Lisbonne et Sintra, Renaissance et folie des grandeurs (05/10/2014)

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Après Cascais, passons aux excursions dans les environs de cette ville... En 1980, j'avais loué une voiture pour visiter ces environs. Cette fois, je me suis laissé guider dans deux tours organisés pour touristes peinards. Le Berlitz de 1978, dans la poche et deux GEO en concurrence celui de septembre 1988 et celui de juillet 2014 pour m'imprégner de ce qu'on disait à une époque révolue du Portugal, d'il y a trente ans, comparée avec la plus récente. Celle d'aujourd'hui... 

Lisbonne, reine du Tage et de l'univers.

Les titres et sous-titres du GEO de 88 (que je mettrai en italique) sont éloquents dans son dossier "Portugal des grandes découvertes".

Ce qui jalonne l'histoire du Portugal n'est pas un seul tsunami qui est arrivé en 1755, mais des cycles. Différentes vagues font monter le niveau de l'espérance, suivies de reflux de ces mêmes vagues qui remettent tout en question. 

"Première puissance européenne à se lancer à la conquête des mers à bord des caravelles comme celle de Vasco de Gama au XVIème siècle. Durant ces voyages, les Portugais ont reconnu les côtes d'Afrique, d'Asie et d'Amérique du Sud. Sous l'égide de la croix du Christ, ils ont rapporté à Lisbonne les trésors d'un empire dont il ne reste que le souvenir", disait le GEO de 1988.

En 1960, Lisbonne avait fêté le cinq centième anniversaire de la mort de l'infant Henri le Navigateur en installant à Belem, ancré au bord du Tage, le monument des Découvertes. Derrière Henri, des navigateurs mais sans Magellan qui, bien que né au Portugal, passa au service du roi d'Espagne. Il fallait, donc, oublier sa défection cinq cents après. Pas à dire, on a les souvenirs tenaces au Portugal.

"Un si petit pays avec un si grand courage. Coincé entre l'océan et la toute puissante Castille, le Portugal, pays de pêcheurs, n'avait d'autre issue que de s'embarquer vers l'inconnu, vers le large pour réaliser son expansion.".

En 1497, dom Manuel 1er du Portugal expédia Vasco de Gama, chef d'escadre avec quatre navires, sur la route des épices et des richesses, porté par la Foi.

Le temps des découvertes a vite fait vite place au temps des guerriers, des trésors qui sentent la poudre et le sang. La Belgique a une superficie trois fois plus petite que le Portugal. Aucun lien avec le courage, mais c'est dire qu'il faille garder trois fois plus fermement le gouvernail, face aux pays voisins pour ne pas être "mangé" par eux. 

"L'océan fit sa fortune de Lisbonne. L'océan la ruina".  

Lisbonne, sauvée des eaux, après le 1er novembre 1755, un tremblement de terre, suivi d'un tsunami, dénombrait 15.000 morts.  Moise, faite ville. Seul, l'Alfama avait résisté et n'a, donc, pas beaucoup changé d'aspect avec ses rues escarpées qui dévalent vers le Tage.  


Comme toutes villes meurtries qui subissent un désastre, Lisbonne s'est reconstruite en mieux sous la direction du marquis de Pombal. 

"L'hymne national du Portugal, le fado, est la mélancolie et l'exil, sa saudade"

Dans le fado d'une poésie contrastée et âpre, se reflète toute l'âme portugaise. La chanteuse Amalia Rodrigues, surnommé la "reine du fado", fut sa représentante attitrée. A son enterrement, un deuil national de trois jours fut décrété. Elle devint la première femme, parmi les Portugais illustres, à entrer au Panthéon à l'Alfama.

Passer aux temps modernes, c'est parler des années 1980-90. Des années qui ont été des années de booms économiques portugais, de progrès techniques et technologiques à la rescousse de son audace et avec le soutien et l'idée européenne en porte drapeau. 

Puis, il y a eu la crise de 2008. Mondiale, celle-là.

Grandeurs et décadence, comme partout ?

Oui, enfin, non... puisque... 

0.PNG"La Fille du Tage se refait une beautéVieux trams, ruelles escarpées, façades décaties... Par son charme désuet, la capitale ensorcelle les visiteurs mais elle veut redonner vie à ses quartiers oubliés. Tout restaurer coûterait, huit milliards d'euros, soit dix fois son budget. Réhabiliter d'abord, payer après, c'est avoir à se séparer de six de ses palais...", comme l'écrivait le GEO de juillet 2014.

