Statistiques, au doigt et à l'œil (16/02/2012)
Les statistiques ne sont pas toujours à la hauteur des espérances. Les statistiques de fréquentations d'un site peuvent donner quelques indices. Si on y faisait appel à l'occasion du septième anniversaire de ce blog, n'est-ce pas aussi une occasion pour risquer quelques conclusions sur ces années et peut-être, arriver à une étude sociologique de ce qu'on peut trouver dans la blogosphère. Comme pour tous les sondages, "compiler" et "consolider" des chiffres par des statistiques pourrait faire transpirer quand ils sont mauvais ou combler de bonheur quand ils sont bons.
Nous sommes en février, rien de spécial à l'horizon, sinon le froid qui gèle les os et postposent les promenades. Pas de congés. Un bon moment pour se questionner et analyser si la confiance des lecteurs est toujours présente. De s'interroger sur les intentions objectives ou partisanes de ceux-ci ?
Pas question de présenter des statistiques, pour présenter son ego à la galerie. Nous sommes ensemble pour sourire et parfois rigoler ensemble de notre époque, pas pour des clap, clap... Laissons cela à d'autres.
Le septième anniversaire des "Réflexions du Miroir" me vaut bien une messe de réflexions sans obole à espérer en fin de session.
Cet article est le 440ème depuis la sortie du premier billet en mars 2005 avec quatre eBooks dans lesquels on laisse toujours quelques traces de soi.
Un peu trop tôt pour souffler les bougies ?
Non, car, un article ne commence pas sa vie au moment de sa parution. Il se butine. Se concubine. Se débine avant de passer sous les rétines.
Tellement de sujets ont défilé que je m'en étonne moi-même. "Sept ans", un nombre premier de plus. Sept ans, c'est voir passer un cycle qui passe une certaine l'euphorie dans l'espérance à une morosité portée par une crise qui ne trouve pas sa sortie.
Il y a eu l'anniversaire à la première année sur la scène du blog pendant lequel j'expliquais, en gros, la "technique". Un autre article remettait le couvert de manière plus efficace, plus "hard".
Sous l’administration de "hautetfort" dont fait partie ce blog, quelques statistiques d'utilisations sont disponibles. Le nombre de visiteurs en général, de visiteurs uniques, de pages lues par heure, par jour et par mois. Le pourcentage des articles les plus lus...
Il suffit, ensuite, d'en construire un graphique.
Rien de fulgurant, pourtant. Des hauts et des bas, par jours entre 400 et 500 soi-disant lectures. Ne nous leurrons pas, les résultats ne permettent pas d'aller plus loin. Pas plus, le gadget qui identifie Explorer, Firefox ou un autre explorer, n'intéresse que ceux qui ... y sont intéressés.
Ces chiffres me semblaient un peu optimistes, dès le début. Trop fixés dans le temps, alors qu'ils auraient dû refléter l'actualité et l'attrait bien naturel de la nouveauté. Ce qui voulait dire qu'il y avait un moteur de recherche greffé sur l'adresse du site sans en donner le réel usage.
Des questions légitimes à se poser. Des réponses peu déterminantes.
Dernièrement, autre ressource, je tentais l'utilisation de "Google Analytics".
Un peu de codes à insérer dans la page est nécessaire. Cela ne fonctionne pas tout de suite. Un peu de patience et cela finit par marcher. Consultées, jour après jour, les courbes et fait nouveau, les pays "participants" entraient dans la liste des "touches" et se greffaient dans les statistiques.
Je dis "touches" et pas "lectures". Personne ne peut dire ce que représente la réelle fréquentation d'une page et si sa lecture avait été superficielle, lue en diagonale, longitudinale ou, plutôt, suivait une erreur d'aiguillage.
Pour les archives, un rapport pouvait être créé automatiquement à terme échu.
Un indice, le temps moyen consacré à la lecture d'une page. Un peu plus d'une minute en moyenne... Serait-ce des lecteurs "Lucky Luck" qui tirent plus vite que leur ombre ? Non, cette référence temps ne veut rien dire. Rester sur une page, pendant une heure et ce sera le même tarif maximal prévu.
Albert Camus écrivait en 1953 dans ses Cahiers" Je demande une seule chose, et je le demande humblement, bien que je sache qu'elle est exorbitante : être lu avec attention".
Non, ce sont ici des stats ce qui veut dire une moyenne sinon n'importe quel rédacteur en arriverait à se demander s'il n'a pas été idiot d'avoir passé autant de temps à l'écriture d'un billet face à des Lucky Luck de la lecture.
