Quand y en a plus, y en a encore. Enfin, presque... (08/02/2013)

0.jpgLe Science et Vie de mai 2012 publiait un dossier avec le titre "Alerte à la pénurie". 26 minerais utiles dans l'industrie vont nous manquer et leurs prix risquent de grimper. 

Tout le monde parle de relance de l'économie, tous contre le chômage. Il faut dire que l'industrie est une grande pourvoyeuse de mains-d'oeuvre et que pour remplacer celles-ci par des PME, il faut racler tous les fonds de tiroirs.

La dernière affaire Mittal est une faillite pour l'emploi. Il faut rechercher des idées neuves, il faut même chercher à oublier qui on avait été quelques jours avant.

Réindustrialiser et y mettre le prix, tout un programme.

...

En plus, l'industrie, c'est du tangible et pas de l'illusion comme pourrait le penser le secteur des services, la virtualité d'Internet et la matière grise dont il a été question dans 3 chapitres précédents (dont le dernier).

Lundi dernier, France3 dans l'émission "Le monde d'après" posait de bonnes questions "France, qu'as-tu fait de ton industrie? Un pays sans industrie court à sa perte.". 

Faut pas s'inquiéter, il y a encore des ressources, était le mot d'ordre puisque la consommation reprend son rythme de croisière et la Bourse fait quelques étincelles.

"Every thing under control"...

En fait, c'est vrai, mais ce n'est qu'une partie du problème.

Voilà qu'on apprend, presque surpris, que la pénurie de matières premières guette, matières premières dont l'industrie a besoin mais qui sont de plus en plus chère. La rentabilité en prenait un coup sans apporter quelque chose de plus innovant que la concurrence.

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Situation paradoxale, pour le moins, quand on sait que sans matières premières, on n'arrive plus à la phase  secondaire, la phase de transformation...

Avec la raréfaction des matières premières essentielles à notre vie moderne, c'est passer de l'illusion de l'abondance à la pénurie, vu à la hausse fulgurante des prix. Des sueurs froides puisque la phase à chaud ne trouvait plus d'échos.

Le 9 mai 2012, le Cercle Cyclope publiait un rapport sur les matières premières. Il était dit qu'en 2011, l'utilisations des matières primaires avaient grimpé de 35%. En cause les pays émergents. Malgré cela, la Chine affichait une baisse de croissance avec 7,5% car elle gardait ses réserves de change de 3200 milliards de dollars et les destinaient à des investissements dans les infrastructures locales. Faire la popote sur place, que l'idée, elle est bonne !

En parallèle, les Rapports de la Commission européenne et du département de l'Energie des États-Unis alertaient sur les approvisionnements qualifiés de "critique" et de "stratégique". 

Il faut dire que notre époque est appelée "anthropocène" par les scientifiques avertis, ce qui veut dire que "L'ère est dessinée par l'homme et pour l'homme". Son impact se ressent sur le climat et jusque dans la chimie océanique. Contrairement aux autres animaux, ce "pauvre homme" n'est pas endémique sur un coin de la planète mais dans sa totalité. Il a inventé son avenir avec ce qu'il a trouvé sur terre, sous terre et dans les airs, sans distinction de couleurs, de pollutions avec l'idée du profit à réaliser. L'homme, la pire des créations sur notre planète... Il le pense et il broit du noir. Il décentralise ses productions et vend celles-ci à d'autres endroits, élevant le prix du transport à un pourcentage élevé du coût global du prix de vente. 

Les écolos rappellent, à qui veut l'entendre, que la richesse de la Terre n'est pas infinie et que certaines ressources et matières premières sont en voie de raréfaction. Sauvés, presque au poteau...

Dernièrement, "L'Edito de Matières Premières et Devises" donnait des conseils. Pas des conseils de ne plus consommer, mais, bien au contraire, à tirer ses marrons du feu. Destinés aux investisseurs avisés pour leur donner quelques couvertures. Pour les pousser à le faire, donner aussi un simili de peur du siècle et comme avant une guerre, le consommateur ferait provision de sucre avant l'extinction des feux du Bengale.  

De visu, cela fait réfléchir les investisseurs pour y trouver de nouvelles opportunités de profits. La croissance haussière lente du LMEX, l'indice des métaux, assure sur la solidité de la demande.  

La demande de Nickel, Cobalt, graphite, terres rares, Tungstène, molybdène, Cadmium, sont dans le collimateur.

