Décennie 80'ties, toute en contrastes (05/02/2011)

1.jpgUne nouvelle décennie a commencé du 21ème siècle. Le premier Vivement Dimanche de l'année nous renvoie aux années 80, avec dans le même sac, politique et chansons.

Les "Eighties" terminent ce qu'on a appelé, en France, les "Trente Glorieuses". Une "période grise" commençait. Les rêves des premières années d'après-guerre s'effritent après les libertés débridées des années 60.

Le slogan d'alors, "Interdire d'interdire", aurait pu être  accompagné de celui d'"Interdire de ne pas trop penser".
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n néolibéralisme de conviction moderniste, un libertarianisme naissait sans plus de limites ni de contrôles.
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'âge d'or pour les "Golden Boys", opportunistes et les débuts des crises mélangées aux drames pour les "laissés pour compte" arrivaient dans cette décennie des Eighties. Les multinationales imposaient progressivement leurs vues et le rétrécissement de cette liberté.

L'émission "Vivement Dimanche" du 2 janvier dernier se proposait de mixer les événements politiques et musicaux de cette décennie. 2.jpg Claude Sérillon, auteur de "Les années 80", commentait les grands événements politiques, culturels ou sportifs avec des images d'archives. Les chanteurs de l'époque, vieillis, venaient, ensuite, chanter leurs tubes, pour promouvoir, aussi, une tournée des 80'ties.
L
a rétrospective de ces années-là, le cinéma l'avait fait auparavant.
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En 1981, la gauche entre au pouvoir en France avec Mitterrand comme président pendant 14 ans. Le contexte international allait dans le sens inverse, sur la pente savonneuse de la droite, du pouvoir de l'argent. Le socialisme était biaisé, considéré comme rétro et responsable de la crise et trop coûteux pour être suivi dans le futur. L'économie libérale capitaliste se mettait en place avec des restructurations qui dépiautaient, une à une, les "poupées russes". Dès 1982, le slogan "Changer la vie" avait tourné à l'aigre. La même année, le film prophétique "Mille milliards de dollars" présentait les processus par le sommet des multinationales. La propriété privée devenait la récompense d'une lutte entre gagnants et perdants dans laquelle seul le maximum de profits permettait de grandir et de ne pas mourir sur le grand échiquier mondial. Racheter les entreprises moribondes à bas prix, restructurer et revendre en morceaux avec bénéfices au passage, en était une première version. Ces bénéfices pouvaient encore être réalisés soit par une augmentation des revenus des ventes ou par une diminution des coûts dont les salaires constituent les postes importants. Au début, (mal)heureusement, les produits fournis étaient construits pour durer par une qualité qui se voulait solide. Cela ne permettait plus le renouvellement assez rapide par la consommation. Alors, faute de trouver de nouveaux acheteurs, les revenus des producteurs multinationaux commencent à baisser. Les exportations étaient difficiles car en concurrence avec l'extérieur, toujours plus énergique. Les salaires commencèrent, dès lors, à stagner localement, et puis, à baisser aux États-Unis et en Europe.  Au Royaume Unis, le rapport de force entre travail et capital se mue en véritable guerre civile à la suite de revendications des mineurs en grève, soutenues par les syndicats, mais cassée par l'armée et le gouvernement de Margaret Thatcher. Cette grève par sa longueur reste le symbole de la défaite du monde du travail et du recul des conquêtes sociales, face à l'émergence du néolibéralisme. Elle fit 20.000 blessés et  200.000 arrestations grâce à toute la panoplie répressive engagée. 

