Transformer les difficultés en nouvelles opportunités (05/01/2012)

0.jpgRemontons le temps. Le vendredi 31 décembre 2010, Joseph Stieglitz, lauréat de l'économie 2001, donnait ses prévisions. Le titre "A quoi faut-il s'attendre en 2011?". Un an après, le temps des rétrospectives, des bêtisiers, de faire le bilan du passé et des vœux pour le futur.

La fête était pourtant tout aussi belle partout dans le monde. Des feux d'artifices que, vu d'en haut, les astronautes ne pouvaient manquer.

La fête, c'est fini et bien fini. Les problèmes entre parenthèses pendant une nuit de veille. Mais, la roue tourne...

A Liège, le lendemain de la veille, ce fut la choucroute traditionnelle pour faire oublier les briques qui s'étaient réfugiées dans l'estomac. Il parait que cela nettoie. Personne, en dehors des Liégeois, n'en sont revenus pour le raconter ensuite. Mais qui sait...

Je ne sais si vous êtes comme moi, j'ai eu quelques problèmes et beaucoup d'hésitations pour être original quand il a fallu écrire les vœux de nouvel an.

L'insipide, l'inodore, l'impalpable "Bonne année et bonne santé" fut de rigueur, sans plus, comme un rituel incassable.

Encore heureux que la plupart de ces vœux transitent de plus en plus via SMS, ou Twitter. Consommer du papier pour cela alors que le prix des timbres poste a augmenté, quel gâchi, ce serait...

J'ai cherché de l'inspiration ailleurs. Quels étaient les vœux envoyés par d'autres, par nos élus locaux. Là, quelles déconvenues, quelles platitudes...

Au sud, Sarkozy disait que 2011 a eu «la crise économique la plus grave depuis la Deuxième guerre mondiale», tout en justifiant sa politique. « La France a tenu. Elle a résisté. ». Alors, l’année 2012 serait « celle de tous les risques mais aussi de toutes les possibilités. De toutes les espérances, si nous savons relever les défis. De tous les dangers, si nous restons immobiles ».  « Je promets des décisions importantes »... Puis il y a eu la version humoristique, la non-expurgée qui valait son pesant de sourires.

A l'Ouest, Barack Obama disait s'attendre à ce que de grands changements interviennent jusqu'à sa fin de mandat. Là, c'est prudent et du "short". 

Mais, en définitive, je ne sais pourquoi, j'ai préféré la version de notre nouveau Premier ministre, Elio Di Rupo qui proposait de "Transformer les difficultés en nouvelles opportunités. Garder confiance en l'avenir. Prendre des décisions complémentaires équilibrées.".

Quand on se rappelle que l''incubation de son gouvernement a pris 541 jours pour se construire à l'arraché, c'est qu'il avait encore du souffle et qu'il a connu les affres de la difficulté de gouverner.

"Les chants désespérés sont les chants les plus beaux", soufflait Musset.

Après, tout est dans la mesure et pas dans la démesure avec les mots qui respectent en équilibre même instables en fusionnant les méthodes Coué, Couillées et SeCoués.0.jpg

Alors, il y a toujours en plus ceux qui sortent leur boule de cristal et qui font des prévisions plus générales. Prévisions qu'on oublie toujours de vérifier, comme le ferait le bon vieux "rond de cuir", en mettant côte à côte, religieusement, le "budgétisé" avec l'"actualisé" du bout de tunnel.

Il y a un an, pour 2011, dans les grandes lignes, Stieglitz décrivait une économie mondiale à deux vitesses, avec des pays émergents en croissance et des pays occidentaux en stagnation. Il disait que l'Europe et les États-Unis avaient besoin d'investissements publics à grande échelle alors que les marchés financiers feraient pression pour que les dépenses soient réduites. Les marchés empêcherait les décideurs politiques de trouver des réponses efficaces à la crise.

L'Inde, la Chine et les économies du Sud-Est asiatique connaîtraient une croissance solide.

L'Europe et les États-Unis seraient confrontés à un malaise semblable à celui éprouvé au Japon avec un taux de chômage élevé et persistant.

Pas mauvaises, ses prévisions, pourrait-on conclure.

0.jpgEn plus, il y a eu le Printemps arabe qui a fait tache d'huile.

