Communautés mixtes en fête (29/09/2011)

Cette année, nous fêtons le 40ème anniversaire de ce qu'on a appelé la "Communauté française". A cette occasion, changement de nom, ce sera désormais la "Fédération Wallonie-Bruxelles". Le Parlement et le Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles ont mis les petits plats dans les grands pour la fête. Un nouveau logo tricolore était dévoilé en avant-première, alors que, pour marquer le coup, le bureau de la fédération voulait le dévoiler en exclusivité, le 27 à 14h.

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Au programme de "l'event", 5 jours de fête à Bruxelles, Louvain-la-Neuve et un peu partout en Wallonie. Des concerts, du théâtre, des spectacles pour enfants, du sport, du cinéma, et bien d’autres animations et expositions se sont tenues à cette occasion entre le 23 et le 27 septembre.

Deux moments forts, un grand concert sur la Grand-Place de Bruxelles et un autre le 27 septembre à Louvain-la-Neuve (programme)

A Bruxelles, le samedi 24 septembre, ce fut à nouveau un concert avec une vingtaine d’artistes, tous belges, contrairement à l'année précédente. Une douceur estivale, un été indien, en retard sur le calendrier, également, l'inverse de la version précédente qui avait subit un temps instable et une drache pour le couronner. Des artistes très connus pour commencer la soirée comme Maurane, Suarez, Axelle Red. Ensuite, des plus jeunes, moins connus, chauffaient les spectateurs de la place. Parmi eux, Puggy, Camille, Claire de Namur, Jali, Zaza Fournier, Machiavel, Marc Morgan, etc. Retransmission, à nouveau, en direct sur la Une Télé (RTBF). Tous les chanteurs, anciens et nouveaux, se réjouissaient d'y être. La foule participait jusqu'à la transe. 0.jpg

Le 27 septembrenouveaux concerts de Raphaël, Puggy et Balimurphy accompagnés d’un feu d’artifice et d’un 3D mapping au lac de Louvain-la-Neuve.

Il y a un an, de la "Fête de la Communauté française", je parlais de fêtes aux surréalismes qui en fin de course se terminaient, avec humour, par de l'hyperréalisme. Légèrement moqueur, ce billet de l'époque, j'en conviens.

On se cherchait un gouvernement. On ne s'imaginait pas encore qu'un an après, nous plancherions encore presque sur les mêmes "culs de bouteille". Je dis presque, car des éclaircies successives se pointent, récemment, à l'horizon. Miracles. Des accords sont tombés. La scission de BHV, les partages de compétences, transfert de fonds du fédéral aux régions... et j'en passe pour ne pas déflorer tous les artifices.

Ce n'est pas encore le "Habemus Papam" avec la fumée blanche adéquate, mais une fumée grise qui crachote en provenance d'un foyer qui a souffert de refroidissements, d'une "drache nationale" et d'une (dé)fête nationale. Une marche 0.jpgforcée vers un changement de cap des négociations. Celles-ci ont trop eu de tours de tables en tête à tête sans décider ensemble de l'avenir. Pour en sortir, il fallait réunir les interlocuteurs, éliminer les éléments trop perturbateurs, qui avaient leurs raisons avec leurs engagements vis-à-vis de leurs électeurs dans les dents. Tout le monde n'est pas content, évidemment. Compromis sans compromissions? On verra à l'usage. Une fois, qu'une pelote de laine tombe sur le sol, les fils se mettent toujours à déboulonner.

Donc, changement de nom. Coquille vide, cette Fédération Wallonie-Bruxelles à l'égal du statut de la Région Bruxelles-Capitale en tant que région à "part entière", comme le disait quelqu'un? Usurpation de sa propre identité dans un "branding", tout beau, tout neuf? 

"L’appellation FWB n’est pas une agression à l’égard de la Flandre".  

Peut-être, mais cela dérange toujours un peu ceux de l'autre bord qui y trouveraient une concurrence potentielle? Pour ceux qui ont été à bord, qui reconnaitraient que si la vie de tous les jours étaient dans leurs préoccupations, cela manquait souvent un peu de "concret", de "punch".