1.jpgL'individu, aveuglé, était dépassé, à tous les postes, par ses propres objectifs de grandeur. L'inflation s'élevait avec des pointes de 14%. Le dollar fixé coûtait encore 10 FF. Pour éviter la perte du pouvoir d'achat, une fausse progression des salaires correspondait, de moins en moins, à l'inflation galopante. Un index à la consommation était créé en catastrophe qu'une indexation automatique calculée en fonction de produits de première nécessité, sauva en partie les meubles, mais elle sera amputée de biens de l'importation et surtout par l'énergie. Une fausse impression de gagner plus, en résultait. Pour les entreprises locales, rattraper le retard s'impose. Vendre pour écouler les stocks mais pas nécessairement sous la forme du "More money" pour garder la pensée positive et, être couronnée plus tard, par une banale idée de vivre de ses rentes. Les inégalités se creusaient, avec ou sans frics. Si le citoyen en avait les moyens, il fallait qu'il épargne. A posteriori, cela a été un parachute quelque peu troué, pour les décennies suivantes. La spéculation, pour les citoyens lambda, ne s'est présentée que lorsque l'inflation dépassait les intérêts de leur épargne. Un faux goût du risque mais qui était manifestement mieux payé... jusqu'à un certain temps, car, en Bourse, aucun arbre ne parviendra jamais à monter jusqu'au ciel. Le mur de Berlin était tombé derrière les affres de rêves de liberté. L'Est et l'Ouest allaient-ils se réconcilier et coopérer ? Non, ce fut seulement la mondialisation commerciale qui se pointait à l'horizon, si ce n'est suite à un colonialisme latent grâce à des matières premières maintenues au prix planché par Wall Street. La mondialisation s'intensifie ensuite à la recherche du prix minimum....
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ne sorte de transition, cette décennie des "Eighties".
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e capitalisme pur et dur est, depuis, passé à la vitesse supérieure jusqu'à l'étouffement. C'est l'époque de deux épisodes de Indiana Johnes pour faire rêver. Non sécurisé, il s'est transformé en crises à répétition, avec des pertes que les épargnes des citoyens ont renfloué dans une première phase. Les vieux principes de 'l'éducation victorieuse' ont commencé à ramasser la plus grosse culotte de leur histoire en sacrifiant une génération de jeunes, en les empêchant d'utiliser les connaissances apprises, les qualifications, de plus en plus durement conquises dans une inflation de besoins. Depuis, la qualité ne rime plus avec la quantité qui a pris le dessus. Pour les travailleurs, la perte de pouvoir d'achat s'est amplifiée, compensée  par des emprunts pour payer les traites de la maison et de la voiture. Ces postes  restaient nécessaires pour garder le niveau de la respectabilité dans une société catégorisée sur les possessions, construite par la force d'une publicité très subtile. Le jeu du "vite fait, bon marché et vite consommé" ne tient aucun compte de la matière première nécessaire qui, trop vite dépréciée, se retrouve dans les poubelles de l'histoire. Les pays dit "low-cost" entreront, tout naturellement, comme producteurs "sauveurs". Sauveurs qui, un jour, deviendraient eux-mêmes des consommateurs à part entière. "Années 80: Le mauvais film de Keynes".
E
t, la culture, la musique, la chanson, dans tout cela? Ne sont-elles pas ce qui reste quand on veut tout oublier, que rien ne va comme on le désire? Elles restent les reflets de l'état d'esprit d'une époque par ses mélodies et ses rythmes dansants,  les plus endiablés. S'amuser et danser à tout prix dans les années 80 pour continuer à y croire et oublier les jours de détresse. Pas encore trop de paroles contestataires dans ces chansons des "Eighties" ou, alors, enrobées de douceurs par la voix de chanteurs dits "engagés".
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ans un pot-pourri, cela donnerait ceci, en un volume, mais détaillons tout cela.
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e disco faisait, encore, partie de ces années sans faire tapisserie.
Comme dit Wikipedia:
"A partir des années 1980, bien que le disco soit déclaré mort dans toute la presse américaine (« Disco is dead »), la période post-disco marquera paradoxalement l'émergence de nombreux courants artistiques et culturels sur le disco, comme par exemple la mode « aqua » et les soirées spéciales de DJs (mégamixs). La majorité a définitivement oublié le disco. D'autres écoutent sans cesse leur collection de disques avec pour slogan favori  « Disco never dies ». Évolution vers la Hi-NRG avec la prédominance des synthétiseurs, puis la house, entièrement électronique, qui est une relecture du disco pour redécouvrir la musique de danse des années 1970, dans une réédition en disque compact, sous forme d'albums ou de compilations.. Le genre disco influença la New wave, l'electro-pop (Depeche Mode, New Order, Pet Shop Boys, OMD, Bronski Beat) mais aussi toute la musique des clubs et discothèques (freestyle, dance, house, techno, electro, hip-hop et funkurban). Accompagnée de « megamixes », pots-pourris remixés, elle fera la fortune de Boney M. ou des Village People qui refont surface en 1988-1989.  Le remix devient même la composante essentielle du marché de la musique de danse..
