Le batelier du Ruppel (25/12/2021)
Parfois on découvre des perles inédites.
Avoir une ancienne psychologue pour raconter un conte de Noël, n'est-ce pas une occasion à ne pas manquer ?
"Un mélange d'autobiographie, de polar, d'initiation de roman.", dit-elle en préambule.
Voici ses premiers pas dans l'écriture.
Je ne connais pas l'histoire.
Je vais la découvrir en même temps que les lecteurs de ce journal.
En prologue, un poème...
...
PROLOGUE
Trois septembre 2003, Olga a rendez-vous avec la vie. Ses pas la transportent vers le canal de Bruxelles à proximité du port, au croisement des grands axes.
Dans l'angle aigu d'une grue flottante, le soleil s'extrait voluptueusement de la brume matinale excitant à son passage les odeurs citadines et « industrielles ».
Le jour s'amarre lentement aux cordages des rares bateaux.
L'eau glauque du canal se vêt d'étincelles miroitantes. L'heure de son rendez-vous avec un libraire qui lui avait promis un livre lui laisse encore un quart d'heure de répit.
Un vagabond est allongé contre un muret, il semble suivre le passage des rares promeneurs empressés d'accomplir le rituel de leur journée.
Ses yeux d'un bleu profond émergent d'une forêt de barbe aux reflets de sable gris blanc et doré. Olga s'attarde un moment près du vieil homme, fascinée par l'intensité de son regard. Celui-ci semble contenir toute l'histoire du monde .
Au pied du vagabond, une valise en cuir arbore de nombreuses vignettes ramenées de lointains pays. Une huppe empaillée règne fièrement sur le bagage, bien décidée à en protéger le contenu.
Ni l'indigent, ni l'oiseau dont les plumes se soulèvent dans le vent de fraîcheur matinale ne semblent s'effaroucher de sa présence. Une connivence s'installe entre eux dans un pacte silencieux.
L'homme se met à divaguer. Seuls quelques mots s'échappent de son marmonnement et lui parviennent clairement : BURGONDE et BURGRAVE.
Le 4 juin 1477, Marie de Bourgogne, Reine de Hongrie accorde un octroi autorisant le creusement d'un nouveau canal de Bruxelles au Rupel.
L'oiseau observe la jeune femme du coin de son œil de verre qui semble cligner ingénieusement. Comme dans un flash, le rêve que Olga a fait cette nuit ressurgit de sa mémoire. Elle prend la décision inouïe de le raconter au vagabond qui certainement n'y comprendra pas grand-chose.
Dans ce rêve, la narratrice y rencontre André, son voisin dans la rue qu'elle habite, un vieil homme qui l'invite à contempler sa collection de tableaux.
L'un de ceux-ci attire plus particulièrement son attention. Il représente un bateau dans le port de Bruxelles, au début du siècle, un marinier accoudé au bastingage. Sa chemise bleue émerge de la brume matinale. Une jolie femme sur le quai, portant un panier se dirige vers l'avant-plan. André explique alors que ces tableaux datent de l'époque de ses parents. Il n'a pas vraiment connu son père qui un jour à l'âge de trente ans a disparu sans que personne n'ait retrouvé ses traces. Avocat près de la Basilique, il lui arrivait d'acheter quelques toiles.
Intriguée, Olga s'approche de chaque tableau et s'amuse à imaginer que les sujets mais aussi plus subtilement le jeu des formes et des couleurs racontent une histoire, mais aussi donnent des indices sur la disparition de son père. Elle lui fait part de ses réflexions à André, qui lui révèle alors qu'il s'appelle BURGONDE, ce qu'elle ignorait, et que tous les tableaux sont signés BURGRAVE. Olga ne peut s'empêcher de penser à un personnage de vieux barbon à la gravité pompeuse. Pourtant les tableaux dans leur brumeuse mélancolie laissent deviner l'intensité colorée de l'émotion. Un jour BURGONDE a-t-il rencontré BURGRAVE pour ne former qu'un seul être ?
Elle conseille à André de garder précieusement ses tableaux puisque aucun expert en art même doué n'y découvrira le mystère que recèle chacun d'eux, puis elle quitte la maison de son voisin, le laissant à ses réflexions.
Son récit terminé, Olga observe le vagabond : il sourit.
Trop absorbée par son récit, elle n'a pas remarqué la disparition de l'oiseau. Seule une plume poussiéreuse nargue le vent qui tente de la chasser. Mais le libraire attend sa visite...
De retour, Olga ne voit plus le vagabond. Lui aussi est parti, laissant sa valise que la vieillesse ne lui permet plus de trimbaler. Intriguée, et prenant malgré tout quelque risques, elle décide de l'emporter. Le Port de Bruxelles, ce matin dans la brume chatoyante et ensoleillée, a presque un air de fête.
Durant le trajet du retour, Olga prend une grande décision : elle n'ouvrira pas la valise avant un an.
Le voyage peut alors commencer avec quelques notes de peinture,..
Rendre un objet, un paysage, un visage n’est pas simplement le cueillir, le dérober à sa création première. Tendre à sa maîtrise comme un enfant dans un pré vole une pomme sur son passage.
C’est au contraire lui donner une seconde vie, lui restituer une lumière qu’un regard souvent trop éteint avait délaissé.
Le crime est dans la confusion.
Découvrir l’objet, dégager son espace, accomplir sa ligne, chercher ses angles, accorder ses couleurs, épouser son ombre,...c’est aussi le libérer, préserver son mystère.
L’objet s’est donné,...un instant.
Il peut à présent s’évader, ou mourir, encore. L’esquisse à naître lui ressemblera peut-être, mais de si loin.
L’essentiel est dans sa rencontre, sans laquelle rien ne s’accomplit.
Si l’objet, même préfiguré n’est pas au rendez-vous, les retrouvailles sont décevantes, la galerie des souvenirs se peuple de fantômes, l’air s’emplit d’échos, de bavardages enguirlandés.
L’objet parfois se nargue d’une présence, mais la rencontre est amère, la danse macabre, le sang se détache mal du pinceau, la ligne se casse, l’objet se désarticule, grimace, l’espace se tord, l’ombre s’évade. La maîtrise échoue et l’objet se venge.
On crie au scandale ou au génie.
Si Dieu est une création à l’image de l’homme, celle-ci n’en est bien souvent que le négatif. Le développement de la pellicule (petite peau) suppose une aptitude particulière qui elle seule laissera se déployer une certaine une certaine idées des « RETROUVAILLES ».
Pré en BULLES
Je m'invite à votre table pour détailler menu, les bulles d'un album qui a passionné tant de monde : la transitallique, album si prémonitoire d'un moment fameux de l'histoire de notre monde : le COVID en provenance de Chine (aux chapitres suivants, vous comprendrez pourquoi le mot « Chine » est important).
C'est après avoir lu le livre d'ARPHAYS, Maurice Leblanc ou le maître du savoir perdu que me vint l'idée d'écrire cet opus, tant le livre de l'auteur m'a scotchée et c'est peu dire. Une date de naissance m'a convaincue : Maurice Leblanc est né 90 ans juste après moi, un 11 décembre. Belle synchronicité.. L'album commence en fan « phare « , comme un fil conducteur, le LUPUS GARUM traverse les pages de l'album. Mais à part la louve de Rome qu'y vois-je encore ???. Mais le loup pardi. Revenons à Arsène LUPIN (le bien nommé...). Pourquoi LOUP ? Parce que le village d'Astérix se trouve sur un lieu hautement symbolique pour le Celtes. Page 131 d'Arphays, rené GUENON : on appelle Blois, la ville au loups » Bleiz, Beilez était en effet le nom celtique du loup, symbole de Belen, l'Apollon gaulois,. Que ce soit Belen (mon pays de naissance est la BEL-gique (ancienne AUSTRASIE), Apollon, Mithra, ou bien
encore le KRYST, l'astre solaire leur est dévolu. Non parce que la logique l'impose, mais bien parce qu'ils sont sur terre , une manifestation de la divinité qui règne, puis rythme l'ensemble du cosmos. Cosmos représenté justement par une roue zodiacale. Et CLANG, voilà que la roue se casse. De quelle roue s'agit-il. Un clin d'oeil à Garum (du poisson.. !!). L'ère des poissons bien connue des astrologues serait-elle en train de finir ???Même si pour ARPHAYS, celle suivante du verseau commence en 1960. Nous pouvons élargir la latitude et la faire coller à l'album sorti en 2017. En cause, des nid de poules. Où se trouve le COQ ? Coq qui bien sûr symbolise MERCURE ou HERMES. Et LUG ou THOTH HERMES est symbolisé avec un coq (pas seulement l'IBIS... Mercure (lat. : Mercurius) est le dieu du commerce dans la mythologie romaine. Assimilé à l'Hermès grec, il devient également le dieu des voleurs, des voyages et le messager des autres dieux. Son nom est lié au mot latin merx « marchandise,
commercer, salaire ». Ses attributs traditionnels sont la bourse, le plus souvent tenue à la main, le pétase,
le caducée, des sandales ailées ainsi qu'un coq et/ou un bouc. Il était célébré le 15 mai en particulier lors des Mercuralia. Le pétase que porte notre ami ASTERIX. Anagramme d'ASTRE et RIXE . Ce qui est en haut est comme se qui est en bas ou la guerre des astres en Gaule. Continuons : J'accuse (Goscinny est juif Ashkénaze..). Psst, Bifidus réveille-toi. Le long sommeil de la période covidienne s'inscrit entre les
lignes...
Le colère gronde à Rome. Les prédictions de Malachie risqueraient-elles de se révéler exactes ? Notre bon Pape François, serait-il le dernier ??? Bifidus se réveille... La louve de Rome a-t-elle encore du lait ???
Lacto Bifidus.. Cela a tellement enfumé thermocumulus (et le réchauffement climatique???). Les routes de Rome sont des casse-gueules... Une ère se termine bien...
Mais pourquoi la LOUVE de Renaix ? La Basilique Saint-Hermès en est le centre alchimique, la seule au monde. Le fond baptismal de la Basilique est Octogonal. Précisions importante, le nombre HUIT est chargé de symbole dans l'album d'Astérix et Obélix (voir chapitres suivants). Le pendant de la route de Compostelle est le Fiertel qui promène les reliques d'HERMES sur un parcours de 32,5 kilomètres (32, comme les chemin de l'arbre de vie ???). ...
Hermès ne fut-il pas élevé par sa mère Maïa dans une grotte en Arcadie ? Gouvernée par un loup de lumière : le LycAON. Encore un Lupus....