Changement d’appellation d'usage pour suivre le contenu des compétences supplémentaires transférées du fédéral aux régions. Oui, et après, qu'est-ce que cela changera pour le citoyen lambda? Était-ce un lapsus qui a émaillé la présentation politique quand quelqu'un a parlé de la Fédération Wallonie-Flandre"?0.jpg

Dans le monde, tout se déglingue, les crises conjoncturelles deviennent structurelles, systémiques et l'endémique qui devient contagieux. Difficile de le nier. 

La nouvelle patronne du FMI a visiblement les traits crispés et des gestes de mains qui concourent au désarroi et qui ne trompent pas.

Le 27 septembre, on apprenait qu'une nouvelle fois, nous avions avancé l'"Overshoot Day" à cette date. Vous savez ce jour où on consomme plus que ce que nous produisons et vivons, donc, au dessus de nos moyens dans le monde.

0.jpgLe lendemain, Barroso avait "casser la baraque Europe" lors de son discours à Strasbourg avec des idées subversives même si elles n'étaient pas neuves.  

Il y a un an, un Question à la Une se posait la question de l'avenir de la Belgique.  C'est dire comment la question de la scission était ressentie comme une déchirure et de la disparition du pays. Cette fois, cette émission mettait en commun, le problème des bonus des patrons et les nouveaux mouvements des simplicitaires qui récoltent de nouveaux adeptes.

La question est: peut-on survivre sans consommer? La société de consommation a-t-elle encore de l'avenir? Face à la crise et aux menaces qui pèsent sur la planète, les mentalités changent et se mettent à l'amende. Certains remettent en question leur mode de vie et choisissent de vivre dans une extrême simplicité en réduisant de manière drastique leur consommation. Un style de vie par la simplicité volontaire. Certains veulent vivre avec seulement deux euros par jour, d'autres ont, par choix, élu domicile dans une cabane en bois ou dans une yourte. Le mot "décroissance" fait peur car revenir en arrière, on veut bien si ce n'est pas tout perdre dans l'échange.0.jpg

Nous sommes à la veille de changements cruciaux. Ne pas le voir, c'est être aveugle et sourd.

Le chanteur belge Pierre Rapsat, parti trop tôt, revient avec sa chanson "Ensemble", lancinante, plus que jamais nécessaire et pas uniquement en Belgique.

Pour cette Fête de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Hervé HASQUIN, ancien ministre-président de la Communauté française de Belgique (1999-2004), et Jean-Charles LUPERTO, Président du Parlement de la Communauté française étaient invités à la radio pour faire remonter les souvenirs à la surface.

La "Vlaamse Gemeenschap", qui datait de 1938-39, avait déteint sur le côté francophone, confirmaient-ils. Le problème de l’appellation de "Communauté française", associant le mot "française" pouvait générer la confusion et sentir le soufre en pensant au rattachement à la France. Justifier son existence sans revendiquer être une nation avec une solidarité entre deux régions avec des conceptions différentes peut donner un déficit de popularité.

0.jpg1970. "La Belgique unitaire est dépassée par les faits. La Belgique de Papa, c'était fini", remarquait Gaston Eyskens, après un repas lourd et mal digéré. Première Réforme de l’État qui transformait le pays, coupé en trois communautés, en trois régions mais un fédéralisme à deux. Bizarre.

Place à la Belgique des enfants, des petits-enfants de Papa.

Les lois Gilson, le cabinet Hamel en 1965 n'ont rien résolu.

Stop ou encore?

C'est ce que disait Vanden Boeynans qui voulait mettre le Communautaire au frigo. Il tombait sur l'affaire de Louvain. L’Université de Leuven, la KUL, le "Walen buiten" restent encore dans les mémoires comme des plaies ouvertes.

En 1973, une nouvelle université-ville à "Louvain-la-Neuve", l'UCL, sortait de terre. Un pavé d'une place de Leuven avait été convoyée dans une course relais pour y être considérée comme première pierre de cette œuvre de bâtisseur. Une commémoration symbolique s'est déroulé pour l'occasion... un peu chahutée par les étudiants.

En politique, ce sont les partis du "Rassemblement Wallon" (RW) face à la "Volksunie" (VU) qui sont sortis des fonts baptismaux. Un fédéralisme culturel flamand contre un fédéralisme économique pour contrôler les richesses wallonnes.

