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10/11/2013

Au cœur de la tourmente

0.jpgEn 2014, c'est le centième anniversaire de la première guerre mondiale. Alors les musées et les médias préparent le terrain du souvenir.  L'exposition "Au cœur de la tourmente" au Musée de la Guerre de Bruxelles amalgame les deux guerres mondiales.

Cette semaine a vu le départ de cette année souvenir à Charleroi-Marcinelle.  

Demain, un 11 novembre d'armistice plus spécial que d'habitude. Le film documentaire colorisé "Apocalypse 14-18" se prépare pour réveiller le souvenir.

Un travail de mémoire multiforme pour ce centenaire de la Grande guerre...

Devoir de mémoire d'un lourd passé comme celui-là qui rejaillit sur les générations suivantes. Enfants et petits-enfants devront probablement encore le porter sur leurs épaules encore longtemps. Je ne dis pas qu'il faille tourner la page définitivement même s'il y a longtemps prescription. Tellement de choses sont encore non-dites ou tenues sous silence. 


Déjà en mars, l'hebdomadaire en parlait: "Climat de guerre froide en vue du centenaire de 1914-1918: la montée en puissance du pouvoir fédéral agace la Flandre. Son ministre-président, Kris Peeters (CD&V), ignore la main tendue: la commémoration se fera aux conditions flamandes. Imbuvables pour la communauté internationale".

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Le Vif L'Express, début novembre, présentait un aspect inattendu: les budgets octroyés pour la récupération des événements par régime linguistique, par communauté.

En France, quand ce n'est ainsi, c'est autrement comme cette nouvelle "Illusion tranquille de la ligne Maginot". Amalgame de citer l'Etat qui peut tout? Pas vraiment, quand on pense que le Ministère de la Guerre est à ce niveau et que le ministère de l'amour reste au niveau du citoyen. Récupération aussi de la part du Président Hollande tenté par l'union sacré face à la démobilisation générale.

Les nationalismes étatiques, régionaux, communautaires se réveillent un à un en Europe.

Nouveau titre, "Les non-dits flamands du Centenaire" du Vif L'Express.

Il est dit que "l'histoire est manipulée. La Flandre politique ose biffer le rôle de la Belgique de ses commémorations de la Grande Guerre". L'Yser et Ypres pris comme centre de ralliement. Les historiens n'étaient pas conviés pour le "100 ans de Grande Guerre en Flandre". "Yser, the place to be". Le mot d'ordre, "Pas d'empêcheurs de flamandiser en rond. Eviter les sujets et les dates qui fâchent. Pas de le "Raad van Vlaanderen", ni de "Flamenpolitik" qui ambitionnait de faire sortir le 'peuple fier de l'ère de la francisation'.".

Le mythe du brave soldat flamand sacrifié sur l'autel de la francophonie ne tient pas puisqu'il y eut autant de morts wallons - pas francophones car ils ne parlaient que wallon et non français - que de flamands et ceux qui ont payé le prix, ce sont les Anglais dont 70% sont morts pour la défense de l'Yser.

Hier, ARTE avait un documentaire "La Grande Guerre, les tunnels de la mort". Des fouilles dans un gigantesque réseau de galeries souterraines à Messines.

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En mars 1917, la scission des ministères et à Bruxelles proclamée capitale de la Flandre. Le 28 mai 1918, "l'Unionsakte" est signé. Le 22 décembre 1917, le "Raad van Vlaanderen". Le mythe du soldat flamand sous les ordres incompréhensibles donnés par des francophones. Geert Bourgeois, ministre du tourisme, veut effacer le mot "Belgique" par les "Flanders Fields"

Aucun patriotisme "à la belge", une fois... 

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1914, une année de grandes batailles, d'élections, aussi, programmées pour le 25 mai, alors que la Belgique allait être envahie au mois d'août...

Une erreur d'appréciation qui pourrait s'expliquer par l'absurde ou par simple surréalisme? 

Aujourd'hui, la récupération de l'histoire ancienne est là pour meubler l'histoire du présent.

En Belgique, elle devient une occasion de sortir du cocon noir-jaune-rouge pour la Flandre en support aux dernières idées de confédéralisme.

"Plus jamais de guerre", "Nooit meer oorlog", d'accord à 100%.

Mais, ce n'est pas en plaçant de nouvelles frontières plus que linguistiques que cela se concrétisera.

Joseph II, en despote éclairé, avait déjà eu l'idée de créer une Belgique confédérée en 1789 ans dans une éphémère république des "Etats Belgique unis". Mal, lui en a pris, un an après, c'était la révolution.

En 1914-18, rebelote, même tentative de diviser pour régner avec les Allemands à la manœuvre.

La Belgique était au tapis et l'occupant allemand s'est retrouvé à pédaler dans la semoule à Ypres, alors qu'il espérait un ticket de passage pour en découdre rapidement avec la France. 

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Le centenaire de 1418 s'égare dans les mémoires, se disperse dans la presse en fusionnant les effets avec avec ceux de la deuxième guerre 40-45.

Celle-ci n'était qu'une suite logique de la première, même si chacune a ses spécificités.

Dans l'Expo actuelle au Cinquantenaire de Bruxelles, "Au cœur de la tourmente", le centenaire de 14-18 était presque confidentiel et à peine mis à l'avant-plan.

La deuxième guerre de 40-45, avec la Shoah, Hitler, les uniformes de cette époque, le débarquement et tout le reste prenait bien plus d'espace.

A tout mélanger, c'est se tromper d'époque et fêter la fin de la 2ème Guerre 40-45, sans s'en rendre compte.

0.jpgMais l'anniversaire de cet autre événement viendra en temps voulu.

