Antinomie ou antidote ? (05/06/2013)
Il y a longtemps, j'écrivais "Les langues, un sacré jeu de langue". C'est aussi un terrible jeu de mots que ne renierait pas Raymond Devos. La richesse de la langue française semble passer par les dictionnaires de synonymes, d'analogies. Le vocabulaire, la pierre d'achoppement des langues et les us et coutumes des "alter" qui effraient d'après un sondage sur les perceptions de l'immigration (*).
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Jeu de mots:
Le titre d'abord, Antinomie, la contradiction entre deux lois, deux principes de philosophie et l'Antidote, le remède contre un mal moral.
En choisissant les suffixes grecs, « logie » qui veut dire science et « nomie », loi, on découvre quelques subtilités dans la liste de mots suivants :
•L'Astrologie, l'art de prédire les événements d’après l’inspection qui relie les astres et la vie sur Terre et l'Astronomie, la science qui étudie la position, les mouvements et la constitution des corps célestes.
Pour Johannes Kepler, les deux sont identiques, comme des synonymes, ce qui en ferait plutôt un astrologue puisque pour lui, le ciel est divin. Copernic tente de simplifier le système grecque tandis que Galilée dans "Dialogue" fait sauter le lien. Newton utilise le tout pour établir la gravitation universelle.
Véritable melting pot d'interprétations, pourrait-on conclure. Mais continuons dans cette voie.
•L'Ecologie, la défense du milieu naturel par protection de l’environnement et l'Economie, l'activité d’une collectivité humaine, relative à la production et à la consommation des richesses.
•La Gastrologie, la science de l'estomac et la Gastronomie, l'art de faire bonne chair.
•L'Ergologie, la modalité de transmission et d'élaboration des savoirs sur le travail et plus généralement sur l'ensemble des activités humaines et l'Ergonomie, l'étude de l’organisation rationnelle du travail.
•La Physionomie, l'ensemble des traits du visage et la Physiologie, la science qui traite du fonctionnement des êtres vivants.
Quand aura-t-on dans la langue française la radionomie, la psychonomie,..?
La langue française a de ses surprises avec les mots quand ils dévient de leur origine. Les mots sont modulaires et leurs racines sont détournées complètement de leur objectif par les particules qui leur sont annexées.
A Bruxelles, le problème des langues est considéré comme s'il s'agissait du monstre du Loch Ness. Il réapparaît quand on n'y pense plus à des moments stratégiques que la politique utilise à son profit. En communauté flamande, la ville est, à plus de 90%, francophone. Comme capitale de l'Europe, elle fait aussi son va-tout avec plus de 100 langues européennes ou extra-européennes. Marcher dans ses rues, c'est faire du tourisme à bon marché. Cela ne va pas sans troubles. La peur de l'autre se manifeste quand on ne se comprend pas. Perdue entre intégration et ségrégation.
Si le 27 mai dernier, la ministre de l'enseignement disait que si nous avions dépassé la moyenne en éducation, du côté de l'étude des langues nous avions peu de concurrents dans le peloton de tête. Oui, mais... un sondage démontre que cela ne suffit même pas à intégrer les populations allochtones. Intégrer ce n'est pas placer dans des ghettos. Puis, ce fut la réponse de la berger à la bergère du côté flamand.
En France, la plupart du temps, l'antagonisme si pas l'ostracisme vis-à-vis de l'anglais est plus que récurrent. La peur viscérale de perdre l'identité de la culture française a mené le pays à rétrograder parmi les monolingues, tout comme les anglophones, d'ailleurs. Le jargon informatique, anglophone, a été traduit par décret, rendant la compréhension difficile pour les non-Français.
Si l'anglais est passée au globish dans le monde, pour le français, il ne faut pas penser que la langue n'a pas été "perturbée" par le québécois, le belge et l'usage des Africains qui ont pris la tangente de la rigidité linguistique française par des expressions propres et typiques.
En Belgique, la belgitude est aussi revendiquée et se retrouve dans la vieille pièce de théâtre "Le mariage de Mademoiselle Beulemans". Le mot savant d'"ostracisme" y était, alors, prononcé par le prétendant français qui travaillait à la comptabilité d'une entreprise de bières d'une famille bourgeoise bruxelloise. Mot complètement en dehors de la compréhension de son hôte et patron.
L'article "Ma langue" sentait bon le béret français et l'antidote à l'anglais
Le commentaire de volt exprimait le problème, tout haut et se faisant moinsser par la smala forumoise, tandis que le commentaire de hunter, resté dans les cordes, se voyait plussé au départ comme si la raison du bon-sens d'après le chapeau de l'article entrait comme raison suffisante dans les réalités de l'actualité.
Deux ministres français proposaient, donc, de créer un enseignement supérieur en anglais.
Deux raisons invoquées pour conspuer cet enseignement par la voie anglophone :
- Attirer les étudiants étrangers. Argument jugé mince par l'auteur à juste titre puisque l'enseignement est d'abord à orienter vers les Français. Nous sommes d'accord.
- Veiller à la diversité des langues et des cultures et éviter l'uniformisation. Encore d'accord.
Les technologies de traducteurs automatiques pourront, un jour, s'interposer entre deux langues, mais cela restera toujours artificiel. Les langues parlées par les humains resteront l'outil principal des moyens de communications oraux et écrits.
La conclusion de l'auteur de l'article : "Vivant, en ce début de vingt-et-unième siècle, une situation quelque peu similaire en notre pays. De l’intérieur, il est étonnant de constater que ce n’est pas une mesure seule, mais, comme en aviation, une succession d’erreurs qui conduit au crash."
Peut-être, mais cette conclusion peut très bien être retournée à son désavantage sur le terrain des opérations.
L'Oncle Sam est bien vieux pour imposer une quelconque autorité linguistique dans une Tour de Babel particulière. Il serait bien malhabile de vouloir asseoir sa suprématie culturelle sans filtres. Comprendre ses "amis" et ses "ennemis" est un avantage incontestable dans un monde mondialisé. Bien sûr, un enseignant qui donnerait un cours supérieur, se devrait d'être excellent dans la langue avec laquelle il enseigne pour ne pas donner son cours au rabais.
Donc, je ne dis absolument pas qu'il faut remplacer une langue par une autre, mais au contraire en connaître plusieurs. Un peu de toutes, comme les fromages belges...
