La chapelle Sixtine de la Préhistoire en balade (30/11/2014)
On qualifie la Grotte de Lascaux sous le pseudonyme de Chapelle Sixtine de la Préhistoire. D'abord copiée dans la grotte Lascaux II, elle est devenue une nouvelle exposition itinérante. Après Chicago, Houston, Montréal, la représentation de la grotte s'est installée à Bruxelles dans le Musée d'Histoire du Cinquantenaire.
L'histoire de la grotte de Lascaux située en Dordogne, remonte à 20.000 ans.
Les "Homo Sapiens Cro-Magnon", partis d'Afrique et d'Asie Mineure, l'avaient investi, il y a 150.000 ans.
L'homme moderne a été nommé Cro-Magnon car c'est dans un abri sous-roche appelé trou de Magnou en occitan et situé dans la commune des Eyzies-de-Tayac habitée depuis le Paléolithique que fut découvert en 1868, le premier squelette fossile de l'Homo Sapiens.
Dans ces temps préhistoriques, l'ouverture du rift africain avait désertifié les sols et rendu les lieux inhabitables qui avait poussé les Homo Sapiens, à migrer vers le nord.
Dans ce nord, avant leur arrivée, vivaient des Néandertaliens pendant 400.000 ans. Ces derniers avaient une nourriture carnée en rapport avec leur environnement.
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Ils se sont évanouis, ont reculé jusque dans leur dernier refuge au détroit de Gibraltar. Dans la grotte de Gorham, un croisillon en dièse découvert, date de 39.000 ans.
La grotte de Lascaux s'ouvrit quand un porche s'effrita dans la roche, laissant la place à un large passage. Des Homo Sapiens vont y devenir des peintres et des graveurs de la nature qui leur sert de modèle. Peintres magdaléniens, ils savaient s'éclairer et mélanger des couleurs d'origine minérale.
Ils se différenciaient de leur prédécesseurs par leur nourriture variée, constituée de poissons, de baies et de racines, par une "technologie" diversifiée, basée sur des outils plus complexes et plus efficaces, plus aptes à se transmettre de générations en générations avec une conscience symbolique représentée par des ornements faciaux, approchant du mysticisme et du chamanisme.
Les Homo Sapiens éliminèrent toutes les autres formes d'êtres humains sur Terre. Au milieu des hommes d'aujourd'hui, ils ne pourraient pas être identifiés. Même physique, même taille de cerveau que le nôtre,
Vivre à l'époque glacière signifie que la température était plus froide de quelques 13°C en moyenne que celle d'aujourd'hui. Des plateaux exposés aux vents, des glaces qui recouvrent parfois les surfaces de steppes très étendues. Un seul habitant humain par 100 km2 et des animaux qui leur procuraient nourriture et fourrures cousues, grattées avec des silex.
Présents dans la grotte de Lascaux pendant près de sept siècles, ils ne la quittèrent que quand le climat se fut encore plus refroidi. Des dessins superposés prouvent qu'une constellation de cultures y a habité.
Des questions restent.
Aucun reste de bovidés découverts dans la grotte alors que ceux-ci occupaient 16% de la décoration et que pour le cheval, ce pourcentage s'élève à 60%. En revanche, 89% des os retrouvés proviennent de rennes, qui eux, sont pratiquement absents parmi les motifs artistiques.
Il y a 8000 ans, un éboulis colmata complètement l'entrée, ce qui protégea la grotte et les peintures rupestres. La grotte s'endormit pendant ces millénaires.
Son réveil eut lieu le 8 septembre 1940, par le plus grand des hasards d'une découverte par l'adolescent, Marcel Ravidat. Un arbre, déraciné lors d'une tempête laissant un trou de 20 centimètres et son chien s'était engouffré dans le trou.
Intrigué, Ravidat revint plus tard avec trois copains munis de lampes et de cordes.
Ils descendirent dans la cavité avec l'espoir d'avoir découvert le souterrain secret du manoir de Montignac.
C'est une grotte de 250 mètres de long qu'ils découvrirent ensemble. Celle-ci cachait quelques 900 peintures rupestres et 1000 gravures très anciennes.
Le préhistorien, abbé Henri Breuil fut appelé. "C'est presque trop beau", s'exclama-t-il.
Pour lui, la grotte représentait toute la magie de la chasse. Plus tard, pour André Leroi-Gourhon, la grotte devint plus une représentation d'actes rituels chamaniques.
Les quatre jeunes devinrent des "inventeurs" comme tout découvreur d'un trésor de l'époque. Après la guerre, l'un des quatre, Jacques Marsal, devint gardien et guide du site. Vinrent d'ajouter le creusement d'une entrée monumentale, la construction d'une route, d'une l'électrification, d'une climatisation sans aucune surveillance archéologique.
Plus d'un million de visiteurs, jusqu'à 1800 par jour, défilèrent pour s'engouffrer dans la grotte.
Au cours des années 50, on remarqua que la maladie verte, la maladie blanche et des taches noires gangrenaient les peintures.
Il a fallu les protéger avant qu'elles ne disparaissent à jamais.
En 1963, la décision fut prise de fermer la grotte sanctuaire aux visiteurs.
En 1972, toujours fermée, elle revint dans les mémoires. La décision fut prise de construire une réplique partielle de la grotte, un Lascaut II, aux dimensions semblables, si pas identiques dans une carrière désaffectée à 350 mètres de l'originale. Façonner ce "fac-similé" nécessita dix ans.
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"Mission Cro-Magnon".
Le magazine Geo de mai 1983 en parlait sous ce titre...