On apprenait que "Tempora" organisera quelque chose pour l'événement du centenaire, mais c'est, en dehors du Gouvernement Fédéral qui, lui, n'a octroyé qu'un budget d'à peine un million d'euros, tandis qu'en Flandre, les médias qui parlent du centenaire, se précipitent.

Ce dimanche, à Ploegsteert Warmeton-Commine (ou Plugstreert), s'ouvre  une exposition qui devrait être exemplaire.  

"On utilise la mémoire avec un regard d'aujourd'hui et si tout s'était déroulé comme prévu, il n'y aurait pas eu de Soldat inconnu". est-il écrit dans le journal du weekend. C'était le le 11 novembre 1922, un souvenir récent.

La Wallonie et le tourisme de la mémoire semble plus s'intéresser au bicentenaire de 1815, de Waterloo avec la route Napoléon comme colonne vertébrale de l'événement. Demain, 11 novembre, au soldat inconnu, plus de poilus de cette première guerre.

Au cœur de la tourmente d'accord, mais de quel tourmente s'agit-il?

Alors, je me suis replongé dans ma documentation, dans les livres qui m'ont été légués de génération en génération comme des reliques de guerres. Bien rangés dans ma bibliothèque, je les ai ressortis au moment opportun.

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D'abord le récent "Chronique de la Belgique" avec un titre...

"La guerre a été un frein pour le mouvement flamand" qui dit qu'une petite minorité de Flamands ont voulu collaborer avec les Allemands. Ils pensaient obtenir ainsi une Flandre autonome. Après la guerre, le mouvement flamand a été discrédité par cette minorité. La Seconde Guerre ne sera pas une répétition de la Première, mais des Flamands travailleront avec l'occupant. L'opinion publique de droite, en Flandre, pense que les Flamands ont été punis trop sévèrement par les francophones. Ce qui est faux puisqu'il y a eu plus d'exécutions en Wallonie. 

Le 29 juillet, à la maison du peuple de Bruxelles, puis au Cirque Royal, devant 8000 personnes, Jean Jaures prononçait son grand discours pour la paix. Charles de Broqueville croit encore que le territoire ne subira aucun dommage, mais qu'il faut accomplir les devoirs imposés par la neutralité. Ultimatum de Karl-Konrad von Below Saleske d'octroyer le droit de passage est refusé par Albert Ier.

Résistance héroïque des forts de Liège. Repli sur Anvers. Les Allemands entrent dans Bruxelles sans rencontrer de résistance. De violents combats à Namur pendant 20 jours. Un Zeppelin bombarde Anvers. Le 22 avril 1915, les gaz toxiques sont utilisés, pour la première fois, dans les tranchées sur le front de l'Yser. Le pessimisme n'empêche pas d'élever le Roi chevalier au niveau d'un mythe. A partir du 28 septembre 1918, c'est le retournement de situation par les alliés. L'armistice sera signé le 11 novembre à 11:00 à Rethondes. Le bilan de cette guerre en Belgique: 26.338 décès des suites de blessures, 14.029 des suites de maladies ou disparus, 44.000 blessés, 62.000 civils morts et 30.000 avec la grippe espagnole à cause de famines et du froid. L'infirmière britannique, Edith Cavell fut fusillée pour haute trahison, le 12 octobre 1915.  Gabrielle Petit, elle, était exécutée, le 1er avril 1916, à Schaerbeek, alors qu'elle était chargée de faire passer des soldats aux Pays-Bas. Devant le peloton d'exécution, celle-ci s'est écrié "Vous allez voir comment meurt une femme belge".



Dans ma bibliothèque, une histoire de la guerre 14-18 qui explique les tenants et les aboutissants de cette première guerre mondiale. Quatre volumes bien brochés, un legs à titre posthume de mon grand-père. 

1.jpg"La Belgique et la guerre" publié en 1924 avec une préface de Henry Carton de Wiart qui date du 31 janvier 1920. Le résumer n'est pas possible. Je n'en reprendrai que les titres qui y sont traités. Cela démontre quel a été l'état d'esprit juste après la première guerre, alors qu'il ne pouvait se rendre compte qu'il y en aurait eu une seconde.

1. La vie matérielle de la Belgique durant la Guerre mondiale.

L'attentat de Sarajevo. Juillet 1914. Les procès Caillaux et Wilmart. L'assassinat de Jaures. Une réunion ironique pour la réconciliation à Paris. Mobilisation. Réquisitions. Optimisme et pessimisme. Un 1er ultimatum allemand. Agitation et inquiétude. Enrôlement de volontaires. Des drapeaux sur toutes les façades. Panique financière dû à la pénurie de monnaie en pièces. La panique alimentaire. La physionomie spéciale de Bruxelles. Réfugiés liégeois. Les blessés. Les derniers trains. Le Bourgmestre Max. Les rumeurs. La terreur. Les procès. L'héroïsme. Les loisirs. Les déportations. L'activisme. Les traîtres. La Presse muselée. La charité. Le rapprochement social des classes. Les ravitaillements. Le "Comité national". Les accords internationaux. Le département "Secours". Les vêtements et le chauffage. Les œuvres de l'enfant, des soldats. Les magasins Communaux. La solidarité sociale. Le Comité Hispano-Néerlandais. L'offensive. La fuite de civiles allemands. L'évacuation. La délivrance du 22 novembre 1918. Le Gouvernement d'Union Nationale. Les Syndicats. Les Fonctionnaires. La vie chère. Les bénéfices de Guerre et la restauration. Les leçons de la guerre (annexées aux photographies).    

2. L'invasion allemande.

Etat d'esprit en Belgique et en Allemagne avant la guerre: on n'y croyait plus après 3/4 de siècle d'une paix ininterrompue, à part une petite alerte en 1870. Les Francs-Tireurs. Les Province de Liège, de Luxembourg, de Namur, de Brabant et d'Anvers. 

