Sportifiez-nous (08/07/2006)

vive la vieFaire du sport, mais c'est bien sûr. Tout le monde le dit. Tout le monde le fait-il? Mais est-ce toujours avec les mêmes idées éthiques et la volonté de performances dans les mêmes buts en modèles?

En cascade, après le tennis et le football, voilà le vélo et à nouveau le Tour de France. Je plains ceux qui n'en ont rien à cirer du sport ! Les nuisances sonores ne sont certes pas du goût de tout le monde dans la nuit après les compétitions. Je peux le comprendre.

Pour commencer avec humour, une histoire "bête et méchante" qui serait survenue à un mari en pleine discussion des choses de la vie avec son épouse. De vivre ou de mourir, plus précisément.

Il lui aurait dit:  "Ne me laisse jamais vivre dans un état végétatif, dépendant d'une machine et de liquide d'une bouteille. Si tu me vois dans cet état, débranche tous les éléments qui me maintiennent en vie". Sur ce, elle se serait levée, aurait débranché le câble de la TV et aurait enlevé la bière sur la table de salon. 

Une moralité éventuelle aurait pu être: "Vous devenez trop susceptible, Mesdames !

Alors encore une fois, une dernière pour moi, parlons-en franchement.

J'espère que mon épouse me laissera aller jusqu'au bout. Il peut s'agir de foot ou de vélo en l'occurrence.

Pour effacer les kilos en trop et garder un cholestérol à la pointure "fine" et non "grosse", que de fois ne faudrait-il pas passer par cette "extrémité" du sport, bien agréable en fait, une fois pratiquée après le choix, et il est varié, avec la foi bien déterminée de ne pas le quitter ensuite.vive la vie

Quel est le but des sportifs professionnels, sinon, de nous sortir de nos fauteuils par ricochet en digne représentant de l'homme bien portant dans sa tête et ses jambes. Se terrer derrière sa TV en hurlant de joie à la suite d'un goal, n'est qu'un ersatz très peu "sportif".

Alors, commençons par le passif, la critique habituelle, mais qui arrive tellement à saturation au point que des envies de "laisser tomber" se présentent. Le Tour de France a décidément mal trouvé sa ligne de départ éthique.

L'été passé, pendant le Tour précédent, je lisais une réflexion dans un Blog avec comme titre 'Dopés, et alors?' qui, en gros, disait ceci:

"...Fondamentalement tout le monde, médias, sponsors, spectateurs et téléspectateurs, semble avoir accepté le fait que les coureurs cyclistes puissent être dopés et que cela faisait partie du jeu. Alors bien sûr on constate chaque année le déclin des coureurs français qui sont soumis à des contrôles anti-dopage plus stricts et semblent donc hors course au sens propre et figuré, mais cela n’est finalement pas très grave car le spectacle continue et c’est cela qui compte.

On attend donc avec impatience le jour où en bonne logique on aura deux catégories officielles de coureurs, les contrôlés et les autres, ou bien dans un souci de vraie équité sportive un seul peloton, mais pour lequel on s’abstiendra de toute restriction en matière de préparation dite « scientifique ». L’important étant bien que le meilleur gagne." Fin de citation.

Indigné, je m'étais empressé de répondre:

"...banaliser le dopage, pas d'accord. Pourquoi ne pas organiser des courses avec des cyclistes propres, d’autres frelatés ou bioniques avec vélos à pédales ou à moteur. ... Tout serait donc bon pour gagner sa place sur le podium avec les juteux prix qui l’accompagnent. Ce sont des Hommes 'Cyclistes' qui méritent l’équité que l'on doit juger dans les courses, pas la qualité des produits qu'ils ingurgitent. Croyez-vous que les spectateurs courraient voir ces courses « nouvelles modes » pour encourager des coureurs et voir la transpiration sur leur front non plus à cause de l’effort mais grâce à des catalyseurs moins nobles. Non, le spectacle ne continue pas de la sorte, l’important n’est pas de seulement gagner ! On oublie Tom Simpson qui, le 13 juillet 1967 sur le Ventoux, s'est affalé en pleine course, mort, dans l’ascension du col, imbibé de ses produits qui devaient lui apporter la victoire."


Cet été, rebelote, même discours, même commentaire en réponse de ma part.

La veille de la course, l'interview complet de Jean-Marie Leblanc, directeur de la société Amaury et organisateur du Tour de France était intéressant et très représentatif du sentiment des organisateurs. Résumé, il dirait à peu près:

"Si le Tour 2006 a très mal débuté son aventure avec les affaires de dopage et que les affaires de 1998 n'ont pas instruits. Des faits avérés ont fait tomber tout naturellement de grands noms du cyclisme et des équipes entières ont été inquiétées. Le dopage fait partie de la vie sportive et c'est regrettable. Mais on n'assassine pas le Tour de France.". 