Un 11 mars 2011 avec un tremblement de Terre qui précédait un tsunami, qui remettait le couvert dans la détresse de Tchernobyl, 25 ans plus tôt. Le nucléaire était remis en doute et avec lui, la science toute puissante, dans son efficacité et la sécurité dans le monde entier. L'écologie reprenait du poil de la bête.

Une année de catastrophes qui ont atteint des sommets pour les assurances. 0.jpg

03 journalistes tués dans le monde. 100 titres de la presse italienne risquent de passer à la trappe, en panne de subsides directs. Il faut être coopératif ou être affilié au parti, dit Mario Monti. Les aides indirectes plus difficiles à quantifier restent à la disposition des plus grands journaux. Plus rien, pour rien.

Le lectorat est en déclin. La démocratie, aussi. 

Stiglitz quand il sortait l'idée que les pays avancés créeraient des emplois endémiques qui correspondraient à l'anémie au niveau de la reprise et qui mèneraient à la récession en 2012. Il ne pensait même pas que l'or ferait un tel tabac. Depuis, l'or est fondu et depuis, il se morfond dans l'esprit de ceux qui ont vendu, trop tôt, leurs dernières dents en or et leurs bijoux de famille...

Il voyait deux vitesses aux risques inhabituels dont l'une des deux tirerait la queue de la croissance de l'autre. La mondialisation a fait croire à des vases communicants. Les prix des terres rares, des matières premières se sont mis à grimper.

Après la crise de foie, le dragon chinois semble depuis s’essouffler et se paie une crise de foi. Faiblesse passagère ou plus structurelle? Suite au prochain numéro.

Sur les marchés financiers mondialisés, les investisseurs n'ont toujours pas de frontières. Ils cherchent les meilleurs placements pour leur argent en Asie. L'effet levier dans une flambée des prix actifs, n'a été qu'une apparence.0.jpg

La menace était encore plus sérieuse du côté de l'euro. Tout à coup, on ne pensait plus pouvoir fêter son dixième anniversaire. Titillés par la peur de ne pas pouvoir honorer l'échéance de leurs dettes, poussés par les indices des agences de notation qui dégringolait, les pays européens se sont mis à se serrer la ceinture pour faire face aux déficits budgétaires. La croissance, du coup, se transforme en récession.

Les recettes fiscales doivent augmenter, mais on ignore toujours la meilleure technique.

0.jpgUn programme d'investissements publics à grande échelle stimulerait l'emploi à court terme et la croissance à long terme pourrait réduire la dette publique en finale. Tout le monde le dit, mais l'Allemagne demande la traduction des mots "Euro Bonds".

Les crédits sont toujours demandés par les PME, tandis que les banques cherchent à s'assurer pour ne pas capoter elles-mêmes. 

Pessimiste pour l'occident, Stiglitz voyait une tendance morne avec plus de risques baissiers que haussiers. Cela malgré une surcapacité et des besoins insatisfaits. Moderniser pour répondre aux défits du changement climatique, devenait indispensable. Mais comment?

Aux États-Unis, les Républicains devraient plutôt soutenir Obama que de le voir échouer.  Oui, mais il y eut les Tea Parties qui déstabilisèrent les Républicains.

Les indignés sont sortis de leurs tanières virtuelles et ont été jusqu'à inquiéter le mur du saint des saints "Wall Street"

Les marchés ont toujours raison. "Les problèmes sont politiques plutôt que réels". En effet, mais encore....

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Le dérèglement climatique s'accélère et rien n'a été trouvé de manière drastique.  Nous venons de vivre l'année la plus chaude depuis 1833.

L'argent est fait pour rouler et non pas rester stagner dans les banques.

Les disparités, les classes moyennes en déperdition pour faire place à de plus en plus d'écart entre riches et pauvres devenaient la plaie de l'hémophilie de l'occident.

L'Europe plongeait, pays par pays, dans l'extrême-droite portée par le populisme et suite au raz-le-bol.

La crise, le mot à la mode par excellence.

Alors, on rentre à la maison en se souhaitant une véritable "Bonne continuation" dans le progrès.

Au FMI, on s'inquiète des signes d'essoufflements qui se multiplient. Progrès trop graduels et mal compris, pas assez détaillés ou trop compliqués sur les principes fondamentaux.