Un chantier commença dans lequel il a fallu tout inventer sous une coque renversée en poutre d'acier et du béton projeté à la lance. Puis, ce fut au tour des artistes d'effectuer les copies des peintures. Les difficultés de reconstitution ne furent pas minces.
Le grand taureau noir dut être redessiné dix-sept fois avant que ses cornes en lyre ne s'enroulent correctement dans les mêmes creux et bosses que l'original. La caverne était glaciale et un vacarme d'enfer y vrombissait. Véritable oeuvre de passionnés dont chaque artiste savait qu'il enterrait sa propre carrière et s'écartait des expositions et d'une clientèle personnelle. Un budget très limité avec tout de même, vingt mille francs par mois en honoraires pour chaque artiste.
En 1978, ce fut la faillite du projet. Le département de la Dordogne le reprit avec tous les droits de reproduction. Le maître d'oeuvre désigné fut, dès lors, l'office du tourisme de Périgueux.
Mais, le chantier traîna encore trop d'après les inspecteurs des travaux.
Début 1982, six millions de francs étaient dépensés. Une paille avec les idées d'aujourd'hui.
Vint une idée folle d'un conseiller général: "pourquoi ne pas repeindre les fresques dans la vraie grotte? On économiserait des millions de francs en maçonnerie...".
Sans une poigne de fer, le projet n'aurait jamais abouti.
Pour faire plus vrai, on s'efforça d'imiter l'exploration avec des lampes électriques vacillantes, des chandelles de suif style Cro-Magnon et de faire danser les chevaux comme jadis.
Lascaux II s'était ouvert durant l'été 1983.
Nouvelle obligation, veiller à l'hygrométrie et mesurer la température pour éviter les moisissures. Des Japonais eurent même l'envie de créer un Lascaux III au cœur d'un parc d'attraction.
Heureusement, la vallée de la Vézère fut classée au Patrimoine de l'Humanité par l'UNESCO comme "Vallée de l'Homme" pour entériner les projets.
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Lascaux, la matrice du monde
Au 21ème siècle, les technologies de l'information ont évolué. Il fallait permettre d'admirer cette chapelle Sixtine de la Préhistoire dans le monde entier en la rendant itinérante. Le scanner optique en 3D et les reliefs en fibre de verre avec la technique "voile de pierre" furent là pour reproduire à l'identique et permettre ce voyage dans le monde entier.
Le voile de pierre réalisé en 1800 heures comprenait un balayage au laser, des photographies stéréoscopiques, des maillages géodésiques, des matrices en polystyrène, un moulage en polymère. Ensuite, de la fibre de verre et de la résine, réglée au micron, par la technologie 3D, cela a nécessité 10.000 heures de travail pour reproduire peintures et gravures avec l'aide de photos haute définition.
Avant l'arrivée à Bruxelles, l'exposition comptait déjà 720.000 visiteurs.
En 2013, elle est élue meilleure "Touring Exhibition of the Year".
La salle des Taureaux, le puits, la nef, l'abside, le diverticule axial sont présentés en fibre de verre.
Il y a deux semaines, lors de ma visite, une panne d'électricité entraîna d'abord la déception des visiteurs.
Un retour de la lumière qui ne se produisit pas et ce fut dans l'ombre, avec des torches électriques que la visite eut lieu dans une grande salle reproduisant un tronçon de la grotte grandeur nature. Une façon originale plus vraie, de revivre la découverte de la grotte.
Un film en relief permit aux visiteurs, lunettes sur le nez, de se faire une idée des dimensions et de la configuration de la grotte.
Les squelettes d'un cerf géant mégacéros, un bébé mammouth reconstitué laineux et un lion des cavernes, dans une autre salle, terminaient la visite.
De très jeunes enfants copiaient les dessins. Une vocation naissante de paléontologue à la carte était peut-être née sous leurs crayons.
Cette version itinérante est la version III.
La version IV ouvrira ses portes en 2016 avec ses 575 m2 à Montignac.
Dans le même temps, ARTE présenta une série de documentaires "Aux origines de l'humanité" en trois épisodes.
Mais, c'est la grotte de Lascaux qui a été mise en avant vu la richesse des peintures. Lascaux n'est pas la seule grotte de l'époque, ni la plus vieille.
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La découverte de la grotte de Chauvet
Très similaire à celle de Lascaux a été découverte bien plus tôt.
Celle de la grotte de Chauvet fêtera son vingtième anniversaire le 18 décembre 2014.
1994, trois spéléologues amateurs, dont Jean-Marie Chauvet, avaient ressenti un souffle d'air qui s'échappait d'un éboulis dans les falaises du cirque d'Estre. En y pénétrant, ils découvrirent des colonnes de calcite blanches et ocres. Des traces rouges et des dessins d'animaux qui ont disparu dans la région comme des lions, des ours, des bisons, des rhinocéros.
442 représentations animales d'art pariétal sur 8500 m2, étaient à préserver.
Le spécialiste paléontologue, Jean Clottes, a été chargé d'authentifier, de préserver leur découverte contre ses dégradations. Des zizanies apparurent. Tout d'abord, avec les propriétaires du terrain qui flairaient la bonne affaire. Ensuite, avec L'Etat qui en prit possession en 1997.
Les découvreurs ont été écartés de la gestion et de la valorisation de la réplique de la grotte. Ces conflits d'argent et de paternité s'éternisent encore aujourd'hui.
De multiples datations permettent d'affirmer que la grotte a eu deux périodes d'occupation. A l'époque de l'Aurignacien, vers -36.000 ans et une autre au réalisme photographique vers -10.000 ans contrairement à Lascaux dont l'art pariétal est passé par des stades intermédiaires.