3. Les opérations militaires.

Situation militaire de la Belgique à l'aube du conflit mondial. Les fortifications. La résistance des Forts. Les combats de Haelen et de Hautem-Sainte-Marguerite. L'alerte. L'attaque. Anvers, le pivot de manœuvre. La jonction de l'armée belge avec les armées franco-britanniques sur l'Yser. La guerre d'attente sur le front retranché. Dans les airs: Guynemer, Thieffry, De Meulemeester. Organiser les arrières. La Campagne d'Afrique. L'offensive de la victoire: la bataille de la Crète des Flandres. Les prisonniers. La rentrée triomphale à Bruxelles.    

4. Histoires diplomatiques 1914-1918. 

Belgique, Prusse, France et Angleterre de 1830 à 1914. Le Traité secret des Forteresses. Les causes de la Guerre. La gloire. Jeu des Alliances et les Neutralités. La violation de la neutralisé belge. Le second ultimatum allemand. La guerre au Congo. L'offensive calomniatrice. Le Pacte de Londres et la Déclaration de Sainte-Adresse. L'entrée en guerre de l'Italie, de la Roumanie, de la Bulgarie, de la Grèce et du Portugal. Les propositions de paix de 1916. L'intervention des Etats-Unis. Les Paix séparées. L'intervention Pontificale. L'armistice.    

0.jpgLa guerre 14-18 est aujourd'hui, numérisée.

Le but est de témoigner du quotidien des soldats dans les tranchées avec l'horreur des attaques et de l'ennui de l'attente. 

Douze militaires ont été fusillés pour abandon de poste, insubordination ou autres raisons: 7 en 1914, 3 en 1915, et 2 en 1918. Après plus de peine capitale. En France, ce sont 600 poilus qui ont été passés par les armes.1.jpg

Des films sur ces épisodes ont été nombreux. "Le pantalon" est peut-être le plus ridicule. 

Fin 1919, 23 inculpés pour trahison s'ajoutaient en Belgique.

"Au cœur de la tourmente", un titre sinistre vu sous cet angle.

Pourtant, la guerre 14-18 n'est pas totalement "soldée". 

Il a suffit récemment d'un livre d'histoire, écrit par Max Gallo, qui déviait de la version communément acceptée pour que reviennent les contestations et les polémiques.

0.jpgOn apprend aussi qu'à l'occasion du centenaire sortira une nouvelle bière belgo-russe. Une bonne initiative qui arrive bien à propos pour leur permettre de sortir de leur guindage à la vérité unique. C'est blindé. On ne rigole pas avec l'histoire. Il faut savoir, quand un colonel le dit et qu'en plus, cette fois, il a raison de le dire, faudrait pas un historien français qui biaise l'histoire en parlant d'un événement qui s'est déroulé sur notre territoire belge. Se réfugier en France? Pour quoi y faire puisque les Allemands voulaient justement y aller?

Ensuite, ce fut la parade inutile, la ligne Maginot ou ligne Siegfried.  

Les enfants et petit-enfants des "exécutés belges pour l'exemple" de 14-18, demandent aujourd'hui, justice et réhabilitation. En visitant le Musée, j'ai pu m'apercevoir q'il y avait plus de visiteurs que d'habitude, que les enfants, toujours attentifs, recevaient toujours les leçons d'histoire de leurs aînés. 

Le film "Joyeux Noël" donne un peu d'espoir et d'émotions lors d'un Noël.

Jeudi, il y a eu le "jeune Alex Vizorek", 32 ans, qui est bien loin de tout cela avec sa vision très particulière que j'aime, avec son café serré sur le sujet.

0.jpgIl se définit, avec humour comme "une oeuvre d'art" et comme un "vulgarisateur des temps modernes", car il ne peut pas l'être "des temps anciens". Un petit droit de réponse s'impose.

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Cher Alex,

Si votre grand-père n'a pas pu vous raconter des histoires de la guerre 14-18, ma grand-mère, née en février 1900, a pu le faire avec beaucoup de détails. Mon grand-père, lui, est mort en 1926, des suites de l'inhalation de gaz moutarde. "Effets retards", comme on dit. Quant à mon arrière-grand-mère, elle a eu encore son mot à dire dans ma prime jeunesse avant de céder face à la vieillesse.


Vous dites: "Pétain plus drôle à boire de la bière à Verdun que de l'eau à Vichy. Le flair des Américains qui arrivent quand les choses se terminent".

Ça se tient. D'ailleurs, aucune patriotisme dans les propos qui précèdent. De simples réflexions. Tournons la page. 

0.jpg"La Der des Ders" en inspire toujours en Belgique... 

Le livre "La Chute des Géants" de Ken Follet est à lire pour se remettre dans l'époque du début du 20ème siècle.

Les chansons "La Madelon", "Rosalie", "On ne passe pas" pourraient encore le faire croire.

En France, "Le Der des Ders" a cédé le manche à 110 ans en 2008.

Des photos du Musée de la Guerre au Cinquantenaire et des caricatures de l'époque.