Gloria Gaynor avec I Will Survive redonne au public, une bouffée d'air frais.  Pourquoi pas par un "Vertige de l'Amour" avec Alain Bashung? Par un petit coup de Gainsbarre en "Love on the beat"? L'amour ne fait pas tout dans ces années-là.
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ans le même temps, les événements politiques se succédaient, s'entrechoquaient sans toujours en comprendre les tenants et les aboutissants.
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n 1980, les JO de Moscou étaient boycottés par les Américains et la RFA à la suite des événements de guerre par les Russes en Afghanistan. (amusant, cette allusion avec la situation actuelle....
Tito et le shah d'Iran disparaissaient. Ce qui s'en est suivi, le nationalisme déchirant en Yougoslavie et l'intégrisme musulman de l'ayatollah Khomeyni, en Iran.  Une décennie de guerre Iran-Irak a fait 1 million de morts.
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n Pologne, à Gdansk, le syndicat indépendant "Solidarnosh" était créé par Lech Valesa, pour résister contre le pouvoir en place. Il devient président en 1989 et reçoit le prix Nobel de la Paix.
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'esprit de paix et John Lennon, avec lui, étaient assassinés.
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es attentat se succédèrent dans ces Eigthies qui allaient connaître la hantise du terrorisme dans les villes d'Europe.
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n France, c'était la gare de Bologne, la rue Copernic, la rue Marbeuf.
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 Munich, l'attentat à la fête de la bière en septembre 1980. En Italie, à la gare de Bologne..
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n Belgique, les attentats des CCC et dans les magasins Delhaize, des, toujours inexpliqués, tueurs du Brabant Wallon. Guérillas de religions, en Ulster , entre catholiques et protestants avec l'IRA.
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 Rome, une tentative d'assassinat du Pape était commanditée de l'extérieur. Les armées secrètes des deux bords, droite et gauche, tissaient leurs fils autour de l'OTAN dans des rapports secrets avec la CIA et le MI6. Une tentative de coup d'Etat en Espagne en février 1981.
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e 30 octobre 1980, Coluche, avec son humour provoquant et grinçant, annonçait sa candidature à la présidence française. Ne se sentant toujours pas en phase avec les politiques, il se désistait, le 21 mai 81, après avoir été surpris de son succès. Pour le meilleur et surtout pour le rire, il se mariait, ensuite, avec Thierry Le Luron. Hanté par la pauvreté, il créa les Restos du cœur qui auront l'extension que l'on connaît aujourd'hui avec tous les artistes qui rappellent, tous les ans, qu'il faut récolter l'argent pour faire fonctionner une organisation qui dépasse les ambitions de Coluche avec quelques 20 millions de chiffres d'affaire annuel. Encore jeunes, unis dans un même destin, Thierry Le Luron et Coluche sortiront de scène, ensemble, dans la même année 1986.
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n 1981, le feuilleton "Dallas, avec son "Univers impitoyable" apparaissait sur nos écrans de télé et faisait rêver à une vie américaine de riches et de gagnants.
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e rêve, en guimauve, ce fut le rôle d'un autre mariage entre le prince Charles et Lady Diana. Aux Etats Unis, Ronald Reagan et en Angleterre, Margareth Thatcher, tous deux de droite face au... François Mitterand, élu président le 21 mai, en tant que socialiste de gauche, donnait pour un temps un espoir, vite déçu, aux laissés pour compte. Pour le prestige, il y avait le TGV qui entrait en service en France. L'industrie sidérurgique et la métallurgie capotaient. La fin des subventions des entreprises déficitaires annonçait la fin de la récréation.
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n Égypte, le président Anouar el-Sadate, idéaliste, est assassiné. Le processus de paix au Moyen-Orient était bloqué pour un temps indéterminé, entre pays arabes et Israël.
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n 1982, le Sinaï était, cependant, restitué à l’Égypte sans pour cela remettre les pendules à l'heure.
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éminiscence du colonialisme, Margaret Thatcher se lançait dans une guerre aux îles Falklands que des Argentins voulaient voir redevenir sous leur giron avec le titre de Malouines.