Une vue générale du tableau de bord
Géographiques par pays et par villes:
En arriverait-on au fantasme d'être le maître du monde pour moins que cela...
Waw, 80 pays qui ont fait au moins une "touche" sur ce blog. Comment ne pas être satisfait avec ce genre de stats ?
Par flux de visiteurs, par vagues, sans tsunami:
Alors, il y a les fameux mots clés. Les clés de l'espoir ou du désespoir du lecteur... Google donne des résultats de recherches aux utilisateurs sans qu'ils aient osé le demander.
Des mots qui sont utilisés lors de la pêche aux informations, permettent de se forger une idée de ce que les gens recherchent.
Le mot "humour" revient souvent. C'est la doctrine si pas le médicament de la maison "enfoirée". J'en suis, donc, fort aise. Ensuite, il y a les événements ponctuels qui se retrouvent dans ces mots clés ou qui suivent les liens directs avec l'actualité.
Plus surprenant, c'est de voir réapparaitre de très vieux articles ressortir de l'oubli et se déconnecter de l'actualité. Un goût pour la nostalgie m'a poussé à les relire.
Dernièrement, une nouvelle version de ces analyses Google Analytics est arrivée. Toujours, en version bêta, mais celle-ci a l'avantage de permettre de se pencher en temps réel sur la question et non plus à terme échu. Les pays et les villes d'où partent les recherches apparaissent.
Plus surprenant, les lecteurs qui se glissent à partir de ces pays et de leurs villes, ne parlent pas normalement la langue de Molière. Les traducteurs automatiques seraient-ils suffisamment compréhensibles pour concourir à cette ouverture sur le monde ? De découvrir, ce qui intéresse à l'autre bout du monde est encore plus intéressant.
Je me suis prêté au jeu. J'ai commencé à voyager et me suis informé de ce qui se disait sur les villes mentionnées qui, pour moi, étaient restées jusque-là, inconnues. J'avais, ainsi, gagné ma part de bénéfices.
Quant aux commentaires qu'un article suscite, cela n'est pas censé en donner plus. Cela semblait pourtant un souci majeur pour un rédacteur qui se posait la question "Mais où sont passés les commentateurs ?". Le problème, il ne voyait pas le grain de sable qu'il avait lui-même dans l'œil en ne répondant pas lui-même aux questions posées. Un peu d'humilité, que diable.
De toutes manières, les commentateurs sont libres de suivre leur propre voie ou de faire dévier le billet qu'ils commentent, quitte à devenir des trolls de la plus belle eau vive. Alors pourquoi s'inquiéter ?
Un commentaire déjanté, j'aime. Un autre qui ajoute des compléments d'informations, j'adore.
Très intéressants pour le rédacteur et ses lecteurs. Des articles en parallèles que je découvre, ajoutent ces "plus" nécessaires pour compléter un sujet et entrent dans les commentaires par mes propres soins.
Quant aux trollers, c'est au rédacteur de déjouer le piège du "trolleybus", de resserrer les rangs et faire regagner la case de départ en douceur en cas de déviance majeure.
Seule, la censure est contre-productive. "Tout ce qui n'est pas interdit, est permis", dit Fréderic Taddei et il a raison. L'altérité et les contradicteurs doivent rester les bienvenus. Aller à la rencontre de son autre pour y percer son imagination et travailler ensemble sur les failles du système démocratique.
L'interactivité qu'offre Internet, c'est aussi savoir accepter de se tromper pour ne pas avoir tout vu et tout analyser.
Seules les paroles et leur formulation sont importantes pour éviter une censure malheureuse. Si les mots peuvent guérir au chevet d'un psy, ils peuvent aussi tuer.
Pas de risques, écrire un billet, c'est en premier destiné à son propre auteur pour l'enthousiasmer ou le rebuter.
Le cas récent de Claude Guéant est caractéristique. Le choix du mot "civilisation" cassait son message. La correction aurait été de remplacer le mot "civilisation" par celui de "régime" et, ainsi, éviter un choc de civilisations.
La semaine dernière, Caroline Fourest était réduite au silence à l'ULB. Inacceptable, pas d'autre mot. L'université a le libre examen comme base de formation. La démocratie en prenait subitement un coup. Le moyen d'en parler qui recherchait la polémique vindicative, n'était pas le style le plus adéquat. Mais, passons...