Renaix fut fondée par Amand du Poitou. Cité connue pour son mythe mélusinien. Revenons à Maïa et son lien avec Mélusine (Jean Markale), sa sœur s'appelait Mélior, dont l'une des étymologies est justement : miel (Le nom de sa sœur Melior pourrait venir de Meler en breton, « le fabricant de miel », mais Miliour en breton signifie aussi « La Flatteuse » ), comme Maïa ( Maia ou Maïe ou Maïa ou Maya sont des prénoms féminins, qui ont une double étymologie : hébraïque signifiant « Aimée », dérivé de Marie, Sans oublier que les Rois mérovingiens portaient sur leur manteau des abeilles en or !!!
Et Mé LUZ ine est la lumière d'APOLLON, la femme solaire. C'est ainsi qu'en passant je peux lever un coin du voile de ma vie. Habitant trois ans en France, j'ai passé de longs étés à Saint-Jean-de LUZ.. Mais pourquoi parler ainsi de moi ? N'est-ce pas narcissique ? Je m'efface derrière mon pseudo : Mélusine. Plus précisément : Melusine ou la robe de Saphir, titre d'un roman de Franz HELLENS.
N'y voyez que du feu...
Rudy Cambier habitant Renaix a écrit un livre dans lequel il imagine que le véritable auteur des fameux quatrains n'est pas Michel de Nostre-Dames mais que ceux-ci sont le fruit de sa rencontre avec Yves de Lessines (1)... En attendant Rudy Cambier qui habite Renaix, creuse toujours dans son jardin afin d'y trouver peut-être, le trésors des TEMPLIERS (remarquons au passage que les armoiries de Renaix sont
templières : aigles à deux têtes).
De Renaix, Rennes (l'association rennaise Mélusine organise « Mai l'Usine en fête » ) et Rennes le Château), un fil d'Ariane relie ces lieux riches d'un passé préparant l'imaginaire prolifique d'un Chrétiens de Troyes.
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1: Manger du far breton avant de prendre la route
10 septembre : Olga sa lève de bonne heure et se cogne à la valise déposée la veille dans un coin de sa chambre. Une vignette attire plus particulièrement son attention. Un phare majestueux s'élève dans la mer en Bretagne. Entre deux averses, le soleil l'éclaire de tous ses feux.
Sur une tablette de son entrée, traîne un prospectus pour une exposition de peinture. Le nom de Burgrave attire son attention. C'est aujourd'hui. Pourquoi ne pas faire un petit détour par le lieu. Le miroir de l'ascenseur lui renvoie l'image d'une femme entre deux âges. Le regard profond et un peu triste, soutenu par d'élégantes pommettes. Nez un peu pointu mais mutin et décidé. Sourire accompli. L'ensemble s'arrange pour être harmonieux.
Dans sa voiture, la radio diffuse ses nouvelles belliqueuses dont l'écho semble revenir de la nuit des temps. Olga prend la direction d'UR, en, passant du Tigre à l'Euphrate.
Entrée dans la salle d'exposition, un tableau trône sur le plus grand mur. Un phare majestueux éclaire les lieux qui s'emplissent d'une d'une étrange et spectaculaire présence. Le peintre Burgrave est absent et ne peut donner plus d'explication sur son travail. Il y avait une énorme tache de sang au pied du sémaphore. Sur le sommet apparaissaient trois lettres peintes en rouge : ARC. En sortant de l'exposition Olga laissa un petit mot et son téléphone sur le carnet déposé à cette intention. Curieuse d'en savoir d'avantage. En sortant, un tigre de porcelaine lui fait une grand sourire. Elle sentit à peine son coup de griffe.
Une belle frégate l'attendait au dehors sous la pluie.
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2: L'anamorphose du rétroviseur.
Mardi 7 octobre : Poissons d'argent.
Sur le répondeur d'Olga, le peintre au regard acéré a lancé sa ligne pour y pêcher les poissons aux écailles vif argent du souvenir. Jean Burgrave, qu'Olga avait connu voici quinze ans et n'avait jamais oublié, souhaitait la revoir. Elle ne connaissant même pas son nom de famille. Comme un instant du passé, une histoire ancienne imprimée dans la mémoire. Un tirage photographique imprécis dont on ne peut se séparer.
Remettre les pas dans une sente du passé et en repréciser le sillon. Pourquoi pas.
Elle avait toujours aimé les eaux profondes et se sentait suffisamment armée pour retrouver l'anaconda des temps anciens.
Dans un coin de la chambre, la valise semblait défraîchie sous sa couche de poussière. Olga décida de la réveiller avec un peu de cirage. Une minuscule tache de sang s'est diluée dans la crème nourricière. En replaçant la boîte de cirage à sa place dans l'armoire, elle retrouve un carnet rempli d'informations instructives pour livrer bataille aux indésirables des habitations. Parmi ceux-ci se trouve le poisson d'argent. Curieux insecte à la carapace trompeuse, il se différencie de ses congénères parce qu'il subit plusieurs mues, même après être devenu adulte. Il recherche les lieux humides et chauds, les demeures qui pleurent. Il faut aussi savoir qu'il ne peut s'agripper à une paroi glissante.
Jeudi 9 octobre : Tarentelle. L'automne a déposé son voile de brume sur le rétroviseur de la voiture. Une petite araignée aux reflets verts et dorés se promène entre le miroir et son cadre. Olga associait souvent sa mère à l'une de ces petites bestioles que toute la gamme des couleurs offre à ceux qui l'observe de près. Un véritable bestiaire en miniature, de l'abeille nourricière à l'araignée terrifiante.
Parfois agaçante comme les mouches d'été, bienfaitrice comme la coccinelle de mon père quand nous nous dirigions vers le Mont Saint-Michel, industrieuse et terre à terre comme la fourmi.
Mante religieuse et cigale de Provence. Papillon de nuit et libellule à la poésie champêtre, à la fois éternelle et éphémère.
Il lui fallu beaucoup de temps pour se protéger de ces petites créatures aux nombreuses métamorphoses , les apprivoiser et parfois les accueillir sereinement. Un tarentelle passait au moment d'allumer la radio.
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3: LULU
Soirée du vendredi 10 octobre
Pour retrouver aisément l'emplacement de sa voiture, se garer sous les feux d'un réverbère.
L'appartement de jean Burgrave surmonte toujours sept étages dans une vieil immeuble du début du siècle. La rue est aménagée le long d'une voie ferrée. Olga gravit à nouveau les longues volées de marches pour rejoindre le seuil d'un passé ressurgi.
Alors que de nombreux événements avaient traversé son existence, rien ne semblait avoir changé depuis les quinze qui avaient séparés son premier rendez-vous dans l'atelier du peintre.
Excepté quelques aménagements discrets et de nouvelles toiles accrochées le long du mur d'un très long couloir ; l'un représente un clown blanc, une rose rouge glissée entre les dents, en équilibre sur un câble tendu entre deux nuages, les lieux semblent s'être cristallisé en un instant mort dans le passé. L'homme aussi semblait figé dans on habit de cérémonie, comme une montre fracassée sur le sol, juste après un crime. Sa démarche est raide à l'image d'une statue de sel qui soudain se remettrait à vivre. Seul son regard semble avoir préservé sa vivacité d'antan, passant en un bref éclair de la tendresse la plus délicate à la cruauté toujours aussi acérée. Telle la lame du couteau berbère déposé sur la cheminée.
La rencontre avec le peintre avait duré une soirée. Elle avait laissé une cicatrice dans son passé. Les traces d'une lame de rasoir entre les lèvres. Le temps était venu de la refermer.
Entrée de Clownesse.
Olga avait toujours aimé le cirque et particulièrement les spectacles avec des cochons. Elle tendit un cadeau au peintre. Le livre d'un romancier du siècle dernier tombé dans l'oubli : Lulu de félicien Champsaur. Jean lui offrit en retour : « le sourire au pied de l'échelle » d'Henry Miller dont il avait souligné de nombreux passages d'un traut rouge comme pour les imprimer dans le cœur du lecteur.
Clownesse un instant d'éternité a retrouvé son clown et planté son chapiteau en sa demeure ».
Sur la table du peintre trône une plat récemment sorti du four. Jean lui tend le moulin à poivre pour égayer la deuxième traite du lait, un excellent reblochon, scellant ainsi leur nouvelle alliance. A la fin du repas, Olga s'approcha de la fenêtre pour y observer la rue : sa voiture stationnait seule sous le rêve berbère.
Dans l'encoignure d'une porte, l'inspectrice Colombe a tendu son oeil de verre pour éclairer le monde sur son ennui ». Vivre mort, autant retourner et vivre dans la lumière de son ombre.
Déposé à même le sol contre le mur de l'appartement, un tableau représente une jolie femme, un panier rempli de crustacés, en appui sur sa hanche ? A l'arrière, un bateau isolé semble tanguer dans la brume du matin sur le Canal de Bruxelles .
Le peintre lui raconte son histoire. Absent le jour de l'exposition à laquelle Olga s'était rendue, il avait une rendez-vous au vieux Marché aux Puces dans le centre vile. Il pleuvait, la place était déserte et le tableau était adossé à un hêtre. Il semblait avoir été oublié par un brocanteur parti en urgence.
Intriguée, Olga lui demande de l'emprunter un certain temps. Dans le bas de la Marine ; une signature : J. BURGONDE.
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4: La Carte Postale Ancienne
Mardi 14 octobre.
La marine encadrée d'un certain Jean Burgonde se trouve accrochée sur le mur fraîchement repeint du salon d'OLGA. Une place était vacante.
A quelques détails près, elle semble pouvoir palper son rêve. L'absence du marinier à l'arrière-plan éveille une curieuse sensation de solitude. Mais le mot s'inscrit dans les rayons du soleil qui balaient le sol.
Sur sa table de chevet, une ancienne carte postale traîne depuis quelques jours. Elle se trouvait à l'arrière du tableau, glissée entre la toile et le cadre. La différence de nuance à la surface du tissu laissait supposer qu'elle y demeurait depuis un certain temps. La destinataire était une certaine Mademoiselle Neuville.
Au dos du carton, une lithographie représente sur un fond marin, une orphie qui frôle une turritelle. Au verso, une seul message : « il n'y a pas d'amour peureux ». Le tampon sur le timbre date du 24 novembre 1928. Cette date lui rappelait celle de la naissance de son père. L'adresse est en partie effacée, mais il n'est pas difficile de reconnaître la rue Marché aux Herbes à Bruxelles ».
Le lien entre la carte postale et le tableau n'est pas manifeste mais il a raison de la résistance d'Olga : elle décide alors de retrouver le lieu où l'œuvre fut peinte.
Mercredi 15 au matin
Si tu hésites à prendre une direction, lis la petite gazette à la rubrique : « fait divers ».
En sortant de chez elle, Olga est surprise par la vision de sa rue qui est recouverte d'un fin duvet d'une blancheur fantomatique.