 


 

L'enfoiré,

 

Articles annexés:

A lire sur le sujet dans un roman de Ken Follet "La chute des Géants

Romancée, en trois chapitres:

  • Le ciel se couvre
  • La guerre des Géants
  • Un monde nouveau

 

Citations (plus que d'habitude):

  • « La guerre, c’est la guerre des hommes; la paix, c’est la guerre des idées.», Victor Hugo 
  • « Chaque guerre est la toute dernière. », Jean Giraudoux
  • « On ne fait pas la guerre pour se débarrasser de la guerre. », Jean Jaurès 
  • « Après la guerre, beaucoup de héros se présentent. », Proverbe roumain
  • « La guerre est la multiplication du crime parfait. », Robert Sabatier
  • « La guerre ! C’est une chose trop grave pour la confier à des militaires. », Georges Clemenceau
  • « L’art de la guerre, c’est de soumettre l’ennemi sans combat. », Sun Tzu 
  • « C'est avec les pauvres que les riches se font la guerre. », Louis Blanc
  • « La première victime d'une guerre, c'est la vérité. », Rudyard Kipling 
  • « Lorsqu'un gouvernement se prépare à la guerre, il décrit ses adversaires comme des monstres. », Carl Sagan 

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Mise à jour 27 décembre 2013: Le Vif reprend les 100 ans pour en définir le "comment la Belgique a changé".

0.jpgMise à jour février 2014: Le Musée du Cinquantenaire a ouvert une exposition sur 14-18 du 7-2 au 26-4-2015. Dommage un peu tard, au moment de la publication de ce billet. Ça va faire un peu réchauffé. 

 

 

 

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Commentaires

'14-18: commémoration désuète?'

"L’histoire ne repasse jamais les plats. Une solution qui a réussi autrefois peut s’avérer désastreuse dans un contexte nouveau.

Mais on peut dégager les caractères qui donnent à cette guerre sa figure exceptionnelle.

Premièrement, c’est une guerre mondiale. On ne peut la réduire à sa dimension franco-allemande, bien qu’elle soit essentielle. Elle n’est pas née d’un conflit entre la France et l’Allemagne. Elle s’est jouée aussi sur d’autres fronts. Elle a impliqué de multiples nations, au point que les deux tiers des 10 millions de militaires morts à, ou de, la guerre ne sont ni français ni allemands. Elle a bouleversé la carte et l’économie du monde. En outre, privilégier l’aspect franco-allemand conduit souvent à faire de la Seconde Guerre mondiale la conséquence inévitable du traité de Versailles  : c’est oublier la crise économique et innocenter Hitler de la catastrophe qu’il a voulue.

Deuxièmement, ce n’est pas seulement une affaire de militaires. L’issue a dépendu de la résistance des populations civiles et de leur mobilisation. La France et la Grande-Bretagne ont réussi à maintenir au minimum acceptable les conditions de vie de leur population, malgré l’effort de guerre. Pas les empires russe, allemand et autrichien. L’effondrement du front intérieur est l’une des causes de la défaite de l’Allemagne  : dans l’été 1918, les magasins sont vides, les communes approvisionnent au marché noir leurs soupes populaires, des bandes parcourent les campagnes, le pays est à la dérive. Et, enfin troisièmement, pour moi, la guerre de 1914 constitue un tournant fondamental parce qu’elle met en question l’État-nation. Elle couronne un siècle d’affirmation des nationalités. Parler de «  guerre civile européenne  » est absurde  : si l’on fait abstraction des nations et du nationalisme, elle devient incompréhensible. Mais elle a imposé l’idée que, pour éviter le retour des guerres, il fallait limiter la souveraineté des nations. La Société des nations est le début d’un ordre international...."

http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/14-18-commemoration-desuete-143460

Écrit par : L'enfoiré | 10/11/2013

Mais après la tourment, il faut un moment sourire...
Le 11 novembre, c'est l'armistice et on met bat les armes.
Alors de l'humour bien actuel est nécessaire surtout que Philippe a pris la relève au Soldat inconnu.

Voici donc l'Alberthon

http://www.rtbf.be/video/emissions/detail_cactus-dans-le-waterzooi?pid=4043

Écrit par : L'enfoiré | 11/11/2013

Merci Guy de rappeler cette honte qu'est, fut et restera l'exploitation flamingante du mythe du brave flamand mort pour la Patrie belge qui n'était même pas la sienne. J'ai rappelé la chose dans un article sur Agoravox. "Plus fort que Le Pen" qui traitait du traficotage des mythes par l'historien Bart.". Si près de 60% des soldats anglais engagés dans la bataille de l'Yser n'en sont pas revenus, ce ne fut le cas que de 15% des Belges. Autant de Flamands que de Wallons d'ailleurs.
L'extrême-droite flamingante est et restera inguérissable.
Jamais plus une boucherie telle que vécue en 14 n'existera. Les généraux qui furent décorés, sur-décorés, admirés n'étaient que des voyous de première. Loin derrière les lignes, ils envoyaient des bataillons entiers à la mort. Certains jours, ils n'étaient que 5% à revenir et on les considérait comme suspects.
Si une autre guerre éclate, elle sera atomique. Coup de bol, pauvres et riches, puissants ou misérables, on sera tous à la même enseigne.
C'est cela l'humanité de progrès.

Écrit par : alain sapanhine | 11/11/2013

Le patriotisme, le porte-drapeau de tant de guerres.
Un mot qui frise souvent l’indécence.
C'est ce que je voulais pousser en avant dans ce texte.
Pas sûr que la guerre soit atomique.
En fait, la guerre existe. Elle s'appelle "guerre économique", "guerre vraiment froide". Manger ou être mangé.
Elle ne serait plus bloc contre bloc puisque la mondialisation en a décidé autrement, mais elle sera plus civile, plus interne vu que les écarts entre riches et pauvres ne fait que se creuser.
"L'humanité du progrès", c'est une excellente défintion.

