La déchirure des secrets (5) (21/04/2018)
Avant de retrouver l'aventure de Steph à Acapulco, un retour en arrière.
Cette semaine, c'est le 60ème anniversaire de l'Expo 58 de Bruxelles qui est à l'honneur.
Il y a dix ans, pour le cinquantième anniversaire, j'écrivais "Du fer en boules" comprenant de multiples détails de cette époque.
Alors, ceux qui ont vécu l'événement s'en rappellent avec leurs propres sentiments.
Comment une ville comme Bruxelles, est devenue ce qu'elle est aujourd'hui, est une aventure.
Ce qui n'empêche pas que des choses plus secrètes se déroulent en arrière plan et apportent un lien avec l'histoire de Steph.
L'Atomium, du fer en boules, une structure originale qui symbolise un cristal élémentaire de fer agrandi 165 milliards de fois.
Le lendemain de l'ouverture, le "18 avril 1958, dix heures, l’Expo 58, ouverte, des visiteurs erraient à la recherche d’une baraque à frites, qu’ils ne trouveront pas. Il pleut. C'est dommage pour les pèlerins mais délicieux pour les gazons. Mélancolie douce des grandes avenues à l'heure des balayeurs. Les bennes du télésiège se balancent au bout de leur fil comme des fruits. Le peuple se presse aux portes de l'Expo"...
Cinquante ans après le transfert d'autorité de Léopold II sur le Congo, le 17 avril 1958 s'ouvrait l'Expo 58 avec le slogan "Bâtir un monde à dimension humaine".
Nous étions au cœur des Trente Glorieuses, un an après le Traité de Rome qui officialisait l'Europe.
L'avenir semblait prospère et pacifié entre générations, entre colons et colonisés congolais.
Les Golden Sixties arriveront deux ans après l'Expo 58 et le Congo deviendra indépendant.
Le 15 mai 1958, l'année pendant laquelle les Russes réussissait à envoyer le troisième satellite artificiel dans la stratosphère avec le nom de Spoutnik3.
Jusqu'à sa fermeture, le 18 octobre, Bruxelles a été le centre du monde.
Plus de 42 millions de visiteurs pendant ces 6 mois.
Aujourd'hui, plus grand chose sur le site. L’Atomium, les pavillons du Heysel qui datent de 1935, le pavillon américain qui n'est plus que l'ombre de lui-même avec seulement le rez-de-chaussée dans un état de délabrements masqué derrière des portes closes, tandis que le pavillon de l'URSS, une pelouse de gazon uniforme n'en a gardé aucune trace.
Même l’ersatz résiduel de la Belgique Joyeuse, comme dernier vestige, a été rasé vu la maigre rentabilité des restaurants et cafés qui occupaient le site.
Beaucoup de Belges avaient pensé que l'on ne détruirait pas les pavillons.
Cela a été le cas à la suite de l'exposition de 1992 à Séville.
Mais comme toujours, quand plus rien ne se passe, qu'un entretient n'est pas planifié, la nature reprend ses droits sur les bâtiments.
Plus grand chose ne subsiste donc des ambitions positives de l'époque si ce n'est que l'on paye toujours par les embouteillages, les suites du slogan "tout pour la voiture".
Le portrait qu'en a fait Bruno Coppens, en mélangeant les époques, montre que les choses changent, sans véritable révolution et que les choses se recyclent d'une autre manière:.
Un nid d'espions à la base de l'Expo 58?
Dans la parodie d'entente cordiale entre États et régimes antagonistes, l'Expo 58 a aussi été l'occasion de construire progressivement un nid d'espions à Bruxelles.
Des romans fictions et des BD l'ont utilisé l'Expo58 comme point central de leurs histoires:
Ce furent "Expo 58" de Jonathan Coe, "Les sarcophages du 6ème continent" de Blake et Mortimer, "Expo 58, l'espion perd la boule" de Alain Berenboom et le récent "Sourire 58" de Patrick Weber.
Mais c'est le livre "L'Affaire Jivago. Le Kremlin, la CIA et le combat autour d'un livre interdit", de Peter Finn, immortalisé plus tard en 1965 au cinéma par le film de David Lean, qui n'est pas vraiment une fiction.