Sur Réflexions du Miroir, pas de commentaires censurés. Quelques tentatives d'introduire des commentaires qui n'avaient d'autres buts que d'apporter de la publicité commerciale. Un pseudo comme "Comment maigrir en douceur" suivi du lien vers un site qui serait censé de vous faire perdre des kilos. Là, oui, je me suis permis de rebaptiser le pseudo en "Jean Legros" et de supprimer le lien. Cela a suffi pour faire changer de crèmerie ces amateurs de bonnes soupes, après quelques tentatives. "Faut toujours pas prendre les enfants du bon dieu pour des canards sauvages", comme le disait un vieux film.
Le vivre-ensemble, de plus en plus compliqué? Bonne question.
Dans un forum sur Internet, ce n'est pas différent des écarts d'idéologies qui poussent au rigorisme et à l'intégrisme. Des modérateurs se veulent les ambassadeurs intermédiaires. Ils se sont infiltrés pour calmer ces ardeurs vindicatives et parfois dépassent leur prérogatives et fonctions. Il est à espérer qu'ils ne se mettent pas à fermer trop de robinets sous peine de tôt ou tard, couper tout le débit et le profit de la concertation.
Rédacteur, modérateur, pendant un an sur Agoravox.fr, je connais ce que peut comprendre un travail qui se voudrait honnête. Je ne m'y contente plus, désormais, que du rôle de commentateur. Tout passe, tout lasse, tout casse.
Jusqu'où aller trop loin et accepter ce qui est fulminé ?
Pour la théorie, la détente, les formes facilitent pour faire passer un message. Discuter se fait en laissant les chapeaux haut de forme au vestiaire.
En pratique, la hargne se consomme et consume ceux qui s'y adonnent un peu trop sans réfléchir sur ce qu'est une base de réflexions et son aboutissement. Compulsif, épidermique, le message prend une tournure de propagande déguisée.
Pas de doute, fréquenter un forum de discussion, sous les fils de la Toile, aguerrit.
On y apprend à connaître les notes, les accords et la musique dodécaphonique. Ce n'est plus tout à fait le "premier qui dit la vérité, doit être exécuté", mais " le dernier qui a parlé, a raison de toutes façons".
Je continuerai des sorties sur d'autres forums pour tester la température extérieure qui reste une opération instructive pour ne pas rester en vase clos.
Que constate-t-on sur ceux-ci ?
Une volonté d'exprimer son ressenti pour exister dans l'actualité. Des expériences personnelles deviennent des sujets d'articles, parfois des romans fleuves ou encore, finir comme thrillers pour appâter la galerie.
Pas de problème car une certaine lassitude s'est emparée du bon peuple, endormi perdu derrière la masse des textes à lire en perpétuelle augmentation.
Essayez, vous verrez. Écrivez sur votre blog que, mal dans votre peau, vous voulez en finir avec la vie et vous verrez qu'il y aura peu de monde pour vous demander des explications, pour tenter de vous porter secours en vous donnant envie de changer d'avis. Beaucoup, par contre, seront là pour vous proposer la dernière histoire de Cendrillon ou de Belphégor dont ils ont le secret.
Le mal-être, trop commun pour émouvoir, ne fait plus recette. Le "suicidé" doit faire semblant et prendre des gants pour le dire avec le style de "Je suis perdu, ne m'aidez pas" tout en gardant le "privilège" d'être moinssé ou plussé plus souvent que d'être commenté. Le travail en vase clos s'est installé.
Ailleurs, je lisais un commentaire qui disait "Merci de ce billet pédagogique. Je vais tenter de le traduire pour mon blog, si vous le voulez bien.". Tout de suite accepté à condition de ne pas oublier de mentionner l'origine de cette 7ème merveille du monde.
Gagné. C'est moins avoir à réfléchir pour l'un et une occasion d'être diffusé à bon compte pour l'autre. Une solution win-win en quelques sortes. C'est ainsi que se propage l'info unique et intransigeante.
"Moins on a de culture, plus on l'étend", me souffle, mon copain avec humour. En verve, il poursuivait sur sa lancée par "moins on a de raisons, plus on gueule pour se faire entendre".
Non, ce jour-là, il en avait dans le tibia, mon copain. J'espère qu'il ne me demandera pas trop de droits d'auteur pour en avoir fait état. :-)
Non, propager les idées, traduites ou non, est bien. Les analyser en annexe, les confronter à d'autres est encore mieux, un plus aussi bien pour les deux interlocuteurs de l'échange d'information.