Écrit par : L'enfoiré | 12/11/2013

Dans l'Express français, un autre dossier sur 14-18.
14-18 a été le fondateur des identités nationales.
Cela a été la guerre de planqués. Hitler et Churchill se sont retrouvés à la même époque à quelques kilomètres de Lille, souvent à l'abri du feu des tranchés.
Hitler y peignait des cartes postales.
Churchill à 2 kilomètres du front près de Plugstreet, tentait de gagner les galons de combattants après les Dardanelles dont il se voit attribuer une grande part de responsabilité de l'échec, et, lorsque le Premier ministre Asquith forme une coalition comprenant tous les partis, les conservateurs réclament sa rétrogradation comme condition à leur participation. Ce retrait de la vie politique active le conduit, pour se détendre, à se mettre à la peinture

Écrit par : L'enfoiré | 12/11/2013

14-18: «Finalement, cent ans, ce n’est pas si loin»article bloqué

L’historienne Geneviève Warland détaille l’ensemble des circonvolutions de l’histoire de la Grande Guerre.

http://www.youscribe.com/catalogue/tous/education/cours/1-genevieve-warland-l-histoire-de-l-europe-de-henri-pirenne-379078

Écrit par : L'enfoiré | 12/11/2013

Fly Boys
http://www.rtbf.be/video/detail_fly-boys?id=1868352
Un film qui vaut le détour

http://www.programme-tv.net/cinema/324018-flyboys/bandes-annonces/#sousRubrique

Écrit par : L'enfoiré | 12/11/2013

Pourquoi la guerre?
La question à cent sous
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/pourquoi-la-guerre-143551

Peut-être aussi à cause ça:
http://www.youtube.com/watch?v=7pR9m4IVPUY

Écrit par : L'enfoiré | 12/11/2013

Sondage: 14-18, la guerre oubliée?

2014 sera l’année du centenaire de la Première Guerre mondiale. Pourtant, 14-18 a doucement pris la poussière. Pourquoi ?
Sondage...

http://www.lesoir.be/358787/article/actualite/quiz/2013-11-11/sondage-14-18-guerre-oubliee

Écrit par : L'enfoiré | 13/11/2013

La commémoration de la Première Guerre mondiale en question.
L'historienne de l'UCL Laurence Van Ypersele était interrogée par BH.