Je ne suis pas dans la place assez longtemps pour le constater. Ce qui m'a été dit sur place: l'année 2014 va mieux pour le Portugal. Un virage, une transition vers un autre paradigme, comme vers une autre Europe et un autre monde.

Le taux de natalité est devenu le plus bas en Europe avec 1,35 enfant par femme :podcast.

Le gap entre les plus riches et les plus pauvres ne se sont pas réduits pour autant. Les voitures Mercedes "dernier cri" cohabitent avec les pousse-pousses à bretelles.  

A ce sujet, visiter Lisbonne, comme toutes grandes villes, demande une certaine habileté pour découvrir des parkings pour se garer. 

Il y a le train qui y mène et le fameux tram jaune de la ligne n°28, l'electrico, qui permet de se promener dans les endroits les plus typiques avec, à bord, les fenêtres tellement ouvertes qu'elles brillent par leur absence. Mais, c'est exactement ce que demandent les touristes quand il fait beau. 

Notre minibus ne fait pas le poids mais il ne reste rien de tel pour se déplacer dans la ville. Apparemment, pas de velibs à Lisbonne, mais je peux me tromper. Lisbonne, la ville aux sept collines. Et, oui, cela grimpe et l'ascenseur qui mène de bas en haut, n'est pas superflu. Celui de Santa Justa construit en 1900, sert de promontoire au panorama sur la ville, était en restauration. 

La ressemblance avec Barcelone n'est pas fausse. La confusion dans les réflexions partagées à bord du minibus, n'ont pas été rares. Les « Ramblas lisboètes » feraient-elles concurrences avec son avenue centrale qui ne remonte pas en étoile comme les Champs Elysées, mais qui traverse la ville de part en part ? Pas de maisons art nouveau, pas de Gaudi comme à Barcelone, pourtant. Ressemblance perdue dans les limbes de la mémoire, alors ?

Ici, ce sont des quartiers imaginés à angles droits, "à l'américaine" dirait-on, par le Marquis de Pombal après le désastre de 1755, dont la statue trône au milieu de cette avenue avec une vue qui embrasse toute la ville de l'époque. Les grincheux trouveraient monotones ces édifices de même structure, bien que des décors originaux en rompent çà et là la sévérité. 

"Appliquer les principes des Lumières avec le souci de la simplicité, de la cohérence et de l'efficacité avait animé son projet".

De l'époque, car, depuis, Lisbonne s'est étendue en plusieurs nouveaux quartiers ou zones. 

Notre visite commence plus bas que la statue de Pombal.

Ce haut de la ville correspond à notre Porte de Namur aux enseignes des marques prestigieuses. 

A la vieille gare de banlieue ressemble à un palais mauresque. Le Teatro National, l'Eden qui transite par une salle de spectacle, par une version porte-voix du cinéma pour finir en hôtel. Une obélisque commémore la fin de la domination espagnole en 1640 et annonce la Praça dos Restauradores.  

L'église Santo Antonio, reconstruite après 1755. est assez particulière. Devant elle, un petit monument qui rappelle le "pogrom portugais" du 15 avril 1506.

Ouverture de la parenthèse :

(Aujourd'hui, 85% de la population portugaise adhère au catholicisme romain dans le respect des autres entités religieuses. La séparation entre l'Eglise et l'Etat est entrée en vigueur après la révolution de 1910. Lisbonne est un des trois archevêchés contrôlant huit évêchés. Il existe une mosquée avec des azulejos style iranien, une synagogue et un quartier juif à Lisbonne. Je ne dis pas qu'il n'y en a pas de femmes voilées mais je n'en ai pas vu en dehors de l'aéroport. Ce n'est pas peu dire pour un Bruxellois. D'après cet article, quelque peu raciste, mon observation se confirmerait. Il n'y a pas de site shariaforportugal comme il en a existé un en Belgique. .) 

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...

Reprenons la visite.

De grandes places permettent de couper la monotonie d'une avenue ombragée et ralentit, de fait, le flot des voitures dans des carrousels imperturbables. La place principale, le Rossio, a vu autrefois brûler les sorcières et des corridas. La statue de Pierre IV, premier empereur du Brésil, y trône. 

La marche à pied, dans le quartier Baixa, se poursuit par la Rua Augusta piétonnière, bordées de commerces plus accessibles financièrement. Une occasion de voir le niveau lisboète des achats courants. Oui, les copies du maillot de Ronaldo s'y trouvent et vous ne manquerez pas une occasion pour en acheter.

