Pas de mal à se faire du bien ? (20/01/2007)

santé,commerceCette phrase souvent plus prononcée entre gens nantis est-elle toujours de rigueur ? Pas si sûr en y regardant de plus près. Iconoclaste, j'ai envie de l'être dans ce billet... enfin, l'espace d'un instant et donc pas totalement.
-
 L'argent et le pouvoir ont toujours donné des ailes à ceux qui en jouissent. Mais l'engrenage de la vie d'aujourd'hui ne leur donne pas toujours l'opportunité de comprendre qu'ils font partie des "Mouvements perpétuels". Ainsi, l'argent peut parfois mettre en opposition le potentiel d'assouvir son plaisir et ... son futur.
-
D'accord, mais, encore... j'ai pas tout compris...
-
 Le réflexe irréfléchi n'est plus de mise.
- Ok... pour le réflexe...mais...

- Il ne s'agit pas d'une attitude dictée par un remords ou un souci soudain d'équité qui prend en compte la pauvreté d'une part importante des terriens. Non, cette fois, nous sommes tous embarqués dans la galère de Dame Nature dont il faut protéger les dons, si l'on veut se voir qualifier par elle : Hôtes de "toujours".
-
Là, je sens que je vais gâcher ma journée...
-
 Si la finitude du monde n'est pas pour demain, le manque de possibilités de continuer à vivre dans l'insouciance n'est pas si loin. Les générations après nous, auront moins de chances et devront ronger leur frein en ruminant notre imprévoyance.
L
'industrialisation des 19ème et 20ème siècles ont donné l'impression que tout était permis et possible. Et, ça à marché, c'est sûr. Des fortunes se sont construites sur ce principe, légitime à première vue. Une classe moyenne de plus en plus nombreuse a vu le jour donnant accès aux jouissances les plus inattendues en créant de nouveaux besoins dans la course vers un bonheur matériel. Malheureusement, cela devenait de plus en plus en consommateur de richesses non renouvelables. Tout et tout de suite. De génération en génération, le flambeau de la consommation se passait, les petits derniers toujours de plus en plus choyés, de plus en plus innocents dans la provenance de leur plaisir. Le jeu de dupe qui consistait à faire croire qu'il n'y a pas de fin aux excès, est en train de duper son concepteur.
-
Croire, ce n'est pas savoir, d'après moi, du moins...
-
 Oiseau de mauvais augure ? Non, car il y a moyen de prendre son pied sans en laisser son empreinte irréversible. Ces derniers temps, l'écologie a le vent en poupe dans beaucoup de pays. Le point de non-retour qui demanderait un revirement, se ressent de plus en plus et le message des scientifiques avisés est enfin passé dans l'opinion publique.
-
Ouf, on est sauvé, donc... que dit l'Oracle de Delphes ?
-
 Des exemples de cet état d'esprit insouciant persistent. Pour suivre la pub dans son idée d'absolu, se résumerait-il à posséder la voiture la plus "in", la plus rapide, la plus dans le vent, la plus.... et une deuxième encore plus sensas... finir par une collection ? La jouissance aurait-elle perdu cette simple idée de vouloir se déplacer d'un point à un autre comme seul "outil" de la pratique ? Prendre sa voiture pour n'importe quel déplacement de proximité devient un "gâche plaisir" pour le futur. La promenade, le vélo et le caddy devraient encore avoir de beaux jours devant eux. Pour suivre une mode basée sur des rallyes annuels, certains se sont lancés en conquérants de chemins qu'ils n'emprunteront jamais et achètent des 4x4, des bolides aux roues de taille vengeresse. On a simplement oublié que seule la fonction génère l'obligation d'achat et non pas le besoin de posséder.
-
Là, je vous suis. Désolé, j'ai eu l'intention de changer de crèmerie, l'espace d'un instant... mais pour un instant seulement.
-
 Le bonheur n'est-il pas de posséder "mieux" plutôt que "plus" ? La raison d'existence de la pub est suscitée à tout prix, avec un message toujours le plus attractif possible, le désir de changer, d'adapter, de tenter d'améliorer, de gadgétiser l'objet qui nous satisfait pourtant déjà depuis longtemps, mais qui a perdu l'attrait de la nouveauté.
-
Les gadgets, je l'ai toujours dit, ce sont des gags et des jets.
-
 Les matières premières, le pétrole en porte drapeau surtout après la sonnette d'alarme d'Éric Laurent dans "La face cachée du pétrole" sont des valeurs qui se trouvent dans le sol de notre planète et elles sont définitivement limitées.
-
Et si on cherchait d'aller ailleurs ? Comme dit la pub de Mars, un coup de barre et ça repart.
-
 En tant que contribuable, économiser l'énergie fait, d'ailleurs, économiser sur les impôts. L’État belge, comme d'autres, a décidé de promouvoir l'utilisation rationnelle de l'énergie. Un avantage fiscal de 40% est à la clé des investissements effectués dans le logis du particulier pour servir cet objectif. Une chaudière remplacée, le chauffage par l'énergie solaire, double vitrage... A vos déclarations !
Nos pays ont pris des habitudes d'un certain luxe. C'est incontestable à certains niveaux. Dans celles-ci, on peut compter celles de jeter un peu sans réfléchir des objets de consommation, avec parmi eux, le fameux "cendrier plein", de l'obligation de remplacement d'un fusible ou plus simplement par manque de "modernisme". Alors, car cela va plus vite et ne nécessite aucun effort d'imagination, on envoie, sans aucune forme de procès, à la décharge publique.
-
In-con-testable.
- Un autre domaine insidieux par sa facilité, celui des piles. Cette énergie en conserve, prête à l'usage quand nos appareils commencent à monter des signes de faiblesse, est aussi une source de pollution non négligeable. Elles nécessitent jusqu'à 50 fois plus d'énergie qu'elle n'en fournira jamais et 100 fois plus chère que par le secteur. C'est aussi une véritable bombinette à retardement. Si la récupération des piles usagées existe, cela ne nous fait pas échapper à toutes les nuisances environnementales. Utiliser des piles rechargeables est évidemment un moyen de ralentir le phénomène de pollution.
-
Non, on ne va pas s'empiler.
-
 Nous arrivons d'après les scientifiques à la moitié de l'âge de la Terre. Encore 4 milliards d'années devant elle. Pas de soucis pour elle, donc. Est-ce que ce sera avec nous ou sans nous, les hommes ? Les dinosaures ne se sont jamais posé la question. Nos capacités intellectuelles, elles, le peuvent. Alors...
U
n fameux Mathusalem, cette Terre... mais je ne m'appelle pas Mathusalem, donc je me contente de vivre au présent.