BH : - Vous êtes historienne, professeure à l’UCL. On va évoquer avec vous le centenaire de la guerre 14-18 qui va bien évidemment marquer cette année 2014. On va évoquer la manière dont ce centenaire est célébré, considéré – et on le voit, de manières très différentes – au nord et au sud du pays. La mémoire wallonne, la mémoire flamande sont manifestement très différentes. Au nord, la guerre 14-18 est souvent considérée comme l’émergence de la nation flamande. Ces commémorations sont l’occasion d’une affirmation identitaire de la Flandre. Au sud, c’est la Belgique, nation envahie, l’élan patriotique belge qui est célébré. Est-ce que quelque part, Laurence Van Ypersele, l’Histoire est manipulée ?
LVY : - Je ne dirais pas ça de manière aussi caricaturale. Je crois qu’au sud du pays il y a eu la volonté d’associer très fortement les historiens et donc les politiques se sont mis des garanties d’une certaine conformité avec les connaissances historiques telles qu’on peut les voir aujourd’hui. Au nord, il y a plusieurs Flandres. Il ne faut pas généraliser me semble-t-il. Il y a toutes sortes d’organismes comme le Vredescentrum, Vredesinstituut, Herdenking Centrum,… Les villes martyres flamandes comme Leuven, Aarschot, Dendermonde qui font un travail qui est vraiment en phase avec l’Histoire. La Flandre officielle, elle n’est pas complètement déphasée mais elle a un but politique qui est très très clair : mettre la Flandre au centre du monde à l’occasion des commémorations.
BH : - Il y a une forme d’instrumentalisation notamment par Geert Bourgeois, quand on dit " Flandre officielle ", c’est ça, la Flandre politique, d’utiliser 14-18, le centenaire pour placer la Flandre sur la carte du monde ?
LVY : - Il ne s’en cache pas ! Il le dit tout net sans états d’âme. Il y a un but touristique : valoriser le Westhoek puisqu’il y a une cinquantaine de nations qui s’y sont battues. Nous on a une petite partie dans la commune de Ploegsteert en Wallonie où il y a aussi beaucoup de nations qui se sont battues. Mais profiter de ça pour faire connaître la Flandre en tant que Flandre et pas en tant qu’entité fédérée. C’est absolument évident et il ne s’en est jamais caché.
BH : - Alors cette différence dans la mémoire telle qu’elle est évoquée, commémorée, de 14-18 entre nord et sud, est-ce que ça veut dire Laurence Van Ypersele que finalement, 14-18 c’est le début de la Belgique divisée ? Est-ce que la Belgique moderne, la Belgique où le clivage communautaire est déterminant par rapport à d’autres clivages, elle commence dans les tranchées en 14-18 ?
LVY : - En partie mais pour être plus précis, il y a un paradoxe avec 14-18 parce que l’expérience de 14-18, c’est d’abord le triomphe du nationalisme belge. Le patriotisme comme on disait à l’époque. Le 4 août c’est une vague de patriotisme, d’indignation, comment on prend les belges pour des nains de jardin, on va nous marcher dessus mais nous allons résister. Et la résistance sur Liège, la résistance de l’armée belge, il y a des flamands dans l’effort de Liège. Et donc il y a une espèce d’unanimité, de consensus national très très fort. Au sortir de la guerre, c’est la même chose. A la fin de la guerre, le 11 novembre, surtout le 22 novembre quand c’est le retour triomphal du roi à Bruxelles, une explosion de patriotisme, les drapeaux sont partout etc… Et on a l’impression que la Belgique qui est née vraiment dans le feu et dans le sang, l’âme belge – il y avait déjà le corps Belgique au 19ème et puis tout à coup il y a l’âme belge – elle est plus forte que jamais.
BH : - Tant au nord qu’au sud du pays ?
LVY : - Tant au nord qu’au sud.
BH : - Là, il n’y a pas de différence ?
LVY : - Pas de différence. A ce moment-là. Très rapidement, quelques années après, vers le milieu des années 20, on sent que quelque chose a été manqué. Comment fallait-il faire ? On n’en sait rien. Mais quelque chose a été manqué et toute l’expérience de la guerre va être relue avec des regards différents. Alors au nord du pays, on va relire l’expérience des tranchées avec cette blessure : l’Etat belge ne nous donne pas tout ce qu’on voulait mais nous avons souffert, est-ce que nous avons souffert pour une cause qui n’était pas la nôtre finalement ? On va relire l’occupation en se disant que les traîtres activistes, donc qui ont collaboré à la Flamenpolitik des Allemands, qui sont détestés en novembre 1918. Le peuple flamand va jeter des pavés dans leurs carreaux.
BH : - A ceux qui ont collaboré ?
LVY : - A ceux qui ont collaboré donc les activistes flamingants. Et puis tout à coup on se dit : mais tiens au fond, est-ce que ce sont véritablement des traîtres ou est-ce que ce ne sont pas des prophètes ?
BH : - Donc ça veut dire que c’est dans la manière dont on a relu après la guerre ce qu’il s’est passé que… Sur le terrain, en 14-18, entre flamands et wallons il n’y a pas eu tellement de différences dans la manière de vivre la réalité de la guerre. Pour les populations occupées au nord et au sud du pays, il n’y a pas eu tellement de différences. On voit bien que la collaboration 40-45 a sans doute été manifestement très différente. En 14-18, les clivages sont moins importants que ça ?
LVY : - En Belgique occupée… Il faut faire la différence. Il y a la Belgique occupée et la Belgique au front. Encore la Belgique en exil mais là, le problème linguistique n’intervient pas. En Belgique occupée, il y a la Flamenpolitik, certes, de l’occupant qui essaye de diviser le pays mais ils ne sont pas suivis. Vraiment, les activistes flamingants comme les activistes wallingants qui sont encore moins nombreux, ce n’est pas une majorité du tout et ils ne sont pas soutenus par le peuple flamand.
BH : - Et les grands pontes du nationalisme flamand ne collaborent pas à l’époque ?
LVY : - Ils ont refusé. Tous les grands pontes ont refusé la main tendue par l’occupant. Et quand ils reviennent après avec leurs revendications en disant : nous on n’a pas collaboré, nous avons toujours nos revendications d’avant-guerre, par exemple l’université flamande de Gand, évidemment c’est les hauts cris parce que les Allemands avaient donné l’université.
BH : - Ce qui a décrédibilisé quelque part la revendication ?