Le 25 avril 2015, la copie de la grotte de Chauvet, sous le nom de "Caverne du Pont-d'Arc", ouvrira ses portes aux public. Des enregistrements en 3D par scanner n'ont pas évité une période de vingt ans pour sa réalisation.
Les autres grottes de Chaleux, de Cosquer, de Goyet, parfois plus anciennes, auront, peut-être, des suites du même type.
L'intérêt de ce genre d'exposition ne réside pas uniquement dans les grottes elles-mêmes, mais aussi de par les techniques utilisées pour rendre leur représentation, les plus réaliste grâce aux technologies qui le permettent.
Quant à l'exposition de la grotte de Lascaux itinérante, après Bruxelles, ce sera au tour de Tokyo de l’accueillir.
Rien ne sert de découvrir une grotte, il faut la maintenir et l'exploiter pour la rentabiliser.
L'Homo Sapiens était nomade. Ses successeurs se sont sédentarisés. Il était écrit qu'un jour ou l'autre, ce serait au tour des grottes de devenir nomades.
Pour le visiteur auquel la 3D ne se suffit pas, il lui restera à planifier une visite en 4D, à Lascaux pour ajouter le temps à l'espace.
Une vidéo virtuelle se trouve sur ce site.
Photographies de cette exposition à Bruxelles qui valent un détour rapide dans l'histoire.
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40ème anniversaire d'un événement "préhistorique"
Le 30 novembre 1974, une trentaine de chercheurs éthiopiens, américains et français, codirigé par Donald Johanson (paléoanthropologie), Maurice Taieb (géologie) et Yves Coppens (paléontologie) découvrait sur le site d'Hadar, dans le rift éthiopien, un fossile de l'espèce Australopithecus afarensis,. Ce fossile, complet à 40 %, date d'environ 3,2 millions d'années.
Ils le nommèrent Lucy en mémoire de la chanson psychédélique "Lucy in the Sky with Diamond" qu'ils écoutaient sur cassettes dans le désert.
Écrite par John Lennon en mars 1967, la chanson se referait aux initiales LSD et au dessin de son fils Julian.
La chanson à une rythmique en ternaire en 6/8 avec des arrangements instrumentaux très fouillés en dehors du refrain en 4/4.
C'est à dire d'une complexité qui s'adapte parfaitement à ce que l'Homo Sapiens est devenu.
Les 52 ossements de Lucy, a été déclaré comme un rameau éteint au profit des Homo habilis, à tendance bipède avec un cerveau de 400 cm3, soit trois fois moins gros que celui de l'Homo sapiens.
Au début du 21ème siècle, nos ancêtres ont pris naissance en mosaïque. Les découvertes de Orrorin (-6 millions d'années), de Toumaï (-7 millions d'années) sont encore plus anciens. Pour ne citer que les plus connus, l'Homo Habilis, l'Homo Ergaster, l'Homo Georgicus, l'Homo Erectus se sont succédés avant l'Homo Sapiens.
Les migrations sont toujours en cours. Elles s'appellent désormais "mondialisation". On ne vit plus que rarement en troglodyte, mais on imagine monter plus haut pour (sur)vivre.
Est-ce pour donner une meilleure image de l'Europe aux Africains qui émigrent vers le Nord, puisque l'Europe joue aussi, parfois, une partition psychédélique?
L'enfoiré,
Citations:
- "Le premier homme de la préhistoire qui composa un bouquet de fleurs fut le premier à quitter l'état animal ; il comprit l'utilité de l'inutile."
- "Lutter contre l'humiliation, croire que l'homme a une valeur, c'est ce qui nous sépare de la préhistoire."
- "Les limites entre la préhistoire et l'histoire sont théoriquement fixées par l'apparition de l'écriture. Les temps immédiatement antérieurs aux textes et vaguement éclairés par ceux-ci constituent la protohistoire".
20/08/2020: De la grotte de Lascaux à la Shoah : une enfance brisée. Dans son dernier ouvrage, l’autrice Héloïse Guay de Bellissen retrace la vie de Simon, l’une des personnes qui a découvert la grotte de Lascaux. Lors de la rencontre avec celui qui allait devenir son protagoniste, elle découvre qu’il a été déporté et que c’est sur ce poids de l’histoire qu’il souhaite se confier. Ainsi naquit « Le dernier inventeur » (chez Robert Laffont). Héloïse Guay de Bellissen
19/12/2021: A Flemalle, "Lascaux Experiences" présente la grotte de Lascaux en virtuel
Commentaires
http://www.liberation.fr/sciences/1999/02/02/entretien-avec-yves-coppens-en-finir-avec-lucy-elle-n-est-ni-la-plus-vieille-femme-du-monde-ni-notre_263861
Écrit par : l'enfoire | 02/12/2014
Inauguration de la grotte de Chauvet.
La plus grande réplique au millimètre près grâce à la 3D
http://portfolio.lesoir.be/v/culture/Chauvet/
Écrit par : L'enfoiré | 10/04/2015
LES GÉNIES DE LA GROTTE CHAUVET
La découverte en 1994, en Ardèche, de la grotte ornée la plus ancienne et la mieux conservée à ce jour, a ébranlé notre vision de l'art et de la préhistoire : sur ses parois, des oeuvres magnifiques vieilles de 36 000 ans révélaient un génie capable de rivaliser avec les grands maîtres de l'histoire de la peinture. Sa réplique ouvre ses portes le 25 avril.