La promenade se poursuit jusqu'à la grande Plaça de Commercio qui se prélasse le long du fleuve Tage. De majestueuses arcades roses, un arc de triomphe et la statue équestre de Joseph 1er, protecteur de Pombal.

0.jpgLe "Pont du 25 avril" passe au-dessus du Tage avec ses 2 kilomètres de long avant d'atteindre la statue du Cristo-Rei de 113 mètres de haut élevée en 1950. Une des six versions dans le monde qui s'ajoute à celle de Rio qui a pris le nom de Christ-Redentor.   

"Un art trempé dans le bleu du la mer et du ciel"

Les azulejos impressionnent le visiteur qui se retrouve dans l'histoire à tous les coins de rues sur les façades des églises et des palais. Des carreaux de céramiques représentent des fresques dont le nom est inspiré par le lapis-lazuli. Une technique majorique dans le goût de la Renaissance et une iconographie sacrée relatant la vie des saints. Sous l'influence des Hollandais de Delft, cet art passe de panneaux polychromes à la couleur bleu et blanc.

La remontée par une rue parallèle de restos. Le repas est une occasion de faire mieux connaissance. 

Pas le temps de faire une escapade gourmande comme je l'avais vu dans un documentaire sur ARTE. 

D'après celui-ci, la nuit du 12 au 13 juin, est dédiée à Saint Antoine, le saint de la ville. Dans l'Alfama, les sardines grillées et de la viande se déguste après une procession avec un petit air de Rio de Janeiro. Les offrandes, un cierge pour la longue vie, une pièce dans les mains du saint pour la prospérité et un pot de basilic frais pour l'amour. Tout est compris. Le Saint Antoine serait bon pour l'amour et permettrait, même, de gagner beaucoup d'argent au Loto. 

Désolé, rien de tout cela, en ce jour de septembre. Cette fois, la famille d'un jour était réduite à deux couples et une guide. Pas de fromages à partir de brebis. Pas de charcuterie, de saucisses à base de porcs noirs ou porcs sauvages rouges. Pas de Pata Negra. Pas de pâtisserie traditionnelle en provenance de la "Confeitaria Nationale" fondée en 1829. Pas de cerises macérées dans l'alcool pour le pousse-café. 

Aucun char, non plus, dont il faudrait désigner le plus beau. Ce n'est pas le petit minibus qui ferait l'affaire même décoré. 

Dans la convivialité, cette fois, ce seront le bacalhau, les sardines grillées et le lapin aux menus complets avec digestif offert dans l'addition légère des 10 euros. Parait-il, il y a 365 façons de préparer le bacalhau. Une pour chaque jour de l'année. Une seule suffira, celle du 18 septembre.

Une idée de sortir le mini-guide Berlitz de 1978 pour faire le fier devant la jeune guide qui avait exactement le même âge que ce guide. C'était risqué de lui donner le tournis et lui faire rêver de la partie de l'histoire qu'elle n'avait pas connue.

Les aventures de chaque histoire ne sont pas à partager, mais elles continuent seulement leurs chemins, parfois très différents, dans les mémoires. 

Continuons la flèche du temps. Rejoindre le minibus pour monter sur la colline de l'Alfama, aux façades écaillées et colorées, fondée par les Maures au VIIIème siècle sur les hauteurs de la ville. Il est resté comme un vieux quartier en épingles à cheveux, dédales de ruelles étroites qui serpentent et permettent de se parler de maisons à maisons et, au besoin, de pendre son linge de façade à façade.

Du sommet du quartier de l'Alfama, la ville se découvre sans ses turpides, sans dévoiler ses stress, ses habitudes sous un vent qui décoiffe les chevelures les plus laquées. 

Ensuite, il s'agit de redescendre vers la partie futuriste de Lisbonne, au "Parque das Naçoes". Auparavant industrielle, elle a fait place à l'Exposition universelle de 1998. Depuis, le quartier est devenu le plus branché de Lisbonne. Le thème en était "Les océans, un patrimoine pour le futur". Il y eu les pavillons des Océans, de l'Utopie, du Futur, des Réalités virtuelles, de la Connaissance des mers... La fin du 20ème siècle a probablement connu une période de haute conjecture qui a permis ce genre de manifestation de reconnaissance au niveau mondial, comme ce fut le cas pour la Belgique en 1958.  

Désormais, tous les pavillons y ont pris d'autres fonctions. Le Palais de Justice s'y est installé. Personne n'oserait dire que la justice y est mieux traitée, mais qu'importe.