LVY : - Exactement. Et donc on va voir dans les journaux que c’est l’université Von Bissing, que ceux qui demandent ça ce sont les " flambosch "… terrifiant, terrifiant… Alors de l’autre côté, il y a l’expérience du front qui va être très importante dans l’identité flamande et son identité un peu victimaire. Il y a très peu de soldats belges qui meurent : 40.000 sur 7,5 millions d’habitants. C’est beaucoup en soi, un seul c’est déjà trop. Mais si on regarde…
BH : - Mais en proportion de la France par exemple…
LVY : - Par rapport à la France qui perd 1,4 millions sur 40 millions d’habitants ou l’Allemagne 1,8 millions, presque 2 millions, sur 60 millions d’habitants, on ne joue pas du tout dans la même cour. Alors des légendes vont commencer à apparaître en disant : il y a plus de soldats flamands qui meurent. On va avoir des pourcentages qui sont complètement fantaisistes : 80% de flamands qui meurent. Après la guerre, on va même ajouter que c’était parce qu’ils ne comprenaient pas les ordres.
BH : - Ca n’a pas de réalité ?
LVY : - Tous les historiens savent que c’est absolument faux, qu’il n’y a une toute petite surreprésentation de morts néerlandophones par rapport aux francophones, qui oscille entre 3 et 9%. Cela étant, ce qu’il faut dire par contre c’est que dans les tranchées, il y a une sorte de paternalisme voire de mépris affiché de certains officiers qui refusent de parler néerlandais. Or normalement ils devaient. Mais voilà les ordres sont donnés effectivement en français, ce n’est pas très compliqué d’apprendre les quelques ordres qu’il faut connaître pour sauver sa peau, on est bien d’accord. Mais il y a cette espèce de paternalisme, les "ptits flamins", etc… Et ça va susciter du côté des intellectuels flamands, qui ont une conscience d’eux-mêmes beaucoup plus forte, le frontbeweging. Ils vont revendiquer en disant : on en a marre d’être humilié. Seulement on ne peut pas dire qu’on est humilié parce que quand c’est un univers où la mort est omniprésente, un bobo à l’âme, excusez-moi, mais vous le ravalez. C’est comme ça qu’on peut comprendre qu’est apparue cette image qui est fausse dans les faits mais qui veut dire cette humiliation. C’est comme si nous étions morts. C’est comme si nous mourions pour une cause qui n’est pas vraiment la nôtre parce que le mot " mort ", c’est le seul qui peut dire la souffrance.
BH : - Et ça, ça reste toujours aujourd’hui. Si on va au musée The Flanders Fields et si on regarde la manière, on parlait tout à l’heure de Geert Bourgeois, dont la Flandre officielle commémore cette guerre, c’est ça qui reste ?
LVY : - Ils ne le disent pas. Ils font absolument l’impasse sur tout ce qui a été au cœur des revendications nationales flamandes, de l’identité flamande telle qu’on peut la trouver à la tour de l’Yser, on n’entend pas du tout ça dans le discours officiel. On fait l’impasse sur la Belgique, on ne parle pas du "flamand victime" du tout.
BH : - Des résistants.
LVY : - On ne parle pas des résistants, on ne parle pas du pays occupé tout simplement.
BH : - On ne parle pas du pays ?
LVY : - On ne parle pas du pays et surtout pas du pays occupé parce que si on se met à parler du pays occupé, la guerre tout à coup a du sens. Les soldats belges, qu’ils soient bruxellois, flamands, wallons, tout ce qu’on veut, ils se battent bien pour quelque chose c’est pour libérer leur pays. Et quand on lit les carnets de nombre d’entre eux, ils sont inquiets. Que deviennent nos familles ? Qu’est-ce qu’on leur fait ? Il y a eu des massacres en août 14 qui ont traumatisé l’ensemble de la population. On sait qu’ils ont faim, qu’il faut une aide internationale pour les aider parce qu’ils sont en train de crever de faim. On apprend qu’il y a des déportations de main-d’œuvre en 1916. Et certains vont mourir en Allemagne, loin de chez eux. Qu’est-ce qu’on fait avec nos familles ? Et là il y a bien du sens. Tandis que faire l’impasse sur le pays occupé, ça permet de brandir une guerre absurde et de chanter la paix à tout crin.
BH : - Laurence Van Ypersele, un mot quand même sur quelque chose d’important. Vous avez dit un jour, pour dépasser peut-être ce thème flamand-wallon, le 20ème siècle est né en 14-18. Vous voulez dire quoi par-là ?
LVY : - Plus on travaille sur 14-18, plus on voit le caractère inaugural de ce conflit.
BH : - Pas que d’un point de vue linguistique en Belgique ?
LVY : - Non non, au niveau européen certainement voire mondial. On connait les violences extrêmes contre les civils donc c’est le début de la guerre totale. On voit des sociétés qui se démocratisent. C’est le triomphe de l’état-nation contre les grands empires dynastiques, des Hohenzollern, des Romanov en Russie, du sultanat dans l’empire Ottoman donc tout ça s’écroule. C’est le triomphe de l’état-nation, démocratisation. Pour les femmes il y a aussi des choses. Et même en termes de techniques de guerre. Quand on voit la première bataille de la Marne et la deuxième, on voit qu’il y a un basculement. La deuxième bataille de la Marne en 1918 on n’est plus dans une préparation de l’artillerie qui bombarde la tranchée adverse avant que les fantassins ne sortent. Non on y va avec des chars couverts par l’aviation. Ça c’est la deuxième guerre. Et si la guerre avait duré plus longtemps, on avait déjà des projets de bombarder les villes avec une aviation d’élite. Il a vraiment beaucoup de choses qui prennent naissance et alors, un autre élément c’est la révolution russe qui est quand même née…
BH : - En 1917.
LVY : - En 1917, qui est née pendant la Première Guerre mondiale et dont la parenthèse ne se ferme qu’à la fin du 20ème siècle. Comme si on avait clôturé un long cycle qui couvre pratiquement tout le 20ème siècle. Alors ça ne veut pas dire que dans la Première Guerre mondiale, tout y est, il ne faut pas être déterministe. Mais à posteriori, on voit qu’ont été semées des graines bonnes et mauvaises : démocratie, démocratisation, libération des femmes – positif ; puis des techniques de guerre, violences absolues, aveugles plutôt, contre les civils. Il y a beaucoup de choses qui sont nées là et puis qui ont évolué. Mais ça ne devait pas nécessairement évoluer dans ce sens-là, ça a évolué dans ce sens.