Comme débouchés, on se retourne, désormais, vers les pôles, nord et sud. Un anniversaire? Il y a 100 ans, ce fut la conquête du pôle sud, avec le nationalisme en demi-teinte. La victoire du Norvégien, Amundsen sur le Britannique, Scott. Victoire sans les technologies de l'époque utilisées par Scott mais grâce aux chiens de traineaux pour correspondre à la technique des Inuits.0.jpg

Humiliées, la science et la technologie? Non, un rappel que la nature, l'expérience de longues dates, ont des solutions en elles même si elles n'apparaissent pas du premier coup d'oeil.

Puis, il y a eu la chute de quelques icônes. DSK, Murdoch, Moubarak, Berlusconi pour les plus connus.

Alors, 2011, une année pour rien? Une "Annus horribilis?

Il vaut peut-être mieux avoir à l'oublier et virer dans un Alzheimer volontaire.

Adieu 2011 et bonjour 2012.

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La Nouvelle Revue de Géopolitique donnait les nouvelles tendances, avec un titre "Comment les États rebondissent?" avec "Ainsi ira le monde" avec de nouvelles prospectives.

La recherche d'un leadership politique en occident est toujours présente.

Le "Yes we can" s'est transformé par une question "Who and how we can?".
La crise de la dette des États, l'absence de potentiels des dirigeants de l'Europe, il n'y a plus qu'à mandater les volontés et légitimités une vue à long terme. Le 30 janvier, premier sommet pour en discuter.

Dans l'opinion publique, les médias doivent passer le mot que le déclin de l'occident n'est pas inexorable.

La montée des BRIC est hétérogène avec des résultats intéressants ne trouve une correspondance que dans une coordination des agendas politiques.

Relancer des projets internationaux et ne pas laisser un point d'interrogation en quête d'une autre conquête de l'espace. Motiver et faire rêver...

Le projet EADS du Zehst est plus important. La maîtrise de l'espace devra monter d'un cran à l'échelle mondiale pour partager les frais.

Notre démocratie est à revoir.

Changer le romantisme du soulèvement des pays arabes en une explication de rationalité économique.  0.jpg

Le risque de vol des révolutions, du viols est loin d'être nul.

Le tourisme en chute libre en Tunisie et en Égypte a obligé de resserrer les rangs.

Une étincelle suffit à incendier la prairie, disait Mao, mais elle doit être maintenue par des slogans symboliques comme "Dégage", "Indignez-vous". 

Effet de surprise ou effet papillon? Suivi en cascades informationnelles avec les technologies d'Internet par le phénomène d'imitation.


0.jpgGéopolitique cognitive du micro-blogging.

Islamisme contre catholicisme. Avec le laïcisme en perte de vitesse.

Iran mis au ban des pays occidentaux.

Une chance pour certains ou une malchance pour d'autres. Allez trouver un compromis au milieu...

2012, année du Jubilé, avec les Anonymous pour réaliser une remise à niveau à la croisée des chemins entre le pire et meilleur?

Année qui pourrait voir l'échec définitif des programmes d'austérité en Europe. La crise de l'euro qui s'aggraverait jusqu'à l'intervention du FMI comme un pays du tiers monde. Une récession, mais pas une dépression. 0.jpgTout est dans les mots et les pressions. Le marché des actions dans la tourmente. Le dollar index et le baril de pétrole qui resterait sous la barre des 120 dollars. Et si celui-là décidait de passer la barre....

Mais l'avenir du monde passe par Pékin, comme dit Li Zhaexing, ministre chinois des affaires étrangères. C'est presque un ultimatum qui dirait coopérez ou mourrez. Vite un petit regard sur l'astrologie chinoise par la pratique et l'année du dragon.

Pas avare de prévisions pour 2012, donc...

Tout dépend par quel bout on la prend, cette année.

Pour Van Rompuy, 2011 serait un jour considéré comme "annus mirabilis".

Comme Stiglitz avait bien réussi ses prévisions pour 2011 il remettait cela avec la finesse du langage: 2012 sera l'année du pessimisme rationnel.

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Comment le pessimisme peut-il être rationnel et l'optimisme, irrationnel ?

