Guy
Je suis un bon gémiard comme bon nombre de Français .
la spéculation n'est rien mais la corruption est tout, un modéle de société en réalité .
Il suffit d'un seul neurone de logique pour comprendre que le système spéculatif "en l'état" est une énorme machine à corruption et à délit d'initié .
La plus grande menace du sièce est la corruption, il suffit de regarder les liens entre TOUS nos politiques, hommes d'influence et grands des truands pour le comprendre .
Tout ce beau monde se fréquente assidument et leur exemple est apte à rendre obsolète l'idée même de démocratie . Soyons réalistes nous en sommes là .
Je ne referai pas le monde, nous fonctionnons dans "le mieux" qui est l'ennemi du bien, ce en permancence .
Il existe deux types de caractères ais-je vu hier dans "C'est dans l'air" sur France 5 : L'optimiste et le pessimiste .
J'ai bien cru à un lavage de cerveau en regardant l'émission.
Un jolie bande de "béni oui-oui" sans aucun invité détracteur histoire de bien laver le cerveau plus blanc, machine à créer des larves décérébrées sans aucun esprit critique . (la chair à cannon du XX ème siècle, désolé je préfère déserter ou resister clandestinement)
A force de reculer face aux responsabilités le passage de cap ne se fera assurément pas dans une relative sérénité .
Je suis gueulard mais je sais être suiveur quand il en va de l'intérêt général, pour le peu que tout le monde joue le même jeu. (je ne joue jamais avec des tricheurs)
Pour le moment on me prouve que l'intérêt général s'efface derrière des intérêts très très particuliers.
Je sais que dans très peu de temps on me dira d'enfin penser à l'intérêt général lorsque que les intérêts particuliers seront enfin prêts .
Voilà comment on sape le travail de toute une équipe .
Les politiques n'ont que les peuples qu'ils méritent .
Pour 2011 souhaitons qu'on cesse de prendre les gens pour des crétins, car plus on prend les gens pour des crétins, plus ils peuvent se permettre de se comporter en crétins .
Guy le pragmatique avec qui je suis toujours heureux de discuter bien que je sois un éternel contestataire .
Bonne année
Écrit par : Sun Tzu | 31/12/2010
Cher Sun Tzu,
Je t'ai réservé mes dernières paroles écrites pour 2010.
Tout ce que tu viens de dire, est le meilleur de nos échanges, qui comme toi, sont pour moi toujours très intéressants.
Tu mets le doigt où cela fait le plus mal: la corruption.
J'aime les contestataires, les remontes pente. Je aime ceux qui ont toujours une envie de démontrer que la marche à suivre n'est pas celle qu'on a l'habitude de prendre.
2010 a été très mitigée de ce côté.
Je vais l'écrire et le rappeler dès les articles qui viendront.
Toujours mixés entre humour et sérieux.
Car on ne peut se permettre de garder de la tension sans des périodes de relâchement, qui sont là pour se ressourcer.
Je te souhaite un 2011 qui réponde à tes désirs.
Écrit par : L'enfoiré | 31/12/2010
Les Terres rares abondent dans le Pacifique.
Yasuhiro Kato de l'université de Tokyo ont découvert d'immenses gisements entre 3500 et 6000 m de fond
78 sites de forage analysés
Teneurs comparables, voire supérieures à ceux à terre.
La ride médio-océanique explique absorbant les particules d'oxyhydroxyde de fer au niveau des cheminées sous-marine dispersées par les courants
Un km2 produirait un cinquième de la consommation mondiale annuelle
SV n° 1128
Écrit par : L'enfoiré | 27/09/2011
Supercycle des terres rares ?
Molycorp, cette petite minière américaine de terres rares, que le gouvernement a encouragé à recommencer à produire par crainte de manquer de terres rares.
Arrêté en 2002 du fait de la concurrence chinoise, Molycorp voit depuis 2011 sa production lentement redémarrer.
Les meilleurs résultats qu'attendus ont provoqué ce rush sur le titre Molycorp. Ce bond signe-t-il la réussite d'une stratégie de diversification des Occidentaux pour réduire leur dépendance à la Chine, productrice de 97% des terres rares dans le monde ? A vrai dire, non.
Le gain de 34% a laissé sceptique bon nombre d'analystes. Il intervient après une série de trimestre tous plus catastrophiques les uns que les autres.
Le marché des terres rares n'est plus sous la menace d'une pénurie, mais de la surproduction.
Le prix de minerai concentré est passé de 82 $ à 36 $ le kilo en 2 ans.
