Riche à la super (17/01/2008)

argentLe club des riches s'agrandit. De nouveaux participants se sont inscrits sur les listes du magazine "Fortune". La mondialisation aurait-elle fait des petits ? Pardon, des "gros".

Le NouvelObs n° 2248 de décembre 2007 parlait du pouvoir d'achat et des promesses en trompe l'oeil. Le "travailler plus pour gagner plus" avait ses détracteurs et parfois du plomb dans l'aile. Peu de Français seraient concernés.

Si la durée du travail et le payement des RTT pouvait être discuté, il fallait relativiser cette annonce. Même le patron d'une grande entreprise n'y trouvait pas ses petits et craignait pour le futur management de cette allocation réallouée. Plus vite dit que fait, donc. La souplesse a un prix. Le "président du pouvoir d'achat", comme l'a appelé Sarkozy, ne parlait évidemment pas des aléas de son système.

Le troc des RTT contre de la monnaie, les 35 heures préconisés par les socialistes d'avant étaient-ils complètement respectés ? Dans les grandes entreprises avec des syndicats au balcon, peut-être, à condition qu'ils soient d'accord majoritaires. Le but des 35 heures étaient de placer plus de chômeurs au niveau de l'emploi. Produire au meilleur niveau de prix pour contrer le low-cost qui vient d'ailleurs, a déjà coupé le potentiel de travail.

Dans le bas de l'échelle, quand il faudrait fournir un travail coûte que coûte avec le personnel qui ne correspond pas toujours au niveau de l'expertise demandé, ce n'est pas la même petite bière. Y a-t-il vraiment le choix ?

La stagnation des salaires, elle n'est pas un leurre, d'après le même article. Alors, on compte les points en plus du côté des prix de l'alimentation, de la consommation courante. Les heures supplémentaires ont coûté en manque à gagner plus de 5 milliards de non-taxe. Alors, certains s'organisent dans les PME. S'exonérer des 35 heures après accord avec les syndicats, oui, quand il y en a.

Non, vraiment à cet échelon, il faut bien l'avouer, on coupe les cheveux en quatre. On s'essouffle, on s'étiole ou on pète d'aisance après avoir câliné pour arriver à ses fins. C'est tout autre chose, quand on continue à lire plus loin. C'est plus du même "tabac".

Dans le même NouvelObs, le cas du patron de Dassault System, Bernard Charlès était analysé. retournement de situation style "douche écossaise".

En vrac, les chiffres tombaient un à un pour faire contrepoids.

argentEn 2006, 1,57 millions d'euros de salaire annuel. 200 millions d'euros en stock-options depuis le début du mandat. La stratégie de l'entreprise pousse à accorder 6 millions d'euros en stock-options future. Coke en stock sans option ? Pas étonnant, comme on va le voir plus bas.

Plus d'un millier de jets privé vendus en 2007.

Le patron est devenu un leader mondial dans les logiciels industriels et est reconnu par les actionnaires pour la justesse de ses décisions. Si pas de réussite en bout de course, ce sera "au suivant". J'en avais déjà touché un mot dans "Virez-moi car j'ai péché".

Le milliard d'euros de chiffres d'affaires le prouve.

Fin décembre, l'article du même journal (n° 2250) parlait de cet autre volet avec plus d'amplitude encore. Il pourrait s'agir de Martiens que cela ne m'étonnerait point. Le luxe et la planète des ultra-riches se présentait sous les traits du prince saoudien Al-Walid dans son Boeing 747. Au diable les tarifs et le pouvoir d'achat en perte de vitesse.

Parle-t-on de la même planète ? Le désir n'a plus de prix sur cette planète du luxe. La super fait de ce côté la richesse avec le pétrole qui a décidé de plafonner au 100$ le baril.

La boulimie n'a pas de limites. L'indignation n'y a plus cours.