L'histoire, prise comme soutien par l'auteur, ne tient pas la route dans l'actualité. On ne vit plus en autarcie. Rien n'empêche de bien connaitre et conserver sa langue maternelle. En apprendre une ou plusieurs autres quand le besoin s'en fait sentir, c'est assurer un peu plus son avenir. Demain, ce sera peut-être le mandarin.
Samedi, j'étais sur la Grand-Place de Bruxelles. Un groupe de touristes chinois y était. J'ai essayé de poser la question "Where are you from?". Il n'y a que les plus jeunes qui sont arrivés à me comprendre. Mais, l'appareil numérique (photographique ou tablette), lui, n'avait aucun secret pour eux du plus jeune au plus vieux.
L'exception de ce jeune étudiant français qui est capable de s'exprimer en 15 langues différentes, est souvent pris en exemple. Je serais intéressé de savoir comment il les entretient en dehors des livres et de sa passion s'il n'a pas une immersion dans un environnement multilingue adéquat.
Sans le vocabulaire, aucun dialogue n'est possible sinon par gestes. Les mots et la manière de les construire sont bien plus importants que ne le sont la grammaire et la syntaxe.
"La France, mère patrie", un autre article, écrit par un Québécois, cette fois, m'avait fait autant sourire et à rechercher des expressions de ce pays pour le commenter.
La rigidité du langage est peut-être son cheval de Troie.
Des mots du nouveau Robert": "Brol", "fricadelle", "plan-cul", "bombasse", "chelou", "low-cost",...
Le dico comme reflet du temps ? Évidemment, même si les dicos ne sont pas un jeu.
Un forum ouvert sur le sujet avait donné quelques surprises sur prises.
Un premier commentaire déjà : "Voici les prémisses de la novlangue néo-libérale".
Pour info, novlangue vient du livre d'anticipation d'Orwell, 1984 : 'C'est une simplification lexicale et syntaxique de la langue destinée à rendre impossible l’expression des idées subversives et à éviter toute formulation de critique (et même la seule « idée » de critique) de l’État.' Dany-Robert Dufour en parle également dans son essai le Divin Marché comme étant un des nouveaux commandant de la nouvelle religion à venir : 'Tu ignoreras la grammaire et tu barbariseras le vocabulaire ! (Ce qui aboutit à la création d’une novlangue).' En d'autres termes une mise en esclavage, sournoise, à travers le langage ! .. Intéressant également de voir à quel groupe appartient le petit robert .".
CQFD. Ambiance...
- Excusez les "fôtes d'ortografs". Mais faites ce que je dis, pas ce que je fais, voyons...
- Que dire, en bas de ça (comme on dit chez nous) ?
- Tout s'en va, tout évolue, Monsieur. Tout revient en force à un moment ou à un autre comme des gestes du muet dont il faudra un jour convertir les gestes en mots parce que rien n'est immuable. Tous ont le droit de dire ce qu'ils pensent. C'est démocratique. Le malheur, c'est que tout a une durée de péremption, même la pensée. Une langue qui n'évolue pas, est une langue en sursis.
- Quel est l'intérêt de cette discussion?, répondait un autre commentaire.
S'il y a des nouveaux mots, il faudra aussi penser en faire disparaître aussi pour éviter le trop plein.
Que les mots "boson de Higgs" se retrouvent ensemble parmi les noms propres n'est pas un problème et "boson" dans noms communs, mais pas ensemble, parmi les noms communs.
Le combat perdure entre proactifs qui cherchent dans le dédale des nouveautés et rétros qui accusent, étourdis par des mots coups de poing, à posteriori, mais qui ne sont pourtant plus nouveau mais qui ont échappé au moment opportun.
Le français trouve, en partie, ses mots dans les langues latines et grecques et créent des macro-molécules organiques. Dans son histoire, se sont ajoutés de multiples autres langues.
Fédérer les régions est à la mode. Fédérer les langues ne l'est pas. Chaque langue veut sa part du gâteau et rester chaste et pure, croyant du même coup pouvoir exister dans le temps et l'espace.
Le grec ancien s'est modernisé pour devenir une langue vivante. Le dernier bastion du latin se retrouvait dans la religion catholique de l'utilisation. Il s'est éteint sous Vatican II comme langue morte.
Le franglais est partout.
Il s'intercale dans une conversation sans plus se faire remarquer. Des traductions en français en deviennent incompréhensibles.
L'anglais a gagné une bataille mais n'a pas gagné la guerre. L'influence du français sur l'anglais existe aussi, mais il est plus ancien. La langue officielle des JO est toujours le français. Ce n'est pas peu dire.
Si les puristes du français prennent les difficultés du langage comme une sorte de richesses. Ils rendent leur langue plus hermétique par des règles alambiquées dont on oublie jusqu'à l'origine.
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L'espéranto
Comme toujours, dès qu'on parle de l'antagonisme anglo-français, les partisans de l'esperanto rappliquent et reprennent en cœur leur volonté de l'effacer par l'étude de l'esperanto comme si son étude allait bouleverser ou faire exploser le compteur de ses utilisateurs.
Disons d'emblée que ce qui est mis en avant comme avantage pour l'utilisation de cette langue, c'est sa facilité d'apprentissage, sa structure et sa grammaire.
L’espéranto, comme dit Wikipedia, est "une langue construite conçue à la fin du xixe siècle par Ludwik Lejzer Zamenhof dans le but de faciliter la communication entre personnes de langues différentes. Zamenhof publia son projet en 1887 sous le nom de Lingvo Internacia (Langue Internationale), sous le pseudonyme de Doktoro Esperanto (Docteur qui espère), d’où le nom sous lequel la langue s’est popularisée par la suite. Basé sur une grammaire régulière (sans exception), l'espéranto est une langue globalement agglutinante où les mots se forment à partir d'un nombre limité de racines lexicales et d’affixes. L'espéranto est la seule langue construite qui a dépassé le stade de projet pour devenir une langue vivante, avec des locuteurs actifs répartis dans la plupart des pays du monde.".
Il y a quelques années, j'avais appris les rudiments de l'esperanto pour pouvoir en parler et parfois critiquer la langue si besoin était. Depuis, je ne l'ai plus jamais utilisée et j'ai dû me rafraîchir la mémoire pour écrire ce qui suit.
Je suis donc resté sur ma faim comme si mon travail d'apprentissage était resté en rade sans arriver à destination.
Une langue équitable pour la communication internationale, un beau rêve qui germa en 1870 dans la tête d'un enfant juif polonais de 11 ans dont la langue paternelle était le russe et maternelle, le Yiddish. Dans la diversité de nationalités, de religions, de langues et de mœurs, Białystok, sa ville natale, est le théâtre permanent de tensions et de graves incidents. Son ouvrage "Langue Internationale" sortit à ses 28 ans. Il parle assez bien onze langues différentes. Donc, bien armé pour entreprendre une éventuelle fusion de langues.