La CIA voyait en l'Expo 58, une arme de propagande culturelle et financière, par l'édition du livre en langue russe, que l'agence voulait distribuer aux visiteurs soviétiques.
En 1967, il y eu l'expulsion de plusieurs espions soviétiques de la compagnie Aeroflot et l'agence Tass.
Après cette année, Bruxelles est devenu vraiment un hot spot d'espions avec l'OTAN qui s'installe en son sein.
Le KGB et la Stasi est-allemande y opérèrent sous couverture diplomatique.
Ensuite, le siège de la Communauté européenne devint une cible de choix avant que celle-ci ne prenne des mesure de contre-espionnage en 1989.
Les échanges d'espions se sont succédé pendant la guerre froide jusqu'alors.
Celle-ci n'est plus ce qu'elle était, même si des ambassadeurs se font toujours expulser pour des raisons politiques.
Suite à toutes ces événements entourant l'Expo58, Bruxelles est devenue une capitale internationale.
Cela n'a plus rien à voir avec un mythe mais à une réalité quotidienne.
Heureusement, avec l'humour à la belge une fois, Fred Jannin lance un coup de pied dans la fourmilière:.
Il fait chaud. Cela sent le printemps, si pas l'été,
la saison des amours et des couples improbables avait commencé..
La guerre froide fait depuis place à une nouvelle version dans...
Le requiem des secrets
A 09:30, je me réveille encore fatigué.
Emmanuelle est endormie à côté de moi.
Je n'ai même pas eu le temps de regarder autour de moi.
Alors, je fais un tour rapide d'horizon des lieux.
Vue de l'intérieur, sa maisonnette semble plus étendue qu'elle ne parait de l'extérieur.
Un logis organisé par une femme seule, sans contraintes.
Contrairement à la maison de ma mère, rien n'est rangé parfaitement.
Tout est en désordre dans un désordre presque volontaire.
Stephan, raconte la suite au 5ème chapitre (clic)
Mise à jour 22/4/2018: 22 avril 1994, 24 ans, jour pour jour, après la mort de Richard Nixon qui avait presque subit l’impeachment à la suite de Watergate, mais qui avait démissionné avant. Donald Trump pourrait-il subir le même processus?
Commentaires
22 avril 1994, 24 ans, jour pour jour, après la mort de Richard Nixon qui avait presque subit l’impeachment à la suite de Watergate, mais qui avait démissionné avant. Donald Trump pourrait-il subir le même processus?
http://vanrinsg.hautetfort.com/media/01/01/35547032.MP3
Écrit par : L'enfoiré | 22/04/2018
Eh oui la chance de ma rendre et visiter en un jour cette Expo58 avant de partir au Ruanda rejoindre mon père.
J'ai très peu de souvenirs de ce lieu à part cette réunion mondiale d'états rivalisant de technicité pour se faire connaitre de par le monde.
A 15 ans, je n'en ai pas retenu grand chose dans mes souvenirs à part les kilomètres de déplacement à "piedibus" pour voir un max en un minimum de temps.
Maintenant que cette expo ait été un nid d'espion, difficile pour le commun des mortels de savoir exactement ce qui a vraiment existé... de là, tout hypothèse à ce sujet sujette à caution...
Pas grave, le monde a continué à tourner avec ses joies et tristesses...
Écrit par : Dufrane | 22/04/2018
Oui, il a fallu plusieurs jours de visites pour s'en rappeler.
Bruxellois qui est resté vivre à Bruxelles, je me souviens bien.
Nombre de fois, j'ignore.
Mais cela me permet de localiser les endroits où les pavillons étrangers se trouvaient.
De la Bruxellisation de 1958, nous en connaissons encore aujourd'hui des points positifs et négatifs.
Écrit par : L'enfoiré | 23/04/2018
Cote d’Or, le bon Chocolat Belge se devait d’être présent à l’Expo 58.
Son pavillon occupait un quadrilatère de 40 m de façade sur 28 m de profondeur et une hauteur de 12 m dans un souci d'harmonie.
http://plus.lesoir.be/152324/article/2018-04-20/expo-58-plaisirs-gourmands-au-pavillon-cote-dor
Écrit par : L'enfoiré | 24/04/2018