La stratégie du cœur contre celle du cerveau ? (20/02/2016)
A la Saint-Valentin, la fête des amoureux, je terminais mon billet par "Faites l'amour pas la guerre" et j'en étais resté là. Le cœur et la raison prennent parfois des oppositions de stratégies à la tangente. Voyons les dérives de l'émotion et de la raison.
Lors de la Saint-Valentin, il était dit que l'amour fait marcher le commerce, tous les commerces..
C'était l'occasion de revenir sur des thèmes très sentimentaux et très racoleurs.
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L'émission "Décodeurs" parlait de "L'amour 2.0" donc dans sa version la plus moderne:.
Avec l'émotion on arrive à tout avoir en faisant fondre les cœurs même là où on s'y attend le moins.
Wiki dit à son sujet: "L'émotion est une expérience psychophysiologique complexe de l'état d'esprit d'un individu lorsqu'il réagit aux influences biochimiques et environnementales. Fondamentalement, elle inclut un comportement physiologique, des comportements expressifs et une conscience. Elle est associée à l'humeur, au tempérament, à la personnalité et à la disposition et à la motivation.".
Tout est donc dans un programme, enfin presque..
En prenant du recul, ceux que l'on décrit comme cérébraux sont des sans-cœur, des "méchants" avec les sentimentaux.
En caricaturant, les cérébraux sont appelés à réfléchir avec le cerveau et les sentimentaux avec le cœur.
En poursuivant dans cette voie, on rencontrerait plus de sentimentaux dans les arts que dans les sciences cognitives.
Pour relier les deux, serait-ce la poche dans laquelle on glisse le portefeuille, qui ne se trouve pas loin du cœur?
Passons en revue deux autres points de frictions et de ce qui risque de se passer quand l'émotion est trop forte.
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En politique
Dans le dernier "Monde diplomatique", l'article "Stratégie de l'émotion" de Anne-Cécile Robert disait "Des émissions de divertissement à l'actualité médiatique en passant par les discours politique, le recours à l'émotion est devenu l'une des figures imposées de la vie publique. Si les émotions positives ou négatives enrichissent l'existence, cette forme d'expression peut poser de redoutables défis à la démocratie lorsqu'elle se fait envahissante et tend à remplacer l'analyse".
"Frémir plutôt que réfléchir" en sous-titre.
Les émotions empêchent de réfléchir et Frémir est instinctif et rapide..
Réfléchir demande plus de temps et d'efforts à rechercher les dessous des cartes, d'une opération, d'un événement.
Sans proactivité, sans réactivités, elles mènent à l'inertie.
La métaphore de la grenouille qui se laisse "cuire" à feu doux était venu naturellement à l'esprit. Une métaphore qui dit que les dégâts occasionnés par l'innocence n'apparaissent jamais qu'au fil d'une juxtaposition dédramatisant.
L'invasion de l'espace social par l'émotion joue un rôle dans lequel les médias se prêtent volontiers avec l'accordéon émotionnel, ne sont pas innocents.
Il s'agit d'un phénomène qui peut avoir un effet destructeur par son côté soporifique pour la démocratie et la capacité de penser.
Les politiques s'y adonnent pour masquer une impuissance ou pour justifier des mesures fatalistes qu'ils s'apprêtent à prendre.
Le défi est dans le fait qu'ils rendent ainsi la démocratie inefficace en rendant le citoyen en position passive et avec des réactions de ressenti aux événements sans chercher ni les sources ni les aboutissements.
L'évolution naturelle en est que les émotifs en conviennent et sont prêts à se demander à quoi la politique peut servir.
L'émotion est subie en reflex à l'événement ou à une attaque personnelle et pas à la suite d'une logique d'installation.
Le titre du livre de Naomi Klein "La stratégie du choc" s'opposait en analysant dans le détail de la source de l'événement jusqu'à sa destination.
Les événements de 2008 à la suite desquels il était sorti, semblent se reproduire.
Tandis que "La stratégie de l'émotion", elle, s'installe sans recul dans le passé, sans filets et dans l'immédiateté en abolissant la distance entre le sujet et l'objet et en privant le citoyen du temps de la réflexion et du débat.
L'émotion humanise endort la conscience et réconforte dans l'immédiat mais elle est l'ennemie radicale de la raison par le seul "ressenti".
L'influence des réseaux sociaux comme Facebook vient aussi en renfort de l'émotion par son gazouillement qui se balance dans la virtualité des chansons de geste.