L'Indonésie fournit 15% du Nickel mondial. Vous avez dit épée de Damoclès quand, en 2012, le gouvernement indonésien avait annoncé l'interdiction des exportations de Nickel et une taxe de 25% sur l'exportation de minerai. 

Vive le spécultePetits malins, va... quelle chance, vous avez...

Des solutions trop drastiques occasionneraient une entrave au progrès. Le crash serait alors devenu presque inévitable avec la peine de crever tout de suite. 

Mais, revenons à nos moutons ou plutôt à nos poussières d'étoiles dont nous sommes tous issus en ce bas monde comme le dit Hubert Reeves. 

Des 118 éléments de la table de Mendeleïev, 26 arriveraient à la pénurie d'après le S&V.

Plusieurs manières pour évaluer les pénuries.

Il y a l'abondance naturelle, les difficultés de l'extraction, la géopolitique, les possibilités de recyclage ou de remplacement par un autre voie.

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Symbole Num Nom Aplications Ressources en Tonnes Production en Tonnes Réserves en Années Remarques
H 1 Hydrogène3 défense        
He 3 Helium science, Semi-conducteur, aimants supraconducteurs des téléscopes et appareil IRM, cryogénie, comportement quantique 42.000.000.000 180.000.000   Concentration au Texas. Produite par la décroissance radioactive des roches qui ne laisse que 0,0005%
Be 4 Bérylium énergie       toxique
P 15 Phosphore agriculture 65.000.000.000 191.000.000 340 Sans phosphore pas de vie. Consommation abusive. Gabegie.
Sc 21 Scandium renforce aluminium        
Cu 29 Cuivre électronique, joaillerie, énergie, communication, transports, construction 630.000.000 16.000.000 38 De 1900 à 2011, la demande à été X30. Il faut entre 5 et 25 ans pour exploiter un nouveau gisement
Zn 30 Zinc galvaniseur, alliage 250.000.000 12.000.000 20 plaquette de frein, pâte dentifrice, contre corrosion
Ga 31 Gallium performance des panneaux solaires       recyclage difficile
Ge 32 Germanium fibres optiques        
Y 39 Yttrium électronique,   10.000 5 Sans = retour à la télé N&B
Nb 41 Niobium résistance à l'acier       Brésil
Tc 43 Technétium Imagerie médicale , défense, recherche scientifique 0 artificiel   isotope éphémère
Rh 45 Rhodium catalyseur, joaillerie 3.000 30 100 Production centralisée en Afrique du Sud
Ag 47 Argent électronique,        
In 49 Indium électronique, énergie, conducteur d'électricité 640 11.000 17 smartphone, panneau solaire
Sn 51 Antimoine retardateur de flamme 1.800.000   11 Chine assure 60% dans le monde
Nd 60 Neodyme voiture électrique, éolienne       Menace pour l'avenir des énergies vertes.
Eu 63 Europium électronique,   10.000 5 Sans = retour à la télé N&B
Tb 65 Terbium électronique,   10.000 5 Sans = retour à la télé N&B
Dy 66 Dysprosium aimants   20.000   Menace pour l'avenir des énergies vertes.
Ta 73 Tantale résistance électrique        
W 74 Tungstène résistance à la chaleur       Produit en Chine
Re 75 Rhénium aérospatial, résiste à la chaleur dans les réacteurs 2.500.000 49.000 50 sous produit de molybdénite, difficile à produire
Pt 78 Platine catalyseur, joaillerie, pile à hydrogène 30.000 200 100 Production centralisée en Afrique du Sud
Au 79 Or électronique,joaillerie 51.000 2.500 20 Trop exploité
U 92 Uranium énergie 2.500.000 54.000 46 Lié à l'industrie nucléair

 

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Le dossier du S&V a généré beaucoup de réactions parmi les lecteurs, reprises deux numéros plus tard.

Un documentaire "Survivre au progrès" entre bien dans le cadre de cette discussion même s'il l'extrapole quelque peu.

Résumé: "Épuisement des ressources naturelles, surpopulation, désertification, désastres écologiques et économiques, systèmes politiques à bout de souffle, appauvrissement des classes moyennes et populaires... Est-il urgent de renoncer à "l'illusion du progrès" qui s'est imposée à toutes les sociétés depuis les débuts de la révolution industrielle, avec ses espoirs de croissance et d'avancées technologiques illimitées ? Un fil conducteur entre les nouveaux grands esprits comme Ronald Wright ("Brève histoire du progrès"), Jane GoodallMargaret AtwoodDavid Suzuki dont quelques "repentis" du système financier, qui estiment que la course au profit et la loi du court terme, en détruisant l'environnement et les liens sociaux, conduisent l'humanité à sa perte."