Comme protections des groupes linguistiques, une double majorité, une sonnette d'alarme et d'un "107 quater" qui voulait fonder les régions mais qui restait non appliqué pour la région de Bruxelles, appelée "moelle épinière" du pays avec un corps en formation.

En 1980, la compétence de l'éducation transférée aux régions,  mais on oubliait les moyens financiers dans la bagarre.0.jpg

Donc, il y a un autre climat, plus favorable dans les négociations de cette 6ème réforme de l’État. Les partis extrêmes, anciennement en cartel avec d'autres avec le communautaire en exclusivité, ont repris leur liberté comme la NV&A et le FDF. L'âge des négociateurs, des futurs leaders des partis, a dégringolé et plafonne désormais dans la quarantaine. Seul le formateur, Di Rupo, plane encore au dessus du nid de coucou avec ses 60 ans. Heureusement, la valeur n'attend pas le nombre des années, dit-on.

Dans le nouveau Plan, pas de zinnekes élus au Sénat par les zinnekes, eux-mêmes. Mais, c'est vrai, nous n'avons pas de tête de Sénateurs à Bruxelles.

Tenir compte des spécificités. Enseignement, recherches, comme compétences transversales... La santé hésite toujours à prendre le tapis volant ou la soucoupe volante. Le pouvoir fiscal à Bruxelles, le monstre du Loch Ness.

Mais on régionalise jusqu'à plus soif...

0.jpgCommunauté et régions, même combat, pour la Flandre. Sociologies différentes entre la Wallonie et Bruxelles. Ménage de raison pour la finance et de cœur par la culture. 

"Aucune réforme de l’État successive n'a apaisé le nationalisme flamand", dit Vincent Dujardin.

Mais, ce jour-là, il y avait une série de nouvelles.

"La Flandre autorisera la conduite sur la bande d'arrêt d'urgence". N'est-ce pas un signe que rien n'est perdu grâce à une signalisation "dynamique" adaptée, comme il était écrit dans l'article.

Thomas Gunzig avait fait fort, ce jour-là, il avait raboté sa causticité, limé ses ongles et disait que "Tout le monde s'aimait bien" pour ce jour de la fête. Tout semblait aller pour le mieux, en effet, à l'exception, peut-être, d'une fuite à la Brasserie Belle-Vue. Non, malheureusement, ce n'était pas de la bière qui avait fui, mais de l'ammoniac. En fin de semaine, il mettait les voiles à l'écoute de la rigueur du budget qui s'annonçait. La fête était finie.

C'est vrai, le temps faisait son baroud d'honneur pour ceux qui avait un jour de congé pour la fête. Lui, il travaillait comme les autres jours.

L'aéroport de Charleroi prenait la 7ème place des aéroports en Europe. 

L'euphorie des Bourses avec le plus fort rebond depuis 16 mois. 0.jpg

La doyenne de Belgique venait de fêter ses 111 ans. Elle a dû en voir des vertes et des pas mûres dans sa longue existence. Deux guerres mondiales à se farcir. Si elle n'est plus sexy avec l'étiquette de Communauté Française sur le front, elle a toujours toute sa tête. A côté du communautaire, de l'identitaire, du supplémentaire, du surnuméraire, du forfaitaire, elle a tellement ... de choses à faire sans braire, ni traire. Une étiquette, cela se décolle.

Quarante bougies à notre communauté, à côté de ses cent onze ans, on ne va tout de même en en faire un plat, même si le gâteau devient trop petit envahi par les bougies.

Un nouveau départ? Si on..., si tout le monde le veut et peut le vouloir.

Pour les réformes successives, nous avons eu les accords de la Saint-Michel, de la Saint-Quentin, de la Saint-Polycarpe ...

0.jpgAlors, si la Communauté a trouvé un nom, si on la prénommait par "Les accords de Sainte Germaine" en l'honneur de la doyenne, Germaine Degueldre. Comme raison à sa longévité, elle dit rester bonne vivante, en bonne santé, avec le dessin, la musique, le lotto (pas dit s'il était sportif ou non), les dominos et vivre à Binche.

N'aurions-nous pas intérêt à nous y référer?

Il ne faut pas lui faire un dessin, elle connaît la musique et elle joue aux casse-pipes dans une ville de carnaval.

N'est-ce pas une preuve que ça marche dans la durée?

 

L'enfoiré,

 

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