Si l'émotion s'oppose au cynisme, à la diatribe et à toutes provocations, elle reste cachée derrière de fausses apparences pour ne pas avoir trop de soucis à se faire. La peur s'en retrouve amoindrie puisqu'elle fait partie d'un ensemble de phobies qui sont à proscrire coupables en définitive de laxisme.
Dans ce cas, la sagesse ne deviendrait plus qu'un exercice de style sans saveur.
"La méchanceté est tout un art" écrivais-je un jour dans le cadre de la littérature.
Aujourd'hui, nous ne sommes plus dans ce cadre des Lumières. Elles se sont radoucies.
Le cérébral devrait s'obliger à se méfier de beaucoup plus et de prendre du recul avant de foncer tête baissée dans la virtualité en exposant son égo au premier venu.
Lire les articles et commentaires, écouter les discours avec un esprit critique en dehors de l'excitation et de l'émotion, est devenu une tâche plus complexe puisqu'elle s'est mondialisée.
L'estime de soi de la stratégie de l'émotion, intéresse les politiciens en les versant dans l'innocence d'une résilience sous des prétextes ouatés pour la justifier.
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Les pétitions sur le net
L'article de Vincent Engel, "Tu saignes, je signe" au sujet de sites de pétitions en ligne comme Avaaz, change.org, lapetition…. peut dériver par cette stratégie de l'émotion.
Le titre de la chronique: "Les ennemis de l’intérieur".
"Je ne sais pas si la démocratie est le meilleur ou le moins mauvais des systèmes; ce que je sais, c’est qu’il est le plus fragile. Et ses ennemis extérieurs, pour réels qu’ils soient, sont parfois l’épouvantail qui masque un mal plus profond qui le ronge de l’intérieur.
La sentimentalité doit être ressentie mais aussi raisonnée dans son impact.
Les sites de pétitions prennent en charge les campagnes d’organisations non gouvernementales. Quiconque a un compte Facebook ou une adresse email reçoit régulièrement un appel à signature, et ces campagnes aboutissent parfois à des résultats significatifs. Les critiquent fusent pour cause du flous et des objectifs qui restent nébuleux au sujet de leurs financements.
La fin ne justifie toujours les moyens. Les salaires attribués à leurs dirigeants, lesquels Ben Rattray, Ricken Patel, des quadragénaires élégants, cultivés, charismatiques, auraient pu aussi bien être les CEO de Google, Apple ou Facebook, font réfléchir.
La campagne Avaaz jouant sur la prophétie apocalyptique concernant les centrales nucléaires est symptomatique de la force ou de la faiblesses des informations qui entourent ces informations parfois imprécises ou erronées dans les détails alors qu'elles sont données pour un fond juste dont l’essentiel serait d'être efficace.
La mobilisation citoyenne et non journalistique a toujours la même question: les politiques ne passent-ils pas leur temps à brandir des données fausses ou imprécises?.
Il faut excuser et cacher une erreur par une autre, supposée plus grave.
Tout y passe via ces pétitions, de demandes, de suppliques comme s'il s'agissait d'un référendum: l’écologie, la justice, l’accès aux soins de santé, les droits de la femme, des enfants, la peine de mort, l’exploitation... Leur force réside dans le nombre des signataires. Le cadre permettant la mise en place d’une telle démarche est extrêmement codifié et repose sur la masse de simples citoyens.
Théoriquement, ce serait plus pointu et plus efficace qu’un sondage d’opinion local par référendum puisqu'une pétition dépasse les frontières.
Mais il y a un paradoxe puisqu'il fonctionne selon le modèle du capitalisme international et du néolibéralisme.
Dénoncer les dérives d’un système, c'est agir avec les méthodes de ce système dans le principe du judo en utilisant la force de l’adversaire contre lui.
Rien n'est gratuit. Pour avoir un impact dans ce «charity business», l’effet de masse et la «businessification», un échange du milliers de signatures face au coût exorbitant d’une campagne réussie, est nécessaire.
Des sociétés spécialisées intermédiaires prélèvent parfois jusqu’à 50% des sommes récoltées comme la pub intervient pour les médias.
Une part des critiques relèvent d’une forme ou de jalousie ou d’un radicalisme qui privilégierait absolument les moyens aux fins.
La démocratie reposerait ainsi sur la délégation qui limite l’intervention citoyenne à un vote régulier rendant les élus otages d’un «commerce» électoral permanent dans la «professionnalisation» de l’indignation, à travers les ONG dans un sentiment de s’être impliqués par une signature ou un don dans une confiance aveugle qui s’inscrit dans la dynamique du renouveau du politique.