D'autre part, les salaires du haut de gamme dans le sport frisent tous les excès. C'est une règle de l'offre et de la demande, comme partout. Le sport à ce niveau est international et touche par médias interposés la planète entière. Le sportif alors devient un des patrons d'une multinationale. Chaque seconde d'un joueur tel que le chef d'équipe de football anglaise fait tomber au moins un euro dans la sébile. Foot, tennis, cyclisme et j'en passe et des meilleurs. Que les meilleurs gagnent et les perdants retournent chez eux la queue entre les jambes avec les miettes en partage. Les cocus ne sont pas toujours ceux que l'on pense.

Les ONG ne manquent évidemment pas de rappeler le rapport dégradé et dégradant qui existe avec la création dans les pays asiatiques du ballon et de toutes pièces d'équipement qu'on utilise lors du Mondial. Ils demandent aux sportifs d'en tenir compte et de signer une charte éthique qui explicitement obligerait de respecter les pays producteurs de ces équipements à respecter les droits de l'homme et surtout ceux de l'enfant. Ce serait une manière de réconcilier ces sportifs de haut niveau avec ceux qui se disent sportifs et qui tiennent à la morale de l'histoire.  

Éthique, et, toc..

Mais, surtout, maintenant, vive la magie du Tour. 

Mais, au fait, qu'est-ce que c'est d'"être sportif"?

Est-ce se retrouver derrière son petit écran dans le confort du sofa à s'égosiller pour émouvoir Madame dans la cuisine?

Je ne suis pas sexiste au point de penser que Madame ne puisse pas s'y intéresser aussi. Si c'est le cas, qu'elle continue à me lire aussi.

vive la vieMais au fond, qu'est-ce qui intéresse le plus l'"Hommo sporticus"? Les matchs en eux-mêmes, les buts? Si, c'était le cas, combien de cassettes enregistrées de match de toutes époques verrions-nous en plus dans les vidéothèques? Il s'agit d'autre chose. Je veux parler du "direct". Un match dont on n'a pas vu le déroulement en direct mais dont on connaît le résultat n'a plus beaucoup de charme pour être vu par la suite. CQFD.

Etre sportif, ce n'est certes pas "sportifier" ses cordes vocales, c'est bien autre chose.

Même marcher, on ne s'en sent plus la "force". Il suffit pour s'en convaincre d'observer les voitures en double file devant le pâtissier le dimanche matin. Alors?

Faire du sport apporte une tout autre liberté de corps et d'esprit. Ses ennuis habituels s'évaporent avec la transpiration. Peu importe lequel du moment qu'il soit physique. 

Statistiquement, il est prouvé que les personnes pratiquant une activité physique, - pas nécessairement sous forme de sport collectif ou individuel, compétition à outrance ou non -, restent plus longtemps autonome. En cas de chutes ou d'efforts inhabituels, moins de casses ou alors, très certainement, moins sérieuse sont constatées.

Quand on pense que le Portugal, arrivé en 1/4 de finale, compte le moins de sportif "vrai" en l'Europe (1 sur 6), il y a vraiment des combles qui s'ignorent. Le taux d'obésité, lui, atteint là bas des sommets bien moins enviables.  

Personnellement, j'associe comme je l'ai déjà dit ailleurs la tête et les jambes en joggeur, en cycliste, à mon rythme, sans esprit de fausse compétition, avec tous les sens en éveil pour ne rien manquer de l'aventure.  

Alors vraiment, champions de tous bords, votre rôle à jouer, c'est de nous enthousiasmer par vos succès, mais aussi, de nous "sportifier" à fond, sans palliatif et par votre seul exemple.

vive la vieEt ça doit marcher.

Il n'y a pas si longtemps seulement 2% de femmes dans les pelotons de joggeurs au "20 kms de Bruxelles", aujourd'hui, on en dénombre plus de 20%. Quand on sait que les femmes vivent plus longtemps que les hommes, cela va faire beaucoup de monde en jupette dans les compétitions futures !    

En Belgique depuis que nous avons Justine et Kim comme porte drapeau en tennis féminin, il n'y a jamais eu autant d'inscriptions dans les clubs de tennis.

Alors, après le rêve du Mondial, cher Zizou & Co, "sportifiez" vous et nous, en "propre" et non au "figuré".

Sinon, pourquoi vous décarcasseriez-vous?

 

L'enfoiré,

 

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