Durant la nuit, de nombreuses plumes d'oie se sont échappées par la déchirure d'un oreiller carré abandonne dans l'anonymat de la nuit. Sur le rebord de la fenêtre, un passant a délaissé sa gazette du jour. Intriguée par le titre, Olga décide de lire l'intégralité de l'article :
« Une femme a retrouvé la truelle d'un maçon. L'homme qui la recherchait y tenait beaucoup car elle appartenait à son père. Il avait placardé quelques affichettes chez tous les commerçants du quartier où il pensait l'avoir égarée.
Une femme avait été attirée par la couleur turquoise du manche. L'outil se trouvait chez un brocanteur près d'une écluse le long du port de Bruxelles.
L'homme heureux pouvait enfin terminer la construction de sa nouvelle demeure ».
« Dans la torpeur matinale, la chance tourne à nouveau autour de la terre qui se remet délicatement de sempiternel parcours ».
Olga hume une dernière fois le climat irréel de la rue et s'engouffre dans l'habitacle rassurant de sa voiture.
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5: Même jour : Monsieur lampe.
La librairie « jet d'ancre » relavait son rideau de métal dès 9 heures du matin; Olga familière du lieu, présente la marine au libraire qui s'y connaissait assez en peintres belges.
Tout en étant très mince, Monsieur Lampe a une stature imposante, ses cheveux roux flamboyants tirés vers l'arrière et son nez puissant le font ressembler à la figue de proue d'un navire. Avec le temps, ils étaient devenus amis, partageant la même passion pour le cirque. Monsieur lampe possédant par ailleurs une belle collection de livres autour de la marine, Olga lui confie le tableau.
A première vue, le nom et le style du peintre ne lui évoquent rien de particulier.
En revanche, le visage de la femme lui rappelle un visage qui peu à peu se précise dans ses souvenirs.
Au moment de l'ouverture de la librairie, vingt ans plus tôt en octobre 1983, une dame d'une septantaine d'années venait de temps en temps le consulter et parfois, acheter des livres sur les peintres belges. Son nom lui revient même en mémoire : Madame Burgrave.
Elle était encore très belle avec ses grands yeux bleus et ses longs cheveux dont on devinait qu'ils furent blonds. Elle ne parlait pas beaucoup mais semblait toujours préoccupée de trouver un livre précis.
L'intérieur de la librairie ressemblait déjà à la coque d'un bateau avec de multiples traverses et charpentes remplies d'ouvrages.
Il ne l'avait jamais vue accompagnée, excepté une seule fois, d'un homme d'une trentaine d'années. Après 1989 et la chute du mur de Berlin, il ne l'avait plus aperçue, même ailleurs que dans la librairie .
En cherchant dans son carnet d'adresses, Lucien Lampe retrouve une Madame burgrave, rue de Mérode à Forest.
Olga ne pensait pas en apprendre d'avantage aujourd'hui.
-Au revoir Monsieur Lampe et à la prochaine fois. Merci encore pour le livre sur les frères Zemganno. Je vous laisse la tableau et viendrai le reprendre dans quelques jours.
- Au revoir, Olga.
L'emploi d'assistante-chercheuse à l'Université, lui donnait une certaine liberté d'action qu'elle mis aussi à profit pour sa petite enquête.
En associant Burgonde et Port de Bruxelles sur l'écran de l'ordinateur, Olga fit émerger un ancien article remontant au mois de décembre 1928.
« Dans la nuit glacée du 3 au 4 décembre 1928, les pompiers ont été appelés d'urgence par un marinier qui se trouvait en pleine nuit sur la pont de sa péniche. Un incendie s'était déclaré dans un bateau, de l'autre côté du canal. La caserne des pompiers n'étant pas trop éloignée, le feu a été relativement vite maîtrisé avant que l'embarcation ne coule.
Un corps calciné d'une quarantaine d'année, encore non identifié se trouvait sur le pont. Des tableaux signés Burgraves étaient éparpillés partout sur le quai. L'habitant du bateau aurait tenté de la épargner.
Après enquête, le bateau appartenait à un certain Monsieur Burgonde, avocat, dont la famille n'avait jamais plus eu de nouvelles après sa disparition en avril 1915. Selon certaines sources, il était possible de retrouver la trace de Maître Burgonde en France, au moment de l'affaire du « Bonnet rouge », publication anarchiste créée par Eugène Bonaventure Vigo, père du cinéaste Jean Vigo..
L'information n'a pu être confirmée.
A partir de 1921, Monsieur Burgonde serait revenu en Belgique pour apparemment choisir une vie tranquille à bord d'une péniche, l'ARCADIE.
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6: MARIEE D'EQUINOXE
Jeudi 30 octobre : il est sept heures du soir.
Olga écoute Eric Satie dans Clio.
Au premier carrefour, à l'ombre d'un vieux pont, Bouglione a planté son cirque près d'un peuplier.
Les rêveries d'Olga naviguent sous un chapiteau : dans la loge du clown blanc, sous les feux de lampe de son meuble coiffeuse, une statue tanagréenne entame sa course gracieuse et immobile.
Sur la piste lulu prépare son numéro avec un cochon de porcelaine et fait la nique au clown de Dieu qui ne Sacre plus assez le printemps. Par la lucarne de son cœur, l'éléphant coincé dans sa cage lève sa trompe vers la lune qu'il aime énormément. Les cymbales attaquent leur course fougueuse de quintes et d'octaves sous une pluie de confettis. Le tigre de papier sort de sa tanière de blaireau en rasant les mur du son.
Ce soir, quand les cloches sonneront sou le chat piteux, la chatte aux yeux pers bandera ses yeux jaloux sous un loup de satin gris chartreux.
Le pire rat des mers sautera sur la nef d'une ducasse de mardi-gras. Les fêtards lèveront leur coupe de cheveux au ciel de leur lit. Le mousse partira en goguette à la barbe des chameaux.
L'équinoxe soulèvera sa plus haute mariée.
Au même instant, l'usine Ford met les clés sous les portes du "paradis". Le marteau a frappé une dernière fois au cœur de l'alarme qui ne sonnera plus l'heure du midi. Les ouvriers arrêtent leur machines et sortent faucher le blé en herbe.
Dans l'allégresse, près de la pointeuse, les cartes postales s'échappent du tourniquet pour rappeler à l'ouvrier, le cœur palpitant de son ouvrière.
Au loin, sur une péniche, un tas de charbon nage vers le foyer ardent de la dulcinée.
L'affiche de cirque se décolle du mur sous le choc violent du ballon rouge des gamins des rues. L'un d'eux est peut-être sorti du trou du monde pour lui rappeler son infamie.
On peut toujours rêver.
Un couteau sur ta cheminée était là pour rappeler que les deux étoiles de mer collées l'une à l'autre seraient un jour séparées.
D'une coupure nette et définitive.
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7. Les vaches colorées ou l'antre du Quinotaure.
Mardi 5 novembre
Intriguée par les informations découvertes sur Monsieur Burgonde et ses liens avec le groupe anarchiste lié au cinéma, Olga reprit le chemin de ses investigations.
A la sortie du tunnel qui la menait vers le Musée du Cinéma, des vaches colorées indolentes jalonnaient son parcours.
Sur place, une pomme entamée dans la main droite, elle s'adresse à une jeune dame prénommée Marianne qui propose de la guider dans les méandres de la mémoire cinématographique. S'il n'est pas possible de visionner l'ATALANTE, ainsi à la simple demande, il est sinon aisé de recueillir de nombreuses informations. L'Antre du Quinotaure recèle des trésors de pellicules restaurées, témoignage fragile de la mémoire collective,
fil d'Ariane d'images fixées dans le temps qui retient et efface.
L'ATALANTE qui durant tout le film longe les flancs des canaux, exprime tout au long du voyage, cette indolence de la mémoire, celle de Jean Vigo qui mourut juste à la sortie de son œuvre, sans avoir visionné le plus beau travail de sa vie. Le film date de 1934, six ans après l'incendie de l'ARCADIE dans le port de Bruxelles. Film présenté au club de l'Ecran où travaillait une certaine Madame Neuville. Le nom de famille de la jeune fille était fréquent.
Surtout dans le nord de la France aux alentours de Stenay. Olga n'y voyait qu'une simple coïncidence un peu troublante mais qui l'encouragea à poursuivre ses recherches.
A la sortie du Musée, la soirée s'était couchée sur la ville encore éveillée.
L'écran Noir de la nuit offrait sa transition de velours pourpre scintillante.
Sur le chemin, Olga croise une voiture de pompiers, un véritable char surmonté de ses auriges qui dans de grands jets sortant de tuyères serpentines arrosait le Boulevards de couleurs roses et orangées. Les façades de suies se recouvrant d'une peinture aux reflets d'aurore. Au passages, sa Clio se couvre aussi de cet instant d'éternité. Alors qu'Olga sort de sa voiture pour la regarder et en même temps se plaindre un peu aux pompiers de la nuit, elle aperçoit le peintre Turner sur son nuage près de la lune qui la gratifie d'un clin complice et amusé. S'excusant de cette petite impertinence.
Tout bien considéré, l'incident n'était pas si grave et la voiture s'harmonisait avec les vaches colorées. HATHOR et à travers...
...
8: L'impromptue ou le Sémaphore
Riche de nouvelles données, Olga retourne chez son libraire préféré. A l'évocation du nom de Burgonde, le mémoire de Monsieur Lampe se rallume au souvenir d'un certain André Burgonde qui l'avait très bien conseillé dans un procès avec les anciens propriétaires de sa maison avant qu'elle ne soit transformée en librairie.
Ah ! Ces avaricieux, Madame...
La maison suintait d'humidité, ce qui était très fâcheux pour la conservation de beaux livres rendus fragiles par les années, et le vice n'apparut qu'après l'achat.
André Burgonde avait une personnalité riche et attachante bien que très discrète. Il arborait toujours une moustache dorée et un chapeau à l'ancienne mode. Ils furent souvent amenés à échanger des conservations sur la batellerie et l'art marinier. Monsieur LAMPE avait appris son décès il y a vingt cinq ans, en lisant les journaux. Ils avaient perdu le contact durant les années quatre-vingt dix, sans qu'il en sache les raisons.
Le libraire avait toujours eu l'impression que planait un secret autour du père de Monsieur Burgonde qu'il n'avait pas beaucoup connu, mais dont il évoquait parfois la mémoire à l'occasion de ses recherches. André gardait le souvenir d'un bel homme assez mystérieux et très cultivé qui recherchait surtout les défis que probablement, une simple vie familiale ne lui apportait pas.
Pour le reste, André se montrait peu disert. Etait-il marié, avait-il des enfants ?
Sa discrétion sur ces sujets s'expliquait certainement par les légendes que son
père avait léguées à sa famille en partant un beau matin d'octobre. André avait
cinq ans.
Des années bien plus tard, la mère de Monsieur Burgonde avait reçu un paquet avec des dizaines de tableaux. Ceux-ci étaient expédiés par une personne inconnue qui n'avait pas laissé d'adresse.