Une constatation générale, les articles et les commentaires sur Agoravox, comme forum citoyen, expriment, de plus en plus, le mal-être généralisé actuel.
Nous sommes en plein dans "La construction du surhomme" comme l'a écrit récemment, Michel Onfray. L'histoire du Grand Homme et de son aspiration à la Vie Sublime dans ce siècle. Tous s'expriment et peu entendent et écoutent les autres. L'interactivité égalitaire a été oubliée. C'est devenu l'ancien café de commerce mais sans café dans lequel on vend mais on n'achète rien même si c'est gratuit. Dans ce livre, Onfray citait Jean-Marie Guyau, dopé au stoïcisme à la philosophie vitaliste comme machine de guerre contre la morale kantienne avec des relents de républicanisme, d'hygiénisme, de racialisme, de natalisme comme le serait un Nietzsche français, sans atteindre l'original. Le dernier chapitre, "Apprendre à mieux se réjouir".
Théorie de lire ce constat du surhomme et ce qu'il en est fait, qui se traduit par un certain défaitisme ? Une envie d'exprimer pour l'un et le peu de ressort de l'autre à la réception ? Paradoxal ? Peut-être pas. Nous sommes à l'ère de l'image et plus à celle du texte.
Pour finir, je ne vais pas vous faire l'injure de vous apprendre comment ces statistiques sont générées et que c'est via un bon référencement que les moteurs de recherches sortiront les premiers de classes dans une liste en réponse aux requêtes des internautes. La technique et les algorithmes sont d'ailleurs plus complexes qu'on pourrait le croire.
Améliorer le positionnement est crucial pour être lu dans le dur monde de la Toile. Il y en a de deux sortes de référencement, les "payants commerciaux" et les "naturels". Les "commerciaux" sont hors concours, ils ont payé et donc occupent la prépondérance. Les "naturels" se cherchent une voie via des mots clés bien choisis, par une popularité qui se veut bien choisie avec des poussettes dans un dos virtuel. Plus le nombre de visites d'un site, mieux il augmentera par la suite. Le référencement d'un tiers, le "netlinking", avec des hyperliens qui pointent sur le beau blog externe qui ne dit que la vérité toute nue et bien crue, ajoute une couche aux références.
Les professionnels du référencement ne cherchent pas trop la réponse à la confusion entre morale et droit et visent à "tromper" les moteurs de recherche.
Les lois en la matière sont floues. Donc pas de quartier. Se limiter en fonction de l'usage pour respecter une concurrence loyale serait sage, mais tant que ce ne n'est pas clairement dit...
Sonder, sonder encore, il en restera peut-être quelque chose.
Tout à fait entre nous, les statistiques ne m'ont jamais influencé outre mesure. Je ne verrais pas jouer à ce genre de biais artificiel.
Comme conclusion à ce septième anniversaire, comme j'aime le faire, je sortirai du chemin des référencements, du thermomètre des statistiques, des blogs, des billets par le seul "humour".
"Ce n'est plus l'ire mais le rire qui tue". Le rire est l'arme fatale à utiliser comme tombeur de l'esprit trop sérieux.
Je ne pouvais trouver mieux que celui du café serré qui parlait de "désamour", le jour de la Saint Valentin. "Le désamour, ce sentiment terrible et douloureux qui arrive lentement ou tout d'un coup et par lequel celui qui a longtemps aimé, n'aime plus", comme disait Thomas Gunzig et qui me réconcilierait avec les contradicteurs les plus virulents.
Le lendemain, Thomas remettait cela en se surfant sur une vague plus osée encore, en allant chercher les philosophes grecs à la rescousse. Avoir un père cosmologue, professeur de relativité générale qui s'intéressait au vide cosmique, auteur de la théorie du bootstrap, est un gage de pas mal d'originalités potentielles.
Vive Démocrite. Il avait tout compris ce philosophe avec l'humour comme incitant, même s'il n'aurait plus toute sa superbe, aujourd'hui.
Oui, l'humour tue, comme le reste, mais au moins on aurait une belle histoire à raconter "après" avec les zygomatiques, bien proéminents.
Ce billet était, plutôt, un "thé fort bien trempé" du matin. Le café serré, je le garde toujours pour le dessert.
Comme en parlent les sphères autorisées, je n'utiliserai pas la vulgarité du mot "papier".
Sinon, dans le cas où je serais encore là dans quatre ans, au prochain anniversaire en nombre premier, les statistiques en 3D devenues ringardes, et qui sait, je les exigerais, peut-être, en 4D.
