Antinomie ou antidote ? (05/06/2013)

0.jpgIl y a longtemps, j'écrivais "Les langues, un sacré jeu de langue". C'est aussi un terrible jeu de mots que ne renierait pas Raymond Devos. La richesse de la langue française semble passer par les dictionnaires de synonymes, d'analogies. Le vocabulaire, la pierre d'achoppement des langues et les us et coutumes des "alter" qui effraient d'après un sondage sur les perceptions de l'immigration (*).   

...

Jeu de mots:

Le titre d'abord, Antinomiela contradiction entre deux lois, deux principes de philosophie et l'Antidotele remède contre un mal moral.

En choisissant les suffixes grecs, « logie » qui veut dire science et « nomie », loi, on découvre quelques subtilités dans la liste de mots suivants :

•L'Astrologie, l'art de prédire les événements d’après l’inspection qui relie les astres et la vie sur Terre et l'Astronomie, la science qui étudie la position, les mouvements et la constitution des corps célestes.

Pour Johannes Kepler, les deux sont identiques, comme des synonymes, ce qui en ferait plutôt un astrologue puisque pour lui, le ciel est divin. Copernic tente de simplifier le système grecque tandis que Galilée dans "Dialogue" fait sauter le lien. Newton utilise le tout pour établir la gravitation universelle.

Véritable melting pot d'interprétations, pourrait-on conclure. Mais continuons dans cette voie.

•L'Ecologie, la défense du milieu naturel par protection de l’environnement et l'Economiel'activité d’une collectivité humaine, relative à la production et à la consommation des richesses.

•La Gastrologie, la science de l'estomac et la Gastronomie, l'art de faire bonne chair.

•L'Ergologie, la modalité de transmission et d'élaboration des savoirs sur le travail et plus généralement sur l'ensemble des activités humaines et l'Ergonomie, l'étude de l’organisation rationnelle du travail.

•La Physionomie, l'ensemble des traits du visage et la Physiologie, la science qui traite du fonctionnement des êtres vivants.

Quand aura-t-on dans la langue française la radionomie, la psychonomie,..?

La langue française a de ses surprises avec les mots quand ils dévient de leur origine. Les mots sont modulaires et leurs racines sont détournées complètement de leur objectif par les particules qui leur sont annexées.

A Bruxelles, le problème des langues est considéré comme s'il s'agissait du monstre du Loch Ness. Il réapparaît quand on n'y pense plus à des moments stratégiques que la politique utilise à son profit. En communauté flamande, la ville est, à plus de 90%, francophone. Comme capitale de l'Europe, elle fait aussi son va-tout avec plus de 100 langues européennes ou extra-européennes. Marcher dans ses rues, c'est faire du tourisme à bon marché. Cela ne va pas sans troubles. La peur de l'autre se manifeste quand on ne se comprend pas. Perdue entre intégration et ségrégation.

0.jpgSi le 27 mai dernier, la ministre de l'enseignement disait que si nous avions dépassé la moyenne en éducation, du côté de l'étude des langues nous avions peu de concurrents dans le peloton de tête. Oui, mais... un sondage démontre que cela ne suffit même pas à intégrer les populations allochtones. Intégrer ce n'est pas placer dans des ghettos. Puis, ce fut la réponse de la berger à la bergère du côté flamand. 

En France, la plupart du temps, l'antagonisme si pas l'ostracisme vis-à-vis de l'anglais est plus que récurrent. La peur viscérale de perdre l'identité de la culture française a mené le pays à rétrograder parmi les monolingues, tout comme les anglophones, d'ailleurs. Le jargon informatique, anglophone, a été traduit par décret, rendant la compréhension difficile pour les non-Français.

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Si l'anglais est passée au globish dans le monde, pour le français, il ne faut pas penser que la langue n'a pas été "perturbée" par le québécois, le belge et l'usage des Africains qui ont pris la tangente de la rigidité linguistique française par des expressions propres et typiques.