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e fut une époque où les chanteurs passaient sur scène avant de faire des disques.
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es disques compacts commençaient à remplacer les cassettes audios, qui, elles, envoyaient déjà les 45 tours en vinyle, avec mépris, dans ses rétroviseurs.
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es cassettes n'auront pas plus de succès sur le nouveau Personnal Computer qui a besoin d'un accès plus direct pour atteindre l'information. Ce PC, on ne se doute pas encore qu'il allait bouleverser tous les autres médias.
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es tubes de la chanson sortaient. La musique de film prenait des points sur la chanson. "Dreams are my reality" (Richard Sanderson), comme fond musical du film "La Boum", avait eu un succès inattendu.
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nnio Moricone lançait Il était une fois en Amérique (1984), Mission (1986), Les Incorruptibles (1987), Cinema Paradiso (1988). John Barry qui vient de nous quitter, sortait ses musiques de films d'espionnage autour de James Bond 007, au service de sa Majesté britannique ou mélancolique en suivant Out of Africa.
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n 1983, le 21 juin, la Fête de la Musique était lancée par Jacques Lang et sera, dès lors, programmée pour toutes les années qui suivirent.
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es libertés sexuelles étaient rappelées à l'ordre par les années Sida qui commencèrent avec cette décennie. Épidémie qui n'a toujours pas été éradiquée.
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u Liban, c'est le drame de Sabra et Chatila qui fait sauter Sharon pour avoir fermé les yeux.
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a Belgique était, disait-on, au Hit-Parade de la compétitivité et du chômage. La guerre des ristournes de l'essence y faisait rage en octobre 1983.
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a chanson "Words" devenait un autre tube, en fond musical. "Il est libre, Max" (Hervé Christiani) démontre cette volonté de liberté rêvée, idéalisée.
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n 1984, "Femme libérée" (Cookie Dingler) précisait le même but mais pour la femme.
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itterrand et Helmut Kohl scellaient une amitié retrouvée entre la France et l'Allemagne en "reliant le passé et l'avenir et l'esprit en paix, pour passer le témoin", comme il le disait.
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e scandale du Rainbow Warrior jetait, cependant, un froid lamentable en rappelant que l’espionnage et la guerre froide se passaient à tous les niveaux. Dans l'hexagone, l'affaire Guillemin avec le petit Grégory, défrayait la chronique de la justice.
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e racisme était dénoncé, une fois de plus, avec l'enseigne "Touche pas à mon pote".
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u côté de la chanson anglophone, c'étaient Boy George, Georges Michael, Madonna et Michael Jackson. "Do you want to hurt me", Eurythmics avec "Sweet Dreams", "Wake me up", "Take on me", "Venus", "Like a Virgan", "Beat in", "Thriller" se succédèrent à un rythme d'enfer.
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a chanson s'ouvrait à l'exotisme. Jean Pierre Mader avec "Macumba", Bibie, avec "Tout doucement".
Cocciante, "Le coup de soleil", "Laissez nous chanter" dans une "Ile de lumière", avec de belles images irréelles que Emile et Images présentaient à une cadence dansante, sans fin ou avec "Le mambo du décalco" de Richard Gotainer...
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e groupe Indochine, "L'aventura" commençait avec une "Juste une Mise au point" et Jakie Quartz.
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e groupe ABBA se disloque même en Live.
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a "Nuit de folie" de Lulla et Sacha, "La lambada" de Kaoma nous faisait toujours danser sur des rythmes nouveaux tandis que "Les Valses de Vienne" de Feldman faisait revivre la valse.
Jeanne Mas, cherchait sa vérité "En rouge et noir", mais "C'est la ouate que je préfère" que Caroline Loeb préférait avec humour.
"Je te donne" et "J'irai au bout de mes rêves" de Goldman...
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ans le registre de la douceur romantique, c'était Herbert Léonard et son "Pour le plaisir". De "Ces soirées-là", Yannick se les rappelle, mais tout reste à faire et à réinventer. "Souviens-toi de moi", répétait Patrick Timsit.
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ais, pas dupe, Gilbert Bécaud pensait à "Désiré" dans le spleen de sa génération.