André venait surtout dans la librairie pour voir si jamais son père, dont il ignorait les talents de peintre, aurait laissé quelques traces dans une galerie ou des cartons d'invitations que collectionnait Monsieur Lampe. Ce qui intriguait surtout André, c'est que la signature de la moitié des tableaux n'étaient pas celle de son père.
Peut-être avait-il recueilli des informations, mais André ne lui fit pas partager ses découvertes. Olga ne réussit pas à savoir ce que représentaient ces tableaux.
Au cours des échanges avec Lucien, une dame d'une quarantaine d'années, aux traits arméniens est entrée dans la librairie. Olga apprend que la femme est intéressée par tous les livres ou documents relatant la vie des habitants de phares car ceux-ci étaient nécessaires pour l'écriture de son prochain article.
Monsieur Lampe semblait bien connaître la dame qui fréquentait souvent sa librairie et ses intérêts très diversifiés. Il ne fut donc pas étonné par le caractère insolite de son nouvel intérêt. Cette fois, l'idée des ses nouvelles enquêtes lui était venue après avoir lu un entrefilet dans un quotidien belge évoquant un meurtre dans un phare. Le couple qui l'habitait depuis une dizaine d'années était suspendu par le torse devant la lampe du phare, à une hauteur d'un mètre du sol. Des habitants de la ville portuaire l'irrégularité avec laquelle le pinceaux lumineux balayait l'espace maritime. Ils avaient été endormis avant d'être vidés de leur sang par de nombreuses scarifications.
L'homme avait un gros saphir incrusté dans al pupille énuclée de droite et la femme, encore très belle avec des long cheveux blonds vénitiens et des yeux verts d'eau piqueté d'algues brunes, serrait une parle nacrée entre ses dents, collée par une résine.
Lucien promit de faire des recherches, mais il était tard, et il devait fermer un peu plus tôt.
En sortant de la librairie et constatant que pour elle aussi, l'heure était dépassée pour retourner à son lieu de travail près de l'université, OLGA s'est arrêtée dans un cybercafé.
L'histoire criminelle racontée par la jeune dame était glaçante mais aussi très insolite. Ce qui était certains, c'est qu'elle était loin d'avoir livré tous ses mystères.
La journaliste d'investigation prénommée Cassandra ne pouvait savoir que le sujet de son enquête rejoignait en partie les recherches d'OLGA. Les phares étaient trop présents dans les événement de sa nouvelle vie pour les laisser s'évaporer dans le brouillard de cette fin d'après-midi.
Un double meurtre ne pouvait être passé inaperçu et Internet dans les limbes de sa mansuétude robotisée fournirait peut-être quelques pistes pour mieux comprendre ce qui s'était passé.
A la veille du week-end, il y avait beaucoup de monde à l' »AMOUR FOU », mais peu de personnes se trouvaient devant les ordinateurs.
Si en Belgique, il ne restait apparemment plus que quatre phares dont : « la Méchante Jeune Fille » à Ostende, il y en avait bien sûr un certain nombre au-delà de la frontière belge et surtout en Bretagne.
En associant phare et couple assassiné, Olga trouva un petit article sur un meurtre en Normandie appelé : « Le Radiant ». L'homme, âgé de plus de cinquante ans, d'origine flamande s'appelait Guido BANNE et la femme Mérope ALLAEYS, bruxelloise de 49 ans. Guido Banne était le fils d'une résistant flamand connu. Avant de s'installer dans le phare avec Mérope, il était forgeron d'art et vendait par ailleurs du matériel pour bateau dont des ancres, des gaffes, qu'il dessinait et destinait ensuite à une forge spécialisé pour les pièces trop lourdes. Mérope était historienne et commençait une recherche sur les « Naufrageurs ». De nombreux bateaux se sont ainsi trouvés délestés de leur cargaison qui fut disséminée sur terre. Se retrouvant peut-être éparpillée de leur cargaison qui fut disséminée sur terre, se retrouvant peut-être éparpillée aujourd'hui dans les brocantes.
Pierre, le serveur de l'AMOUR FOU » vint lui servir un café russe comme Olga en avait l'habitude, très mousseux avec une pointe de vodka.
Elle connaissait son intérêt pour tout ce qui se rapportait au monde de la marine et ses balades matinales sur les marchés aux puces qu'il écumait pour trouver de vieilles ancres à restaurer avant de les remiser dans un local peint, inspiré par les fonds marins. Olga lui fit partager l'objet de ses recherches et Pierre en pays de connaissance prit un certain plaisir à lui relater l'histoire des naufrageurs qui au 17ème siècle surtout, éteignaient les phares et allumaient des feux sur les plages afin de détourner les bateaux de leur voie en les précipitant sur les récifs.
A la fin de son récit, Olga de demandait ce qu'il restait du travail de Mérope Allays, espérant qu'un naufrageur du 20ème siècle ne l'ait emporté sur son esquif.
...
9. LES DORMANTES
Jeudi 21 novembre
Il fallait tirer cette histoire au clair de lune rousse et il faisait nuit.
Un petit voyage en Basse-Normandie dans la commune de carouges se présentait comme une évidence dans les pérégrination d'OLGA.
Avant de prendre la route, elle fit un petit détour chez le Peintre Burgrave pour lui rendre le tableau. Profitant du passage d'un homme portant un colis au premier étage, olga gravit les sept volées de marches qui s'élargissaient comme une spirale inversée en direction de l'appartement de Jean. La porte n'était pas fermée à clé. En pénétrant dans les lieux, elle découvre sur le table du salon, un carton de son invitation : BABELART sur laquelle était inscrit : « je ne serai pas présent avant une heure. ».
Le temple semble suspendu entre chien et loups dans un écrin d'incertitude juste éclairée par un début de lune rousse. Olga s'est approchée de la fenêtre qui donne sur la rue. La lune éclaire la lame glacée du couteau berbère posé sur le rebord de la cheminée en marbre ambré à côté d'un vieux rétro-projecteur.
Sur le trottoir d'en face, un homme en imper blanc se sépare de sa dulcinée et poursuit sa route en les réverbères et le défilé des voitures Olga remet le tableau le tableau au même emplacement. La carte postale en moins. Elle servira pour la guider en attendant Orphée.
Sur le mur opposé, Jean a accroché le tableau au phare.
Trop sidérée par la beauté spectrale du sujet et la tache de sang qui se répandait sur le sol, son attention n'avait pas été par les deux qui se détachaient sur le côté droit en haut du phare.
Comme le Dieu du même nom : le lettre « R » et « A ».
La nuit approchant, Olga préféra ne pas s'attarder dans le silence de l'appartement. La jeune fille aux crustacés semble veiller sur le phare en face. Quand la lune rencontre le soleil, La syzygie était accomplie.
Dans l'angle du rétroviseur, Bruxelles fuit son horizon. Partir, c'est souvent noircir les cases des nombreux absents de notre vie.
Dans le haut parleur, Tom Waits éraille l'atmosphère de sa voix râpeuse : tu es innocente lorsque tu dors,.. Marie Tudor, n'allons pas au moulin.
« « suivre le mouvement de l'avion en direction du soleil qui au même instant sur son lac céleste aux premières heures d'une nuit boréale à couper au couteau à huître d'Oléron. Enflammant le vol silencieux d'une mouette happée par les vents du paradis, conçus par les violons d'un genre musical nouveau, à renaître, là-bas au loin en ANDALOUSIE.
En Normandie, un lit à baldaquin l'attendait dans une chaumière habitée d'octobre à mars. Sa plaque en fer forgé était plutôt inhabituelle : les DORMANTES. L'habitation est couverte d'un manteau blanc et de feuillage. Elle se situait à la lisère des bois environnants, probables vestige de la forêt de Brocéliande. D'un seul étage, sont toit en tuiles rouges grenat orangé reposait sur une structure de poutrelles verticales et croisées, agrémentée de pierres du pays chaulées. Le jardin tout autour était en friche. Les propriétaires, de vieux amis de l'oncle paternel d'OLGA, Hislaire, habitait les maison voisine. Il y a quarante huit ans, ses parents, en voyages de noces y passèrent deux nuits après avoir visité le Mont-Saint-Michel en scooter rouge.
Comme prévu, les clés se trouvaient dans la boîte extérieures de l'ermitage. Olga sortit sa valise qu'elle transportait dorénavant dans on coffre. La petite arche veille sur elle. L'air était humide, mais suffisamment doux pour accompagner son séjour.
En ouvrant la porte, un chat miaulant, roux et or s'extirpe de la demeure. Une odeur accueillante de feu de bois récemment était embaumait l'unique pièce. Le lit trône solitaire dans un coin près de la cheminée.
Sur la poutre un peu calcinée, des trolls, lutins et elfes en fine céramique veillent sur les lieux. Le mobilier rustique s'habille d'ornements sylvestres. Chèvrefeuille, oiseaux, champignons, cerfs délicatement ciselés nécessitant l'exercice corporel pour se révéler entièrement au regard nouveau. Une demeure enchâssée dans l'Orée d'une forêt sur son feuillage d'or orange et de grenat.
Une demeure qui invite au sommeil profond et réparateur. Juste bercé par le vent dans le bruissement du feuillage et le déplacement des nouvelles bûches. Dans la radio la voix radieuse de Kate Busch l'entraîne loin dans les steppes des babouches.
Le lendemain, en fin de matinée, Odile et Arturo s'invitent dans l'antre du passé. Ils connaissaient la visiteuse par le nombreuses descriptions de son oncle d'OLGA. Celle-ci les rencontrait pour la première fois. Le couple quoique âgé restait encore très alerte et apparemment spirituels sans pour autant être hilares.. Si Arturo est grand et imposant, les cheveux poivre et sel couronnant un regard gris et acier piqueté de tendres étoiles ocres, les trait accentués, le nez fort. Odile en contraste était petite et un peu trapue avec un visage sillonné de fines vaguelettes de rides illuminée d'un regard bleu et limpide.
Après la timidité des présentations que redoutait toujours Olga, elle aborda assez vite la raison de sa présence en Normandie.
Odile et Arthur se rappelaient très bien le climat étrange et lugubre qui suivi l'annonce de « meurtre au phare ». C'était il y a juste un an et à cette époque, il faisait très froid pour un mois de novembre. Guillaume, leur fils, qui passera en soirée connaissait bien mieux qu'eux les toute l'histoire, car son ami est inspecteur de police à Saint-Lo. Ils partagent la même passion pour la restauration de vieilles radios et ressuscitent les vibrations des ondes (le tonnerre de Brest)*. Certains météorites et étoiles renvoient des ondes dans certaines zones de la région.
Olga Attendrait le passage de GUILLAUME.
Ses parents invitèrent Olga à partager leur table pour déjeuner.