En Belgique, la belgitude est aussi revendiquée et se retrouve dans la vieille pièce de théâtre "Le mariage de Mademoiselle Beulemans". Le mot savant d'"ostracisme" y était, alors, prononcé par le prétendant français qui travaillait à la comptabilité d'une entreprise de bières d'une famille bourgeoise bruxelloise. Mot complètement en dehors de la compréhension de son hôte et patron.   

L'article "Ma langue" sentait bon le béret français et l'antidote à l'anglais

Le commentaire de volt exprimait le problème, tout haut et se faisant moinsser par la smala forumoise, tandis que le commentaire de hunter, resté dans les cordes, se voyait plussé au départ comme si la raison du bon-sens d'après le chapeau de l'article entrait comme raison suffisante dans les réalités de l'actualité.  

Deux ministres français proposaient, donc, de créer un enseignement supérieur en anglais. 

Deux raisons invoquées pour conspuer cet enseignement par la voie anglophone : 

0.jpgLes technologies de traducteurs automatiques pourront, un jour, s'interposer entre deux langues, mais cela restera toujours artificiel. Les langues parlées par les humains resteront l'outil principal des moyens de communications oraux et écrits. 

La conclusion de l'auteur de l'article : "Vivant, en ce début de vingt-et-unième siècle, une situation quelque peu similaire en notre pays. De l’intérieur, il est étonnant de constater que ce n’est pas une mesure seule, mais, comme en aviation, une succession d’erreurs qui conduit au crash."

Peut-être, mais cette conclusion peut très bien être retournée à son désavantage sur le terrain des opérations.

0.jpgL'Oncle Sam est bien vieux pour imposer une quelconque autorité linguistique dans une Tour de Babel particulière. Il serait bien malhabile de vouloir asseoir sa suprématie culturelle sans filtres. Comprendre ses "amis" et ses "ennemis" est un avantage incontestable dans un monde mondialisé. Bien sûr, un enseignant qui donnerait un cours supérieur, se devrait d'être excellent dans la langue avec laquelle il enseigne pour ne pas donner son cours au rabais.

Donc, je ne dis absolument pas qu'il faut remplacer une langue par une autre, mais au contraire en connaître plusieurs. Un peu de toutes, comme les fromages belges...

En dehors de ce cas de figure, apprendre une autre langue se décide par le seul besoin de l'environnement et de son activité. A la CE, à Bruxelles, dans les bâtiments, les traducteurs sont bien présents lors des réunions, mais dans les couloirs en quelle langue parle-t-on ?  

L'histoire, prise comme soutien par l'auteur, ne tient pas la route dans l'actualité. On ne vit plus en autarcie. Rien n'empêche de bien connaitre et conserver sa langue maternelle. En apprendre une ou plusieurs autres quand le besoin s'en fait sentir, c'est assurer un peu plus son avenir. Demain, ce sera peut-être le mandarin.

Samedi, j'étais sur la Grand-Place de Bruxelles. Un groupe de touristes chinois y était. J'ai essayé de poser la question "Where are you from?". Il n'y a que les plus jeunes qui sont arrivés à me comprendre. Mais, l'appareil numérique (photographique ou tablette), lui, n'avait aucun secret pour eux du plus jeune au plus vieux.

L'exception de ce jeune étudiant français qui est capable de s'exprimer en 15 langues différentes, est souvent pris en exemple. Je serais intéressé de savoir comment il les entretient en dehors des livres et de sa passion s'il n'a pas une immersion dans un environnement multilingue adéquat.  

Sans le vocabulaire, aucun dialogue n'est possible sinon par gestes. Les mots et la manière de les construire sont bien plus importants que ne le sont la grammaire et la syntaxe. 

"La France, mère patrie", un autre article, écrit par un Québécois, cette fois, m'avait fait autant sourire et à rechercher des expressions de ce pays pour le commenter.