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armi les chanteurs engagés, il y avait Renaud qui avoue être, actuellement, en panne d'inspiration et qui a la nostalgie de ces années pendant lesquelles il sortait "Morgane de toi", "Mistral gagnant" et "Miss Maggie".
P
armi les catastrophes, il y a celle en Inde, le scandale chimique de Bhopal qui rappelait que la chimie manipule des produits dangereux. Le scandale, étouffé, ne fit pas beaucoup de vagues, malgré les milliers de victimes. Le risque du l'atome apparaissait avec la catastrophe de Tchernobyl qui ne put être cachée très longtemps par les autorités russes. Le sport, lui, restait l'opium du peuple jusqu'en 1985, année où il s'y perdait au jeu dans le drame du Heysel qui jetait un froid sur le football et montrait les limites de ce sport spectacle s'il se fait dépasser par la voie de l'hooliganisme.
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n 1985, les accords de Schengen furent signés dans le but de supprimer les contrôles frontaliers et rendre la libre circulation des marchandises et des capitaux.
Yves Montand sort de la chanson et diffuse un film "La guerre en face" pour rappeler que les amis sont à l'Ouest et l'ennemi est à l'Est.
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n concert mondial est organisé à Wembley, autour de cinquante stars du rock, dont Bob Geldof, David Bowie et Mick Jagger, pour aider l’Éthiopie à sortir de la famine.
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n 1986, Mitterrand était contraint à la cohabitation avec Jacques Chirac dans une ambiance glaciale.
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'exploration de l'espace à l'américaine  se mettait en veilleuse après l'explosion en plein vol de la navette Challenger.
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a résistance à l'occupation israélienne commença avec l'Intifada. Ce furent aussi des otages "longue durée" qui sont devenus les nouveaux moyens de rétorsion.
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n 1987, la charité contre la maladie  prenait forme  avec le Téléthon, avec Jerry Lewis comme parrain.
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n URSS, une décennie de "vieux" s'achevait avec les guides du communisme, Brejnev, Andropov, Tchernenko. Gorbatchev leur succédait et avec Reagan, il mettait progressivement fin à une "guerre froide"..
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'enthousiasme que générait Gorby en Occident, ne trouvait pas de véritable répondant, en ex-URSS.
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n 1989, plusieurs tentatives de révolutions démocratiques se succédèrent.
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atée, celle de la place Tiananmen en Chine. Réussie avec le Mur de Berlin qui s'écroulait. Le mur tombé accentua la dynamique libéral. Il fallait éradiquer le communisme de l'URSS et, dans la foulée, les régimes autoritaires comme celui de Ceausescu en Roumanie. Les changements, cependant, se digéraient avec plus de difficultés.
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e fut l'austérité monétaire et budgétaire, demandée aux pays de l'Est pour devenir le bon élève et pour adhérer à la grande maison Europe. L'UE a été,  par là, une formidable machine à réduire les capacités de contrôle démocratique sur les sociétés dans une seule gestion de la concurrence et la promotion du libre échangisme. Les projets sociaux exigeaient un vote à l'unanimité du Conseil, ce qui rendait inimaginable toute harmonisation des droits sociaux par le haut.
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out le week-end du 5-6 février, Radio Nostalgie ressortait tous les tubes de l'époque dans un "Spécial 80". Celles-ci hantent, périodiquement, nos radios comme synonyme de danses ininterrompues, comme c'est souvent le cas.
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omme tout se termine par des chansons, une dernière pour la route, parmi tellement d'autres que j'aurai oublié en chemin?
A quelques jours de la Saint Valentin, un bon choix aurait été "Viens danser" de Gilbert Montagne.
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e véritable reflet de cette décennie, fut, certainement, Daniel Balavoine, avec "Le chanteur", "Je ne suis pas un héros", "Mon fils ma bataille", "La vie ne m'apprend rien", "Sauver l'amour", "L'Aziza"...
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l n'était pas un héros, un simple agitateur de conscience, un symbole de la révolte propre à sa jeunesse qui n'a pas eu peur de bousculer le candidat Mitterrand sur un plateau de télé en 1980, prouvant du même coup, que la chanson n'est jamais très loin de la politique. Altruiste, il croyait pouvoir changer le monde et aimait les gens pour leurs différences. Il n'était pas contre le racisme, ni pour l'intégration béate des races. 