Mais, le nombre d'esperantophones est difficile à évaluer. Entre deux et trois millions est la fourchette la plus couramment reprise.
Au départ de langues indo-européennes, sa langue construite consiste en monèmes invariables qui se combinent sans restriction. Sa tendance à accumuler des morphèmes sans pourtant arriver aux phonèmes.
Un scientifique pourrait en avoir une impression modulaire des mots. Lui a l'habitude d'atteindre l'infiniment petit des particules. Il y verrait des molécules, plus ou moins grosses, sans atteindre le niveau des atomes qui les composent. Les atomes seraient les sons, les phonèmes. En donnant la prononciation des sons, ils pourraient avoir l'avantage de se retrouver à l'intersection de toutes les langues vraiment indépendantes de toutes.
Mais ce sont les affixes que l'on ajoute à une racine de mot qui constituent la substantifique moelle de la langue.
Une leçon rapide de la construction des mots par l''espérance avec une pointe d'espoir comme synonyme ?
Pourquoi tant de synonymes d'analogies linguistiques dans la langue française ?
Parce que cette langue est celle qui convient le plus à la diplomatie qui doit chercher le plus de nuances possibles. Chaque langue a donc sa profession de foi et une destination particulière en fonction de son utilisation.
Le temps des verbes se distingue par la terminaison : "-i" à l'infinitif, "-as" au présent, "-is" pour le passé, "-os" pour le futur, "-us" pour le conditionnel et "-u" pour l'impératif.
an (membre) | urbo: ville | urbano: un citadin |
-estr (chef, patron) | urbo: ville | urbestro: maire |
-ist (profession) | pano: pain | panisto: boulanger |
-ar (ensemble) | arbo: arbre | arbaro: forêt |
-ej (local, lieu, boutique) | pano: pain | panejo: boulangerie |
-ec (qualité) | bela: beau | beleco: beauté |
-ism (système) | nacio: nation | naciismo: nationalisme |
-et (diminutif) | domo: maison | dometo: maisonnette |
-eg (augmentatif) | domo: maison | domego: palais |
Trop européen, l'esperanto, disait la commentatrice chinoise du premier article et en a abandonné l'étude pour cette raison.
L'esperanto se retrouve, il est vrai, restreint, même au niveau mondial, à un club d'esperantistes. Le club est devenu un autre groupement élitiste.
Belle idée que de vouloir rassembler les gens par la langue, mais c'est aussi perdre leur diversité, pourrait se dire le candide néophyte. On ne peut pas penser de la même manière dans deux langues. Les langues latines ne se construisent pas de la même manière avec les langues germaniques. Les verbes n'occupent pas la même place dans une phrase.
Et là, réside l'antagonisme : "comment garder, à la fois, la diversité et l'uniformisation. Très belle initiative de l'esperanto, très belle initiative humaniste de la part de Zamenhof de les rassembler".
Son manque de mises à jour dues à la modernité, est peut-être aussi son plus grand péché malgré les quelques ressorts préexistants dans sa structure volontariste.
Le festival du mot à la charité sur Loire, a choisi "Mensonge" et "transparence" comme les mots de l'année 2013. Ce choix est influencé par l'actualité, sans plus.
Dans une confrontation des populations d'horizons multiples, dans un esprit de compétition perpétuel sans faire le premier pas pour essayer de comprendre les autres, que ce soit par une langue vivante ou une langue construite, dite "facile à apprendre", ce sont des dérapages incontrôlés qui se produisent.
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Réflexions du Miroir
Si la langue est imposée par le plus fort, alors qu'en même temps, on parle de diversité, de liberté d'expression, il est impossible de ne pas trouver les mots d'antinomie et d'antagonisme sur son chemin.
Le cinéma français prône l'exception culturelle.
Il a raison de la faire, cette exception.
Les synonymes et les doubles-sens du français autorisent des nuances utiles et habiles qui servent en diplomatie et déterminent les mentalités.
Le japonais, c'est par l'intonation des mots qu'il détermine le sens des mots et le niveau social et de politesse. Tout cela prouve que l'on difficilement fusionner plusieurs langues en une seule, n'en déplaise à Zamenhof et son élan de générosité et d'humanisme.
Pour avoir fait du data mapping entre deux modèles de données (deux plans comptables par exemples), penser que l'on peut y arriver en donnant des correspondances à chaque concept en présence dans une relation "one to one", est un leurre. La relation "many to many" perturbe le plus souvent le processus. L'Office québécois de la langue français explique la difficulté de la tâche.
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L'universalité des choses
Vendredi dernier, c'était la fête des voisins. Des millions de voisins dans toute l'Europe s'invitait à partager un moment de convivialité. Dans notre société où l'indifférence et l'individualisme est souvent de mise, la fête agit en tant que catalyseur pour créer des liens entre citoyens.
C'est dire que le besoin d'intégration, de fusion, se fait sentir.
Dimanche, la fête de l'environnement à Bruxelles se la jouait anti-crise et mettait en avant les alternatives concrètes avec un double objectif: penser durable et faire du bien à son portefeuille.
"Faire du bien à son portefeuille", le fin mot de l'histoire. Nous sommes en plein dans l'écologie économique. La seule manière de faire tourner la machine humaine.
"La laideur se vend mal", disait Raymond Loewy, donc il faut rendre le monde plus beau, plus responsable de ses actes.
Dans ce cas, c'était aussi la biodiversité qui était à l'honneur. Dans son livre "L'Esthétisme du monde- Vivre à l'âge du Capitalisme artiste", Gilles Lipovetsky exprime bien ce trop-plein qui veut que le moindre objet se doit d'être stylisé, convivial. Design oblige avec au besoin l'art pour l'art dans un esprit de masse par l'esthétisme transversal.
Deux fêtes qui, en cherchant bien, s'opposeraient dans leurs objectifs.
Quelle langue a été pratiquée par la majorité des fêtards du voisinage ?
Un nouveau melting-pot, probablement. Avec des antinomies et des antidotes pour tenter d'éradiquer la lame de fond ?
Non, peut-être... Une langue universelle est à l'opposé de la volonté de la diversité.
Un point de rassemblement qui m'a pourtant sauté aux yeux : la bouffe. Bizarre, là, tout le monde voulait tester l'inconnu.
