Dans mes yeux, dixit Johnny (21/02/2013)

0.jpgEncore une autobiographie d'une personnalité. Nous allons tout savoir sur la vie de Johnny sans même oser le demander. Vite l'interprétation humoristique faite par son imitateur préféré, Laurent Gerra, lui, qui a su le décrire avec humour dans cette vidéo. Je ne suis pas spécialiste, seulement, un enfoiré qui constate...

On ne sait plus toujours pourquoi mais il y a un "mythe Hallyday" qui s'est installé en parallèle avec la longueur de sa vie d'artiste. Il est passé par tous les styles de la chanson comme le rappelle encore une fois Gerra.

Des biographies de Johnny, Sagan, Duras, Labro, Rondeau se sont penchés sur son cas.

A l'âge de 70 ans, il veut régler ses comptes dans un livre autobiographique avec pour titre "Dans mes yeux". 

Solder ses comptes, faire le grand déballage et se livrer sans fard, c'est révéler plus que des "secrets de fabrications".

Le bouquin fait un carton, parait-il.

Cartonné, son bouquin.

Coup de pub médiatique.

Ce dont il est question, chacun en a reçu quelques échos sur Internet. 

Le but, écrire sa vérité et corriger les absurdités que l'on dit sur lui.

Allait-on tout savoir sur ses galipettes dans sa résidence d'été à Saint Barth? L'île de la tentation, là, où il faut montrer pattes blanches pour y poser ses pénates.

Et bien, non, raté, le livre choc dans lequel il allait se livrer est, en fait, des réflexions du miroir qui livrent les autres sans fards.

Plus facile de regarder avec ses yeux qu'avec ceux des autres.

Voilà, qu'il a été, en plus, flinguée, dès sa sortie.1.jpg

Entendre dire par la journaliste de service que "c'est mieux quand il chante que quand il écrit", ce n'est même pas exact.

C'est à la romancière, l'ex-femme de Patrick Bruel, Amanda Sthers qui s'y est mise à la tâche d'écrire la biographie de Johnny.

Elle dit que son modèle agace, qu'il passionne, qu'il galvanise, mais que jamais, il ne laisse indifférent. Que Johnny n'est pas qu'un "phénomène", mais un "paysage".

Une vision des choses très personnelle.

Johnny, lui, l'a choisie pour scruter ses souvenirs enfouis, car elle serait un bon psychiatre d'après lui.

Son livre autobiographie a, donc, été rédigé avec sa participation et son assentiment. Ce ne seront pas avec ses propres mots, ni avec leur construction dans les phrases. Il l'a contresigné.

Je ne sais s'il faut donner son avis sur le chanteur, sur l'homme ou sur l'écriture de son autobiographie.

Essayons le chanteur pour commencer. Une voix, caractéristique, forte pour la forme et le sujet principal de l'amour et, souvent, le mal-être pour le fond. Rien à dire d'autre. Aimer ou ne pas aimer n'est pas la question. 

Toucher beaucoup de monde par ses shows monstres, orchestrés et inondés de lumières pour appuyer un messie qui descend sur terre.

C'est à croire que la vision d'un extraterrestre est à la base de l'étourdissement qui baigne chez ses admirateurs.

Un de mes lecteurs est un fan de Johnny Halliday. Quand je dis fan, c'est fan. Il suit "son Johnny" lors de toutes ses représentations.

Je l'ai questionné et ce qu'il en disait, est assez significatif. Il ne m'en voudra pas si je reprends ses réponses puisque pour Johnny, ce serait une pub de plus: "si les gens vont le voir en concert, c'est qu'il y a l'ambiance que l'on ne peut pas obtenir avec un simple CD ou DVD. Aux concerts les fans sont les mêmes, souvent se reconnaissent, et donc, il y a des échanges. Ils discutent entres eux, boivent un pot ensemble, etc... De plus je ne connais aucun poste de télévision qui crache 120 décibels à 50 mètres, et même si j'en avais un, je ne pourrais pas utiliser sa puissance sous peine d'avoir des problèmes avec mes voisins, sur un rayon 100 mètres à la ronde! Bien sûr, souvent proche de la sono, avec, en plus, 6 gros caissons de basses et 4 satellites d'aigus au bas de la scène, j'ai commencé de souffrir d'acouphène. Une volonté de ressembler à son idole, se sentir misérable face a elle? Il y a, peut-être, un peu de ça, car lorsqu'on admire une star, notre rêve est de lui ressembler ce qui peut s'expliquer. Parce que l'on se sent misérable?... Je ne sais pas...".