La masse des peuples contre les experts élitistes formatés par des universités et les lobbies est à nouveau face à face".
L'article aurait pu se terminer ici.
Son auteur a voulu poursuivre en donnant l'exemple de d’encyclopédie collaborative citoyenne Wikipedia..
Je lui redonne la parole.
"Il est pourtant de bon ton, dans les milieux universitaires, de jeter l’anathème sur Wikipedia.
Plusieurs études montrent que la qualité des articles de Wikipedia, surtout lorsqu’ils sont très lus et qu’ils font l’objet d’un véritable dialogue entre contributeurs, est équivalente, voire supérieure, à celle d’encyclopédies aussi vénérables que la Britannica et certainement bien plus vite mis à jour. A l’utilisateur de poursuivre ses recherches, au citoyen de faire preuve de sens critique et d'assumer ses responsabilités et au besoin contredire son contenu".
La phrase qui résume tout, était perdue au milieu de l'article:
"Signer ne nous dispense pas de lire d'autres sources, de relire, de comparer, de s'informer et de réfléchir pour se forger une opinion".
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Réflexions du Miroir
Je n'ai pas repris les deux textes tels quels en provenance de leurs auteurs initiaux.
Les exemples donnés étaient parfois trop tournés vers la France.
Puisque l'argent pourrit les meilleurs sentiments, s'il faut retenir quelque chose ce serait que s'il n'y a pas de réflexions qui accompagnent les émotions, cela mènerait à toutes les catastrophes.
Il n'y a pas de vérité unique, mais une foule d'interprétations d'une réalité commune.
Contribuer à l’amélioration de l’humanité, voire à son sauvetage, est ce à quoi il faut tendre. Ce n'est pas simple à déléguer et demande de plus en plus d'attention et de pertinence.
Puisque il y a beaucoup de tromperies dans notre monde de modernité, il faut oser devenir une sorte de mécréant tout azimut, sans peur et sans reproches avec des objectifs précis. La solidarité est belle quand elle se pose en défenseur des droits humains.
La crédibilité et la confiance vis-à-vis de son entourage, n'est pas gratuite. Elle doit venir avec l'expérience et pas sur un coup de tête.
L'attribuer s'est suivre une règle du style "bonus-malus".
Comme le dit en substance le dernier magazine "Psychologies", dans un article "Apaiser son émotivité", c'est la gérer en reconnaissant sa vertu, sans lutter contre elle, mais en s'isolant avant de prendre de nouvelles décisions et en se reliant au corps. L'émotion se traduit par de la transpiration, par faire rougir en "piquant un phare" et se termine par une tension ou un dysfonctionnement colérique. Les émotions court-circuitent le cerveau du haut en perdant la lutte contre le cerveau du bas, le cerveau reptilien et le cortex. La sensibilité peut être une force si on en comprend son mécanisme.
Le cérébral est considéré comme froid, analytique, rigoureux, dure, mais c'est pour apporter plus d'efficacité que par l'intermédiaire des émotions et non parce qu'il serait sans cœur.
S'il aime risquer et tester les émotions des autres, c'est pour les confronter avec les siennes dans une sorte de stress-test.
Les qualifications de drastique, de pragmatique, de placide ne tiennent pas dans la longueur.
Il y a du Ying et du Yang dans ce que chacun fait ou ne fait pas.
Lors de la visite de Louis Michel qui comme calculateur, n'est jamais en reste, Alex Vizorek dans son café serré, rappelait à quel point, il pouvait devenir sanguin quand on lui fait croire que 1+1 ne font pas 2:.
Non, non, le cœur a ses raisons que la raison ne comprend jamais complètement.
Dans le film "Les émotifs anonymes", deux émotifs se rencontraient et n'osaient pas se parler.
Entre un émotif sentimental et un cérébral calculateur, le combat peut être bien plus âpre qu'on pourrait le penser.
Agoravox.fr que je connais depuis longtemps, permet de se renforcer l'esprit si pas de le durcir.
L'article programme "Être ou ne pas être ... tolérant" répondait à celui-ci.
La tolérance devrait s’arrêter là où commence l’intolérance de l’autre?.
Peut-être, mais ce serait sans suspens, pour celui qui n'aime pas les risques, qui fait partie des émotifs anonymes et qui aiment se caresser dans le sens du poil..