La musique avait, aussi, ce don de tenter de réunir tout cela, sans frontières, avec le support d'une partition musicale.
Ce samedi, le concours Reine Elisabeth a départagé les douze finalistes.
Le côté antinomique du gagnant n'était pas les notes mais résidait dans son originalité pour interpréter le Concerto n°3 de Rachmaninov.
"Ce pianiste israélien présente une personnalité hors du commun qui fascine ou irrite", était-il dit.
L'originalité passe par l'improvisation et aime autant les antidotes que les antinomies.
La musique se construit avec seulement 8 notes et quelques accords. C'est le compositeur qui mettra ces notes en musique pour en faire quelque chose de miraculeux, de transcendant et l'interprète qui l'exprimera par sa personnalité et ses sentiments comme dans un " Tableau d'une exposition" de Moussorgski.
Le temps est volatile. Il serait mal venu de le cadastrer avec des concepts trop rigides.
L'antidote du mot français "compatir" n'existe pas.
Si on essayait "conjouir" comme le proposait, récemment, Maxime Le Forestier ?
Peut-être pensait-il à la complainte du phoque en Alaska...
Mais, avoir trouver cela, n'est-ce pas le meilleur mot de "Fin" ?
L’enfoiré,
La fête de l'environnement en quelques photos et un seul clic.
Citations :
- « Les mots sont nos esclaves. », Robert Desnos
- « Les mots manquent aux émotions. », Victor Hugo
- « L'amour ? Des grands mots, avant, des petits mots, pendant, et de gros mots après. », Edouard Pailleron
Commentaires
Après le dictionnaire humoristique de Laurent Baffie, voici celui de Jacques Mercier "Les 500 plus belles expressions".
Écrit par : L'enfoire | 03/06/2013
Un débat en France sur la question
http://www.agoravox.tv/actualites/societe/article/hondelatte-dimanche-apprendre-en-39425
Écrit par : L'enfoire | 03/06/2013
Une forme d'espéranto est en train de naître, du moins en France. Il est cette fois facile,moderne et convient au plus grand nombre. Cette langue vaguement héritée du français est celle que l'on retrouve sur les "medias sociaux". On supprime la moitié des mots et on ne se se soucie pas de l'orthographe (un truc de vieux con).
Totalement en phase avec la société actuelle basée sur la facilité et le nivellement par le bas, ce "langage des bêtes" est promis à un bel avenir. Le plus amusant est lorsqu'on le retrouve dans des écrits se voulant défenseurs de la culture nationale.
C'est triste, très triste ...
Écrit par : Alain | 03/06/2013
Désolé, mais je suis tenté de m'y inscrire. :-)
Si tu savais combien de fois j'ai envie d'écrire "ortograf" avec toutes les lettres qui se prononcent, sans fioritures.
Le néerlandais est une langue difficile avec le positionnement des mots inversés du français.
Des adjectifs avant le sujet, des verbes qui se balancent en fin de phrases, mais toutes les lettres se prononcent aussi.
Hier, je parlais avec l'apiculteur qui se trouve sur une des photos en annexe.
Il parlait de diversité des cultures qui se trouvaient dans les champs, mais qui balbutiaient et mourraient à cause des pesticides.
L'obligation de parfois faire une tournante avec les culture. Passer en jachère. Un mot qui m'a tout de suite fait penser à mon nom de baptême.
En ville, pas de pesticides, mais une pollution des voitures.
Comme quoi, ils ne leur restent que peu de place pour butiner.
Écrit par : L'enfoire | 03/06/2013
(*) Interview au complet de ce lundi matin en fonction du sondage
BH : - Et selon ce sondage, il y a plusieurs résultats qu'on va évoquer avec vous ce matin, notamment, peut-être le plus marquant 1 Belge sur 5, seulement, considère que les populations d'origine étrangère sont bien intégrées ; le reste, ça veut dire, près de la moitié pensent que ces populations sont mal intégrées, 30%, mais ni bien ni mal ou pas vraiment d'avis. Ces résultats permettent de dire qu'il y a un problème de vivre ensemble en Belgique, selon vous ?
AR : - Je pense qu'il y a surtout un problème dans la perception de ce qu'est l'intégration et comment elle est vécue au quodidien. Je dirais que le sondage fait apparaître quelque chose qui est quand même visible depuis très longtemps, c'est-à-dire une stabilité dans la perception négative de l'intégration des étrangers et que ça, ça a été toujours, dans toute l'histoire de l'immigration, ça a débuté avec les Belges dans le Wisconsin, ou le Belges en France, qui étaient perçus aussi comme venant chercher le pain des Français. Donc je dirais que c'est une tendance qui traduit quelque chose qui est toujours typique par rapport à l'immigration, à savoir qu'on considère que l'émigré fait toujours d'intégration, qu'il n'en fait jamais assez. Et quelque part, ce sondage s'inscrit dans cette longue tradition-là. Maintenant ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas de problèmes plus spécifiques, qui sont plus à la base de ce sentiment précis-là.
BH : - Ca veut dire qu'on aurait fait ce sondage, il y a 10 ans ou il y a 20 ans, on aurait plus ou moins les mêmes résultats ?
AR : - Je pense qu'on est dans une tendance qui est de considérer, c'est au niveau de la représentation, que les étrangers n'en font jamais assez pour pouvoir être intégrés, je dirais, au même titre que dans des groupes majoritaires et des groupes minoritaires, je prends toujours cet exemple, probablement que si on pose la question rien qu'aux Néerlandophones en Flandre, est-ce que les Francophones sont suffisamment intégrés dans les Communes périphériques de Bruxelles, ils diront non. Je pense que c'est une tendance qui va rester, donc c'est le niveau de la perception. Maintenant il faut voir quels sont les problèmes auxquels les gens associent le défaut d'intégration.
BH : - Il y a quelques questions dans le sondage, qui permettent éventuellement d'y répondre mais j'aimerais rester sur la question, est-ce que ça veut dire que, selon vous et selon la réalité, en tant que Sociologue, vous analysez à l'ULB, est-ce qu'il y a un problème particulièrement fort de vivre ensemble aujourd'hui en Belgique, on l'a vu au travers peut-être des dernières affaires récentes d'actualité, l'affaire Trullemans, les Belges, le départ de quelques Belges vers la Syrie, qui ont cristallisé comme ça, ces débats dans l'opinion publique, est-ce que ça, c'est affaire de perception encore ou vraiment, affaire d'une société belge dans laquelle le vivre ensemble est de plus en plus difficile ?