0.jpgLa rigidité du langage est peut-être son cheval de Troie.

Des mots du nouveau Robert": "Brol", "fricadelle", "plan-cul", "bombasse", "chelou", "low-cost",... 

Le dico comme reflet du temps ? Évidemment, même si les dicos ne sont pas un jeu. 

Un forum ouvert sur le sujet avait donné quelques surprises sur prises.

Un premier commentaire déjà : "Voici les prémisses de la novlangue néo-libérale".

Pour info, novlangue vient du livre d'anticipation d'Orwell, 1984 : 'C'est une simplification lexicale et syntaxique de la langue destinée à rendre impossible l’expression des idées subversives et à éviter toute formulation de critique (et même la seule « idée » de critique) de l’État.' Dany-Robert Dufour en parle également dans son essai le Divin Marché comme étant un des nouveaux commandant de la nouvelle religion à venir : 'Tu ignoreras la grammaire et tu barbariseras le vocabulaire ! (Ce qui aboutit à la création d’une novlangue).' En d'autres termes une mise en esclavage, sournoise, à travers le langage ! .. Intéressant également de voir à quel groupe appartient le petit robert .".

CQFD. Ambiance..

- Excusez les "fôtes d'ortografs". Mais faites ce que je dis, pas ce que je fais, voyons...

- Que dire, en bas de ça (comme on dit chez nous) ?

- Tout s'en va, tout évolue, Monsieur. Tout revient en force à un moment ou à un autre comme des gestes du muet dont il faudra un jour convertir les gestes en mots parce que rien n'est immuable. Tous ont le droit de dire ce qu'ils pensent. C'est démocratique. Le malheur, c'est que tout a une durée de péremption, même la pensée. Une langue qui n'évolue pas, est une langue en sursis.

- Quel est l'intérêt de cette discussion?, répondait un autre commentaire.

0.jpgS'il y a des nouveaux mots, il faudra aussi penser en faire disparaître aussi pour éviter le trop plein.

Que les mots "boson de Higgs" se retrouvent ensemble parmi les noms propres n'est pas un problème et "boson" dans noms communs, mais pas ensemble, parmi les noms communs.

Le combat perdure entre proactifs qui cherchent dans le dédale des nouveautés et rétros qui accusent, étourdis par des mots coups de poing, à posteriori, mais qui ne sont pourtant plus nouveau mais qui ont échappé au moment opportun.

Le français trouve, en partie, ses mots dans les langues latines et grecques et créent des macro-molécules organiques. Dans son histoire, se sont ajoutés de multiples autres langues. 

0.jpgFédérer les régions est à la mode. Fédérer les langues ne l'est pas. Chaque langue veut sa part du gâteau et rester chaste et pure, croyant du même coup pouvoir exister dans le temps et l'espace. 

Le grec ancien s'est modernisé pour devenir une langue vivante. Le dernier bastion du latin se retrouvait dans la religion catholique de l'utilisation. Il s'est éteint sous Vatican II comme langue morte.

Le franglais est partout.

Il s'intercale dans une conversation sans plus se faire remarquer. Des traductions en français en deviennent incompréhensibles.

L'anglais a gagné une bataille mais n'a pas gagné la guerre. L'influence du français sur l'anglais existe aussi, mais il est plus ancien. La langue officielle des JO est toujours le français. Ce n'est pas peu dire.

Si les puristes du français prennent les difficultés du langage comme une sorte de richesses. Ils rendent leur langue plus hermétique par des règles alambiquées dont on oublie jusqu'à l'origine.

...

L'espéranto

Comme toujours, dès qu'on parle de l'antagonisme anglo-français, les partisans de l'esperanto rappliquent et reprennent en cœur leur volonté de l'effacer par l'étude de l'esperanto comme si son étude allait bouleverser ou faire exploser le compteur de ses utilisateurs.