Je ne vais pas dire que moi je sais.

Ce que je sais c'est que cela ne me vaut pas des problèmes auditifs.

Nous vivons dans un monde d'indifférences. Un monde dans lequel les gens se rencontrent, se racontent et puis s'oublient aussi vite.

Est-ce cela que un fan voulait y trouver dans ces rassemblements de foule?

Il n'y a plus que le battage médiatique qui l'entoure et qui y ait encore trouvé de l'intérêt dans certains yeux.

"Dans mes yeux", une autobiographie, un livre qu'il aurait mieux fait de composer lui-même comme seule raison d'être à ses propres yeux avec ses imperfections et ses joies...

Quand on sait que Johnny est un interprète de chansons dont la plupart ont été écrites par des paroliers de profession, la question de son succès n'est pas anodine, ni contradictoire.

"Connais l'homme pour mieux te connaître" écrivais-je, un jour.

Les questions que cette interprète écrivaine a pu ou su poser pour l'écriture du livre, ne l'ont-elles pas, quelque part, influencé ou trop orienté?

Elle doit avoir sa propre envie de provoquer le lecteur, d'en ressortir un peu grandie, elle-même, par son jeu de mots d'écrivaine. Sinon, quel en serait son propre intérêt?

La recherche de la polémique semble en être l'orientation.

S'attaquer à d'anciens amis,

Que cela vole bas, tout cela.

La vengeance est un plat qui se mange froid... trop froid.

Est-ce que son interprète avait l'envie de remonter aux sources du mal ou du mâle? 

Une autobiographie est-elle un endroit pour laver son linge sale  en famille?

Il faut se rappeler que les hommes évoluent dans des temps et des voies parallèles. Les réunir ne semble jamais apporter l'assurance d'un grand réconfort.

Heureusement, "il y a les copains et les copains des copains et on se sent bien", comme le chantait Gilbert Bécaud.

Eddy Mitchel, le "pote de toujours", bien sûr.

Lui qui chante "J'aime pas les gens heureux".

Avoir des défauts et des qualités, Johnny dit en avoir. Le fait d'avoir eu de la chance avec les mères de ses enfants et réussir ses divorces, il les assume. Jamais seul, si l'on en croit le titre d'un de ses albums.

Côté positif, il parle de ses enfants, Laura et David qu'il partage avec deux enfants adoptés. Sa dernière femme Laeticia arrivée au bon moment quand il avait perdu sa voix et qui devait trouver le bon chirurgien parmi cinq d'entre eux. Un cauchemar de dilemmes...

Les fous rires semblaient avoir manqué terriblement dans la vie de Johnny. 

"Les gens ont été beaucoup plus méchants avec moi que je ne le suis avec eux", précise-t-il.1.jpg

Avait-il tout rassemblé pour pouvoir le confirmer? 

S'il était passé uniquement de déceptions en déceptions, pourquoi ne serait-il pas passé à autre chose?

Il dit qu'il voulait être acteur avant d'être chanteur. Il est passé sur les planches, devant la caméra et rêve de passer derrière elle.

Quand, dernièrement, il a été hospitalisé, après trois semaines dans le coma, suivi d'une grave dépression, il s'est senti devenu comme une ombre, un vieillard, un type qu'il n'aimait pas. 

Il a appelé son père, Léon Smet, décédé depuis le 8 novembre 1989.

A l’enterrement de celui-ci, Johnny était seul à suivre son cercueil, tout étonné. Pourquoi en serait-il autrement? Les enterrements ne sont-ils pas, quelques fois, des réunions de faux-culs, mieux élevés, peut-être, mais qui se préoccupent plus du côté commercial et de l'intérêt sous-jacent?

Dans le showbiz, c'est un endroit où il faut être, mais il ne faut pas croire que cette situation soit différente.

"S'il ne nous avait pas abandonnés, ma mère et moi, alors que je n'étais qu'un bébé, je ne serais jamais devenu Johnny Hallyday", avoue-t-il.  

L'enfance détient, souvent, toutes les sources et les secrets de ce qui la suit.

Ses excès, il ne les cache pas. L'alcool a aidé à vaincre sa timidité maladive. Sa franchise maladive, ce sera pour le livre suivant.