Je me souviens d'une enquête de journalistes en mal de sensation qui allaient interviewer des personnes qui avaient gagné le gros lot. A la question de savoir s'ils étaient heureux, la réponse a été bien mitigée. Certains ont répondu qu'ils regrettaient la période pendant laquelle, ils allaient travailler. Le comble du comble, plus aucun patron ne les accepte à bord, craignant d'être rejetés pour un "oui" ou pour un "non". La vie n'est pas tendre pour tous les échelons de la société. Se retrouver, quand tout est possible, sous un palmier avec la mer en avant plan est un repos dont on se lasse. Alors, ils sont condamnés à faire semblant. A méditer donc.

Dans le même temps, le nombre de millionnaires en dollars ne fait qu'augmenter de partout. Les Japonais, les Américains, les Européens sont rejoints par des "petits nouveaux". Russes, Chinois, Indiens se pressent pour faire partie du "grand club". Le ticket d'entrée tourne avec un compteur échelonné à vingt fois plus. Le magazine Fortune suit le mouvement et ses "bons éléments". C'est sa tasse de thé.

On aime s'afficher dans ce monde-là. Pour vivre heureux autant ne pas rester trop caché. La mondialisation a de ses secrets que la raison ne connaît plus. Il ne faut pas croire, qu'ils jouent dans les limites rikiki d'un pays, ces supers riches. S'il y a quelque part des oiseaux migrateurs, c'est chez eux. Mais on aime se rencontrer entre copains. Avec les mêmes "tares" de cette affreuse richesse. Même en vacances, on se prête au jeu des affaires. Faudrait prendre le tramway du coin qu'ils ne le pourraient pas.

Les noms de prestige se bousculent sur la place publique. Pas besoin de noblesse pour y arriver. Une carte de visite, avec des chiffres, suffit. Et encore. Ils n'ont jamais d'argent en poche.

Bizarrement, les spectateurs se pressent aussi balcon. Peut-être en recherche de têtes de pipe pour en parler par après dans les conversations.

L'article du NouvelObs se terminait par la philosophie d'Aristote et son ouvrage "Éthique à Nicomaque". "Pas de mal à aimer l'argent", comme morale. L'infini dans les limites donne seulement, en plus, le tournis et la folie.

Alors, je me suis demandé à quoi sert ces fortunes pour l'intéressé ? Avoir un avion à disposition, d'accord. Est-ce tous des collectionneurs de voitures prestigieuses ? Avoir une villa dans chaque port ? Quel gâchis et perte de rendement. Cela laisse une seule habitée à la fois. Auraient-ils trouvé les lois de la téléportation ?

Une réserve pour une éventuelle deuxième vie ?

Les Pharaons égyptiens ont tenté d'effacer les affres du temps dans l'au-delà sans y réussir. Il est clair que la valeur ne se transmet pas de génération. Les clones sont toujours au niveau des clowns.

Je reste sans réponse. Le pouvoir, le potentiel en poche seraient-il seuls responsables de l'orgueil de l'homme ? Se voir dans les magazines spécialisés ?  Est-ce gagner son ticket d'entrée, de plus en plus cher, dans le jet set, chez les peoples ? Dans des pages, bêtement en papier glacé ? Il doit y avoir un truc.

En étudiant les résultats dans l'objectivité, c'est indiscutable. Qui oserait dire qu'il n'y a pas de charisme et d'une certaine intelligence, là-dessous ? Certains font le pas inverse et se lance dans une croisade à bord de leur Fondation. Là, on touche à plus de réalisme.

On pourrait seulement utiliser un autre mot, un néologisme, "cherisme", un peu plus adéquat. Les "isme" font tellement rêver et cela même s'ils sont chers et pas uniformément distribués.

 

L'enfoiré,

 

Pas convaincu ? La pièce de Jean-Marie Chevret "Numéro complémentaire" avec Francis Perrin et Stéphane Bern... devrait faire rafraîchir

 

Citations :

 

9/4/2018 : Fabrizio Rongione parle de limitation des riches: podcast

argentargent4/12/2018 : Albert Frère, l'homme au 5,6 milliard d'euros est décédé à 93 ans : son portraitpodcast.

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