La découverte en 1994, en Ardèche, de la grotte ornée la plus ancienne et la mieux conservée à ce jour, a ébranlé notre vision de l'art et de la préhistoire : sur ses parois, des oeuvres magnifiques vieilles de 36 000 ans révélaient un génie capable de rivaliser avec les grands maîtres de l'histoire de la peinture. D'emblée décrétée trop fragile pour être ouverte au public, la grotte Chauvet a donné naissance à un projet artistique et scientifique d'une ampleur exceptionnelle : la Caverne du Pont-d'Arc, une reconstitution grandeur nature située à quelques kilomètres de l'originale et s'étalant sur près de 3 000 m2, qui ouvrira ses portes le 25 avril , après trente mois de chantier. Il a d'abord fallu effectuer le relevé des lieux en 3D, avant, notamment, de construire les parois, avec vingt-sept panneaux de peintures fidèles aux originaux.
De la grotte à la caverne
C'est cet incroyable travail qu'a filmé Christian Tran. Sa caméra a suivi les spécialistes de la préhistoire et les artistes chargés de la reconstitution du "chef-d'œuvre de la planète Terre", comme le qualifie un membre de ce comité, le peintre catalan Miquel Barceló. Guide enthousiaste, il nous donne la mesure artistique de ces œuvres, filmées au plus près au sein même de la grotte Chauvet puis, au fil de leur élaboration, dans sa reconstitution.
ARTE : http://www.arte.tv/guide/fr/051652-000/les-genies-de-la-grotte-chauvet?autoplay=1
Écrit par : L'enfoiré | 28/04/2015
Le 9 octobre, ARTE présente "Homo cinematographicus" avec Marc Azéma.
Il a remarqué que les mouvements se construisait dans l'esprit des hommes préhistoriques par la répétition des images qu'il peignait sur les miµurs des cavernes par superposition.
Les artistes préhistoriques ont laissé derrière eux quantité d'œuvres graphiques fascinantes. Se pourrait-il que le cinématographe ait déjà été présent, quelque part dans ces peintures ? De nouvelles études de l'art paléolithique révèlent les prémices de l'animation et de la narration cinématographique sur les parois des cavernes. À l'époque, tout était réuni pour que ces images soient au cœur d'un spectacle total : une véritable séance de cinéma !
"Homo cinematographicus"
Le documentaire de Pascal Cuissot et Marc Azéma voyage dans les célèbres grottes de Chauvet, de Lascaux et dans d'autres sanctuaires préhistoriques, en quête d’éléments graphiques qui pourraient être rapprochés des premières images animées du XIXe siècle. Tout part d'un coup de théâtre : la découverte d’une rondelle en os d'un grand mammifère de la fin du Paléolithique. L'archéologie expérimentale révèle qu'il s'agit d'un étonnant mécanisme d'animation des images. Commence alors une enquête trépidante à travers 20 000 ans d'art paléolithique, en compagnie de Marc Azéma, préhistorien, convaincu qu'Homo sapiens était aussi un Homo cinématographiques.
http://www.arte.tv/guide/fr/050155-000/quand-homo-sapiens-faisait-son-cinema?autoplay=1
Écrit par : L'enfoiré | 05/10/2015
Une spéléologue belge a découvert des restes de l'époque de Neandertal vieux de 176.000 ans
cad 140.000 ans avant les Homospens
S’aventurer dans les profondeurs d’une grotte, y faire reculer l’obscurité, une torche à la main. Trouver une vaste salle hérissée de stalagmites. Les briser par centaines. Les assembler pour ériger de petits enclos circulaires, tout en gardant vivante la lueur vacillante du feu — pour retrouver le chemin du retour à l’air libre. « Il y a quelques années, dit Jacques Jaubert, professeur de préhistoire à l’université de Bordeaux, je n’aurais jamais cru que l’homme de Neandertal, que j’étudie depuis trente ans, en soit capable. » C’est pourtant bien ce qu’il décrit dans un article signé par une équipe internationale, et publié dans la revue Nature jeudi 26 mai : il y a 176 500 ans, l’homme de Néandertal a construit d’énigmatiques structures à plus de 300 mètres de l’entrée de la grotte de Bruniquel (Tarn-et-Garonne). Il s’agit de la plus ancienne construction jamais découverte aussi loin de la lumière du jour.
La surprise de ce spécialiste témoigne de l’extrême rareté des vestiges laissés par Homo neanderthalensis sur le continent européen, qu’il a pourtant occupé entre - 400 000 ans et - 40 000 ans, jusqu’à l’arrivée d’Homo sapiens, qui le supplante rapidement. Cette stupéfaction rétrospective traduit aussi peut-être des préjugés, conscients ou non, dont ce cousin à la réputation de brute épaisse a longtemps fait l’objet. « La découverte de Bruniquel apporte une perception différente de Néandertal : 140 000 ans avant Homo sapiens à Chauvet, il s’était déjà approprié le monde souterrain, souligne Jacques Jaubert. Je suis impressionné et respectueux devant cette exploration primitive. »
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/archeologie/article/2016/05/25/140-000-ans-avant-homo-sapiens-neandertal-s-etait-approprie-le-monde-souterrain_4926458_1650751.html#f3my13dlrUVtyRhF.99
Écrit par : L'enfoiré | 26/05/2016
Avec la conscience du temps (l'image différée) et la généralisation des signes abstraits, Cro Magnon développe sa pensée. Dès lors, on peut dire qu'il dispose de trois formes de conscience : 1 - la conscience directe 2 - la conscience par impression 3 - la conscience par représentation mentale de la chose : imagée puis symbolique. La conscience par impression peut se voir associée à la peinture des mains dites positives (mains enduites de matières et appliquées fortement sur la paroi), la conscience formelle (représentations et symboles) étant, elle, associée aux mains négatives (peintes au pochoir). L'avenir de la pensée qui viendra après Cro Magnon est aux formes et aux contours des notions, des idées, des concepts. Mais, c'est l'imagination qui régnera longtemps. Faculté propre de l'homme, elle va générer les croyances, les mythes et les récits. Et c'est pourquoi, je reste convaincu que l'intelligence s'est formée dans l'ordre indiqué en début de cet article, à savoir : 1 - La perception, 2 - l’imagination, 3 - la conscience du Moi, 4 - l’entendement, 5 - le jugement, 6 - la raison.