AR : - Je pense qu'il y a deux choses distinctes, il y en a une qui est importante et qui est neuve, probablement par rapport à l'immigration, le sondage le démontre aussi, c'est la distinction entre les immigrés et les musulmans. Puisque d'une certaine manière, aujourd'hui, il y a une cristallisation qui se porte davantage non pas sur les immigrés en tant que tels, mais ceux qui seraient de descendance ou ceux qui sont de confession musulmane. Et là, je dirais les événements, comme les attentats de Boston, comme justement les affaires de Syrie, etc, sont là pour cristalliser en permanence ces peurs autour du péril musulman, c'est un groupe qui fait peur, voilà, ça, je pense que c'est important et l'affaire Trullemans tournait autour de cette question-là. Maintenant il y a encore autre chose, je pense qu'on est aussi dans une phase très particulière comme celle d'une crise économique très profonde, au moment où il y a des crispations qui sont très importantes et dans les moments de crispation comme celle-ci, on sait très bien que les logiques de bouc-émissaire apparaissent de manière très évidente, c'est-à-dire, on va retrouver le groupe que l'on considère comme étant celui à cause de qui, arrivent tous les malheurs. Mais ce qui est intéressant de voir dans le sondage, c'est que tout ça se porte essentiellement sur des dimensions culturelles. Les éléments qui sont considérés comme faisant défaut d'intégration, c'est, les étrangers ne respectent pas les règles de la société belge, ne connaissent pas la langue ou une des deux langues nationales et par ailleurs, ils ont un défaut de volonté d'intégration. Ce qui est intéressant de voir, c'est que ça se marque sur le culturel, alors même qu'on est dans une crise économique et que le problème fondamental, je dirais, de la différence entre les personnes, est d'ordre économique mais le regard va se porter de plus en plus aujourd'hui sur les personnes qui n'ont pas la même culture que moi, ne sont pas intégrées et ça, je pense que c'est une situation très particulière de la crise dans laquelle nous nous trouvons.
BH : - Oui, c'est-à-dire que les sondés qui ont pointé ça en premier, c'est-à-dire que la majorité disent, c'est pas le problème, c'est pas qu'il n'y ait pas d'emploi, le problème, c'est par exemple, qu'il y ait des foulards dans les lieux publics et des choses comme ça, c'est ça qui cristallise plus que la situation économique ?
AR : - Oui, c'est et ce qui est très particulier de l'époque dans laquelle, on est, qui est vraiment ce qu'on appelle une "culturisation des problèmes sociaux", c'est qu'on va considérer que le problème fondamental, c'est ceux que vous évoquez, c'est le problème de par exemple, porter un voile, et non pas que le fait de porter un voile, limite l'accès au marché du travail. Et donc on va tout traduire, je dirais, autour des problèmes culturels et surtout, s'il y avait quelque chose, on va à l'encontre même, je dirais, de ce que les hommes politiques, ce que les groupes sociaux voudraient que l'intégration soit perçue comme un double mouvement.
C'est à la fois un mouvement d'individus qui s'intègrent dans la société dans laquelle, ils sont, je dirais, un des principes d'intégration de l'Union européenne, c'est de dire, c'est un double mouvement. Second mouvement, c'est la société qui s'adapte, parce qu'elle change aussi en raison des nouveaux Belges par exemple ou des nouveaux nationaux qui sont de descendance de l'immigration.
BH : - Et là, la perception assez largement dans le sondage, c'est que les populations d'origine étrangère, n'en font pas assez, enfin que la responsabilité, si on lit les quelques questions consacrées à ça, si on les lit en creux, c'est que finalement la responsabilité, elle est sur les personnes d'origine étrangère qui arrivent en Belgique, qui n'en font pas assez donc, que la Belgique par contre, elle, en fait suffisamment. Ca, c'est la perception générale.
AR : - C'est ça et donc c'est considérer que l'Etat ou que la société ou que les groupes nationaux font tout ce qu'il faut pour intégrer les populations étrangères mais que c'est un défaut d'intégration des personnes. Mais là on retrouve exactement la même chose que sur le marché du travail, quelque part, c'est responsabiliser, c'est un peu comme par rapport au chômage, c'est de dire, il faut que ce soit les individus qui sont au chômage, qui doivent faire un effort pour pouvoir s'intégrer et trouver un emploi et non pas à la société de livrer un emploi. Donc on est sur la même logique de responsabilisation de ceux que l'on considère comme étant à la marge de l'intégration. Ce qui est très particulier aujourd'hui, parce qu'aujourd'hui, je me permets de le dire comme ça, c'est comme si on n'arrivait jamais à regarder en dehors des lumières dans lesquelles, on nous plonge en permanence. S'il y a un défaut d'intégration aujourd'hui, les indicateurs le montrent, mais c'est pas la perception des personnes, c'est bien l'inégalité sociale qui est de plus en plus marquante depuis les 10 dernières années, c'est des affaires qui sont apparues sur des sociétés internationales qui ne paient pas d'impôts comme Amazone, qui ne participent pas d'une certaine manière à la redistribution, c'est l'affaire autour de l'offshoreLeaks qui montre aussi des pratiques fiscales de partir et donc quelque part, on pourrait dire de manière très lapidaire, c'est ce que je dis parfois, c'est très lapidaire, c'est qu'aujourd'hui, c'est ceux qui détiennent le pouvoir, notamment le pouvoir économique et la richesse, qui font défaut d'intégration d'une certaine manière et pourtant, c'est jamais perçu comme tel parce qu'on est dans une tendance aujourd'hui à culturaliser tous les problèmes et aussi à trouver que ceux qui n'ont pas la même culture que nous, sont responsables des problèmes dans lesquels, nous nous trouvons.
BH : - Oui, il y a eu aussi dans le sondage puisque c'était un sondage, c'est le baromètre politique et c'est des questions qui ont été posées dans le cadre de ce baromètre politique, on a pris aussi, on a tenu compte de l'obédience, j'ai envie de dire, politique des personnes, alors, sans trop de surprise, on retrouve que la perception singulièrement négative est plus forte chez les électeurs du Vlaams Belang et de la NVA en Flandre et des électeurs du FDF à Bruxelles et du MR en Wallonie, de manière assez marquée, ça vous étonne ou pas, ça ?
AR : - Du MR, non, ça, c'est, je dirais, encore une fois, c'est très classique, c'est une division gauche-droite par rapport à cela et je dirais que même gauche-droite, c'est par rapport à un nationalisme en particulier du côté néerlandophone, qui est beaucoup plus marqué, donc, l'étranger, c'est nécessairement l'ennemi.