Disons d'emblée que ce qui est mis en avant comme avantage pour l'utilisation de cette langue, c'est sa facilité d'apprentissage, sa structure et sa grammaire.

0.jpgL’espéranto, comme dit Wikipedia, est "une langue construite conçue à la fin du xixe siècle par Ludwik Lejzer Zamenhof dans le but de faciliter la communication entre personnes de langues différentes. Zamenhof publia son projet en 1887 sous le nom de Lingvo Internacia (Langue Internationale), sous le pseudonyme de Doktoro Esperanto (Docteur qui espère), d’où le nom sous lequel la langue s’est popularisée par la suite. Basé sur une grammaire régulière (sans exception), l'espéranto est une langue globalement agglutinante où les mots se forment à partir d'un nombre limité de racines lexicales et d’affixes. L'espéranto est la seule langue construite qui a dépassé le stade de projet pour devenir une langue vivante, avec des locuteurs actifs répartis dans la plupart des pays du monde.".

Il y a quelques années, j'avais appris les rudiments de l'esperanto pour pouvoir en parler et parfois critiquer la langue si besoin était. Depuis, je ne l'ai plus jamais utilisée et j'ai dû me rafraîchir la mémoire pour écrire ce qui suit. 

Je suis donc resté sur ma faim comme si mon travail d'apprentissage était resté en rade sans arriver à destination. 

Une langue équitable pour la communication internationale, un beau rêve qui germa en 1870 dans la tête d'un enfant juif polonais de 11 ans dont la langue paternelle était le russe et maternelle, le Yiddish. Dans la diversité de nationalités, de religions, de langues et de mœurs, Białystok, sa ville natale, est le théâtre permanent de tensions et de graves incidents. Son ouvrage "Langue Internationale" sortit à ses 28 ans. Il parle assez bien onze langues différentes. Donc, bien armé pour entreprendre une éventuelle fusion de langues.

Mais, le nombre d'esperantophones est difficile à évaluer. Entre deux et trois millions est la fourchette la plus couramment reprise.

Au départ de langues indo-européennes, sa langue construite consiste en monèmes invariables qui se combinent sans restriction. Sa tendance à accumuler des morphèmes sans pourtant arriver aux phonèmes 

Un scientifique pourrait en avoir une impression modulaire des mots. Lui a l'habitude d'atteindre l'infiniment petit des particules. Il y verrait des molécules, plus ou moins grosses, sans atteindre le niveau des atomes qui les composent. Les atomes seraient les sons, les phonèmes. En donnant la prononciation des sons, ils pourraient avoir l'avantage de se retrouver à l'intersection de toutes les langues vraiment indépendantes de toutes. 

De nouvelles lettres se sont ajoutées à l'alphabet dans ce langage appelé "eo". Une mise à jour des caractères sous forme d'un logiciel est donc indispensable et disponible pour pouvoir l'utiliser sur un clavier d'ordinateur.

0.jpgTous les mots s'y prononcent comme ils s'écrivent et vice-versa. Bravo.

Mais ce sont les affixes que l'on ajoute à une racine de mot qui constituent la substantifique moelle de la langue. 

La langue espéranto se construit, en effet, comme une sorte de poupée russe, un jeu de Lego, dont les couches font appel à un mot central (la racine, le cœur) et de "affixes".  

Une leçon rapide de la construction des mots par l''espérance avec une pointe d'espoir comme synonyme ?

Pourquoi tant de synonymes d'analogies linguistiques dans la langue française ?

Parce que cette langue est celle qui convient le plus à la diplomatie qui doit chercher le plus de nuances possibles. Chaque langue a donc sa profession de foi et une destination particulière en fonction de son utilisation.