http://www.rtbf.be/info/emissions/article_laurence-van-ypersele-est-l-invitee-du-7-9?id=8188945&eid=5017893

Écrit par : L'enfoiré | 31/01/2014

Le Musée du Cinquantenaire a ouvert une exposition sur 14-18 du 7-2 au 26-4-2015. Dommage un peu tard, au moment de la publication de ce billet.
Ça va faire un peu réchauffé.

Écrit par : L'enfoiré | 26/02/2014

La Première guerre mondiale… pour les nuls

http://www.lesoir.be/510742/article/14-18/actualites-14-18/2014-04-02/premiere-guerre-mondiale%E2%80%A6-pour-nuls

Écrit par : L'enfoiré | 03/04/2014

Europeana et ses photos de l'époque

http://www.europeana1914-1918.eu/fr

Écrit par : L'enfoiré | 08/05/2014

La tragédie du vol MH 17 est-elle un événement du type 'Archiduc François-Ferdinand'? Tenez-vous prêt pour un autre monde

La tragédie du vol MH17 pourrait bientôt entrer dans l'histoire comme un tournant dans la pire crise qu’aient connu la Russie et l'Occident depuis la fin de la Guerre Froide. Pourtant, les experts et le public semblent ne pas encore avoir compris que cette situation est tout à fait similaire à celle qui a conduit à la Première Guerre Mondiale, écrit Zero Hedge.
Avec le durcissement des sanctions économiques que les Etats-Unis ont imposées à la Russie, qui devrait être copié par les pays européens, on peut déjà affirmer que nous sommes au bord d’une véritable guerre économique.
Lorsque le Serbe de Bosnie Gavrilo Princip a assassiné l'archiduc d'Autriche François-Ferdinand le 28 Juin 1914 à Sarajevo avec une arme fabriquée en Belgique, très peu ont pensé que cet événement était susceptible de déclencher une guerre mondiale et une grave dépression économique.
Deux jours après cet assassinat, le Financial Times avait rapporté que «les marchés financiers avaient été à peine affectés par l’assassinat de l’héritier du trône d’Autriche », et qu’il n’y avait « aucune preuve que les investisseurs puissent être pris de panique ».
La complaisance l’a emporté sur les risques géopolitiques, et six mois plus tard, le Dow Jones Industrial Average s’est effondré de 35%, et le monde est entré dans la Première Guerre mondiale.
« Il y a toujours un catalyseur sous la forme d’un évènement dans l’histoire que les gens considèrent à posteriori comme étant l’élément déclencheur d’une perturbation mondiale majeure. D’habitude, ce sont des tensions importantes politiques, militaires et économiques existantes qui sont les facteurs réels qui mènent aux guerres. Le papillon peut battre ses ailes et créer un ouragan de l’autre côté du monde. Un évènement aussi tragique que la catastrophe aérienne peut être l’étincelle déclencheuse de l’embrasement », écrit le site.
Les évènements qui se déroulent en Ukraine ou à Gaza sont déjà gravissimes, et ils peuvent mener à une escalade vers un conflit d’une ampleur bien plus grande. Cet évènement pourrait prendre la forme d’un acte terroriste, ou du crash d’un avion de ligne.
« Le problème avec les guerres, c'est que, même si les plans sont calculés soigneusement, des choses étranges peuvent se produire qui peuvent avoir des conséquences tragiques inattendues. La complaisance politique financière et économique règne aujourd’hui, comme elle le faisait en 1914… », conclut le blog.
« Je ne prendrai pas parti pour l’une ou l’autre des parties impliquées dans les conflits actuels », écrit Steen Jakobsen, économiste en chef chez Saxo Bank sur le site Trading Floor.
J’ai appris une leçon amère lorsque j’avais pris parti pour la destitution de Saddam Hussein, pour réaliser plus tard que ses successeurs étaient aussi mauvais que lui. De ce fait, je prendrai pour maxime les mots de Camus (sic) - « Il y a des causes qui valent la peine que l'on meure pour elles, mais aucune qui vaille la peine que l'on tue pour elle».
Il explique que le prix de l’énergie est un excellent indicateur du niveau de risque géopolitique. En effet, nous sommes dépendants de l’énergie dans beaucoup d’aspects de notre vie quotidienne : nous chauffer, chauffer notre eau, nous éclairer, utiliser nos appareils ménagers, faire mouvoir nos véhicules… Or, la plupart des ressources énergétiques proviennent de régions sous-développées ou instables politiquement, ce qui induit un risque d’interruption de la fourniture de cette énergie.
On affirme souvent que la Seconde Guerre mondiale a mis fin à la récession, mais l'impact global d’une guerre est toujours négatif, affirme-t-il. Beaucoup diront que les différents conflits - Gaza, l'Irak, la Russie / Ukraine, la Libye, la Syrie - sont différents aujourd'hui, et que nous sommes bien moins dépendants du pétrole du Moyen-Orient que nous ne l'étions au cours du siècle dernier. Mais il objecte que le cours du baril de pétrole a avoisiné ou dépassé les 100 dollars depuis 2007. Dans les années septante du siècle dernier, il était encore compris entre 10 et 25 dollars…
On constate que le monde paye une prime de risque de 2 dollars sur chaque baril de pétrole depuis le 15 Juillet. Le signal que l’évolution du cours du pétrole nous envoie est clair: il faut se préparer à une croissance plus lente, à une plus grande incertitude, et à des troubles géopolitiques plus importants.
Les marchés financiers restent encore confiants. Ils croient qu’Israël cessera ses attaques dans deux semaines, qu’une solution sera trouvée pour résoudre le différend entre la Russie et l’Ukraine.
On voit bien qu’ils refusent de voir les « cygnes noirs » [Un “black swan” (cygne noir) est un évènement qui satisfait trois caractéristiques : il est rare, son impact est extrême, et il est rétrospectivement prédictible, alors qu’il ne l’était pas au moment de sa survenance], et qu’ils continuent de croire qu’ils sont parfaitement informés, ils comptent toujours sur de faibles taux d’intérêt et la déconnexion toujours plus grande entre les fondamentaux économiques et les performances boursières ne les trouble pas.
Le chômage, les inégalités sociales, la guerre, les innocents tués et les images à la télévision qui montrent le combat quotidien de certains pour survivre ne signifient plus rien pour les marchés. Tout ce qui compte pour eux, c'est qu'il faut de la croissance en Afrique, au Moyen-Orient et en Europe pour que la croissance mondiale se poursuive.
La mondialisation nous a été bénéfique, du point de vue de la concurrence : elle a permis de faire baisser les prix et d’augmenter les bénéfices des entreprises. Mais elle a aussi des effets pervers : l’escalade des guerres nous rappelle que la croissance est faible, que l’énergie est coûteuse et de plus en plus difficile à obtenir, et que nous avons fait le tour des politiques économiques interventionnistes, écrit Jakobsen.
Les marchés finiront bien par réaliser l’escalade des conflits mondiaux, prophétise-t-il, précisant que les marchés mettent en général 9 à 12 mois pour réagir après des événements réels. Mais pour chaque action, il y a une réaction, et si l'état actuel des choses se maintient au cours de cet été, nous assisterons à des hausses de cours du pétrole qui auront un impact important sur la croissance et les marchés.
Mais n'oubliez jamais que les vrais perdants sont les familles qui perdent leurs proches. Non, Camus avait raison. Il n’y a aucune cause qui vaille la peine que l’on tue pour elle, mais beaucoup qui valent la peine de se battre ».

Source: http://www.express.be/business/?action=view&cat=economy&item=la-tragedie-du-vol-mh-17-est-elle-un-evnement-du-type-archiduc-franois-ferdinand-tenez-vous-pret-pour-un-autre-monde&language=fr&utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=

Écrit par : L'enfoiré | 24/07/2014

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