En politique, il dit  avoir une sensibilité de droite parce que la gauche pousse à la médiocrité et qu'il n'aime pas les sociétés d'assistés.

Mais, qu'est-il venu lui aussi, faire dans cette galère?

La France ne semblait pas pour lui, puisqu'on l'y traite de voleur, qu'on l'a trahi, accusé à tort et sali.

Erreur de casting, comme on dit dans le jargon.

Ce dimanche, Pascal Obispo était l'invité de Vivement dimanche. Johnny y était son invité.

A sa sortie, le ventriloque Jeff Panacloc remettait les horloges à l'heure avec sa poupée, Jean-Marc. 

Perdre le contrôleêtre le meilleur imitateur des hôtes du Père Lachaise.

Non, Jeff t'est pas tout seul. Une poupée permet de dire tellement de choses en peu de temps. De faire rire sur les vicissitudes du monde.

On peut dire qu'Obispo a ri et bien ri même si la poupée, Jean-Marc l'introduisait dans le lot.

Le soir, Johnny était accompagné de son égérie qui avait passé dix jours avec lui, à Los Angeles, pour écrire son histoire.

Comme c'est étrange, la pudeur de Johnny l'a empêché d'y penser par lui-même. 

Dernièrement, je posais une question à un rédacteur dont j'aime l'écriture sur ce qu'il pensait du film "Dans la maison", lui qui est dans l'enseignement. Simple.

Sa réponse a été détournée par un subterfuge, la vision par d'autres personnes. Amusant. Alors, quand la question est complexe, cela devient du grand art.

Revenons à Johnny.
N'a-t-il pas chanté "J'ai oublié de vivre"? 

L'interview de dimanche complétait et confirmait mes impressions.

Pas eu de père, une mère timide et maladroite.

Heureusement, après son départ, je comprenais enfin le rapprochement qui pouvait exister entre Johnny et la France.

La présentation du film déjanté, plein d'humour, "Vive la France" qui caricaturait les Français qui utilisent, parait-il, le plus d'antidépresseurs en Europe.

Le nouveau livre de Philippe Bouvard "Je crois me souvenir" montre qu'il y a moyen de le faire en ne se prenant pas trop au sérieux. Quelques phrases choisies de son livre: "Cancre parmi les cancres. Nul ou presque en tout, présentant un maigre destin, je m'intéresse très tôt aux affaires des autres dans l'espoir que ma curiosité me mènera au journalisme. Ayant considéré très tôt que la vie était une énorme bouffonnerie, je n'ai jamais tenté d'être complètement sérieux. Mieux, je suis un farceur-né. Aujourd'hui, où j'ai passé l'âge des plaisanteries de mauvais goût, je tiens comme une forme abâtardie de l'art du canular, qui exige toujours une idée, parfois une complicité et souvent des investissements en temps voire en argent".

Une autre vision sur soi.

1.jpgJe ne peux que conseiller à tout le monde de se mettre à table pour écrire sa biographie.

A mon avis, l'écriture d'une autobiographie n'est pas une opération que l'on cède à un intermédiaire ou un interprète. Ce n'est pas une chanson généraliste. Cela doit venir du coeur, de l'esprit et, au besoin, des tripes et, cela, sans porte-paroles. 

Une vérification par un écrivain peut se justifier, après l'écriture personnelle, mais, pas pendant.

Internet permet des adaptations progressives et des ajoutes ce que le livre ne fait pas en entérinant sans suites.

1.jpgUne autobiographie, j'en ai écrite une. 

Quelques similitudes en ressortent, sans arriver aux mêmes aboutissements. Cela me ferait râler de ne pas sortir mes propres formules avec l'humour et l'ironie de circonstance.

Pas folle, la guêpe.

Rétablir la vérité dans un jeu d'équilibriste,  dans une romance?

Quelle vérité? Y en a-t-il, seulement, une?

Une sorte d'exorcisme, une thérapie personnelle, rien de plus.

Des paroles, parfois totalement anodines, sont parfois à l'origine de catastrophes émotives avec des retours de flammes dont on ne soupçonne pas, tout de suite, les conséquences.

La mémoire est sélective. Avec l'âge, elle ne retient, souvent, que ce qui est le plus loin dans le temps.

C'est peut-être ça, avoir "l'envie d'avoir l'envie" que l'on a en soi ou non.
3.jpgNon, je ne vais pas rappeleles Vamps qui seraient bien intéressées pour en faire un sketch du style "Si on disait du mal".