Des statistiques en fromages en 4D, dont on sentirait jusqu'à l'odeur et avec les couleurs psychédéliques du temps qu'il fait.
Entre temps, à vous de tirer vos propres conclusions de cette stratégie, de cette "tragédie" que sont les chiffres et les "statistiques".
Parler toujours de "Statistiquement vôtre", oui, mais, ce sera vraiment au doigt et à l’œil.
L'enfoiré,
Citations:
- « T'échappes à la police, pas aux statistiques. », Jean-Jacques Goldman
- « La raison d'être des statistiques, c'est de vous donner raison. », Abe Burrow
- « Les statistiques, c'est comme le bikini. Ce qu'elles révèlent est suggestif. Ce qu'elles dissimulent est essentiel. », Aaron Levenstein
- "Il y a 3 mensonges : les petits mensonges, les gros mensonges et les statistiques", Marc Twain
Si, pour changer, on torturait un peu la fable de La Fontaine "La Mouche du coche" que j'appelerai:
"Le Moche et les Mouches"
Dans un blog montant, sablonneux, malaisé,
Et de tous les côtés aux critiques, exposé,
De bonnes mouches extrayaient le moins moche.
Mouches jeunes, vieilles, toutes étaient tendus.
Sur un article, tous suaient, soufflaient, pendus.
Un Moche survient et chacun d'eux s'approche;
Il prétend les animer par étonnements;
Pique l'une, éveille l'autre, pense à tout moment
Que comme bon patron, ferait tourner la machine,
S'assied au bureau avec l'idée sous le nez;
Aussitôt aguichés, les sous-mouches s'agglutinent,
Il voit celles-ci, penseuses se rassurer,
Il s'en attribue uniquement la gloire;
Va, vient, l'air empressé; il semble que ce soit
Une guerre, une bataille, à gagner en tout endroit
Secouer hiérarchie, pour hâter la victoire.
Comme un Moche, il a ce commun besoin
Mais se plaint qu'il agit seul par tous ses soins;
Qu'aucune aide des mouchettes ne le tire d'affaire.
Les sous-mouches lisaient leurs abécédaires;
En prenant trop peu de temps! Un Lecteur pleurait;
C'était pourtant bien d'une chanson qu'il s'agissait !
Le Moche retourne chanter à leurs oreilles,
Et fait, orgueilleux, cent sottises pareilles.
Sur la photo, depuis, il arrive en haut.
Respirons maintenant, dit-il aussitôt:
J'ai tant fait pour vous, écrivains. Oubliez la haine.
Mes chers Lecteurs, payez-moi de ma peine.
Pour que d'autres Moches, faisant les empressés,
Frais, émoulus, ne s'introduisent dans nos affaires:
Poussés par on ne sait quoi et faire les nécessaires,
Donner une image importune qui soit mouchée.
Commentaires
Parler de statistiques, c'est aussi élever le débat à une autre échelle:
Edito européen d'Anne Blanpain.
http://www.rtbf.be/info/emissions/article_l-edito?id=7581153&eid=5017893
On vous retrouve en direct de Strasbourg ce matin où se tient une session du Parlement et on va parler de confiance et d'espoir ce matin?
Un jour, la crise de la zone euro sera finie, enfin on peut le croire... enfin, on peut l'espérer. Un jour donc, l'Union européenne pourra se préoccuper d'autre chose que du "spread" français ou belge, du rating de l'Espagne ou du "spécial purpose vehicle" destiné à stabiliser la zone euro. Et ce jour-là, il faudra que les Européens se préoccupent d'une autre crise, la crise de confiance dans l'Union. Confiance entre les institutions elles-mêmes, ce n'est pas nouveau, la Commission se méfie du Conseil, des Etats membres donc, qui regarde le Parlement d'un oeil condescendant, en retour le Parlement se venge sur la Commission qui joue très bien le rôle de bouc émissaire et de calimero. Mais crise de confiance aussi entre les Etats membres, ça n'arrête pas ces derniers mois. Les Grecs crachent sur les Allemands autoritaires qui n'en finissent pas de se moquer de ces Grecs jugés feignants. Les Italiens traquent les Roumains et les accusent de tous les maux, la France s'y est essayée aussi. Et dernier exemple en date, le parti xénophobe du néerlandais Geert Wilders propose un site pour recueillir les plaintes concernant les ressortissants des pays de l'Est et d'Europe centrale entrés dans l'union en 2004 et 2007. Les pays concernés ont dénoncé cette initiative et demandé à l'Union et au gouvernement néerlandais de réagir.