BH : - Oui, et ça c'est marqué de manière assez forte notamment en Wallonie, la gauche et la droite ?
AR : - C'est très marqué entre la gauche et la droite. Je voudrais quand même aussi attirer l'attention sur la situation particulière qu'est celle de Bruxelles, le nombre d'étrangers est le plus important et en même temps, c'est là où, je dirais aux personnes qui disent qu'il y a un défaut d'intégration, est le moins important.
Donc quelque part, ce n'est parce qu'il y a beaucoup plus d'étrangers, qu'on va considérer qu'il y a un défaut d'intégration. Au contraire, ce que les enquêtes depuis très longtemps, démontrent, c'est quand il n'y a pas de contacts, on a beaucoup plus peur et donc on considère que l'autre n'est pas assez intégré. Quand on est dans du contact, on va finalement, parce qu'on le connaît, reconnaître qu'il y a quand même de l'intégration, donc c'est aussi, la question de la non intégration fonctionne aussi d'une certaine manière comme une sorte de fantasme de l'altérité que l'on ne connaît pas nécessairement, donc on pense que les gens ne sont pas intégrés parce qu'on le voit à la télévision, parce qu'il y a des affaires médiatisées, etc et qui constituent quelque part l'opinion de la personne qui n'a pas de contact direct avec des étrangers.
BH : - Alors il y avait une question dans le sondage qui concernait la montée des radicalismes religieux, alors le sentiment qui dominait très largement, je pense, près de 80% des sondés, évoquaient une montée de ces radicalismes religieux, moins étonnant par contre, ça inquiète près de 3 Belges sur 4 ? Cette montée-là, sur la montée du radicalisme ou en tout cas d'un certain communautarisme notamment au sein de la communauté musulmane, c'est de plus en plus perçu comme tel. Vous en tant que Sociologue, est-ce que vous percevez ça aussi dans la réalité de terrain ? Cette fois-ci ?
AR : - Oui, tout à fait, ça se percevra dans les milieux de travail, c'est quelque chose où il y a aussi une contamination d'éléments, je dirais, d'ordre internationaux et on pourrait dire que c'est depuis au moins 2001 que les choses se sont fortement cristallisées,
BH : - Les attentats du 11 septembre.
AR : - Les attentats du 11 septembre qui cristallisent très fortement les oppositions autour de cela et qui cristallisent aussi dans la vie quotidienne. Maintenant ce qui est vraiment important et on voit bien que c'est à la fois une crainte formulée par les sondés et c'est aussi une perception de cette montée du radicalisme. Je pense que là, ce qui est important de distinguer, c'est ce qui, on pourrait dire, la différence entre les groupes et les pratiques. Je pense que c'est comment faire attention à ne pas considérer qu'il faut avoir peur des musulmans, il faut avoir peur de certaines pratiques qui mènent au radicalisme. Quelque part en général, quand on discute, on associe directement une pratique à un groupe en considérant que l'ensemble du groupe est menaçant, donc quel que musulman que ce soit, on va considérer que c'est un radical potentiel, je pense que là, il y a aussi un certain danger d'une certaine manière à quand même essayer d'attirer l'attention sur le fait qu'il faut surtout pointer les pratiques qui posent problème , davantage que l'appartenance du groupe auquel la pratique est reliée.
BH : - Est-ce que beaucoup ont ressenti lors de l'affaire Luc Trullemans, c'est le sentiment d'un débat confisqué par les grands médias si on écoutait notamment ce qui se disait sur les réseaux sociaux, un, qu'on cachait les grands médias, l'opinion majoritaire d'une population qui trouvait qu'il y avait trop d'immigration en Belgique et qui avait des problèmes qu'on n'évoquait pas et notamment des problèmes de communautarisme, de racisme anti blanc dont on ne parlait jamais dans les médias. Ce sentiment-là aussi est en train de monter en puissance ?
AR : - Oui et il se traduit dans les sondages comme ceci, d'une certaine manière, c'est que, ce que rapportent les sondés, c'est ce qu'ils vivent dans leur quotidien et peut-être en dénonçant une sorte de décalage entre un discours très général qui peut apparaître dans les médias ou dans les arènes politiques et qu'il faudrait davantage qu'on tienne compte des situations qu'ils vivent. Maintenant je pense encore une fois que dans les situations que les personnes vivent, parfois, on sous-évalue aussi toutes les situations plus positives qui apparaissent et que les sondages mettent aussi moins souvent en évidence et je pense que c'est aussi important d'attirer l'attention là-dessus. Parce que des enquêtes de longue haleine démontrent aussi que ce vivre ensemble existe d'une certaine manière, est très puissant et très fortement enraciné dans un pays aussi multiculturel que la Belgique.
Écrit par : L'enfoiré | 03/06/2013
L'antidote du mot français "compatir(e)" n'existe pas, c'est vrai ce pourrait être se foutre de la gueule
Écrit par : zelectron | 05/06/2013
Un peu long tout de même... :-)
Écrit par : L'enfoiré | 05/06/2013
Le meilleur des mondes d'Aldus Uxley, c'est justement cette volonté de tout mettre en une formule, de parler une seule langue.
Et devenir "Le prisonnier" dans un village bien dessiné, bien formaté.
Une vidéo peut l'expliquer
http://www.dailymotion.com/video/x9hxkr_le-meilleur-des-mondes-1-5_news#.UcR0u_mePw1
Écrit par : L'enfoire | 21/06/2013
Quelles langues valent le plus sur le marché du travail?
Parler une ou plusieurs langues étrangères est un atout pour trouver un emploi, on le sait. Surtout dans un pays comme la Belgique, où plusieurs langues se côtoient en permanence. Pourtant, certaines langues sont plus « rentables » que d’autres sur le marché de l’emploi. Lesquelles?
Taux de rendement d’une langue
On peut calculer la ‘valeur financière’ d’une langue avec le rapport entre le profit escompté par l’acquisition de cette langue et le coût représenté par son apprentissage, explique Jean-Marie Klinkenberg linguiste et président du Conseil de la langue française.
François Grin, spécialiste de l’économie des langues de l’Université de Genève, parle du « taux de rendement » des langues. Il s’agit du lien entre les compétences linguistiques et les revenus d’une personne.
L’anglais, champion mondial…
Sans surprise, l’anglais est l’une des langues les plus rentables à travers le monde, mais perdrait sa dominance d’ici 2050, au profit de langues plus parlées, comme le Chinois. Le français reste quant à lui l’une des trois langues dominantes en Europe, avec l’allemand et l’anglais.