- Les projets fleurissent, en Australie, en Inde, en Russie ou encore au Groenland.
Au total, c'est plus de 400 projets miniers qui sont à un stade plus ou moins avancé dans le monde.
- La R&D a permis de réduire la consommation de terres rares, dans les aimants notamment.
La R&D japonaise a réussi à produire l'année dernière un aimant à base de ferrite qui affichait des performances proches de celles des aimants en terres rares.
- La Chine a assoupli sa politique de quotas.
Dysprosium, la seule terres réellement "rares".
Le dysprosium fait partie du sous-groupe des terres rares "yttriques", ou "lourdes".
Il regroupe le terbium, le dysprosium, le holmium, l'erbium, le thulium, l'ytterbium, le lutécium, auxquelles on adjoint le plus souvent l'yttrium et le scandium.
Si les quantités de dysprosium consommées sont très faibles, il est pourtant de plus en plus indispensable.
L'ajout de dysprosium dans les aimants neodyme-fer-bore permet de renforcer les performances. Là où les aimants classiques voient leur magnétisme se réduire au-dessus de 80°C, les aimants avec du dysprosium peuvent résister à des températures bien plus élevées.
Or l'offre sera elle à la peine dans les années à venir de manière quasi certaine, notamment du fait du développement du marché des éoliennes.
(Florent Detroy, rédacteur de Matières à Profits)
Écrit par : L'enfoire | 22/05/2013
Voilà la présentation de ces terres rares.
Beaucoup des objets que nous utilisons couramment ne fonctionneraient pas sans ces métaux qu'on appelle les " terres rares ". Présents dans les verres de nos lunettes de soleil, ils filtrent les UV ; dans nos ampoules basse consommation, ils produisent une lumière naturelle - et ils sont les aimants permanents de nos moteurs électriques. Mais les terres rares ont aussi leur côté obscur : les procédés d'extraction libèrent de nombreux éléments toxiques comme l'acide sulfurique et même des déchets radioactifs.
C'est pourquoi des décennies durant, les nations industrielles occidentales ont laissé à d'autres le soin de les approvisionner. La Chine, en particulier, a ainsi pu mettre sur pied un quasi-monopole. Une attitude qui se paie cher aujourd'hui que ce pays limite ses exportations. En Occident, les chaînes pourraient bien s'arrêter de produire. Une situation paradoxale. D'autant que ces métaux ne sont pas si rares. Sommes-nous, en Europe, capables de produire à terme des terres rares qui restent compétitives face à celles de la Chine et d'autres pays ?
http://www.arte.tv/guide/fr/048195-015/x-enius?autoplay=1
Écrit par : L'enfoiré | 17/10/2013
Terres rares, oubliez la Chine (Par Florent Detroy, rédacteur de Matières à Profits)
La Chine est-elle un colosse aux pieds d'argile ? Longtemps Pékin a fait la pluie et le beau temps sur le secteur des terres rares.
Responsable de 95% de la production mondiale, l'empire du Milieu était capable de dicter sa loi sur le marché, voire d'utiliser ces 17 métaux pour servir des objectifs politiques. Le Japon en a fait l'amère expérience en 2010 lorsque le port de Shanghai s'est mystérieusement arrêté d'exporter des cargaisons de terres rares vers le Japon.
Mais en septembre, un article publié dans le China Daily est venu briser l'image pleine d'assurance de la Chine. Le pays chercherait à acheter des terres rares à l'étranger pour garnir ses stocks stratégiques. Ce serait pas moins de 10 000 tonnes que le pays chercherait à acquérir. C'est considérable si l'on se souvient que le marché ne représente que 110 000 tonnes par an.
Le roi est-il nu ?
Pourquoi la Chine ne stocke-t-elle pas sa propre production ? A vrai dire il est assez facile d'expliquer cette annonce. La Chine ne possède, selon l'USGS, que 50% des réserves de terres rares dans le monde. Et avec une consommation effrénée, il semble bien que la Chine ait surexploité ses ressources. Du côté de l'offre, Pékin a également serré les vis de ses minières qui subissent une réglementation plus ferme en termes environnementaux.
Ces données étaient connues avant la publication de l'article. Simplement peu de gens s'attendaient à ce que la Chine se tourne vers les marchés internationaux aussi rapidement. Cette perspectives a déjà relancé l'intérêt pour plusieurs petites minières spécialisées dans les terres rares, comme Avalon Rare Earths (AVL : TSX) ou Rare Element Resources (RES : TSX). Toutefois la décision chinoise n'a pas eu pour effet immédiat de faire bondir les prix.
