Le mal au BLOG (03/03/2006)

Aujourd'hui, nous allumons la première bougie de "Réflexions du Miroir".

Après l'épisode du premier Blog « Nous sommes tous responsables », voici le 53ème article qu'il vous a fallu mettre sous les yeux de votre critique.
Une aventure, il y a de cela.

Je m’apprêtais à titrer ce blog  ‘Mal d’écrire’, mais cela a déjà été très bien dit et écrit.
Ceux-ci me paraissaient plus à propos:

« Le mal du Blog » d’abord, car je ne compte plus les heures d’insomnies passées à réfléchir, le temps à composer et recomposer ces textes anodins, à rechercher la formule la plus adaptée. Tant qu'elle n'est pas couchée sur le papier, rien n'est prêt, tout est à retravailler. La différence est mince entre le moins bon et le bon.

« Le mal au bloc » ('au bloc'='mis au rencart') ensuite, car écrire ce genre de billet est une réelle thérapie dans les moments de remise en question à la suite de la révélation de "certaines" restructurations au niveau du boulot. La clé du service sous le paillasson, une fois annoncée, la morosité s’installe très vite, le manque de motivation, le quotidien qui ne fait plus que parler de l’« événement futur » sont des choses qui ne se digèrent pas facilement. Ceux qui y sont passés ne me contrediront pas. La technique du journal par l’intermédiaire de Blogs se présentait et la médication était à ma porte. "Nous sommes tous responsables" mettait, dès le départ, tous les acteurs en scène et le "spectacle" pouvait commencer. 
Le fait d’être occupé par autre chose en écrivant est, à plus d’un titre, un moyen efficace et intéressant d'oublier l'"événement" si vous en avez le courage et le temps. Savoir qu’il y a autre chose qui peut exister et motiver. Les moments creux, tout à coup, n’existent plus. Les « Réflexions du Miroir » agissent. Et elles doivent agir, en premier, pour ma pomme.
1.jpg Sans être pompeux, je dirais que c'est peut-être une école de la vie: apprendre à regarder plus que de seulement voir, à écouter plutôt que d'entendre ce qui se produit ou se dit autour de soi. Vérifier ses conceptions en fonction de celles des autres. Sortir de l'inconscience des événements qui existent et se déroulent sous ses fenêtres, s'ouvrir ensuite à la réflexion et passer enfin à leur rédaction en rassemblant toutes les idées sans urgence aucune.
Les outils de ce processus? Avant tout, ne jamais oublier son petit carnet de notes (comme un portefeuilles, en somme), l'emmener partout. Et quand je dis partout, j'entends: sur sa table de nuit, lors de promenades à vélo ou de jogging. 'La tête et les jambes', parfois l'une prenant le pas sur les autres. Si d'aventure, vous rencontrez sur votre chemin un joggeur avec un carnet à la main, allez voir la photo ci contre. Cela pourrait être l'auteur des lignes que vous avez sous les yeux. L'inspiration ne vient pas d'office devant une feuille blanche et oublier les idées qui arrivent à n’importe quel moment serait sacrilège. 0.jpgCe petit carnet est vraiment indispensable pour y écrire la moindre pensée. L'assembler aux autres puis s'inquiéter de ce qui se dit déjà ailleurs sur le sujet du moment, comparer et compléter si nécessaire. Une fois dans la boîte, la recherche de citations rappelle que des prédécesseurs ont eu maille à partir avec les mêmes idées et les mêmes problèmes. Le choix des images pour finir, images qui vont donner une note humoristique à l'ensemble.
Les amis et collègues pris par le jeu apportent le complément et d’autres idées qu’il faut élaguer ou filtrer.
Une fois enregistré, relire et relire encore.