Quelle a été précisément leur réaction?
Assez simple, le Premier Ministre néerlandais ne voit pas l'intérêt de réagir à une initiative d'un parti politique, un parti politique xénophobe qui, rappelons-le, soutient le gouvernement du Premier Ministre à la tête d'un gouvernement minoritaire. "Ah oui mais nous n'avons pas d'accord avec ce parti sur les questions européennes" rétorque le Premier Ministre. Voilà qui est intéressant, pour Mark Rutte, les relations entre citoyens européens, ce n'est qu'une question européenne, pas une question de société. Quand le PVV critique les musulmans installés parfois depuis plusieurs générations dans un petit village hollandais, le Premier Ministre nous expliquera qu'il n'a pas d'accord de gouvernement avec le PVV sur les relations internationales. Du côté européen, excepté le Parlement qui a dénoncé très rapidement, on assiste à une situation un peu incroyable : on pourrait croire qu'à la Commission, chaque commissaire gère son dossier, vérifie si la législation européenne dans son secteur est bien respectée et puis qu'au-dessus de tout cela, le Président, lui, insufle un peu de politique dans tout cela. Eh bien on se trompait. La commissaire chargée des droits fondamentaux et de la citoyenneté a sur son site sèchement condamné l'initiative du PVV, contraire aux valeurs européennes dit Viviane Reding. Condamnation politique donc. Et le président Barroso lui a préfèré ne rien dire, sa porte-parole expliquant que le droit européen n'était pas violé. Bien sûr, le PVV se fiche sans doute de savoir si la Commission approuve ou non son initiative mais y a pas à dire, il règne pour le moment dans l'Union européenne une drôle d'ambiance qui poussera peut-être un jour l'Union à changer de nom, elle pourrait alors s'appeler "association de pays" ou "grand marché commercial" ou "alliance d'intérêts européens", ça finira par lui aller beaucoup mieux que "Union européenne"
Écrit par : L'enfoiré | 16/02/2012
Ne vivons-nous pas de statistiques? Les statistiques ont le rôle de la divination des temps anciens. Elles sont l'oracle dont se réclame l'homme pour prévoir son avenir. L'homme est à ce point insécurisé dans son monde d'artifices qu'il recourt à d'autres artifices pour chercher une raison et une légitimité à sa propre existence. Le nescio quid de Cicéron le hante car il ne sait pas comment savoir... Il veut tant savoir qu'il oublie les fondements rudimentaires de la vie. Il veut tant prévoir qu'il oublie les lois du hasard ou feint d'ignorer qu'elles existent. Il se veut transcendant mais se rabat au ras des pâquerettes. Il veut s'élever parmi les meilleurs mais ne sait distinguer ce qui est bon ou ce qui est bien. Et les chiffres, inodores, incolores, bien près des inepties des anciens oracles, ont remplacé toute démarche rationnelle dont il se réclame en vain. « Le jour du jugement viendra bientôt, les ânes parlent latin ».
Écrit par : Pierre R. Chantelois | 17/02/2012
Voilà une analyse comme je les aime.
Des statistiques, elles-mêmes, j'en avais analysé les risques dans l'entreprise avec le lien que je mentionnais à la fin de cet article "Statistiquement vôtre", mais je voulais battre les cartes au niveau plus précis de ceux qui font lire ou ignorer une idée.
Je ne vais pas vous faire un dessin, la célébrité de quelqu'un ne se jalouse pas. Ce serait du temps perdu.
Aller sur la vague des idées reçues d'un réveil de conscience, est toujours bien plus plébiscité que celui qui va à contre courant.
Avoir choisi un pseudo comme le mien n'est pas une mince affaire. C'est dénoncer les travers, les excès de pensée, citer les distorsions qui en sont faites sans analyse complète des tenants et aboutissants, accepter les contestations sans tabous sont des tâches difficiles. Cela ne fait pas gonfler les statistiques. :-)
Seul contre tous, j'y ai joué, parce qu'il faut une opposition à toute idée. Être moinssé sur l'antenne que j'ai cité est une habitude, que j'assume.
"Le jour du jugement viendra bientôt, les ânes parlent latin", j'adore cette expression.
Y était annexé "Comme ce n'est pas, en faisant remarquer à un homme qu'il est chauve, que ses cheveux vont pousser, ce n’est pas non plus , en lui disant qu'il est idiot, qu'il deviendra intelligent." (05 février 2009) est un bon complément.