Je vais plutôt devoir m'intéresser à ces 7 règles de vie (*).

On peut dire toutes les choses de la vie à quelqu'un de confiance, mais de là à les écrire nominativement, il y a de la marge.

L'écrivain Paul Auster était interrogé au sujet de son livre "Chronique d'hiver".

"Pour écrire, il faut tout donner de soi, comme une musique au corps. Le corps et l'esprit sont liés. La façon de s'exprimer est ce qui signifie être vivant. Prendre la plume est un challenge difficile qui oblige à se réinventer. Même vieilli, il s'agit de rester connecter à l'enfance quand on est héritier d'histoires. Son livre n'est pas une autobiographie ni des mémoires", disait-il.

Comme je n'ai pas beaucoup d'années de moins que Johnny, je ne vais pas pasticher sa chanson


en "Allumez le vieux", ce serait dommage, même si j'en ai eu l'intention.

Quand on chante "le temps tourne à l'orage, revenir à l'état sauvage, forcer les portes, les barrages et sortir le loup de sa cage", on n'en est jamais loin.

 

L'enfoiré,

 

(*) 7 règles de vie:0.jpg
  1. Faites la paix avec votre passé pour qu’il ne vienne pas gâcher votre présent.
  2. Ce que les autres pensent de vous, ne vous regarde pas.
  3. Le temps soigne presque toutes les blessures, laissez-lui du temps.
  4. Ne comparez pas votre vie à celle des autres et ne les jugez pas. Vous n’avez aucune idée de ce dont sont faites leurs journées.
  5. Cessez de trop réfléchir, il n’est pas nécessaire de connaître toutes les réponses. Elles viendront à vous lorsque vous vous y attendrez le moins.
  6. Personne n’est responsable de votre bonheur, à part vous-même.
  7. Souriez. Tous les problèmes du monde ne sont pas vôtres.

 

Citations: 

 
Mise à jour du 15 juin 2013: Johnny fête ses 70 ans à Bercy. 
 
Mise à jour 6 décembre 2017: Johnny est mort.

Johnny Hallyday, la plus grande rock-star du répertoire francophone, est mort dans la nuit de mardi à mercredi à 74 ans, des suites d’un cancer du poumon, a annoncé à l’AFP son épouse Laeticia.

«Johnny Hallyday est parti. J’écris ces mots sans y croire. Et pourtant c’est bien cela. Mon homme n’est plus. Il nous quitte cette nuit comme il aura vécu tout au long de sa vie, avec courage et dignité».

«Jusqu’au dernier instant, il a tenu tête à cette maladie qui le rongeait depuis des mois, nous donnant à tous des leçons de vie extraordinaires. Le coeur battant si fort dans un corps de rocker qui aura vécu toute une vie sans concession pour son public, pour ceux qui l’adulent et ceux qui l’aiment», poursuit-elle à propos de son mari, Jean-Philippe Smet dans le civil, né d’un père belge.

Il n’y avait plus trop d’espoir, ces derniers jours, après son hospitalisation pour détresse respiratoire il y a un mois. Après six jours passés dans une clinique parisienne, Johnny Hallyday avait décidé de rentrer à son domicile de Marnes-la-Coquette, à l’ouest de Paris, et depuis Laeticia n’avait plus communiqué via les réseaux sociaux. Un mauvais signe, alors que c’est elle qui s’est régulièrement employée à donner des nouvelles rassurantes du chanteur, depuis qu’il avait annoncé début mars être traité contre la maladie. Un cancer dont il savait déjà qu’il était métastasé.

Détecté dans les poumons de la star en novembre 2016, ce cancer aura terrassé en un an celui que tous ses fans croyaient invincibles.

Plus de 100 millions de disques vendus

En 57 ans de carrière, celui qui restera à jamais «l’idole des jeunes» pour des millions de fans français a vendu plus de 100 millions de disques et traversé les époques: celles des débuts du rock’n’roll, des yé-yés, puis de la variété des années 80, avant de revenir ces dernières années aux sources du blues et du rock.

Ses succès sont innombrables, «Le Pénitencier», «Noir c’est noir», «Retiens la nuit», «Que je t’aime», «Gabrielle», «La musique que j’aime», «Ma gueule», «Quelque chose de Tennessee», «Allumer le feu», «Marie»..

Interprète au cinéma, je pense à ...

L'aventure, c'est l'aventure

Jean-Philippe

Salaud, on t'aime

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