Constater que la complexité de notre monde augmente de manière presque exponentielle, pose la question de ce qu'on attend vraiment du "progrès". Avec lui, tout parait possible à réaliser avec le temps et les moyens financiers. Si le mot d'ordre est "aller de l'avant", encore faut-il savoir "comment et choisir quel avant". La question n'est plus seulement "peut-on le faire" mais "pourquoi le ferait-on". La causalité, plutôt que la finalité qu'elle soit double ou non.

Pas de conservatisme dans mes paroles, mais quand on a eu une vie toujours en porte-à-faux, sans consolider les acquis, en n'ayant pas eu le temps d'exercer ce qui avait été appris avant d'enfourguer la suite, il y a des question à se poser.

Ce qui est sûr, le piège serait de ne pas verser une partie de son progrès dans la réflexion et dans plus de durable. Au diable le marketing qui irait à contre-courant. La technologie et la rationalité a apporté tellement d'illusions en apportant la vitesse à la production que le consommateur ne peut pas suivre.

Le hardware a, donc ainsi, passé la main au software. Le software, au virtuel. Le virtuel; la passerait, aux dernières nouvelles, à l'intelligence artificielle. L'homme est déclassé...

Pour lui, c'est l'heure de réactualiser ses ambitions avec sérénité. Vivre mieux, avec moins d'efforts et, surtout, moins d'effets négatifs que l'on dit secondaires.

Trouver, en finale, "la" récompense de ses découvertes et inventions, qu'il espère toujours sans jamais y arriver.

0.jpgPeut-on encore sauver la Terre? 

Question qui avait été posée le 14 juin 1992 lors de la Charte de la Terre à Rio pendant laquelle 178 délégations admettaient que la Terre allait mal au niveau pollution et dans l'utilisation abusive des matières premières.

Réitérée en 1972, à Stockholm, puis en 1987 dans le rapport de Brundtland. Rio 2012 remettait le couvert avec des questions en chantier en connivence entre riches et en défiances entre pauvres.

En dehors de Rio, il y a les vérités du terrain. La forêt, elle, continue à disparaitre.

En fait, tout est une question de prix et d'investissements à accorder ou non.

'La meilleure relance ne coûte rien", lisais-je.

Elle le devrait, mais est-ce le cas? L'énergie n'est jamais loin de la matière première.

Les batteries, chargée de stocker l'électricité est un problème qui concerne tout le monde s'il veut pouvoir jouir des mêmes possibilités sédentaires en tant que citoyen mobile? Des réflexions qui venaient le 10 juillet dernier.

En apéritif, il y était dit que malgré la crise, les bénéfices de 2011 avaient atteint des niveaux records aux Etats-Unis. Ils écrasaient toujours la concurrence avec les pétrolières dans les tops. Dans le domaine des composants de batteries pour l'entreprise belge Umicore, la préoccupation est la recherche du compromis entre densité, longévité et poids. Le Lithium-Ion composé de Nickel, Cobalt, Manganèse associés à du Lithium. La mémoire limité restait à augmenter en recherchant les raisons de leur vieillesse. Le potentiel d'amélioration restait, heureusement, possible dans le rendement en doublant les performances.

Vu que de plus en plus d'énergie est nécessaire quand un Smartphone se connecte au GPS, à Internet, il y a encore du travail de recherche sur la planche à dessin.

Le lithium est-il vraiment le pétrole du 21ème siècle?

Depuis, au sujet des batteries, il y a eu les problèmes du Dreamliner qui s'ils ne sont pas totalement dus aux batteries d'après quelques experts, rappellent que les batteries chauffent aux risques de donner des sueurs froides aux ingénieurs de l'avion qui ont utilisé 50% de matériaux composites..

0.jpgDu côté de l'or, tout était bon pour en acheter, à une certaine époque. Pour la Quotidienne d'Agora, le mot d'ordre était d'y investir pour être considéré dans les bons de la classe des investisseurs...