Ce 14 janvier 2011, ce fut le 25ème anniversaire du crash de l'hélicoptère qui le tuait avec tous ses occupants au Paris – Dakar.

"Balavoine parmi nous" comme l'écrit Fabien Lecoeuvre spécialiste de la musique de ces temps jadis..
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n hommage tout particulier lui était rendu à la fin de l'émission de Drucker avec sa chanson "Tous les cris, les SOS" chanté par tous les chanteurs présents:




Comme un fou va jeter à la mer

Des bouteilles vides et puis espère
Qu'on pourra lire à travers
S.O.S. écrit avec l'air
Pour te dire que je me sens seul
Je dessine à l'encre vide un désert


Refrain:
Et je cours
Je me raccroche à la vie
Je me saoule avec le bruit
Des corps qui m'entourent
Comme des lianes nouées de tresses
Sans comprendre la détresse
Des mots que j'envoie

Difficile d'appeler au secours
Quand tant de drames nous oppressent
Et les larmes nouées de stress
Etouffent un peu plus les cris d'amour
De ceux qui sont dans la faiblesse
Et dans un dernier espoir
Disparaissent

(Refrain)

Tous les cris les S.O.S.
Partent dans les airs
Dans l'eau laissent une trace
Dont les écumes font la beauté
Pris dans leur vaisseau de verre
Les messages luttent
Mais les vagues les ramènent
En pierres d'étoile sur les rochers

Et j'ai ramassé les bouts de verre
J'ai recollé tous les morceaux
Tout était clair comme de l'eau
Contre le passé y a rien à faire
Il faudrait changer les héros
Dans un monde où le plus beau reste à faire
Et je cours...

0.jpg"Je cours", il ne savait pas encore à quel point, il faudra le faire dans la suite.

Il faut toujours que "jeunesse" se passe, même si cette jeunesse est passagère.

Vieillis, les auteurs de ces chansons, s'ils sont encore là, ne sont peut-être plus ce qu'ils étaient.

Mais qu'importe.

La musique, elle, continue à adoucir les mœurs et la chanson de donner toujours un pied de biche à nos souvenirs et parfois, à notre avenir.

 

L'enfoiré,

 

Citations:

 

 

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1/7/2021: Retour dans la fièvre de ces années 80
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