Les racines des mots existent seuls ou coexistent, ajustées par des dérivations comme les "préfixes" et des "suffixes" qui s'intègrent avant les lettres finales. 
Facile ? Oui, enfin, presque... 
Cette technique permet, en principe, de créer des néologismes à l'infini à l'écrit. 
Elle explique, aussi, une difficulté, par la gymnastique intellectuelle nécessaire en temps réel dans une conversation orale.    
La dernière lettre des mots détermine le genre de mot : un "-o" pour les noms communs, un "-a" pour les adjectifs. un "-e" pour les adverbes, auquel s'ajoute un "-j" pour le pluriel ou "-n" pour l'accusatif.

Le temps des verbes se distingue par la terminaison : "-i" à l'infinitif, "-as" au présent, "-is" pour le passé, "-os" pour le futur, "-us" pour le conditionnel et "-u" pour l'impératif. 

Les corrélatifs sont mis en matrice en fonction de leur état (objet, personne, lieu, temps, raison, qualité, manière, quantité, propriété) et de l'expression que l'on veut leur donner.
Exemples de terminaisons parmi tant d'autres :
an (membre) urbo: ville urbano: un citadin
-estr (chef, patron) urbo: ville urbestro: maire
-ist (profession) pano: pain panisto: boulanger  
 
-ar (ensemble) arbo: arbre arbaro: forêt
-ej (local, lieu, boutique) pano: pain panejo: boulangerie
-ec (qualité) bela: beau beleco: beauté
-ism (système) nacio: nation naciismo: nationalisme 
-et (diminutif) domo: maison dometo: maisonnette
-eg (augmentatif) domo: maison domego: palais
 
Si l'esperanto se bâtit en un jeu de Lego, le français s'est construit au hasard du temps comme un jeu de dominos aux risques et périls d'un transfert complet d'identification.

Trop européen, l'esperanto, disait la commentatrice chinoise du premier article et en a abandonné l'étude pour cette raison.

L'esperanto se retrouve, il est vrai, restreint, même au niveau mondial, à un club d'esperantistes. Le club est devenu un autre groupement élitiste.

Belle idée que de vouloir rassembler les gens par la langue, mais c'est aussi perdre leur diversité, pourrait se dire le candide néophyte. On ne peut pas penser de la même manière dans deux langues. Les langues latines ne se construisent pas de la même manière avec les langues germaniques. Les verbes n'occupent pas la même place dans une phrase.

Et là, réside l'antagonisme : "comment garder, à la fois, la diversité et l'uniformisation. Très belle initiative de l'esperanto, très belle initiative humaniste de la part de Zamenhof de les rassembler"

Son manque de mises à jour dues à la modernité, est peut-être aussi son plus grand péché malgré les quelques ressorts préexistants dans sa structure volontariste.

0.jpgCroire que l'on réunira un melting pot de cultures dans le même goulot d'étranglement de la langue, serait illusoire.
L'allemand joue parfois au mot le plus long avec 83 lettres en concaténant les mots. 

0.jpgLe festival du mot à la charité sur Loire, a choisi "Mensonge" et "transparence" comme les mots de l'année 2013. Ce choix est influencé par l'actualité, sans plus. 

Dans une confrontation des populations d'horizons multiples, dans un esprit de compétition perpétuel sans faire le premier pas pour essayer de comprendre les autres, que ce soit par une langue vivante ou une langue construite, dite "facile à apprendre", ce sont des dérapages incontrôlés qui se produisent.

...

Réflexions du Miroir

Si la langue est imposée par le plus fort, alors qu'en même temps, on parle de diversité, de liberté d'expression, il est impossible de ne pas trouver les mots d'antinomie et d'antagonisme sur son chemin.

0.jpgLe cinéma français prône l'exception culturelle.

Il a raison de la faire, cette exception.

Les synonymes et les doubles-sens du français autorisent des nuances utiles et habiles qui servent en diplomatie et déterminent les mentalités.