Le 4 juin 2012, Eberhardt Unger sortait un correctif en ces mots: "Le prix de l'or a aussi une composante saisonnière.".0.jpg

Depuis début septembre 2011, le prix de l'or se trouvait dans une phase de consolidation, stabilisé autour des 1600$ l'once. Fondamentalement, les arguments en faveur des métaux précieux n'avaient pas changé. Il était dit: "des taux d'intérêt bas, une politique monétaire ultra expansive, les dangers d'inflation, une politique d'endettement public irresponsable, le papier-monnaie gangrené, la production minière stagnante, le déséquilibre offre/demande, le manque de placements de première classe (AAA)".

Les conseilleurs ne sont jamais les payeurs.

Mais, le 7 septembre dernier, l0.jpg'or revenait, ainsi, à un sommet sans atteindre le niveau du 12 septembre 2011 à 1373,92$ l'once.

Et puis, il y a les autres tout aussi précieux. Le groupe des MPG, le Platine, le Palladium. Le plancher a été atteint, on passe bientôt aux choses sérieuses et on vise le plafond.

Le Cuivre faisait, aux dernières nouvelles, moins triste mine à 8300$ avant de rechuter comme l'Aluminium qui avait un cours en scie égoïne.

Commencer 2013 sur un ton rassurant...

L'Uranium, au plancher, avec 42$ la livre. Mais, le prix de la recherche grimpe aux environs de 100$. De plus, le potentiel financier nécessaire frise la vingtaine de milliards de dollars. L'émotion causée par Fukushima s'est un peu estompée aux pieds des réalités et des besoins énergétiques.

0.jpgPlus de demandes d'acier et d'Aluminium explosives, pas d'excitation, voyons.

"Qui va piano, va sano e va lontano".

Rassurer, le leitmotiv à la mode pour eux. Il faut faire tourner le bidule à allure modérée pour garder la pomme pour la soif... 

Le problème majeur, tous ces "petits ingrédients" sont indispensables aux produits high-tech: téléphones mobiles, ordinateurs, batteries, ... devenus indispensables pour appeler bobonne et lui dire qu'on l'aime. Plus question de le faire avec un fixe, ce serait ringard.

La faute à la Chine et à l'Inde, toujours les mêmes, même si on en parle moins parce qu'elle a du charbon en réserve, même si la pollution reste un problème.

Pas trop d'inquiétude de ce côté, voyons.

Nous sommes entre connaisseurs, non?

Grattons un peu, là où ça fait mal.

Fin 2012, on lisait: "Les prix des matières premières poursuivent leur dégringolade".

Fini de rêver pour les uns ou de cauchemarder pour les autres?

Tout se régule en fonction de ce qu'on en fait ou ne fait pas et s'il y a trop ou pas assez d'acheteurs.

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L'inflation, elle, oubliait les monnaies pour se réfugier sur ce qui est tangible. Quant à la Bourse, elle n'aime pas les points d'interrogations.

L'or était à -15%, l'argent à -10%, le nickel à -36%, le cuivre à -23,2%, le zinc à -23,5%...

La Bourse, au moins elle, respire. Quand elle s'essouffle, c'est que les marges entre le plafond et le plancher, diminuent et qu'il y a moins d'air entre les deux.

Résumé:

2008-2009 : les matières premières étaient laminées, emportées par la crise financière.

2010-2011 : c'est le retour en grâce. Les investisseurs, échaudés par les actions, s'étaient pris de frénésie et se jetaient sur ces pauvres matières premières en voyant les cours s'enfiévrer. Ajoutez à cela que la Chine, grand ordonnateur du cours des commodities, achetait à tour de bras, profitant de cours à prix cassés.

2012 : Coup de froid sur la Chine, les matières premières en subissent le contrecoup. Certains annonçaient même la fin d'un grand cycle haussier. 

Vous vous rendez compte, les BRIC ne font plus leur travail de tire-fesses de l'économie mondiale.

Ils le font exprès ou quoi?

Et pour 2013 ? Eh bien, maintenant que la Chine semble se reprendre, les investisseurs s'intéressent à nouveau aux matières premières. Un nouveau retour en grâce ou, une nouveau casino avec une partie remise, impair et passe?

Les (contre-)performances suivent les tendances, les modes. Le prix des choses est souvent plus dépendant de facteurs humains que des réalités du terrain. 0.jpg

Les analystes financiers s'attendent à une remontée des cours pour le deuxième semestre de 2013 avec leurs graphiques et leurs statistiques numériques.