La conversation s'est arrêtée là.

Pour conclure, un "plagiat synthétique" de ce que Paul Herman ( RTBF ) a écrit ce 19 janvier 2007 est opportun :

"Si vous avez aimé les livres de Jack London, de Blaise Cendrars ou de Traven, j'ai bien peur qu'il vous faille réviser vos classiques : l'or n'est plus ce qu'il était. Les orpailleurs aujourd'hui travaillent au cyanure. Les prospecteurs désormais ne fouillent plus les rivières, ils les assèchent ou les assassinent. Ainsi au Chili où une mine à ciel ouvert va s'installer, ces jours-ci, en pleine Cordillère des Andes, à 4000 mètres d'altitude, dans un endroit préservé, parsemé de glaciers dont les eaux désaltèrent la vallée et abreuvent les cultures. Ces glaciers là - sous lesquels se cache la meilleure part du gisement-, le promoteur ne peut pas les exploiter. Pas de problème, dirent les ingénieurs, il suffit d'en découper des morceaux et de les amener par camion vers un autre glacier avec lequel ils finiront bien par s'entendre. A quoi l'on voit que l'imagination humaine est sans borne et que si la foi déplace des montagnes, le profit peut chambouler des glaciers. Bon, je vous le dis, ça ne se fera pas. Quelqu'un de bon sens au gouvernement a interdit cela. Mais quelqu'un d'autre, tout aussi judicieux, a indiqué que, de toute manière, les poussières dues aux explosions allaient recouvrir les névés et qu'un glacier sale, eh bien, ça fond. Il y a donc du travail pour 20 ans là, mais dans 20 ans, il n'y aura plus de travail, plus d'or, plus de glacier et plus d'eau non plus".santé,commerce

Une autre histoire : Le petit village de Rosia Montana, dans les Monts Apuseni, une merveille, en Roumanie, est censé accueillir un autre projet minier, le plus grand d'Europe, quelque chose de pharaonique dont Ceausescu lui-même aurait pu rêver. On va y aplanir des montagnes, creuser un lac artificiel, déplacer des églises, détruire des villages, retourner des cimetières...Or, Rosia Montana connaît l'or depuis la nuit des temps. C'est un site archéologique et un lieu de culture. Et on va laver tout cela dans du cyanure. Le promoteur s'attend à récolter trois cents tonnes d'or et les écologistes des kilos de problèmes. L'Europe avait fait de l'abandon de ce projet l'une des conditions de l'adhésion de la Roumanie. Finalement, c'est l'abandon qui a été abandonné.
-
Abandonnons, abandonnons, il n'en restera bientôt plus rien.
-
 On ne pourrait mieux conclure avec un peu de paresse au coin de la rue, tout de même....


L'enfoiré,

 

Citations:.

| Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : santé, commerce |  Imprimer