Je crois que c'est le moment de lancer les remerciements. Je commencerai par mon traitement de texte qui me corrigera les plus "grosses fôtes". Ensuite, passer la main pour la correction orthographique ou au tribunal judicieux de certains qui en « candides » avisés me font retourner à la case départ… Des fautes d'orthographes, j'en ai fait des tonnes. L'orthographe n'a jamais été pour moi une amie fidèle. Que de fois, j'ai lu mes textes, en ai changé les mots qui me semblaient moins judicieux, retravaillé les phrases et ces fameuses "fôtes" m'échappaient encore et encore. Qu’ils en soient tous remerciés par ce billet.
Ne pas uniquement entendre par la suite: «  c’est très bien, continue » mais parfois, « je n’ai rien compris » est une objectivation qu’il faut avoir le courage d’assumer pour retravailler le texte. L'étape suivante est simplement de laisser décanter pendant des jours, des semaines ou même des mois si possible. Beaucoup de textes intemporels ont été écrit en avance et sont prêts à se compléter progressivement, à être remanié ou réactualisé parfois de fond en comble. L'actualité et ses événements ponctuels sont les seules raisons d'une précipitation pour la parution.
Enfin, le moment de cette dernière arrive et un petit stress l’accompagne.
Le lendemain, les statistiques reflèteront l’intérêt des lecteurs et étonneront parfois dans un sens ou dans l'autre.
0.jpgEn résumé, je m’aperçois qu’écrire ces fameux Blogs n’est pas une activité tellement différente de celle qui correspond à la création de programmes informatiques qui a occupé une partie de ma vie professionnelle. Planifier, analyser, organiser, écrire et tester.
Ma méthode d’écriture (s'il y a une méthode sans être pompeux), comme je le disais dans l’ « A propos » est un scrabble d’idées. L'actualité ne constitue qu'une source d'informations, pas une raison essentielle de parution d'un article. Ma préférence va plutôt vers le cumul d'idées et d'événements avec le recul. Plusieurs mois de gestion sont parfois nécessaires avant de décider d'aller à l'édition. L’étape initiale, réunir ses propres idées indépendamment de celles des autres. En faire le plan et le bilan. Appliquer le titre accrocheur, déjà connu depuis longtemps, ou en déphasage et la fin qui laissera l’idée générale. Très important, 'le titre'. Sans lui, je ne commence même pas l'écriture du texte. Au milieu, les faits résumés, les idées d'ailleurs sur le sujet, continuer par des idées plus personnelles.

Supposons que vous ayez à écrire un texte sur votre chat. Qu'allez-vous choisir comme titre? "Mon chat" ? Alors, là, vous avez tout faux. Je vous proposerais plutôt : "Ce mignon qui occupe tout mon temps". A la lecture de votre texte, certains se mettront à saliver, pressés de lire vos péripéties avec votre dernier rancard. Ca marche comme ça, aujourd'hui. Et, oui, il y aura peut-être de la déception pour la suite pour le lecteur. Mais, le client est déjà dans le 'magasin', il y aura à jouer votre rôle de 'vendeur'. A vous donc d'alimenter vos pensées et réflexions de bons textes. Cela fera oublier une espérance ratée.

0.jpgUne fin honorable, qui ne se termine pas en queue de poisson, est une recherche à ne pas sous-estimer.
Le reste se complète par l’écoute plus attentive et plus critique des événements et à l'affut des paroles de gens avisés. La RTBF, radio ou télé, par l'intermédiaire d'interviews rondement menés, me fournissent des ingrédients bien utiles au développement de mes textes.  Pour conclure, l'"inoxydable" Internet qui ajoute une foule d'articles en relation, les images humoristiques (l'autorisation des auteurs a été demandée) et les citations qui les complèteront par une note agréable de déjà vu en finale.
Voilà toute la recette, tout le 'faux' secret de fabrication qui se résume par la composition, le travail de tout texte un tant soit peu structuré.

Le reproche majeur qu'il m'est fait concerne la longueur de mes articles. Dans notre monde, où chaque seconde compte, les résumés et les "digests" ont la cote. En les lisant, on a l'impression de tout savoir après quelques lignes de texte. Rétro, je ne fonctionne pas ainsi. Il faudra changer de scribe.

Certains me demandent combien de temps il m’a fallu pour écrire ces billets.
Comme pour le "fut du le canon" qui devait se refroidir de
Fernand Raynaud, je répondrai « un certain temps », mais un temps tellement enrichissant et motivant que je peux le conseiller à quiconque.
Une obsession consentie n’en est vraiment plus une.

Pourquoi bloguer? Question que n'importe qui se poserait en tombant sur un journal personnel et qui a pris, plus de champs, par la vision et le partage par tous. Pour mon cas, créer une base de références, un série de points d'entrée que je serais heureux de relire plus tard pour en découvrir l'obsolescence ou la persistance dans l'espace-temps. C'est s'instruire personnellement.

Être lu, ensuite, est un 'plus', bien sûr, recevoir des commentaires pour entamer une discussion, le 'nec plus ultra', mais ce ne sont pas des raisons 'sine qua non'. C'est du freeware, donc, on ne prend pas tous les freewares, on les choisit par la renommée. Seulement mettre de l’ordre dans sa tête en l'écrivant est déjà une raison en soi et une passion qui ne va pas me quitter de si tôt. Créer un catalogue de référence d'idées d'un espace temps, à relire et à compléter plus tard, si nécessaire, pour ne pas oublier. A qui cela servirait sans une recherche d'évolution?