Depuis qu'il était parti, il y a quinze ans au Canada, après le décès de la mère d'Olga, Arturo n'avait plus eut de nouvelles de son père. Il comprenait très bien ses souffrances dues aux nombreuses éclipses qu'il avait imposées à son entourage. Vagabond du ciel et des Long courrier qui le maintenait à distance toujours en à distance des personnes pourtant chères, son père, Pégase infatigable, toujours en fuite vers le soleil levant des fuseaux horaires, laissant aux autres le filage de la quenouille de l'absence.
Olga pensait à Jean le peintre. A peine s'étaient-ils retrouvés qu'il partait déjà vers de nouveaux horizons, construire ses perpétuels châteaux de sables mouvants. Chaque instant qui la préparait à leur séparation finale inaugurait un changement absolu dans sa vie. L'anaconda du passé relâchait lentement son étreinte funeste autour de son cœur et le sang comme purifié reprenait son voyage dans la vaisseaux réanimés de son cœur meurtri. Dans une gestuelle Merlin l'enchanteur, Arturo tendit une boule de neige en verre comme il y en avait beaucoup à l'époque dans les boutiques de souvenirs... A l'intérieur dans l'eau, un couple se dirigeait vers le MONT-SAINT-MICHEL. Les parents d'OLGA l'avaient oublié, il y a longtemps sur la cheminée des dormantes, et il ne s'en était jamais séparé. La présence d'OLGA lui rappela son existence enfouie dans une coin d'une vitrine.
*Notes : Les premières liaisons radio datent du 3 aout 1898 à BREST.
...
10. L'obturateur
Bonjour, je me présente, Guillaume DELAHAUT. Je suppose que vous vous attendiez à ma visite après la rencontre avec mes parents.
J'espère qu'ils ne se sont pas montrés trop prévenants. Excepté moi et mon frère, ils n'ont pas de nombreuses visites et votre présence les enchante.
Mais je suppose que vous recherchez surtout le calme et un lieu de réflexion.
- Oui, ils sont charmants, mais ne vous inquiétez pas trop pour moi.
- Quand vos parents ont passé quelques jours aux « Dormantes », j'étais trop jeunes pour me souvenir des détails de leur passage. Mais, photographe, j'ai pu me faire une certaine idée de vous et celle-ci se confirme entre autre par le port élevé des pommettes de votre mère et une certaine mélancolie du regard de votre père.
Guillaume est également un mélange assez étrange des traits de ses parents. Son regard couleur d'aigue-marine grise et bleu clair est franc, dégageant une impression de force inhabituelle, déstabilisant facilement son vis-à-vis par l'acuité de son observation.
Rien ne semble pouvoir résister à son analyse, pourtant chaleureuse et bienveillante. Ses cheveux de boucles noires encadrant un visage tout en complexité mais globalement harmonieux.
Sa bouche exprime aisément toutes les gammes de l'expression, les lèvres tout en retenue, aux inflexions perplexes, réfléchies et parfois moqueuses.
- Vos parents vous ont certainement expliqué la raison de ma présence ici.
- En partie, les véritables motifs de votre intérêt pour ce meurtre inhabituel ne m'apparaissent pas clairement.
- Je dois dire que moi non plus. Si je me retrouve ici, c'est suite à une rêve qu'il serait trop long de détailler. Mais faut-il toujours une explication précise pour s'intéresser à un sujet d'enquête.
Guillaume ne semble pas perturbé pas l'imprécision des explications d'Olga. Ce qui l'incite d'emblée à lui faire confiance puisqu'il l'a lui accorde.
-Mes parents ne vous ont pas donné de détails sur ma profession, excepté semble-t-il au sujet de mon intérêt pour les anciennes radios.
Pour être plus précis, j'enseigne la photographie dans un collège de police et forme entre autre les techniciens qui opèrent sur les scènes de crime.
Si aujourd'hui, les techniques ont évolué en passant par l'outil d'animation en trois dimensions, Guillaume privilégie toujours la démarche ancienne ou intervient plus souvent la psychologie et l'intention du photographe comme si celui-ci était le metteur en scène du crime. Si les relevés des scènes des scènes criminelles se sont
adaptées aux nouvelles technologies , l'éthologie du de l'assassin est restée la même depuis Caïn et Abel.
Chaque victime représente une partie de l'âme du criminel qu'il pourchasse indéfiniment dans l'espoir de l'a ravir. Le photographe d'enquête policière est un chasseur d'image, un capteur d'âme, celle du criminel qui se décharge sur les autres du poids de sa culpabilité. A eux de l'en libérer.
Chaque meurtrier garde toujours un joker dans son jeu et pour la police, il s'agit de gagner la partie.
Guillaume fait le lien avec ses vieilles radios. De nombreux objets et êtres humains transportent une histoire qui attend en écho d'être révélée par celui ou celle qui la rencontre et dans le meilleurs des cas, lui insuffle une nouvelle vie. Un instant d'immortalité.
Même l'histoire du monde n'est qu'un déroulement d'un éternel retour de ce que chacun sait déjà et certains, ont le privilège d'être des passeurs. Un crime n'est jamais le fuit du hasard, il se retrouve toujours dans le jardin des Hespérides et d'autant moins s'il nous offre la beauté de son ultime accomplissement en partage.
Guillaume avait bien sûr été sollicité pour le « meurtre au phare ».
C'était en 2002, une année exceptionnelle pour le vin et le cidre dont des parents s'occupaient de la mise en bouteille.
Une journaliste arménienne était venue sur place pour s'imprégner des lieux et prendre aussi des photos. Guillaume qui connaissait un peu le couple assassiné, surtout Mérope ALLAEYS dont les recherches sur les naufrageurs l'avait fort intéressé. Il l'a un peu aidée dans sa quête d'informations.
De nombreuses histoires de naufrageurs alimentent les légendes de la région. Ceux-ci accrochaient les lanternes aux cornes de bovidés.
Un rappel de Mérovée et du Quinotaure, le taureau à cinq cornes.
Fécondée dans les aux de l'Atlantique. Parfois des ânes avait aussi cette tâche funeste. Ils ressemblaient alors aux balises maritimes ballottées par les vagues, trompant la trajectoires des frégates et navires. La cargaison étant le butins. Quant aux survivants, ils étaient souvent égorgés.
Mérope, bien qu'âgée semblait une survivante de la cité d'YS. Une princesse Dahud du 20ème siècle.
Elle s'intéressait à la peinture et de nombreux tableaux de phares et de chevaux garnissaient les murs intérieurs du phare. Ses héritiers les ont emportés en Belgique. Mérope était la fille née d'un remariage de sa mère avec un Monsieur ALLAEYS.
Son demi-frère qui est peintre, venait souvent en visite chez sa sœur et profitait de son passage pour coucher sur toile les phares de la région.
Guillaume lui avait acheté une œuvre il y a deux ans.
Le tableau représente un roi et une Reine à cheval, s'éloignant d'un phare majestueux dont le sol s'apparente aux cases d'un échiquier.
Le peintre est représenté de dos à l'avant-plan et sa tête est coiffée d'un bonnet tricorne coloré avec des clochettes.
Le tableau comme l'avait déjà deviné Olga était signé. Burgrave.
...
11. Le nouveau nez de Jobourg
26 novembre.
Bruxelles, 9 heures quarante du matin. Dans la brume matinale, Lucien Lampe relève le volet métallique de la librairie. De l'autre côté de la rue. Alexandra s'extrait rapidement de sa voiture mallette pressée contre sa veste de cuir couleur safran à l'abri du vent.
Avant d'être romancière, Alexandra naviguait dans le milieu du journalisme. Elle en a gardé une insatiable curiosité pour les faits divers dont la plupart recèlent leur lot de tragédie poétique. Sur le sol de la librairie, parmi les publicités brille une carte postale que s'empresse de ramasser Lucien Lampe. Il n'est pas étonné de reconnaître l'écriture d'OLGA. Vive, reliante, presque artistique. Les mots s'enchevêtrant dans une danse harmonique, prendront la route ce vendredi pour voir le RADIANT. Bientôt de retour à Bruxelles. AMITIES.
Son regard distrait par un mendiant semblant venir d'une forêt lointaine, et se déplaçant péniblement le long du quai. Lucien Lampe n'a pas remarqué le trouble d'Alexandra à la vue du phare représenté sur la carte postale. Même le timbre comme pour accentuer le sujet représente un autre phare : son jumeau.
Aux Dormantes, Olge s'engouffre dans sa Clio, une nappe de gouttelettes s'est déposée sur les vitres, l'obligeant à ressortir pour éclaircir son chemin.
« Nettoyer les carreaux d'une dame de pique dans une allée de peupliers. Imbiber l'éponge des impressions présentes et en dégager le surplus d'émotions anciennes. Laisser couler le liquide vers sa liquidation et le recueillir sur une feuille de format carré. Appliquer le résultat en transparence sur les feux allumés de ses phares et observer les méandres du passé ainsi recomposé. La quadrature du papier épousant parfaitement le cercle lumineux révèle en son centre un petit cochon souriant à la lune... Le Goret a retrouvé son nombre PI.
GUILLAUME et son ami MATTHIEU, l'attendent pour déjeuner dans une crêperie près du Nez de Jobourg en face du PHARE.
D'après Guillaume, Mérope aurait fait un lien entre les naufrageurs et la Princesse Dahud. Ils cherchaient à venger la mort de la Princesse que son père avait lâchement rejetée de son cheval afin d'assurer sa survie dans son galop pour échapper à l'engloutissement de la Cité d'YS.. Pour Olga, il s'agissait d'une vieille légende.
Quant à savoir si elle avait inspiré les naufrageurs normands et bretons, cela reste vraisemblable.
Onze heures, la crêperie est ouverte. C'est le chant de l'heure dans l'isolement de la brume. Au loin, Olga perçoit un phare somptueux dans son envoûtante grisaille.. Seul un couple en discussion animée remplit le lieu désert..
Guillaume accueille Olga d'un grand sourire. Matthieu plus réservé derrière ses lunettes d'écailles rouges corail, lui tend la main droite, l'autre tenant une enveloppe KRAFT, probablement les duplicatas de la scène du meurtre.
Guillaume, de son côté, a emporté quelques écrits de Mérope Allaeys.
Après une délicieuse boisson, un nectar d'Ambroisie, Marc tend les photos à OLGA.
Normalement, il n'était pas autorisé à sortir ce genre de documents, mais sa longue amitié avec Guillaume a vaincu ses réserves. Sur la table débarrassée, Olga étale les photographies. De la plus proche à la plus éloignée.
Il y en a sept. Les corps sont exsangues et blafards. Guillaume lui explique avoir improvisé pour le visage de Mérope qui ressemble à une Madone endormie, pour ensuite se consacrer à son compagnon. Le saphir de Guido semble fixer le photographe comme un œil éternellement vivant, par l'intensité de ses rayons.
