Et la guerre 14 arriva (05/08/2014)

Hier, le 4 août, était commémoré le début de la guerre 14-18 en Belgique. Une dizaine de chefs d’États à Liège, Louvain et Mons participaient dans l'opération "Devoir de mémoire". Quelques réflexions s'imposent.

"Au cœur de la tourmente" parlait de cette première guerre mondiale 14-18 à l'occasion de son centenaire qui approchait.

La Belgique au centre du monde pour un hommage mondial avec 89 pays présents.

0.jpg

0.jpg

0.jpg

 

La semaine avant l'invasion de la Belgiquedu 26 juillet au 3 août 1914, jour après jour, le rappel de ce qui l'a généré et ce qui s'en  est suivi (vidéos). 

L'Europe doit-elle se souvenir de ses divisions ?

Les guerres de notre temps ne manquent pas. Le devoir de mémoire fait partie intrinsèque de notre champ de vision quotidien.

0.jpgLes alliances existent toujours entre certains pays. L'idée de l'Europe fédérale plane alors qu'elle est une confédération et semble assurer la paix.

Dans la population, règne un sentiment d'insécurité, une impression de déjà vu avec les guerres Israël-Palestine, Russie-Ukraine, Syrie, Irak, Mali, Libye...

Une histoire en cycle, sans fin. Des personnages au sommet qui arrivent à fantasmer, qui sont renversés avant que des milices rivales, les clans reprennent le travail de sape. Ce sont les civils qui encaissent parfois plus que les militaires.

Pour ce devoir de mémoire, les médias n'ont pas lésiné sur la dépense. Pas un jour sans qu'il n'y ait un rappel, un film, un feuilleton, une rétrospective, une allusion aux deux guerres. 

Amalgame pour amalgame de l'histoire, il faut remarquer que cela marche.

0.jpgCet article "La troisième guerre mondiale approche" n'en est qu'une manifestation de plus.

Un commentaire remettait la tête sur les épaules: "la prose catastrophiste, c’est l’arme ultime de l’oligarchie que vous prétendez (sûrement) combattre! Vous jouez leur jeu: continuer à maintenir les gens dans la terreur, pour qu’ils n’aient pas le temps de réfléchir aux profondes mutations que notre monde est en train de vivre. Favoriser les réactions inconscientes de la masse, pour qu’elle continue à consommer bêtement. Je ne vous en veux cependant pas, puisque vous êtes certainement fort convaincu de la véracité de vos propos et de l’imminence du désastre. Simplement, je vous plains, étant passé par là, je sais que ce n’est pas plaisant de vivre constamment dans la peur.".

Les guerres économiques, les populations en ont pris l'habitude en temps de paix.

S'il est vrai que les alliances entre des pays avec l'esprit nationaliste existent toujours, les populations se sont affranchis de l'ignorance par l'éducation. Pas d'amalgames entre le passé et aujourd'hui.

L'éducation aurait pu permettre de s'en extraire.

Les résultats désastreux que peuvent apporter une guerre moderne, perdent de leur efficacité de réflexions face à la noblesse du patriotisme.

Les conversations citoyennes au travers de la Toile ont réactivé les thèses les plus folles indépendantistes et de patriotisme d'antan. Si la famille est devenu l'entité de base, la mondialisation est partout et s'expatrier semble le seul moyen de sortir du jeu de "Guerre et Paix".

14-18, première Guerre Mondiale? 

Faux. Ce serait oublié la "Guerre de Sept ans" qui commença en 1754 et qui entraîna deux blocs antagonistes avec l'Angleterre, la Prusse et le Portugal d'un côté et la France, l'Autriche, la Russie, la Suède et l'Espagne de l'autre. L'enjeu, les possessions d'Outre-mer. En 1763, le traité de Paris organisa la "remise des prix" dans laquelle la France avait perdu. 

La leçon de la Guerre 14-18 pour la Belgique 

0.jpgAlors qu'après la guerre, le pays est sur les genoux. De grandes réformes sociales après la reconstruction pour engendre les "Golden Twenties".

La doctrine Galopin qui comme industriel, avait fait partie de la FN de Herstal et qui devint directeur à la Société Générale mais qui fait une erreur de casting qui mena à la disparition progressive des centres de décisions belges.

0.jpgLes dommages de guerre en 1918, il y en eu. Fantasme de la Grande Belgique, Albert Ier fut présenti comme Roi de Jérusalem, héritier de Godefroid de Bouillon. Mobile, encore une fois, business, religion, idéologie... L'avoir été aurait été plutôt chaud aujourd'hui. 

Une guerre entraîne toujours la barbarie. 

Garder raison, c'est se dire que cette commémoration n'est pas à mettre dans la rubrique "Loisir" ou "Fête" dans laquelle certains médias la plaçait.

Pourquoi? 

"On croit mourir pour la patrie, on meurt pour des industriels", disait Michel Collon.

"La politique est une mauvaise pièce de théâtre dans laquelle joue de bons acteurs", disait Bart De Wever en fin limier. La guerre n'est certainement pas le meilleur moment pour parler d'humanisme mais certains persistent et signent pour la pratiquer sans aucun humour. 

"Donner sa vie pour qui, pour quoi?"

Pour se voir honoré comme héros à titre posthume?

Résister, oui, il faut le faire, surtout aux mouvements de masses et de la propagande. Comprendre entre les lignes ce que prônent les discours.

L'augmentation de la démographie, de la masse ouvrière, inquiétait déjà. Meubler le temps par des victoires, temporiser devenait une solution contre toute les révolutions à ne pas négliger.   

Est-ce manquer de respect de parler ainsi pour ceux qui sont tombés au chant d'honneur?

0.jpgC'est tout le contraire. C'est pour les remercier d'avoir donné leur vie, pour avoir ouvert les yeux de ceux qui sont restés en vie pour qu'ils aient plus de chance de vivre libre à leurs suivants dans une Europe unifiée, aujourd'hui dénigrée.

Ce billet ne pouvait pas paraître hier, le 4 août. Il n'y avait rien à fêter.

Une commémoration d'accord, en parler mais pas vraiment une célébration avec des people.

0.jpgLa vraie fête, ce serait à la rigueur, le 11 novembre 2018, le centenaire du jour de la fin de cette guerre 14-18. Soi-disant, la Der des Der.

Je termine la lecture du livre "La Chute des Géants". Tout son intérêt réside dans le fait qu'il y a une imbrication des personnages anglais, allemand, français, américains, riches et pauvres qui ne sont pas pris comme des anges ou des démons, mais les deux à la fois.

Plus jamais ça...

"Aux armes ou aux larmes, citoyens"...

Avec un peu de romance, cela passe mieux.

 

Photos, vidéos et images de l'époque


 

L'enfoiré,

 

Revivons notre histoire en un clic

 

Citations:

Une autre chanson de Brassens vaut le détour "Les deux oncles"


 

20 février 2015: Un parallèle avec la crise en Ukraine: un tournant et à un carrefour dans l'histoire à chercher à comprendre l'adversaire:

podcast

16 janvier 2023:  Coup d'œil dans le rétro du 16 janvier 1917
podcast

| Lien permanent | Commentaires (14) |  Imprimer