Évidemment, en Bourse, les courtiers sont payés pour encaisser les courtages à la hausse et à la baisse. L'immobilisme, pour eux, est la pire des situations. 

Faut-il passer de la gabegie à la pingrerie pour éviter la destruction de l'humanité avec le seul regard sur le passé ou se tourner résolument vers l'avenir?

Un Américain consomme 50 fois plus qu'un pays pauvre avec l'effet de levier de sa technologie et ne tient pas compte des matières premières et de la pollution inhérente aux processus de leurs utilisations. Cela veut dire qu'il y a de la marge.

L'économie a mis entre parenthèses les points négatifs comme des paramètres difficilement quantifiables par des calculs numériques. Les sciences humaines sont autre chose.

Surtout que la mondialisation a uniformisé les problèmes du code génétique.

Des solutions seraient de consommer moins et plus intelligemment. Recycler, réduire les poids qui augmentent la consommation pendant le transport.

L'ère des limites est plus un problème éthique qu'économique. A y réfléchir, ce serait simplement temporiser et reculer l'échéance pour mieux sauter.

0.jpgVivre avec un cerveau planétaire comme Internet donne l'exemple au social unifié et humaniste pour ne pas faire croire à la nature d'avoir manqué son coup en créant le chaînon manquant entre nous.

(Mal)heureusement, il y a en plus le changement climatique qui va ralentir l'économie.

Trouble fête, ce maudit climat...

Je sais, pour certains, oui, pour d'autres, le réchauffement climatique ne serait pas si fort qu'on le pensait. Les climato-sceptiques ont encore leurs mots à dire. 

Une "bonne" récession et le problème est joué, pourrait dire le Martien qui survolerait, de haut, notre bonne vieille Terre...

Trop simple. Il ne sait pas que le Terrien a un cerveau et il se doit d'être encore plus imaginatif, plus inventif.

Et qui sait, au fond de la matière, dans l'infiniment petit, les nanotechnologies et les moyens de créer de nouveaux matériaux composites.

D'après une étude menée par le think-tank londonien Chatham House : "L'ampleur et la rapidité de la croissance de la demande des pays émergents, couplée à une décennie de cours serrés des matières premières ont créé une situation de 'stress des ressources'".

Cette situation instable a donné deux principaux phénomènes impondérables:

1. L'augmentation de la demande en matières premières, en général, et en commodities, en particulier. Depuis une dizaine d'années, la demande mondiale de charbon, d'huile de palme ou de fer a augmenté à un rythme de 5% à 10% par an, et celle de cuivre, de riz ou de blé de 2%. Une nouvelle vague de pays  comme la Turquie, la Thaïlande ou le Vietnam, devraient les rejoindre.

2. La multiplication des "accidents climatiques", sécheresses, inondations, sabrent régulièrement la production. La production mondiale de blé devrait chuter de 5% cette année. Celle des États-Unis sera réduite de 20%. Selon un rapport de la FAO, alors que, cette année, la demande mondiale de blé devrait se maintenir à 688 millions de tonnes, la production devrait elle être en recul à 661 millions. Depuis 2000, le prix des matières premières alimentaires a été multiplié par deux. La hausse des prix de l'alimentation encourage l'inflation, tout particulièrement dans les pays émergents.

Face aux risques économiques et sociaux induits par cette instabilité, plusieurs gouvernements ont décidé d'agir en instaurant des limitations d'exportations, ainsi que des politiques de contrôle des prix.

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En arrière plan, il y a donc les "commodities" sur lesquelles il faut miser: les matières premières agricoles. Et ce d'autant plus que les stocks mondiaux seraient à peine suffisant pour faire face à une ou deux mauvaises récoltes.

Agriculture, management des idées contre matières premières, comme cela s'est vu en Afrique.

Tout se tient. Tout n'est qu'équilibres délicats, parfois acrobatiques.

Le titre était "quand y en a plus, y en aura peut-être encore", mais pas toujours de la même manière et pas nécessairement avec l'abondance du passé et les politiques n'y pourront rien.

Des organismes comme Avaaz.org s'intéressent aux affaires du monde. Ils pétionnent à qui mieux, mieux.