http://www.agoravox.fr/culture-loisirs/culture/article/comment-pensait-cro-magnon-185193
Écrit par : L'enfoiré | 04/10/2016
e la grotte de Lascaux à la Shoah : une enfance brisée
Dans son dernier ouvrage, l’autrice Héloïse Guay de Bellissen retrace la vie de Simon, l’une des personnes qui a découvert la grotte de Lascaux. Lors de la rencontre avec celui qui allait devenir son protagoniste, elle découvre qu’il a été déporté et que c’est sur ce poids de l’histoire qu’il souhaite se confier. Ainsi naquit « Le dernier inventeur » (chez Robert Laffont).
https://www.arte.tv/fr/videos/097402-039-A/28-minutes/
Écrit par : Allusion | 21/08/2020
Quelles sont les différences entre Homo sapiens et l’homme de Neandertal ?
Quelles sont les différences entre Homo sapiens et l’homme de Neandertal ?
Tous deux nos ancêtres si l’on considère la lignée humaine, l’homme de Neandertal et Homo sapiens appartiennent tous les deux au genre « Homo », et font partie de la famille des hominines.
COMMENT LES DIFFÉRENCIER ?
https://www.geo.fr/histoire/quelles-sont-les-differences-entre-homo-sapiens-et-lhomme-de-neandertal-206941
Avant d’évoquer les différences entre Homo sapiens et l’homme de Neandertal, tentons de les ancrer dans l’histoire à travers des représentants significatifs de ces deux espèces. C’est à la fin du XIXème siècle que les premiers fossiles de Néandertaliens vont être découverts, interpellant les scientifiques notamment en raison de la forme de leur crâne.
Néanmoins, la découverte qui va véritablement installer l’image de l’homme de Neandertal dans les esprits est celle du spécimen de la Chapelle aux Saints, en Corrèze, effectuée en 1908 par les frères Bouyssonie : ils trouvent alors le premier squelette quasi-complet et la première sépulture d'un homme de Neandertal.
Concernant le représentant le plus connu d’Homo sapiens, la découverte est plus ancienne, puisqu’il s’agit de l’homme de Cro-Magnon, découvert en 1868 aux Eyzies-de-Tayac, en Dordogne. Ce premier squelette, dit « de Cro-Magnon 1 », est celui d'un individu mâle Homo Sapiens datant de 28 000 ans environ. Premières différences entre les deux espèces : leur période de vie – en gardant en tête toutefois que rien n’est figé !
Neandertal et Homo sapiens, des époques distinctes
« Concernant la période de vie des Néandertaliens, tout le monde n’est pas tout à fait d’accord. De par leur identification par des caractères morphologiques bien précis, et comme ces caractères sont apparus progressivement, on peut faire plusieurs propositions : l’on a des fossiles qui datent d’il y a autour de 500 000 ans, avec quelques caractères néandertaliens », explique Amélie Vialet, maître de conférence en paléo-anthropologie au muséum national d’histoire naturelle.
Les plus anciens Néandertaliens ont en effet été retrouvés sur le site de « Sima de los Huesos », à Atapuerca en Espagne. Ils datent d’il y a plus de 400 000 ans. Si l’on trouve des traces de caractères néandertaliens dès cette époque, la recherche parle également d’une période de vie remontant à 150 à 200 000 ans, et courant jusqu’à 35 000 ans en Europe occidentale.
Une période de coexistence ?
Or cette extinction coïncide avec l’apparition des premiers Homo sapiens en Europe occidentale, ce qui laisse supposer une coexistence des deux espèces sur le même territoire. « Non seulement ça pose la question de leur rencontre, mais l’on peut aussi se demander si Sapiens n’a pas eu une responsabilité dans la disparition de l’homme de Neandertal », commente Amélie Vialet.
Concernant l’apparition d’Homo sapiens, la même problématique de date apparaît : « L’on a une mise en place progressive des caractères de notre espèce. A partir de 300 000 ans, on observe certains caractères en Afrique du sud, de l’est et du nord. Il y a notamment les fossiles de Djebel Irhoud, au Maroc, qui remontent à cette période. Dès lors, on a des caractères qui vont s’accumuler et que l’on va retrouver chez les Homo sapiens que nous sommes », avance la chercheuse.
Si le berceau d’origine d’Homo sapiens est l’Afrique, il y a eu plusieurs expansions par la suite, à commencer par une expansion vers le Proche-Orient et l’Asie assez précoce, entre 200 et 100 000 ans. « L’arrivée en Europe occidentale prend plus de temps, autour de 40 000, 35 000 ans. Est-ce parce que les Néandertaliens occupaient le territoire européen que les Sapiens ont eu du mal à accéder à ces espaces ? », se demande Amélie Vialet.
Des différences morphologiques entre Homo sapiens et l’homme de Neandertal
Une manière claire de différencier Homo sapiens et Homo neanderthalensis est de s’attacher à leurs caractères, qui apparaissent progressivement chez les deux espèces. Tandis que les néandertaliens avaient un crâne aplati et allongé, et un front pas verticalisé, Homo sapiens présente un cerveau qui a une globularité très nette.