… ou presque
L’importance économique d’une langue peut également varier en fonction du contexte spécifique du marché: le néerlandais sera par exemple très rentable en Belgique. En Amérique du Sud, c’est l’espagnol et le portugais qui priment. Et en Suisse, où trois communautés linguistiques cohabitent, le taux de rendement des langues change d’une région à l’autre. Selon les chiffres de François Grin, la connaissance de l’anglais rapport par exemple une augmentation de salaire de 18% en Suisse alémanique, mais de 11% seulement en Suisse romande.
Les langues les plus parlées en entreprises francophones
Dans un rapport sur les pratiques linguistiques des entreprises, l'Observatoire de la Formation, de l'Emploi et des Métiers(OFEM) a interrogé 501 entreprises pour savoir quelles étaient les langues principalement parlées par leur clientèle non francophone. L’anglais est la langue étrangère principale (89%), suivi de l’allemand (44%), l’espagnol (36%), l’italien (17%), l’arabe (6%), le chinois (4%) et le japonais (4%). Ce sont donc les langues les plus prisées par les entreprises au sein de leur personnel.
http://www.references.be/carriere/quelles-langues-valent-le-plus-sur-le-marche-du-travail
Écrit par : L'enfoiré | 29/08/2013
Le cahier de Science et Vie parle "Aux origines des langues et de l'écriture"
Familles, arbres et phyliums...
Familles nombreuses où les langues se délient
Indo-européen, ouralique, altaïque, chukotkolanchatka, anou, coréen, japonais, sino-tibétain, austro-asiatique, taikadai, indo-pacifique, austronesien,
tibeto-birman, dravidien, caucasien, afro-asiatique, nila saharien, khoisian, niger-congo...
en Amerique, c'est encore plus nombreux
http://www.histoire-pour-tous.fr/actualite/230-magazines/4640-aux-origines-des-langues-et-de-lecriture.html
Écrit par : L'enfoiré | 04/09/2013
«Il faut construire non pas la culture européenne mais l’identité européenne»
« L’Europe de la culture : musée ou laboratoire ? ». Le débat se tenait vendredi après-midi dans le cadre du colloque « Réinventer l’Europe »
Le débat a commencé avec Gérard Mortier qui estime que nous avons très peu de patience. L’Europe comme « mot » couvre toute une culture. Il précisait la nécessité d’expliquer l’Europe, avant de la réinventer. Or, selon lui, la conception qu’on en a est pervertie par le nationalisme du XIXe siècle, qui est pourtant un mouvement dépassé.
Gérard Mortier a poursuivi avec l’idée que le patrimoine serait une aide pour formuler des solutions pour le futur : « Je ne connais aucun mouvement européen qui s’est concentré sur un pays. L’Europe n’est pas une invention, elle a toujours existé ».
Eric-Emmanuel Schmitt a rebondi sur ces propos en affirmant que l’Europe culturelle existait avant l’Europe économique, et cela sans la peur des conflits. L’opposition entre le musée et le laboratoire serait dépassée. Il ajoutait que : « Dans ces lieux le passé à soudainement un avenir ».
Pour Fadila Laanan, ministre de la Culture de la Fédération Wallonie-Bruxelles, et seule politicienne présente dans le débat, les deux pôles sont liés. La réelle question serait plutôt : « Y a-t-il réellement une culture européenne ? » L’Europe évoluerait dans un principe de subsidiarité, où les états doivent maintenir la culture et l’Europe ne ferait que fédérer ces cultures nationales. « Il faut construire non pas la culture européenne mais l’identité européenne », a ajouté Fadila Laanan. Et la ministre d’ajouter que la priorité pour l’avenir doit se trouver dans le domaine de l’éducation ; la solution pour que les citoyens deviennent actifs dans le domaine culturel.
Peter De Caluwe, le directeur général du Théâtre de la Monnaie, a poursuivi : « Il faut réinventer, réinterpréter ce que l’on connaît. Raconter ne suffit plus ». Selon lui, le principe d’harmonie est essentiel dans les métiers de la scène. Et cette harmonie ne serait pas inhérente au travail, elle devrait inspirer la façon dont on travaille. « On peut arriver à ce modèle harmonieux au niveau européen en se basant sur l’idée de la création artistique », a-t-il précisé. Selon Luuk Van Middelaar, philosophe : « L’Europe doit sa spécificité à son rapport au temps qui lui permet de lier le passé à son avenir ».
De ce débat sont ressorties différentes questions sur l’éducation, et sur celle d’une langue unique pour l’ensemble de l’Europe qui faciliterait l’unité culturelle. Eric-Emmanuel Schmitt a rebondi sur cette question, entonnant que « la littérature est un rapport à la langue, et chacun a une langue qu’il émet chez lui, avec ses émotions. L’Europe est riche car c’est une Europe de traduction. Il faut cultiver ces langues, tout en pratiquant les traductions ».
Cette référence à « l’exception culturelle européenne » s’est clôturée sur l’idée que cette exception devait, au contraire, devenir un exemple.
http://www.lesoir.be/338561/article/actualite/monde/2013-10-12/il-faut-construire-non-pas-culture-europeenne-mais-l-identite-europeenne
Écrit par : L'enfoiré | 12/10/2013
L'identité européenne en passe par une langue véhiculaire forte et structurée, garante à l'international de la communication avec le reste de la planète, qui ait suffisamment d’écrivains, philosophes, savants et cinéasto-théatreux, une école diverse et des études supérieures de bon aloi, une démocratie non rébarbative (susceptible si les peuples le veulent d'améliorations) ... devinez laquelle ?
Écrit par : zelectron | 12/10/2013
et bien, l'anglais pardi !
Écrit par : zelectron | 23/04/2014
Le paléontologue, Pascal Picq, dit que l'homme n'est pas l'aboutissement de la vie sur Terre et qu'il est le fruit de la coévolution de plusieurs espèces.
Que la décroissance est un très mauvais concept et qu'il faudra préserver la biodiversité pour laisser aux générations futures le maximum d'outils pour faire un choix.
"de Darwin à Levi-Strauss L'homme et la diversité en danger"
http://www.odilejacob.fr/catalogue/sciences/sciences-de-la-terre/de-darwin-a-levi-strauss_9782738112248.php
Écrit par : L'enfoiré | 17/01/2014
Changeons-nous de personnalité lorsque nous parlons une langue étrangère?