Le japonais, c'est par l'intonation des mots qu'il détermine le sens des mots et le niveau social et de politesse. Tout cela prouve que l'on difficilement fusionner plusieurs langues en une seule, n'en déplaise à Zamenhof et son élan de générosité et d'humanisme.  

Pour avoir fait du data mapping entre deux modèles de données (deux plans comptables par exemples), penser que l'on peut y arriver en donnant des correspondances à chaque concept en présence dans une relation "one to one", est un leurre. La relation "many to many" perturbe le plus souvent le processus. L'Office québécois de la langue français explique la difficulté de la tâche.  

...

L'universalité des choses

0.jpgVendredi dernier, c'était la fête des voisinsDes millions de voisins dans toute l'Europe s'invitait à partager un moment de convivialité. Dans notre société où l'indifférence et l'individualisme est souvent de mise, la fête agit en tant que catalyseur pour créer des liens entre citoyens.

C'est dire que le besoin d'intégration, de fusion, se fait sentir.

0.jpgDimanche, la fête de l'environnement à Bruxelles se la jouait anti-crise et mettait en avant les alternatives concrètes avec un double objectif: penser durable et faire du bien à son portefeuille.

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"Faire du bien à son portefeuille", le fin mot de l'histoire. Nous sommes en plein dans l'écologie économique. La seule manière de faire tourner la machine humaine.

"La laideur se vend mal", disait Raymond Loewy, donc il faut rendre le monde plus beau, plus responsable de ses actes.

Dans ce cas, c'était aussi la biodiversité qui était à l'honneur. Dans son livre "L'Esthétisme du monde- Vivre à l'âge du Capitalisme artiste", Gilles Lipovetsky exprime bien ce trop-plein qui veut que le moindre objet se doit d'être stylisé, convivial. Design oblige avec au besoin l'art pour l'art dans un esprit de masse par l'esthétisme transversal.  

Deux fêtes qui, en cherchant bien, s'opposeraient dans leurs objectifs.

Quelle langue a été pratiquée par la majorité des fêtards du voisinage ?

Un nouveau melting-pot, probablement. Avec des antinomies et des antidotes pour tenter d'éradiquer la lame de fond ?

Non, peut-être... Une langue universelle est à l'opposé de la volonté de la diversité.

Un point de rassemblement qui m'a pourtant sauté aux yeux : la bouffe. Bizarre, là, tout le monde voulait tester l'inconnu.

La musique avait, aussi, ce don de tenter de réunir tout cela, sans frontières, avec le support d'une partition musicale.

Ce samedi, le concours Reine Elisabeth a départagé les douze finalistes.

Le côté antinomique du gagnant n'était pas les notes mais résidait dans son originalité pour interpréter le Concerto n°3 de Rachmaninov.

"Ce pianiste israélien présente une personnalité hors du commun qui fascine ou irrite", était-il dit.

L'originalité passe par l'improvisation et aime autant les antidotes que les antinomies.

La musique se construit avec seulement 8 notes et quelques accords. C'est le compositeur qui mettra ces notes en musique pour en faire quelque chose de miraculeux, de transcendant et l'interprète qui l'exprimera par sa personnalité et ses sentiments comme dans un " Tableau d'une exposition" de Moussorgski.

Le temps est volatile. Il serait mal venu de le cadastrer avec des concepts trop rigides.

L'antidote du mot français "compatir" n'existe pas.

Si on essayait "conjouir" comme le proposait, récemment, Maxime Le Forestier ? 

Peut-être pensait-il à la complainte du phoque en Alaska... 

Mais, avoir trouver cela, n'est-ce pas le meilleur mot de "Fin" ? 


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L’enfoiré,

 

La fête de l'environnement en quelques photos et un seul clic.

 

Citations : 

  • « Les mots sont nos esclaves. », Robert Desnos
  • « Les mots manquent aux émotions. », Victor Hugo
  • « L'amour ? Des grands mots, avant, des petits mots, pendant, et de gros mots après. », Edouard Pailleron 

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