« Il y a chez Homo sapiens une bascule des lobes occipitaux, de l’arrière-crâne, vers le bas et vers l’avant, le front devenant plus vertical. Alors que Néandertal avait une face proéminente, Homo sapiens voit sa face se réduire en dimensions : apparaît alors une petite proéminence sur la mandibule : le menton », avance la chercheuse.
Le travail de la pierre et les outils
Les hommes de Neandertal et Homo sapiens possédaient également deux manières de travailler la pierre : « les Néandertaliens cherchent à débiter des éclats qu’ils vont retoucher pour en faire des outils, dans une séquence de gestes très organisée et anticipée. Le tailleur sait ce qu’il veut obtenir », commente Amélie Vialet. Homo sapiens, quant à lui, taille la pierre en éclats allongés, en « lames » : on parle d’industrie laminaire, qui varie et évolue selon les groupes.
Aussi, contrairement à Homo sapiens, les Néandertaliens n’utilisaient pas les matières dures animales, comme l’ivoire, les os ou les bois de cervidés, pour fabriquer des armes et outils. Avec ces matières, Homo sapiens fabriquait des harpons ou encore des sagaies, mais aussi des statuettes et des petites parures. « On voit chez Homo sapiens le développement d’un art mobilier », abonde Amélie Vialet. « Les éléments de parure existaient également chez l’homme de Neandertal, mais dans une moindre mesure », rappelle-t-elle.
La question de l’art pariétal
Un autre art est aussi connu pour s’être développé chez Homo sapiens : l’art pariétal. « Encore qu’aujourd’hui, certaines découvertes montrent une capacité pariétale chez Neandertal », nuance Amélie Vialet.
Ainsi a-t-on trouvé dans des grottes, souvent à des endroits difficiles d’accès, des peintures et gravures représentant des motifs assez reconnaissables, comme des chevaux, des bisons ou encore des mammouths, mais aussi des signes géométriques plus figuratifs.
https://www.geo.fr/histoire/quelles-sont-les-differences-entre-homo-sapiens-et-lhomme-de-neandertal-206941?utm_source=welcomingpointdinterrogation&utm_medium=cpc&utm_campaign=pmo_geo_article
Écrit par : Allusion | 22/11/2021
A Flemalle, "Lascaux Experiences" présente la grotte de Lascaux en virtuel
http://vanrinsg.hautetfort.com/media/02/01/237128329.MP3
https://www.prehisto.museum/fr/activites/lascaux/20
Écrit par : Allusion | 20/12/2021
Le paléontologue français Yves Coppens, découvreur de plusieurs fossiles d'hominidés, dont la célèbre australopithèque Lucy, est décédé mercredi à l'âge de 87 ans
Livres, conférences, entrevues, supervision scientifique de documentaires : ce formidable passeur, professeur émérite au Collège de France, a raconté avec verve l'épopée humaine. Une histoire en constante évolution au gré des découvertes de nouveaux fossiles.
Souriant, doté du sens de l'humour et de la formule, parfois gentiment provocateur, le paléoanthropologue à la barbe et à la moustache blanches professait sa confiance en l'avenir de l'humain.
Né le 9 août 1934 à Vannes, dans le nord-ouest de la France, ce fils d'un physicien nucléaire se passionne tout jeune pour les fouilles. Dès l'âge de sept ou huit ans, j'ai eu envie de devenir archéologue, racontait-il à l'AFP fin 2016.
Toutes mes vacances étaient occupées par des fouilles. Le jour de ses 20 ans, occupé à travailler sur un tumulus, il refuse de rentrer chez lui. C'est sa famille qui devra se déplacer jusqu'au chantier de fouilles pour y fêter son anniversaire, se souvenait-il avec malice.
Le paléontologue Yves Coppens pose derrière une vitrine sous laquelle sont exposés des ossements de Lucy.
Bachelier en sciences expérimentales, le jeune homme obtient une licence ès sciences naturelles puis un doctorat de paléontologie. Il fait sa thèse sur les proboscidiens, des mammifères à trompe dont il ne reste aujourd'hui que les éléphants.
Il entre au Centre français de la recherche scientifique (CNRS) en 1956 alors qu'il n'a que 22 ans.
Recherches sur le terrain
Homme de terrain, Yves Coppens part en expédition en Afrique à partir de 1960. Il commence par l'Algérie et le Tchad.
En 1967, il découvre un fossile d'hominidé bipède vieux de 2,6 millions d'années dans la vallée de la rivière Omo, en Éthiopie.
En 1974, c'est avec un ami géologue, Maurice Taieb, qu'il part fouiller dans la dépression de l'Afar, en Éthiopie, lors d'une expédition internationale à laquelle participe également l'Américain Donald Johanson.
L'équipe met au jour 52 fragments d'ossements. C'est à l'époque le fossile d'hominidé le plus complet jamais trouvé. Les chercheurs le surnomment Lucy, car ils écoutaient la chanson des Beatles Lucy in the Sky with Diamonds en étiquetant les os. Il s'agit d'un Australopithecus afarensis, âgé de 3,2 millions d'années.
Du fait de sa bipédie, les scientifiques ont longtemps cru que Lucy était notre ancêtre directe (et Donald Johanson continue à la présenter comme telle). Toutefois, pour Yves Coppens et d'autres paléontologues, il s'agit plutôt d'une très ancienne cousine de l'Homo sapiens.
Coppens, qui se présentait comme un des papas de Lucy avec Johanson et Taieb, a également fouillé en Mauritanie, aux Philippines, en Indonésie, en Sibérie, en Chine et en Mongolie. Au total, il est cosignataire de la découverte de six hominidés.
Parallèlement, Yves Coppens gravit les échelons. Le professeur est nommé sous-directeur du Musée de l'Homme en 1969 puis directeur de ce musée en 1980.