Allez touristes, une dernière effort pour la journée : le quartier de Belem.

Le Monastère de des Hieronymites (Mosteiro Jeronimos), bâti en 1501, permet de retrouver à l'entrée les tombeaux de Vasco de Gama et de Luis de Camoes en marbre blanc. De style manuélin, le monastère exprime la fin du gothique. Il était l'endroit où les navigateurs venaient prier avant de partir en mer, construit sur les berges du fleuve. 

Pour finir, un petit tour rituel dans la pâtisserie pour déguster les "Pasteis de Belem" ou "Pastels de Nata", à base de crème fraîches saupoudrés d'épices à base de poivre et de cannelle comme préparation originale des moines du monastères. Cette pâtisserie existe depuis 1838 et se décompose en plusieurs enfilades de pièces, véritables dédales de la gourmandise. Peu importe le temps qu'il fallait attendre dans la queue, on arrive toujours à trouver une place. 30.000 pasteis y sont produit tous les dimanches. Le cha' qui vient de l'Inde, qu'on appelle "thé" ou le café qui l'a remplacé à partir du Brésil, ont apporté les compléments.  

Tout à coup, le temps se détériore, pas le « time », mais celui du « weather ».

Un orage se prépare pour couronner cette journée ensoleillée. On avait presque oublié que les averses avait été programmées.

D'abord, la Tour de Belem évoque la proue d'un navire, plus un palais qu'une défense contre les pirates. Mais c'était sans espoir de défendre Lisbonne avec ses quelques canons. Cette tour servait de douane au milieu du Tage. A notre époque, elle se retrouve à sec. Sous ses balcons, ses échauguettes mauresques, cette citadelle abritait les capitaines du port.

La vision de Henri le Navigateur qui entraîne ses fans de mer dans le marbre, se fera au travers des vitres du minibus pour la plupart des touristes. Seul l'intrépide qui vous parle, en a fait l'expérience mouillée.

Des monuments qui sont catalogués dans le Patrimoine de l'UNESCO, je ne pouvais ne pas les saluer.

Après ce baptême, c'est comme si chacun se connaissait depuis toute une vie, au moment de se quitter. 

La visite se terminait pour ce jour-là. Plusieurs jours auraient fallu pour visiter Lisbonne (vidéo réalisée en mars 2013).

"Dis-moi, mon âme, ma pauvre âme refroidie, que dirais-tu d'habiter Lisbonne ? Il doit y faire chaud. Tu t'y ragaillardirais comme un lézard. C'est une ville au bord de l'eau", écrivait Baudelaire. 

...

Sintra, du bout du bout jusqu'à la folie des grandeurs

0.jpgUne 2ème visite pour moi avec le même décalage dans le temps.

La journée s'annonçait très belle et elle le fut dans son entier. Le climat n'avait jamais été aussi généreux en rayons de soleil.

Le même minibus arriva avec la même jeune guide.

Cette fois, nous sommes vraiment entre Européens, presque mondialistes : deux Écossaises, deux Vénitiennes et deux Russes de Saint Petersburg font partie de l'expédition.

Cap sur le "cap du bout du continent", le point le plus à l'ouest de l'Europe : le Cabo da Roca. 

Exceptionnel, pas de brouillard, pas de vent. Les falaises et le phare se pavanent dans le calme.

Une anecdote ? L'épouse d'un couple de Québécois était passée par-dessus la rampe de sécurité pour prendre une photo audacieuse. Avec mon vertige habituel, je me suis prêté à un humour noir en posant la question à son mari :

Vous aimez toujours votre épouse ? Sinon, un accident est très vite arrivé.

Il a compris la feinte. Je suis sauvé pour cette fois et chacun en a ri. 

0.jpgPassons à la grimpette vers Sintra. Cette ville dans les hauteurs de quelques centaines de mètres, a été recherchée donc pour son climat plus doux par les Lisboètes, bon teint, de tous les temps.

Le Berlitz n°78 précité complète de manière originale de manière parfois moins touristiquement vôtre.

Selon lui, Sintra est une ville dont on devient fou parce qu'on veut y revenir pour toujours. C'est vrai, tout y semble verdoyant, avec le calme, le luxe et la volupté. Les artistes y ont élu domicile pour présenter leurs œuvres sur le chemin, a attendre les touristes fortunés qui pourraient être intéressé. En d'autres mots, Sintra est une vitrine de l'art ancien et moderne.