Surproduction de terres rares en vue
Les terres rares n'échappent pas à la tendance générale d'un déclin des marchés des métaux. Selon le consultant canadien SNL Metals Economics Group, cité par L'Usine Nouvelle, les budgets globaux d'exploration pour les métaux non ferreux vont reculer de 29% en 2013, ce qui ne fait que traduire la déprime des marchés. Et les terres rares ont fidèlement suivi le mouvement.
Cours du kilo de cérium à 99% en dollars, FOB Chine
Le cours du cérium, une des terres rares les plus consommées, est à nouveau en chute libre en 2013 après une première chute en 2012. Le pire, c'est que les nouveaux projets d'exploitation de terres rares continuent de sortir de terre. Ce mois-ci deux nouveaux projets viennent d'être lancés.
Écrit par : L'enfoiré | 04/11/2013
Terres rares: la domination chinoise est telle, qu’elle menace désormais le système mondial
La Chine ne va pas s’abstenir d’abuser de sa domination stratégique sur les terres rares contre l’Occident, affirme le consultant américain Horizon Advisory, dans un nouveau rapport basé sur des sources chinoises. La société a été fondée par d’anciens employés du Pentagone et elle conseille ses clients sur les tendances géopolitiques et économiques.
Les terres rares sont utilisées en faibles quantités, mais elles sont essentielles à la production de nombreux appareils électroniques. On peut citer, entre autres, les ordinateurs, les écrans, les batteries à haute performance, les voitures hybrides, les semi-conducteurs, les smartphones, les panneaux solaires, des éoliennes, les moteurs électriques…
La domination chinoise est totale
En 2017, la Chine a produit plus de 80% de l’ensemble des terres rares. Le pays dispose également de 37% des réserves mondiales et il a été le fournisseur de 78% de toutes les terres rares importées par les États-Unis.
La domination de la Chine dans ce domaine est si grande que les États-Unis et d’autres pays ont déposé une plainte auprès de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) au début de la dernière décennie afin d’obliger la Chine à exporter davantage de ces métaux, après qu’une pénurie mondiale eut été constatée.
L’OMC – une organisation que méprise le président Donald Trump – a finalement donné raison aux États-Unis, même si les prix des terres rares ont chuté après l’apparition d’un nombre croissant d’alternatives sur le marché. Néanmoins, la domination de la Chine sur le secteur n’a pas diminué.
Gagner la guerre commerciale sans combattre
Selon Horizon Advisory, la domination chinoise menace désormais le système mondial dans son ensemble. La société fonde cette affirmation sur un rapport d’État chinois qui stipule que ‘la Chine n’exclut pas d’utiliser l’exportation de terres rares comme moyen de pression [dans la guerre commerciale américano-chinoise]’. Toujours selon Horizon, les Chinois estiment que la valeur géopolitique de ces terres rares dépasse leur valeur commerciale. ‘Elles pourraient permettre de gagner la guerre commerciale sans se battre.’
L’Europe partage les craintes américaines
L’Europe partage également les craintes des Américains. 66 députés européens ont récemment écrit à la Commission pour lui demander de faire quelque chose afin de remédier à la situation. L’année dernière, l’UE avait dû reconnaitre qu’elle n’avait pas de stratégie claire si la Chine devait utiliser ses terres rares comme monnaie d’échange dans une guerre commerciale.
La Chine n’est certainement pas le seul pays au monde à disposer de terres rares. Le Brésil et le Vietnam, entre autres, en possèdent également d’importantes réserves. Mais ils manquent de capacité de traitement. De plus, leur extraction est difficile à rentabiliser à plus petite échelle, principalement parce que les prix sur le marché mondial sont très volatils. Ce n’est pas pour rien que l’industrie chinoise des terres rares appartient à l’État et qu’elle est fortement subventionnée…
Enfin, il existe également des réserves limitées de terres rares dans l’UE. Mais les États membres se heurtent à des objections écologiques s’ils veulent les monétiser.
https://fr.businessam.be/terres-rares-la-domination-chinoise-est-telle-quelle-menace-desormais-le-systeme-mondial/?utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=newsletter_deconfinement_quoi_de_neuf_le_remdesivir_contre_le_covid_19_a_un_prix_et_cest_pas_donne_la_chine_domine_outrageusement_les_terres_rares&utm_term=2020-07-01
Écrit par : Allusion | 01/07/2020