La cavité énucléée a été remplie d'un gel durci qui maintient la pierre précieuse dans son axe... . Mérope, YEUX rope, livre moi ton fil d'ARIANE.
Le vol ne pouvait être le motif du crime. La mémoire d'un viol lui, semble plus crédible... Qu'as tu vu Mérope, que tes beaux yeux ne pouvaient percevoir ?
Comme le confirme Matthieu, qui a vu la pierre de près et l'a fait analyser par un joaillier, celle-ci est d'excellente qualité. Mérope, Europe, Mérovée, fécondée par le QUINOTAURE BLANC.
Guido Banne lui, semble dire : j'ai vu mon meurtrier mais ne le connais pas et Mérope : je connais le meurtrier, mais je ne l'ai jamais rencontré. Corne d'Auroch, cette histoire nous entraîne dans les dédales d'un lointain passé.
Il s'agit d'éviter les écueils entre les rochers de l'entrée.
La mort fut provoquée par une section d'une artère du cou, les scarifications achevant le travail. Une partie du sang semble avoir été recueillie....
La septième et dernière photo montre les amants dans le dénuement de la mort. Seules les pierres et la perle semblent dégager une vie que le photographe a réussi à capter.
A l'arrière de la scène apparaît le fond, près des escaliers, un coin de tableau comme désigné par le pied de Mérope.
Guillaume qui avait prévu la remarque d'OLGA sortit une photo de sa poche intérieure.
Le tableau représente un bateau dans ce qui semble être le Port de Bruxelles. In mariner dans une belle chemise bleue, accoudé au bastingage.
Olga se rappelle son rêve et le relate pour la première fois à GUILLAUME et MATTHIEU. D'après celui-ci. Olga détiendrait peut-être la clé de l'énigme, mais elle ne le sait pas encore.
Avant de se séparer, Guillaume lui remet la copie des écrits de Mérope qui se trouvaient parmi les pièces à conviction.
En sortant de la crêperie et son odeur entêtante de Cidre, Olga regarde le phare tendu comme un doigt devant la bouche de l'horizon. Les scellés ont été apposés durant tout l'enquête et le phare reste drapé dans son voile de mystère. La cité d'ISIS n'a pas dit son dernier mot...
...
12. Les butins de la nuit
28 novembre
Une sonate à la vièle à roue accompagne Olga sur le chemin du retour vers son pays natal, la Belgique.
Le son double et rocailleux lui rappelle les divisions internes qui déchirent en permanence le pays. La Belgique, on la fuit pour mieux l'habiter. Elle nous colle à la peau d'un long chagrin qui ne semble jamais vouloir s'arrêter.
A son arrivée, le givre recouvre les rues de Bruxelles.
« Régler la chaleur de son habitacle à 22 degrés. Focaliser son attention sur un point précis du rétroviseur et attendre patiemment qu'apparaisse la lune dans son écrin de velours indigo.
Par la lame givrée de son laguiole, le clown blanc s'est séparé de sa dame aux larmes de cristal, figée dans la glace d'une nuit spectrale.
Dans les rues désertes, il emporte son butin de sable pour l'offrir aux déshérités. A l'emplacement du cirque, bourlinguant pour d'autres horizons, se promène un chat piteux. Le tintamarre a fait place au silence. Le cabinet des curiosités a refermé son coffret.
La ville s'est repliée dans ses ténèbres.
Le moteur de la voiture s'est arrêté comme pour mieux saisir les bruits amplifiés de la nuit.
Pour un soir, Turner a repris ses pinceaux et gravi prestement l'échelle de brume pour habiller le firmament d'un voile de fine soie diaprée : A RED SKY WITH MIST BELOW THE HORIZON.
Dans sa chevelure de soie nacrée, la lune recueille les étoiles dispersées d'une diaspora universelle. Chaque exilée dépose un peu de sa couleur primitive sur la toile du peintre nocturne en une symphonie chatoyante et harmonieuse. L'illusion des retrouvailles un instant s'est cristallisée pour l'éternité sur l'écran imaginaire de notre humanité ».
De retour dans son appartement, un message sur son répondeur attend Olga. Jean Burgrave l'avertit de son départ pour les Etats-Unis ce 24 novembre. A ce moment, Olga était en Normandie.
Olga n'est pas étonnée et s'assied dans un grand fauteuil face à la valise du mendiant. L'étiquette du phare s'est décollée durant le voyage. Sous la lumière d'un lampadaire, elle médite au départ qui ressemble fort à une fuite, tout en parcourant les écrits de Mérope Allaeys sur Mérope Allaeys sur les Naufrageurs.
« A la lisière des rochers, des torches de feu se balancent au rythme du vent, guidant les égarés vers un univers obscur où se révèlent tout un monde caché, des lieux étranges et insoupçonnés. Les naufrageurs dont il ne reste que peu de preuves historiques ont néanmoins imprimé de leurs légendes la mémoire des habitants des récifs à fleur d'eau près des côtes escarpées.
Les aventures des Hagards, contrebandiers venus du monde lointain sont connues des habitants. Protégés par la puissante nature, la nuit venue, des bateaux déchargent leur cargaison illicites au pied des falaises. Ils leur suffisaient ensuite de patienter dans les grottes dont l'entrée était immergée à marée haute, alors que les gabelous (douaniers) veillaient sur les abords à partit de leurs cabanes, qui ponctuent la côte.
D'une certaine manière, Jean Burgrave était aussi un naufrageur.
Il pillait l'âme des femmes en déshérence, éclairées par les signes trompeurs de la de la chaste pénombre.
Mérope Allaeys sur les Naufrageurs.
« A la lisière des rochers, des torches de feu se balancent au rythme du vent, guidant les égarés vers un univers obscur où se révèlent tout un monde caché, des lieux étranges et insoupçonnés. Les naufrageurs dont il ne reste que peu de
preuves historiques ont néanmoins imprimé de leurs légendes la mémoire des habitants des récifs à fleur d'eau près des côtes escarpées.
Les aventures des Hagards, contrebandiers venus du monde lointain sont connues des habitants. Protégés par la puissante nature, la nuit venue, des bateaux déchargeaient leur cargaison
illicites au pied des falaises. Ils leur suffisaient ensuite de patienter dans les grottes dont l'entrée était immergée à marée haute, alors que les gabelous (douaniers) veillaient sur les abords à partir de leurs cabanes qui ponctuent la côte.
D'une certaine manière, Jean Burgrave était aussi un naufrageur.
Il pillait l'âme des femmes en déshérence, éclairées par les signes trompeurs de la de la chaste pénombre.
...
13. La mort du peintre
Mardi 2 décembre
Bruxelles se réveille dans une brume froide et ouatée.
Allumant la radio, comme à son habitude, Olga apprend qu'un incendie s'est déclaré en pleine nuit au Canal de Willebroek. Une péniche a explosé. Il y aurait un mort. D'après les éléments trouvés sur place, il s'agirait d'un peintre. Ils ont réussi à l'identifier. Son nom est Burgonde.
De retour chez elle, au même moment, le facteur sonne pour livrer un grand colis. Après l'avoir déballé, Olga reconnaît le tableau de la femme au crustacés , représentant probablement la mère de de Jean et Mérope. Madame Burgonde née Neuville ainsi, ainsi qu'un tableau plus récent. Un homme en chemise bleue assis
de dos peignant une jeune femme accoudée au bastingage d'un bateau. Le second tableau est signé Burgrave.
Ainsi Jean Jean B. n'était pas parti en Amérique.
De retour de retour dans la librairie de Monsieur Lampe, Olga lui fait un long récit de ses découvertes.
Lucien Lampe est très impressionné par tous les liens tissés entre ces personnes. Surtout ce celui de Madame Burgonde, née Neuvile et Mérope. La femme assassinée dans le phare.
En partant de l'hypothèse que Monsieur Burgrave et Burgonde sont la même et seule personne, un avocat s'étant refait une nouvelle vie, la consonance des noms étant assez similaire. Ce qui expliquait également que certains tableaux sont signés Burgraves et d'autres Burgondes. Olga pouvait aussi relier les deux histoires, celle d'avant et après l'incendie de l'ARCADIE, la nuit du 3 décembre 1928, 75 années depuis ces deux drames.
Il ne lui restait plus qu'à suivre une autre piste, celle d'une certaine Mademoiselle Neuville, mère probable de Jean Burgrave-Burgonde.
Même si elle n'était plus en vie, il était peut-être possible de retrouver des éléments intéressants pour sa quête.
En sortant, Olga se rendit près du lieu du drame. Une carcasse calcinée pendait le long d'une grue. Des policiers circulaient le long du canal.
Des curieux s'agglutinaient dans les environs. Il n'était pas possible de s'approcher.
Mais le nom de la péniche n'avait pas été calciné par les flammes : La LORE. Comme une souffrance apaisée. Olga se demandait si Jean avait connu son père.
De toutes façons, son père ne pouvait être le cadavre retrouvé dans l'ARCADIE. Cela ne collait pas avec l'âge de Jean né en 1951.
Ce qui laissait supposer que son père était encore en vie. Chaque tableau raconte la vie de Burgrave-Burgonde. Les plus anciens étaient signés Burgraves.
...
14. Quattrocento
Olga se rend au Mont des Arts s' <empoumoner> d'air vif et pur.
Les deux tableaux reposent sur le siège arrière de la voiture. Comme deux absent
qui cherchent à traverser la brume du présent. Dans l'espace clos de la voiture, un
instant d'éternité, leur histoire s'enchevêtre amoureusement.
Le feu passe au vert et olga franchit le seuil d'une vie nouvelle.
Dans le coffre de la voiture, la valise emporte toujours son précieux butin.
Les naufrageurs n'étaient jamais loin....
« Sentir le marteau de la vie battre sur l'enclume de son cœur. Ouvrir les vannes du passé et laisser les larmes s'écouler du livre de sa vie.
Abandonner sur la route les compagnons du devoir accompli. Broder un trait d'union dans l'expérience de l'entre-deux. Tisser son destin sans filer un quenouille à l'anglaise. Sculpter les morts dans l'argile pour ensevelir les maux ».
En direction de la Grand-Place, Saint-Michel, Prince des milices célestes fend le
ciel de son épées en direction du dragon de cuivre rouge.
...
15. Transfuge
Au feu rouge, toujours offrir une orange à l'agent de quartier. Il sifflera un air de rossignol et vous le confiera sous une envolée d'oies.
Accompagnée de Night Ride across The Caucase de Loreena Mc Kennit,Olga roule dans la Princesse Dahud-Mérope Allaeys et Guido Banne.
En chemin elle accueille sur le siège à côté d'elle un vagabond et son infortune.
Il connaît le chemin par son cœur exalté au Bloody Mary. Olga lui offre son vieil imper Colombo et examine dans le rétroviseur le col de son ensemble vert émeraude. La voiture se laisse happer par les vents contraire à l'ancienne direction.