A part cette incursion récente, rien de vraiment changé d'après mes souvenirs de l'époque si je ne suis pas tombé dans les limbes du docteur Alzheimer.

Le Palais Royal est reconnaissable entre tous les édifices avec ses deux cheminées coniques d'un blanc immaculé.

Nouvelle résidence d'été des souverains depuis le 14ème siècle, il a été construit en style médiéval et manuélin.

Deux nouvelles anecdotes à son sujet dans mon Berlitz, historiques cette fois:

Mais le temps est compté. Il faut choisir. Ce n'est pas le Palais Royal qui recevra notre visite.

C'est l'heure de se préparer en se sustentant avant une autre expérience plus pédestre. Après le déjeuner, le dessert est, à nouveau, offert, par la guide car d'après elle, il fallait prendre des forces pour ce qui allait suivre. Elle n'avait pas tout à fait tort.

Sintra regorge de châteaux plus fantaisistes, plus excentriques, plus fantasmagoriques comme dirait Dali, les uns que les autres.

La compétition a dû être rude pour faire respecter son rang dans la haute société bourgeoise, entre les 19ème et 20ème siècles.

Le cadre idyllique avait, tout de suite, plu à l'énigmatique Baronne qui acheta la « Quinta da Torre da Regaleira » pour s'y installer dans une retraite d'été en 1840. Mais c'est au début du 20ème siècle que ce palais va prendre son aspect actuel en style néo-manuélin sous le patronat des idées géniales de l'architecte, Luigi Manini. Son CV flatteur comme bâtisseur de la Scala de Milan et d'autres œuvres, avait certainement fait merveille dans l'esprit de ces hautes bourgeoisies désabusée. 

Dans les jardins, comme formule qui s'adapte le mieux, il y a comme une impression d'être « the host of the ghost » au moment de passer dans les grottes. Gare aux claustrophobes. Leur sortie par le lac des chutes, donne de l'humour à notre guide : 

- SVP, sautez d'une marche à l'autre, placées à la surface de cet étang. L'étang est infesté de piranhas et de crocodiles, dit-elle.

Si le romantisme de l'époque a permis toutes les idées géniales à qui sait le saisir ou les assumer, l'humour remplace bien des choses aujourd'hui.

Rien ne serait plus beau, ni trop fantastique au début de 20ème siècle?

Pas vraiment. Enfin, peut-être.

Le Palacio de la Pena va peut-être relativiser et contredire cette pensée de l'extrême que je ne qualifierai pas, en relevant le niveau d'un nouveau cran. 

Au cours du 19ème siècle, Dona Maria II et D.Fernando II se sont mis à rêver à un nid d'amour au sommet d'un nid d'aigle. 

Délire architectural, sous le modèle du château Neuschwanstein en Bavière ou avec son côté kitsch comme précurseur du château de la "Belle au Bois dormant" de Walt Disney, ce Palacio de la Pena. Ses tours de couleurs pastelles rouges et jaunes y font assurément penser avec un mélange de styles arabe, médiéval et Renaissance. (vidéo avril 2010)

Que dire en résumé de cette journée ?

Une journée intense. Une journée pendant laquelle on oublie la superficialité des rencontres basées sur la frivolité vacancière. Une journée pendant laquelle on met bas les masques des faux-fuyants dans la spontanéité. 

Une proposition, alors ?

Si un jour, notre guide passait à Bruxelles, je jouerai, à mon tour, le guide.

C'est promis.

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...

  Conclusions philosophiques :

Tout cela en photos à la suite d'un clic

Pas de fado pour terminer. Une chanson très ancienne dont qui avait réunis dans un duo virtuel, Gloria Lasso et Dario Moreno. En 1956, ils avaient enregistré Lisboa Antiga/Adieu Lisbonne, dans les versions espagnole et française pour Gloria et une même version mi-espagnole mi-française pour Dario.

"Adieu Lisbonne" chanté par Dario Moreno : 

 

Le Portugal nouvel eldorado:podcastpodcast

et avec Fernando Pessoa

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Pour ceux qui bénéficient d'un statut limité à 10 ans, de "résident non habituel", une des raisons peut être recherchée dans le fait que l'impôt de 20% n'est redevable que sur les revenus d'origine portugaise. 

 

L'enfoiré, 

 

Citations:

23 avril 2017: "Les Belges du bout du monde" était au Portugalpodcastpodcast
26 mai 2018: Situation économique Lisbonnepodcast

19 mai 2019: Les émigrés portugais reviennentpodcast

 

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