En ne prévoyant pas d'amélioration économique et en pensant que 2011 serait même meilleure? Nenni. Peut-être que les économistes devraient sortir autre chose que des thérmomètres en gradations Celsius ou Fahrenheit. Faudrait qu'ils mettent la main dans le cambouis.

En Amérique,  le point positif pour 2011 a été que les Républicains ne sont pas parvenus à imposer un régime d'austérité qui aurait trop plombé l'avenir en redistribuant les richesses encore plus vers les plus riches. Les coupes seront postposées automatiquement vers 2013. La bonne nouvelle, c'est que le grand écart entre riches et pauvres se réduirait enfin après avoir pris en considération le mouvement "Occupy Wall Street".

Signe que les choses devront évoluer dans une autre direction ou ce serait un placebo qui n'aurait pas effacé le stress des ménages sans revoir le processus général du système capitaliste? Les appels à la création d'emplois, à la modération salariale sans restructuration de l'économie et la réduction des inégalités resteraient lettres mortes.  

Tout dépendrait des choix politiques et des élections prochaines. Le blocage politique et les leaders européens qui sont entrés dans une spirale destructrice lui font craindre à l'extinction des feux de l'Europe dans une récession. La solution devra se passer par la BCE qu'on attend au tournant pour financer les dettes. Un nouvel arrivé, le belge Peter Praet, désigné économiste en chef. Non, peut-être.0.jpg

2012 est déjà dans une phase nouvelle, plus effrayante de la pire calamité économique du monde en 75 ans.

Année d'élections présidentielles à Taiwan (14 janvier), au Sénégal (26 février), en Russie (3 mars), en France (22 avril), au Vénézuela, au Mexique, en Chine, aux États-Unis (7 novembre),...  Au Sénégal avec en dernière minute Youssou N'Dour...

Le buzz de la fin du monde arrivera tout au bout de son périple dans un non-événement.

Année des JO de Londres, dans une allégresse sportive sous l'égide des drapeaux nationaux.

De toutes manières, les conseilleurs ne seront jamais les payeurs. La preuve, Goldman Sachs y allait aussi de ses 10 prédictions pour l'économie mondiale.

Tout ce qui va changer en 2012. C'est ce qui va augmenter, réduire les finances, secouer le travail et réduire le cadre de vie.

0.jpgLes soldes ont repris en ce début d'année. Il parait qu'elles sont bien achalandées pour cause de climat et de crise. L'hiver ne s'est pas encore manifesté réellement, si ce n'est par des bourrasques de vent, de pluies qui feront plaisir aux marchands de parapluie. Je ne vais pas vous rappeler mon dernier billet sur le domaine même s'il y avait de l'humour entre les rayons, il y a déjà un an.

Au matin du 1er janvier, pour digérer le trop plein, le citoyen lambda a pris une ou deux bière ... plus chère. Quand il a pris sa voiture de société, plus chère, il a soufflé dans le petit ballon en attendant les nouveaux radars détecteurs d'alcool. L'amende n'a pas uniquement été salées, elle a été un peu plus poivrée. Depuis, il est à la diète pour quelques temps. 

Que ce soit pour les pessimistes ou les optimistes, l'ambiance sera assurée...

En choeur, so-li-da-ri-té, aus-té-ri-té...

Avec le "Plus jamais 2011" d'Oldelaf et Madenian, on démarrait sur les chapeaux de roues.0.jpg

Et puis, non, ne nous souhaitons pas trop bonne année, en définitive, comme le préconisait Thomas en se rappelant l'année de m... de 2011.

Les banques n'ont jamais eu leurs pareils dans leurs souhaits de nouvel an...

La palme, je l'ai trouvée chez l'une d'entre elles qui disait:

"Bonne et heureuse année 2013. Nous allons veiller ensemble en 2012".

0.jpgCette banque avait vraiment tout compris:

Back to the next futur avec sa nouvelle répartition de population dans le monde.

Mon coiffeur, quelque peu artiste, aussi d'ailleur. Sur le calendrier qu'il distribuait à sa clientelle était écrit: "2012: Même pour la fin du monde, je reste ouvert".

 

L'enfoiré,

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Citations:

 

0.jpgMise à jour 10/4/2014: Berlusconi a quelques difficultés.

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