Écrit par : L'enfoiré | 17/02/2012
Je suis en accord avec le commentaire de Pierre. (cela ne doit pas t'étonner, j'aurai pu l'écrire moi même)
" Les statistiques ont le rôle de la divination des temps anciens. Elles sont l'oracle dont se réclame l'homme pour prévoir son avenir."
C'est aussi et surtout une façon de manipuler les opinions ;-)
La statistique, ça justifie TOUT et n'importe quoi.
On peut changer les résultats de lecture statistiques en fonction des données comparatives. (statistique sans comparaison n'est rien)
On peut aussi changer la lecture "objective" (LOL) en fonction de la présentation, des formes, des échelles etc...
Donnez moi Excel, des données, une demande précise sur ce qu'il faut exprimer et je vous ferai des tableaux qui s'adaptent au mieux à ce que vous voulez .
La statistique est partielle forcément, dans un monde global forcément .
Un exemple : Si je vous dit que statistiquement nous avons 80% de chances de déclencher une guerre mondiale "à cause de Mr X" sous dix ans.
Est-ce que vous pensez que le lendemain matin la statistique est encore valable ?
Hé bien non, elle sera passée de 80% à 95%.
La statistique a la fâcheuse tendance à auto-détruire sa fiabilité par la réactivité aux données qu'elle met en évidence.(phénomène d'emballement statistique)
On le constate très bien en politique .
Donc oui à mon sens la statistique à outrance est aussi propagandiste que les sondages, très fort lien de parenté. (sondages qui sont la palme d'or de la manipulation)
Je ne vous demanderai pas de quel pays du globe vient la mode de l'ultra-sondage et de l'ultra-statistique... (faut bien inventer du "moderne" pour faire passer des idées venues du fond du tombeau comme "nouvelles")
La statistique permet très bien de justifier des dommages collatéraux, sauf que comme on suit les indications statistiques personne n'est capable de prouver "à postériori" que la statistique était exacte ou non. Il aurai fallu la suivre et ne pas la suivre pour étudier les résultats. (in fine on ne saura jamais si les dommages collatéraux étaient un bon calcul ou pas. Personne n'a de machine à remonter le temps pour essayer l'inverse alors que c'est la seule façon de vérifier l'exactitude d'une statistique.. )
"Statistiquement il faut tuer un maximum de gars pour que la terre puisse nous nourrir".
Une fois qu'on les aura tués il sera bien facile de dire "si on ne l'avait pas fait on serait tous morts", on ne peut tout simplement rien prouver, il ne restera plus assez de gars pour faire l'expérience inverse.
Alors là oui, dans ces conditions la statistique a toujours raison LOL
Écrit par : Sun T | 19/02/2012
Comme je l'ai répondu à Pierre, c'était une analyse parfaite.
Dans "Statistiquement vôtre" http://vanrinsg.hautetfort.com/archive/2005/12/14/statistiquement-votre.html
Je passais en revue tous les cas où les statistiques entrent en jeu.
Pour ce cas précis, j'écrivais : "Les blogs que vous êtes en train de lire génèrent des statistiques journalières de fréquentation. Ce baromètre, pour peu que la captation d'entrée de jeu ne soit pas faussée, reflète-t-il réellement l'intérêt des lecteurs? Un compteur de passage ne prouve absolument pas que le but soit atteint: c'est-à-dire un partage d'idées dans un sens positif ou négatif."
Rien de changé. Je n'y accorde aucune importance comme je le disais. Les sondages sont pourtant de plus en plus précis. Ils font parties des analyses combinatoires et des échantillons.
Le but de cet article était double. Parler des moyens disponibles fournis par Google.
Et comme le disait le chapeau : "arriver à une étude sociologique de ce qu'on peut trouver dans la blogosphère."
Cela était nouveau. J'essaye toujours de rassembler des éléments qui semblent parfois dissociés... à première vue, seulement.
La sociologie est la branche des sciences humaines qui cherche à comprendre et à expliquer l'impact du social sur les représentations (façons de penser) et comportements (façons d'agir) humains.
Elle s'intéresse à la fois au travail, à la famille, aux médias, aux relations, aux réseaux sociaux, aux rapports de genre (hommes/femmes), aux statuts et fonctions, aux religions, ou encore aux formes de cultures et d'ethnicités, bref, à l'environnement humain.