Odile et Arturo ont invité leur amie aux Dormantes pour les fêtes de fin d'année. Au moment de son arrivée, la soirée est déjà entamée.
Pour la nuit de Noël, des perdreaux ai cidre nt été préparés.
Guillaume, cette fois est accompagné de son épouse. Une très jolie femme aux longs cheveux roux et bouclés, son regard est de feu, doré et bleuté, tels ceux de pilleurs nocturnes. Une autre Princesse Dahud, mais aux geste calmes et posés.
De nombreux hommes ont dû se fracasser sur les récifs de ses regard.
Mais seul Guillaume semble avoir réussi à les aborder sans dommages et tel Arsène Lupin, lui dérober un instant, le trésor de ses nuits.
Il semblait très amoureux. Guillaume venait d'apprendre le décès du peintre Jean Burgonde par la presse locale qui avait un article sur ses peintures.
Olga a emporté les deux tableaux qu'elle a posé à côté de celui de Guillaume représentant le couple à cheval. Le feu de la cheminée les ranime d'une lueur étrange. Elle a aussi transporté une caisse pleine de livres sur les naufrageurs et les phares qu'elle a déniché dans la librairie de Monsieur Lampe pour les offrir à ses amis.
En fin de soirée, Hugues, le coéquipier et ami de Guillaume frappe à la porte.
Ses traits sont fatigués et son teint est blafard. Pour lui, Noël est un jour comme un autre.
Les habitants de la région en émoi, ne comprennent pas que le ou les meurtriers n'aient pas été identifiés. Tôt le matin, une énorme tache de sang se dessinait au pied du Radiant.
Comme il avait un peu neigé, le contraste était saisissant.
Les parents d'un fermier connu dans la région se sont présentés au commissariat, le regard épouvanté. Ils avaient découvert leur fils pendu à un crochet dans leur étable.
Au pied du pendu gisaient un âne et un bœuf égorgés. L'âne portait un fanal allumé comme au temps des naufrageurs. Un seau de bois, comme il existait était renversé dans la mare de sang.
Sur la table traînait un couteau qui avait servi pour les meurtres au phare et l'égorgement des animaux.
Bruno, leur fils souffrait d'une forme d'hermaphrodisme. Maladie génétique de plus en plus fréquente depuis que le sol de Normandie risquait-elle de s'éteindre. Etait-il le meurtrier au phare ?
Rien ne permettait de l'affirmait. Il avait simplement trouvé le couteau sur le chemin sur le sol du chemin vers la phare et s'en inspirer. Hugues avait pris des photos du phare tache de sang avec une grande précision. Elles ressemblaient au tableau de l'exposition du peintre Burgonde.
Il était minuit.
Dans une cuillère en argent, recueillir des nuages barbe-à-papa et les déposer sur les ailes tendres d'un sapin vert de gris.
...
16. Confluences des multitudes
Le 15 janvier 2004, le chalutier Bugaleid Bretzh (enfants de Bretagne) a coulé au large au large du Cap Lizard comme enroulé en spirale dans le flot des mers reptiliennes. Le chalutier, l'Eridan donne l'alerte.
Comme le soleil qui s'enfonce et meurt dans le fleuve. Les cinq marins ce jour là n'avaient vraiment pas de pot. Le Guilvenec comme un bel oiseau plongea son bec dans l'eau. C'est en juin 2004 que qu'Andromède (sauvée de justesse de l'orgueil de sa mère fut sauvée sur son rocher par Persée) tenta de percer le secret de ce naufrage.
La présence de nombreux sous-marins nucléaires (dont le Rubis et le Saphir fut mentionnée. De nombreux pays furent impliqués. Les anglais, les japonais, les américains. Turbulence en eau troubles.
Personnes encore n'a réussi à départager ce tohu-bohu des nations impliquées. Sous la mer toutes les langues se confrontent en un babil silencieux. Seuls les sonars, nos ami dauphins sont capables de démêler ce langage sibyllin. L'oracle n'a toujours pas livré son secret bien gardé..
30 mars 2004.
En contact permanent avec ses amis normands, Olga apprend par Guillaume le bris des scellés du phare, et que celui-ci est entièrement rénové, quoique actuellement inoccupé. Guillaume a suggéré l'organisation d'une exposition sur la marine et les chevaux.
Rassemblant ainsi toutes les œuvres du peintre Jean Burgrave-Burgonde.
Ainsi que les tableaux de Mérope Allaeys, représentant les plus souvent des chevaux galopant sur les plages ou pris dans les flots marins.
Olga n'aut aucune difficulté à retrouver la famille d'André Burgonde.
Ses enfants possédaient encore quelques peintures du grand-père qu'ils n'avaient pas connu. Mais la plupart elles furent éparpillées dans des brocantes. Ils avaient réussi à réunir 136 œuvres. Toutes disposées en spirale le long des marche d'escalier.
L'exposition aura lieu en avril, un jour de pleine lune, un 5 avril. Olga en profita pour se replonger dans l'histoire lointaine de la cité d'YS. La cité d'Ys ou d'ISIS, époque lointaine celtique et agraire qui appartenait encore à la femme de l'autre monde. Grande mère océane fécondée par le Quinotaure. Déesse agraire qui s'est engloutie dans les fond marins.
Guillaume espérait que les visiteurs inspirés par les tableaux d'une rencontre originelle, une syzygie surgie d'un lointain passés. Tels Marduk et Zarpatu. Isis et Horus sauraient inspirer les visiteurs et au plus haut dans le dernier tableau où Mérope telle Mérovée rencontre Guido, tel le guide solaire enfouit dans la terre : le couple enfin réuni après leur meurtre : la femme et son panier de crustacés telle une mère lunaire et fécondante appuyé sur la hanche de son futur fruit, ainsi que le pécheur accoudé au bastingage dans la lumière dorée de l'aurore, sa chemise d'un bleu saphir se lovant dans le jaune solaire, une aura émeraude flottant dans le matin à la rosée, contribueraient à le solution de l'énigme. Quand l'eau de mer se fait émeraude, c'est que le soleil s'est levé pour éclairer le monde d'un futur éveil. Un meurtre accompli, il y a des centaines d'années peut s'effacer dans les sable mouvant de l'histoire.
Celle de la Princesse Dahud, la bonne magicienne qu'un patriarcat trop brutal a repoussé du haut de son cheval. Abandonnée par son père GRADLON, plein de grâce mais surtout d'orgueil à la demande de Saint-Guénole.
C'était le début de la christianisation. L'histoire de la femme celte restant cryptée au coeur des coquillages dans la spirale infinie de leur chant dans les fonds marins engloutis.
Un Cité engloutie, Babylone détruite. L'amiral THEVENARD estime que cette ville a existé, et que la mer poussée par un violent ouragan l'a détruite.
A l'arrêt THEVENET vous trouverez la spirale. Pourquoi chercher ce qui se trouve sous vos yeux... sous la couronne de Dieu... celle d'Etienne.
La petite fille s'appellera Estève...ou Estelle. Une étoile était née...
...
17. La quadrature du cercle
Olga se rappelait de ce moment et la visite en spirale du phare.
Dix-sept années ont déroulé leur parchemin de souvenirs anciens.
La pensée se délie comme le furent les scellés du phare en 2004.
Estelle avait grandi depuis sa venue au monde. Née un 5 janvier 2005. Fille de Guillaume et de sa femme Loreen Guillaume avait préparé les visiteurs par un panneau affiché à l'entrée dans un cadre émeraude.
C'est un point assuré plein d'admiration
Que le haut et le bas n'est qu'une même chose
Pour faire d'une seule en tout
le monde enclose
Des effets merveilleux par adaptation
Et pour parents, matrice et nourrice,
on lui pose
Phoebus, Diane, l'air, la terre où repose
Cette chose en qui gît toute perfection
Si on la mue en terre, elle a sa force entière :
Séparant par grand art le subtil de l'épais et la terre du feu.
De la terre, elle monte au ciel et du ciel
et puis en terre du ciel elle descend
recevant peu à peu
Les vertus de tous deux en
son ventre, elle enserre
Les Normands de la région s'étaient alignés pour remonter la spirale du temps du passé décomposé. Il y avait 153 marches et 136 toiles à scruter. Elles offraient leur énigme dans un léger voile de brume aux passagers clandestins.
Certains tableaux étaient signés Burgraves et d'autres Burgonde.
Deux lignées qui offraient son vin aux devins.
Des vins de bordeaux et de Bourgogne étaient offerts aux visiteurs.
Chacun signait à l'arrivée dans un grand livre à l'entrée et à la sortie en ajoutant sa réflexion au regard du photographe Guillaume, le maître des lieux.
Le Pinot noir éclaircira-t-il de son œil de velours les secrets bien enfouis. Un Bourgueil Saint-Nicolas ou Mélusine coulera-t-il dans le gosier des Normands qui avaient dans leur sang sacré des ancêtres de Lotharingie. Ces révélateurs de rêves venus du lointain Pays des Khazars. Lothaire et Mérovée étaient leurs ancêtres.
Mérovée, une autre Mérope, la mangeuse d'abeille qui avait le pouvoir de faire tomber les illusions et choses trappes du réel. Samson descendait de la treizième tribu oubliée. La place de l'absent. Mal accueilli car son jugement est sans appel. Dan le grand juge des âmes damnées qui ne pouvaient répondre à son énigme.
Mérovée fut fécondée par le Quinotaure dans le ventre de l'eau de mer. Le taureau marin aux cornes d'abondance. Sa semence généra une descendance, certes miraculeuse comme la mère de DAN, l'impitoyable juge des âmes qui ne devait que le poids d'une plume, celle de la Huppe, du Héron ou de l'Oie envolée....
Bilha était le soeur jumelle de Rachel comme Mérope l'était de Jean Burgonde-Burgrave.
Bilha la timide fécondée de manière tout aussi miraculeuse réduite au rôle de servante de sa propre soeur Rachel l'infertile. Cette tribu cachée et maudite qui se refit une nouvelle vie en rejoignant le nord, la Borée comme pour se laver de l'affront d'un passé apparemment peu reluisant. La pierre précieuse de Dan est le saphir... celui incrusté dans l'œil de Guido Banne...