Pas encore d'indigestion de chiffres? Alors, une dernière pour la route:

Synthèse de l'évolution du cours des matières premières

Tableau de variation des cours

Cours à 
3 mois

Vendredi

25 janvier 

2013

Vendredi

1er février

2013
Variation

hebdomadaire
 

En $

En $

En %

 Aluminium 2 075 2 091,5

0,80%

 Cuivre* 8 090 8 189,5 1,23%
 Plomb* 2 401 2 436 1,46%
 Nickel* 17 300 18 445 6,62%
 Etain 24 800 24 800 0,00%
 Zinc* 2 095 2 149 2,58%
 Acier (Méditerranéen) * 280

260

-7,14%
Pétrole light

(New York 1 mois)
95,97 97,11 1,19%
 Or (spot Comex) 1 656,6 1 665,5 0,54%
 Argent spot Comex) 31,07 31,64

1,83%

 Platine (spot Comex) 1 689 1 696 0,41%
 Palladium (spot Comex) 741 756 2,02%
Blé

(le boisseau sur le Cbot)
7,81 7,72 -1,15%
Maïs

(le boisseau sur le Cbot)
7,254

7,4

2,01%
Soja

(le boisseau sur le Cbot)
14,49 14,89

2,76%

* cours en $ la tonne sur le LME à trois mois

Réinventer le monde à la croisée des chemins et faire l'inventaire de ce qui reste pour continuer et pas nécessairement y arriver, c'est, pour certains, le moment de profiter de l'aubaine pour engranger des bénéfices au passage. 

La Cigale et la Fourmi se réveillent ensembles, engourdies. On ne reconnait plus dans l'histoire qui est la cigale ni qui est la fourmi et on perd le fil de qui fait quoi.

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J'ai lu un article qui disait en substance : "L'humanité n'est confrontée à aucun autre défi majeur que celui d'assurer un monde de prospérité plutôt qu'un monde de ruines. Les pays en développement à la croissance rapide ne peuvent pas se contenter d'emprunter le même modèle de croissance que celui adopté par les pays aujourd'hui riches. Si c'était le cas, l'économie mondiale pousserait la planète au delà des limites d'exploitation.  Face à tous les défis de la planète, la seule option de développement durable est le modèle de croissance avec technologie intelligente.".  

Attention, les décisions stratégiques ne sont pas nécessairement réfléchies dans leurs conséquences. L'énergie, il faut la réduire, alors, la décision a été prise de supprimer les lampes à incandescence qui consommaient trop par des lampes à basses consommations. C'est le cas, mais personne n'a constaté que pour les fabriquer, il faut cinq fois plus d'énergie. De plus, contenant du Mercure, elles doivent être recyclées pour éviter la pollution des sols. Les éléments du Terbium, Europium, Yttrium, en perdition, entre en œuvre dans la production.

Fausses solutions?

C'est vrai qu'on ne produit qu'une fois et qu'on jette pareil, mais un équilibre en consommateurs et production devrait être mieux ordonnancé. La volonté de l'industrie du low-cost a produit longtemps du matériel à destination du consommateur. Matériel qui était souvent vite détérioré et mis en décharge tout en ayant utilisé le même matériaux que s'il avait été produit en durable.  

Je vous dis, parfois, s'il n'y avait pas un café serré et gratiné du matin, 

podcast
chargé de donner l'exemple pour remettre les horloges à l'heure et pour repousser tous les "mea culpa" dans les cordes, où irions-nous?

Ah, ce café, qu'est-ce qu'on ferait sans lui, le matin au sortir du lit? 

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Blague à part, vous vous imaginez encore la vie sans iPod, sans télés à écran plat avec la 3D qui arrive pour faire semblant qu'il y a toujours du volume dans l'espace, en temps d'anorexie, pardon d'autérité, toujours à tantaliser les consommateurs? Plus moyen de phosphorer, de se cuivrer, de platiner, de s'argenter, de jouer au germanium... Autant prendre tout de suite ses quartiers d'hiver avec un antimoine. 

Les politiques semblent suivre le mouvement au coup par coup, réactif d'un discours à l'autre, en espérant toujours un peu plus de proactivité pour la prochaine fois.

Devant les soucis que pose la pénurie, ils ne parviennent qu'à glisser, joyeusement ou lamentablement, sur une pente savonneuse.

"Situation paradoxale", disais-je au début. Un dilemme avec le pied soit sur l'accélérateur, soit sur le frein. De là, à rester sur la pédale de débrayage en permanence...

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L'enfoiré,

 

Citations:

 

16 avril 2013

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27/8/2015: Coup de froid sur les matières premièrespodcast 

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