Les Blogs, paraît-il, sortent dans le monde, au rythme d'un par seconde. Même s'ils n'ont pour la plupart d'autres buts que de montrer des images, des photos d'ados (je ne suis pas ici pour dénigrer), ils démontrent l'intérêt de ce nouveau mode de pensée citoyenne. Pour la plupart, un peu de reconnaissance pour se retrouver entre copains mais pas trop, voilà les clés.
Les journalistes de la presse, qui se sentent parfois à tort concurrencés devant cette nouvelle invasion d'informations, affirment que cette "folie" des Blogs donne un sentiment d'exister à des "écrivains en herbe". Je répondrai simplement, qu'avant ces Blogs, je me pinçais tous les matins devant mon miroir pour me le prouver. Je ne suis pas journaliste et ne le serai jamais. Réagir à chaud à l'événement n'est pas ma tasse de thé même s'il est parfois nécessaire d'y recourir. Un journaliste professionnel a des obligations que je ne m'imposerais pas. Je l'ai d'ailleurs écrit dans "Concurrence bloguée?". Le côté "gratuit" de cette entreprise me plaisait également beaucoup. Pour une fois, ne pas être contrecarré par quelqu'un qui aura à payer son travail, donne une liberté de bon aloi. C'est fou, ce qu'on apprend sur soi en écrivant.

Étudiant, mes dissertations étaient jugées comme nulles. J'espère que si mon professeur de français est encore de ce monde, il me pardonnera un peu. Les textes imposés n’ont jamais été mon fort. Faire un papier sur un sujet qui ne me botte pas, que je ne sens pas, a peu de chance de réussir.

Engagé, moi ? Certes. Cela entre d'ailleurs dans les statuts que je me suis fixés dans l'"A propos", mais principalement, de rester à l'écoute de mon temps. Être citoyen, c'est faire de la politique. Faire de la politique, c'est courir le risque de se tromper. Ne pas en faire, c'est se tromper à coup sûr.
Problème de notre temps, le "mondialisme" répond au besoin de "solidarité planétaire" par son interdépendance et par un réseau d'interactions dont la densité est telle que l'économie dans son ensemble ne peut plus fonctionner sans cette dépendance. Cela a-t-il été voulu de cette manière? Personne ne peut même dire aujourd'hui si cette mondialisation représente un avantage global réel. Délocalisation par transfert d'activités de nations développées vers celles où les salaires sont les plus bas augmente le chômage de ce côté et une sorte d'esclavage moderne de l'autre. La perte pour la majorité se retrouve en définitive dans les mains de financiers bien minoritaires.

Certains m'ont reproché de pousser un peu trop sur le bouchon du "ras-le-bol". Si c'est votre sentiment, détrompez-vous. Vous n'avez pas lu entre les lignes de mes textes. Les événements de l'actualité sont ce qu'ils sont et ce que les médias nous en font part, c'est-à-dire une récolte d'informations bien parcimonieuse et tendancieuse dans leur choix de l'extraordinaire. Le côté positif par la transcription des choses qui vont bien n'intéresse personne, voilà le côté partial des médias qui doivent suivre l'audimat.
D'autres ont été jusqu'à me conseiller de commencer à écrire une fiction, en me donnant même le thème "Les temps modernes mode Zola", et que j'avais un "quelque chose" qui pourrait aider. Je répondrais humblement et simplement "peut-être" si le temps m'est accordé car cela demande beaucoup de réflexion au préalable. Les Blogs m'attiraient par leur côté simple et direct d'émettre une opinion. Un livre est une entreprise demandant un suivi très structuré avec scénario, plan de travail et, surtout, une histoire.
De toute manière, un blog bien conçu équivaut à une sorte de TVA résumé par un "Travail Volontaire Acharné". 
Prendre son pied en prenant la plume à la main, quelle aventure !



L'enfoiré,

 

PS: Oserais-je ? Oui... Pourrais-je vous faire travailler un peu ?
Actuellement, 'Réflexions du Miroir" tourne avec une moyenne de quelques 140 visites par jour, aussi, je trouve intéressant de chercher le "Best of l'Enfoiré". Pour rappel, la table des matières pourra aider.
Pourriez-vous me faire parvenir en commentaire à ce Blog-ci le sujet qui vous a le plus intéressé parmi ceux qui ont paru jusqu'ici. A la question du nom, mettez-y votre prénom. Votre adresse email ne m'intéresse pas, choisissez n'importe quelle adresse.

Merci d'avance.

Citations :

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