On connait relativement bien les avantages du bilinguisme sur l’activité cérébrale et la prévention de la sénilité, mais cette semaine, Johnson, le blog linguistique de The Economist, se demande si les témoignages de changements de personnalité que rapportent certaines personnes polyglottes lorsqu’elles parlent une autre langue, ont un fondement scientifique. Par exemple, l’un des ex-collaborateurs du journal affirmait qu’il était plus grossier lorsqu’il parlait hébreux, que lorsqu’il parlait anglais.
Le linguiste américain Benjamin Lee Whorf, mort en 1941, affirmait que chaque langue intègre une vision du monde qui influence ses locuteurs. Cette théorie, appelée whorfianisme, a ses détracteurs, mais il y a de bonnes raisons d’y croire:
✔ La compétence asymétrique. La plupart des gens ne sont pas parfaitement bilingues ou multilingues, et ils ont appris leur langue maternelle à la maison et une autre à l'extérieur. Cela signifie qu’ils ne les maitrisent pas de la même manière, et que leurs forces et faiblesses sont différentes dans les différentes langues. Ils ne sont d’ailleurs pas systématiquement les plus forts dans leur langue maternelle. Cela peut conduire à des différences de ressenti, ils peuvent être plus ou moins spontanés, plus sûrs d’eux ou au contraire plus incertains, plus drôles ou plus brutaux en fonction de cette maîtrise.
✔ Le multiculturalisme. Une personne qui est parfaitement bilingue ou multilingue, peut avoir baigné dans un environnement multiculturel qui va modifier la façon dont elle se sent dans chacune des langues à laquelle est associée une culture. En outre, on peut maîtriser une langue parce que c’est celle de l’enfance, et une seconde apprise pour des raisons professionnelles. Passer de l’une à l’autre peut faire passer d’une nostalgie de l’enfance, des souvenirs d’école, par exemple, aux sentiments liés au travail, et l'humeur peut s'en ressentir. Les psychologues appellent ce phénomène l’effet « d'amorçage ».
✔ Les propriétés intrinsèques de la langue. Selon l'économiste Athanasia Chalari, les Grecs ont tendance à parler plus fort et à interrompre les autres en raison de la grammaire et de la syntaxe grecques. En effet, en grec, les phrases débutent avec le verbe et la forme de celui-ci donne d’emblée beaucoup d’informations sur ce qui va être dit dans la phrase. On sait donc ce que les Grecs vont dire avant qu’ils aient achevé leur phrase et c’est ce qui expliquerait pourquoi les Grecs interrompraient plus souvent leurs interlocuteurs.
Les locuteurs d’une langue sont souvent chauvins à propos de leur langue et ils lui attribuent souvent des propriétés particulières. Certains Français avaient ainsi proposé d’imposer le Français comme langue unique pour l’UE, parce qu’ils estimaient que c’était la langue la plus précise. De même on associe, souvent certains traits de personnalité stéréotypés avec la nationalité : les Français seraient rigoureux, les Allemands, logiques, et les Anglais, joueurs, par exemple.
The Economist soutient les deux premiers arguments, mais pas forcément le troisième, expliquant que le grec n’est pas la seule langue dans laquelle on place le verbe au début des phrases. Par exemple, les Gallois, dont la langue n'a aucun rapport avec le grec, font de même, et ils n’ont pas la réputation de couper la parole de leurs interlocuteurs.
Source: http://www.express.be/joker/?action=view&cat=platdujour&item=changeons-nous-de-personnalite-lorsque-nous-parlons-une-langue-etrangere&language=fr&utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=
Écrit par : L'enfoiré | 21/01/2014
Plus on parle courrament une langue et moins on change de personnalité, en revanche en ce qui concerne l'interlocuteur compatriote ou étranger là je crois à une adaptation en fonction de l'image ressentie.
Pour auto-répondre à mon commentaire un peu plus haut : l' A N G L A I S sans aucun conteste.
Écrit par : zelectron | 21/01/2014
Le français sera-t-il la langue la plus parlée en 2050?
En 1815, au Congrès de Vienne, les Anglais insistent sur un menu détail. Ils proposent que le français ne demeure pas l’unique langue diplomatique. Décision lourde de conséquences aujourd'hui lorsque l’on observe le rayonnement de la langue de Shakespeare. Mais, cela n'est peut-être définitif. Selon une étude réalisée par la banque Natixis, reprise par le magazine Forbes et repéré par Le Monde, la langue de Molière pourrait retrouver son influence d’antan jusqu’à devenir la langue la plus parlée en 2050.
750 millions de francophones en 2050
Selon cette étude, l’expansion du français se fera grâce à la forte implantation dont il bénéficie notamment sur le continent africain, surtout en Afrique Subsaharienne. Cette zone géographique qui poursuit son développement économique, est amenée à développer l’usage du français notamment grâce au dynamisme dont elle fait preuve (et à la condition que la langue soit toujours enseignée à l'école). Selon les conclusions de Natixis, le français devrait donc être parlé par 750 millions de personnes à l’horizon 2050 ce qui en ferait la langue la plus parlée au monde, devant l’anglais bien-sûr mais aussi le mandarin.
Des chiffres à relativiser
Pour Forbes, il est peu probable qu’un tel scénario se produise même si, effectivement, l’usage du français, devrait s’accroître dans ces proportions. Le magazine pointe une erreur de l’étude qui part du principe que sont comptés comme francophones l’ensemble des habitants d'un pays dans lequel le français est la langue officielle. Or, dans de nombreux pays, en Afrique notamment ou même en Belgique, le fait que la langue Molière soit désignée "officielle" ne signifie pas que tous y parlent français.
Même si croissance démographique il y aura dans les 32 pays francophones que compte le globe, cela ne suffirait à détrôner l’usage de l’anglais. Pour le responsable de l’Observatoire de la langue Française, Alexandre Wolff, interrogé par Challenge, "l'anglais devrait rester la langue la plus usitée du monde à cette échéance" rejoignant ainsi l’analyse faite par Forbes.
Il n’empêche, parlé par 220.000 personnes en 2010, le français restera toujours la langue officielle des Jeux Olympiques.
Source: http://www.planet.fr/societe-le-francais-sera-t-il-la-langue-la-plus-parlee-en-2050.577785.29336.html
Écrit par : L'enfoiré | 27/03/2014
Confrontation d'idées intéressante sur le sujet de l'esperanto
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/l-evenement-du-2-aout-1914-dont-155128
Écrit par : L'enfoiré | 06/08/2014