Il est ensuite élu titulaire de la Chaire de paléoanthropologie du Collège de France en 1983. Il l'occupera jusqu'en 2005.
Regarder en avant
Ce passionné de préhistoire se préoccupe aussi de l'avenir. Il prépare en 2002 la Charte de l'environnement voulue par le président Jacques Chirac, qui sera intégrée dans la Constitution française en 2005.
Le président Nicolas Sarkozy (2007-2012) fait appel à lui en 2010 pour présider le conseil scientifique chargé de la conservation de la grotte préhistorique de Lascaux, dans le sud-ouest de la France, dont l'état s'est fortement dégradé. La grotte va mieux et Yves Coppens passe le flambeau à l'été 2017.
Le président Sarkozy a visité les grottes de Lascaux avec Yves Coppens en 2010.
Il en saisit aussitôt un autre et cherche à faire entrer au patrimoine mondial de l'UNESCO les mégalithes du Morbihan, le département où il est né, en Bretagne.
Yves Coppens était membre de l'Académie des sciences, de celle de médecine et de nombreuses académies étrangères.
Il est l'auteur de plus d'un millier d'articles scientifiques et de plusieurs livres. Dans son avant-dernier bouquin, Origine de l'Homme, origine d'un homme, paru en 2018, il avait choisi de se prendre comme nouvel objet d'étude, sous l'amicale impulsion de son éditrice.
Odile Jacob a dû se dire : "Hou là là, il vieillit, il est temps qu'il écrive ses mémoires", plaisantait-il dans un entretien à l'AFP. Pudique, il n'y livrait que le pan professionnel de ses mémoires. Tout juste confessait-il un véritable amour de la musique, transmis par sa mère.
En dehors de Lucy, sa véritable fierté était d'avoir incontestablement relié l'émergence de l'Homme au changement climatique, en 1975.
https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1893060/yves-coppens-australopitheque-lucy-deces
Écrit par : Allusion | 27/06/2022
La grotte Cosquer - Un chef-d'oeuvre en sursis
À quelques kilomètres de Marseille, dans les profondeurs des Calanques, se cache un trésor, découvert en 1985 : la grotte Cosquer. Avec ses centaines de peintures et gravures vieilles de 30.000 ans, la cavité constitue la seule grotte ornée sous-marine au monde. Alors qu'ouvre au public une réplique de la grotte, ce documentaire en retrace l'extraordinaire histoire.
À quelques encablures de Marseille, au cap Morgiou, dans les profondeurs du massif des Calanques, se cache un trésor conservé par la mer pendant des millénaires : la grotte Cosquer, découverte il y a seulement une trentaine d’années par un plongeur, Henri Cosquer. Avec son exceptionnel bestiaire décliné en centaines de peintures et gravures – chevaux, bisons, méduses, pingouins… −, la seule grotte ornée sous-marine au monde permet d’en apprendre un peu plus sur les sociétés des rivages de la Méditerranée qui y vivaient voilà quelque 30 000 ans. Aujourd'hui menacé par la montée des eaux qu’accélère le réchauffement climatique, ce joyau du Paléolithique supérieur, au décor de draperies et de stalactites en forme de lustre, risque d’être englouti, emportant avec lui ses splendeurs. Pour sauver la cavité de la disparition, le ministère de la Culture a choisi de la numériser dans ses plus infimes détails. À partir de ce double virtuel, une réplique a été réalisée en surface pour offrir au public une restitution qui lui permette d'admirer ces chefs-d'œuvre. Un chantier dont l'établissement régional Cosquer Méditerranée, qui ouvre ses portes le 4 juin, constitue l’aboutissement. Parallèlement, à l'université d’Aix-Marseille, une nouvelle mission scientifique poursuit les recherches ; archéologues, hydrologues, géomorphologues, ethnologues et spécialistes de l'art pariétal unissant leurs forces pour étudier ce prodigieux patrimoine qui n’a pas livré tous ses secrets.
https://www.arte.tv/fr/videos/102999-000-A/la-grotte-cosquer-un-chef-d-oeuvre-en-sursis/
Écrit par : Allusion | 04/06/2022
Homo Sapiens, les nouvelles origines
Au Maroc, la découverte d’ossements par un chercheur français bouleverse notre vision de la préhistoire. Le récit palpitant d’une aventure scientifique, entre effondrement des certitudes et prouesses technologiques.
Un crâne à la face allongée et aux arcades sourcilières proéminentes : c’est, en 1960, l’incroyable découverte faite par un ouvrier dans une mine du Djebel Irhoud, au Maroc. Serait-ce un homme de Neandertal ? Le carbone 14 permet de dater la trouvaille à plus de 40 000 ans, mais à quand remonte-t-elle précisément ? Dans les années 1980, le chercheur français Jean-Jacques Hublin et son collègue, le professeur marocain Abdelouahed Ben-Ncer, émettent une autre hypothèse. Pour eux, le crâne appartiendrait non pas à un Néandertalien mais à un Homo sapiens, et serait bien plus ancien. En 2005, les deux paléoanthropologues reprennent les fouilles avec une équipe internationale. La septième couche de sédiments leur livre un trésor vertigineux : les restes de cinq individus distincts. La datation par thermoluminescence, plus fiable que le carbone 14, fait remonter leur origine à 300 000 ans. En totale contradiction avec la théorie généralement admise, qui situait l'apparition de notre espèce en Afrique de l'Est il y a 200 000 ans. Ces vestiges, plus anciens de 100 000 ans, ont été découverts à plus de 6 000 kilomètres de la région censée abriter le berceau d'Homo sapiens...