Le cœur a ses raisons que la raison ne connait pas. La raison a du cœur que la cœur ne reconnait pas comme tel.
Le cœur bat en automatique et c'est le cerveau qui lui donne les impulsions.
En résumé, je le dirais autrement, il faut être bon mais pas bonasse car l'enfer est pavé de tellement bonnes intentions...
Eriofne,
Livres: "L'intelligence émotionnelle", David Goleman, "Psychologie des émotions et des sentiments", Jacques Cosnier, "Esquisse d'une théorie de l'émotion", Jean-Paul Sartre
Citations:
- "Je crois moi-même au besoin de croire plutôt que de comprendre, de ressentir plutôt que de raisonner, d'être en harmonie plutôt que d'être en conquête", Nicolas Sarkozy
- "Si vous voulez être libre de vos émotions il faut avoir la connaissance réelle, immédiate de vos émotions.”, Arnaud Desjardins
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28/6/2021: Le cerveau ne serait qu'utilisé à 10% ?
Commentaires
Dans l'article sur le paradigme du partage, ce lien revient avec le documentaire de ARTE sur l'altruisme ( http://www.arte.tv/guide/fr/051656-000-A/vers-un-monde-altruiste?autoplay=1 )
>>>
http://vanrinsg.hautetfort.com/archive/2015/04/05/le-paradigme-du-partage-5597453.html#c8452896
Écrit par : L'enfoiré | 02/03/2016
Nouveau "Psychologies".
Nouveau divan. Celui de Omar Sy.
Son sourrir traditionnel serait pour chasser son inquiétude.
Il apprécie ce qui est sans s'inquiéter de ce qui n'est plus ou de ce qui sera demain.
Demain est tout de même sa plus grande peur.
Aujourd'hui, il vit en Californie, mais la tradition africaine l'aide encore.
Écrit par : L'enfoiré | 07/03/2016
Habitudes des personnes ayant une intelligence émotionnelle élevée
’intelligence émotionnelle est essentielle à notre succès professionnel ainsi qu’à notre bonheur personnel. L’auteur Harvey Duetschendorf énumère les sept habitudes spécifiques aux personnes dotées d’un QE (quotient émotionnel) élevé.
1. Se concentrer sur le positif
Les personnes ayant une intelligence émotionnelle élevée n’ignorent pas les mauvaises nouvelles, mais choisissent d’accorder moins de temps et d’énergie aux problèmes et de se concentrer sur les solutions à ces problèmes. Elles ne s’inquiètent pas des choses sur lesquelles elles n’exercent aucun contrôle.
2. S’entourer d’optimistes
Elles gaspillent le moins de temps possible avec des personnes négatives qui passent leur temps à se plaindre et s’entourent de celles qui dispensent optimisme, chaleur, ouverture et attitude positive.
3. Être assertif lorsque c’est nécessaire
Les personnes avec un QE élevé ne sont pas des proies faciles. Elles ne cherchent ni les conflits, ni à se faire des ennemis, mais fixent clairement leurs limites et s’affirment (de façon sereine et raisonnée), en cas de besoin.
4. Regarder vers l’avenir
Elles ne considèrent pas leurs échecs passés comme quelque chose de stable qui les définit, mais comme une opportunité d’apprendre de leurs erreurs et de faire mieux la prochaine fois.
5. Chercher les moyens de rendre la vie plus amusante, meilleure et plus intéressante
Que ce soit avec leurs collègues, leur famille ou leurs amis, les personnes à intelligence émotionnelle élevée savent rendre les autres heureux et cherchent à prolonger le plaisir. Elles éprouvent de la satisfaction dans le bonheur d’autrui.
6. Pardonner mais ne pas oublier
Elles sont capables de passer à autre chose et de pardonner les erreurs sans éprouver de la rancune. Elles évitent cependant de se retrouver dans la même situation deux fois. « Dupe-moi une fois, honte à toi. Dupe-moi deux fois, honte à moi », telle est leur devise.
7. Continuellement apprendre de nouvelles choses
Les personnes à capacité émotionnelle élevée apprennent quelque chose de nouveau tous les jours. Leur ouverture d’esprit, leur curiosité intellectuelle, et leur capacité à penser de manière critique leur garantissent d’évoluer tout au long de leur vie.
Source: https://fr.express.live/2017/06/07/7-gewoontes-emotioneel-intelligente-mensen/1/
Écrit par : L'enfoiré | 28/06/2017