Cela a beaucoup plus d'importance à mes yeux. Elle se base aussi sur des tendances. Elle tire des conclusions qui font appellent à des moyennes en oubliant les pointes et les exceptions.
Si tu te rappelles d'un autre bouquin de Onfray qui jetait une pierre dans la marre quand il remettait en question la psychanalyse et Freud après avoir été un adepte.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Onfray
Écrit par : L'enfoiré | 19/02/2012
5/5 ;)
Pour la sociologie c'est toujours interressant .
Reste que c'est comme l'informatique il y a toujours des cas "imprévus" et ça plante jusqu'à ce que la sociologie trouve un patch correctif de ses analyses.
Nous sommes condamnés à toujours avoir un train de retard, l'humain est "proactif" en perpétuel apprentissage dans un environnement changeant.
Difficile de faire de la chimie quand les doses et composants de la recette ne sont pas stables et que la recette est à réinventer en permanence.
La sociologie oui mais l'utilisation de la sociologie pour faire des projections cela ne peut pas fonctionner .
Onfray a fait très très fort, j'ai immédiatement dit bravo .
Freud parlait-il pour lui-même ?
Je ne cesserai de le dire la psychologie/psychiatrie ne sont pas des sciences, c'est aussi fiable que la graphologie ou l'astrologie . (je suis méchant mais ...)
Lacanien/ Freudien ?... Dire qu'on ose utiliser ça pour appuyer des décisions de justice. ...
La psychologie en matière juridique est la statistique de tribunaux. (c'est certainement pour cela que tu parlais de Freud/Onfray à moins que ce soit inconscient LOL)
Écrit par : Sun T | 20/02/2012
Tout ce qui tourne autour de l'humain sera toujours sujet à caution.
Les sciences sociales se fera à posteriori. Elle construit l'histoire plutôt qu'elle n'anticipe et se base sur des constatations du terrain.
Elle s’associe ou se réfugie derrière l'anthropologie qui étudie l'être humain sous tous ses aspects, à la fois physiques (anatomiques, morphologiques, physiologiques, évolutifs, etc.) et culturels (socio-religieux, psychologiques, géographiques, etc.). Elle tend à définir l'humanité en faisant une synthèse des différentes sciences humaines et naturelles.
Tu sais à qui je pense en disant cela :-)
La psychologie, elle, est l'étude scientifique des faits psychiques et des comportements.
Toutes sont complémentaires, toutes se trompent à tour de rôle face à la complexité humaine.
Exact pour Onfray, il a ris le chemin des rebelles.
Les rebelles, conscients ou inconscients, j'aime comme par hasard
Écrit par : L'enfoiré | 20/02/2012
Aujourd'hui, je suis tombé sur un article qui parlait des influenceur sur Facebook ou Twitter.
Que les gros Klout lèvent le doigt.
Évaluer l'aura ne se fait plus par les blogs, devenus ringards, mais pour les réseaux sociaux.
Tu fais www.kloud.com et puis te localise dans ton domaine d’influencer.
Ce ne sont plus nécessairement les politiciens qui prennent la barre.
Faut-il dès lors se fier au "followers"?
Encore une fois, un indicateur qui reste trop matheux, pas assez humain.
Écrit par : L'enfoiré | 20/02/2012
Catherine Fourest voulait parler de l'extrême droite
Le vrai visage du DN démasqué par une taupe
Claire Checcaglini, "Bienvenue au Front. Journal d'une infiltrée" aux éditions Jacob-Duvernet.
http://www.rtbf.be/info/monde/detail_le-vrai-visage-du-fn-demasque-par-une-journaliste-francaise?id=7615383
Écrit par : L'enfoiré | 23/02/2012
Lorsqu’un ancien modérateur de Facebook (payé à un taux-horaire de un dollar) dévoile les règles de modération
http://www.express.be/sectors/?action=view&cat=ict&item=lorsquun-ancien-moderateur-de-facebook-paye-a-un-taux-horaire-de-un-dollar-dvoile-les-regles-de-modration&language=fr&utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=
Écrit par : L'enfoiré | 25/02/2012
Je commençais à écrire en 2005...
Tiens, tiens, le niveau de vie est revenu à 2005.
Le café serré nous le dit et nous rappelle de cette année en Belgique:
http://www.rtbf.be/info/media/video_le-cafe-serre-de-thomas-gunzig-1-3-12?id=1679493&mediaset=rtbfinfo--matin-premiere&type=video
Écrit par : L'enfoiré | 29/02/2012