"Homo high-tech"
C’est une révolution dans la vision de nos origines et de notre processus évolutif que raconte cet étonnant documentaire. Un changement de paradigme qui oblige autant le monde scientifique à revoir ses fondements que les manuels scolaires à réviser leurs chapitres. Agrémenté des témoignages des protagonistes, le récit vient saluer une aventure de longue haleine, tissée d'intuitions, de suspense et de couronnements. Pour le grand public, c’est aussi la découverte d’une paléontologie entrée dans l’âge high-tech : scans, analyses morphométriques 3D, reconstitutions virtuelles et autres technologies. Entre l’émergence d’un passé primitif et la sophistication d’outils futuristes, un paradoxe fascinant.
https://www.arte.tv/fr/videos/082183-000-A/homo-sapiens-les-nouvelles-origines/
Écrit par : Allusion | 27/06/2022
Un fossile vieux de 300 000 ans
Cette découverte pourrait changer toute notre histoire ! Une nouvelle étude portant sur ce qui pourrait être le plus ancien vestige humain fossilisé jamais mis au jour par des scientifiques (une mâchoire fossilisée) révèle que ces vestiges pourraient renfermer les secrets d'une troisième lignée humaine !
Si ce n'est que récemment que des chercheurs ont publié une analyse détaillée de cet ancien fossile dans le "Journal of Human Evolution", la mâchoire en question n'est pas une découverte récente. Elle a été mise au jour par un groupe de paléontologues internationaux en 2020.
D'après la revue scientifique généraliste de référence “Nature”, d'autres parties du propriétaire de la mâchoire ont pu être découvertes en 2019 lorsque des fragments d'un crâne appartenant à un jeune de 12-13 ans ont été découverts dans la même grotte.
C'est dans la province orientale de l'Anhui, en Chine, que la paléoanthropologue Xiujie Wu et son équipe de chercheurs de l'Institut de paléontologie des vertébrés et de paléoanthropologie de Pékin, ont trouvé des fragments du crâne, lors de fouilles dans la grotte de Hualongdong.
Wu et son équipe étaient en train de fouiller des ossements d'animaux qu'ils pensaient peut-être liés aux fragments de crâne qu'ils avaient mis au jour l'année précédente, dans la même grotte que celle où la mâchoire a été découverte.
Le revue "Nature" a écrit, à propos de cette découverte qui pourrait changer tout ce que nous savons sur les débuts de l'évolution humaine, que "la découverte a permis une analyse plus détaillée de la place du peuple Hualongdong dans l'arbre généalogique humain."
La mâchoire fossilisée date d'environ 300 000 ans et ne ressemble à rien d'autre de cette époque, selon les analyses ultérieures de Wu et de ses chercheurs. Une mâchoire tout à fait unique, car elle possède des caractéristiques à la fois archaïques et modernes.
Même s'ils présentaient certaines similitudes, ce qui épaissit encore le mystère des fossiles, le crâne et la mâchoire que Wu et son équipe ont mis au jour n'appartenaient pas à l'espèce des homo sapiens, dont les plus anciens jamais découverts remontent à 300 000 ans, selon la chaine de télévision canadienne "Global News".
Même si cette théorie n'est pas vérifiée, les fossiles pourraient appartenir à une autre espèce, comme l'homo erectus. Les chercheurs le supposent en raison de certaines caractéristiques, notamment un visage plat, mais l'absence de ce que les chercheurs ont appelé un "vrai menton".
Si l'absence d'un véritable menton signifie que l'espèce n'était probablement pas un homo sapiens précoce, la mâchoire découverte par Wu et son équipe avait une ligne de mâchoire épaisse, une caractéristique associée à des espèces d'homo telles que l'homo erectus, rapporte "Nature"
Le fait que la partie de la mandibule reliée à la mâchoire supérieure était plus fine que celle d'un homininé archaïque et ressemblait davantage à la structure osseuse de l'homo sapiens est un autre élément qui le relie à l'homme moderne.
Selon le magazine, c'est durant le Pléistocène moyen et tardif, qui a duré d'environ 800 000 ans jusqu'à il y a 12 000 ans, que vivait ce nouvel homo. Et les analyses ne font qu'approfondir le mystère de leur existence...
L'espèce présente des caractéristiques à la fois "archaïques" et "modernes" qui différaient de celles des espèces d'homo connues à cette époque, notamment les homo Xujiayao, Penghu et Xiahe. Ce sont là des résultats auxquels Wu et les autres auteurs de l'étude ne s’attendaient pas.
Le fossile apporte "un soutien à la grande diversité morphologique au cours de l'évolution des homininés de la fin du Pléistocène moyen" expliquent les chercheurs. "Ce modèle de mosaïque n'a jamais été enregistré dans les assemblages fossiles d'hominidés de la fin du Pléistocène moyen en Asie de l'Est."
"Avec ces résultats, il est possible que les morphologies humaines modernes aient été présentes dès [300 000 ans] et avant l'émergence de l'homme moderne en Asie de l'Est", soulignent Wu et ses collègues.
Bien que la découverte reste certainement très intéressante, "Nature" précise que la théorie n'est pas majoritairement acceptée par la communauté scientifique. Néanmoins, ce que suggère l'étude, c'est que l'humanité pourrait avoir émergé en Asie plutôt qu'en Afrique.
https://www.msn.com/fr-be/actualite/other/anthropologie-a-t-on-d%C3%A9couvert-une-nouvelle-esp%C3%A8ce-d-homme-en-chine/ss-AA1i1r6N?ocid=msedgdhp&pc=U531&cvid=cb6c29340e454cd68e7032214eec63a4&ei=9#image=1
Écrit par : Allusion | 11/10/2023