C'est ainsi que la même malédiction se transmettait à travers les générations depuis des siècles. Dan, le fils caché comme le furent Mérope et Jean le peintre son jumeau, fils de l'adultère de Jacob avec la sœur de Rachel...Comme pour refouler la faute, on donna une naissance miraculeuse tant à Bilha qu'à Mérovée. La même que le viol d'Europe par Zeus déguisé en magnifique taureau blanc.... Une fécondation divine ne pouvait être conçue par un esprit rationnel... Et si... Ce don de clairvoyance n'était-il pas celui des Dieux....Le Prophète Daniel échappa à la chute de Babylone. Dan celui qui a la prescience de son ADN et pu ainsi s'échapper sur l'Arche De Noé, justement parce qu'il voyait plus loin que ceux n'avaient pas ce don particulier. Comme il y avait tant de similitudes entre Joseph et Daniel. Ainsi qu'entre les Burgonde et le Burgraves... L'un avocat et l'autre Nautonier et peintre. L'un s'occupait du bois de pin et l'autre des lois de la navigations. Son meilleurs procès fut la défense des Bonnets rouges impliquant Jean Vigo réalisateur du film: l'ATALANTE.
Les khazars qui avaient émigré jusqu'en Lotharingie en Espagne et au Pays basque transmettaient l'inceste et le meurtre dans le sang.
Samson avait franchi la frontière de l'interdit en apportant une carcasse de lion à l'intérieur de laquelle se trouvait une ruche d'abeille à une philistine: Dalila.
Samson avait la chevelure solaire et Léonine dans laquelle il puisait toute sa force, mais il avait trahi les siens pour faire alliance avec une femme qui n'était pas de sa
descendance divine.
Monsieur Burgonde n'avait il pas quitté sa famille pour suivre une belle jeune fille mariée dont le nom était Neuville? Mariée à un homme plus âgé dont elle eut deux enfants arméniens, abandonnant son mari et ses enfants pour suivre Monsieur Burgonde qui changea son nom en Burgrave, sa nouvelle identité.
Olga avait compris que le vagabond et sa huppe était le père de l'arménienne. L'Arménie n'était elle pas la Patrie de Mélusine du Poitou dont la sœur s'appelait Melior comme le miel ?
Après que Dalila eut goûté au miel des ruches, Samson posa une énigme aux philistins: de celui qui mange est sorti ce qui se mange, et du fort est sorti le doux. Aucun philistins ne comprit le sens de la parabole. Car le plus fort n'est pas le plus géant mais celui qui du fait de sa force devient la douceur même du miel et de l'ambroisie 9 fois supérieure encore que celui-ci.
C'est ainsi que ce qui sépara le monde en deux des guerres opposèrent des ennemis le long des siècles.
Olga cette fois décida d'ouvrir la valise du vagabond à la Huppe. S'y trouvait un cahier avec une couverture en or, l'invitant à raconter son histoire.
...
18: Mélusine ou le retour à la source.
La crépuscule tombait sur le phare, la visite était terminée. Guillaume et son ami étaient satisfaits des résultats. Le passé avait levé une partie du voile sur le présent. Mais le fin mot de l'histoire revenait à Olga qui détenait la clé.
Olga emmena ses ami dans un lieu à l'abri du vent et leur raconta sa vie.
Elle était née près d'un petit ruisseau à l'arrière de sa maison à Renaix en Belgique. Ce ruisseau passait sous une Basilique qui portait un nom dont le sens énigmatique ne lui est apparu que bien plus tard. Saint-Hermès, patron des commerçants. Ce qui ne l'étonnait guère, ses grands-parents maternels étaient dans le commerce du tissu, anciens forgerons.
Ses grand-parents paternels étaient dans l'industrie du tissage. Un peu comme les Dogons du Mali. Ce n'est que bien plus tard après ce moment et maintenant qu'elle compris qu'Hermès était aussi associé au grand THOTH HERMES TRISMEGISTE. En cherchant sur internet, elle apprit que Renaix était à l'époque une ville templière dont le blason représentait deux aigles. C'est Amand du Poitou, patrie de Mélusine qui fonda la ville à l'époque mérovingienne. Un mystère subsiste autour de l'ancêtre commun, un certain PHARAMOND comme le phare. Ancêtre de la Lignée.
Mélusine est le creuset d'un imaginaire lointain. Femme de la lune et des sources ou fontaines. Elle se retrouve le long de l'Eurasie. Des celtes jusqu'au japon. C'est une guerrière mais aussi une fondatrice comme Athéna. Parfois Hécate à la nouvelle lune, parfois Diane à la pleine. Double et androgyne. Femme par le haut et spirituelle par son contact avec l'au-delà. Olga était née un samedi entre sabbat et SHABBAT. Elle était comme le Phénix qui toujours renaissait de ses cendres. Ayant vécu de nombreuses épreuves, elle se sentait comme une vieille âme. Emportant en son cœur les scories d'un lointain passé.
Agée avant l'âge et rajeunissant avec le temps. Elle était née à deux jours de la Sainte Lucie, autre date anniversaire de Mélusine. La plus importante étant le 7 septembre à la veille de celle de la vierge. A côté de la Basilique Saint-Hermès se trouvait une école du nom de Marie.
Certains pensent encore que le trésor des templiers ne se trouverait pas loin de Renaix. Une hypothèse qui vaut celle de Rennes le Château. Certains creusent encore.... Mais Olga pense que le véritable trésor est ailleurs. L'anagramme de son nom est le saphir. Le ciel ce soir était d'un bleu profond et intense.... Les étoiles comme une diaspora semble former une belle alliance universelle. Elle avait connu un grand amour avec un passeur d'âmes et forgeron qui lui avait laissé un document précieux pour le monde à venir. On monde qu'il espérait être de paix et de retrouvailles. Ce document, Olga-Proserpine le portait sur elle et en parcouru les lignes.
Forger l'amour.
L'Alliance: Le forge est d'essence féminine.
Elle est un creuset ou s'enfantent des matières qui prennent forme durablement dans le secret d'une alchimie mystérieuse, qui naissent en son sein brûlant.
La forge est une chambre close, où dans une pénombre crevée par l'illumination grondante du feu qui projette des ombres dansante sur les murs sombres drapés des fers bleus, de tentures ocres et de rideaux de poussière noire, se déroule la scène rituelle et intime de l'alliance de l'outil et du métal, dans le halètement profond du soufflet et le rythme précipité du martèlement de l'enclume.
L'enclume est la couche sur laquelle se pratiquent ces noces brûlantes et où se créent des signes nouveaux, une beauté, un devenir. L'écho cristallin de l'enclume répondant à la cadence du marteau répondant à la cadence du marteau bat la mesure d'un cri de joie, de plaisir, comme le cri répété d'une jouissance. Car l'enclume ne gémit ni ne se plaint, elle chante. L'outil qui la touche plaque ses accords parfaits sur sa peau de métal luisante aux reflets dorés du feu.
Le profane,s'en tenant à l'apparence, comme une enfant craintif et fasciné sur la pas d'une porte entre-baillée, pourrait y voir le déchaînement d'une force brutale, une agitation frénétique là où il n'y a qu'une action mesurée, réfléchie dans une ardeur contrôlée et attentive et où il entre autant d'habilité, de savoir faire, que de souplesse et de caresse appuyée, qui respecte le fer qu'elle modèle, qui entend sa réponse et cherche l'union plutôt que d'imposer sa domination.
L'enclume et le marteau scellent leur alliance dans un acte sensuel d'accord d'amour et de non-violence.
...
20. Postface
Quelques notes de peinture,..
Rendre un objet, un paysage, un visage n’est pas simplement le cueillir, le dérober à sa création première. Tendre à sa maîtrise comme un enfant dans un pré vole une pomme sur son passage.
C’est au contraire lui donner une seconde vie, lui restituer une lumière qu’un regard souvent trop éteint avait délaissé.
Le crime est dans la confusion.
Découvrir l’objet, dégager son espace, accomplir sa ligne, chercher ses angles, accorder ses couleurs, épouser son ombre,...c’est aussi le libérer, préserver son mystère.
L’objet s’est donné,...un instant.
Il peut à présent s’évader, ou mourir, encore.
L’esquisse à naître lui ressemblera peut-être, mais de si loin.
L’essentiel est dans sa rencontre, sans laquelle rien ne s’accomplit.
Si l’objet, même préfiguré n’est pas au rendez-vous, les retrouvailles sont décevantes, la galerie des souvenirs se peuple de fantômes, l’air s’emplit d’échos, de bavardages enguirlandés. L’objet parfois se nargue d’une présence, mais la rencontre est amère, la danse macabre, le sang se détache mal du pinceau, la ligne se casse, l’objet se désarticule, grimace, l’espace se tord, l’ombre s’évade. La maîtrise échoue et l’objet se venge.
On crie au scandale ou au génie.
Si Dieu est une création à l’image de l’homme, celle-ci n’en est bien souvent que le négatif. Le développement de la pellicule, telle une petite peau, suppose une aptitude particulière qui elle seule laissera se déployer une certaine une certaine idées des « RETROUVAILLES.
(à suivre)
Signé : La Louve de Renaix... Mélusine ou la Robe de Saphir
Un autre conte: "Tous les Noëls" de Nancy Vilbajot
Commentaires
Je vois ce bateau comme un départ. ENFANT DE NOEL. NOEL ou NOE sans ses ailes. Après le déluge, Noé ouvrit une fenêtre. Y passa comme pour ouvrir le chemin: un corbeau.... Suivi par une Colombe.. Que 2022 fasse la PAIX dans les coeurs. Dans son bec, la colombe portait une branche d'OLIVIER. Quelque malheur qui vous arrive. Restez fidèle à vous-même...
Écrit par : Mélusine 888 | 25/12/2021
Clio ou déesse de la mémoire: Dans la mythologie grecque, Clio (en grec ancien Κλειώ / Kleiố, de κλέω / kleô, « célébrer, chanter »), fille de Zeus et de Mnémosyne (déesse de la mémoire), est la Muse de l'Histoire. Elle chante le passé des hommes et des cités en glorifiant leurs hauts faits.
Écrit par : Mélusine 888 | 25/12/2021
Le libraire est une allusion à la Foire du livre....
Écrit par : Mélusine 888 | 25/12/2021
Bonjour Mélusine,
Veni, vidi, vici...
Depuis que je sais que ce conte de Noël n'est pas encore terminé, je dis de continuer.
Bien sûr que nous n'avons pas les mêmes sujets analogiques de lecture.
Trop terre-à-terre, trop pragmatique, trop sciences exactes par la numérisation des objets des humains, je reste toujours curieux de tout.
Un jour sans apprendre quelque chose, n'est-ce pas une journée perdue?
Écrit par : Allusion | 27/12/2021
Heureux de voir que vous avez pris la plume et je suis persuadé que votre roman se révélera pleinement passionnant par son versant initiatique.
Je vous souhaite une bonne Saint Jean l'Évangéliste et, de fait, un bon passage de la Porte des Dieux...
Écrit par : RHONAN de BAR | 27/12/2021
Comme les Bogdanov reviennent dans l'actrualitré et que la radio en parle.
Je me permet d'ajouter quelque chose que je connais mieux
Le cactus de la bicyclette
https://www.rtbf.be/auvio/detail_le-cactus-a-bicyclette?id=2847745
Écrit par : Allusion | 29/12/2021